Bat-Prison - sous la maison de James Gordon

Date d'Inscription : 05/03/2011

Sous la maison abandonnée par James Gordon lors de la création d'Arkham City, à l'extrême sud de la ville, Batman a fait construire dans l'urgence une Batcave spécifique. Conscient de devoir stopper quelques criminels de façon plus permanente que d'autres dans cette partie de la cité, il a dressé des plans et importé une partie de la Batcave originelle dans la structure.
Forgée dans le roc, ce petit complexe est beaucoup moins grand que les autres annexes disposées dans le reste de la ville-prison. Il comporte essentiellement une plateforme installée dans les murs, avec quelques costumes et quelques armes, certains ordinateurs avancés mais surtout des cages de prison placées sous la plateforme. Accessibles grâce aux panneaux informatiques, elles sont plus grandes que les cellules de complexes pénitenciers.

Bat-Prison - sous la maison de James Gordon MKvsDCU_Batcave

Bat-Prison - sous la maison de James Gordon MKvsDCU_Batcave

Un système informatique totalement indépendant, surprotégé et alimenté par trois générateurs indépendants, assure l'emprisonnement des adversaires les plus violents du Chevalier Noir. Nourris automatiquement par le système mécanique de la Batcave, ils peuvent aussi être soignés par elle ou par les visiteurs qui ont accès à une infirmerie très développée. En cas d'évasion, toute la structure se replie sur elle-même et empêche la sortie.
L'accès n'est possible que par la partie sud de la presqu'ile, par une reconnaissance classique pour les annexes de la Batcave. Le système de sécurité y est, bien sûr, bien plus développé et prompt à faire exploser toute la surface si besoin.

La progression ne fût pas simple et Tempérance évoluait dans un monde qui lui était inconnu. Tout ces pièges, ces mécanismes, ces systèmes informatiques demeuraient incompréhensibles pour la jeune blonde. Si elle avait réussit à tout maîtriser avec le didacticiel qu'elle a dû apprendre, cela n'avait pas été sans difficulté. Incapable de raisonner en ces conditions, elle fît néanmoins des efforts considérables, se basant sur la logique des choses. Chaque caméra fût désactivée, certains éléments déclencheurs de pièges et certains détecteurs de mouvements particulièrement bien cachés furent désactivés au passage. Agile, elle utilisa ses connaissances pour s'en sortir et elle le faisait plutôt bien. A chaque geste, elle contactait Azrael pour le prévenir. Midnight était tout de même heureuse d'avoir une certaine rigueur en ses gestes et en ses mouvements. Elle aimait la concentration et le goût de la chose bien faite.

Alors qu'Azrael était à son niveau, Tempérance l'observa qui semblait être lassé et le vit faire exploser des engins de plus en plus nombreux et qui explosèrent de manière saccadée libérant des nuages de fumés. Des bruits de court circuit et des grésillements électriques se firent entendre. Midnight, intriguée, descendit de son perchoir avec grâce et retrouva Poker qui haletait de manière furieuse à cause des gaz propagés. Elle le rassura doucement et suivit Azrael alors que l'entrée fût enfin dégagée. Sans plus attendre, elle trouva le système de reconnaissance vocal et le test d'identité. Étant tout deux enregistrés dans la base de données, les deux protagonistes furent acceptés et Midnight entra en compagnie de son chien et laissa Azrael entrer à son tour.

Tempérance ne perdit pas de temps, elle explora les moindres recoins de la Bat-Prison et s'avança vers les ordinateurs, l'un d'eux contrôlait l'ouverture et la fermeture des portes. Grâce à un système de codes, de balises et de mots de passe de sécurité qu'elle avait appris dans le didacticiel, elle ouvrit une prison et invita Azrael à y déposer Lester. Elle fît quelques recherches sur les soins à donner aux électrisés et se mit à chercher dans chaque placard une trousse à pharmacie ou quelque chose du genre. Trouvant des seringues avec des précautions d'emploi adaptées, elle injecta le contenu de l'une d'entre-elle dans le bras de Lester et lui administra quelques antalgiques, sans trop de conviction.
-Voilà, je ne ferais rien de plus, je veux pas faire de conneries, je suis pas médecin mais je pense qu'il tiendra avec ça.
Elle retapa les codes exacts et les barreaux se refermèrent sur l'homme électrique.
Après ça, elle se laissa choir sur le mur à côté de la cellule, particulièrement pensive et silencieuse, méditant et ruminant déjà ses gestes, ses pensées et tentait d'en extraire le meilleur pour la suite.

Les deux justiciers arrivèrent finalement à destination et déposèrent le colis dans une cellule. Autour d'eux, les gars de Lucius Fox n'avaient pas chômés, la bat-prison était vraiment sécurisée pour accueillir la pire racaille d'Arkham.
Midnight s'occupait de panser les plaies de Lester, pendant qu'Azrael s'installait devant l'ordinateur et lançait les protocoles de sécurité. Vidéo surveillance, capteurs de signes vitaux - car après tout certains criminels pourraient vouloir attenter à leur propre vie plutôt que se retrouver dans ce purgatoire- et vérification du système de protection extérieur qu'ils avaient un peu endommagés, mais fort heureusement d'autres dispositifs étaient là pour prendre le relai.

Midnight remonta de la cellule et pianota elle aussi sur le clavier.

Une fois les dernières dispositions prises, un silence pesant s'installa entre les deux alliés.
Repassant mentalement la soirée en tête, Jean-Paul conclu qu'il avait était un peu lourdingue sur les bords. Il lui avait tout d'abord fait croire qu'il avait buté son chien, puis l'avait traité comme une gamine, puis l'avait vexé à de nombreuses reprises, sans qu'elle ne lui demande rien. Même si elle était quand même plutôt susceptible, elle avait montré de quoi elle était capable, qu'elle avait largement acquis le droit de combattre avec eux, et qu'on pouvait compter sur elle. Maintenant, pour repartir sur de bonnes bases, il fallait que ce soit à Azrael de faire le premier pas car après tout c'était lui l'ancien et elle la nouvelle.

L'Ange de la Mort rumina plusieurs minutes, tapant du pied, soufflant bruyamment, il ne savait pas vraiment comment agir pour ne pas aggraver la situation. Puis finalement il se décida, pour repartir sur de bonnes bases autant lui offrir un gage de sincérité, le plus précieux cadeau qu'il pouvait lui faire car après tout un tel geste valait plus que tous les beaux discours qu'il pourrait faire.
Se levant, il passa derrière Midnight, réfléchissant quand même à ce qu'il allait faire, car après tout il ne la connaissait que depuis quelques heures. Pourtant intuitivement il savait que c'était la chose à faire, Batman gueulerait peut être mais soit, ce n'était qu'un vieil aigri après tout.

Azrael ôta son masque et l'envoya sur les genoux de Midnight. Une fois retournée, il enchâina.

" - Voilà, je m'appelle Jean-Paul Valley j'habite dans le château du vieux Gotham. Pour l'instant je ne travaille pas, je vis dans la Batcave, mais sinon je suis informaticien. Et ouais, même les geeks peuvent être des justiciers."

Il ne pouvait pas en dire plus, sur l'Ordre, sur son passé etc. Mais c'était quand même là le plus haut signe de confiance et de reconnaissance qu'un justicier pouvait donner à un autre : son identité secrète.

Le silence aurait pu paraître insupportable. Midnight s'en contre fichait, elle avait l'impression d'être seule et cela la reposait, elle pouvait penser à sa guise et se remettre en question. Cependant, les mouvements de gêne d'Azrael la faisait rire intérieurement, c'était un peu à son tour d'être la victime de l'histoire. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de remettre en cause tout ce qui s'était passé entre eux. En quelques heures, ils avaient vécu des choses incroyables. Midnight avait prouvé ce qu'elle valait et Azrael devait avoir évalué ce qu'elle avait dans le ventre. A plusieurs reprises, il l'avait blessée et vexée sans aucune raison apparente et ce, malgré la susceptibilité de la jeune blonde. Elle n'avait pas mérité ça. Sur cette pensée, elle caressa Poker et émit un léger soupire.

Elle ne bougea même pas quand Azrael se leva, fixant le sol comme perdue et absente, la fatigue lui pesait peu à peu et elle se rendit compte à quel point ça faisait du bien de se poser et de récupérer un peu. Mais de l'intérieur, Midnight bouillonnait, avide d'aller encore plus loin, avide de faire encore plus ses preuves mais heureusement, sa conscience empêcha sa fougue de sortir de sa cage. Finalement, et elle en arriva à cette conclusion, Azrael n'était pas méchant et ne faisait pas de mal gratuitement, du moins, c'est ce qu'elle pressentait. Et d'un coup, elle sursauta, quelque chose s'était posé sur ses genoux. Un bout de tissus, quelque chose de léger. Elle le prit entre ses doigt et le scruta avec incompréhension. C'était un masque, celui d'Azrael. Pendant une seconde, Tempérance ne réalisa pas puis devînt vite bouche-bée. Elle se retourna et vit alors le vrai visage du Justicier en Blanc, un homme plutôt beau avec de superbes yeux bleus. Avant même qu'elle ne réponde, il la devança et se présenta à elle avec un naturel qui toucha Tempérance. Elle sourit légèrement à sa dernière remarque plutôt drôle et se mura alors dans l'incompréhension :
-Vous me faites à ce point confiance ? Je...

