La journée avait été longue pour Théodora. Elle avait du couvrir deux évènements, un braquage et une sorte de vieille folle qui croyait avoir vu la vierge dans un donut ... bande de cramés. Elle venait de finir son dernier article, qui avait été envoyé à la presse après l'approbation de Knox. Elle était libre, enfin. Elle avait appelé l'ascenseur, sa besace à l'épaule et un dossier sur lequel elle comptait travailler à la maison sous le bras. Heureusement Thomas était à la maison avec la baby-sitter, qui paradoxalement était à peine plus vieille qu'elle. Les portes métalliques s'ouvrirent sur le parking désert, violemment éclairé de néons. Il restait encore une dizaine de voitures, ainsi que son fidèle destrier. Elle sourit en la voyant toujours si fidèle au poste... Elle en avait vu des choses cet engin... et même partagé sa vie à Arkham... Elle fit quelques pas, mais sentit que quelque chose était... différent. Une présence. Peut-être un rôdeur, ou un clodo. Instinctivement elle porta la main à son arme planquée sous son blouson. En baissant les yeux pour voir ce qu'elle faisait, c'est là qu'elle le remarque. Minuscule, rien du tout, le point rouge. Son coeur s'arrête de battre lorsqu'elle comprend qu'elle est tenue en joue par un sniper. Mauvais, très mauvais souvenir, elle se revoit deux mois en arrière, sur les docks d'Arkham, pendant les négociations entre le Pingouin et Harvey... Putain tout va se finir maintenant... En une seconde elle pense à Thomas, comment allait-il réagir quand il saurait qu'elle ne viendrait plus? Et Blake? Est-ce qu'il saurait un jour ce qui lui est arrivé? Chercherait-il à la venger? En une fraction de secondes toutes ces pensées confuses se télescopent dans son cerveau. Au bout d'une à deux secondes, quand elle se rend compte que le coup n'est toujours pas parti, elle lève lentement les yeux et découvre son comité d'accueil. Quatre hommes en plus du sniper... Si on avait voulu la tuer, le sniper aurait suffi, et ça aurait été déjà fait, elle ne s'en serait même pas rendue compte.

Ne pas paniquer, garder la tête froide. Elle inspire un grand coup et tente d'analyser ce qui se passe autour d'elle. Ils s'approchaient d'elle, et un tenta de lui arracher son sac. Elle lui décrocha un coup de poing, mais eut à peine le temps de se préparer pour envoyer la suite qu'un d'eux la saisissait par derrière, lui bloquant les bras. Rien à foutre. Elle attendit que le mec en face d'elle soit assez près pour lui envoyer un coup de pied bien placé, et sourit en voyant le type se tordre de douleur. Moins d'une seconde plus tard le type se redresse, l'air mauvais, et lui envoie un coup de crosse dans le ventre. Sa respiration se bloque, alors qu'elle serre les dents, mais ne peut retenir un gémissement de douleur quand elle se prend un nouveau coup de crosse sur le front. Des étoiles dansent devant ses yeux, c'est alors que vient le nouveau coup de poing. Une explosion de douleur jaillit de son côté droit, et un gout métallique envahit sa bouche. Putain ça fait mal! Un nouveau coup sur la tête et on la relâche. Désorientée et blessée, elle retombe à quatre pattes sur le sol, mais un coup de rangers la fait s'aplatir sur le bitume froid qui sent la poussière et l'essence.

Elle entend un véhicule démarrer, un gros, qui s'approche d'eux. Elle est saisie et jetée dans le camion. Du coin de l'oeil elle voit les quatre types s'installer à l'arrière avec elle. Ils ne la regardent même pas, maintenant qu'ils l'ont brisée. Elle glisse lentement la main dans la poche de son jean, sous elle, et commence à taper un sms à son boss, le seul qui peut l'aider pour l'instant. Pas un roman, elle doit être brève...

Citation :

Embarquée par gardes armés - Fils tout seul, occupez de lui, crois que Sharp dans le coup,HELP

Jean-Paul était sortit acheter des pizzas pour la soirée film qu'il avait promis aux enfants. Depuis le drame de la Cathédrale, il passait beaucoup moins de temps dehors à fracasser des criminels, que chez lui. Bien sûr il aurait pu se faire livrer, mais les pizzas de chez Luigi étaient de loin, de très très très loin les meilleures de tout Gotham, et ce même si son petit restaurant ne payait pas de mine et avait une clientèle restreinte par rapport à ce que sa cuisine pouvait lui rapporter. Probablement parce qu'il ne marchait pas avec la mafia, m'enfin c'était là d'autres considérations dont il n'avait que faire, l'odeur des pizzas chassait toute pensée autre que le festin qu'ils allaient faire.

Puis tout se passa très vite, à croire qu'il y avait effectivement un destin tragique qui s'attachait avec la plus extrême minutie à broyer les héros tragiques.Des hommes le menacèrent, clairement des miliciens de Sharp et le sommèrent de monter dans la camionnette. Parce qu'il était en pleine rue et qu'il n'était pas bon que tous les badauds apprennent que Jean-Paul Valley était un maître en arts martiaux capable de mettre en déroute des miliciens entrâinés, il obtempéra et monta sans oppose de résistance à l'arrière du fourgon. On lui passa des menottes aux mains et aux pieds, et une fois installé dedans il vit que Wesson était là elle aussi.

"Puis je avoir une part de Pizza et un appel ? J'ai le repas de ce soir, et on m'attend, mais quelque chose me dit que je vais devoir m'absenter et manger les pizzas. Je dois prévenir mes proches. Je voudrais une part de celle à l'aubergine et au thon s'il vous plait."

A peine avait-elle envoyé le sms à son boss, le seul capable de la sortir de cette situation pourrie, qu'elle planqua son portable dans les tréfonds de son jean, et commença à ramper pour se redresser un peu. Elle évoluait lentement, pour ne pas paraître menaçante, et subir ainsi un second passage à tabac en règle. Putain... Elle se retourna pour être assise par terre, adossée à la paroi séparant la cabine de la remorque. Un rapide passage de langue sur ses dents l'informa qu'elles étaient toutes là, et entières, et que sa joue enflée ne saignait plus. Elle devait avoir l'air d'un putain de hamster!

