Rappel :

- j'ouvre ce sujet, tu réponds, je réponds, tu conclus
- l'objectif est de clôturer ce sujet en une semaine. Vu les disponibilités que tu as déclaré sur ta fiche, il ne devrait pas y avoir de problème
- ce sujet se déroule au milieu d'une histoire : vu que nous n'avons que deux messages chacun, c'est obligatoire pour avoir quelque chose de cohérent, d'intéressant et de pas trop lourd
- pas besoin de gros pavés, de grosses explications : l'idée est ici de voir comment tu incarnes ton Joker en RP, après avoir vu comment tu le présentes
- je vais t'indiquer des éléments de l'histoire/du background : libre à toi d'en rajouter, ou de les utiliser. Essaye quand même de les intégrer à ton RP, ça peut aider qu'on parle de la même chose  
- merci de ta candidature et de ton implication !

Background :

Nous sommes dans le temps présent, il fait nuit. Batman est en chasse : le Joker a encore frappé, mais différemment.

Au lieu de s'en prendre à ses cibles habituelles, au lieu de chercher à attaquer le commissaire Gordon, le GCPD, la Bat-Famille, Batman est persuadé que le Joker vient de s'en prendre à deux cibles étonnantes : une maternité et une banque.
La Gotham National Bank a été attaquée deux heures plus tôt, le ou les voleurs laissant derrière eux les cadavres des gardiens avec un sourire-rictus sur le visage. Cinq millions de dollars ont ainsi été volés.
L'hôpital de Gotham City a été attaqué, trente minutes plus tôt, plus particulièrement le service maternité. Cinq infirmières sur six ont été assassinées, le visage ravagé par des coups de couteau, formant sur leurs faces des sourires grotesques et terrifiants. La seule survivante est choquée, terrifiée, tétanisée, ayant formé dans le sang de ses collègues des mots révélateurs : "JOKER". Douze nourrissons ont été enlevés, mais seule la maternité a été visitée, et les caméras de surveillance ont été piratées avec un certain talent.

Batman est troublé et cherche à retrouver le Joker. Après s'être d'abord concentré sur le vol, il a intensifié ses interrogatoires musclés et a réussi à avoir une piste : l'aquarium de Gotham City.
Il est minuit maintenant, aucune demande de rançon n'a été déposée, et Batman est troublé par ces deux attaques.

L'aquarium de Gotham City est un bâtiment ovale, de deux étages plus deux sous-sols. L'étage du haut est réservé aux bassins des poissons exotiques, l'étage du bas est réservé aux bassins des poissons occidentaux, le premier sous-sol est réservé aux requins et aux dauphins, le deuxième sous-sol aux réserves.
Il existe un bassin extérieur, mais fermé aujourd'hui. Deux gardes font leurs tournées à chaque étage, plus un dans les réserves. Il y a donc neuf agents.

Selon les informations de Batman, le Joker est là depuis peu. Batman vient le stopper.

Je respire - lentement.
Inspiration et expiration profondes permettent d'apaiser le corps, de lui rendre un rythme classique, de donner une indication aux muscles et au cerveau que l'effort vient de se terminer ; l'intellect peut se remettre en fonction, l'instinct peut faire un pas de côté.

Je sais que je perds du temps, mais ces quelques secondes me seront précieuses bientôt. Je n'affronte pas ici un de mes adversaires habituels - je l'affronte lui. Toute erreur, tout faux-pas est proscrit, car je sais très bien qu'il réussira à me surprendre et à m'acculer, quoi que je fasse.

Je ne peux pas me permettre de le combattre en état d'infériorité : il parviendra toujours à prévoir, à faire quelque chose qui me surprendra et qui me touchera au plus profond de mon âme.
Je dois être prêt, je dois être sûr de moi - je dois tout contrôler, mon corps et mon environnement. Evidemment, c'est impossible face à lui, mais je dois faire le maximum pour y parvenir, pour éviter que mes erreurs ne coûtent des vies, qui s'ajouteraient à toutes les autres pour lesquelles il doit payer.

