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L'instant présent

"Elle parle?"

Une surprise de taille pour le Samouraï qui observait d'un œil avisé mais discret, toute la scène entre Kitrina et Mary. On aurait presque pu  imaginer une discussion entre une mère et son enfant qui se prenaient la tête pour des broutilles mais qui, quand on reconsidérait la question, agissaient comme une véritable famille...qui aurait pu mal finir suite à la décision hâtive et très franchement irréfléchie de la jeune femme qui semblait avoir pensé que jouer les héroïnes de film d'action était la meilleure solution.

Tout en soupirant, il repensait à la raison de sa venue dans la salle....et l'odeur bien présente du bois brûlé dans le brasero lui rappelait à présent pourquoi il était venu rejoindre la jeune cambrioleuse. A cela se rajouta un soupir d'exaspération de la part du japonais, à peine perceptible pour la fille de Carmine, qui allait très vite vivre un très mauvais moment.

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Quelques minutes avant

Vomir ses tripes était une expression souvent galvaudée, voire, exagérée en fonction des situations durant lesquelles elle était employée. Inutile de revenir sur les nombreux exemples où son emploi était de mise tant la scène qui se déroulait en face de l'Empereur illustrait plutôt bien les propos tout comme elle semblait l'inquiéter. Lorsque la jeune femme s'était abreuvé de Matthew Grimes, elle n'avait pas eu une telle réaction et pourtant, tous connaissaient la malfaisance de Grimes et sa bande de tordus. Pourtant, la jeune femme avait encaissé le coup, se relevant assez vite. Ici aussi, ce fût le cas mais les effets secondaires furent, quant à eux, assez gênants pour elle.

Le seul point rassurant étant toutefois que la déesse aux cheveux blancs restait disposée à parler et à analyser les conséquences de son acte. C'était assez pour que l'inquiétude de l'Empereur remonte d'un cran et il tentait de le cacher, son inquiétude n'étant rien face à ce que ressentait Terra.......et ce que Cristina était à présent en train de vivre.

"La malfaisance humaine est laide, Terra et sans excuses car souvent naissant et agissant sans véritable raison à part celle d'exister pour tourmenter. Elle n'en est pas moins sournoise, lâche et préméditée, capable de frapper par les mots, les actes et le sang........."

Un temps de silence traversa les deux êtres, nécessitant pour l'un de cacher une voix tremblante et trahissant ses angoisses qu'il se devait de réfréner. En tant que leader, il se devait de ne laisser aucune de ses émotions déborder de sa personne et en temps normal, il parvenait sans le moindre mal à rester maitre de ses émotions.
Mais ce n'était pas des temps normaux: Plusieurs soldats morts, son fief assiégé, la mort de Senzo, la réaction de Terra après avoir absorbé cet...."être" qu'il se refusait d'appeler un homme et surtout, les hurlements d'Akasha en comprenant qu'elle venait de perdre une partie de sa vie. A cet instant, Hanzo n'avait qu'une seule envie: Courir en dehors du village et la rattraper avant qu'un autre malheur ne vienne les frapper.

"Prenez quelques minutes pour vous. Je reviendrai vous voir une fois que j'aurais réglé quelques formalités."

Pas besoin de plus de mots de la part du dirigeant de la Lignée qui adressa un ordre silencieux à la jeune amazone et qui était simple: Veille sur elle. Bien sûr, la jeune femme à la chevelure dorée ne se sentait pas vraiment rassurée en la compagnie de cette nouvelle arrivante aux particularités incroyables mais avait-elle le choix? Laisser Terra seule devant l'entrée de la Pagode était un manque flagrant de politesse mais Hanzo ne pouvait se permettre de telles manières alors que la situation se montrait critique.