Elle commença à évaluer rapidement la situation. Tant qu'elle garderait son portable, elle pourrait être localisée. Pourvu que Knox ait eu son putain de sms... Qui avait-elle fait chier au point d'avoir droit à un tel traîtement de faveur? Sharp, bien évidemment... Est-ce qu'ils allaient la buter d'une balle dans la tête et faire disparaître son corps dans l'acide? Elle sentit le camion s'arrêter, et les hommes sortir. Est-ce que c'était là qu'on allait l'emmener? Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre grillagée de la porte et constata qu'ils étaient encore au milieu de Gotham. Un homme la gardait en joue, pendant qu'elle entendait du grabuge dehors. Qu'est-ce qui était en train de se passer? Bientôt une nouvelle silhouette se dessina par les portes ouvertes, jetée à l'intérieur comme elle. Valley. Oh merde, ça sentait vraiment mauvais. Quelqu'un devait être au courant pour leur petit arrangement et leurs recherches...

Bonsoir Valley... je crois qu'on est dans le même bateau!

Mais il se fait boxer par les gardes, comme elle l'a été une dizaine de minutes auparavant. Le camion continue sa route, l'air de rien, puis ralentit un instant avant de repartir. Toute couleur quitta son visage lorsque, par la vitre arrière, elle remarqua qu'ils venaient de franchir un porche surmonté d'une sentence pire qu'une peine de mort "Arkham City"...

Oh putain... ils nous ramènent en enfer!

Elle commence à se redresser mais elle est violemment projetée hors du camion et doit mettre un genou à terre pour ne pas tomber. Elle se relève doucement et jette un regard plein d'une sourde détresse à son compagnon d'infortune. L'angoisse lui vrille la gorge et elle a le coeur au bord des lèvres. Son coeur bat la chamade alors qu'ils sont guidés dans le dédale de couloirs et de salles. Partout autour d'eux, des cris de bêtes sauvages, de fauves en cage. Le bruit, l'odeur de crasse et de pisse. On l'emmènerait à l'échafaud ce serait pareil. Elle se retient d'éclater en sanglots et préfère fixer ses pompes. Personne ne savait qu'elle était ici, et elle était face à un héros sans costume ni équipement... Une dernière poussée et elle atterrit contre Valley. Elle lève la tête et sursaute lorsqu'elle entend les portes de métal se fermer brutalement. Ils sont à Arkham...

Putain Valley,on est sérieusement dans la merde...

Avant de monter dans le fourgon Valley avait enclenché son téléphone pour transmettre sa position à l'ordinateur du château. A l'heure actuelle Lilith et Halphas devaient savoir où était Azrael et ce vers quoi il allait. Tous les trois avaient déjà envisagé cette possibilité, après tout Jean-Paul était devenu un personnage public et s'était opposé à Sharp en direct sur les chaînes de télévision, il était tout à fait envisageable que ce dernier le fasse enfermer.
Lorsqu'ils reçurent le signal d'alerte, ses amis chargèrent de l'équipement dans la batmobile sur rail et l'envoyèrent dans Arkham city, à un point dont ils avaient tous trois convenus.
L'administration d'Arkham avait bougé, Shrech et un dénommé Hurt avaient durci la sécurité des frontières et il devenait de plus en plus difficile de faire des va et vient dans les deux zones, ce n'était plus question de temps avant que même les souterrains ne soient condamnés.

Le justicier en civil resta impassible, mangea sa part de pizza sans prendre la peine de répondre aux menaces des gardes. Akham city ne lui faisait pas le moins du monde peur et il fut quelque peu irrité par Théodora qui geignait.

" Je ne crois pas que cette situation spéciale soit un prétexte pour passer outre les règles de bienséance. C'est monsieur Valley pour vous, mademoiselle Wesson."

Le ton était sec, même s'il était en parti responsable de sa capture, cela ne l'émouvait pas le moins du monde. Il ne fallait surtout pas qu'elle croit qu'elle pouvait "contrôler" Azrael, en faire son chevalier servant et son garde du corps personnel. Bien évidemment, tant qu'elle était prêt de lui, elle ne risquait rien mais cette situation ne durerait pas, le justicier entendait bien reprendre ses activités dès qu'il aurait récupéré son costume. Elle connaissait les risques à fouiller dans cette direction et elle les avait accepté en continuant, il ne lui restait maintenant qu'à les assumer.

Le camion arriva finalement vers l'entrée des douanes, et les gardes expulsèrent les deux jeunes gens dehors ...

Cobblepot sortit de son bureau, le sourire jusqu'aux oreilles et le regard aussi cruel que la mort elle même. Un cigare à la main, il n'avait que rarement le temps de tirer dessus, il marchait à vive allure, sachant parfaitement où il allait. Il venait de recevoir un appel d'un de ses contacts aux douanes, un de ses nombreux infiltrés qui récoltaient un maximum d'informations et qui les rapportait ensuite à son patron. Dans le cas présent, ce contacte avait accès au registre des personnes recherchées pour être enfermées dans la ville prison, et il venait d'apprendre qu'un certain Valley ainsi qu'une femme avaient été arrêtés et arriverait dans quelques minutes dans la prison. Cobblepot faillit lâcher le combiné lorsqu'on lui dit le nom de la jeune femme : Théodora Wesson.

Vous quatre, équipez-vous et suivez-moi.

Dit-il en passant à côté d'un groupe de sbires. Ne posant pas de question, comme on le leur avait appris, les quatre soldats s'exécutèrent en se bousculant pour rejoindre l'armurerie. Oswald continua sa marche vers le Lounge. Défilant dans les couloirs, il ne posa même pas le regard sur les nombreuses oeuvre qui y étaient exposées. Des cadavres empaillés, d'animaux ou d'hommes, des armes, des bijoux, des ossements, des tableaux, bref, de l'art. Depuis quelques temps, les nouvelles pièces qui rejoignaient la collection de Cobblepot derrière des vitrines blindées étaient des statues de glace, des ennemis du Pingouin qui avaient eu le malheur de se retrouver en face de celui-ci. Le fusil gelant de Freeze était d'une aide précieuse, pour l'esthétisme et la conservation des "trophées".

Une fois arrivé près de l'Icerberg, Chesterfield demanda son haut de forme et son parapluie et ses hommes le rejoignirent. Ils s'alignèrent en face de leur patron, intimidés mais impatients d'en découdre. malgré tout, ils ne savaient toujours pas ce qui allait leur être confié, peut-être partiraient-ils pour une mission suicide contre le Joker? Ils priaient que non car Chesterfield avait envoyé bon nombre d'hommes mourir simplement pour s'assurer d'un détail ou transmettre un message. Oswald jeta un coup d'oeil à sa montre à gousset en or puis posa enfin le regard sur ceux qui se tenaient en face de lui.

