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Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !

Clash of the Warriors & La Révolte

"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."

(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)


CREDITS

©PA Batty Epicode
©Les images utilisées appartiennent à leurs auteurs
©Les bannières ont été crées spécialement pour le forum Gotham City Rpg par Deimos Hellhammer
©Le contexte de ce forum est inspiré du Batverse, arrangé et rédigé par le Staff. Merci de respecter notre travail.



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 Die Fledermaus (Pv Batman)

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MessageSujet: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyDim 5 Mai - 22:14

22 heures.

Une nouvelle fois le fourgon s'arrêta dans une rue de Grammercy Row, la même depuis bientôt cinq nuits. Dans le silence le plus total, les portes claquèrent. Pour les habitants, le scénario cauchemardesque recommençait. Personne n'avait pu se plaindre à la police, dans ces rues la loi du silence règne en maître, on ne sait pas qui se cache derrière les larges manteaux noirs qui glissent le long des sièges passagers, l'on ne parvient pas à identifier qui porte un masque à gaz et une paire de lunettes d'aviateurs tout droit sorti de la Luftwaffe. La police a de toute façon abandonné tout espoir sur ces pavés détrempés par la pluie et noircis par la pollution.

Les chaussures militaires des trois silhouettes tapent en rythme sur l'asphalte d'un trottoir. La porte sécurisée qui donne sur l'immeuble 34 de la rue Wilpenton n'a pas résisté quelques jours plus tôt au pied de biche. Un seul coup sec, porté d'une main expérimentée avait déformé le métal et fait craquer la serrure. Le groupe s'engouffre, arme à la main dans le hall plongé dans l'obscurité. De l'autre côté des portes closes, ce sont des pères de familles qui retiennent leur souffle, de femmes qui restent cloîtrées dans leur chambre en serrant leurs enfants. Le groupe monte les marches, le silence qui règne suinte la peur et l'angoisse d'une rafle préméditée. La veuve Fredricks avait été emporté Lundi. Mardi le vieux Wilburry, Mercredi on déplorait l'absence des époux Trenbeach, Jeudi on pleurait la disparition de Martha et Robert Maxwell et en ce vendredi, on se demandait qui seraient les malheureux.

Wilfried qui dirigeait le groupe formé de Erwin et Ludwig s'arrêta devant un numéro, celui qui était frappé sur la couverture du dossier qu'il tenait entre ses mains. A l'intérieur de celui-ci, les copies des dossiers médicaux de chacun des membres de la petite tribue qui se protégeait de l'autre côté de la malheureuse porte. Deux adultes, trois enfants. La cible idéale pour que le docteur puisse achever ses recherches. Il fit un signe de la tête à Ludwig qui sortit son pistolet à silencieux. Un coup fit voler la serrure, suivit d'un formidable coup de pied pour s'ouvrir définitivement un passage. La mère de famille hurla désespérément. Les voisins firent ce qu'ils savaient faire de mieux: soupirer de soulagement et boucher les oreilles de leurs propres enfants.

La rafle est devenue routinière. On assomme le mari qui pose problème, on bâillonne ensuite la mère qui supplie que l'on épargne ses enfants. Les enfants ne posent généralement pas de problème, on les attache solidement et on les jette à la suite dans le fourgon. Le tout prend généralement 15 minutes de larmes et de cris étouffés. Lorsque Wilfried remet sa ceinture de sécurité, il calcule qu'ils ont mis 13 minutes, ils s'améliorent. Le véhicule démarre et reprend sa route vers la base des opérations.

En tant que responsable de la sécurité, le bras droit du Docteur Death avait choisit sur le volet les gardes d'Axis Chemical qui surveillait le complexe la nuit. Ceux du jour étaient quelconques, mal payés et surtout loin de toute l'illégalité qui sous-tendait le Todeskorps, ils laissaient la place dès 18 heure à des employés qui avaient tous vécu en tant que mercenaire à leurs heures perdues. Axis Chemical devenait dès lors une antenne du crime de cette ville. Les gardes n'examinèrent pas le contenu que conduisait Erwin, toujours équipé de son masque à gaz et observèrent un temps l'arrière du véhicule qui venait se coller au hangar. Dans le poste des gardes, un appel de Wilfried leur ordonna de couper tous les systèmes de surveillance. Sans réfléchir au pourquoi, les gardes s'exécutèrent et les caméras s'immobilisèrent. Leurs voyants s'éteignirent alors que le camion terminait de s'arrimer au quais. Kurt, resté dans l'entrepôt, ouvrit la porte arrière du véhicule et commença à tirer les quelques corps sur la surface froide du béton, ils gigotaient et geignait, comme de coutume. La femme pleurait et ses enfants tremblaient d'effroi. Ils ne verraient probablement pas l'aube.

Les trois autres Totenmeiser rejoignirent leur camarade pour l'aider à les installer dans la salle principale de l'usine de synthétisation. La pièce était toute en hauteur mais surtout disposait d'une surface centrale assez dégagée pour les besoins du docteur. De vastes colonnes de gaz s'élevaient contre les murs de béton et des enchevêtrements complexes de tuyaux colorés remplissaient le moindre espace libre entre elles. De multiples passerelles sillonnaient la salle à mi-hauteur pour permettre d'atteindre quelques cadrans et vannes capricieusement installées à cette altitude. Habituellement, toute la salle était noyée dans le bruit, mais pas ce soir, l'une des grandes phases de production était achevée et demain l'on modifierait les contenus des différentes parties de la chaîne, l'on produirait ensuite un nouveau composé. Mais l'heure n'était pas à l'étude des cadences de son entreprise, l'heure était à l'achèvement de semaines de préparatifs.

Karl avait fait installé au centre de l'immense bâtiment cinq chaises, toutes flanquées d'électrocardiographes et d'encéphalographes détournés de leur usage premier des réserves même du Gotham Hospital. Karl était installé prêt d'un chariot d'infirmier où se trouvaient tous ses ustensiles, kits de prélèvements sanguins, seringues stériles et deux enceintes reliées à un lecteur MP3 nouvelle génération. Toujours le dos tourné à l'arrivée de ses cobayes, son masque à gaz soigneusement mis sur son visage, il vérifiait qu'il ne lui manquait rien. On attacha avec force les différents membres de la famille à leur chaise. Ludwig leur installa tous les patchs des électrocardiogrammes, Kurt, quant à lui se saisit d'une tondeuse de coiffeur et entreprit de les raser.

- (Herr Doktor, Monsieur Cartridge, son épouse, ses deux fils et sa fille), rapporta Wilfried.

Il tendit ensuite les dossiers des membres de la famille au docteur qui les prit et les ouvrit. Il marcha de cette démarche que connaissaient les officiers au moment des revues militaires. Il s'arrêta devant le père de famille dont le crâne parfaitement rasé était en train d'être habillé de multiples électrodes d'encéphalographe. Il appuya ensuite sur la lecture de son MP3, surgit alors la divine mélodie des opéras de Von Weber. Dès qu'il aurait terminé sa découverte de ce brillant compositeur, il passerait à son proclamé héritier: Wagner!

- Monsieur Charles Cartridge, fit-il. Heureux de faire votre connaissance.

L'homme bâillonné tenta d'articuler des mots, qui, à la clarté de son ton laissaient présager être des insultes. Erwin poussa le chariot du docteur à ses côtés tandis qu'il relevait les manches de son patient. Derrière, Kurt entamait la tonte parfaite de la dernière jeune fille qui vit devant ses yeux larmoyants tomber ses belles couettes blondes, dorées comme le blé avant la moisson. Il était temps pour le Docteur Death de faire les prélèvements zéros de ses victimes avant de les comparer avec les résultats de la fin de la manipulation.

- (Erwin), fit-il dans son allemand le plus délicat, (va vérifier que les vannes sont prêtes et que la pression est bonne. Ludwig, lorsque j'aurais terminé mes prélèvements, noie la salle dans le gaz de la cuve 3.)

Il était important que tout se passe parfaitement. Le long manteau du docteur pendait des deux côtés de sa chaise, révélant l'étui de son berreta. Kurt venait de terminer ses quelques travaux manuels et balayait maintenant consciencieusement les restes de cheveux. La respiration de tous les membres du Todeskorp était hachée par leurs masques à gaz confectionnés tout spécialement par leur supérieur. Le gaz qu'ils testaient allait pouvoir répandre la terreur, cela parachevait indirectement les recherches pour les technologies nécessaires à la création du produit pour Bane. Il ne devait pas échouer.

