Les élections étaient toujours quelque chose qui n'avait jamais plu à Andrew. Malgré le fait qu'il avait fait irruption sur un plateau télévision pour supporter son plus proche partenaire, alias Maximilien, il avait toujours préféré rester loin de toute cette mascarade politique. Les voix n'étaient toujours qu'une question de manigance et fourberie entre politiciens. L'Artiste avait signé pour éradiquer le crime de la ville, en voir pour une fois la fin et permettre au commun des mortels d'aller au boulot sans se faire exploser en route par des malades sortis de l'asile. Les rondes du soir étaient fatigantes et harassantes, le vieux n'était plus aussi énergique qu'avant et beaucoup de fois tombait presque endormi au volant de sa vieille voiture. Son matériel se faisait aussi vieux que lui, ce n'était qu'une question de temps avant que son propre fusil lui explose à la figure pendant un combat mais bon, la nostalgie prévalait sur beaucoup de choses à son âge.

Ce matin-là, vers neuf heures, Andrew se réveilla la tête dans le brouillard. Il avait dû dormir environ cinq heures, ce qui était un record ces derniers temps au vu de l'agitation. La ville était à feu et à sang et les patrouilles se transformaient souvent en escarmouches contre les petites frappes des grands criminels de la ville. Heureusement, au vu de la méthode radicale de Blake, la plupart des fous échappés de l'asile ou des prisonniers de Blackgate ne retournaient pas à leur lieu de prédilection mais plutôt au cimetière de la ville. Les croque-morts étaient bien content au final, c'était peut-être même eux les mieux loti pour le moment. Bref, après une bonne douche et une rasade d'alcool pour se remettre dans le bain, le vétéran enfila son armure de justicier et se dirigea comme à l'habitude vers son véhicule de fonction tombant en ruine suite aux combats et se dirigea vers son rendez-vous de la journée.

"J'te jure Max, t'aurais pu faire un effort et restez dans ce trou à rat... Me faire diriger par une femme, c'est le pompon espèce de vieille canaille." grommela Andrew en s'allumant un cigare. Il en profita aussi pour allumer sa radio sur une vieille chaîne de rock et se mit en route pour la mairie.

Il se souvenait encore du discours de Shreck suite à sa réélection. Ce type venait d'avoir une des plus belles victoires de sa vie mais se défilait vers un poste plus élevé. Après tout, il avait peut-être raison au final. Si l'on reste trop longtemps à Gotham, elle finit pour nous engloutir comme un tsunami. Il a sûrement bien fait de se recycler, il sera sûrement moins malmené qu'ici pour ainsi dire. Mais bordel, laisser le pouvoir à cette idéaliste de Head, c'était vraiment un choix difficile à croire... Cependant Andrew restait confiant, les choix de Maximilien étaient souvent réfléchis et de bonne augure, souhaitons que celui-là le soi aussi.

"Luxe, Calme et volupté, nanana ! Et puis quoi encore ! Elle la voit où la volupté ? Dans les cadavres explosés que je ramène à la morgue ? Ces politiciens c'est comme des enfants, ça réalise pas ce que ça dit avant de se prendre une bonne tarte dans la gueule je vous le dis."

L'Artiste continua à pester contre la nouvelle maire. Son discours de passation avait tellement choqué Andrew qu'il avait laissé tomber son verre de whisky sur le sol ce jour-là. Espérons que cette entrevue ne soit pas une mascarade pour devoir lécher les bottes (sûrement de luxe) de la nouvelle pin-up de Gotham. Une fois arrivé devant le bâtiment, l'Artiste se gara comme un âne sur les places de parking, prenant deux cases au lieu d'une. Il sortit furieux de sa voiture et claqua la portière brutalement tout en mettant la sécurité. Après la montée de l'escalier, il ne salua même pas Josh et John, les deux fameux gardes en poste devant les portes.

De son pas lourd et froid, il se dirigea jusqu'au bureau de la nouvelle maire et toqua sur la porte pour montrer sa présence. Encore une fois il avait dix minutes de retard mais au fond il s'en foutait, il voulait voir ce que cette femme lui voulait. L'Artiste ouvrit légèrement la porte et rentra dans la pièce sous le regard de Talia puis la salua brièvement.

"Mademoiselle Head, justicier l'Artiste pour vous servir. Que puis-je faire pour vous" fit Blake en souriant comme à l'habitude, de son expression désinvolte.