Après une dernière expiration, je me projette en avant, appuyant sur la gâchette de mon grappin après quelques secondes de chute dans le vide. La nuit est fraîche, l'atmosphère mordante, mais je ne cherche pas à observer la beauté de la ville. Les lumières resplendissent derrière moi, alors que je m'élance vers le bâtiment ovale, futur théâtre d'une nouvelle étape d'une trop longue guerre ; je ne cherche pas à admirer la vue, ou à apprécier la qualité architecturale.

Je tombe lourdement devant l'entrée de l'aquarium de Gotham City, dont une aile est dédiée à mon père - je ne peux pas à chaque fois saluer ma mère, je dois également faire croire que Thomas Wayne avait d'autres passions que sa famille et son emploi.
Je fixe l'immense double-porte devant moi, entrouverte ; le message est clair. Je me dois d'entrer, de jouer la partie qu'il a décidé de lancer, et dont je ne comprends ni les règles, ni le but.

Je le hais, fondamentalement, mais pas pour les raisons que les gens pensent connaître. Je ne le hais pas pour ce qu'il a fait à James, à Barbara... même à Jason. Une partie de moi voudrait le détruire, atome après atome, pour ce qu'ils ont subi, mais ma haine a une autre origine - moins noble.

Je le hais parce qu'il est mon reflet, mon miroir déformant, déformé. Je le hais parce que je ne le comprendrais jamais, parce que je le vois comme mon ombre ici. Comme si la ville avait créé mon contraire après mon arrivée, pour équilibrer mon action face à la criminalité.
Si je suis la raison pour laquelle les criminels ont peur du noir, il est la raison pour laquelle les gens ont peur de Gotham City - et je hais cela.

D'une légère poussée, j'ouvre la porte de l'aquarium. Il y a quelques semaines encore, j'aurais utilisé les systèmes de mon armure et de la Batcave pour analyser l'endroit, découvrir sa localisation, prévoir une attaque ; cela m'est désormais impossible. L'attaque du Penseur me prive de cet avantage, et je dois l'affronter, lui.

Je serre les dents en m'avançant lentement, vérifiant d'avoir bien éteint mon système de communication basique avec Alfred ; vu le hacking des caméras de l'hôpital, il a une puissance informatique que je ne lui connaissais pas jusque-là. Je préfère laisser mon vieil ami en dehors de tout ça, pour qu'il ne remonte pas jusqu'à lui... je ne le supporterai pas.

Mes bottes claquent sur le sol nu et stérile de l'aquarium, plongé dans les ténèbres. La lumière a été bien sûr coupée, et j'essaye d'habituer mes yeux à l'obscurité aussi vite que possible pour éviter les mauvaises surprises - au moins les pires.
Je marche pendant quelques instants, troublé évidemment par les ombres des poissons et des bassins tout autour de moi. Je cherche une éventuelle trace des gardiens, des otages, mais rien ; nul son, nul cri, nulle présence. Ce n'est pas normal, mais c'est ce qu'il aime en général. L'ambiance dérangeante, c'est exactement ce qu'il...

"Tu vois, le monde se divise en deux catégories."

Sa voix résonne tout autour de moi : il n'est pas là, il n'est pas à côté de moi, mais il n'est pas à l'étage non plus. La voix est un peu étouffée, mais semble assez proche ; il ne parle pas dans un micro, il est à une dizaine de mètres au plus.
Il n'est pas là - il n'est pas encore là. Reste calme, Bruce. Il n'est pas encore là.

"Ceux qui ont un pistolet, et ceux qui creusent."

Au pas de course, rapidement, discrètement, je rejoins la zone où je pousse le trouver. Ca ne sera pas simple, ça ne peut pas être aussi simple, mais j'y crois.
Je rejoins un bassin arrière, une silhouette svelte, squelettique, avec un couteau. En quelques foulées, j'y suis, je suis sur lui - mais ce n'est pas lui.

"Et ceux qui y croient, comme toi."

