Entre gens intelligents... (Pv Mike Toreno)

Date d'Inscription : 29/12/2012

Le boulot de commissaire n'était pas de tout repos pour le vieux Andrew, cela ne faisait que quelques jours qu'il avait commencé et il se rendait petit à petit compte que ce fameux blason à redorer ne valait plus rien à l'heure qu'il était. La plupart de son travail consistait à remplir la montagne de dossiers empilés sur son bureau. Tous ces maudits papiers étaient ceux des dernières semaines passées sans aucun véritable directeur du département et autant dire que si l'on voulait faire un bon feu de camp, il y avait assez de matière pour le faire tenir pendant un bon mois. Bordel, il ne fallait pas s'étonner si la police était aussi inefficace à force de passer leur temps à jouer les gratte-papiers... Bref, on était loin de l'idée que se faisait le vétéran en reprenant la tête de cette affaire.

Ce matin-là, comme tous les matins de cette semaine, le commissaire rentra dans le bâtiment son café à la main et son manteau dans l'autre. C'était devenu quasiment un rituel pour lui. D'une main, il saluait l'officier en poste tout en terminant son café, le déposant rapidement dans la poubelle, et de l'autre, il s'emparait d'un dossier déposé délicatement sur le bureau d'accueil. Dossier que l'on avait déposé là pour sûrement rappeler à Andrew qu'il en avait encore une énorme pile à trier et remplir. L'armée, ça manquait au final, là-bas on se contentait d'obéir et c'était les intellos du quartier général qui s'occupait de l'administratif... Le bon vieux temps.

"Le boulot, toujours le boulot." murmurât-il à lui-même en se dirigeant vers sa pièce attitrée.

Une fois dans son bureau, il déposa sa veste sur le porte-manteau de la pièce puis s'assit lourdement sur sa chaise. Un long soupir s'échappa de sa bouche à la vue de la masse de travail en face de lui, encore une fois il allait pouvoir faire des heures supplémentaires on dirait. D'un geste déterminé et rempli d'espoir, il s'empara de son Bic ainsi que du cachet officiel du GCPD et ouvrit le premier dossier en face de lui. Encore un vol à l'étalage qui avait mal tourné, pour changer dis donc ! Cette ville était un manège gigantesque qui tournait sans cesse. Heureusement, pour le moment, il n'y avait toujours pas d'affaire concernant les plus gros poissons de la ville.

"Commissaire Blake ?" fit une petite voix en ouvrant la porte.

C'était Marta, la secrétaire du département. Une petite femme aimable et un peu ronde qui faisait son possible pour assister le nouveau commissaire dans l'administration. C'était un véritable rayon de soleil cette dame, surtout quand on savait qu'elle était aussi âgée que le vieil Andrew, c'est à dire soixante piges. Blake releva les yeux et sourit à la vue de la petite tête rondouillarde de la femme puis poussa légèrement ses dossiers sur le côté.

"Vous pouvez m'appeler Andrew ma chère Marta, pas de chichis entre nous." répondit-il d'une voix amusée. "Qu'y-a-t ‘il ?"
"Je tiens à vous rappeler que vous avez rendez-vous avec un certain Monsieur Toreno aujourd'hui. Dans une heure précisément."
"Et qui est ce Monsieur Toreno, sans être indiscret ?"
"Oh, un homme d'affaire arrivé à Gotham il y a peu. Il semble qu'il voudrait une petite discussion avec vous pour se renseigner sur la ville. Vous devez sûrement mieux la connaître que lui n'est-ce pas ?" répondit la vieille dame le sourire aux lèvres.
"J'espère Marta, j'aurais l'air vraiment idiot si je ne connaissais pas la ville sous ma juridiction." répliqua Andrew en rigolant.

La petite dame referma la porte délicatement, laissant de nouveau le commissaire seul avec ses tourments format papier. D'un regard rapide, il remit sa montre en place et regarda l'heure actuelle. Ce fameux Toreno devait arriver dans une cinquantaine de minutes, le temps de remplir sûrement un de ces foutus dossiers. Andrew prit une longue bouffée d'air et se remit à son écriture effrénée, il fallait toujours remplir et marqué ces bouts de papiers si importants aux yeux de l'Etat, quelle perte de temps... La seule chose que pouvait encore espérer le commissaire pour égayer sa journée était que ce fameux homme d'affaire soit un minimum distrayant, prions pour que ce soit le cas...