Tempérance rougit et ne savait pas quoi dire. Elle resta pensive quelques secondes. Tout était clair et évident, enfin, tout deux pouvaient démarrer une bonne relation en tant que coéquipiers. C'était trop d'honneur pour Midnight qui se sentit fière d'être ainsi considérée. Elle n'aurait pas été ce qu'elle avait été en cette soirée, elle n'aurait tout simplement pas eu ce gage de confiance qui exprimait bien la volonté de vouloir hisser le drapeau blanc entre-eux. Midnight se leva à son tour et ne réfléchit même pas. Elle ôta la capuche dévoilant ses cheveux et retira son masque dévoilant ainsi son visage. Elle soupira légèrement, assez gênée :
-Je m'appelle Tempérance, je ne me souviens pas de mon nom de famille...Je vis une fois sur deux à la Bat Cave Nord et j'ai un petit appartement à Gotham, je travaille dans le journalisme en tant que stagiaire...
Elle espérait que le fait de ne pas dire son nom de famille ne constituait pas une preuve de méfiance mais Azrael va devoir se faire à l'idée que ce n'est que pure vérité.

Taquine, elle sourit légèrement et dit :
-Finalement ravie de vous rencontrer Monsieur Valley

Elle reprit son sérieux et dit doucement :
-Sachez que je suis heureuse, voire même très heureuse que vous me traitiez avec confiance...Merci ! Vraiment ! Bon, je sais pas ce que diras Batman de tout ça mais on va dire qu'il a rien vu.
Midnight sourit et rougit même un peu. Elle se sentait bien et considérée. Revigorée, elle alla vers un petit réfrigérateur où elle extirpa une bouteille de bière qu'elle lança à Azrael et se prit, pour elle, une cannette de soda. Elle alla installer à califourchon sur un fauteuil. Ayant retirée son masque, elle se sentait vraiment elle-même et était quelque peu rafraichie aussi. Elle devint tout de suite très curieuse :
-Cela fait longtemps que vous êtes justicier ?

L'attitude de Midnight changea du tout au tout. Son visage laissa transparaître une surprise profonde, ces yeux dévoilèrent l'incrédulité avant de se raffermir en en détermination. A son tour, la jeune fille retira son masque, découvrant une beauté délicate qui n'avait presque rien à voir avec la furie qu'elle pouvait être dans la rue. Puis elle se présenta, elle s'appelait Tempérance et était stagiaire, sa vie civile ne devait pas trop lui changer les idées du coup.
La jeune femme alla au frigo et ramena des boissons, dont une bière pour Jean-Paul, c'était peut être pas l'heure pour en boire une, après tout ils étaient encore en mission.
Le Justicier se leva et reposa la bière dans le frigidaire, prenant à la place lui aussi un soda.

"C'est pas l'heure pour de la bière." dit-il en souriant.

Tempérance s'installait dans un siège et se laissait aller à la curiosité. C'était peut être là l'occasion de lui expliquer certaines choses, surtout vis à vis des mises en garde que Batman lui avait fait publiquement, sur les toits dans les docks, à propos de ses démons intérieur.

" Ca doit faire bientôt dix ans, mais pas en continue."

Azrael décapsula son soda et but une longue gorgée.

" Mon histoire de Justicier est plutôt compliquée. En fait je me suis retrouvé dans un costume malgré moi. Vois tu, Azrael n'est pas une invention, comme Batman, ou Midnight, c'est un héritage. Azrael, l'Ange Exterminateur, est le champion d'un ancien ordre religieux secret dont la naissance remonte au temps des croisades. Chaque génération compte un Azrael. Mon costume, mes armes et mon nom étaient la propriété de Saint Dumas, jusqu'à ce que je le détruise. Tu vois, au départ l'ordre était quelque chose qui ressemblait un peu à ce que nous sommes : faire respecter la justice sans être reconnu par les autorités. Mais celui de cette époque a été corrompu, ils n'agissaient que dans leur propres intérêts, et lançaient l'Azrael sur leurs ennemis, transformant son symbole en un vulgaire assassin.
Le précédent Azrael était mon père. Il est mort, en mission. Lorsque qu'il est revenu à moi agonisant, tout m'es tombé dessus : Azrael se transmet de père en fils et je le suis devenu malgré moi."

Sa voix était plutôt neutre, il n'aimait pas trop parler de tout ça, mais il le fallait. Bien sûr il tairait tous les détails, laissant croire à Midnight que la proximité de Batan et leurs volonté d'acier à tous les deux ont adouci les faits.

" Je t'ai dit qu'Azrael était le champion de l'ordre et l'instrument de leur vengeance. Il se trouve que dès ma naissance j'ai été conditionné à mon insu à reprendre le titre. Conditionnement psychique très puissant, modifications génétiques - c'est pour ça que je t'ai dit que ma présence perturberait ton chien- tout ça dans le but de faire de moi le guerrier parfait.
Heureusement pour moi, quasiment dès le début, j'ai croisé Batman, et il m'a évité le pire. Ensemble nous avons combattu le sort d'assassin qui m'étais réservé et j'ai pu utiliser à profit mes nouvelles compétences pour combattre le crime et devenir justicier."

Nouvelle pause, il le fallait. Midnight paraissait attentive.

" Tu te souviens que Batman a parlé tantôt de psychose, d'instabilité etc. Le conditionnement psychique a laissé quelques séquelles. Il m'est arrivé par le passé de perdre le contrôle et de laisser Azrael, ce personnage, prendre le contrôle de ma psyché et devenir extrêmement violent. J'ai... je suis même allé jusqu'à tuer. Pas des innocents, mais tuer quand même. Une fois revenu à moi, je me suis détesté. Batman ne m'a pas rejeté, il m'a soutenu. J'ai pris la décision de m'éloigner de ce milieu pour me soigner. Et après quelques années d'absence et d'efforts intensifs, j'ai réussi à me débarrasser de mes démons. Je suis revenu à Gotham quand j'ai apprit pour Arkham city, me disant que Batman aurait besoin d'aide, et après tout ce qu'il a fait pour moi, c'était le moins que je puisse faire."

Il termina a canette de soda.

" Si je te dis tout ça, ce n'est pas pour t'effrayer, mais vaut mieux que tu saches dès le début, pour qu'on puisse bâtir une relation de confiance. Mais crois moi, à mon retour, Batman m'a mit à l'épreuve, il m'a fait passé tous les tests possibles et inimaginables pour être sûr que j'étais guérit. J'en ai bavé, la confiance de Batman n'est pas quelque chose qu'on gagne facilement. Si tu veux, tu peux lui demander ce qu'il pense de moi, je comprendrais que tu veuilles connaître son avis sur la question."

Ecrasant la canett de la main et la lançant dans la poubelle, il poursuivit.

" Et toi ? Pourquoi choisir une vie de violence, de douleur et de mépris alors que tu es si jeune ?"

Tempérance écouta Azrael avec une attention belle à regarder, comme si un père racontait une histoire à son enfant. Elle sirotait son soda qu'elle avait décapsulé avec douceur, ne respirant parfois plus comme si elle ne voulait troubler cet instant où enfin les armes étaient posées. L'histoire d'Azrael avait écarquillé les yeux de Midnight à plusieurs reprises, elle était impressionnée et la clôture de son récit la cloua nette. Son jugement avait prit un autre tournant et éprouvait une certaine compassion envers le Justicier en Blanc.Ils avaient finalement un point en commun, ils n'avaient pas eu trop le choix mais ça, Tempérance l'ignorait. Avant de raconter sa propre histoire, elle posa sa cannette de soda tout en disant gentiment :
-Vous en avez souffert même si Batman vous a aidé mais regardez maintenant ce que vous êtes aujourd'hui...Ok, ce serait hypocrite de ma part de vous dire que je vous admire parce ce que c'est peut-être un peu trop et qu'il faut que je digère certaines choses...
Elle rigola et offrit un doux visage à Azrael :
-Mais ça passera vous en faites pas ! Non, ce que je voulais vous dire c'est que vous êtes un homme bien, je le sens...Je ne veux pas de l'avis de Batman car Batman, ce n'est pas moi...Je serais heureuse de vous côtoyer pour me faire mon propre avis, je vous crois sur tout.

Puis elle se leva et s'assit par terre, en tailleur tout en ôtant son chaperon rouge pour aérer un peu sa combinaison de latex noir. Elle inclina la tête tandis que Poker s'approcha d'elle et alla poser sa tête sur le genou de sa maitresse. Cette dernière coiffa un peu ses cheveux restant pensive comme si elle voulait bien choisir ses mots :
-Moi ?
Elle soupira puis releva la tête et fixa Azrael :
-Une vie de violence, ce n'est pas ce que je veux mais on a pas tout ce qu'on veux dans la vie et parfois on doit céder à certaines choses pour en obtenir de meilleures. De mépris ? Oui, c'est vrai, j'ai choisi cette voie là et pour la douleur...je n'ai pas eu besoin de choisir....