Shiro, quant à lui, semblait tant perdu qu'il ne daigna même pas remarquer la présence de l'Empereur, ni le fait qu'il passa à coté de lui sans rien lui dire, comme si il semblait encore en état de choc. Entre sa blessure et la scène de tout à l'heure, cela pouvait se comprendre. En son for intérieur, le japonais décida de ne pas lui en tenir rigueur. Après tout, la dernière heure avait été éprouvante pour tout le monde, y' compris lui même. Mais il n'en oubliait pas pour autant ce pour quoi il était venu. Pour le moment, il valait mieux le laisser prendre un peu l'air tout comme il se devait de reprendre ses esprits comme en témoignait le teint encore blême ainsi que son expression de surprise absolu lorsque Terra refit le plein. Il est vrai que le jeune homme venait d'y assister pour la première fois et sa réaction n'en était que plus compréhensible. Bien qu'il tentait de dissimuler ses peurs vis à vis de Terra, son regard à la fois tremblant et fuyant témoignait de ce qu'il ressentait vis à vis de cette dernière. Hanzo comptait bien sur le repas de ce soir et le "conseil" qu'il souhaitait présider pour remettre les choses dans leur contexte.

D'ailleurs, ce pauvre jeune homme fût à son tour victime de nausées et le peu qu'il avait avalé avec le grand départ jonchait à présent l'herbe présente devant la Pagode.

"Shiro, une fois que tu te sentiras mieux, je compte sur toi pour ne rien laisser, s'il te plait. Ensuite, tu prendras le temps de te reposer.", sous entendant qu'il espérait que cela serait nettoyé une fois que son état serait un peu plus stable. Aucune colère, aucune exaspération mais surtout une légère inquiétude dans sa voix vis à vis de sa recrue qui allait devoir encore encaisser un temps.

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L'instant présent

Une fois la surprise passée, le Samourai décida de la marche à suivre pour la suite des événements. En temps normal,il aurait pris le temps de comprendre comment, une enfant prostrée dans le mutisme le plus absolu, avait décidé, du jour au lendemain de parler comme si cela était normal.

"Tu saignes encore........." furent les seuls mots qu'il adressa à la jeune femme, alors qu'il se dirigeait vers un brasero dans lequel se trouvait un tisonnier chauffé au rouge. Cela tombait bien car aujourd'hui, Kitrina allait se voir inculquer une leçon qu'elle n'allait pas oublier et surtout, il fallait cautériser cette blessure. Cela n'était bien entendu, pas au gout de l'enfant qui s'interposa sans pouvoir faire quoi que ce soit, tentant de retenir les mouvements du dirigeant de la Lignée qui s'avançait fatalement vers l'italienne.
Pendant ce temps, Mademoiselle Warden, semblant comprendre que l'Empereur se devait de rester seul avec la jeune italienne, fit sortir tout le monde, ramenant la troupe très rapidement au rez de chaussée.

"Mary, je sais que cela ne te semblera pas évident, mais je fais cela pour l'aider. Un jour, tu comprendras."

Certes, ce n'était qu'une éraflure mais il fallait désinfecter cela le plus rapidement possible et sans lui laisser le temps de discuter ou de se défendre. Ce fût d'abord l'intégralité de la bouteille d'alcool, ou du moins, son fond qui fût versé sans aucune délicatesse sur sa blessure, extirpant un premier début de hurlement à la jeune Falcone, ce qui n'était bien sûr, que le début de son calvaire. Vint ensuite le moment où le tisonnier fût posé sur la blessure de Kitrina et là......ce fût une apothéose de douleur pour elle, la forçant à se cramponner à ce qu'elle pouvait, quand ce n'était pas Mary qui se raccrochait à elle non sans avoir envoyé son regard le plus noir au Samourai l'instant d'avant.

"Accroche-toi,  il faut cautériser !"