Les échantillons de sang seraient bientôt terminés. Erwin venait de terminer de vérifier les pressions, de son côté, Ludwig tenait fermement une valve circulaire, Wilfried était face au Docteur, un fusil d'assaut en bandoulière. La musique emplissait le vaste espace et rebondissait à son gré entre les appareil sophistiqués du maître de la Mort. Une soirée comme les autres pour le Todeskorps...
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Bats
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyJeu 9 Mai - 15:56

(HJ/ Très beau post, merci d'avoir débuté ! /HJ)

Le bout de ses doigts est brûlé par la cigarette qui se consume. La flamme a déjà atteint le filtre depuis quelques secondes, mais ses yeux exorbités et le tremblement de ses membres indiquent un état de peur qui l'empêche de s'en rendre compte ; Andy est terrifié, et je ne vois pas comment m'adresser à lui sans empirer sa situation.

"Combien ?"

Andy lâche sa cigarette en poussant un cri de stupeur, et lève immédiatement son regard terrifié vers moi. Posté sur une échelle à incendie rouillée et branlante, je fixe cet adolescent débrouillard mais visiblement dépassé par la situation. Je connais Andy depuis quelques mois, maintenant, après l'avoir sauvé d'une rencontre difficile dans un coin de rue de Gramercy Row ; touché par la gentillesse et le courage de ce gamin, j'ai voulu le sortir de ce quartier avec sa famille grâce aux Fondations Wayne, mais il a refusé.
Apparemment, Andy préfère rester dans son environnement, y vivre, y évoluer et prouver que n'importe qui peut s'en sortir malgré la misère. Je respecte le courage, et j'apprécie d'avoir un allié ici, qui peut m'informer quand certains événements sont troublants mais pas encore assez connus pour que j'en entende parler. C'est le cas ce soir.

"Je... cinq... parents... trois gosses..."

Depuis quelques jours, de mystérieuses disparitions sont relevées par les habitants, à un rythme beaucoup trop important, même pour Gotham City. Andy m'en a déjà touché un mot hier, et je lui ai dit de me prévenir quand les événements reprendraient ; apparemment, les responsables ont encore été de sortie ce soir.

"Mêmes circonstances ?"

"Ou... oui..."

Difficilement, avec ses mains tremblantes, Andy s'empare d'une nouvelle cigarette. La flamme de son briquet est faible, et je me retiens de l'arrêter ; à quatorze ans, il ne devrait pas être autant accro à cette horreur, mais je n'ai pas vocation ici à lui faire une leçon. Et vu son état, qu'importe ce qu'il utilise, du moment que cela le calme, j'en suis heureux.

"Rentre chez toi, ferme tout. Soigne ta mère."

Je lui jette un paquet de médicaments spécialement choisis pour apaiser les douleurs de sa mère et m'empare de mon grappin. Hier, Andy m'a longuement informé des pratiques des kidnappeurs, et j'ai déjà une idée de leur destination. Il est temps de vérifier mon hypothèse.

"Tu... tu vas faire quoi ?

"Ce que je fais chaque soir."

Le mécanisme de mon grappin s'active et me tracte au-dessus de la petite cour de l'immeuble d'Andy.

"Repousser les ténèbres toujours un peu plus loin de ma ville."

***

Quelques minutes plus tard, je suis en face d'Axis Chemicals, un bâtiment et une entreprise que j'aurais dû rasés depuis des années déjà. Continuellement au centre d'horreurs et de vies détruites, ces lieux puent la corruption et le vice, et je pense que les nouveaux propriétaires continuent la voie déjà ouverte par leurs prédécesseurs. Je suis persuadé que les kidnappés sont ici, ou ont au moins été amenés ici : c'est l'endroit le plus grand, le plus troublant et le plus proche dans les environs.
Et ce ne sont pas les gardes que j'entraperçois tout autour, qui ressemblent plus à des mercenaires surarmés qu'à d'honnêtes gardiens nocturnes, qui vont me faire changer d'avis. Quelque chose n'est pas clair ici, et je dois découvrir quoi.

Malheureusement, mes gadgets ne me sont d'aucune utilité : la chaleur produite par l'usine est trop importante, et mes filtres infrarouges sont inefficaces. Je dois m'aventurer à l'aveugle dedans, mais ce n'est pas si grave. Retrouver un peu l'incertitude et l'adrénaline de mes débuts peut être agréable, me dis-je en m'élevant à nouveau dans les airs pour planer au-dessus de la zone rejoignant Axis Chemicals.

Quelques secondes plus tard, je m'écroule sur un des gardes, lui arrachant un gémissement de douleur. Quelques coups bien placés suffisent à l'empêcher définitivement de se défendre, mais je m'arrête avant de l'envoyer dans l'inconscience. Je le projette contre un mur, place mon avant-bras sous sa gorge et lui offre mon meilleur regard terrifiant. J'ai vu des hommes pleurer et libérer leurs vessies et leurs rectums sous ce regard, et j'espère avoir toujours la même efficacité.

"Que se passe-t-il ici ? Où emmenez-vous les familles ?"

Je suis persuadé d'avoir raison et de suivre la bonne piste. A lui maintenant de m'indiquer si je mérite toujours mon surnom de meilleur détective au monde, ou si je commence à rouiller.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyDim 12 Mai - 19:45

Yuri Slevska était entré au service d'Axis Chemical pour obtenir une reconduction de son permis de travail, mais cela ne l'enchantait guère. Ses collègues se moquaient de son accent russe et il sentait à chaque fois les gens lui jeter un regard accusateur lorsqu'il montrait son torse recouvert de tatouages. Autour de lui il y avait des baroudeurs de tout horizon, chacun y avait été de sa petite expérience et lui, ce qui lui avait ouvert les portes de l'entreprise, c'était la République Tchétchène. Il avait massacré des gens pour rien, mais toujours des coupables. Après ça, il trouvait l'endroit tranquille, il fallait s'assurer que personne ne vienne déranger le "Herr Doktor" comme tout le monde appelait le patron. Un nouveau camion était entré dans le plus grand secret dans l'entreprise, du genre de ceux que l'on enregistre pas. Il en savait quelque chose, il gérait le registre avant. On l'avait relégué aux rondes depuis qu'il avait posé trop de question. Il n'aimait pas Gotham et ce qu'elle représentait, quelque chose dans cette ville vous rendait fou. Elle était oppressante et...

Une masse lui tombe dessus, brisant ses rêveries. Il poussa un gémissements à cause des signaux de douleurs que son dos lui transmet. Il veut se retourner pour se défendre mais n'y parvient pas, la situation lui échappe. Il a affaire à un foutu professionnel. Ses bras se débattent lamentablement dans l'air du soir, il n'arrive pas à atteindre son agresseur. Tout se brouille autour de lui. Il se sent manipulé comme une marionnette, il a à peine le temps de se rendre compte du contact avec le mur qu'il sent une pression horrible sur sa gorge. Lorsque ses yeux parviennent à faire le focus, il voit deux yeux, ou plutôt deux fentes qui le transperçaient littéralement de part en part. Il parvient à comprendre qui il a en face de lui, la voix ne laisse pas de place à la discussion. Il ne sait que faire, face à lui cet être, derrière lui l'usine du "Herr Doktor" et ce qu'elle signifie pour lui.

Mais son adversaire avait prouvé qu'il était plus fort que lui. Ainsi le Batman n'avait pas usurpé sa légende, il était bel et bien redoutable. Mais dans la question du justicier il y avait le mot "familles" qui le fit tiquer. Merde, lui il n'était pas là pour se faire assassin, il était là pour faire un job honnête et se racheter une conduite. Il avait été trop bête sur ce coup, il savait qu'il aurait dû rester chez lui et tenter le tout pour le tout avec le service de naturalisation au lieu de ce perde là dedans.

- C'est...j'en sais rien, finit-il par articuler. Je sais pas de quelles familles vous parlez. Je sais juste...que...y'a des camions qui entrent....C'est le boss, Erwin, qui les conduit alors...faut pas poser de questions. Tout ce que je sais....c'est...c'est que...

Ces yeux ne le quittaient pas, c'était abominable.