Il en profita pour aller s'asseoir sur l'une des deux chaises en face du bureau et posa une de ses jambes sur l'autre genoux tout en serrant les mains de manière à se préparer à la discussion. Peut-être se montrerait-elle plus ambitieuse que le vieux Maximilien, la fougue de la jeunesse qui sait ?

L'heure matinale aidant, Talia n'était pas encore sortie de la Mairie et planifiait le programme de sa journée en préparant les différent discours, voyages et inquisitions qu'elle allait devoir mener. Cela faisait quelque jours seulement qu'elle était Maire et, et en voulant appliquer les promesses de son programme avec le plus de célérité possible, elle s'était rendue compte qu'être une Maire sécuritaire à Gotham City était tout aussi extenuant que faire courir ses hommes toute une journée dans un désert quelconque et combattre sans fin en laissant derrière des campements incendiés et des vies écrasées sous la vigueur immortelle de la Ligue. En tant que Maire, elle devait vaquer de partout dans la ville, annoncer ce qu'elle comptait faire et l'appliquer aussitôt avant qu'on ne lui fasse des reproches, elle devait installer ses "meubles" dans le paysage Gothamite pour purifier la maison et jongler avec ceux de Shreck, en les démontant ou en les repeignant, toujours sous le regard prêt à la faucher d'entrée de jeu à la Mairie des citoyens. Aujourd'hui, alors que l'aube se levait à peine, elle devait la faire se dresser sur Gotham et sa criminalité aussi, et pour cela, elle avait mandé Andrew Blake, alias l'Artiste.

Figure de proue des justiciers d'Etat, le vieil homme était le symbole de la réussite de l'institution de Shreck et un élément talentueux impotant pour la Mairie. Mais pour quelle Mairie ? Talia devait s'assurer de sa loyauté, de sa volonté de libérer Gotham, et, selon les conseils de son prédecesseur et ses propres observations, le récompenser à sa juste valeur. Et elle avait, pour cela, une idée derrière la tête. S'il le voulait bien, le doyen de la justice Gothamite pouvait faire parti des plans de la nouvelle maire pour le futur de Gotham. Mais en avait il quelque chose à faire, quelles reponsabilités souhaitait il encore assumer et quel était sa volonté après ce changement politique important ? Le rendez-vous devait répondre à beaucoup de questions et c'est avec un certain mystère que Talia attendait le justicier, qu'elle essayait de ne pas prendre pour un soldat ou un énième membre de son organisation de super-criminels.

En arrivant au pouvoir, l'immortelle avait prévu de remettre les Justiciers d'Etat en question, et de laisser leur sort dépendre de leur efficacité dans sa nouvelle guerre contre les criminels, mais elle avait purement et simplement aboli l'insitution des Marshall, pour se concentrer sur le GCPD. Le département de Police, une fois nettoyé et aiguisé, redeviendrait le moyeu de l'autorité à Gotham, de jour comme de nuit, et la cohésion avec les justiciers devait être parfaite pour contrer toutes les menaces terroristes et les délires de forcenés qui pullulaient à Gotham. Quelques minutes avant l'arrivée du vieux moustachu, la jeune femme mit fin à ses tâches actuelles et partit dans ses quartiers rechercher les pochettes remplies des dossiers qu'elle avait étudié au sujet du GCPD, des Justiciers d'Etat et n'oublia pas bien sûr la pochette préparée par la police sur l'Artiste au moment où il s'était inscrit comme justicier d'état, des pages remplies de notes inscrites par l'ancien Maire lui même.

Gotham croulait sous les bombes et les balles mais elle n'avait absolument pas l'intention de s'enfermer à la mairie dès ses premiers jours, et préparait donc la riposte. En espérant que son prochain interlocuteur soit motivé pour libérer sa ville. Elle se glissa donc entre les murs vermeils des couloirs municipaux, choisit sa garde rapprochée avant d'entrer dans son bureau public, pas encore personnalisé, et s'installa juste avant que l'Artiste ne se présente, fraîchement réveillé mais peu souriant et les traits suspicieux. Elle comprit que lui aussi devait se poser beaucoup de questions, et posa délicatement le tas de réponse imprimées noires sur blanc sur la table. Désormais, il souriait. Bravade d'un homme d'expérience qui voulait confirmer qu'il avait tout vu, décontraction bonhomme ou totale comédie préparée pour garder son poste sans se déranger avec ce que la maire pouvait bien penser des hypocrites. En réponse, Talia transforma un instant son masque impassible en un sourire du même acabit, très professionnel, et remit ses cheveux en place - toujours ce même tic - avant de répondre à la question qu'on lui posait.