Quinze secondes, c'était le temps nécessaire pour empêcher une infection et créer une croûte assez épaisse pour empêcher le sang de couler abondamment...tout comme pour lui inculquer les notions d’obéissance. Kitrina hurlait, jurait comme une charretière en se débattant sur sa chaise, toujours aussi puissamment maintenu par le Samourai qui n'avait besoin que d'une seule main pour cela, démontrant aussi à cet instant une puissance physique toujours aussi impressionnante. L'odeur de la chair brulée était insupportable mais restait nécessaire afin d’empêcher une possible gangrène car il n'était pas impossible que les balles aient été inhibés de produits ou d'une quelque autre matière emplie de bactéries. C'était une méthode courante durant les guerres afin de tuer l'adversaire si il survivait au tir, principalement lors des conflits en Irak ou au Kosovo et il était rare qu'un soldat victime d'un tir empoisonné survive plus de 5 jours sans un traitement de choc. Peut-être que cela n'était pas le cas actuellement mais l'Empereur n'allait courir aucun risque car trop de gens avaient perdus la vie pour que d'autres puissent atterrir ici.

Kitrina en ressortit épuisée comme le démontrait la suite, tandis que Mary se tenait à ses cotés. Soufflant et haletant, elle tentait de se remettre de la séance qu'elle venait de subir, entre guérison et torture, tandis que calmement, Hanzo posa à nouveau le tisonnier dans le brasero, non sans lui accorder un dernier regard.

"Cela devrait éviter l'infection.....et aussi te rappeler où est ta place, Kitrina. Et ne compte pas sur Terra pour qu'elle fasse usage de sa magie car je ne l'autoriserai pas."

Et c'était vrai. Kitrina avait appris une leçon importante aujourd'hui dont elle allait devoir tirer de nombreux enseignements.

"Prends le temps de te remettre. Ensuite, tu seras de corvée de cuisine ce soir. Inutile de discuter et considère que tu t'en sors plutôt bien."

Cela fût ses derniers mots, prenant congé de la jeune italienne et la laissant à sa réflexion sur l'inutilité et la stupidité de son action inconsidérée. Quant au Samouraï, ses pas lui firent à nouveau descendre les escaliers de sa demeure pour le ramener progressivement vers l'entrée, puis sur le seuil de celle-ci, le ramenant vers une déesse qui semblait se montrer bien plus portante, puisque passant un peu de temps avec les chiens loups qui avaient survécu à l'attaque.

"Je sais.......que le moment est mal choisi, mais je vais devoir partir à la recherche de Cristina. Dans l'état où elle se trouve, nous ne pouvons la laisser seule."

Maya restait interdite devant les explications de la déesse qu'elle aurait traitée de menteuse dans d'autres circonstances. Son discours, son histoire.......tout semblait sortir d'un vulgaire film de fantasy pour adolescents en mal d'aventures et pourtant, sa voix ne trahissait pas celle-ci, ne laissant aucune once de mensonge d'en échapper. Rien de plus logique car tout était vrai.

"Je vois........"

Que répondre de plus à tout cela? Maya avait déjà été confronté à des choses étranges dans sa vie, jusqu'à passer des créatures abjectes au fil de sa lame mais jamais elle n'aurait cru devoir s'enfoncer aussi loin dans le monde de l'ésotérisme quand elle pensait avoir tout vu avec L'Empereur et Kusanagi.
Devant Maya, les chiens loups ouvraient la marche, les menant sur le chemin forestier contournant les installations militaires semblant être abandonnées depuis bien longtemps. Au loin résonnait le bruit de la cascade de Sheena Island, se dessinant difficilement à travers la foret et pourtant, semblant surplomber la cime des arbres. Il n'était pas rare que l'Amazone vienne parfois profiter de ses bienfaits comme le voulait la tradition pour chaque habitant.

"Si vous avez su gagner la confiance de l'Empereur, alors il va de soi que vous méritez la mienne. J'ai toutefois été très surprise par vos capacités.......que je n'ai vu qu'une seule fois........mais la propriétaire était loin d'être humaine.....et ne se nourrissait pas seulement du flux vitale comme vous le faites."

Maya laissait sous-entendre qu'il existait donc des créatures dans ce monde, des abominations capables des pires atrocités envers l'espèce humaine. Toutefois, ce sujet ne pouvait être abordée ici.