-...ils déchargent les camions dans l'entrepôt...ils...ils coupent les caméras des salles de production... c'est tout ce que je sais, je le jure, termina-t-il. Je vous assure que l'on sait pas ce qu'ils font... le...le Herr Doktor récompense pas la curiosité, ça je peux vous l'assurer! Tout...tout ce qu'on doit faire c'est se taire et laisser faire...c'est le contrat.

Il y avait une intensité dans ce regard, il sentait qu'il devait s'expliquer et ce justifier.

- Je sais pas ce qu'il font, je vous jure!

*****

Dans la salle de production, Karl venait de terminer ses prélèvements alors qu'une nouvelle partie de la grande œuvre de Von Weber commençait. Les violons, les percussions. Tout cela lui donnait l'impression de vivre dans un rêve éveillé. Il reposa ses kits de prélèvements dûment étiquetés et soupira d'aise. Il se jeta en arrière sur son fauteuil et tel un maître d'orchestre bâtit les mesures avec les mains.

- (Erwin? Où en est la pression? ) demanda-t-il en fermant les yeux pour se laisser submerger par les harmoniques.

- (Je crois qu'il y a un problème, la pression est trop basse), expliqua-t-il.

Karl abandonna toutes ses rêveries se tourna son masque vers Kurt qui abandonna son balais et se dirigea vers une échelle. Il n'était pas rassuré et déglutit difficilement.

- (Je vous assure Herr Doktor que tout était paré il y a une demi-heure.)

Ce dernier parcourut une coursive métallique avec la célérité de celui qui craint pour son avenir. Il vérifia nerveusement un tableau de contrôle et se mordit la lèvre inférieure. La pression était effectivement trop basse. Il se rendit vers une série de larges conduites de gaz munies de valves, en serra une, repartit voir la pression. Toujours la même. Il lui faudrait recharger la cuve. Il prit une profonde inspiration et se tourna vers son supérieur en contre-bas.

- (J'en ai pour au moins dix minutes pour recharger la cuve. Je suis vraiment désolé Herr Death.)

- (Tu n'auras pas ta dose ce soir Kurt)
, expliqua froidement Karl en se levant de son siège.

Il était contrarié, ce qui lui arrivait peu souvent il fallait l'admettre. Il claqua des bottes et croisa les mains dans son dos. Les plis de son manteau révélèrent son uniforme noir nuit. Les individus qui étaient attachés devant lui pleuraient, sauf le père de famille dont le visage rubicond laisser penser qu'il était particulièrement en colère. Pourquoi était-il en colère? Probablement parce qu'il n'avait pas daigné faire le sacrifice ultime pour protéger les siens et qu'il partagerait leurs souffrances ignobles. Il allait être un numéro dans les dossiers du Docteur, une virgule dans la longue Histoire des sciences.

- Bien, commença à haute voix Karl. Vous allez tous être les derniers cobayes d'une expérimentation sur un gaz biochimique mortel dernière génération. Je pourrais vous inviter à conserver votre calme et à considérer cela comme un sacrifice nécessaire au bon déroulement de notre cause, mais rien de cela ne pourra réellement vous détendre. En réalité, vous devez comprendre que l'univers ne cessera pas de tourner à votre Mort.

Il commença à marcher alors que la musique montait en puissance, de cette puissance dont seuls les compositeurs allemands du XIXème siècle avaient le secret. Il continua son exposé en faisant soigneusement claquer ses bottes, la musique le transportait réellement hors des frontières du monde sensible.

- La vie n'est qu'un assemblage complexe de molécules et de cellules qui effectuent un travail biochimique et bio-organique de la première qualité. Certaines vies s'abrègent d'elles-mêmes à cause de trop grands dysfonctionnements et de trop importantes malformations, et ce n'est pas parce que vous avez l'air sains de corps et d'esprit que votre corps n'a pas ses petits tracas. Votre peau par exemple lutte chaque jour contre des centaines de cellules dégénérées qui pourraient vous donner le cancer et certains traitements qui inhibent votre système immunitaires peuvent engendrer d'importants cancer de peau. Cela se passe presque tous les jours en cancérologie et après des greffes d'organes. Tout cela pour vous dire que la Mort et les problèmes de santé ne sont en rien des fatalités ponctuelles mais sont des phénomènes qui se produisent des milliards de fois par jour. Au moment où je vous parles des gens meurent de la guerre, des maladies, du temps, certains se suicident, et d'autres naissent.

"Votre existence de petits prolétaires pathétiques, incapables de vivre dans plus luxueux et confortable que l'un des pire quartiers de Gotham City n'est rien à l'échelle de l'Humanité. Votre vie, inutile ne fait rien avancer, vous allez élever trois enfants qui vivront misérablement et n'auront aucun avenir grandiose, ils feront comme vous et ne ferons que perpétrer une branche morte de l'Humanité. Votre vaine tentative de survie s'achève cependant ce soir. Mais si votre vie a été totalement inutile, votre mort va servir la Science. Cela vous paraît sans doute ironique mais il n'en est rien, tout comme vous.


Il se tourna avec emphase, faisant voler son manteau.

- Sur ce, je pense qu'il est temps de vous dire plus en avant ce qui vous attend. J'ai créé un composé biochimique volatile qui, une fois convenablement catalysé pourra être distillé sous une forme liquide. Cependant, à cause d'une tragique erreur de dosage, j'ai dû effectuer des réajustements progressifs pour que le produit ne fasse effet qu'une fois en interaction avec des molécules très spécifiques de l'organisme humain. Si tout se passe bien, vous serez morts deux heures après l'inhalation. Si cela se passe mal, vous mourrez prématurément tout comme vos anciens voisins de palier ou d'immeuble et nous devrons refaire une nouvelle rafle demain soir, ce que je ne souhaite naturellement pas. Je vous souhaite une agréable soirée.

Il leva enfin son masque vers la position de son subordonné.

- (Alors Kurt? Où en es-tu?)
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Bats
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyJeu 16 Mai - 22:51

(HJ/ Désolé pour le retard et bravo pour ton post, il est très agréable à lire et je trouve que tu gères parfaitement ce personnage ! C'est un plaisir de te lire. /HJ)

Je ne dis rien.

Pendant des longues minutes où ma victime essaye de résister, puis de se contenir, puis de répondre à mes questions, je ne prononce pas un mot. Son accent me permet de situer son origine, et je bande mes muscles en imaginant toutes les horreurs qu'un homme comme lui a pu commettre en Tchétchénie. S'il a été placé ici, ce soir, à la protection d'une usine monstrueuse où des familles kidnappées sont stockées et sûrement torturées, c'est que ses supérieurs doivent le considérer apte à entreprendre tout ce qui est nécessaire à la réalisation de sa mission ; sitôt que cette réflexion frappe mon esprit, je resserre fortement ma prise sur sa gorge et son torse.

"Tu vas me mener aux camions."

J'ai noté plusieurs informations capitales dans son discours, en dehors de son origine et de la terreur que je provoque chez lui : Erwinn, les camions, la sécurité et la prudence de ses chefs... et le "Herr Doktor". Un scientifique, certainement fou pour s'établir à Axis Chemicals, allemand ; je ne serais pas étonné de découvrir ici un nouveau savant fou, expulsé de son pays d'origine. Un docteur Moreau en puissance dans ma ville ? Totalement inacceptable.

"Tu vas m'introduire dans cette usine et tout faire pour que je puisse accéder à Erwinn."

Perdre du temps n'est pas dans mes plans : je suis conscient que ma victime n'appréciera pas mon plan, mais je ne lui laisse pas le choix. D'un geste trop rapide pour qu'il puisse se défendre, je le tourne pour écraser son visage contre le mur, en tournant son bras dans une position tout sauf naturelle ; ma main libre se fixe sur sa bouche pour étouffer son cri.

"Plusieurs innocents ont été enlevés durant toute la semaine. Une famille vient d'être kidnappée ici ce soir, et je suis persuadé qu'elle se trouve ici. Tu as réagi et commencé à parler quand tu as su que tes chefs étaient des kidnappeurs et sûrement des meurtriers : si tu m'aides, si tu fais comme je le veux et si tu ne me trahis pas, peut-être que tu pourras encore te gratter le nez demain."

