Rues de Gotham City
8H43 du matin
3 jours après l'attaque du Sinner's Inn___________________________________________________
"......Nous vous rappelons les faits pour ceux qui viennent de nous rejoindre à cet instant, à savoir que ce qui semble être le corps de Killer Croc, alias Waylon Jones, a été retrouvé à différents endroits du quartier. Il semblerait une fois de plus qu'un autre criminel et un des plus dangereux ait fait ce qui pourrait être les frais d'une nouvelle attaque de la Lignée bien que rien n'ait encore été prouvé. Comme vous le savez, cela fait maintenant plus d'un an que cette étrange association de tueurs invisibles dont le chef se ferait appeler "L'Empereur" a non seulement décidé d'éradiquer le crime tout comme son leader est parvenu, six mois auparavant à tenir en échec le justicier que nous connaissons tous depuis tant d'années......"Vicky Vale tenait toujours aussi fermement son micro, le regard fixe vers la caméra alors que derrière elle s'activaient les unités du G.C.P.D. D'autres journalistes tentaient, quant à eux d'obtenir un peu plus de renseignements mais cela était souvent peine perdue quand le commissaire Gordon décidait de faire sa forte tête. Il y'a encore quelques minutes, Vicky venait d'arriver et autant dire que son petit déjeuner n'était pas resté très longtemps dans son estomac quand elle vit ce qu'il restait de celui qui se faisait appeler "Killer Croc", ou encore "Le Croque-Mitaine de Gotham". En fait, il avait possédé tant de noms que cela devenait difficile de tous les retenir. Mais ce dont elle allait se souvenir, c'était dans l'état où il se trouvait à présent, c'est à dire.....en miettes et éparpillé un peu partout dans la rue. Un bras par-ci, la tête empalée par-là et ses organes étalés sur le sol un peu partout.
"Nous vous tiendrons bien entendu au courant au cas où de nouvelles informations nous parviendraient. C'était Vicky Vale en direct pour le Gotham Globe.""Et coupez. Parfait, Vicky, c'est dans la boite."Sans dire un mot de plus, la jeune femme prit une grande respiration, se laissant aller ensuite à un profond soupir. Son regard se tournait à présent vers la scène du crime où les policiers du G.C.P.D s'activaient en compagnie du Coroner de la ville qui passait au crible la scène du crime. Si Vicky devait se sentir soulagée de voir un monstre comme Croc passer de vie à trépas, elle n'en était pas moins effrayée par la puissance que la Lignée gagnait de semaine en semaine. Il faut avouer que ces fous furieux ne lésinaient pas sur les moyens pour faire comprendre qu'ils étaient les patrons mais bon sang, faire la peau à Killer Croc, ça, fallait oser et en plus, sans y' laisser un seul homme. Plus les semaines passaient et plus la journaliste, qui avait été autrefois proche du Batman se laissait dévorer par un profond sentiment de pessimisme au fur et à mesure des évènements car si elle avait pris la Lignée pour une nouvelle annexe de tarés voulant jouer les fanfarons, autant dire qu'aujourd'hui, elle révisait totalement son jugement sur la question.
Prenant appui sur le capot de sa Buick, elle laissait son regard dériver un peu partout dans la scène. C'était juste hallucinant de voir à quel point les badauds semblaient se régaler de la scène et pire encore, de voir des camps dans la population se former progressivement en un noyau extrêmement dur. D'un coté, le parti pacifique de Luke Fox, le fils de Lucius, membre imminent de la Wayne Corp qui refusait d'accepter et de tolérer les actes innommables de la Lignée et d'un autre, on retrouvait Catherine Weaver, la remplaçante de Muir à la mairie et qui, comme celle qui l'avait précédée lors de l'avènement des filles de Gotham, qui prônait une solution définitive pour les criminels.
Tout cela sentait très mauvais car jamais la population n'avait parue aussi divisée lorsqu'il était question de la Lignée et pire encore, de Batman qui n'avait jamais su, selon une bonne frange des habitants, apposer une réponse finale à l'égard des criminels. Après tout, pas plus tard qu'il y'a deux semaines, les deux camps s'étaient affrontés dans les rues adjacentes avant que la bande de Batman, encore sur les rails heureusement, ne viennent calmer tout ce petit monde à coup de gaz anesthésiant. Une solution radicale, presque anti démocratique mais tellement préférable à un déploiement de furieux de la gachette.