"Quant à moi, je suis l'une des deux dernières descendantes des amazones Kekchi, un clan principalement matriarcal. L'Empereur avait entendu parler de nous et s'était mis en tête de nous trouver."

La jeune femme cessa la marche, se tournant alors vers son Sensei ainsi que son invité, fixant tour à tout ces derniers comme jaugeant au passage la jeune déesse avant de poser son regard empli d'assurance sur le samourai.

"Il cherchait une combattante efficace, une tueuse de démons. Mais c'est une récompense qui se mérite. Nous avons combattu pendant plus d'une heure...et la suite vous semblera facile à deviner."

Maya ne semblant pas désirer en dire plus, celle-ci reprit la marche, comme souhaitant laisser la parole à son leader. Dans ses paroles, aucune agressivité ne pouvait être discerner et à vrai dire, elle ne nourrissait pas de griefs particulier à l'égard de Terra. Elle ne la connaissait pas encore et c'était assez simple au final. Aussi Hanzo reprit-il la parole comme pour compléter son récit.

"Maya est une grande combattante, l'une des meilleures que j'ai pu rencontrer et ses talents face aux démons pourraient un jour se montrer à nouveau utiles. Néanmoins, elle reste efficace contre des humains comme vous avez pu le voir par vous-même. Je dois admettre toutefois et avec une certaine fierté, qu'elle s'est montrée capable de me tenir grandement tête lors de notre rencontre. Aussi est ce pour cela que je lui ai demandé de nous rejoindre."
"Et j'ai accepté. Il m'avait vaincue. Je devais donc lui obéir."
"Disons que je ne voyais pas les choses tout à fait de cette manière."
"C'est après cela que je suis devenue la gardienne de cette île........"

Une phrase prononcée avec une certaine amertume, comme dissimulant un passé dont elle ne souhaitait pas faire étalage, jugeant une fois de plus que ni l'endroit ni le moment ne s'y prêtaient. Peut-être la jeune déesse aux cheveux blancs l'avait remarqué ou peut-être n'avait elle pas prêté attention à cela. Mais il était clair que l'amazone cachait bien des secrets qu'elle ne souhaitait pas partager avec la première venue, même si elle semblait proche du leader de la Lignée.

La marche avait mené le petit groupe à contourner la cascade, dont le bruit assourdissant résonnait tout autour d'eux, comme les baignant au sein même d'une puissance invisible, se nimbant tout autour de ces derniers comme pour affirmer la présence d'une puissance impalpable mais bien réelle. Le bruit parvenait même à couvrir le chant des oiseaux qui se montraient pourtant bien bavard depuis que le trio s'était mis en route pour retrouver la fille adoptive de l'Empereur.

"Nous ne devrions plus tarder."
"Je ne savais pas que..........certains de tes hommes vivaient en dehors du village."
"Gabriel était le seul à vrai dire. Elle..........lui manquait."

Cette fois ci, ce fût l'Empereur qui cessa la marche, observant la tueuse de démons, sans le moindre jugement mais ayant une seule question à la bouche.

"Ca n'a pas été la seule attaque, n'est ce pas?"

Maya venait à son tour de se tourner vers son leader, observant celui-ci droit dans les yeux. En général, la jeune femme détestait devoir rendre des comptes en public et cela incluait le fait que l'Empereur pouvait être accompagné, mais une fois de plus, il était hors de question de faire dans la demi-mesure.

"Oui.............Il y'en a eu trois, en très peu de temps. La dernière.........a couté la vie de Gabriel, lorsqu'il a tenté de rabattre les hommes de Endron vers sa demeure. Son idée était de leur faire croire que sa demeure abritait des survivants et un groupe armé important. C'est là que l'homme, dont vous vous êtes nourrie, si je puis dire cela ainsi, Terra........est apparu."