Après quelques secondes, je lâche finalement ma proie et me prépare à me défendre au cas où. Je sens, au plus profond de mon être, que les Cartridge sont ici, et sont surtout en danger ; je me dois de les sortir de là, le plus rapidement possible - et qu'importe le prix à payer. Le garde a intérêt à bien réfléchir et à prendre la bonne décision s'il ne veut pas me mettre dans un état qu'il n'apprécierait pas.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyVen 17 Mai - 19:14

[HRP]Pas de soucis pour le retard, on est pas aux pièces ^^ Merci pour le compliment, il est très agréable de RP avec toi![/HRP]

Une larme vint s'écraser sur le sol bétonné de la salle alors que la vision brouillée du dos d'un manteau de cuir s'éclaircissait lentement du regard de la cadette de la famille. La fatalité commençait à faire son œuvre. Au commencement l'on se débat, l'on essaie de se dire que les choses peuvent s'arranger, mais rien n'est fait pour aller en s'améliorant. Karl avait fait son deuil lorsqu'il avait découvert qu'il ne survivrait pas sans des prises de drogues régulières et Yuri en était encore au stade de l'espérance absurde. La fatalité, si douce amante qui vous montrait que quoi que vous puissiez faire il y a toujours un prix à payer pour avoir et rien n'est plus cher que le bonheur en ce bas monde. Le garde allait aider le justicier sans rechigner, il ne voulait pas, il ne voulait plus être vu comme un criminel il voulait être heureux, oublier, tant de combats, de guerres, de morts, oui, au fond de son être, il espérait. Il avait laissé le vieux continent derrière lui en imaginant pouvoir regagner fierté et avenir, pas replonger, certainement pas!

Il avait gémi tout aussi lamentablement que le père de famille quant le Docteur lui avait penché la tête pour observer les veines saillantes qu'il avait au niveau du cou. Le justicier n'y allait pas avec douceur. Il pouvait le comprendre mais il espérait pouvoir s'en sortir en l'aidant un minimum. Ses chaussures crissèrent sur le sol de terre battue qui entourait les bâtiments. Les camions étaient tous ramenés aux hangars. Il y avait des sortie de secours accessibles depuis leur partie des installations sans devoir passer devant le poste de garde ou à trop grande proximité d'une autre patrouille. Yuri hocha doucement de la tête pour accepter la proposition du Justicier. Il sentait l'odeur de sa tenue, une odeur étrange et désagréable il fallait le reconnaître.

Une fois libéré, le garde entreprit de guider prudemment le Justicier vers la porte latérale qui donnait sur le hangar. Lorsqu'il posa la main sur la poignée de la porte, il songea qu'il ne risquait rien, les caméras étaient toutes éteintes par ordre du "Doktor", ce foutu allemand qui les regardait comme s'ils étaient des moins que rien, comme s'il se moquait que vous respiriez ou non. On ne pouvait même pas dire qu'il était hautain, il était loin, très loin de leur réalité, il ne regardait pas vos mains pour savoir si elles pouvaient tenir une arme, il regardait vos veines, il ne vous sondait pas en regardant vos yeux, il cherchait leurs défauts, il analysait les cernes et admiraient vos rides. Yuri ne l'aimait pas, l'on aurait cru qu'il observait le monde se décomposer autour de lui, lui, le "Doktor" qui semblait ne pas vieillir ni même montrer un signe d'imperfection.

En songeant à cet espèce de salopard, il poussa la porte et un courant d'air frais de l'entrepôt climatisé vint rafraîchir sa peau qui frissonna. Il n'avait jamais autant ressenti les émotions que depuis qu'il était dans cette ville. Il y avait eu la pluie de cadavres, les soirées à entendre des coups de feu dans les rues, voir des jeunes gens tabasser vieillards et semblables pour s'amuser, à entendre les rediffusions de reportages sur le crime avec le rire de ce monstre de Joker. Rien ne semblait tourner rond et même une simple entreprise de produits chimiques sombrait dans la tourmente. Il se tourna vers le justicier.

- Les camions sont tous garés contre les quais... je...je pense qu'ils le déchargent dans les airs prévues pour ça, chuchota-t-il. Après...après je sais pas, on m'a jamais laissé rentrer dans les installations....je... je crois que...

Deux bruits de gardes se firent entendre, ils riraient l'un avec l'autre tout en faisant leur ronde, les deux parlaient dans le russe le plus impeccable. Ils critiquaient l'air climatisée rappelant le Caucase et se plaignaient des odeurs atroces des barils des allées 43 qui "puaient la mort". Mais les pas s'éloignèrent. Yuri serra les dents. S'il allait plus loin il risquait sa peau, les deux gars dont il avait identifié les voix étaient deux belles ordures renvoyées des rangs pour manquement à l'honneur, deux types prêts à en découdre juste pour le plaisir d'être cruels.

Tout comme le Docteur qui observait à présent les pupilles de la mère de famille comme s'il examinait un animal.

- (Alors Kurt?) demanda-t-il sans quitter l'analyse des petites rougeurs de la cornée.

- (La cuve est à moitié pleine), cria-t-il depuis son perchoir.

- (Qu'il est optimiste), plaisanta Ludwig en vérifiant le chargeur de son arme.

Wilfried rit depuis sa position. Erwin quant à lui vérifiait toujours la pression.

Yuri ne savait plus quoi faire, le denier garde qui avait trahi n'était plus là pour en parler, il avait un jour cherché à voler quelques sachets de poudre de bicarbonate pour on ne savait quelle raison et même si Erwin disait qu'il avait été remercié, il se souviendrait toujours de l'image d'un simple garde, en train de bourrer les ordures du broyeur avec un bras humain. Cette entreprise était folle. Et lui aussi, il accompagnait un type en chauve-souris pour aller faire quoi? Rencontrer le Herr Doktor, il aurait dû fuir! Il aurait aimé tout ignorer, il aurait dû prendre sa soirée pour aller se reposer. Tout ça était tellement fatiguant. Il tremblait encore de sa rencontre, l'adrénaline l'aidait à tenir debout mais son cou le faisait souffrir, ses bras étaient endoloris par la douleur et il sentait le contenu de son estomac avoir envie de remonter. Quelle soirée.

- Je....je ne sais...je ne sais pas où aller, murmura-t-il à un coin de couloir en regardant le plan du bâtiment. Je sais juste que.... ils ont demandé aux gardes de quitter la zone de production...le...le seul accès depuis la salle c'est un sas bizarre .. un truc stérile je crois...mais...je sais plus où c'est, déclara-t-il en pointant du doigt une tâche sur le plan d'évacuation.

Karl se laissait à présent porter par la musique encore soutenue par quelques sanglots d'innocents minois.

- (Von weber mes amis, y'a-t-il plus belles mélodies?) fit-il en posant ses deux mains sur son masque. (Ressentez-vous toute cette formidable énergie?)

Dans le hangar, les deux gardes de faction s'assirent dans leur petites salles de repos sans vitre et se servirent un café en se racontant leurs vies, autant sur leurs prouesses avec leurs charmantes compagnes que sur les fleurs qu'ils cultivaient dans leurs jardins.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyDim 19 Mai - 0:33

(HJ/ Merci, mais je culpabilise toujours sur la taille de mes posts après tes immenses et passionnants messages. Smile /HJ)

Le garde a peur - il est terrifié.
Je sens bien qu'il craint pour sa vie, et que je ne dois pas beaucoup le pousser pour me rejoindre dans mon combat contre les propriétaires de cette usine. Même si je connais maintenant son pays d'origine, et que je peux imaginer les crimes qu'il a pu commettre avant d'arriver ici, je commence à me demander s'il est aussi monstrueux que je le crois ; j'efface immédiatement ces pensées de mon esprit. C'est un homme de l'ennemi, il accomplit les ordres de ceux qui, je pense, enlèvent et torturent des innocents : jamais je ne dois oublier ce qu'il fait, et ce à quoi il participe.

"Je te comprends."

Ma voix est lente, posée. Moins agressive, moins menaçante, pour essayer de le mettre en confiance et le calmer.

"Tu as peur que tes maîtres apprennent ce que tu es en train de faire."

Nous sommes dans un coin sombre de l'usine. Quelques secondes plus tôt, j'ai entendu et traduit les paroles de deux gardes russes ; cela confirme ma théorie : je fais face à une organisation différente de celles que je combats d'habitude. Globale, certainement internationale, et certainement composée de savants fous et de monstres exclus de leurs propres pays, cette structure doit avoir de grands plans pour Gotham City - des plans que je m'en vais ruiner au plus vite.

"Et tu as peur qu'ils te fassent du mal... mais tu es dans l'erreur."