Très bien, on a un peu de temps. J'ai un compte à régler avec de nouveaux détenus. Ma taupe aux douanes m'a expliqué qu'ils n'avaient pas encore franchi la frontière, donc ils devraient être là d'ici vingt minutes. Vous vous souvenez de cette cher Wesson?

Echange de regards, puis un sourire général et un hochement de tête. Oui, ils s'en souvenaient et avaient hâte de pouvoir venger l'affront fait à leur patron quelques semaines plus tôt.

Elle sera accompagnée d'un homme, rien de dangereux. Mais je préfère tuer ce connard sur place moi-même, puis on ramènera la journaliste au musée. Vous aurez de quoi vous amuser ce soir, mes amis...

Un nouvel échange de regards, suivi d'un sourire encore plus stupide et vicieux que le précédent. Ce n'était pas dans les habitudes de Chesterfield de jouer de la luxure pour châtier ses victimes, mais Théodora l'avait tellement humilié, il était tellement haineux à son égard, qu'il passerait outre cette règle et laisserait chacun de ses hommes passer du bon temps avec la journaliste. Ils étaient à cran avec la guerre contre le clown, il fallait qu'ils puissent se défouler un peu de temps en temps, et comme ils étaient en prison. Mais le Pingouin, lui, n'y toucherait pas et n'y assisterait pas, son caractère aristocratique lui faisait être écoeuré de ce comportement, aussi, ses hommes ne devraient pas oublier de bien faire le ménage et de se débarrasser du corps avant le lendemain matin. Le portable de Oswald sonna, il ne fit qu'écouter puis raccrocha.

Ils ont passé les douanes, on y va.

Ils s'en allèrent enfin vers le Bowery, Wesson devait être larguée avec son compagnon à la frontière. Ils traversèrent le territoire, croisant quelques recrues qui ne surent quoi faire devant leur patron. Etant sur son propre territoire, Chesterfield n'avait pas réellement besoin d'escorte, c'était plus pour la forme. De plus, il faudrait maîtriser le compagnon de Wesson et ramener celle-ci au musée, il avait donc besoin de ces hommes. Deux avaient une batte improvisée, et les deux autres ne portaient pas d'arme. Oswald tapota discrètement une poche de son manteau pour s'assurer qu'il n'avait pas oublier son poing américain. Ils arrivèrent finalement dans la fameuse ruelle, le couple ne les ayant pas encore remarqués. Tranquillement, ils s'approchèrent, Cobblepot avec le cigare dans la bouche et le parapluie en main.

Quelle belle surprise! Lança Chesterfield en ouvrant les bras Théodora Wesson, sur mon territoire! On dirait que le destin se plait à nous jouer des tours.

Un des types à la batte s'approcha de Valley. Sans prévenir, il balança son arme dans le visage de celui-ci pour l'envoyer à terre. Cobblepot jeta son cigare puis s'approcha lentement de l'homme à terre pour lui projeter son pied dans le visage. Oswald se tourna ensuite vers la journaliste.

Où est passé ton chevalier servant? Tu l'as remplacé à ce que je vois. Tu n'aimait pas son côté obscure? Ou peut-être ne l'était-il pas assez? Celui-là doit être un sacré connard alors, héhéhé. Emmenez-les!

Les quatre hommes se saisirent de Valley et de Wesson pour les lâcher dans une ruelle impasse. Chesterfield voulait s'éloigner de la frontière pour s'assurer un calme total. Il voulait jouer un peu avant de s'occuper du compagnon de Théodora. Celle-ci était immobilisée par un des hommes et était forcée à regarder. Valley fut traîné jusqu'à Cobblepot et posé à genoux pour qu'il soit à la bonne taille (il était au même niveau que le Pingouin à présent).

Tu sais qui je suis, gamin? Tu n'as pas beaucoup de chance, car ta duchesse m'a fait du tort, et en plus de me venger sur elle, je vais me défouler sur toi, Wak wak wak!

Il sortit le poing américain et l'enfila à sa main droite.

Rien de personnel, dis-toi simplement que c'est entièrement la faute de Wesson.

Et il fracassa une première fois son poing sur le visage du jeune homme, profitant du fait qu'il ait les mains menottées. Additionnant cela au pouvoir du Suit of Sorrow, le punch aurait pu tuer les plus faibles.


[hrp]Plus que navré de ce délai de réponse, je ne savais pas que le rp avait commencé, je croyais qu'on attendrait un peu. Sinon, je me suis permis de prendre pas mal d'initiative durant ce post, car je voulait, comme on l'avait décidé, me rapprocher au maximum du jeu vidéo et je me suis dit que si ce n'était pas fait d'un seul coup, on posterait chacun des posts de trois lignes^^
Si cela vous pose un problème, dites-le moi et j'éditerai.[/hrp]

En plein cauchemar, elle avait espéré que Valley et elle allaient se serrer les coudes, pour tenter de s’en sortir, de survivre à Arkham. Et non, les seules paroles qu’il prononça n’était pas pour la réconforter, pour lui dire que tout allait bien se passer, ou en tout cas qu’ils allaient tout faire pour passer outre. Seulement pour lui faire un cours de morale. Putain mais pour qui il se prenait, si elle était là, c’était aussi parce qu’elle avait voulu l’aider, et lui donner un coup de pouce !

Je crois que c’est pas le moment de donner des leçons d’étiquette, Nadine de Rotschield ! La prochaine fois que je voudrais donner un coup de main, je ferai mieux de me mettre une baffe, ça fait mal moins longtemps.

Les deux furent poussés dans Arkham, et commencèrent à avancer péniblement. Jusqu’au moment où le pire scenario jamais envisagé se réalisa : elle découvrit avec horreur Cobblepot et ses sbires s’avancer vers eux. Oh merde, tout mais pas ça ! Elle avait revécu la scène du musée des dizaines de fois dans ses cauchemars, et elle avait été réveillée souvent par Thomas parce qu’elle hurlait et s’agitait dans son sommeil. Sauf que là Thomas n’était pas là, et elle était en direct face à son cauchemar. Elle chancela légèrement, mais ne voulut pas donner le plaisir à Cobblepot de la voir pleurer et supplier.
Avec un sourire mauvais, un des hommes de main décrocha à Valley un violent coup de poing qui le fit basculer sur le sol, et le Pingouin se pencha vers lui. Le fait qu’il parle de Thomas ne fit que d’accentuer la nausée qui l’habitait. Le garde qui avait frappé Valley se saisit de lui et le releva, alors qu’un autre attrapa la journaliste, lui maintenant les bras derrière le dos. Ils furent emmenés dans une ruelle isolée, qui allait certainement être le théâtre de leurs derniers instants sur terre. Enfin, pour elle, car elle sentait que Valley arriverait à s’en sortir.