Elle laissa un temps de silence puis enchaina.
-Je ne sais rien de ma vie d'avant, mon histoire a commencé il y a 3 ou 4 ans, avant ça, je ne me souviens de rien ou presque...Simplement une fleur de pavot qui me revient dans la tête à chaque fois que j'éprouve une grande douleur ou parfois dans mes cauchemars, et ça...
Elle se tourna avec grâce et découvrit le haut de sa combinaison au bas de la hanche et montra à Azrael le fameux tatouage d'une chauve souris entremêlée dans une patte de chat.
-Je suis amnésique Azrael, je me suis réveillée dans un hôpital, j'étais folle, dangereuse et complètement perdue et déboussolée, je venais de me réveiller d'un coma profond qui a duré quelques mois, les médecins m'ont enfermée dans l'asile d'Arkham. J'étais seule dans une cellule, recroquevillée sur moi-même et peu à peu je me remettais de tout ça, j'ai retrouvé ma lucidité et j'entendais parler mes voisins de cellule de choses horribles, de crimes abominables...Dans ma tête, il ne me restait qu'un souvenir de ma vie d'avant, un homme qui m'avait tabassée...C'est à cause de lui que je suis tombée dans le coma...Depuis, la violence, le crime et les ignominies dont on était capable me rebutaient...Je voulais aussi me prouver à moi-même que j'étais capable de construire sur du vent et devenir une fille bien malgré le fait que je n'ai pas de parents, pas d'éducation et que je suis capable de tout si je le veux...

Midnight eût un pincement au coeur et caressa Poker nonchalamment puis respira.
-Je voulais aider Batman...Gardez ça pour vous mais je le voulais pour père, il incarnait mes rêves d'idéal, mes rêves de justice et il incarnait cette figure paternelle que je n'ai jamais eu...Mais j'avais peur de lui, peur de son aura, peur qu'il me repère et qu'il me considère trop faible, trop jeune, trop fille pourquoi pas, pour servir la Justice. Il m'aurait empêchée d'exercer...

Elle étouffa dans un petit ton rageux :
-Je n'aurais pas été capable d'assumer ça, ça se serait passé, je me serais jetée du haut du Gotham Bridge ! Je peux pas avoir une muselière, c'est pas possible !

Midnight se calma doucement :
-Et puis, un jour, en fouillant quelques archives policières (oui, je suis espionne parfois, je sais c'est mal mais faut être vigilant quand on s'attaque à des chefs de gang et mieux vaut connaitre l'ennemi que foncer dans le tas, ça m'a trop portée préjudice avant ), je revois un visage qui me frappe d'un coup ! PAF ! Et là, je me souviens de ce type qui m'a tabassée, qui m'a valu un séjour à l'Asile et qui a surtout volé ma vie ! J'ai été prise par la haine et j'ai retrouvé cet homme, il s'appelle Ruth et travaille à la Wayne Enterprise. C'était inadmissible que je souffre et que lui mène son destin tranquillou ! Je l'ai pourchassé et je m'en suis pris à lui dans les locaux de l'entreprise. J'ai voulu le tuer, jamais je n'ai eu autant de haine et de violence en moi...Et j'ai été arrêtée par Bruce Wayne...Il a été sympa avec moi, m'a raisonnée et a essayé de me comprendre...C'est lui qui m'a mis en contact avec Batman, du moins je crois, je ne vois que cette possibilité...Et maintenant, j'en suis là.

Elle regarda Azrael avec des yeux implorants :
-Tout ce que vous m'avez dit, ce sera secret, je vous le promets, j'attends le reste en retour parce que c'était pas si simple de vous avouer tout ça...
Midnight soupira avec peine mais ce revigora à l'idée que, parfois, c'était bon d'avouer ce qu'on avait sur le coeur.

Jean-Paul avait écouté avec la plus grande attention le récit de Tempérance. Pourquoi diable tout les justiciers devaient passer par des traumatismes pour en venir à être ce qu'ils sont ? Pourquoi les gens sains ne choisissent pas de défendre leurs prochains ?

L'homme derrière le justicier regarda la jeune femme dans les yeux, il se retrouvait un peu en elle. Même s'il n'était pas amnésique, lorsqu'il avait prit connaissance de l'existence de l'Ordre de St Dumas malgré lui, il eut l'impression de perdre tous les repères familiaux qu'il avait. Son père, son père réel, n'avait rien à voir avec l'homme qu'il avait découvert. Il avait eu l'impression que tous ses souvenirs étaient faux, sentiment qui s'accentua encore plus lorsqu'il découvrit qu'il avait été conçu en un but précis. Il n'était pas né, il avait été créé. Après l'épisode en Suisse, là où il découvrit qui était Azrael, qui était l'ordre et qu'il rencontra Batman , il passa par une phase de recherche de son passé. Il était jeune, et avait soif de vérité, comme les amnésiques.

Jean-Paul se leva et alla se placer derrière Tempérance, posant une main qui se voulait réconfortante sur l'épaule de la jeune femme.

" Ne t'inquiètes pas, ton secret sera bien gardé. Je comprends ta détresse et ton sentiment de vide. Je comprends aussi ta soif de vérité, mais ... Fouiller le passé peut être une entreprise douloureuse, très douloureuse. Si jamais tu as besoin de te confier, de te décharger de ce poids, si tu as besoin d'aide... Sache que tu pourras toujours compter sur moi. Que ce soit pour t'aider à enquêter, ou juste pour t'écouter parler, je le ferais. Tout comme j'ai reçu de l'aide, je tiens à te dire que tu n'es pas seule, et que c'est TA décision. Je ne te presserai pas, et ne te demanderait rien, si tu en m'en parles pas. Sache aussi une dernière chose : peu importe qui tu as été avant, ça ne changera rien à nos relations : tu es Midnight et tu es une personne de bien."

C'était un discours classique, le genre de choses que tout le monde dit, parce que ça mérite d'être dit. Jean-Paul avait été sincère, et il espérait que Midnight l'entende de la sorte.

Midnight fixait Jean Paul avec des yeux qui pétillaient, l'histoire semblait y être projetée avec fureur. Midnight était transie de cette douleur de ne pas pouvoir se rappeler d'avantage ce qu'il y avait au plus profond de sa mémoire. Cette incapacité la rendait fébrile et la confrontait avec sa tristesse et sa douleur, la peur de ne pas avoir été une fille bien. Mais Azrael avait soulagé cette pesante solitude, cette pesant sensation de croire que l'on n'est qu'enfermée dans une pièce noire et sombre, assaillie d'un flash blanc et insubmersible, insoluble et qui vous plonge dans l'ignorance la plus dégradante qu'il soit.

Elle suivit Jean Paul du regard quand il se leva et se plaça derrière elle, l'incompréhension la gagna et sa tête se tourna vivement vers lui. Il posa sa main sur son épaule et la jeune blonde suivit le geste du regard éprouvant un frisson d'une violente intensité. La chaleur de cette main était si inconnue, cette main protectrice et paternelle, cette main qui vous renfloue de courage et de détermination, cette main qui sèche vos larmes. Midnight changea radicalement. Sa vision de l'homme qui était en face d'elle devenait si intense qu'elle comprit aussitôt que tout deux avaient leur lot et leur fardeaux. Qu'ensemble, ils pouvaient se soulager de leur poids pour affronter, combattre et vaincre le crime ! Elle voyait en ce geste, la vision de ce qu'elle n'a jamais eu.

Tempérance resta silencieuse et ferma les yeux quelques secondes puis se releva, fixa Azrael pendant un bref instant puis elle baissa la tête. Nonchalamment, elle la posa sur le torse de Jean Paul et ses mains juste au niveau de ses épaules et s'abandonna à quelques fines larmes roulèrent sur ses joues. C'était ce qui lui manquait le plus, quelqu'un pour se confier, quelqu'un qui puisse la comprendre. Un de ses mentors était certainement l'idéal dans tout ça...Midnight se sentît libérée, se sentit elle-même au plus profond de sa chair et voyait en elle que ses efforts et sa douleur avaient fini par payer !
-Merci !

Elle ne pouvait dire que ça, mais même ça paraissait trop futile et léger pour témoigner à Jean Paul sa gratitude.

Date d'Inscription : 05/03/2011

La porte de la Batcave annexe s'ouvrit, révélant la silhouette de son propriétaire. Lentement, il fit claquer ses bottes sombres sur les marches vides de la prison. Cela faisait une semaine environ qu'il n'était pas revenu ici, et plusieurs semaines avant ce passage rapide. Il avait remarqué que bien peu des membres du Réseau avaient utilisé cet endroit pour stocker des criminels trop violents - le signe évident que ceux en qui il avait confiance n'avaient pas su ou pu être à la hauteur de ses exigences. Encore une preuve que leur extrême arrogance était très mal placée.

D'une allure calme, Batman s'avança jusqu'au milieu de la pièce. Son regard traîna autour de lui, sur les appareils, la roche, les costumes, les ordinateurs, les armes et les systèmes encore en place : au moins, ils n'avaient rien cassé. Lors de son précédent et court passage, il n'avait pas eu le temps de tout vérifier, et beaucoup trop d'événements s'étaient déroulés en sept jours pour pouvoir revenir et tout analyser. Heureusement, il avait désormais plus de temps... et plus de chair, également.

Debout, serein, il craqua sa nuque en tirant son crâne avec son bras droit - son véritable bras droit. Depuis la veille, Bruce avait retrouvé son physique, son oeil, son membre perdu. Si le processus avait été encore plus terrible que lorsque ses amis le lui avaient décrit la violence du processus ; cependant, sa détermination, ses souvenirs et son besoin total d'être à nouveau lui-même étaient parvenus à le tenir éveillé et à rendre la procédure viable. Ils avaient réussi, finalement. Et il ne s'était évanoui qu'à la toute fin, quand tout risque avait disparu.