Je retourne l'homme qui vient de parler, et que j'ai cru être lui. Un gardien, au sourire-rictus sur le visage, à l'esprit ravagé, et qui continue de parler, sans que je l'écoute.
Il m'a été envoyé - pour me faire courir, pour me faire espérer, pour me faire échouer.

Je ne sais pas où il est, je ne sais pas ce qu'il a prévu... je suis perdu, là, à côté d'un homme détruit.
Qu'est-il en train de faire ? Bon dieu, qu'est-il en train de faire ?

Confortablement installé dans un petit transat, sous un soleil électrique, mon regard se perd dans la contemplation du bouchon de ma ligne flottant sur l’eau du bassin à mes pieds. Harley, en bikini, se prélasse paresseusement au son d’un best-of d’Ennio Morricone. A côté d’elle une glacière, de l’autre côté un parc où roupillent onze bébés. Le temps paraît calme, très calme, trop calme. Et en cadre maritime, on connait tous le vieux proverbe …

Alors que je sirote une gorgée de bière, étirant au passage mes jambes dénudées, le flotteur disparaît sans doute dans les eaux de la fosse aux requins. Je bondis, lâchant le bouquin de Melville que je lisais et attrape à pleine main la canne posée à mes côtés, déroule du mou et commence à mouliner avec passion.
M’approchant de la balustrade je me mets à hurler, hors de moi.

« Enfin ! Enfin nous nous faisons face Moby-dick. Enfin ! après toutes ces années de recherche ! »

En bas, ça mord et plutôt bien. Faut dire que pour la pêche que j’ai prévue, je n’ai pas lésiné au niveau appât. Mais pour l’heure, tout sentiment de fierté en vue de la prise a disparu. Je suis debout, je mouline de toutes mes forces car la bestiole en bas lutte ardemment pour sa vie. Mes muscles se bandent, je crie, je crache. Je me prends à mon propre discours. Harley, tirée de ses rêveries me regarde avec cet air d’incompréhension caractéristique. Jusqu’à quelques minutes, j’étais comme une eau dormante, mais encore une fois, on connait bien le proverbe.

« Toute cette vie à te courir après, cette obsession et te voilà enfin à ma merci ! »

Ma voix est pleine de passions. Un mélange de rage haineuse pour cette vie à lui courir après et de triomphe présageant des fruits de ma ténacité.
Une lutte incessante entre ma proie et mes bras se joue devant mes yeux. Je grimace sous la douleur de mon poignet qui mouline, mouline ardemment, jusqu’à ce que… le fil casse. Pendant un court instant, je continue à mouliner dans le vent. Mais c’est peine perdue. Moby-dick m’a échappé. Fou de rage je brise la canne en deux sur mon genou. Un précieux appât stupidement gâché. Il ne m’en reste que onze. Je jure pendant quelques instants. Puis après quelques minutes, je reprends un souffle normal.

Piou, ce petit épisode était plaisant ! A noter quelque part, à renouveler.

C’est sur ces entre-faits que l’autre arrive. Avec sa gueule en noir, son regard de merlan frit. Je le contemple un instant le dégoût dans les yeux. Avant de me ressaisir.
Harley bondit sur ces pieds et fait mine de vouloir se jeter sur lui, mais je l’arrête d’un geste de la main.

« Et bien, finalement, on dirait que ça a mordu » dis-je avec un certain cynisme.

Il me fait face, je le sens bouillir à feu doux. Je m’avance lentement, jusqu’à son niveau. Je tends les deux bras vers lui.

« Je me rends. » ces trois mots résonnent avec juste ce qu’il faut de temps pour créer un petit malaise.
Je sais qu’il va me passer les menottes, et probablement me cogner au passage. Je m’en moque. Parce qu’enfin il va payer.
« La véritable partie de pêche peut commencer ! » puis, j’éclate de rire.

"Je ne suis pas ta proie."

Ma voix n'est qu'un murmure, qu'un filet qui s'infiltre entre mes dents serrées. Un rictus de dégoûté et de colère déforme le bas de mon visage, alors que mon regard reste fixé sur la face blanchâtre et cauchemardesque du monstre.