Cobblepot, c’est bon, tu penses pas que j’en ai assez bavé ? Parfois faut savoir lâcher l’affaire.

Mais Valley se fit prendre à partie et fut obligé de se mettre à genoux face au Pingouin. Valley n’avait aucun équipement, et aucune arme sur lui, alors qu’elle avait gardé son flingue. Mais elle ne voulait pas le sortir tout de suite, au cas où les choses tourneraient mal. A peine eut-elle le temps d’y penser qu’on la fit s’agenouiller, et lui maintenant les cheveux pour qu’elle regarde les petits plaisirs malsains de son tortionnaire.

Cobblepot, arrêtez ! C’est entre vous et moi, lui n’a rien à voir là-dedans !

Elle le vit avec horreur sortir le poing américain de sa poche, et de s’en parer comme une bague, l’admirant une seconde avant de décrocher un coup phénoménal dans le visage de Valley.
Vous allez le tuer, arrêtez ! Je suis là, si je dois payer, alors allons-y, mais foutez-lui la paix ! Non !

Ce qui la faisait culpabiliser, en plus de la sourde angoisse qui palpitait dans son ventre à l’idée du traîtement qui l’attendait, était que Valley ne pouvait pas riposter sans se trahir. Lui qui aurait pu les mettre au tapis en quelques secondes devait jouer l’agneau bien gentil, et ça à cause d’elle. Pourquoi il fallait toujours qu’elle s’attire des emmerdes pareilles !

On sortit les deux prisonnier comme des malpropres des fourgons pour les balancer au milieu d'une cour, tenus en joue par des hommes armés. Les gardes s'amusèrent à maltraiter davantage Valley, pour montrer qu'ils étaient des durs e ce dernier crispa les dents et serra les poings à s'en couper la circulation pour ne pas se jeter sur eux.
A genoux, il lança un regard à Théodora qui était dans tous ses états, normal ils allaient être renvoyés à Arkham City, et pour la première fois il y pénètrerait sans son costume.
C'était une situation plutôt humiliante, de se faire traiter de la sorte et l'Ange de la Mort du ravaler sa fierté pour ne pas commettre d'imprudence.

Puis, les gardes se retirèrent, les portes se refermèrent tandis que d'autres s'ouvrirent et un type encore plus gras et dégoutant que Sharp fit son apparition : Oswald Chesterfield Cobblepot alias le Pingouin. La fête ne faisait que commencer apparemment et Théodora semblait vouloir partir, vu la mine déconfite qu'elle se tapait.
Apparemment, le Pingouin était venu tout spécialement pour elle, comme il l'annonça après avoir fait projeter Valley au sol par un coup de batte. Théodora quant à elle le suppliait d'arrêter le massacre et de s'en prendre à elle, Valley n'y étant pour rien, mais Cobblepot préférait se la jouer sadique en faisant comprendre à la journaliste que tout ce qui arrivait était de sa faute et pour cela il commença à cogner sur le visage de l'ancien candidat à la mairie.
Valley accusa le premier coup assez difficilement, Oswald ne cognait pas aussi fort normalement et le coup de poing manqua de lui démettre la mâchoire. Aussi, lorsque ce dernier s'apprêta à lui en poser un second, le justicier lui attrapa la main et dans une clé de bras lui fractura quelques phalanges. Le gros hurla comme un goret et s'écarta de quelques pas pour laisser ses hommes de mains laver l'affront subit.
Manque de pot pour eux, vu que c'était désormais une question de vie ou de mort, Valley était bien décidé à se battre. Malgré le fait qu'il soit entravé par des menottes aux pieds et au main, il parvint à bloquer les attaques de ses adversaires, à leur briser les bras en prenant appui sur ses épaules, jusqu'à ce qu'acculé il brise ses chaînes dans un mouvement libérateur.
Une fois libre, il reprit le combat avec plus d'ardeur, faisant pleuvoir les coups dans un déluge de poings et de pieds. Une fois que tous les hommes de mains furent à terre pour y rester un moment, Valley se dirigea vers le Pingouin -terré dans un coin- et lui envoya un uppercut à lui encastrer la mâchoire dans le cerveau.
Une fois au sol, il arracha la chemise du gros pour vérifier ce qu'il avait crût voir pendant qu'il lui brisait les doigts : le Pingouin possédait le Suit Of Sorrow, raison pour laquelle il frappait si fort.

Mais alors qu'il restait là à savoir s'il devait lui arracher, les gardes revenaient et il n'était pas bon de se retrouver là.

"Debout Wesson, je vous ai dit que je vous protégerai du Pingouin je tiens parole. J'espère que vous tiendrez la votre et que vous ferez tout pour ne pas devenir un boulet que je devrais trainer. "

Une fois éloigné de quelques rues, il poursuivit :

"Nous ferions mieux de nous diriger vers le refuge pour innocents, je vous y escorte et après j'ai un colis à récupérer."

Elle détestait avoir la sensation de se sentir impuissante, de ne rien pouvoir faire ni contrôler. Elle vit Valley commencer à se faire rosser copieusement par les sbires du Pingouin, en pensant sérieusement qu'il allait y rester. Et qu'elle serait responsable de sa mort. Heureusement il se redressa et réussit à reprendre le dessus sur les gardes du Pingouin. Une bouffée d'espoir et de soulagement la gagna lorsqu'il commença à faire leur fête aux gardes. Profitant du vent de panique qui soufflait, elle bascula violemment la tête en arrière, et jubila lorsqu'elle sentit que l'arrière de son crâne heurtait violemment quelque chose, probablement un nez. Elle entendit un cri de douleur, et l'étreinte qui la reserrait disparut. Elle se redressa et acheva le garde par un violent coup donné avec ses deux poings attachés. Lorsqu'elle se retourna, elle vit qu'Azrael s'était occupé du reste des troupes : tous les gardes étaient au tapis, et le Pingouin pas mieux. Il s'approcha d'elle ensuite, lui disant qu'il était temps de se bouger et de se mettre au vert, après lui avoir rappelé la promesse de la protéger du volatile. Décidément, ce type était beaucoup plus complexe qu'il n'y paraissait, la traitant comme de la merde et lui parlant comme à un chien, et pourtant il venait de la sauver... bon, et lui aussi par la même occasion. Pourtant, elle lui en était reconnaissante. Aussi saisit-elle la balle au bond pour se faire un petit peu mieux voir de son partenaire particulier.