"Putain, ça craint vraiment...." rajouta-elle en tira de sa poche une petite flasque contenant du café noir froid et une légère pointe de whisky.
Cette journée risquait d'être salement longue.
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Cachette du Joker
Même heureLes yeux rivés sur l'écran, le sibyllin prince du Crime écoutait chaque parole de Vicky sans faire attention à ce qu'il se passait autour de lui. Les mains fixés sur son fauteuil, c'est à peine si il entendait les quelques onomatopées d'Harley, très occupé à faire mumuse avec les hyènes.
*.......Croc........*Il n'avait jamais vraiment porté le crocodile dans son coeur mais il fallait avouer qu'il lui trouvait presque un coté artistique quand il attrapait un type pour le dévorer. Oui, un coté artistique et terriblement amusant quant il y' repensait. C'est ça qui était drôle car Croc n'avait pas toujours besoin d'avoir faim pour se payer la tête de quelqu'un.......la tête!!! OUI, LA TETE DANS SON PUTAIN D'ESTOMAC !!!! Il y'avait de quoi rire, n'est ce pas?
Et pourtant, il ne riait pas et plus encore, son visage était déformé par des traits haineux, non pas seulement à l'égard de cet acte qui tenait à la fois de la déclaration de guerre mais aussi de l'avertissement mais aussi parce qu'il ne supportait plus de voir de cette bande de ninjas masqués du dimanche faire la loi dans sa ville sans y' amener cette touche d'amusement qui rendait chaque acte criminel de cette ville unique.
La nuit précédant l'atroce meurtre de Killer Croc, le Joker s'était surpris à faire un rêve, chose qui ne lui était plus arrivé depuis fort longtemps. Il s'était surpris à observer un terrible combat entre la puissante créature écailleuse et un monumental sac à puce proche du loup qui avait remporté la bataille en lui tordant la colonne vertébrale. Quelle étrange coïncidence sachant que trois jours plus tard, voilà qu'on retrouvait ce pauvre Waylon éparpillé aux quatre coins de Gotham façon puzzle.
Pour Jack, cela avait tout du cauchemar surtout lorsqu'après en avoir fini avec Waylon, le loup s'était tourné vers lui, écumes aux lèvres, prêt à bondir sur lui pour en finir, prêt à broyer son petit et pitoyable corps en morceaux. Cela dit, rien d'inhabituel avec ces cauchemars où un monstre sortait du brouillard pour vous tailler en pièce dans un décor de film d'horreur à gros budget.
La bête devait faire couler le sang. La bête devait tuer pour que puisse commencer le festin et alors qu'il allait finir dévoré, ce fût une autre proie qui termina encore les gigantesques crocs du loup géant, une figure qu'il n'aurait jamais voulu voir là........et malgré les trois jours suivants, il pouvait encore entendre la voix de Harley hurlant de toute son âme, subissant les assauts et pressions des dents du canidé géant qui venait de la précipiter en Enfer, privant le clown de ce rôle de guide qui semblait partager avec un certain poète de la divine comédie.
Ce fût à ce moment précis que le Joker s'extirpa du lit en hurlant, en sueur, secoué comme il ne l'avait jamais été. Ce qui était sûr, ce que jamais il ne se débarrasserait de ce qu'il avait vu cette nuit là. Un grain de folie de plus, une imagination fertile et beaucoup de désir inconscient, inconsistant comme le désir d'un artiste raté qui n'arrivait jamais à percer.
Mais cela n'avait rien de drôle et pire encore, il se surprenait à trembler chaque fois qu'il repensait à ce rêve. Depuis cette nuit, il ne parvenait plus à rire et ce qui venait de se produire à la télé ne fit rien pour arranger la situation. Coupant le son de celle-ci sur el visage insupportable de cette damnée journaliste, le Joker ne laissa paraitre que le silence.....celui lourd d'anticipation, encore plus épouvantable que celui qu'on entends dans ses propres rêves, celui que Sartre n'aurait jamais imaginé, similaire à celui qui succede à un éclair à l'horizon.