"Et je ne joue plus."

Alors que mon poing s'enfonce sur son nez, j'ai l'impression d'avoir répété ces mots une dizaine de fois. Le combat qui se lance n'est qu'un écho d'une valse qui n'a que trop duré, qui me hante et me poursuit depuis trop d'années déjà ; le deuxième coup que je lui porte, cet uppercut dans le ventre, c'est autant pour lui que pour la colère tapie au fond de mon coeur, la colère pour cet affrontement éternel.

"Retourne dans ta chambre."

Sans même la regarder, je sais que Harley Quinn se précipite pour venir aider son "homme". D'un geste rapide, et malheureusement habituel, j'envoie une petite sphère métallique vers l'ancienne psychiatre ; la bombe explose à moins de cinquante centimètres de son visage. Le choc la propulse en arrière, et ouvre quelques blessures sur sa peau.
Elle se relèvera dans quelques instants. Il sera trop tard.

Je continue de fixer l'autre, qui a reculé sous les coups. La rage monte, la rage me guide. Je ne sais pas ce qu'il a fait, je ne sais pas ce qu'il a prévu... je ne sais rien de ses plans, de lui.
Depuis toujours, et en cet instant plus encore, je suis démuni face aux motifs et aux idées du Joker. Il est l'imprévisibilité, il est l'anarchie, il est l'illogique et l'incompréhension. Il est tout ce en quoi je refuse de croire, et ses actes me prouvent que j'ai raison.

A quelques mètres de nous, dans ce premier sous-sol, l'eau du bassin des requins se colore de pourpre ; le premier regard dans la pièce m'a fait remarquer l'absence d'un des enfants enlevés. Alors que l'ennemi reprend sa respiration, les jointures de mes mains blanchissent sous la pression.

"Tu n'as plus à te rendre. Tu as commis tes derniers péchés, tu as joué tes dernières farces. Choquer, frapper là où personne ne t'attend, jouir de l'incompréhension des autres, hein ? C'est ça qui t'attire, c'est ça qui te fait avancer. Il est temps de te faire stopper."

Ma voix, monocorde et grave, s'échappe pour devenir un hurlement. Je me précipite en avant, au mépris de mes règles, au mépris de mon entraînement. Les poings serrés, l'esprit divisé entre la rage pure et les multiples techniques de combat que je suis prêt à mettre en oeuvre dans les secondes qui viennent, je me souviens de ces dernières années, de ces rêves de tortures et de meurtres que je voulais lui infliger.
Le soir est peut-être venu. En tout cas, quoi que je fasse, quoi qu'il fasse, je veux lui faire mal - et même si je sais que je ne le tuerai pas, même si je sais qu'il me surprendra encore, il ne s'en sortira pas aussi facilement que d'habitude.

Ce soir, c'est pour Jim, Barbara et Jason.
Ce soir, il comprendra ce que finir ses jours handicapé veut dire.

(HJ/ Dernier message pour ma part, volontairement très "libre" pour ta conclusion. Il a été également volontairement très classique et "simple" (dans le sens où, oui, on a vu cette réaction 38 fois), mais c'est voulu : c'est un test pour voir ta réaction. A toi d'achever le sujet d'une façon surprenante (je n'en doute pas), cohérente, crédible et satisfaisante pour les personnages et les joueurs.
L'important est de bien montrer ce que tu veux, et ce que tu voulais faire, ici. Une petite explication en HJ peut être rajoutée, pour relever certains points. Merci pour ce moment très intéressant en tout cas, j'ai hâte de voir la suite ! /HJ)

Mais qu'est-ce que tout le monde lui trouve à ce Batman ? Il est toujours désespérément là où on l'attend. Je savais qu'il allait me rosser. Il me rosse toujours. Il grince des dents, il serre les poings, il rumine quelques vieux pamphlets d'un temps désuet et BIM, BAM, BOOM ! Tonton Joker a les os brisés. L'homme sous le masque doit forcément être le riche héritier d'une industrie laitière ...