Merci pour...ça... dit-elle en désignant d'un geste du menton la direction de la ruelle qu'ils avaient quittée. Vous allez voir, je ne suis pas un boulet, et surtout pas ici. Vous n'êtes jamais venu à Arkham en tant que civil, alors je vais vous briefer. Ici, vous vous en doutez bien, c'est la jungle, la vraie. Et même si vous êtes un super justicier, et que vous savez vous battre comme un dieu, vous ne survivrez pas aux emmerdes qui vont vous tomber dessus tous les coins de rues si vous suivez pas quelques règles. Règle numéro 1 : disparaître.

Elle s'agenouilla alors face à Valley, et empoignant son pantalon au niveau du genou droit avec ses deux mains, tira pour faire une première déchirure, chose qu'elle réitéra sur l'autre jambe, mais un peu plus bas. Elle déchira également la manche de son manteau au niveau de l'épaule. Ensuite, elle frotta ses mains sur le mur grisâtre à côté d'eux, et commença à maculer de poussière son manteau, ainsi que les joues de son interlocuteur. Elle lui décoiffa également les cheveux, avant de s'infliger le même traîtement. Elle remonta la capuche de son pull sur ses cheveux roux, et étala de la poussière sur son visage et son blouson.

Ne surtout pas se faire remarquer, car si on attire leur regard, c'est foutu... Vous faisiez trop propre, trop riche pour être ici, et vous vous seriez fait repérer à dix kilomètres. Ici des types vous planteraient simplement pour récupérer vos pompes ou vous tirer de quoi s'acheter une bouteille de picole. Ne courez pas, sinon vous allez attirer l'attention, et marchez en regardant vos pieds, évitez de croiser le regard de qui que ce soit, ça pourrait aussi être un motif valable pour se faire saigner comme un cochon. Visage neutre, pas de sourire. Maintenant venez, j'ai mieux que le refuge pour innocents.

Elle lui fit signe de la suivre, marchant le regard vissé sur le sol et le dos arrondi, comme pour se rendre un eu plus imposante que la crevette qu'elle était en réalité. Ils traversèrent des ruelles sales jonchées de détritus, des carcasses de voitures désossées et brûlées, des immeubles anciens aux murs recouverts de tags et aux vitres brisées. Arkham. Ils croisèrent des groupes de criminels agglutinés autour de braseros de fortune, tendant leurs mains crasseuses autour du feu réconfortant. De temps à autres on pouvait entendre un coup de feu résonner dans une ruelle aux alentours, dans l'indifférence la plus totale.

A un moment donné, ils approchaient d'un carrefour lorsqu'ils entendirent un groupe d'hommes rire grassement, et s'interpeller en criant dans une voiture qui faisait un boucan d'enfer. Sans doute une milice, ou les sbires d'un quelconque superméchant en récréation. Ils risquaient d'avoir des emmerdes si on les reconnaissait. Pendant une seconde,elle étudia les possibilités, puis prit une décision. Il allait râler, il n'allait pas aimer ça, mais bon. Elle empoigna son manteau, et l'attira contre elle alors qu'elle reculait pour être dos au mur. Elle noua les bras autour de son cou et murmura à son oreille.

Faites semblant de m'embrasser, ils croiront que je suis une pute et nous laisseront tranquille... Comme je l'ai dit, profil bas.

Elle frémit en sentant Valley contre elle, sa présence imposante, sa force contenue, et son eau de toilette raffinée. Elle ferma les yeux et remonta sa jambe contre celle de Valley alors que la voiture freina légèrement, et entendit des voix. Elle perçut le faisceau d'une lampe de poche en train de les examiner, puis des rires venant de la voiture. L'un d'eux balança.

Eh mignonne, tu veux pas t'occuper de mes copains et moi? On aimerait bien un peu de compagnie nous aussi!

Elle inspira profondément, puis répondit en minaudant du mieux qu'elle pouvait.

Pourquoi pas les ptits chéris! Mais pour l'instant j'ai déjà un client! Revenez plus tard et on pourra s'amuser!

D'accord poupée, on repassera!

A nouveau des rires gras résonnèrent, et la voiture s'éloigna. Elle resta encore une secondes contre Valley, puis se détacha de lui en soupirant de soulagement. On y était presque.

Venez, on est plus très loin...

Ils firent ainsi route une dizaine de minutes avant qu'elle ne s'approche d'un immeuble inhabité. Elle arracha les quelques planches clouées qui bloquaient l'entrée du bâtiment, fit signe à Valley de la suivre, puis les replaça derrière elle. Elle grimpa les escaliers jonchés de feuilles mortes, de papiers en tout genres, pour atterrir au deuxième étage. Là, elle ouvrit un compteur électrique qui abritait un digicode, fit courir ses doigts sur les chiffres, et ils purent entendre un léger "bip" provenir d'une porte proche. Elle referma le compteur, se dirigea vers la porte qu'elle ouvrit et referma après Valley. A l'intérieur, un petit appartement vieillot. Dans la pièce principale on pouvait voir un coin cuisine, avec un réchaud à gaz, de la vaisselle en plastique et de la nourriture dans un placard, ainsi qu'un pack de bouteilles d'eau posé sur le sol. Une vieille table, avec deux chaises complétait l'ensemble. Un peu plus loin, une autre table avec un ordinateur portable.

Ici on est en sécurité... au moins pour un temps. Il y a de la bouffe pour une semaine, de l'eau. On peut avoir accès à l'extérieur par le portable là. Dans la pièce à côté il y a deux lits de camp et des fringues de rechange. Et surtout...

Elle se pencha devant la cheminée, plongea la main dans le conduit et en ressortit une grande boîte en fer blanc qu'elle ouvrit devant Valley. Il y avait deux revolvers et environ deux mille dollars. Elle lui tendit une des deux armes.

Vous pouvez prendre celle-là,si jamais vous en avez besoin... Je vais soigner votre mâchoire aussi... on a une trousse de secours dans la salle de bains...