Maintenant, tout était différent - ou habituel, Wayne ne saurait le définir réellement. Le fait était qu'il avait retrouvé ses capacités, ses réflexes et qu'il était enfin débarrassé des gadgets qu'il avait rajoutés à ses armes pour tenter de survivre et de dépasser ses blessures. Ayant enfin accepté ses faiblesses et son échec, ayant réussi à retrouver son honneur en affrontant victorieusement Killer Croc, il avait retrouvé son esprit... son âme, en un sens.
Et maintenant, il était là pour régler les conséquences des terribles événements de la semaine passée, quand Sonatine avait été envoyé par Hécate et ses monstres pour s'en prendre à la ville. Si les justiciers locaux, et surtout Azrael, avaient réussi à l'arrêter, de trop nombreuses victimes avaient été à dénombrer - il avait appris par coeur le nom de chacun d'entre eux, pour les réciter aux responsables quand il pourrait les retrouver. Et pour ça, l'instant à venir serait indispensable et fondamental.

Calmement, il s'approcha d'une console centrale, appuya sur quelques boutons et recula. Le milieu de la plateforme vibra, émit un léger bruit de mécanisme qui s'active et fit lentement monter un caisson. Grand, énorme, puissant, recouvert d'acier et de différents câbles, il s'ouvrit finalement, découvrant la silhouette fine et faible de Pandora, la femme-enfant qui avait participé indirectement au défoulement de violence de la semaine passée. Vêtue d'une combinaison noire, ses deux bras étaient munis d'intraveineuses qui la nourrissaient et lui envoyaient des médicaments.

Le caisson était muni d'un écran de contrôle. Le Chevalier Noir s'approcha pour y lire les relevés et les résultats des différents soins donnés à Pandora durant sa semaine de convalescence, où les systèmes l'avaient maintenu endormie pour accélérer sa guérison et l'empêcher de s'échapper. D'un geste, il appuya sur un bouton spécifique et le caisson lança le "réveil" de la femme-enfant. Dans quelques secondes, elle reprendrait conscience après sept jours d'inactivités - et serait en face de son actuel geôlier.

"Pandora. Bonjour."

Son ton était calme, presque sympathique.
Si elle ne l'avait pas vu depuis des semaines, elle avait certainement dû apprendre son retour et l'apparition de son étrange bras robotique. Elle ne pourrait donc qu'être surpris de le découvrir avec son "vieux" costume, essentiellement fait de collants doublés et protégés, mais sans les trois quarts d'ajouts cybernétiques et de systèmes informatiques qu'il avait pris l'habitude de porter. Il était de retour aux bases - et ça lui faisait un bien fou.

Bat-Prison - sous la maison de James Gordon Mazzucchelli_big

Bat-Prison - sous la maison de James Gordon Mazzucchelli_big

Le voile de ténèbres se dissipait doucement. Les cauchemars cessaient enfin et le dur retour à la réalité allait être douloureux. Une seule voix avait résonné dans sa tête: Celle du démon, Sonatine, enfant prodigue, âme damnée de la Biosyn, le chien de chasse qui l'avait traqué depuis si longtemps et qui avait enfin retrouvé sa trace. Cette peur l'avait à nouveau hanté jusqu'à l'envie simple d'appliquer une loi éternelle: La loi du Talion...
Tu revoies encore les yeux révulsés de ton adversaire, sa peur dans le regard et l’inéluctabilité de sa mort, et la tienne. Tu te fichais de mourir car tu avais enfin fait ce que tu souhaitais si ardemment: Tuer tes bourreaux pour amener le monstre à ta portée...Et pourtant, tu en avais peur et ce jour là, même toi avais perdue tout tes moyens, incapable de combattre la force brute du Diable, l'incarnation absolue de l'enfer et de sa colère.

Tu ne souhaitais plus qu'une chose: Pouvoir mourir, enfin.
Seraient ils fiers de toi? Dégoûtes par tes actes? Excuseraient ils toutes tes atrocités pour pouvoir enfin scruter dans l’abîme , et ce, afin que l'abime scrute en toi et t'envoie son meilleur élément? Etait-ce le prix à payer pour que tes parents puissent enfin reposer en paix? Si cela était le cas, alors tu payais volontiers.
Jennifer Willis était morte...et il ne restait plus que Pandora, incarnation de la colère de dieu.
C'était d'autant plus étrange qu'au moment d'ouvrir les yeux, tu ne ressentais plus cette amertume habituel qui te mettais les larmes aux yeux. Tu ne sentais plus ton coeur palpiter sous l'effet de la colère et de ta propre haine envers toi-même....Tu te sentais presque sereine.
L'effet des médicaments qui fluctuaient doucement dans ton corps, probablement...et cette voix que tu pensais ne jamais réentendre, autrefois ennemi d'hier et aujourd'hui, celui qui t'avait sauvé et qui t'observait, se tenant à tes cotés.

Il avait l'air si différent, si serein aussi, ayant quelque chose de changé...Son bras, son regard que tu peux voir malgré le masque....Comment cela était il possible?

"Ou....suis...je?" articule tu difficilement en observant autour de toi. Malgré la présence du Chevalier noir qui était évidente, tes yeux te brûlent, la lumière t'aveugle et il t'est difficile de percevoir ce qui se passe et et ce qui t'entoure, te forçant à garder les yeux fermés et cette posture allongée.

"Est ce que je suis....morte?"

Date d'Inscription : 05/03/2011

"Non."

Le ton demeurait calme, encore une fois presque sympathique. Batman avait fixé la femme-enfant alors qu'elle revenait à la conscience, visiblement troublée par les événements précédent son endormissement et les cauchemars qu'elle avait dû vivre lors de la dernière semaine. En un sens, il la plaignait : s'il ne savait pas encore ce qu'elle avait réellement subi, avoir rencontré Sonatine et ses monstres lui faisait comprendre tout ce qu'elle avait dû subir dans leurs mains. Si cela n'excusait pas tous ses actes, cela pouvait les accepter - mais rien d'autre.
Malgré ses souffrances, Pandora demeurait une criminelle.

"Tu es vivante, même si les relevés indiquent que tu as failli décéder, en effet."

Ses yeux passèrent quelques instants sur l'écran du caisson, qui continuait de faire défiler les informations sur l'état de santé de son ennemie. Apparemment, l'extrême fatigue et d'énormes blessures, et une perte importante de sang, étaient à l'origine de cette faiblesse. Heureusement, ses systèmes lui avaient permis de reprendre des forces et de guérir.

"Et tu es dans un de mes repères, Pandora. Depuis une semaine."

Lentement, son regard se fixa à nouveau sur la femme-enfant. Son expression était neutre, mais calme. Sans cesse, les images de Sonatine et des horreurs qu'il avait commises revenaient dans son esprit - et un sentiment de compassion grandissait en lui pour elle. Même s'il se souvenait de chaque crime, de chaque massacre commis par Pandora, il ne pouvait s'empêcher de voir derrière ses actes la main monstrueuse d'Hécate. Elle n'était pas entièrement responsable - mais elle était quand même responsable.

"Les maîtres de Sonatine ont laissé mourir certains de leurs otages. Sigma est parti essayer de sauver Victor Fries, je ne sais pas encore quel a été le résultat de son action - mais je me doute que le Pingouin n'a pas laissé Victor s'en sortir aussi facilement. Actuellement, la ville essaye de récupérer suite aux attaques des troupes d'Hécate, mais Quincy Sharp prépare une conférence de presse et va certainement essayer de reprendre la main. Et tu es là, ici... en mon pouvoir."

Le Chevalier Noir croisa les bras, continuant de fixer Pandora.

"Maintenant que je connais ceux qui t'ont... transformé, je peux plus appréhender les raisons de tes actes - mais je ne peux toujours les accepter. Je peux... t'aider, Pandora. Je peux t'offrir des traitements, de l'aide, la possibilité de t'amender et de changer de voie. Sonatine est mort, mais Hécate non. Je ne peux... oublier ce qu'ils ont fait ; ce qu'ils t'ont fait ; ce qu'ils nous ont fait. J'ai besoin de toi pour les traquer, les retrouver et les châtier.
Je t'offre une chance, Pandora. De guérir, de vivre autrement, d'être différente du monstre qu'ils ont fait de toi. Et de les punir, mais avec MES règles."

Bruce soupira lourdement. C'était, hélas, le moment de vérité.

"Qu'en dis-tu ?"

*Alors pourquoi ne m'a tu pas laissée mourir?* pensait elle doucement. Cela aurait été tellement facile, tellement simple. Sonatine et les autres étaient morts. Tout les bourreaux de Pandora avaient maintenant goûté à sa flamme vengeresse et il était temps pour la femme enfant de se reposer pour l'éternité et la fin des temps.

Cette pensée était définitivement lâche et les dernières paroles démontraient que le chevalier noir t'avait gardée en vie par intérêt commun: Celui d’arrêter la Biosyn et sa monstrueuse confrérie. Les dernières nouvelles n'avaient rien de réjouissantes et elle ne firent que mettre en exergue tes pires craintes: Si ils avaient laissés mourir des enfants, alors cela voulait dire qu'il y'auraient d'autres attaques, ou peut-être pas, car la logique de ces êtres était souvent paradoxal, imprévisible et il était difficile de prédire exactement ce qui pouvait se passer avec eux, ce qui te faisait d'autant plus peur.
Batman comprenait mais refusait encore d'accepter tes actes. C'est d'autant plus compréhensible de la part d'un être qui avait juré de ne jamais prendre une vie. Mais pouvait on parler de vie lorsque les bourreaux n'étaient plus en vie depuis si longtemps, qu'ils n'étaient que les pantins d'une force bien plus meurtrière, sortie des tréfonds des enfers.
Batman était un homme de convictions, empli de promesses, de belles paroles, mais avait il seulement idée de ce qu'ils allaient affronter?
Il avait besoin de toi, t'imposait des règles, mais ces règles ne seraient que des entraves, lorsqu'un combat devait opposer un monstre à d'autres monstres.
Oui Batman avait déjà combattu des monstres, de toutes les formes, et dotés de tous les vices, mais jamais il n'aurait pu être préparé à un tel challenge, à cette destinée.