Le long et calme vent de Gotham m'arrive en haut de la tour de Bedford Point. M'allumant une cigarette, j'observe, patiemment, humant l'air du moment. Ce n'était pas encore le temps de se montrer sous mon vrai jour. Il fallait que je reste calme, distant, patient, mon élément en quelque sorte.
Tous ces abrutis qui couraient vers leurs précieuses petites vies, sans se douter que l'Histoire est hautement et facilement falsifiable, que chaque chose que le gouvernement daigne leur offrir n'est qu'une étincelle dans un schéma encore plus vaste. Réfléchissez-y un peu : Les gouvernements ont toujours manipulé et dirigé les pions, faire rêver et contrôler les masses. Si les peuples étaient au courant que l'humain avait cessé d'évoluer, il y'aurait une panique existentielle sans précédent. Il faut en permanence faire rêver, et offrir du rêve.

Tout ça n'était que les vérités, camouflées par une petite partie d'hommes à la tête de l'état, excepté le Président des Etats-Unis bien entendu. Ne jamais faire confiance aux politiques, trop instables, trop idiots.

Mais revenons à nos moutons. Chaque histoire commence toujours avec une introduction, un élément qui arrive et qui pose le décor. S'ensuit après l'élément perturbateur. Nous voila dans Gotham City. Pendant des années, cette ville a été le sujet, et la première a subir des affrontements sans précédent entre criminels et justiciers. Bien entendu, ces légendes urbaines étaient fondées, et le mystère du Batman restait un sujet auquel je n'aimais pas penser pour le moment. L'élément perturbateur ? C'est moi : Mike Toreno.
Dernièrement, le GCPD s'est vu offert une nouvelle jeunesse. Un nouveau maire, un procureur ressuscité d'entre les morts à mon grand dam et finalement, un ancien du Vietnam qui sert de commissaire. Certainement une brute, un survivant, quelqu'un d'assez futé qui connait le vrai ennemi : Andrew Blake.
L'homme est éloquent, il connait ses sujets, le dossier officiel que je tiens de Washington m'en fait un élément parfois instable et insubordonné, mais il a quelque chose qui m'intéresse. Il connait le prix du sang.

Mon Rendez-Vous planifié avec l'homme est dans quelques minutes. La Limousine qui m'arrête devant le second commissariat de la ville m'attend pour le retour. Je réajuste ma cravate avant de rallumer une nouvelle cigarette. Oui, j'en suis accro, et ça me permet de penser à autre chose, à me sentir moins coupable.
Dans les couloirs, une vieille secrétaire me fait signe d'entrer. D'un geste, je tourne la poignée et j'entre dans le bureau du commissaire, dont les lettres ont été repeintes sur la porte "Commissaire A. Blake.", j'écrase ma cigarette dans le cendrier de la secrétaire et j'entre dans le bureau.

"Voici le temps des responsabilités, Monsieur le Commissaire. Excusez mes manières, félicitations pour votre nouveau poste. J'espère que vous réussirez à vous épanouir. C'est un métier des plus éprouvants, et tellement de papiers et de formulaires a remplir ..."

Je sors mon paquet de cigarettes une nouvelle fois. Un léger sourire sur mon visage, et je reste debout, en attendant que mon interlocuteur daigne me laisser m'assoir dans un siège. A vrai dire, je suis mieux debout, je reste toujours quelqu'un de l'ombre, toujours prêt à la moindre action.

"Je suis Mike Toreno. Et j'aimerais discuter amplement avec vous de l'avenir de cette magnifique ville."

Date d'Inscription : 29/12/2012

Une des choses positives de passer sa journée au commissariat était que le café n'était pas des plus dégueulasses. Certes il était loin d'être sorti d'un restaurant cinq étoiles mais le percolateur n'était pas totalement bousillé. Le café, c'était un peu le carburant de Blake pendant ses journées "remplissage de paperasses inutiles et barbantes". Le seul problème était pour s'endormir le soir avec le taux de caféine dans son corps, il était une véritable pile électrique ! Au final, il se demandait encore pourquoi ces derniers mois il avait carburé au whisky en tant que justicier d'Etat alors que le café fait meilleur effet. En plus avec deux sucres et une goutte de lait, ça redonnait l'envie de continuer la journée pour profiter d'un autre.