Valley ne dit rien et se laissa faire lorsque Théodora prit les devants et fit son petit speech concernant la survie Arkham City. Elle voulait se sentir utile et pensait qu'elle avait là une occasion de briller. Il accepta de la suivre et de se plier à son petit manège, lorsqu'elle le grima de suie et se plaqua contre lui pour l'embrasser en se faisant passer pour "une pute". Une fois de plus il la suivit sans rien dire lorsqu'elle décida de le mener à sa planque, une cloaque merdique au fin fond d'une ruelle pourrie.
Une fois là bas, elle lui présenta les lieux et le matériel qu'elle avait à disposition : eau, nourriture, armes, téléphone et argent.

Jean-Paul se dirigea vers le réservoir d'eau et entreprit de nettoyer le noir qu'il avait sur le visage, il n'aimait pas être sale et de toute manière la situation allait changer sous peu.

" Parce que vous pensez qu'on peut survivre en tant que justicier sans connaître les ficelles de la survie ? Vous croyez vraiment que mon costume me protège ? Non, ce n'est qu'un costume et si je survis à Arkham City c'est par mes capacités. Je n'ai pas besoin de vos petits conseils pour faire ce que j'ai à faire Wesson."

Il se sécha les mains et se retourna vers elle. Aucune trace d'amabilité sur son visage, juste une expression sinistre.

" Je ne compte pas rester ici à me terrer comme un lâche. Dehors il y a des gens qui ont besoin de protection et j'entends bien la leur donner. Votre petite planque c'est sympa, mais on y reste seul. Malheureusement, je ne fais pas parti de ces gens qui attendent qu'on vienne les aider et qu'on leur fasse tout. On est à Arkham City, je connais cette zone et il y a beaucoup de boulot à faire."
Et il s'avança vers la sortie avant de lancer par dessus son épaule.

"Vous pouvez choisir de moisir ici en priant pour que votre cher rédac chef puisse vous faire sortir d'ici, en tenant compte du fait que désormais c'est impossible, ou alors essayer de vous rendre un tant soit peu utile en allant rejoindre les prisonnier politique au refuge dont j'ai parlé et essayer de les aider."

Il avait pensé que Théodora était quelqu'un de courageux au fond, et qu'elle voulait vraiment aider même si elle était un peu sotte quant à la façon de s'y prendre. Mais là, il commençait à douter. Peut être n'était elle qu'une lâche, et dans ce cas il ne pourrait plus rien pour elle même si au fond de lui il sentait qu'elle avait juste besoin d'avoir une motivation forte pour se dépasser. Après tout, elle avait quand même était traumatisée par Arkham et c'était normal que son premier réflexes soit son auto-conservation, mais il fallait que ça change et Valley venait de faire la seule chose qu'il pouvait pour l'aider : la mettre au pied du mur.

Elle venait à peine de recommencer à respirer plus librement, et à calmer ses tremblements, que déjà elle se prenait une nouvelle gifle de la part d'Azrael. Elle avait l'impression que, quoi qu'elle fasse, rien ne trouverait grâce à ses yeux. Bien sûr qu'elle ne comptait pas se terrer ici jusqu'à ce qu'une bonne âme, Dieu ou peu importe qui la sorte de ce merdier. Elle avait vécu à Arkham, et avait perçu la détresse des familles qui s'y étaient trouvées piégées, mais au vu de son rôle de Babe Ruthless, elle n'avait rien pu entreprendre pour leur venir en aide.

Non mais vous en avez pas marre de toujours me rabaisser et me parler comme si j'étais de la merde! Pardon de pas connaître votre vie et ce que vous savez faire par coeur! J'ai tenté de vous aider, j'ai tenté de me montrer utile ok! Je suis pas une super héroïne, et j'ai fait ce qu'il m'a semblé juste pour vous filer un coup de main,merde! Si je suis venue ici,c'est que, d'une, je dois contacter mon rédac chef, parce que j'ai mon garçon de quatre ans qui est tout seul à l'heure qu'il est, qui attend que je rentre, et que quelqu'un doit prendre soin de lui! Et de deux, je dois retrouver mon personnage quand j'étais en infiltration auprès du Pingouin. J'ai des contacts ici qui pourraient nous aider, à moins que ça aussi, vous sachiez comment faire!

Elle passa dans l'autre pièce et il put entendre le bruit d'eau qui coulait. Une dizaine de minutes plus tard, elle ressortit assez transformée. Ses yeux étaient charbonneux, elle portait un t-shirt noir lacéré tenu par quelques épingles à nourrice, et ses cheveux étaient à présent d'un noir corbeau.

J'envoie un mail à mon boss et je vous suis...

Elle attrapa la liasse de billets qu'elle planqua dans son soutien-gorge, attrapa un des deux flingues de sa boîte pour le ranger dans son sac, dans lequel elle glissa aussi un appareil photo. Elle alluma l'ordinateur portable, pianota rapidement puis le referma.

Voilà, je vous suis. Et ne dites pas que je suis une poule mouillée.

Valley voulait partir seul, mais Théodora ne semblait pas de cet avis. Il s'arrêta net et poussa un long soupir. Malgré le fait qu'à chaque fois qu'il la croisait, il se prenait une balle ou se faisait envoyer à Arkham, elle faisait quand même montre de bonne volonté. Ce qui ne plaisait pas à Valley, c'est qu'il avait été forcé de lui révéler son identité secrète pour la faire taire, et si d'habitude il faisait la part entre Azrael et Valley, sur ce coup là, comme c'était un acte dissuasif, il restait Azrael : froid et implacable au lieu du chaleureux Jean-Paul.

"Ecoutez Théodora. Nous sommes partis du mauvais pied. Vous n'êtes peut être pas au courant, mais c'est moi qui ait affronté Sonatine à la Cathédrale, les enfants qui vivent avec Robert, Donna et moi se sont fait kidnappé au château. J'y suis allé pour les sauver. Et voilà que quelques jours après, je me fais arrêter en pleine ville et envoyer ici. Je suis un peu sur les nerfs."

Il se retourna pour lui faire face.