[- C'est exactement ce que je me demandais quand je me suis enfin assise, après l'élection, et que je me suis trouvée devant tous les ingrédients indispensables à la recette du prochain Gotham. Pour y répondre, j'ai eu quelques conversations avec le nouveau gouverneur du New Jersey et j'ai lu tout ça

Elle déposa le bout d'un doigt sur la pile colorée qui séparait les deux locuteurs.

- Je sais que vous étiez proche de monsieur Shreck, et je respecte tout à fait sa politique, mais elle n'était pas assez active. Monsieur Shreck s'est occupé de créer des outils plus ou moins farfelus pour lutter contre les mauvaises herbes mais il ne s'en est que rarement servi. Beaucoup de choses se sont passées dernièrement, nous sommes plus menacés que jamais, monsieur Blake. Il est temps de couper tout ça, avant que ça ne nous dépasse. C'est pour ça que les Gothamites m'ont.. presque élue et c'est ce à quoi je compte m'employer principalement, jusqu'à ce que Gotham soit une cité libérée, ou, soyons réalistes, normale.

J'ai besoin de toutes nos forces. La conférence que j'ai mené cet après midi au GCPD a été, normalement, un portrait assez fidèle de ce que j'ai prévu, mais il y a une chose dont j'ai parlé et qui doit être appliquée le plus tôt possible, parce que sans symboles, la justice ne peut plus suivre de modèle, et sans leader, une armée aura du mal à gagner, vous êtes bien placés pour le savoir. James Gordon a été le meilleur commissaire que notre ville ait abrité, je le connais depuis.. très longtemps et nous avons beaucoup travaillé ensemble. Mais son temps est révolu, il n'est plus en état de commander au GCPD, et le GCPD est essentiel à ma reconquête de la ville.

Vous avez fait vos preuves en tant que justicier. L'âge ne vous a pas encore abimé, mais cela ne saurait tarder. J'ai besoin d'un commissaire, un commissaire fort et volontaire pour un commissariat fort et volontaire. Un commissariat nouveau. Peu d'inspecteurs sont prêts à assumer ce rôle, et je dois d'abord vérifier leur honneur avant de les responsabiliser. Les justiciers sont indépendants et occupés, et je ne veux pas d'un chef d'entreprise ou d'un autre étranger à la réalité nocturne et violente de notre ville à la tête de mon GCPD. Shreck vous a fortement conseillé, et le procureur Lindenberg est malheureusement décédé.

Excusez moi de la rapidité de cette offre, mais je me dois d'aller droit au but. Nous manquons de temps, et nous avons besoin de moyens. Acceptez vous de prendre autorité dans la police Gothamite, après un contrôle de votre personnalité et de votre honneur, sur une période d'essai qui sera cruciale pour notre ville ?

Talia n'avait pas bougé de sa chaise, mais elle s'était tournée vers la fenêtre à la fin de sa phrase et observait le soleil se levant sur Gotham, en espérant l'aider avec ce choix pour le moins risqué. Avant que l'Artiste ne réponde, elle ajouta quelques derniers mots.

- J'aimerais aussi, avant que vous ne partiez, avoir votre avis sur le état du fils de notre ancien Maire, je sais que vous étiez proches tous les deux, et tout justicier est un enquêteur dans l'âme. J'ai besoin de votre analyse. Enfin, si vous refusez mon offre, ce que je comprendrai bien entendu, auriez vous quelqu'un à me conseiller ? Quelqu'un d'autre qu'Harvey Bullock.

- Non merci, je ne bois pas d'alcool. Sauf lors des instants de fêtes, et je n'ai actuellement rien à fêter, n'est ce pas ? J'espère que votre nomination est le début du processus menant à la victoire de la justice mais hélas, elle n'est pas la victoire en elle-même.