Au final, les pages du fameux dossier se tournaient inlassablement. Un rapport du flic concernant le braquage, totalement inintéressant. Quelques photos de l'état des lieux, encore moins intéressant. Et pour finir, comme pour faire une cerise sur le gâteau : pas de coupable capturé. Au final, encore un document où il fallait noter l'inefficacité du corps de police. Bref, le commissaire ouvrit son Bic et commença à écrire rapidement l'issue de l'affaire et nota à la fin "non résolue". Ensuite, il conclut par sa signature officielle ainsi que le cachet de la police et déposa le dossier dans la caisse en carton située à sa gauche, contenant déjà une bonne dizaine d'autres dossiers des jours d'avant.

"Qu'est-ce qu'on rigole..." grogna le commissaire en se relevant de sa chaise.

Il marcha lentement dans son bureau pour se dégourdir les jambes puis fixa sa montre pour regarder l'heure qu'il était. Il ne restait plus que dix minutes avec que ce fameux Monsieur Toreno soit censé arriver. Après un rapide tour de l'office et un arrêt devant la fenêtre pour regarder ce qu'il se passait dehors, Andrew s'affala une nouvelle fois sur sa chaise et fit un tour complet grâce à la rotation, tel un enfant s'embêtant. S'en suivit deux minutes à regarder le plafond d'un air ennuyé puis une minute de motivation et le commissaire s'emparait d'une nouvelle farde en carton, ce n’était pas le moment de flancher alors que la journée venait de débuter.

Le temps passe et le vieux lit les rapports de police, toujours la même expression au visage. Une fusillade dans East End et deux morts, rien de spécial, le quartier est dirigé par plusieurs gang locaux qui ne s'apprécient pas... Au moins ça fera moins de prisonniers lors de la descente des flics. Alors qu'il se préparait à faire son rôle, le commissaire fut arrêté par l'interphone de son bureau. Enfin une bonne chose !

"Monsieur le commissaire, Monsieur Toreno vient d'entrer. Je vous l'envoie tout de suite." fit la vieille Marta d'une voix gentillette.
"Merci bien." répondit brièvement Andrew en appuyant sur le bouton.

D'un rapide geste de la main, le commissaire replia le dossier en face de lui et le déposa sur le côté. La clinche s'actionne et la porte s'ouvre, dévoilant un homme dans la cinquantaine d'années. Plutôt bien habillé et coiffé, ce n’était sûrement pas un pignouf celui-là. L'homme rentra et ferma la porte derrière lui. Une légère félicitation pour le nouveau poste du vétéran, encore un point positif les bonnes manières. De plus, il semblait être lui aussi habitué aux montagnes de débilités imprimées, un bon point commun. Andrew leva rapidement la tête et sourit à son invité, l'homme sortit son paquet de cigarette et attendit impatiemment la réponse du commissaire.

"Je vous en prie Monsieur Toreno, asseyez-vous. Je ne vais quand même pas vous laisser debout pendant toute notre conversation n'est-ce pas ?" fit Blake d'un ton amusé. Après un rapide redressement sur sa chaise, le vieux continue de plus belle. "Je suis désolé de n'avoir que du café à vous proposer mon cher ami, l'alcool n'est pas très apprécié dans la bâtiment. Sinon soyez sûr que ce serait avec grand plaisir que je partagerais un bon verre avec vous, ça me ferait passer l'envie de brûler tous ces papiers en face de moi au moins. En revanche, je ne vois pas de problème à ce que nous fumions, moi-même j'ai une folle envie d'un cigare."

Le commissaire recula rapidement sa chaise et ouvrit du bout de son bras la fenêtre de la pièce puis sortit un paquet de cigares cubains de son tiroir. Il l'ouvrit en grand sur la table et la poussa vers l'homme.

"Servez-vous, je les ai reçu il y a bien longtemps pour service rendu. C'est de la qualité ces machins-là mais un sacré poison en passant..."

Andrew s'empara d'un des cigares puis sortit son briquet de sa poche de costard. Une fois le bout allumé, il prit une grande bouffée de fumée qu'il fit ressortir par le nez et reprit sa conversation avec son hôte.

"Vous voulez donc parler de l'avenir de notre ville, je vais vous montrer l'avenir de notre ville alors."

Le commissaire s'empare d'une carte dans un des cinq tiroirs de son bureau et l'étale rapidement sur le meuble. Ensuite du bout de son doigt, il commence à guider l'homme.

