Mes yeux sont fermés. Ma tête penche vers le sol. Mon corps est immobilisé, vaincu. Comme moi.
Le S.W.A.T. s'approche, plus spécialement trois hommes dont la démarche et l'assurance démontrent leur professionnalisme et leur habitude ; des vétérans. Ils sont sur leurs gardes, craignant un mauvais coup... ils ont raison. Mon crâne se relève soudainement, mes yeux blanchâtres se fixent sur leurs trois visages masqués et un sourire ironique apparaît sur mon visage. Mon décompte mental est terminé. Mes deux cylindres explosent à quelques centimètres de nous, créant immédiatement une réaction en chaîne qui fait craqueler et tomber subitement la glu. Je suis libre.

Devant les hommes du S.W.A.T., je me relève entièrement, laissant ma cape retomber sur tout mon corps, pour l'enfermer dans cette posture théâtrale que j'affectionne tant. A nos pieds, la glu n'est plus que des gravats solides, sous les regards ébahis de mes ennemis.
Lucius ne construit aucune arme sans un dispositif contraire, capable de moduler ou d'annuler son effet. Cet élément est extrêmement efficace, mais je savais que le S.W.A.T. pouvait l'utiliser contre moi ; j'ai ramené deux cylindres comprenant la solution chimique anéantissant l'effet de la glu en quelques secondes, quelque chose que Fox n'a bien sûr pas fourni aux clients des Entreprises Wayne.

L'effet est saisissant, je n'en doute pas.
Debout, face aux trois hommes du S.W.A.T., je laisse volontairement passer quelques secondes pour que la peur attaque leurs coeurs et les empêche de bouger. Alors que le silence se fait dans la ruelle, que leurs supérieurs et collègues demeurent immobiles, mes mains cachées sous ma cape cherchent et trouvent dans ma ceinture deux petites boules, que je lâche immédiatement au sol. La fumée âpre et intense apparaît lentement à nos pieds, tandis que mon poing droit se lève et s'arrête sur une matraque placée juste devant moi.

Pendant de longues secondes, ma main reste posée sur la matraque, électrique. Mon gant absorbe l'énergie et le danger, mais ils ne le savent pas ; je ne ressens rien, mais ils ne le savent pas.
Ils sont persuadés que je ne suis qu'un homme, ils sont persuadés de pouvoir me vaincre car je suis comme eux. Je dois leur prouver le contraire. Je dois instiller la peur en eux. Je dois faire renaître le mythe.

Alors que la fumée nous entoure définitivement, coupant les trois agents et moi-même du reste du groupe. Je profite de leur surprise pour attirer celui juste devant en tirant sur sa matraque, mon poing gauche s'écrasant sur son nez. J'enchaîne avec un coup de genou dans le ventre, avant de laisser sa matraque tomber sur sa nuque.
Je relève les yeux vers ses collègues, prêts à se défendre, surarmés ; je souris.

Deux longues minutes suivent, où leurs collègues essayent d'approcher dans la fumée, terrifiés, prudents. Des bruits sourds arrivent à leurs oreilles, avant qu'un silence intense s'installe.
Et, quelques secondes après, trois matraques roulent sur le sol vers eux. Le message est simple, évident, mais efficace. Venez, venez me chercher, sont les mots qui viennent à mon esprit alors que ma vision nocturne s'active et me permet de tous les découvrir, alors qu'ils sont encore aveuglés et perdus.

Ils pensaient avoir gagnés.
Ils pensaient m'avoir coincés.
Ils pensaient m'avoir définitivement soumis.

Ils vont avoir des problèmes.

(HJ/ Je tente une petite expérience de post à la première personne, je vais voir ce que ça donne ! /HJ)