"Les punir avec TES REGLES??" hurle tu à l'encontre de ton sauveteur, alors ton regard se déforme, non pas sous l'effet de la colère mais celui de la peur et de l'incompréhension. Tu réalises alors qu'il n'a pas compris, que ce qu'il veut affronter sera certainement le pire adversaire, le plus vicieux, quelque chose contre lequel il n'a pas été préparé, une aberration qui sera pire que la mort elle-même.

"Et si je te dis qu'ils sont déjà morts?? Si je te dis qu'ils ne sont que des cadavres animés? Crois tu que cela est imagé? Crois tu que des êtres comme Baxter ou Sonatine étaient des humains? Ils t'ont dupé et ils auraient infecté tout Gotham si je ne les avais pas arrêtés, si je n'avais pas détourné leur attention sur moi. JE T'EN PRIE, NE FAIS PAS CELA."

Sur le moment, son ton avait presque été suppliant, empli de peur à l'encontre du chevalier noir, ce qui devait avoir interloqué ce dernier alors qu'elle avait tendue la main vers lui, ayant certainement devinée sa position au son de sa voix.
A ton avis, chevalier, mentait elle afin de se sortir de cette mauvaise passe, afin de contourner la question? Pense tu que son rythme cardiaque se serait autant affolé si ce qu'elle disait n'était que fourberie? Vois donc dans ses yeux qui commencent doucement à apparaître,encore en partie aveuglés par l'intense lumière de la cachette. Scrute donc son regard et tire en tes propres conclusions? Quel intérêt aurait elle à te mentir, maintenant que la machine était mise en route? Absolument aucun, mais alors, pourquoi une réaction aussi disproportionnée, dois tu te dire...

Elle avait tentée de se relever, mais elle manquait encore de force, et fût obligée de s'allonger, à nouveau, perdant en intensité de sa voix. Cela était son combat, une lutte qu'elle s'était jurée de ne jamais faire déborder, mais avec le temps, force était de reconnaitre qu'elle avait échouée et, qu'elle le veuille ou non, qu'elle aurait besoin de toute l'aide possible pour détruire définitivement la Confrérie d'Hécate et ses monstres.
L'enfant aurait pu continuer sur ce rythme, prête à pousser la justicier à abandonner sa folle idée de quête contre la Biosyn et Hécate, mais la fatigue et les calmants avaient raison d'elle, la forcant à reprendre son calme, alors que son poul s'était affolé l'espace d'un instant. Un reveil brusque, la sortie d'un cauchemar pour plonger dans un autre.

Pandora avait eu besoin d'une bonne minute pour reprendre son calme et s'adresser de nouveau à la chiroptère.

"Avant de te faire la moindre promesse, est tu prêt à entendre tout ce que je vais te dire? Acceptera tu toutes les révélations que je te ferais??" dis tu doucement, avec ce timbre de voix qui n'était plus le tien, cette voix si adulte qui ne correspondait pas à ton physique, cette voix qui trahissait ton ancienneté, cette voix qui surprenait ceux s'adressant à toi. Si Batman voulait la vérité, alors il allait l'avoir.

"Réponds moi d'abord...."

Date d'Inscription : 05/03/2011

Batman resta silencieux et impassible face aux émotions de Pandora. Il savait dès le début que ses règles ne lui conviendraient pas, car elle ne pouvait que désirer la vengeance après avoir subi tant de monstruosités de la part des troupes d'Hécate. Il comprenait, bien sûr, ces pulsions mais ne pouvait lui permettre de les assouvir. S'il regrettait, déjà, d'avoir dû lui proposer une alliance temporaire, il devait poser des bases et des limites claires pour éviter de devoir les imposer dans des moments inappropriés.

Alors que la femme-enfant semblait avoir repris son calme grâce aux produits et à la fatigue des derniers événements subis par son organisme, le Chevalier Noir demeurait muet. Les bras croisés, toujours, fixant d'un oeil calme la frêle silhouette devant lui - s'interrogeant.
Pouvait-il lui faire "confiance" ? Pouvait-il réellement accepter d'avoir une telle relation avec quelqu'un comme Pandora ? Elle avait torturé, tué, massacré, dévoré même des innocents ; elle avait fait courir une vague de terreur et d'horreur sur la ville avant même l'arrivée de Sonatine ; elle avait été responsable de dépravations morales et d'immondices mentales sur ceux et celles qu'elle avait recueillies et transformés en ses gardes dévoués et déshumanisés.

Par bien des aspects, Pandora était autant monstrueuse que ceux qu'elle voulait trucider - mais c'était leur faute. Elle aurait pu être différente, changer, mais... elle ne serait pas devenue ainsi sans eux. Sa soif de vengeance était donc compréhensive, mais il ne pouvait l'accepter et la tolérer. Bruce avait besoin d'elle pour retrouver leurs ennemis et leur faire payer : il ne pourrait y parvenir sans les précieux renseignements qu'elle avait en sa possession.

Malheureusement, il devait aller au-delà de sa répulsion et de sa colère - et laisser un peu parler, pour une fois, sa compassion.
Poussant un long soupir, il s'avança d'un pas et s'adressa à Pandora d'une voix calme et, à nouveau, presque sympathique. Il déplia les bras pour paraître moins sur la défensive, et peut-être la mettre plus à l'aise. Son récit allait certainement être difficile à entendre et à évoquer.

"Parle."

Wayne fit un pas de plus, comme une preuve de la légère confiance qu'il accordait réellement à la femme-enfant. Il continuait cependant de se tenir, évidemment, sur ses gardes. Il n'oubliait pas à qui il avait réellement affaire.

"Dis-moi tout."

Allait il écouter véritablement jusqu'au bout? Lui faisait il confiance alors qu'elle ne tentait et ne tenterait rien? Là était toute l'interrogation qui résidaient entre les deux êtres: deux enfants de la nuit perdus, et plus de similitudes entre eux qu'is ne pourraient le penser. Pourtant, malgré une certaine révulsion perceptible, Batman semblait prêt à l'écouter, à entendre chaque part de son récit.

"Je......n'ai pas toujours été une mutante. Mais je n'ai presque plus de souvenirs de mon ancienne vie. Je me rappelle juste......de mes parents, de notre ancienne vie à Detroit, avant tout cela. Je me rappelle de l'odeur de leur chair calcinée, leurs hurlements de douleurs, et les gens qui refusaient de les aider lorsqu'il les a tués. Ce même jour, je me suis retrouvée la-bas. Au début, je ne comprenais pas, et je ne voulais qu'une chose: Retourner chez moi. Ce jour là, ma longue descente aux enfers à commencée: Des injections chaque jours, des séances de tortures pour me rendre soi-disante plus insensible, plus inhumaine, mais je faisais tout pour résister"

Le ton de ta voix reste étrangement calme, mais les appareils, les relevés de la Batcave trahissent tes émotions. Tu essayes de cacher ta tristesse, la douleur qui s'empare à nouveau de ton coeur et tu ne contient que difficilement cette petite boule que tu sens au fond de ta gorge, te forçant à marquer un arrêt dans ton récit, en évitant de croiser le regard du chevalier noir, te focalisant sur la lumière émise du caisson dans lequel tu te trouvais. Pour une raison étrange, sa douce lumière diffuse t'apaise, d'une manière que tu n'expliques pas...ou alors cela n'est que l'effet des médicaments. Quelques secondes plus tard, tu reprends finalement ton récit.

"Au début, je pensais être la seule du projet, le jouet unique du docteur Keen et de son chien de chasse, mais j'ai vite apprise que je n'étais qu'une parmi tant d'autre dans ce qu'ils appelaient le 'Projet Olympe". Lorsque le temps a passé, j'ai compris alors toute l'ampleur de ma malédiction: Condamnée à vivre des souffrances éternelles, enfermée à jamais entre 4 murs, dans ce corps d'enfant à cause d'un ignoble virus qui court dans mes veines...Malgré ma résistance, je commençais à perdre espoir, puis "il" est arrivé...Contrairement aux autres, il était humain sous tout rapport et il n'avait aucune trace du virus dans son corps, ni subi l'assaut d'un de ses parasites qu'ils fabriquaient...J'ignorais comment un homme comme lui avait reussi à se faire engagner à la Biosyn Corporation, et à vrai dire, je m'en moquais, car c'était le seul qui nous traitait avec humanité. Il était chargé de notre formation et faisait tout pour nous sortir de la base quand il en avait les autorisations. Bien sur, tu dois déjà t'imaginer que cela semblait trop facile, et tu a raison...Il était constamment suivi par les chiens de garde de la Biosyn, empêchant toute fuite. Nous étions coincés au camp d'entrainement, et pourtant....cet homme nous a redonné l'espoir, nous a appris à nous battre et a tout fait pour nous apprendre la valeur d'une vie....Bien sur, cela ne plaisait pas à Keen et Sonatine, et encore moins aux autres, qui se sont bien vite rendu compte de ce qui se passait. La vengeance envers moi et mes semblables n'en a été que plus atroce, plus virulente, jusqu'au jour où Keen m'a définitivement condamnée à l'enfer, m'obligeant à dévorer........de la chair humaine..."