Un craquement sinistre se fait entendre et le fauteuil où était assis le Prince du crime en était l'origine. S'en vient alors la colère, bien qu'habituelle chez le Joker mais étonnamment violente alors que la télécommande s'écrase au milieu de l'écran plat à 3000 dollars volés à un vulgaire bookmaker du coin. Son visage est encore plus déformé par une colère noire, pas celle qui vient du coeur mais celle qui se cache dans les moindres recoins de votre âme, celle qu'on ne peut trouver en fouillant et plongeant avec ses doigts.
*ASSEZ!!!!*se hurlait-il à sa propre encontre. *ASSEZ!* se reprochait-il alors qu'il constatait l'inéluctable car non seulement la ville leur "appartenait" mais en plus, ils osaient les traquer, les tuer les uns après les autres et les exposer comme des vulgaires trophées qu'ils avaient démembrés comme des vulgaires pièces de viandes. Ce n'était pas la ville de cette bande de bouffeurs de nems.
C'ETAIT SA VILLE!! SON TERRAIN DE JEU ET CELUI DE SON ENNEMI!!! LEUR TERRAIN, PAS CELUI DE CETTE BANDE DE NINJAS!!!
"HARLEY!!!! ON REUNIT TOUT LE MONDE!!! CETTE FOIS, JE VAIS LEUR FAIRE UNE GUERRE COMME ILS N'EN ONT JAMAIS VU!!"_________________________________________________
Scène du crime
9H08 du matinGordon tirait à nouveau sur sa cigarette. Comme on disait très souvent, les habitudes avaient la vie dure mais là, il en avait clairement besoin après ce qu'il venait de voir. Comme tout le monde, Jim ne portait pas Waylon Jones dans son coeur mais devoir s'extirper du lit après seulement une heure de sommeil pour assister à cela......non, il n'avait pas besoin de cela, pas aujourd'hui, bon sang.
A ses cotés, sa meilleure équipe s'inquiétait de le voir brûler la chandelle par les deux bouts et pour cause: Depuis l'avènement de la Lignée, le G.C.P.D était partout à la fois, tentant à la fois d'arrêter ces tarés en plus d'empêcher des meurtres qui se produisaient quand même. A vrai dire, ce bordel, c'était comme tenter de boxer des coups de vent. Les moyens déployés étaient nombreux: Caméras de sécurités, thermo-scanners, drones de surveillance, équipement des patrouilles dernier cri signé Wayne Tech......et rien n'avait fonctionné car à ce jour, personne ne savait comment la Lignée procédait pour agir à la manière de fantômes, soit en employant des méthodes proches de son allié et ami qui avait disparu depuis au moins six mois.
Autour de lui se réunissait ce qu'il considérait à la fois comme la crème de Gotham en matière de policiers mais aussi ceux en qui il plaçait le plus de confiance: Montoya, Bullock, Sawyer, Allen et Driver. Ces derniers le regardaient en silence, inquiets pour son état de santé bien qu'ils ne laissèrent aucun mot sortir de leur bouche.
Six mois sans aide, sans support, sans Batman et voilà que la ville partait à nouveau en vrille. Gordon reconnaissait que les petits jeunes qui accompagnait le protecteur de Gotham étaient efficaces, faisant bien leur travail sans jamais dépasser la ligne mais ils n'avaient pas ce petit plus qu'inspirait leur mentor quand celui-ci se joignait à la bataille. C'est sans doute cela qui manquait sachant qu'en prime, depuis la défaite du Croisé à la cape, la plupart des criminels ne le craignaient plus lui....mais "eux", les malades de la Lignée, ces furieux qui se substituaient à la loi avec une impunité totale.
Chaque jour, Gordon se demandait si il devait prendre cette ultime décision, celle qui allait probablement remettre le G.C.P.D à la fois sur la sellette mais aussi en première page des torchons gothamites qui n'attendaient que cela pour parler de "violences policières". Et de plus, les interventions de cette abrutie de Weaver n'arrangeaient rien au point que tout le monde la surnommait "L'emmerdeuse de Gotham". Un titre peu reluisant mais qui collait tant à cette personne qui tentait d'attiser les flammes là où le fils Fox souhaitait que la Lignée cesse ses interventions.
Pris entre plusieurs feux, voilà qui n'arrangeait rien à vrai dire et de plus, les journalistes allaient aussi s'en donner à cœur joie dans les prochains jours.