Alors que l'Artiste se servait un verre alcoolisé, à la robe d'une couleur indéfinissable, elle fit le tour de son bureau pour venir ranger le dossier de l'Artiste, ses feuilles intéressantes et ses parties top secrètes, dans le casier désigné pour les "affaires classées", autre nom de l'espace où elle jetait les dossiers qu'elle avait terminé avant de s'attaquer à tous ceux qui s'empilaient sur son bureau en cette période de prise de pouvoir. Incontournable dans le cadre du changement, de la renaissance plus précisément du Gotham City Police Department, le changement de commissaire n'était pourtant pas une tâche aisée et Talia avait passé sa dernière nuit à parcourir les différents élus qui se promenaient dans sa tête. Sous le conseil de Shreck, elle s'était finalement tournée vers Andrew Blake, homme de justice et d'expérience, assez proche de l'âge du commissaire Gordon mais encore investi d'une fougue assez forte pour contenter la violence et la réactivité que demandait le poste à Gotham. Elle voulait un homme de foi, un homme intelligent, un leader et un symbole à la fois pour remplacer la légende moustachue avec laquelle Batman formait un duo souvent vital pour la ville. Succéder à James Gordon ne serait assurément pas une tache ardue, mais Artiste semblait avoir l'habitude de porter des responsabilités sur ses épaules et ne pas être assez humain pour ressentir les aléas d'une honte probable.

Les premiers temps allaient être durs, le commissariat et l'opinion public étaient attachés à Gordon, Artiste allait devoir se faire respecter tout en se montrant assez sympathique pour ne pas rebuter. Au premier coup d'oeil, la maire éternelle l'avait surtout trouvé arrogant et distant avec les affaires communes. Il n'avait pas beaucoup parlé de la collectivité dans sa tirade mais il transparaissait en lui une certaine jeunesse, et donc une volonté résignée qui remplacerait au pied levé les personnalités bourrues d'Harvey Bullock ou du père de l'Oracle. Talia dût aussi reconnaître qu'il posait les bonnes questions. Lucide, il se demandait ce que Talia voulait exactement de lui et ne se contentait pas d'accepter sa place et d'accepter la Maire. Elle se douta qu'il avait probablement voté pour son protecteur aux élections et que c'était donc un membre de l'opposition qu'elle mettait aux rênes de son chariot vengeur. Tant pis, c'était un homme talentueux. Il fallait juste lui donner des bases et surtout lui poser des limites et c'est ce qu'elle commptait faire aujourd'hui, une bonne fois pour toute.

- Nous allons remanier le Gotham City PD, monsieur Blake. Je prends en compte votre souhait de cultiver le secret et d'apparaître en tant que civil à Gotham, cela ne m'intéresse pas, c'est ce que vous allez faire à votre poste qui m'intéresse. Ce que je veux de vous, c'est une réponse à la hauteur de ce qui menace Gotham. Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ? Ces terroristes nous secouent, ils massacrent, ils volent, ils pillent, ils font passer des messages de partout. Nous aussi, nous allons leur envoyer des missives, et signée. Je veux un GCPD adapté à la crise, je veux que la Police ait autorité dans cette ville et que personne ne la lui dispute. Nous allons redorer l'ensemble, monsieur Blake, alors commencez à bien le porter

C'est pourquoi je vais aussi répondre favorablement à vos demandes concernant notre équipement. Cela faisait parti de mon programme. Le budget de la ville, je m'en occupe, mais il y aura toujours de la place pour nous moderniser, nous adapter aux changements et surpasser les criminels afin de les empêcher de se relever. Le GCPD sera remanié physiquement, institutionellement, et matériellement.

Ces dominations de quartiers notamment deviennent grave. Nous manquons de temps, il faut répondre vite. Monsieur Blake, ou plutôt Commissaire Blake, êtes vous prêts à vous attacher à votre tâche et promettez vous, maintenant et solenellement, de défendre Gotham, la Maire et les valeurs de notre pays, avec les risques que cela implique ?.

Trop sérieuse cette nana, beaucoup trop sérieuse. Maximilien n'était jamais contre un bon verre d'alcool de marque au moins, ça faisait de lui un homme de goût. Face au refus de sa patronne, l'Artiste poussa les bouteilles sur le côté du bureau tout en gardant son verre à la main. Il n'allait tout de même pas se priver d'un si délicieux breuvage parce qu'une idéaliste toute fraîche arrivée faisait la mijaurée. Il n'y a rien à fêter, peut-être votre nomination à la tête de la mairie ? Peut-être la nomination d'Andrew au poste de commissaire ? Peut-être la capture du Joker ? Non mais c'était quoi ce raisonnement à la noix, y'a toujours quelque chose à fêter dans cette ville ! Enfin bref, il y avait pour le moment plus important à faire que de juger cette femme car elle ne voulait pas se siphonner un doux verre de liqueur.