"Ceci est une carte de la ville comme vous vous en rendez compte, ville qui est la nôtre et qui est entré sous ma juridiction récemment. Et pourtant, je ne dirige presque rien dans cette ville et savez-vous pourquoi ? Parce que la vermine clame les terrains qui ne sont pas à eux. Ils règnent comme des anciens rois sur leurs territoires, ils y font la loi et commettent les pires actes jamais vu. Chaque jour, je reçois des tonnes de dossiers parlant d'eux, ça n'a l'air de jamais en finir au final mais je peux vous dire que cette époque est révolue." fit Andrew, reprenant une bouffée de son cigare avant de continuer. "Avec l'aide de la nouvelle maire, nous allons reprendre nos quartiers et virer ces malotrus hors de chez nous, cela va sûrement être long et ardu mais je suis certain que nous y arriverons à terme."

Le commissaire remballa rapidement la carte puis la roula sur un des côtés du bureau.

"Que vous dire de plus mon cher Mike ? Les industries battent leur plein et les riches entrepreneurs ont leur mot à dire dans cette ville, quoi de plus normal pour ceux qui font vivre l'économie de notre belle ville ?" conclut Andrew rapidement, servant une tasse de café à l'homme en face de lui ainsi qu'à lui-même. "Et vous, que comptez-vous faire dans cette jungle urbaine qu'est Gotham City ? Au vu de votre attitude, j'en juge que vous n'êtes pas là pour vous reposer, ai-je faux ?" demanda-t-il le sourire aux lèvres.

C'est en écrasant ma cigarette que je m'empare d'un cigare. Un léger sourire sur mon visage ridé. Un certes, grand intérêt pour cet homme qui semblait si sur de lui, tellement dans son bon droit. Un maigre merci pour le cigare tendu, et enfin, je l'écoutais, intéressé, avide, intrigué.
Cet homme avait de la suite dans les idées, il savait où aller, c'était un leader. Un homme qui emmènerait ses hommes jusqu'en enfer. Cela se voyait. Toute l'expérience du Vietnam dans un homme qui avait une paire de valseuses. Qui avait traqué le coco dans les jungles. C'était un homme de confiance donc.

"Vous connaissez votre sujet, monsieur Blake. Dans notre monde, l'information et la détermination sont deux choses essentielles."

Je respire l'odeur de mon cigare. Il est goutu, corsé, comme on les aime. Un homme de gout, et qui appréciait les choses simples. Je me lève et je me dirige vers la fenêtre du bureau du Commissaire. J'observe, à travers le maigre carreau, l'ensemble de la ville qui s'étend devant moi, magique, si calme, si prospère.

"Je suis un homme d'affaire, en effet. Pour moi, la retraite, ce n'est décidément pas d'actualité. Et a vrai dire, je savoure pleinement les occasions qui se présentent à moi. Cependant, le monde des affaires devient trop ennuyeux, trop linéaire ..."

Je repose mon regard une nouvelle fois sur le commissaire Blake. Cette fois, je ne cache pas mon sourire, mes dents jaunies à cause de la cigarette se dévoilent, et mes yeux empreints de sagesse gardent un teint de mystère.

"Le monde de la politique me semble plus attrayant, plus fascinant."

Je me remet dans le fauteuil en face de Blake, et je tire une bouffée de mon noble cigare. Un Cubain, j'imagine, d'après le gout, ou je me trompe ? Bref, là n'est pas la question. Je réajuste ma cravate et je reprend calmement.

"Je sais que ce minus de Lindenberg fait du tort, qu'il prend la police de Gotham de haut, et qu'il n'hésite pas à vous ... fournir la paperasse au lieu de vous laisser sur le terrain. Ma première idée a été de me présenter comme nouveau Procureur, suite au décès supposé de Lindenberg, malheureusement, il est de nouveau en vie. Si j'avais eu la chance d'être procureur, je vous aurais débarassé de toute la paperasse, et je vous renverrais sur le terrain, vous êtes un ancien du Vietnam pas vrai ? Le terrain, c'est votre domaine, moi, je suis un politique, un habitué du système."