Jusque-là derrière le garde, je pose mes mains gantées sur ses épaules et le force à se tourner vers moi. Mon regard blanchâtre se fixe dans ses yeux, avec une de mes expressions préférées - celle qui terrorise toujours l'autre.

"Je vais te faire du mal bien avant eux si tu ne fais pas un effort."

Trop rapidement pour qu'il ne puisse s'en rendre compte, je pose mes doigts sur sa main droite. Une seconde après, son index et son annulaire craquent, brisés d'une façon qu'aucun médecin occidental ne pourra comprendre. J'ai évidemment bloqué sa bouche avec mon autre main, avant de le lâcher quelques instants après.

"Le sas : rappelles-toi et emmène-moi."

Sans ménagement, je pousse mon "allié" vers l'avant. Après quelques hésitations, et sûrement quelques instants où il mesure sa douleur et sa terreur, il se remet en marche et s'avance vers une nouvelle partie de l'usine ; j'espère qu'il a enfin compris qui est la véritable menace pour lui, et comment espérer s'en sortir pour la suite. Je n'ai pas le temps d'attendre, je n'ai pas le temps de prendre des gants - et je suis prêt à assumer toutes les actions pour y parvenir.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyMer 22 Mai - 21:05

[HRP]Ah, mais il ne faut pas, ce n'est pas la taille qui rend le RP vivant et épique, c'est l'échange qu'il génère! L'histoire qui se construit et surtout les styles qui s'attachent et collent aux personnages![/HRP]

La vie palpitait tout autour du Herr Doktor. Ces jeunes gens pleins de vigueurs dont les cœurs battaient à l'unisson avec le métronome de la peur. La musique qui faisait vibrer les tuyaux dans les mêmes harmoniques que les gaz mortels qui lentement achevaient de remplir l'immense cuve métallique. Les aiguilles des manomètres tremblotaient avec la grâce des anges. C'était tellement tellement enivrant!

Yuri aurait aimé pouvoir savourer la vie comme Karl, une vie simple et dénuée de toute attache morale, de tout ce qui rendait le châtiment du Chevalier Noir encore plus dur. Les gestes de ce dernier avaient finalement choisi de rejoindre son regard. Il avait saisi sa main avec une violence qu'il n'attendait pas, une nouvelle fois sa bouche fut obstruée par un gant rendu froid par l'air climatisé et ses doigts prirent des directions inattendues. Les craquements rendirent l'ordre du justicier plus fort encore que s'il s'était contenté de le lui murmurer avec de vaines menaces. Des larmes de douleur commencèrent à couler le long des joues du mercenaire. Chez lui, il n'aurait jamais pleurer pour si peu, mais il ne s'était jamais sentit si seul et abandonné entre deux choix qui le conduiraient inévitablement vers la Mort. Demain, s'il voyait le Soleil se lever, il quitterait cette ville, c'était décidé.

Lorsque l'étreinte de son adversaire se relâcha, il entreprit de se souvenir de tout ce qui pouvait lui être utile. La visite de l'usine remontait à un certains temps, un mois au moins, il ne pourrait plus s'aider désormais que de l'image résiduelle du plan d'évacuation. Puis il posa les yeux au sol. Différentes bandes de couleurs le recouvrait. Il se souvint des paroles du pompier qui était venu leur faire un cour de prévention et d'évacuation des lieux.

" Bande Verte, ça veut dire Sécurité Incendie, elle vous mène aux sorties de secours en suivant les flèches!"

Il y en avait une ... "Bleue, rien à voir, elle vous aide à rejoindre le hangar de stockage."... et enfin une... "Blanche... elle vous aide à suivre les chemins qui ne nécessitent pas le port de chaussures de sécurité". En désespoir de cause il décida de prendre la bleue. Une fois dans le hangar, il aviserait. Les deux gardes se servaient une nouvelle tasse de café et Yuri progressa doucement malgré son nez qui commençaient à couler. Il s'essuya d'un geste poisseux. Chacun de ses pas étaient, il le sentait, suivis par un léger déplacement d'air, il n'entendait presque pas les mouvements du Batman, c'était comme d'être accompagné par un fantôme menaçant.

Il progressa facilement dans les couloirs bétonnés et put éviter la salle de garde d'où émanaient quelques rires. Arriva enfin une simple porte à poignée poussoir sous laquelle passait la bande bleue. Ne restait plus qu'à être discret. Il appuya lentement sur la longue barre grise qui traversait l'issue et attendit le léger déclic pour pousser en douceur. L'air frais fut littéralement assaillie par l'atmosphère glaciale des lieux. Yuri vit son haleine se condenser. Le ronronnement sourd des climatisation emplissait l'air. Derrière eux, la porte se referma en douceur. De longs et hauts étalages métallique peints en blanc étaient vissés sur un sol entièrement jaune strié de bandes de circulation colorées. La ligne bleue s'achevait là. Les décharges que lui lançaient sa main le motivèrent à trouver un plan.

Il se précipita sur le premier venu et regarda à la va-vite. ça y est! Il l'avait. Ce fameux sas qui donnait sur le couloir B-78. Sans un mot il se tourna et reprit sa progression dans le large espace vide de toute vie. De chaque côté s'élevait les rayonnages laiteux de barils et de palettes en bois de produits chimiques, les panneaux jaune frappés de tête de mort noir les toisaient en riant. Ce n'était pas son monde et le silence.... cet abominable silence que les appareil de recyclage d'air peinaient à meubler.

Mais tout fut brisé par des rires tonitruants des deux gardes qui revenaient à leur ronde. Yuri n'était plus dans l'encadrement de la porte et se décida à passer aux travers de deux rayonnages pour rejoindre plus rapidement le sas. Il pointa du doigt une forme qui se dessinait entre deux barils de l'allée 43 d'où émanaient une odeur qui n'avait rien à voir avec de la "térébenthine destinée aux ordures" comme l'indiquaient leurs étiquettes. Ne songeant qu'au sas, le mercenaire entreprit d'enjamber la palette en chuchotant au chevalier.

- Voilà le sas, il donne à un long couloir qui...

Son pied traversa le bois moisi de la palette et il perdit l'équilibre, tentant vainement de ce tenir au couvercle d'un bidon instable. Il renversa le tout dans une cacophonie de bruits. Un liquide zinzolin se déversa et imbiba sa tenue. L'odeur déjà forte alors qu'elle était contenue par le couvercle agressa les sens de l'homme qui crut bientôt vomir. Lorsqu'il tourna la tête, il se rendit compte que le baril ne contenait pas seulement un liquide mais aussi des morceaux de cadavres qui suintaient tout autour de lui. La tête de feu Martha Maxwelle l'observait, figée dans sa posture de souffrance.

Il ne put réprimer le besoin de s'en écarter avec un gémissements de dégoûts, mais le sol, rendu glissant l'en empêcha. Derrière lui il entendit les pas des bottes de deux gardes prêts à un intervenir. Le bruit des percuteurs que l'on prépare lui indiqua qu'ils étaient arrivé à sa hauteur. Une voix fortement marquée par un accent russe retentit alors.

- Yuri? T'as rien à foutre ici!

Le garde observa les morceaux de cadavres alentour.

- T'étais fatigué de vivre?

Puis il le mit en joue.

- (Alors Kurt?) fit la voix du Docteur Death.

- (C'est bientôt prêt Docteur), répliqua la petite voix fluette de son subordonnée qui commençait à craindre pour sa mince couche de peau.

Comme un enfant, Karl fit voleter les pans de son manteau et se dirigea vers son MP3 pour regarder.

- (Oh mes amis! Ce soir je viens de terminer l'œuvre de Von Weber!) déclara-t-il en pianotant du pouce sur l'appareil. (Place à son élève devenu maître! WAGNER!)

Il appuya avec force et ferma les yeux pour achever l'enivrante expérience de cette soirée. Wilfried avait lâché sa valve et se tenait maintenant contre un mur, les bras croisés, il avait lui aussi fermer les yeux pour profiter de la musique. sa main droite caressait son fusil fétiche. Ludwig observait le docteur avec fascination, il était réellement le modèle qu'il rêvait de devenir, un homme fait de tant de perfection. Erwin, lui, regardait tour à tour sa jauge et le chargeur de son arme de poing et soupira, il n'était pas mélomane pour deux sous et préférait la musique plus populaire à ces airs classiques qui tendaient en longueur.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyLun 27 Mai - 23:09

La porte du sas coupant la salle des horreurs du Docteur Death et le reste du complexe s'écroule sous le poids d'un mercenaire russe, au visage tuméfié et au corps perclus de douleur. Un gémissement s'échappe de ses lèvres ensanglantées, tandis qu'une ombre s'échappe lentement du couloir menant à l'allée 43... la mienne.