"Pour l'instant, vous ne pouvez pas m'aider. Il faut que je retrouve le Pingouin, il est en possession d'une arme qu'il ne devrait pas avoir. Je dois la récupérer, et vous n'êtes pas entraînée pour ça. Par contre, il y a des gens qui ont besoin d'aide dehors. Les civils dans le même cas que nous, incarcéré injustement. En tant qu'Azrael je n'ai pas vraiment le temps de m'en occuper. Les Tarés doivent être stoppés en priorité, mais je comptais profiter un peu d'être ici en tant que Valley pour m'occuper de trouver un abri sûr. Je vais récupérer mon costume, m'occuper du Pingouin et je vous y rejoins. Vous avez l'air d'être assez débrouillarde et connaissez les lieux. Trouvez les, et apprenez leurs à se cacher. Normalement, un jeune garçon du nom de Tommy Smith doit être quelque part ici, avec la même mission que vous. Si vous pouviez le trouver, vous pourriez travailler ensemble."

Il fit un pas en direction de la porte.

"Lui ne sait pas qui se cache sous le masque d'Azrael, dîtes lui que c'est ce dernier qui vous envoie et pas moi. Vous êtes une des rares personnes à connaître mon identité secrète." Dit il pour lui redonner un peu confiance en elle avant de quitter la pièce.

Lorsqu'elle sortit de la salle de bains, elle s'attendit à se prendre de nouveau une pique de la part d'Azrael. Ok elle n'était pas une pro de la survie en milieu hostile, mais elle avait tenté de faire de son mieux. Alors que là, rien qu'avec le soupir qu'il venait de pousser... Qu'est-ce que ça allait être cette fois? Son déguisement peu crédible? Mais non... Il se montra même... amical! Alleluia, elle retrouvait enfin un semblant de grâce aux yeux du héros. Ca commençait à devenir lassant à la fin! Comme une petite fille à qui on dit enfin qu'elle a fait quelque chose de bien, elle sourit et soupira de soulagement. Bien! Après tout, on dit que c'est le premier pas qui coûte!

Je... y'a pas de mal... Comprenez juste que je suis pas votre ennemie, c'est tout!

Elle se sentit encore plus valorisée peut-être, ou tout du moins considérée comme une égale, lorsqu'il lui exposa son plan. Dont l'étape numéro 1 était de passer dire coucou au volatile en smoking... sans façon. Et effectivement, l'alternative qu'il proposait était d'autant plus intéressante. Elle regretta simplement de n'avoir pas pu le suivre pour pondre un papier du tonnerre, du genre "Un jour dans la vie d'un super héros", mais calma aussitôt ses ardeurs de prix Pulitzer. Un tel article aurait eu pour principal intérêt de pointer une cible clignotante sur sa tête, et d'éveiller ainsi les soupçons de tous les tarés de Gotham qui voudraient la tête d'Azraël. Il lui annonça ensuite qu'il allait la confier aux bons soins d'un certain Tommy Smith. Bon soit, pourquoi pas, ça pourrait être une aventure intéressante, mais comment est-ce qu'elle pourrait le reconnaître une fois sur place? Et je ne pense pas qu'il ait son nom tatoué sur son front... Heureusement, la dernière confidence que lui fit Valley acheva de la remonter à bloc, la faisant se sentir un peu spéciale, exceptionnelle...

Merci Azraël... Au fait... vous pourrez utiliser cette planque comme vous voulez... armes, internet, nourriture, soins... Je vous créerai un code d'accès...disons votre date de naissance? Et... bonne chance pour le Pingouin, je me charge des rescapés... Peut-être qu'avec Knox on pourra créer une porte de sortie et les faire rentrer dans Gotham...

Elle le regarda quitter la pièce, resta pensive quelques secondes, puis se ressaisit : allez ma fille, on se bouge le cul parce qu'on a du pain sur la planche! Elle laissa les deux revolver et la moitié de l'argent dans la boite qu'elle remit dans la cheminée, ajouta un nouveau code pour Valley si celui-ci voudrait venir ici pour une raison ou pour une autre, et inspira un grand coup avant de refermer la porte derrière elle. Ca y est, elle était lâchée dans le grand bain. Elle regretta seulement d'avoir laissé sa moto à Gotham... son engin était un allié précieux, lui permettant d'aller vite et de se faufiler partout, semant ou dissuadant ses poursuivants. Sans son destrier, elle se sentait un peu à poil... Enfin. Elle se dirigea sans trop d'encombres au refuge des "malgré nous" d'Arkham. Partout elle voyait la peur, la désolation, l'angoisse qui étreignait ces familles bloquées en enfer simplement pour avoir habité dans une mauvaise partie de la ville... Il fallait que les gens de l'autre côté sachent se qui se passait vraiment à Arkham, que ce n'était pas la prison modèle vantée par son fondateur, mais surtout un lieu sans foi ni loi où les voix des innocents peinaient à se faire entendre. Elle passa le reste de la nuit à recueillir des témoignages et à prendre discrètement les gens en photo. Elle allait devoir prévenir Knox de tout ça, c'était urgent! Il fallait faire quelque chose, vu que personne d'autre ne semblait vouloir se bouger pour eux.

La nuit se poursuivit au centre de refuge pour les innocents de Gotham. Babe/Theodora ne pouvait que contempler cet amas d'hommes, de femmes et d'enfants qui s'étaient réfugiés là dans une tentative désespérée d'échapper à la jungle et à la violence qui s'étaient installés sous leurs murs. Ils avaient assisté avec impuissance à la transformation de leur quartier, de leur rue, de leur pas de porte, sans que personne ne les tire de là. Démerdez-vous avec les rebuts de Gotham City! Et en aucun cas ces personnes pouvaient prétendre à une vie normale... Pas quand chaque passant est une menace, pas quand chaque personne a commis des actes qui défient l'imagination. Ils étaient parqués là, limitant au maximum leurs sorties, de peur de devenir des cibles vivantes.

Au milieu d'eux,Theodora sentait qu'elle devait devenir leur voix, faire connaître leurs conditions de vie, leurs peurs et leurs espoirs. C'est pour ça qu'elle allait de l'un à l'autre, enregistrant des confidences et des anecdotes, prenant des photos. Elle allait pondre un putain de bon article sur ces gens, et l'opinion publique ne pourrait pas rester indifférente à leur sort. Oui... mais pour l'instant c'était tout ce qu'elle pouvait faire. Elle décida de faire une pause, et se redressa en grimaçant après être restée un long moment à genoux en train de recueillir le témoignage d'une fillette qui racontait qu'elle ne pouvait plus aller à l'école, vu que cette dernière avait fermé. Les réfugiés s'étaient installés dans un vieil immeuble, dont l'entrée était sévèrement gardée, et avaient occupé les différents appartements qui le composaient. Il se faisait tard, et tout le monde était couché. La salle commune, où elle écoutait les gens, était à présent quasiment vide. Il restait encore quelques groupes d'hommes qui discutaient en jouant aux cartes. Elle sortit dans le hall pour se dégourdir un peu les jambes, et sortit de son sac une cannette de soda qu'elle avait embarquée dans la planque. Dieu bénisse la caféïne. Elle s'assit sur les premières marches de l'escalier, et commença à transférer photos et témoignages sur son ordi portable. Elle savourait son soda, le temps que les fichiers transfèrent. Vivement qu'ils trouvent une issue, qu'on arrive à faire sortir tous ces pauvres gens d'ici... Oui, mais comment? La seule chose qui pouvait quitter Arkham étaient les informations qu'elle allait envoyer par Internet. Les ondes étaient libres, pas elle. Et Azraël était occupé avec le Pingouin. Et où était ce fameux Tommy qu'elle devait rencontrer, et qui pourrait l'aider? Personne ne s'était présenté, et elle ne savait même pas à quoi il ressemblait.