La suite se devinait sans le moindre mal et le silence régna sur le groupe, à peine perturbé par le chant des oiseaux autour d'eux, comme semblant eux-même juger et discuter de la relation de cause à effet de la présence de ces humains au sein de leur territoire. Mais c'est une expression lourde de reproches qui se dessina sur le visage de l'amazone et ce qui était arrivé l'affectait profondément.

"........................je n'ai pas pu le sauver. Et pire encore, j'ai été obligé de le laisser là."

Un nouveau silence s'installa entre les deux êtres. Aucune expression de colère, ni de haine sur le visage de l'Empereur. Seulement du soulagement teinté de tristesse. Tout deux étaient des êtres forts mentalement, ayant manqués plus d'une fois de se faire briser par les chaines du destin mais à leur manière, chacun à su s'accrocher et remonter la pente. Malheureusement, ce qui était arrivé cette nuit, peu de temps avant l'arrivée de l'Empereur, allait marquer à jamais et au fer rouge la destinée de la Lignée et de ses membres, au même titre que la jeune déesse qui s'érigeait pour le moment en témoin silencieuse.

"Tu as fait ce que tu pouvais, Maya. Tu as choisi entre une vie et plusieurs bien que cela reste un choix bien plus difficile qu'on ne peut le penser."

Le Samourai avait fait quelques pas en direction de la guerrière, posant délicatement sa main sur l'épaule de celle-ci, qui affichait une mine abattue, dévorée de reproches à son propre égard. Maya savait, en son for intérieur, qu'elle avait échoué à protéger bon nombre de vies dont la plupart avaient été tués pour rien, avec la plus grande des gratuités. Les actes de l'homme que Terra avait tué en témoignaient.

"La vengeance ne remplacera jamais la perte d'un ami, mais elle ne doit pas être pour autant immédiate ni refusée. Une vengeance impulsive est la pire des conseillères. Elle se doit d'être une justice sauvage, sans pitié à l'égard de ceux qui ne vivent que pour voler des vies mais elle ne doit jamais guider ta main sous l'impulsivité car elle pourrait te mener à ta perte."
"Je refuse de laisser le temps éteindre ma vengeance, Sensei."
"Je sais...."
"ILS ONT TUES MES COMPAGNONS!" hurla-elle alors, laissant toute sa douleur se déverser au sein du domaine de Gaia, faisant à présent taire le long babillage des nombreux habitants de l'île
"Ai-je dit que tu devais laisser ta vengeance s'éteindre? Pour pouvoir te venger, tu dois avant tout être capable de souffrir afin de faire tienne cette douleur....et être capable de la déverser sur tes ennemis. Hier, tu as perdu un ami.....et j'ai perdu un futur gendre que je pensais en sécurité ici afin d'épargner la douleur à ma fille. Nous avons eu tout deux tort....mais tu as ma promesse que nous aurons notre vengeance, toi, moi et Cristina.

Tous avaient souffert de cette attaque, jusqu'à l'Empereur lui-même qui avait laissé échapper un détail ayant son importance et démontrant qu'il savait que sa fille avait donc quelqu'un dans sa vie. Effectivement, il était aisé de deviner pourquoi il avait agit d'une telle manière quand on apprenait à connaitre un peu plus l'enfer qu'était Gotham City. La Lignée comprenait un bien grand nombre de combattants de tout âge et de toute nationalité et nombreux sont ceux qui prêtèrent allégeance au Akuma, faisant progressivement gonfler ses rangs de jours en jours, laissant une armée se dessiner et se mettre en place tout autour du globe. On estimait à ce jour que l'Empereur possédait un peu plus de 340 000 soldats un peu partout, ce qui était un chiffre à ne pas prendre à la légère, organisés en plusieurs cellules actives ou dormantes.
Gabriel avait longtemps servi à Gotham, ayant été témoin de bien des événements: Le No Man's Land, l’avènement de la Biosyn Corp, Arkham City, la chute de Quincy Sharp et tant d'autres, ayant mis sa vie en danger plus d'une fois pour servir une cause en laquelle il croyait........et conquérir ce que personne n'avait su obtenir: Le cœur de la tueuse de la plus impitoyable de la Lignée, dont il s'était épris, ce qui était loin d'être réciproque au début et il fallu du temps pour les liens se tissent naturellement.