Sans oublier les criminels. Killer Croc était un vieux de la vieille, un phénomène de Gotham mais qui avait une certaine place parmi les freaks d'Arkham et nul doute que ces derniers allaient chercher à se venger, non pas en son nom mais au nom de tous les criminels de Gotham. Après tout, la Lignée avait déclenchée une guerre au milieu de laquelle se trouvaient les habitants qui y' prenaient doucement part ainsi que le G.C.P.D qui tentait de juguler le tout.
Il n'y eut pas un mot entre Gordon et ses troupes. Seulement quelques regards qu'ils étaient les seuls à comprendre entre eux.
Ce soir, un nouvel appel allait avoir lieu.....car c'était tout ce qui leur restait pour faire cesser cette folie.
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Quelque part dans le mondeLocalisation: InconnueLes nouvelles lui parvenaient au compte goutte depuis la défaite du Chevalier Noir. Chaque jour, assise dans ses quartiers, elle se montrait silencieuse, dévorée insidieusement par une colère malsaine à l'égard de ceux dont elle détenait les dossiers, c'est à dire bien peu. A vrai dire, il était étonnant de voir à quel point ces idiots avaient su camoufler le background de leur groupe et elle s'étonna encore plus de voir que son père était incapable d'en savoir plus sur eux, si ce n'est via cette rencontre au muséum de Gotham où ce dernier avait fait la rencontre du Shirai Ryu, détenteur d'un pouvoir qui lui avait probablement permis de terrasser l'homme qu'elle aimait...d'une manière tordue, nous en conviendrons.
L'amante du Batman regardait avec toujours plus de cruauté le dossier de l'Empereur, celui qui avait eu l'audace d'en finir d'une manière brutale avec le père de son enfant, imaginant milles tortures à lui faire subir pour cet acte. Une colère dont elle rongeait le frein depuis maintenant six longs mois durant lesquels la Tête de Démon lui avait ordonné de se tenir tranquille, mais cela était sans compter les quelques hommes qu'elle avait laissé à Gotham et qui semblaient plus enclin à lui obéir à elle plutôt qu'à lui. Ce n'était jamais inhabituel de voir Talia bénéficier de ses propres unités mais jamais au détriment des ordres de Ra's Al Ghul.
Et voilà qu'aujourd'hui, elle apprenait que la Lignée avait encore fait des siennes. Cette fois, c'était trop pour elle de savoir la ville de son aimé entre les mains de ces imbéciles. Que son père soit battu passe encore. C'était tout aussi habituel lorsque ce dernier se confrontait à Batman, revenant à chaque défaire pour tenter à la fois de le défaire mais aussi pour l'amener à revoir ses liens avec sa fille. Mais voir cette ligue d'étrangers mettre à mal à la fois son père mais aussi le Batman lui était insupportable.
Ses pas l'avaient amenée jusqu'au bureau de la Tête de démon qui suivait sur un écran et d'un oeil curieux les évènements de Gotham et pour cause: La Lignée avait réussie là ou la Ligue et Bane étaient presque parvenus à écraser la Chauve Souris. Il n'était donc pas étonnant qu'il suive d'un regard avisé leur progression à Gotham ainsi que leur ascension.
"Je croyais avoir demandé à ce que tu ne me déranges pas, Talia."Le leader de la Ligue des Ombres accorda à peine un regard à sa fille, celle-ci dévisageant son père avec insistance et n'hésitant pas à taper du poing pour faire valoir son droit à la parole.
" Vous allez m'écouter, père. Cette histoire n'a que trop duré !!"
"Et c'est sans doute toi qui va me dire ce que je dois faire? Dis moi, Talia, as tu seulement une idée de ce que représente le fait de s'opposer à la Lignée?"Et effectivement, Talia avait bien une idée à lui proposer, une proposition qui allait possiblement remettre la Ligue des Ombres dans la course pour Gotham et pourquoi pas, chasser les assassins de la Lignée pour toujours de la ville. Ainsi, peut-être parviendrait-elle à chasser ce qu'elle considérait comme de la couardise de la part de son géniteur.
Mais cela était une autre histoire dont nous allions probablement à nouveau entendre parler sous peu car la Ligue du Démon avait peut-être perdue une bataille mais il était hors de question qu'elle quitte le champ de bataille pour autant.
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A SUIVRE