"Qu'on soit d'accord mademoiselle Head" fit l'Artiste d'un ton à la fois sérieux et cynique. "Je protège déjà Gotham, la Mairie et les valeurs de notre pays en tant que justicier d'Etat. J'ai juré devant votre prédécesseur de faire mon possible pour garder cette ville sous le contrôle des autorités locales. Mon corps est rempli de cicatrices qui prouvent ma "loyauté" envers votre autorité, peut-être que si vous en doutez encore, je peux me permettre de vous les montrez madame la maire ? Mais je pense que vous avez autre chose à faire que d'admirer un corps blessé, je me trompe ? Et ne vous souciez pas des valeurs de notre pays, il y a eu assez de morts là où l'on m'a envoyé dans le monde pour laisser croire que mon patriotisme envers le pays est à son paroxysme."

Andrew finit son verre d'une gorgée sèche et nette, c'était la meilleure ça ! On lui faisait de nouveau répéter le même discours que la fois dernière, tout ça parce que maintenant il allait devoir diriger le service de sécurité le moins efficace de la ville ! Les choses allaient vite changer là-bas, il était temps de remuer le cul de cette bande de gros tas incapables. Leurs résultats étaient médiocres, leur détermination aussi résistante qu'un mur de frigolite et leur loyauté aussi bonne que celle d'un chien, on va bouffer au plus offrant. Les choses allaient vraiment changer cette fois-ci ! Finie la politique de Gordon où tout se basait sur ce Batman, il était temps de montrer à cette flicaille insouciante qu'elle était le seul et vrai pouvoir de la ville ! Dorénavant, les journées passées à glandouiller dans sa voiture de fonction ou à remplir des papiers au poste seraient changées par des patrouilles intensives dans les quartiers chauds et les opérations de démantèlement des familles mafieuses de la ville.

Cependant la maire semblait préoccupée par la possession de certains quartiers par les gangs criminels de la ville. Une réalité qu'il fallait prendre en compte, le nombre de quartiers de la ville encore sous le contrôle de la mairie était médiocre. Tout le monde savait que Little Italy appartenait aux Italiens par exemple et tout le monde s'en foutait parce qu'au final, ça paraissait normal pour eux. De plus, la récente guerre criminelle à Amusement Mile avait remué la population, le territoire tout entier avait été pris par les pires criminels de la ville. Qui aurait cru un jour voir une alliance de la sorte sortir des cendres de Gotham ? Il fallait se préparer à revoir cette armée resurgir un jour, et ce jour-là la police serait prête à l'affronter et à la repousser.

"Je m'accorde à penser qu'aucun territoire de la ville ne devrait appartenir à cette bande de singes comme les Maroni ou les Falcone. Il est temps de reprendre ce qui nous appartient de droit Madame la maire, et je compte bien faire en sorte que le GCPD soit prêt pour cette guerre à venir. Car oui, ce sera une guerre et des gens mourront, des gens biens, des gens qui étaient remplis d'espoir pour leur ville. Mais au final, au-dessus des débris fumants de cette bataille, le drapeau de la mairie sera planté fièrement et nous pourrons enfin clamer haut et fort que nous sommes le véritable pouvoir de la ville.

Grâce à votre support financier et l'augmentation de la qualité du matériel disponible, nous pourrons facilement rivaliser avec les meilleurs trafiquants d'armes dont ils disposent. Nous possédons une meilleure organisation, une meilleure coordination et surtout maintenant, un meilleur leader à la tête du corps de police. Car voyez-vous, je suis un militaire ayant longtemps servi dans les jungles et de par ce fait, je m'adapte extrêmement bien à la jungle criminelle qu'est Gotham City sans me vanter. Cependant, une fois que la jungle sera redevenue une ville calme et correcte, alors là je donnerai ma place à un remplisseur de papier hors-pair.

Malgré ma façon rustre de vous avoir fait comprendre ma loyauté tantôt, je me dois sur mon honneur de sergent de faire le discours officiel en face de vous, comme il m'a toujours été appris de le faire. Je tiens donc à déclarer solennellement et sur mon honneur de défendre Gotham City, de défendre la mairie et les valeurs de notre pays ainsi que de livrer la criminalité grandissante de notre ville face à la justice. Il est temps de donner la vraie paix que mérite les citoyens de notre ville Mademoiselle Head, il est temps de leur redonner espoir."

Andrew s'empara d'un stylo, prêt à signer le papier officiel de prise de fonction. Dorénavant il ne serait plus connu sous le nom de l'Artiste ou du moins très peu mais bel et bien sous le nom de "Commissaire Andrew Blake". Un titre nouveau, une vie nouvelle et avec tout cela, un blason à redorer.