Avant qu'il ne se jette sur moi, j'ai à peine le temps de lâcher un petit :

" Mais, c'est pas toi la Prwoarrrrrrrrrrgh !" le reste de la syllabe se perdant en même temps que mes dents se déchaussent.

Harley aussi, se retrouve la cible de ses attaques. La bonne poire avait pourtant reçu l'ordre de ne pas s'en mêler. Elle était au courant du plan ... Enfin, si plan j'avais. Dès fois, je suis tellement brillant que je me perds moi même. j'ai très bien pu improviser sur le tas, mais l'excitation du moment me fait oublier. En tout cas, je lui ai donné un ordre et elle sait qu'elle doit obéir. Etant elle aussi désespérément là où on l'attend, elle n'aurait pas bronché.

Batman se met à me rouer de coups. Même si c'est habituel, une part de moi ne s'y fait jamais. Chaque fois que son poing entre en contact avec mes cottes, mon nez ou quelque autre partie de mon corps, j'ai mal. Très mal. C'est à en devenir dingue. Contrairement à ce que l'on croit, je ne suis pas insensible à la douleur. Je ne prends pas mon pied à me faire frapper, même si vu l'angle bizarre que fait ma jambe à ce moment précis, je pourrais. Je souffre, mais le garde pour moi. Parce que gémir lui ferait trop plaisir. Parce que je ne peux lutter contre lui quand on est au corps à corps, parce que je lutte avec mes propres armes : le silence.
Je me tais, ne lui lançant que des regards meurtriers, du genre qui terrorisent même les caïds de Gotham. Mais il ne le voit pas. Il ne les voit jamais. Il doit payer.

Finalement, la bastonnade se calme un peu, et j'arrive tant bien que mal à cracher un :

"Ben voyons. Si j'avais reçu un dollar à chaque fois que tu me dis que tu vas me buter, je serai plus riche que Bruce Wayne à l'heure qu'il est."

Je tousse. Mes poumons sont un légèrement plein de sang, ou d'un liquide. Enfin, j'sais pas trop, mais ma toux est aqueuse, ce n'est pas bon.

Sur cette conclusion, j'arrive à me relever et à m'assoir. J'halète. Ma respiration est courte, je souffle, mais finalement arrive la meilleure sensation du monde. Malgré la situation, je me sens d'humeur facétieuse.

" Comme j'disais, t'es pas ma proie. Allez embarque moi ... car tout travail mérite salaire."

A ce moment précis, et malgré le peu de lucidité qu'il me reste, je sais que je le tiens. Il peut pas s'empêcher d'entendre mes explications. Ca le rend barjot de ne pas me comprendre. Et je parle en connaissance de cause, ça m'a rendu barjot moi même. Enfin, je crois.

" Tu sais Batman.- je prononce ce mot comme une insulte.- t'as du entendre parler du braquage de banque hein ? C'était moi aussi. Mais pas les morts. J'avais juste besoin d'un peu de liquide avant d'aller faire la fiesta en ville. j'suis passé faire un retrait. Et là ... ce petit chenapan de Warren White m'attendait avec ses hommes et a osé me racketter. Moi. Joker."

Je fais une petite pause, ma respiration est toujours aussi difficile, mais je me sens le coeur plus léger. J'ai presque envie de rire.

" Il m'a larciné mon bien et a fuit avec ses hommes, laissant les miens sur le carreau. Je n'ai pas aimé. J'en ai perdu la boule. Il allait me le payer. On ne m'attaque pas, moi. J'ai donc décidé de mettre mes projets de côté et de partir à pêcher le grand requin blanc. J'suis passé prendre quelques appâts et suis venu ici pour les essayer."

Quel regard ! Mes aïeux, quel regard qu'il me lance !

" Bon, Batsy, j'te l'accorde. Une fois perché au dessus de la cuve, j'ai trouvé que j'avais été un peu foufou. Si on peut pécher le requin traditionnel avec des lardons, j'me suis rendu compte que Great White Shark n'était pas vraiment un requin. j'étais un peu con avec tout mon attirail. Mais bon, à y être, autant essayer de prendre quelque chose. Des vifs pour la véritable pêche. Et tu sais avec quoi se pêche le requin Blanc Batsy ?"