Date d'Inscription : 29/12/2012

Ce n'est que quand on est face à un homme d'ambition que l'on se rend compte à quel point il faut se battre pour avoir une place de choix dans cette société. D'un certain point de vue, ce Toreno avait toutes les cartes en main pour acquérir ce qu'il voulait. Charisme, habilité à la parole et bonnes manières, ça ferait un politicien correct en effet. La politique, c'était tout une histoire au final. Et cette histoire, elle n'intéressait pas vraiment Andrew, il avait déjà trop goûté aux sourires en coin et autres courbettes lors des entrevues avec les dirigeants de cette ville.

Devenir procureur, un bon choix pour avoir la main mise sur un tas d'affaires parcourant cette ville. C'était une place qui faisait beaucoup de jaloux, surtout quand on y voyait ce Lindenberg trôner. On en parlait beaucoup de ce gugusse mais on ne le voyait pas des masses. Il croyait souvent tout pouvoir régler par lui-même, quelle tristesse de voir aussi peu d'intelligence à une si haute place... Et Toreno avait raison sur le fait que toute la paperasse était déléguée au commissaire bien évidemment. C'est sûr que dans une ville où le taux de criminalité atteint des sommets, il faut engager des commissaires pour faire les papiers sinon où irait le monde ? Quelle blague...

"Un ancien du Vietnam, comme vous le dites Mike. Une époque qui paraissait être un enfer pour certain et une bénédiction pour d'autres. On se levait au petit matin, on se couchait au milieu de la nuit et surtout on combattait bec et ongles pour un état-major qui n'en avait rien à faire de nous..." fit Blake en soufflant le nuage de fumée emplissant ses poumons. "D'un côté, cela me manque ce temps où je ne vivais que par l'action et où je ne me levais pas le matin en me disant ce que j'allais faire. C'était simple, on donnait un ordre et nous on allait au casse-pipe. Malheureusement, dans un autre sens, j'ai été dégoûté de la matérialisation de l'être humain là-bas. Des soldats ne sont pas des pions... Négliger les pertes ne fait pas gagner une guerre et nous l'avons compris trop tard. Je ne ferai pas la même erreur ici, trop de pères de famille sont déjà morts en laissant des gamins en bas âge derrière eux."

Le commissaire recula légèrement sa chaise et regarda le plafond d'un air mélancolique. Tous ces souvenirs, c'était comme si c'était hier et pourtant cela datait d'une quarantaine d'années... Il se souvenait encore de Billy, la mascotte de la compagnie. Ce type faisait toujours la mariole en toute occasion, dommage qu'il ait fini par sauter sur une mine au final... Bref, Andrew avait déjà suffisamment pensé au passé. En face de lui, il avait l'avenir. Il voyait en ce Toreno un procureur flambant neuf. Au diable la politique de Lindenberg, elle ne portait pas ses fruits depuis bien trop longtemps !

"Cette ville meurt à petit feu à force d'entretenir des pratiques révolues Monsieur Toreno... L'ancien maire, Maximilien Shreck, avec qui je m'entendais très bien, l'avait compris." enchaîna Blake en prenant une gorgée de café. "Mademoiselle Head m'a l'air novatrice aussi mais semble cacher plusieurs choses, comme nous tous n'est-ce pas ?"

Le vieux laissa s'échapper un petit rire puis s'empara d'un papier sur son bureau ainsi qu'un de ses stylos dans la boîte à sa gauche. Il étala correctement la feuille en face de lui et adressa la future lettre à la nouvelle maire.

"Je ne vous comprends que trop bien Monsieur Toreno et il ne m'en faudra pas plus pour essayer de vous mener là où vous en avez envie fort heureusement. Nos âges sont plus que respectables et en plus de devoir nous battre contre le système, le temps vient s'acharner sur nous lentement mais sûrement. Nous avons tous les deux passé trop de temps à faire des choses qui ne nous plaisaient peut-être pas, alors autant nous mettre les bonnes cartes en main tant que nous pouvons, non ?"

Le commissaire se stoppa quelques instants et rédigea son document sous les yeux de l'homme en face de lui. Il voyait en cet homme la débrouillardise de l'ancien maire et il appréciait grandement ce sentiment d'être avec quelqu'un comme cela. Cette ville ne s'en sortirait jamais si les politiques continuaient à être des bisounours après tout. Une fois la lettre terminée, il signa de sa main puis tourna le papier vers son hôte.