Quelques secondes auparavant, mon guide, ma victime m'a mené près de cette monstruosité. Par inadvertance, par sa nervosité et son stress, il m'a révélé toute la souffrance, tout le cauchemar de cet endroit. Si j'étais persuadé que les enlevés se trouvaient bien ici, je n'osais pas imaginer que les propriétaires de cette usine commettaient de tels crimes. Les membres découpés, avec une précision chirurgicale, m'ont presque fait perdre le contenu de mon estomac et mes nerfs - mais je me contiens.
Avec l'expérience, je sais que la colère est bien plus efficace quand elle est contrôlée. Une rage froide est plus destructrice qu'un chaos anarchique.

Le garde qui m'a guidé jusque-là a attiré ses deux camarades, et je me suis enfoncé dans les quelques ténèbres de l'allée 43 pour les attendre. Quelques instants m'ont suffi pour les agresser par derrière, profitant de l'effet de surprise et de mon expérience pour achever rapidement cette attaque. Si ces hommes sont des professionnels, je n'ai pas le temps et l'envie de les laisser user de leurs savoirs - j'ai des victimes à sauver, et des responsables à châtier.

Abandonnant derrière moi l'Européen derrière moi, pataugeant toujours dans le sang et les restes humains, j'ai propulsé contre le sas le corps presque inconscient d'une de mes victimes. Je sais déjà que mes anciens maîtres n'apprécieraient pas cet acte, qu'ils pesteraient contre mon manque de discrétion, mais ils ne sont pas ici - ils ne connaissent pas Gotham City et sa faune.
Si je ne sais pas quel est le monstre derrière tout cela, je sais très bien que les criminels de la ville sont des pleutres, qui donnent beaucoup d'intérêt et de poids aux effets de style ; ce n'est pas pour rien que sont apparus ici des monstres aussi colorés que le Joker, Double-Face, le Sphinx ou l'Epouvantail. C'est en pénétrant ici avec fracas que j'emporterais la victoire.

"Alles ist beendet."
Spoiler:

Mes bottes crissent sur le sol. Je m'avance, découvrant la famille récemment enlevée que mon informateur m'a indiqué quelques instants plus tôt. Mes yeux blanchâtres détaillent l'endroit, et n'apprécient guère ce qu'ils voient. La musique, les quelques mots entendus avant mon entrée me font penser que le maître des lieux, cet étonnant scientifique allemand au visage caché par un masque à gaz, est un grand malade - les poings américains électrifiés que je viens d'enfiler sur mes gants seront un excellent traitement pour son mal.

"Он (Это) закончен. Отпуск как только вы может."
Spoiler:

Quelques mots en russe pour avertir, sûrement en pure perte, les mercenaires qui rôdent autour de moi. Mon bon fond me perdra.

"Gib mir einen Grund, dich nicht zu zerbrechen."
Spoiler:

Mes pas m'avancent lentement vers l'ennemi - que je ne connais pas. Un savant fou, certainement, comme je le pensais. Un exilé, cherchant à poursuivre des recherches impies ici. Un homme rongé et perdu dans la folie, que je dois et que je vais arrêter.
Je claque mes deux poings l'un contre l'autre, formant une gerbe d'électricité bleue devant moi. Il est malade, oui - et je suis ravi de prendre la suite de mon père comme son médecin très personnel.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyJeu 30 Mai - 21:45

La cuve acheva son remplissage, les jauges indiquèrent une pression optimale, le plus jeune enfant de la famille venait de libérer le contenu de sa vessie et la porte d'entrée des locaux vola sous le poids d'un garde. Le bruit ponctua la fin d'un crescendo de l'œuvre de Wagner et provoqua un unanime mouvement de tête de la part des protagonistes installés au rez-de-chaussé. Karl avait voulu demander qui venait, Kurt qui n'avait rien entendu depuis sa passerelle hurla que tout était terminé. En découvrant la silhouette la plus célèbre de Gotham City, le visage du Docteur s'illumina d'un sourire particulièrement mauvais.

Il entendit une phrase en russe qui demandait de partir. Cela aurait été préférable, mais les petits arcs électriques des gants du chevalier noir montrait que ce soir il était d'humeur taquine. Confiant mais prudent, le Docteur Death croisa les mains dans son dos et recula de quelques pas avant de déclarer avec une pointe de satisfaction cruelle.

- Ahhhhh, Die Fledermaus! Le Chevalier Noir! L'ombre de Gotham, le plus grand détective du monde, le Batman ou juste Batman et j'en passe des meilleures! Nous devrions je pense être impressionné par une entrée aussi impressionnante qu'irréfléchie! Trop sûr de votre force, trop faible face à votre colère, soucieux d'une image de marque digne des plus grandes enseignes de parfum pour Homme?

Il pouffa pour souligner ses propos. L'effroi était une notion qu'il n'avait côtoyé qu'en craignant pour sa vie, il connaissait bien des stratégies mais celle de se montrer à découvert et rouler des mécaniques n'était pas dans son répertoire. Ludwig qui se tenait prêt de Karl resserra l'emprise sur son arme et pointa le chevaler, Erwin avait lui aussi mit le doigt sur sa gâchette, au cas où. Wilfried, en bon officier, observait avec une pointe d'appréhension et ne lâchait pas sa valve de libération des gaz. Kurt ne comprit pas immédiatement et préféra se tenir coi sur son perchoir. Le Docteur observa un temps les quelques victimes qui se tenaient autour de lui, quittant le silhouette massive qui pénétrait dans son laboratoire improvisé. Il était impressionné par le panache de cette créature de la nuit et restait hautement intrigué. Il avait toujours tâché d'être discret et ses activités, quoi que fatales pour ses victimes n'étaient pas des plus spectaculaires. Au dehors c'était le chaos, des pluies de cadavres et une guerre qui s'amplifiait, il aurait dû être flatté par cette arrivée au top des préoccupations du justicier au point de le faire intervenir, mais il était surtout ennuyé; cette expérience était vitale pour ses projets et un nouveau retard aurait des conséquences dramatiques.

- J'imagine que votre intervention est justifiée à vos yeux, mais la violation de propriété privée est punie par la loi! reprit-il en plaisantant. Mais comme vous être le Batman, j'imagine que l'on vous pardonnera ce délit, comme tnat d'autre avant lui.

Karl tendit ensuite une main vers le visage de la plus blonde des jeunes filles, une adolescente tout au plus. Une misérable gamine dont les larmes ne reflétaient que son manque flagrant de caractère. Cette Nation idolâtrait ce genre de nuisances, des volailles inconséquentes qui chercheraient un bon parti, qui réfléchiraient le minimum syndicale car elles n'auraient pas la chance ou ne voudraient pas se donner la chance de faire de longues et belles études. Oui, la civilisation avait porté à un tel paroxysme ses lois et sa moralité qu'elle laissait les gens réussir mais aussi et surtout échouer. Mais comme une mauvaise herbe, cette fange pouvait à tout moment devenir instable et dangereuse, elel pouvait étouffer les plus vives inspirations et ruiner les efforts les plus nobles de la Science. Au fond si le Batman pensait faire le bien en arrêtant ce qu'il jugeait être criminel, Karl était un justicier à part entière, le justicier d'une vaste entreprise bienveillante et merveilleuse qui allait réduire à néant la faiblesse de ce monde pour lui préférer la force inaltérable de la supériorité!

Il regarda un instant les deux grands yeux verts de cette peste en puissance. Ils reflétaient la vie, la jeunesse et surtout la peur. Il n'avait jamais été le partisan du terrorisme, de façon parfaitement collatérale, ses actions criminelles impliquaient pour les faibles d'esprit la terreur, mais ce n'était pas le but ultime de son existence. Faire trembler, pleurer ou autre, n'étaient que des conséquences, au mieux de petites étapes pour qu'il puisse mener à bien ses recherches et son hobby. Oui, cette victime n'était rien d'autre, une petite souris née dans le but de ce jour, une vie terne et insipide, quelle ingratitude d'en pleurnicher de façon si agaçante.