Je lance un regard provocateur, mon ventre est pris de spasmes à force de contenir mon rire.

" Avec la chauve-souris ! HahAHhaHAHAHahAhAha" finalement, j'éclate.

Dieu que c'est bon. Cette inspiration est si soudaine, qu'il y a de fortes chance que ce soit la réminiscence d'un plan conçu au préalable.

"Tu vois Bats, White est en train de s'approvisionner en arme, il prépare un truc, un gros truc. Me voler mon butin n'est qu'une démonstration de sa force. J'peux pas lutter, enfin, j'ai pas envie. Ca causerait des tas de morts innocentes. Mais je t'ai, toi."

Je me calme, mon ton se refait naturel, pervers.

" Je savais que t'allais rappliquer après que avoir appris mon petit passage à l'hôpital.Et je sais aussi, qu'une fois au courant des complots de Warren, tu ne le laisseras pas faire. Aussi sûr que je sais qu'il n'est pas de taille face à toi. Personne ne l'est. C'est pour ça qu'on pêche le grand requin blanc à la chauve-souris."

Je secouais un peu la tête, comme si j'étais désolé. Batman aime bien entendre qu'il est le plus fort. Même lorsque c'est un mensonge.

" Et voilà pourquoi je me livre à toi Ô Batman ! Car tout travail mérite salaire ! Tu vas m'embarquer, parce que tu n'oseras jamais me laisser. Ensuite tu vas aller régler son compte à White, parce que tu ne peux ignorer un dangereux criminel en liberté. Toi ou tes petits larbins, ou même Gordon. C'est du pareil au même. De mon côté je m'arrangerai pour qu'il sache que c'est moi qui t'ai envoyé. Ca lui apprendra à ce petit chenapan ! Et puis... quand j'estimerai que j'ai assez payé ma dette, je sortirai. Je sors toujours. mouhahahahHAhahHAHAHA"


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Et voici ! J'ai pris beaucoup de plaisir à jouer ce Joker. J'ai essayé d'être là où on ne m'attend pas. De mettre en exergue un crime atroce et monstrueux (se servir d'un bébé pour pêcher le requin) et de mettre en avant la gratuité d'un tel acte, pour le fun (Joker n'avait pas besoin de le tuer pour son plan). J'ai aussi essayé de laisser le doute : passage d'un délire à un autre, ou plan minutieusement préparé en avance (parce qu'il est quand même plutôt "fin".) J'ai aussi essayé de sortir Joker de sa relation flirt avec Batman, en le faisant souffrir, et en dirigeant ses crimes vers un autre criminel et non pas pour provoquer Batman. En dernier lieu, j'ai essayé de montrer un exemple de la dangerosité du Joker, en dehors de Batamn : il l'utilise lui, et normalement, Batman devrait aller s'en prendre à White (ou quelqu'un d'autre.). Même si Joker perd en ceci qu'il se fait capturer, il gagne aussi parce qu'il impose à Batman de faire des choses pour lui, et le rend indirectement responsable de ses crimes. Je suis sûr que ce genre d'épisode obsèderait Bruce pendant pas mal de nuits ...

Je terminerai cet aparté sur deux points :
- La fin est un peu exagérée en provoquant Batman sur sa future évasion. En RP je pense que je n'aurai pas conclu là dessus, mais je le voyais comme un épisode de comics, et ce serait une sacrée fin.
- J'écris moins bien que Deathstroke. On a deux styles différents, et comme en ce moment j'suis un peu fatigué, j'ai pas fait énormément d'efforts non plus. Je sais, c'est pas bien, mais j'ai tout misé sur les idées dans ce test. C'est ce sur quoi j'ai fondé ma candidature : l'originalité et le renouveau. J'assume.

PS : le sujet était chaud pour deux posts !

Merci, et que le meilleur gagne !