Un nouvel arret marque ton récit, mais cette fois, tu détournes totalement ton regard de ton hôte. Tu refuses qu'il te voit à cet instant prècis où les larmes commencent à couler. Chaque parole, chaque souvenir te ramenant à ce passé est un coup de poignard que tu ne peux encaisser. Malgré ta résistance, il est évident que la blessure que tu a subie ne se refermera plus jamais, qu'elle saignera pour l'éternité. La-bas, tu n'était plus qu'une jeune enfant damnée, sans famille, ni perspective, devant tirer le meilleur parti et le pire de ce qu'elle était devenue afin de se creer ses propres opportunités, en se servant du pouvoir qu'elle avait recue. Mais cela était bien trop facile, bien trop tentant, et surtout, inutile, car malgré ta lutte, ces monstres semblaient toujours avoir une longueur d'avance sur toi.
Quoi de plus normal de la part de ceux t'ayant créee...

"Tu me trouves monstrueuse, n'est ce pas...Mais crois tu que j'ai eue le choix? Pour lutter contre des démons, il faut d'autres démons. C'est ce que j'ai compris quand j'ai vu la véritable apparence de ces êtres, il y'a 2 ans, quand il m'ont reveillée.....Je voyais...ces choses, fixées dans leur dos, et ces ......Seigneur, non, tu n'a pas idée de ce qui se passe. J'ignore quand cela est arrivé, mais quand ils m'ont sortie de ma stase, plus un seul d'entre eux n'était humains. Ils étaient tous devenu ces pantins sous l'emprise de ses parasites."

Date d'Inscription : 05/03/2011

"Pandora."

La femme-enfant avait détourné son regard pour cacher ses larmes. Durant tout son discours, Batman était demeuré silencieux, enregistrant les informations tout en les recoupant avec ce qu'il savait déjà. Le docteur Baxter avait fait partie des otages retenus par son ennemie lorsqu'il avait attaqué son antre, et il comprenait maintenant mieux les raisons d'un tel comportement.
Pandora pourrait alors sentir sur son épaule encore endormie une... présence - la main du Chevalier Noir. Un geste mûrement réfléchi, mais issu surtout de son instinct. Si son visage demeurait immobile et neutre, les doigts posés tendrement sur le corps de la femme-enfant étaient éloquents.

"Ce qui t'a été fait n'est pas juste."

Sa voix était calme, presque douce à nouveau. En réalité, Bruce avait été touché par l'histoire de Pandora : s'il s'était attendu à un tel récit, son écoute avait été difficile. Il était conscient que la Biosyn était une bande de monstres, mais entendre finalement le récit des horreurs subies par la femme-enfant était terrible. S'il avait dû se blinder face aux crimes et monstruosités commises dans la ville, il ne parvenait jamais à calmer ses nerfs et sa colère quand des enfants étaient maltraités. Que ce soit par la mort de leurs parents, leurs propres décès ou des tortures psychologiques ou physiques, il ne supportait pas qu'ils souffrent.
Une réminiscence, évidemment, de son propre drame, qui l'avait empêché d'avoir l'enfance normale à laquelle il rêvait encore. Cela le poussait généralement à agir de façon plus imprudente que d'habitude, plus déterminée, plus violente - mais il ne le regrettait pas. En un sens, cela lui permettait encore de s'accrocher à son humanité... ou à ce qu'il en restait.

"Ce qui t'a été fait mérite châtiment."

Wayne recula d'un pas et enleva sa main de l'épaule de Pandora. Il s'approcha des boutons gérant tous les systèmes du caisson, soupira et décida d'agir en conséquence. Réellement touché par le récit de son ennemie, il sentait poindre en lui une forte émotion... une grande compassion. Elle était responsable des crimes qu'elle avait commis, mais pas entièrement - elle n'avait pas choisi son existence, et avait agi comme on le lui avait appris. Elle avait le droit au même choix que celui proposé à ses autres ennemis.

"Tu mérites également d'être punie pour tes actes, Pandora. Tu as enlevé, torturé, massacré, tué, dévoré et manipulé des innocents - et d'autres. Même si certains méritaient, selon ton point de vue, d'être traités ainsi, ce n'est pas ainsi que je fonctionne. J'ai besoin de toi pour retrouver et stopper la Biosyn, mais cela se fera par mes règles."

Il appuya sur quelques boutons et la femme-enfant put alors sentir ses liens se desserrer. En quelques secondes, les bandes métalliques qui la retenaient disparurent - elle était libre.

"Tu as le choix : ou tu coopères avec moi et je m'efforcerai de t'aider et de t'offrir la vie que tu mérites, tout en payant pour tes actes ; ou tu refuses, tu perds la seule chance que tu as de t'avancer sur le chemin de la paix et surtout de faire payer réellement payer la Biosyn."

Batman recula encore d'un pas et attendit. C'était le moment, c'était le test : si Pandora attaquait, tout espoir serait perdu pour elle ; si elle se contenait et acceptait l'arrangement, peut-être pourrait-elle un jour vivre une existence plus sereine. C'était en tout cas, réellement, ce qu'il désirait pour elle.

"Nous sommes tous coupables..."dit tu en massant tes poignées, te relevant difficilement. Tu te sent encore assommée, fatiguée, mais tu ne tentes rien et tant bien même que tu serais en pleine possession de tes moyens, tu ne lui ferais absolument rien, car en vérité, tu ne lui a jamais véritablement souhaité le moindre mal. Tu observes la technologie qui t'entoure. Elle semble impressionnante, très avancée et te rappelle celle utilisée par tes geôliers. Tu commences enfin à comprendre ce qui fait en partie l'efficacité de Batman: Gadjets, Arts martiaux, et technologie de pointe lui permettent d'avoir une longueur d'avance sur ses adversaires. Comment pouvait on espérer le vaincre?
Etait il réellement capable de t'apporter son aide? Pouvait-il te permettre de vaincre tes ennemis et ceux d'une humanité menacée? Parviendrait-il à éviter à la Terre entière le terrible rituel de l'Ascension? Le regard que tu lui porte et celui qu'il te renvoie te fait douter de moins en moins. Mais il n'en sait pas encore assez.
Le bruit ambiant de l'ordinateur de la Bat-Cave attire ton attention, renvoyant une série d'images et des pyramides de calculs que tu ne peux saisir, non pas seulement à cause de la distance qui sépare le caisson de l'ordinateur mais aussi parce que tes connaissances dans la techno ingénierie sont plus que limité

"Tu ne sembles avoir aucune peur....Je t'envie presque pour cela, Batman...Tu sembles savoir tellement sur moi, et je ne sais rien de toi, mis à part.......que tu m'a sauvée la vie, alors que je ne suis qu'une inconnue à tes yeux. Tu aurais pu me tuer, te débarrasser de moi définitivement...Jamais je ne saurais ce qui te motive réellement, mais ce que je sais, est que tu va te jeter dans une lutte perdue d'avance, une lutte que tu ne pourras pas gagner si tu fonces tête baissée sur la Biosyn. Azrael a failli mourir, tout comme Ra's Al Ghul, car ils n'étaient pas préparés"

Te relevant enfin, tu commences à enchaîner un pas, puis un autre, gardant difficilement ton équilibre. Ta vision se focalise sur tes jambes, tachant de placer convenablement un pied en face de l'autre. Ta voix est calme, plus posée que tout à l'heure, mais tu ne peux étouffer ce petit cri au moment même où une de tes jambes lache prise, te faisant tomber à terre. La fatigue semble encore très présente, contrairement à la faim que tu ne ressens plus depuis.....étrange, mais peut-être que cela n'est qu'une impression. Le temps d'un instant, tu cesses tout mouvement, toute parole et te plonge dans une réflexion silencieuse, sans aucun marmonnement, aucun murmure. Peut-être te trompes tu mais pourquoi ne ressent tu plus la faim si spécifique au virus qui coule dans tes veines? T'a il guérie?? L'un des médicaments a il permis de stopper cela, même temporairement? Tu ne le sais pas et ne le saura probablement pas sur le champ....et cela n'est pas un mal.

"...Et il n'y a que moi qui puisse vous aider. Que tu m'offres une nouvelle vie a peu d'importance. Ce qui est important, c'est de terminer ce que Marcus a commencé il y'a si longtemps. Je lui dois bien cela, afin qu'il puisse enfin reposer en paix."

Ton regard se porte à nouveau sur Batman. Toute haine, toute trace de colère semble en avoir disparu, et tout ce qu'on peut y' voir, est de la détermination.

'J'accepte. Mais avant, je dois te parler de tout ce que vous allez devoir affronter."

Date d'Inscription : 05/03/2011

Batman n'avait encore une fois rien dit durant le discours de la femme-enfant. Calme, sur ses gardes cependant, il avait apprécié de la découvrir dans de "bonnes dispositions" - dans le sens où elle ne se jetait pas sur lui. Apparemment, elle semblait vraiment prête à accomplir des efforts pour accepter ses règles et renoncer, sûrement temporairement, à ses pulsions de violence. Il était satisfait, mais intérieurement se demandait quand même si ses méthodes seraient suffisantes. La Biosyn semblait monstrueuse, incontrôlable et meurtrière : parviendrait-il réellement à les stopper en ne recourant pas à l'extrême violence prônée par Pandora et... Azrael ?