- Lorsque l'on regarde dans les yeux d'un individu de sexe masculin ou féminin, l'on est appelé à sonder son âme et à admirer ce qu'il est véritablement.... C'est en tout cas ce que l'on dit. Avez-vous déjà fixé le regard d'un cadavre? demanda-t-il en continuant de fixer les dent grandes émeraudes. Avez-vous déjà vu s'échapper cette étincelle de vie qui donne aux regards toute son intensité? Pour certains de mes confrères, c'est remarquable, ils voient selon eux s'échapper une sorte de feu sacré. Et pourtant! Ce n'est pas faute d'avoir observé bien des agonies, achevé bien des vies mais je suis au regret de dire qu'il n'y a rien de cette vision romantique de la vie humaine. Pas d'âme, rien d'autre qu'un fonctionnement préétablit de synapses, des échanges chimiques et hormonaux de grande qualité certes, mais parfaitement similaires à n'importe quel organisme primitif doté d'un cervelet et d'un épicentre nerveux digne de ce nom. Je suis persuadé que s'il l'on décortiquait votre cerveau, l'on y retrouverait les mêmes problème de communication électrique que chez le Joker.

Fervent défenseur de la neurologie et plus particulièrement séduit par la neurologie computationnelle, Karl Hellfern s'était totalement reconnu dans ce modèle. Il avait immédiatement adhéré à l'absence de considération religieuse ou moralisatrice de cette théorie. Terminé les vains palabres sur l'âme, sur l'importance de séparer l'Animal de l'Homme par autre chose que sa complexité neurologique et biochimique, finis les valuations purement subjective qui consistait à dire que le rat était moins malin que les être humains alors que sa hiérarchie était par bien des observations remarquable. Il avait trouvé en cette science un terrain tout entier d'expérimentation sur la manipulation à l'aide de toxine des centres neuronaux afin d'altérer, modifier, contrôler ou tuer de façons diverses et varier des cobayes. Cette expériences en était le fruit le plus mûre et il n'allait pas la laisser échouer.

- Vous venez probablement dans l'espoir de sauver des vies, continua-t-il en tournant le visage de la jeune fille en contemplant les sillons humides sur ses joues, et je ne doute pas qu'en réalité ces poches de chair pleines d'entrailles soient pour vous des existences avec leurs joies et leurs peines, leurs goûts et leur dégoûts plus que des produits de leurs signaux nerveux, vous vous fourvoyez naturellement. Vous allez sans doute bientôt essayer la plus absurde des manœuvres pour protéger des choses, tout au mieux des destinées vouées à l'alimentation d'un modèle ridicule de société qui, vous le reconnaîtrez, marche tellement bien qu'elle doit en appeler à un homme en combinaison noire pour être stable. Magnifique illustration de l'utilisation d'une poutre bancale pour soutenir un édifice instable.

Ludwig ricana à l'entente de la comparaison. Karl lâcha enfin le jeune minois apeuré et tourna son masque vers son adversaire.

- Je peux d'un simple ordre noyer cette salle dans un gaz toxique de mon cru, inutile de vous dire qu'il est efficace et démontré par quelques précédentes expérimentations. Pensez-vous réellement pouvoir être plus rapide qu'une toxine? demanda-t-il enfin. Sachez cependant que je suis bon joueur et je salue votre assiduité pour m'avoir trouvé, mais je ne me répéterais pas d'avantage, laissez faire la Science, tournez les talons et allez donc amusez les petits enfants qui se déguisent dans la rue et qui font croire qu'ils sont des criminels. Ici vous n'êtes ni en face d'un Pingouin, ni en face d'un Joker. Je vous laisse une minute pour quitter Axis Chemical et celle-ci commence maintenant...
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyDim 2 Juin - 21:31

Oui, j'ai déjà regardé les yeux d'un cadavre, pauvre malade. J'ai vu la vie quitter lentement les corps de mes deux parents, il y a plus de vingt-cinq ans, au fond d'une ruelle sordide qui n'est pas si loin d'ici. Alors que l'enfance me quittait, que je pénétrais pleinement dans l'âge des ténèbres et de la corruption qui est désormais mon quotidien, j'ai assisté, impuissant, au trépas des miens et j'ai pu voir la différence fondamentale entre la vie - et la mort.

Toi, le savant fou germanique, tu mens.
Et tu vas le regretter.

"Je crois que la minute est passée."

Ma voix est lourde. Posée, mais pleine de mépris et de rage contrôlée. Ca fait longtemps que je ne m'adonne plus à la colère anarchique, au chaos destructeur, car j'ai compris que je suis bien plus dangereux quand je suis en pleine possession de mes moyens, et que j'utilise mes émotions pour renforcer mes capacités et mon efficacité. Ce monstre va bientôt s'en rendre compte.

"Et je crois que tu te surestimes."

D'un geste rapide, trop pour que mes nouveaux adversaires puissent m'en empêcher, je pose le doigt sur un bouton placé sur une sacoche de ma ceinture. Soudain, un épais nuage de fumée verdâtre s'échappe de deux autres sacoches de mon équipement, plongeant en quelques secondes à peine toute la pièce dans une épaisse atmosphère, étouffante et asphyxiante. Axis Chemicals devient une nouvelle annexe du fameux Smog londonien, et j'y suis entièrement préparé.

Sitôt que la fumée sort de mon costume, le bas de mon masque laisse rapidement glisser une couche de plastique qui protège mon nez et ma bouche, et qui m'offre quelques heures d'oxygène grâce à un impressionnant dispositif miniaturisé dans toute ma combinaison. Je fais à nouveau claquer mes poings l'un contre l'autre, formant une petite gerbe d'électricité avant de disparaître immédiatement dans la fumée.

"Tu n'es pas le seul à pouvoir manipuler les gaz."

En quelques pas à peine, je suis en face de son homme de main qui est le plus dangereux, celui capable de libérer un produit mortel dans cette pièce. Deux coups de coude, un coup de genou suffisent pour le mettre à terre - je ne veux pas utiliser mes poings américains électrifiés, ils attireraient trop l'attention. Ce n'est pas encore le moment.

"Tu n'es pas le seul à pouvoir faire de grands discours."

Je marche et cours sans faire de bruit, évoluant autour des différents ennemis sans me faire repérer. Je pourrais rapidement libérer les otages, mais je sais qu'ils seraient trop bruyants, et qu'ils seraient mis en danger par mes adversaires en essayant de m'arrêter. Je dois les stopper avant de m'occuper de la famille enlevée, ce qui implique en premier de les isoler, ce que je viens de faire, en second de les terrifier, ce que je vais faire, et enfin de les arrêter, ce qui ne va pas tarder.

Juste en face du savant fou, je fais à nouveau claquer mes poings l'un contre l'autre. Quelques mètres parcourus, et je recommence, en face d'un de ses hommes de main. Je recommence une demi-douzaine de fois, cherchant à me montrer partout et nulle part, veillant à ne pas me faire repérer, envisageant déjà toutes les possibilités pour les vaincre et évacuer les otages.
C'est le moment où je peux leur faire comprendre que je suis ici. A eux d'essayer de m'arrêter - à eux d'échouer.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyLun 3 Juin - 21:53

"Désespérance infinie", tel devait être le surnom de cette cité maudite. Deux justiciers rencontrés jusqu'ici, deux individus qui s'échinaient à promouvoir un contre-pouvoir absolu. Est-ce que lui, Karl Hellfern, les empêchait de jouer les héros au grand cœur? Bien sûr que non, certes, ils l'indifféraient quant ils ne venaient pas lui mettre des bâtons dans les roues, mais le point fort était là: ils se mêlaient d'affaires qui ne les regardaient pas. La parole du justicier résonna un temps. Oui, la minute était passée, sauf si le Cesium avait décidé de ralentir ou accélérer sa désintégration et Karl sentit comme une insulte le fait de "jouer avec des gaz".