Elle avait posé son front dans ses mains et commençait à somnoler lorsqu'elle entendit une fenêtre s'ouvrir discrètement, quelqu'un se glisser à l'intérieur, puis des pas, et une présence près d'elle. Merde, pas un rôdeur. Sans changer sa position,elle allongea le bras pour attraper son revolver glissé dans son sac. Elle le garda sur ses genoux et attendit que le nouveau venu passe près d'elle.Elle se releva alors brusquement et pointa son arme sur le nouvel arrivant. Elle fut surprise en découvrant un jeune homme blond, à peu près le même âge qu'elle, voire moins. Lui de son côté se retrouva mis en joue par une jeune fille à la crinière noire et aux yeux verts, au maquillage lourd, vêtue d'un haut noir à moitié déchiré, d'un pantalon de cuir noir, de lourdes bottes de motard en cuir et d'un air mauvais. Il n'avait pas trop une dégaine de criminel, ni de taulard... Et il ne semblait pas armé non plus. Peut-être que c'était lui le visiteur dont avait parlé Azrael. A tout hasard elle demanda :

Tommy?

Elle maudit intérieurement Azrael du flou dans lequel il l'avait laissée à propos du fameux Tommy. Qui sait ce que ce type pouvait être : un espion, un traître, un voleur, un innocent... ou celui qu'elle attendait. Et comme il n'y avait pas marqué "sauveur" sur son front, elle décida d'employer les grands moyens. Elle se planta face à lui, bien campée sur ses jambes.

Qui t'as envoyé ici? Et fais gaffe à ta réponse, si tu te plantes je vais redécorer le hall en le repeignant avec des morceaux de ta cervelle!


Bon OK elle y était allée un peu fort, mais mieux valait l'impressionner dès le début, et éventuellement se relâcher plus tard. Surtout que l'effet de surprise jouait en sa faveur. Mais quoi qu'il réponde elle ne le tuerait pas. Elle ne l'avait jamais fait et ne comptait pas le faire. Surtout qu'il était seul dans un immeuble gardé en permanence par une dizaine d'hommes armés. Elle ferait comme on lui avait appris : tirer dans l'épaule ou dans le genou. Elle sentait ses mains trembler légèrement et devenir moites, mais c'était pas le moment de se décourager, ni de flancher.

Heureusement, le jeune homme lui donna la bonne réponse, indiquant qu'il venait de la part d'Azrael. Elle soupira de soulagement, et rangea son arme rapidement, avant de lui tendre une main franche .

Je m'appelle Théodora Wesson... mais ici on me connaît sous le nom de Babe Ruthless... Je pense que tu sais pourquoi tu es là... est-ce que tu as une idée de comment faire sortir tous ces pauvres gens d'ici? J'ai des contacts ici, mais j'ai pas le pouvoir d'ouvrir la mer en deux comme Moïse...

Theodora était soulagée de voir que son visiteur était bien celui qu'elle attendait, celui qui allait l'aider à sauver les innocents d'Arkham, et peut-être même celui qui allait lui permette de sortir de cet enfer... Pourtant il avait l'air si jeune! Cela la surprit qu'Azrael lui confie une telle responsabilité, mais si il l'avait fait, c'est qu'il avait ses raisons. D'ailleurs, le message qu'il lui laissa la rassura et confirma ses impressions. Elle se sentit même fière à l'idée qu'elle connaissait la vraie identité du justicier, et pas lui. Mais bon, trève de chevilles qui enflent.

Elle attendit qu'il ait terminé sa petite communication, avant de s'approcher de lui. Il lui exposa son plan, qui avait pourtant quelques failles.

Il est à peu près quatre heures du matin... et tout le monde dort, à part les gardes armés. A la rigueur, on peut commencer par eux. Mais pour le reste, il va falloir attendre que tout le monde soit levé. Viens, suis-moi.

Elle l'emmena discuter avec les gardes en faction, qui exposèrent au jeune homme toutes les difficultés de la vie à Arkham, la peur, l'angoisse, le fait de vivre constamment sur le qui-vive. Au bout d'une demi-heure d'entretiens divers, elle étouffa un baillement.

[color=green][i]Tu vois, cet immeuble est plein de gens, des hommes, des femmes, des petits vieux et des mômes... Qui vivent la peur au ventre parce qu'on les a laissés là, oublié, comme des chiens qu'on abandonne avant de partir en vacances... Tout le monde s'en fout. Il faut les sortir de là, il faut les aider... Ils laisseront leurs meubles et leurs affaires, mais de retour à Gotham, ils pourront reprendre une vie normale. Il faut qu'on trouve un moyen... Une idée? Des nouvelles d'Azrael? Bon Tommy, je n'ai pas dormi depuis presque 48h et j'en peux plus... Je vais aller m'allonger sur un des canapés du hall. Tu peux te promener partout, mais jte conseille d'attendre dans la salle commune. Tout le monde y vient, à un moment ou à un autre... Je te guiderai dans l'exploration du refuge tout à l'heure, une fois que j'aurai les yeux en face des trous.


Elle le ramena à l'intérieur, avant de s'effondrer dans un coin et de s'enrouler dans son manteau. Quelques instants plus tard, elle dormait à poings fermés. Le lendemain matin, elle fut réveillée par l'odeur de café qui émanait de la salle commune. Elle se leva, s'étira en grimaçant et se traîna, le cheveu en bataille, jusqu'à la cafetière. Elle chercha Tommy du regard, espérant qu'il n'avait pas baissé les bras devant l'ampleur de la tâche.