Depuis sa dispute avec Jean-Paul, il était resté dans ses tranchées, dans ses fameuses règles qui avaient une telle importance pour lui. Convaincu de sa bonne foi, il n'avait jamais remis en question ses théories parce qu'elles lui avaient permis de protéger Gotham City pendant plus de dix années - mais elles commençaient à trouver leurs limites.
En effet, Valley avait réussi à stopper Sonatine en l'assassinant, et Bruce savait que le monstre n'aurait pu être arrêté autrement. Pire encore, après les crimes commis par ce psychopathe issu de la Biosyn et des troupes d'Hécate, il avait lui-même compris pourquoi son ancien bras droit s'était laissé aller à une telle colère, à une telle rage... idem pour le sort du NKVDemon. Si celui-ci n'était pas mort, aux dernières nouvelles, son ancien remplaçant avait été d'une brutalité exceptionnelle en s'en prenant à lui. Comment ne pas le comprendre, après ce que ce monstre avait fait aux Ossavillois ?

C'était compréhensible... mais ce n'était pas acceptable. Selon ses règles.
Les mêmes qui l'avaient conduit à échouer face à Sharp, face à Killer Croc et qui l'empêchaient de retrouver sa place dans cette ville.

Wayne n'aimait pas penser de cette façon, mais il supportait encore moins le goût si réel et fondé de ses réflexions. Il décida cependant de passer outre, pour le moment du moins. Il s'adressa finalement à Pandora, après un long moment de silence suivant les derniers mots de la femme-enfant.

"Je ne crains pas les luttes perdues d'avance, Pandora. Je mène depuis dix ans pour sauver une ville corrompue qui vient d'accepter, ces derniers mois, un camp de concentration et la présence de milices ultra-violentes dans ses rues - mais je ne perds pas espoir. La Biosyn est un adversaire de taille, mais il y en a eu d'autres... et il y en aura d'autres."

Son ton était calme, à nouveau sympathique. Il n'oubliait rien des crimes et abus de la femme-enfant, mais savait maintenant passer au-delà pour parvenir à ses buts. La situation était trop grave, trop importante pour qu'il puisse demeurer seul et solitaire... malheureusement, il avait besoin d'elle et devait donc accepter quelques sacrifices. Comme elle.

"Dis-moi tout, maintenant."

Calmement, le Chevalier Noir s'approcha et appuya sur quelques boutons du caisson. Lentement, la machine se referma, se rétracta et disparut dans la structure elle-même de la Batcave. Il fit quelques pas encore sur le côté, et sortit d'un coin sombre une canne, qu'il lança à la volée vers Pandora.

"Tu marcheras mieux avec."

La canne était rétractable et calibrée pour une petite taille. Un geste d'ouverture, à nouveau - il espérait ne pas le regretter.

Attrapant la canne à la volée, l'enfant constatait que ses reflexes revenaient au fur et à mesure. Il y'eut une legere douleur à son avant bras gauche lors de la réception mais rien qui ne puisse être insurmontable. Une fois l'objet calé, et parfaitement mis en place afin de faciliter sa marche, elle s'evertua à marcher un peu, à réadapter ses jambes au mouvement, ce qui n'était pas aisé, les médicaments l'affaiblissant considérablement. Détournant une fois de plus le regard, tu continuais maintenant ton récit, dans lequel on pouvait presque discerner de l'amerture melée à de la tristesse, des sentiments triviaux pour certains, mais si humains pour toi, des sentiments dont tu avais besoin pour pallier à ce manque d'humanité dont on t'avais infligé.

"En 1995, nous nous sommes insurgés contre les méthodes de la Biosyn en compagnie de Marcus. Après qu'ils aient opérés les dernières mutations sur mon organisme, Marcus est devenu fou de rage et ses émotions ont repris le dessus...Ce n'était pas la première fois qu'il prenait ma défense, mais cela allait être la dernière. Au moment où nous allions tuer le Docteur Keen, les gardes nous ont retrouvé et arrêtés. Marcus s'est défendu mais il l'ont tués sous mes yeux, en le rouant de coups, jusqu'à ce qu'il ne bouge plus.....et après, tout est devenu vide.....Sur le moment, je n'ai eu l'impression que d'avoir dormie que peu de temps, mais il s'est passé en vérité plus de 10 ans pendant lesquels ils m'ont mise en stase. Je suppose que cela a du se passer pendant cette période. J'ai apprise que tout ceux comme moi avaient été tués, pour ne prendre aucun risque, mais parmi les employés et les hauts dirigeants, quelque chose ne collait pas. Keen avait disparu, mais Sonatine était toujours là, ainsi que des....que ces monstres.

Cette fois, tu te tournes vers Batman, vers qui tu tentes quelques pas, difficilement, et tu t'arretes à mi-chemin, gardant un silence pesant. Les horreurs de cette terrible nuit te reviennent, dans ses moindres détails; Les hurlements infernaux, cacophonie de douleurs, symphonie de terreur et peur primale furent les maitre mots de la nuit où les démons avaient enfin daigner faire leur apparition.
Qui étaient ils?? Qu'étaient ils véritablement, et surtout, comment et pourquoi pouvaient ils contrôler aussi facilement des corps humains? Avaient ils été crées? Etaient ils déjà parmi nous sans que nous le sachions? Pendant cette nuit, ces questions t'ont hantés, et la vision de ces gens autrefois humains, sous le contrôles de ces parasites, ceux qui se faisaient appeler les "Hécatés" étaient devenu ta plus grande obsession, ta plus grande peur.

"Les Hécatés....J'ignore comment ils sont arrivés parmi nous. Ils pensent, agissent comme nous, vivent comme nous...mais n'ont rien d'humains. J'ai vu ce qui s'est passé cette nuit là. J'ai vu comment trois des leurs ont contaminé un humain en lui insérant de force, cet immonde parasite visqueux par la bouche. J'ai vu de ma cellule le corps de cet homme se tordre de douleur, dans des spasmes semblable à une possession ou une crise de démence, ses os se brisant presque sous l'emprise de ce monstre....pour finalement mourir...et revenir à la vie. Et pendant toute la nuit, il n'a fait que m'observer avec son regard de sang, souhaitant me contaminer à mon tour. Cette nuit là, j'ai vécue avec la peur de devenir pire que ce que j'étais déjà.
Les jours passaient, et chaque nuit, le même schéma se répétait: On amenait un nouveau, qui était contaminé à son tour, et chacun d'entre eux passait la nuit à m'observer ensuite en bavant comme un enragé...Je suppose que cela devait faire parti de leurs méthodes pour me briser à nouveau, comme ils l'ont toujours fait. Et cela fonctionnait, car chaque nuit, je tremblais de tout mon corps, en implorant la mort de venir me prendre, de ne plus être en vie pour assister à de telles horreurs."

Un nouvel arrêt marque ton récit. Ta respiration est lente, légèrement saccadé par ta fatigue. La canne tremble sous ton poids et la chiroptère semble avoir remarqué ce détail. On le dit justicier, détective, un être ayant atteint la perfection. Quelle ironie, n'est ce pas, alors que pendant des années, la Biosyn et Hécate avaient tentées de creer l'arme parfaite, alors qu'en vérité, cette arme se trouvait à Gotham, et qu'elle n'était pas la seule.

"...mais il semblait qu'ils avaient d'autres projets pour moi. Ce n'est qu'après une longue période que je me suis retrouvée entre les mains du docteur Jeremiah Arkham. Je peux supposer qu'il n'était pas au courant, ou qu'il se tuait à ignorer des détails qu'il devait être le seul à connaitre....La suite, tu la connais. Baxter était un de ces parasites, mais je ne pouvais pas me permettre de l'enlever seul, sans vraiment attirer leur attention. Les médecins se sont défendus et je n'ai pas eu le choix. Bien avant que tu viennes, je l'ai interrogé en privé, et crois moi, son comportement était bien différent de ce que tu avais vu. Ces monstres savent copier les sentiments, mais jamais ils ne sauront les égaler ou les ressentir comme nous sommes capable de le faire. Ensuite, tu est arrivé......Il fallait que je sache, JE DEVAIS SAVOIR combien d'entre eux avaient infiltré Gotham, où ils se trouvaient, pour mieux les détruire."

La fin de la phrase ponctue ta chute au sol, dans un bruit sourd, et un cri légèrement étouffé, alors que tu manques de lancer un juron que tu preferes ravaler au fond de ta gorge. Parler de tout cela semble t'avoir fatigué, éprouvée et déjà, tu crains à nouveau pour ta vie, tremblant de ce qu'ils pourraient te faire. Tu sembles presque abattue, et ta voix en dit long sur la tristese qui t'envahit de nouveau. Mais cela est de trop et tes larmes éclatent, ne pouvant plus réprimer cette colère qui te dévore, alors que tu sembles perdre la face devant le justicier, détournant ton visage. Cela est trop pour toi et cette vérité restera innaceptable, une plaie béante qui ne se refermera jamais.

"......mais j'ai échouée....et je suis devenu pire qu'eux. Regarde ce que je suis: Obligée de dévorer de la chair fraîche pour survivre, le seul moyen pour régénérer constamment ce corps, cette tombe dans laquelle mon âme est ancrée. Je ne grandirais jamais, ne vieillirais jamais, mais je suis obligée de dévorer des humains pour survivre........JE SUIS UN MONSTRE, TOUT COMME EUX, CAR ILS M'ONT FAIT SELON LEUR VOLONTÉ....et je n'ai rien pu y' faire durant toute ces années, à part devenir pire qu'eux...sans aucun espoir vers qui me tourner...ILS M'ONT TOUT PRIS...JE N'AI PLUS RIEN A PART CETTE MALEDICTION QUI ME BRULE CHAQUE JOUR, CETTE DOULEUR QUI ME RAPPELLE LA HAINE QUE J'AI POUR EUX. JE NE SUIS QU'UNE ARME, UN NUMERO................mais je ne serais plus jamais humaine...............il m'ont volé ma vie."