Ayant compris l'importance que ce simple soldat et ancien policier de Gotham représentait pour Akasha, l'Empereur avait pris soin d'envoyer ce dernier en direction de Sheena Island ce qui provoqua l'ire de la jeune femme qui lui avait longtemps reproché une décision qu'il ne chercha jamais à justifier, espérant qu'elle comprendrait petit à petit ce qui avait motivé son choix.

Un choix qui avait été finalement fatal au jeune homme et pour cela, Hanzo s'en voulait tout autant que Maya.

"....................nous avons tous commis une faute.....et nous devons faire à présent en sorte que tes hommes ne soient pas morts pour rien."

L'Empereur avait été le premier à observer en silence la scène. Maya et Terra en firent rapidement de même, sans intervenir ou tenter quoi que ce soit. Tout ce qui était perçu au sein de ce territoire n'étaient autre que les hurlements déchirants de la pauvre femme qui tenait ce qui comptait le plus dans ses bras, refusant même de le lâcher.

La scène dura cinq longues minutes où le trio se contenta de rester dans l'allée, non loin du puits et de la grange, celle-ci étant positionnée en face du pommier où on pouvait deviner l'ancienne localisation de Gabriel, qui avait été décroché par la jeune italienne, incapable de laisser sortir autre chose que des cris emplis d'une détresse absolue. Incapable de se calmer, son coeur avait explosé, laissant ce qui lui restait encore d'humain s'échapper par cette gigantesque faille que ce tueur avait créée. Intérieurement, Akuma maudissait cet homme, le haïssait de toute son âme, serrant davantage son poing en réentendant ses paroles emplis de défi et de moquerie.
Qu'ils soit mille fois maudit pour ce qu'il a fait !! Qu'il brûle à jamais et que le Roi Enma lui offre le pire des châtiments pour avoir détruit le chemin de rédemption sur lequel s'était engagée la jeune femme. A cet instant, il aurait voulu que Terra ne le tue pas, qu'elle le lui laisse afin qu'il puisse lui donner un véritable avant-gout de l'Enfer, lui infliger une douleur infernale en déversant toute sa haine à travers ses mains jusqu'à sa gorge.

Il ne connaissait pas cet homme, ni son nom mais son antagonisme envers lui était absolu !!
Bien qu'elle tentait de le cacher, Maya en était également profondément affectée. Elle avait tenté de dissimuler un début de larmes au vue de la scène et cela n'avait pas échappé au Samourai. Chaque perte dans la Lignée était un drame difficilement surmontable car bien qu'il ne le montrait pas, ses soldats comptaient pour lui, faisant de ce dernier l'anti-thèse de Ra's Al Ghul car là où ses hommes mourraient pour lui par peur, ceux d'Akuma, eux, mourraient par loyauté et respect envers leur sensei.

Deux démons....et deux méthodes différentes.

"..................."

Ayant fait signe aux jeunes femmes de ne pas avancer tout de suite, le japonais fit quelques pas en direction d'Akasha, qui ne semblait même pas avoir remarqué sa présence, alors qu'il s'abaissa doucement, posant doucement sa main sur son épaule, chose qu'il n'aurait jamais fait en général car il n'était pas de notoriété que l'Empereur fasse montre d'une telle proximité avec ses lieutenants et ce, même avec sa fille adoptive, mais la situation exigeait qu'à la manière d'un père, il soit là pour elle.

Ses hurlements n'en redoublèrent que plus encore mais vint alors ce qu'il redoutait, soit le stade suivant: Une crise incontrôlable, lui faisant lâcher par inadvertance le corps de l'ancien policier auquel elle tenta une fois de plus de se raccrocher, se débattant petit à petit alors qu'Hanzo essayait de la ramener à lui.