"Ceci est une lettre de recommandation auprès de la maire pour que vous deveniez procureur adjoint. Je ne peux tout de suite réclamer que vous soyez procureur général de la ville, je ne suis pas nommé depuis assez longtemps pour avoir autant d'influence mais j'en possède déjà pas mal. Je verrai ensuite avec Mademoiselle Head pour remplacer Lindenberg qui est depuis trop longtemps à ce poste sans porter aucun fruit, si ce n'est des pourris. J'enverrai la lettre cette après-midi, je pense que la maire ne rechignera pas et vous pourrez commencer votre nouvelle fonction incessamment sous peu."

Andrew tira le papier vers lui et l'enferma dans une enveloppe qu'il ferma et adressa au bureau de la mairie. Une fois cela fait, il tira encore une fois un grand coup sur son cigare et laissa la fumée traîner dans ses poumons quelques instants avant de la relâcher.

"Maintenant que nous sommes sur la même longueur d'onde Monsieur Toreno, je me permets de vous demander si vous avez d’éventuels plans pour la suite ? Il y avait des tonnes de postes à votre disposition et vous choisissez procureur, cela me fait poser beaucoup de questions et j'aimerais ne pas rester sans réponses, voyez-vous ? Après tout, nous sommes entre gens intelligents..."

[HRP : Très agréable de rp avec toi Demain soir je ne suis pas là donc je répondrai lundi si tu me réponds.]

"Quand on a été forgé soldat, on reste un soldat toute sa vie. Je ne peux que comprendre aisément votre problème. Vous n'êtes pas dans le milieu que vous voulez, vous avez besoin de sentir l'adrénaline, sauter en parachute sur les lignes ennemies, abattre l'ennemi et le réduire au néant."

Le commissaire était un vieux de la veille. On ne la lui faisait pas, et le genre de coups qu'on souhaite cacher, ça marche que auprès des gosses. Arthur Lindenberg était peut-être un jeune procureur, mais trop jeune, trop naif, trop idiot pour comprendre la véritable nature des projets que Gotham méritait, ce n'était qu'un gosse, un gamin dans un costard, sans classe, sans gout, sans rien. Inutile aux plans que Gotham méritait.

"Pour jouer franc-jeu, monsieur Blake. Je tiens a rendre à Gotham une certaine notoriété. Vous le savez, l'information, c'est le pouvoir. Avec ceci, n'importe quel criminel, n'importe quel citoyen, peut devenir aussi doux qu'un agneau, cependant, il faut taper là où ça peut faire mal."

Je savais de quoi je parlais, je connaissais mes sujets, j'avais pas mal de dossiers, sur des criminels, sur des flics, sur des pourris, etc. J'avais fais chanté ces misérables, avant de m'en débarasser, pour la plupart. A chaque fois, les plans requis pour le gouvernement avaient été une réussite. Camouflage, fausses données, mensonges d'état, tout était permis, pas de sentiment.

"J'ai moi-même été au service du gouvernement, pendant un bon moment, je connais les ficelles, et les petits raccourcis, si je puis dire, pour éviter les emmerdes administratives. Je veux permettre aux potentiels de se développer convenablement. Je ne vous cache pas que j'ai une certaine estime pour vous. Le poste de Procureur est un des plus hauts, un des plus puissants. Certes, j'aime le pouvoir."

Je porte à ma bouche le cigare proposé et j'en tire une nouvelle bouffée, mon regard pétille, d'intérêt, mais aussi de sagesse et d'expérience.

"Ce qui est utile à beaucoup l'emporte sur les désirs du petit nombre. En tant que futur procureur, je me ferais une joie immense de protéger nos hommes, et de faire en sorte que les monstres finissent sur une chaise électrique ou enfermés dans leurs cellules. Lindenberg est trop progressiste, il croit trop en la loi, pour ma part, je suis plus pour de l'action immédiate, quitte a revenir à l'Inquisition si vous voyez ce que je veux dire."

Je me lève, je me poste près de la fenêtre et je regarde le nouveau commissaire avant d'écraser mon cigare dans le cendrier. Un regard porté vers Andrew Blake.

"Monsieur Blake, je crois en Gotham City, et je crois en ses défenseurs."

[HJ : Un plaisir partagé, pour mon premier RP avec toi, ça a été sympa. Court, mais intéressant]

Sujet: Re: Entre gens intelligents... (Pv Mike Toreno)

» Nevermore End - Le Retour de Lindenberg [Toreno]
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