Date d'Inscription : 05/03/2011

"Non."

Batman fut soudainement au-dessus de la femme-enfant, désormais allongée sur le sol, pleurant malgré sa volonté farouche de ne pas lui montrer ses faiblesses. Il était respectueux de sa fierté et de son égo, mais il ne pouvait la laisser dans un tel état. Il s'accroupit à côté d'elle, passant ses bras derrière sa nuque et ses genoux.

"C'est faux, Pandora."

Calmement, sans effort, il la souleva et fit lentement claquer ses bottes sur la structure métallique sous eux. Sa voix prit alors un ton plus sec, plus autoritaire alors qu'elle avait été avant extrêmement douce.

"Ordinateur : lit de repos."

Quelques secondes plus tard, la structure s'ouvrit et libéra une longue table métallique recouverte d'un petit matelas et d'un coussin. Avec précaution, il déposa la femme-enfant dessus et plaça ensuite ses mains sur le rebord du lit. Il sentait qu'elle était de bonne foi en acceptant leur alliance, mais il ne pouvait oublier leur affrontement et le danger qu'elle représentait. Il ne pourrait jamais lui faire totalement confiance, et ne pouvait se permettre de la sous-estimer.

"Ton récit est... troublant. Je n'ose imaginer réellement ce que tu as ressenti face à ces horreurs, et ta réaction fut alors... compréhensible - et inacceptable. Je ne peux te laisser te venger de ceux qui t'ont fait du mal : ce ne sont pas mes règles, et ce n'est pas ma façon d'agir. Ceux qui doivent être punis le seront par la Loi et la Justice, c'est tout ce que je peux te promettre. Je ferai cependant tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'ils souffrent... et que ta propre douleur s'achève."

Le Chevalier Noir savait que Pandora n'accepterait pas sa décision, mais il était bien décidé à l'imposer. En écoutant son histoire et ses souffrances, il avait réellement compris pourquoi elle avait agi de la sorte lors de leur première rencontre. Cependant, si elle avait des circonstances atténuantes, elle demeurait responsable de crimes et d'abominations qui n'étaient pas excusables simplement par le poids de son passé. Elle avait eu l'opportunité d'adopter d'autres méthodes, de se faire aider, elle n'avait pas su ou pu y parvenir. Elle devait maintenant faire face aux conséquences de ses actes et abandonner ses idées de revanche si elle voulait vraiment son aide.
Dès que la Biosyn serait tombée, il se chargerait lui-même de fournir à Pandora la punition adaptée à ses crimes. Elle n'avait guère sa place dans une prison, mais il savait déjà comment elle pourrait racheter ses crimes.

"Ta vie t'a été volée... mais je peux t'en offrir une autre. Durant ta semaine d'inconscience, mes appareils t'ont soigné mais aussi analysé ton corps, ton génome et tes besoins. Je ne pourrais jamais te modifier comme la Biosyn l'a fait : je n'ai pas accès à ses méthodes et je me refuse de les adopter. Cependant... j'ai découvert en quoi la chair humaine t'est indispensable. J'ai découvert quels sont les éléments chimiques nécessaires à ta survie qui sont présents dans la chair humaine. Et je peux les fabriquer, les incorporer dans un autre type de nourriture."

Bruce poussa un long soupir. Il avait eu accès à ces informations dès le réveil de Pandora, mais il avait attendu de découvrir son récit, son passé. Il voulait également savoir si elle acceptait de faire des concessions pour parvenir à leurs objectifs, et il en était satisfait. Il pouvait lui donner cette unique chance - elle la méritait.

"Tu n'aurais plus à te nourrir de chair humaine, mais du produit similaire et artificiel que je te fournirais. Il m'est également possible de travailler sur le vieillissement de ton corps, pour soit débloquer ce que la Biosyn t'a fait, soit te faire grandir en un bloc, et ce régulièrement, pour te donner une apparence en phase avec ton âge réel. Qu'en dis-tu ?"

Le deuxième traitement serait plus compliqué, mais les récentes découvertes en matière de lutte contre la Progéria des Entreprises Wayne lui permettraient d'essayer quelques protocoles de soins qui avaient de grandes chances d'aboutir. Même s'il l'utilisait peu, Wayne avait une grande connaissance en chimie et en génétique, et se sentait capable d'aider la femme-enfant, surtout avec l'appui des équipes de Lucius Fox.
A Pandora maintenant de voir ce qui valait le plus pour elle : sa vengeance ou la possibilité de redevenir presque humaine. Sa réponse déterminerait beaucoup d'événements à venir.

Tu observes, boit les paroles de cet homme, presque éberluée, comme si tout cela pouvait sembler normal, banal pour ce personnage, que ce soit la création d'une solution, la traque de tes ennemis, et tu est toi-même éberluée devant les faits.
"Qui est tu?" est la question qu'elle désirait tant lui poser, lui qui semblait avoir solution à tout sans pour autant faire des concessions. A l'évocation des soins prodigués par la machine du justicier, Pandora aurait pu croire à un rêve éveillé, une fin de cauchemar, ce que certains nommaient "Le bout du tunnel".
Tu essayes de parler, de répondre mais aucun son ne sort de ta bouche, alors que tes yeux parlent pour toi. Que le justicier y' plonge son regard et il y' verrait l'espoir pour celle qui avait tant souffert et souhaitée la mort plutôt que la souffrance.
Mais ta vengeance, que deviendrait elle? Un homme disait "La vengeance impulsive est mauvaise conseillère" et un autre t'avait rétorqué, il n'ya pas si longtemps que "La vengeance est incompatible avec la liberté"...En vendant son coeur et son âme à la vengeance envers Sonatine et ce groupuscule de monstres qu'étaient les Hécatés, Pandora s'était elle même enchaînée à un passé qui ne la laisserait jamais en paix, qui lacérerait son âme pour l'éternité jusqu'à ce que mort ou folie s'ensuive.

Tu avais plongée à de nombreuses reprises, vu le fond du gouffre et scruter les abîmes, jusqu'à entendre le rire sardonique du démon, toi qui avait franchi le rubicon en couvrant de noirceur ton propre coeur, en acceptant de devenir ce que tu avais si longtemps repoussée, et aujourd'hui, tu avais la possibilité de faire le choix que personne n'aurait pu te proposer: La vie.
Mais toi, combattant de la nuit, qu'allait il devenir de toi? Allais tu donc te sacrifier pour sauver la vie d'une moins que rien, une enfant perdue qui pleure sa famille disparue, une lâche qui n'avait pas voulue faire le choix de pouvoir se choisir la vie qu'elle méritait??
Mais ce choix, l'avait elle eue à l'époque? Avait elle pu prétendre à la liberté, enfermée entre quatre murs, plongée dans le noir avec pour seule compagnie ses peurs, sa mélancolie et sa douleur, quand même les rats lui refusaient leur compagnie?
L'espace d'un instant, tu avais ressentie la chaleur, cette sécurité que tu avais tant cherchée alors qu'il t'avait porté dans ses bras, celui qui hier, était un ennemi, et peut-être demain, un allié...et un ami.
Il ne revenait qu'à toi de faire le bon choix, alors que tu hches positivement la tête, en silence, donnant la réponse que le chevalier noir attendait...La souffrance devait s'arreter maintenant: Sonatine était mort et ceux ayant fait parti du projet aussi, bien que la plupart ne le soient pas de ta main. Mais cela avait il une importance?
Après tout, a tu ressenti le moindre contentement, la moindre satisfaction à leur mort, à part cet étrange gout amer qui ne semblait plus te quitter depuis si longtemps?

Souhaitais tu réellement continuer sur cette voie, alors que tout pouvait s’arrêter définitivement?
Le regard que tu portes au justicier lui renvoie l'écho de ton véritable désir et pour la première fois, tu te sens capable de lui parler en le regardant en face.

"....J'accepte.....mais...j'ignore comment te rembourser. Tout ce que j'ai su faire, c'est de te faire du mal. J'ai tentée de te tuer et aujourd'hui, j'en ai honte, alors que je découvre qui tu est....que je comprends...."alors que tu ne parviens pas à finir ta phrase. La honte te submerge un peu plus et tu ne parviens plus à soutenir son regard, alors que de nouvelles larmes montent à tes yeux, coulant de nouveau doucement sur ton visage. Tu ne parviens pas à comprendre ce qui le motive, ce qui le pousse à agir ainsi. Pour toi, cela est un grand mystère, mais pour lui, cela est une normalité, un acte qu'il se devait de faire....parce qu'il était Batman....parce qu'il était ce qu'il avait choisi d'être, et parce que cela était sans doute sa raison d'être.
Tu voudrais tant le comprendre, savoir comment il pense, en apprendre plus sur lui, sur ce qu'il est.....Mais est ce que cela avait une véritable importance?

"Aide moi......je t'en prie....."

Ainsi soit il. Tu venais de faire ton choix, et tu avais choisie judicieusement.

Sujet: Re: Bat-Prison - sous la maison de James Gordon

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Bat-Prison - sous la maison de James Gordon

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