"..............."

Les mots auraient étés inutiles à cet instant et il le savait tant elle se montrait incapable d'entendre, enfermé dans une bulle de souffrance imperméable dans laquelle il tentait de s'introduire afin de la ramener à ses cotés. Et pourtant, il continuait, essayant plus fortement encore de la sortir de sa crise. Les mots et injures qu'elle lui envoya étaient foudroyants,aussi tranchants qu'une lame, le maudissant à son tour, l'accusant en personne de ce qui était arrivé, démontrant qu'elle avait totalement décroché, jusqu'à se débattre avec la fureur d'une possédée. Hanzo ne lâcha pas prise pour autant car il savait qu'il pouvait se passer tout et n'importe quoi, même le pire si il relâchait son emprise sur sa fille.

Elle continuait de le maudire, le frappant à présent de toute ses forces, abattant sa colère sur la plupart des zones sensibles du chef de la Lignée qui encaissait sans broncher. Bien sûr que cela était sa faute et il le savait, se maudissant à son tour intérieurement pour ce qui était arrivé. Mais comment pouvait-il savoir? Comment aurait-il pu se douter que même sur Sheena Island, Gabriel Nichols serait en danger? L'Empereur avait tout fait pour le protéger, peu importe si cela l'obligeait à l'éloigner de Gotham City définitivement, car il savait qu'il devait prendre cette décision afin d'assurer un meilleur avenir à Cristina.

Aujourd'hui, que restait il? Un amour perdu à jamais, une jeune femme déchirée à jamais par le chagrin....et un père ayant échoué dans sa tâche. Il ne restait plus qu'un homme qui serrait à présent sa fille dans ses bras alors qu'elle se blottissait contre lui, incapable de la lâcher.

"......................je suis tellement désolé.................je te demande pardon."

On dit que les démons sont incapables de pleurer, qu'il est impossible à ce jour qu'une créature de l'Enfer puisse verser ne serait-ci qu'une larme durant son incarnation sur Terre. Peut-être qu'au final, les démons pouvaient eux aussi pleurer, à leur manière, peut-être une fois ou deux durant leur passage dans ce monde.
C'était à présent le cas pour le japonais qui, malgré son silence, laissait des larmes s'écouler le long de son visage.

Intérieurement, il se jurait qu'il allait faire payer à Endron cet acte, quitte à ce qu'il laisse sa propre vie. Ce n'était pas seulement une promesse qu'il se faisait, non. C'était un serment qu'il allait respecter et qui aurait lieu car jusqu'à ce qu'il en finisse avec ces ordures, il ne s'autoriserait pas à quitter cette île.

".................ta faute.............."
"Je sais........"
"..........te hais.............."
".........Je sais........."

Les deux jeunes femmes, longtemps restées à l'écart, avaient maintenant rejoint le père et sa fille, s'étant agenouillé à leur coté pendant une longue minute. Le silence régnait à présent sur ce lieu que Gabriel avait construit de ses propres mains, qu'il avait protégé, crée afin d'offrir à celle qu'il aimait, un lieu où ils pourraient tout deux terminer leur vie ensemble........un lieu qui ne vivra jamais une autre scène que cette horrible tragédie.

Progressivement, Cristina semblait se calmer, perdre peu à peu de sa haine brulante pour finalement atteindre petit à petit un état proche de l'abrutissement, faisant suite à la violente catharsis dont elle fit preuve. Puis, plus rien, comme si son esprit semblait avoir quitté ce corps. Cela dura une longue minute pendant laquelle rien ne fût dit et rien ne fût autorisé à briser ce silence, à l'exception du peuple de la foret qui s'était tût à son tour, comme pour respecter le deuil de ce petit groupe qui avait tant perdu en quelques heures.

"............Maya, Terra..........veuillez, je vous en prie, la ramener au village. Je me charge de Gabriel." avait -il dit d'une voix faible et tremblante démontrant à quel point il était profondément affecté par cet événement.