Il ne jouait pas ici! Il travaillait, les seules attractions de cette misérable ville c'étaient eux, tout ces guignols grandiloquents qui défilaient comme pour la fête nationale, avaient-ils seulement conscience de stagner et d'entraîner dans leur inertie toute une population, des millions d'âmes? Vivre, survivre, les seules notions qui animaient leur geste et leurs destinées et ils venait lui faire la morale. Le Docteur resta un instant figé en voyant s'étendre un impressionnant panache de fumée. Fantastique, ne restait plus qu'un stroboscope et une boule à facette... L'air se densifia au point de ne plus voir que le bas de son propre buste. Karl recula. Il avait sans doute sous-estimé son adversaire, d'un autre côté, il ne se surestimait jamais. C'était le reste du monde qui était aveugle à ses talents. Là où le justicier voyait une "atteinte aux libertés fondamentales de tout être humain", lui voyait "le devoir de tout Homme à assurer la grandeur de l'Humanité". Oui, il éliminait les êtres inférieurs pour la Science, mais n'était-ce pas là l'espoir de la Justicier, séparer le grain de l'ivraie et punir?

Une gerbe d'étincelle vint surprendre le docteur en pleine réflexion. Il recula instinctivement. Autour de lui ses hommes commençaient à paniquer. Wilfried ne disait plus rien, assommé par la rapidité de l'assaut de son adversaire, la qualité du personnel laissait à désirer. Erwin s'était accroupi et tentait de viser une forme qu'il pensait distinguer dans cette purée de pois. Il tira une fois à l'aveuglette jusqu'à ce qu'un ordre du Docteur lui intime de ne plus recommencer pareille idiotie. Ludwig avait lâché son arme qui pendait à son côté, retenue par une lanière et avait sortit son couteau de combat. Il était excité à l'idée d'affronter au corps à corps un tel adversaire. Dans les jungles et les déserts lorsque l'on parlait de la "légende de Gotham" c'était pour en rire, tout le monde pensait qu'il ne survivrait pas deux jours dans les conditions de combats à la machette, pour la première fois il avait l'occasion de le découvrir et il n'allait pas laisser celle-ci lui échapper.

Karl essaya de bouger, une nouvelle gerbe lui indiqua que son ennemi jouait encore avec lui comme un chat avec une souris. La comparaison, peu flatteuse, partie aussi vite qu'elle était apparue lorsque sa main gantée toucha une surface métallique. La musique seule parvenait à traverser le brouillard, ainsi que quelques bruits étouffés, les gémissements de ses sujets d'expérimentations. Il avait faillit les oublier dans toute cette agitation.

- Wilfried? cria le docteur. Wilfried?

Probablement mit hors service. Il n'aurait pas du essayer de parlementer avec la chauve-souris, mais c'était hélas dans sa nature. Son lieutenant aurait tout de même droit à un magnifique blâme. Le docteur plongea une main dans une poche intérieure et en sortit une seringue, pleine d'un liquide qu'il vida. Wagner était entrecoupé par des bruits électriques et le brouillard ambiant se mouvait comme si une force invisible le perturbait, il ne saviat que trop bien quelle force s'agitaient en ses entrailles. Maudite chauve-souris. Serrant les dent, il remplit sa seringue avec de l'air et chercha à tâtons les bords du visage de sa monnaie d'échange. Il n'aimait pas les négociations, mais il y avait trop en jeu pour qu'il laisse un "héros" tout gâcher. Il planta la seringue directement dans le cou de l'individu, probablement la mère de famille, mais il s'en moquait. Il tira un peu sur le piston. Du sang rentra dans son appareil, il avait touché une veine, il pouvait donc lui injecter une magnifique bulle d'air dans le sang.

- Je ne suis pas quelqu'un de très compliqué et mon amour des grands discours vaut probablement votre amour des phrases pathétiquement hachées et laconiques. L'entraînement physique a dû vous priver de quelques cours de rhétorique, fit-il en se plaçant derrière sa victime. J'avais prévu ces cobayes pour une expérimentation toute autre, mais l'étude de la réaction cardiaque soumis à une contrepression artérielle n'est pas inintéressante en soit.

Quoique cette observation fut fort distante de ses actuelles préoccupations. Ludwig vit un nouvel éclair devant lui, il tenta un rapide coup de couteau avec un cri pour essayer d'impressionner, il n'aimait pas être le gibier, il avait l'habitude d'être le chasseur. Erwin tremblait, tout ça le dépassait. Il était habitué à la guérilla urbaine, mais à la différence de Ludwig, lui n'avait jamais sous-estimé le justicier, il le redoutait. Un éclair surgit près de lui, il tira. Un cri étouffé surgit de l'écran de fumée.

- Arrêtez de tirer, hurla Karl, vous êtes en train de changer mes conditions d'expérimentation!

Le père de famille venait d'encaisser une balle en plein dans le flanc. Son corps libèrerait bien des hormones et des organismes pour gérer la blessure et la coagulation sanguine. Cela pouvait changer du tout au tout les réactions de son organisme à son composé initial. Son expérience tournait mal et il n'aimait pas cela.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptySam 22 Juin - 12:12

Il est malin.

Il a compris que l'affrontement physique était une voie sans issue pour ses hommes et lui, et il veille à attirer directement mon attention sur sa personne. Il est égocentrique, arrogant, persuadé de sa supériorité et de son bon droit ; le prototype parfait du savant fou dangereux et incontrôlable.
J'en ai déjà affronté des dizaines. Je suis toujours là - eux non.

Cependant, je ne peux pas me contenter de foncer sur mes ennemis. Si j'ai réussi à immobiliser quelques-uns de ses hommes, l'Allemand menace dangereusement la mère de famille, tandis qu'un de ses agents vient de blesser le père ; pour éviter qu'il ne se vide de son sang, et qu'elle ne meurt dans d'atroces souffrances, je me dois d'agir vite... et intelligemment.

Avec des gestes lents, posés, je déconnecte l'afflux d'électricité dans mes poings américains. Je les conserve sur mes mains, car j'en aurais bientôt besoin, mais je dois me protéger et me préparer à la difficile manoeuvre que j'ai prévue pour sortir les otages de cet enfer.

Les filtres de mon masque me protègent du gaz, qui agresse légèrement la gorge et les poumons des autres. Les verres spécifiques du casque me permettent de voir malgré la fumée, et mon attention reste fixée sur mon adversaire alors que ses préposés tentent de m'agresser, mais bien trop loin pour me déranger.

Je m'empare doucement d'un minuscule Batarang à ma ceinture, et me place calmement en position accroupie. A quelques mètres du savant fou, je plisse les yeux, ouvre mon bras et attend une poignée de secondes, pour enregistrer toutes les informations sur la fumée, le léger vent issu des machines, les déplacements, etc.
Mon attention est entièrement concentrée sur cet instant, sur cet acte - et sur ma cible.

Dans un geste ample, je déplie mon bras et lance le Batarang dans la pièce. Mes doigts sont engourdis par le poids des poings américains, mais je parviens à viser et à envoyer la puissance que je désire.

Mon arme s'envole, décrit un arc de cercle et vient finalement trancher l'aiguille de la seringue du savant fou, avant que ce dernier n'ait pu comprendre ce qu'il se passait. Je ne lui laisse aucune opportunité, aucune deuxième chance et me relève, révélant ma présence par une course bruyante mais décisive.

Je n'ai le temps de rallumer qu'un seul de mes poings américains, mais j'écrase la bonne main sur le visage de mon adversaire, lui offrant autant ma force qu'une gerbe d'électricité, qui devrait lui faire un petit effet.
J'utilise mon poids et ma lancée pour le déséquilibrer et le faire chuter, avant de me tourner vers ses hommes. Je réactive mon autre arme, tandis que le nuage de fumée se dissipe peu à peu. D'ici quelques secondes, je leur ferai définitivement face - et je terminerai définitivement les atrocités d'Axis Chemicals.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyMar 25 Juin - 20:47

Un jour il faut se lever et affronter le monde tel qu'il est et non pas tel qu'il devrait être. Malgré son gant, la main gauche de Karl qui reposait sur le bord de la gorge de sa victime laissait transparaître les mouvements de sa respiration. Elle avait probablement vécue avec le soucis du lendemain, elle s'était inquiétée, avait voulu le meilleur, enfin, le meilleur à sa portée et elle affrontait une nouvelle réalité: sa mortalité. Karl le savait, pour se sentir vivant il fallait prendre pleinement conscience de l'étendu désolée que représentait la Mort. Certains la craignaient, d'autres la repoussaient, mais comment percevoir le néant, comment entrevoir l'infinité de sa toute puissance sans l'avoir une seule fois côtoyer? Le mouvement de cette jeune femme devenait de plus en plus irrégulier. Il parvenait même à sentir les légers glissements provoqués par la sueur froide qui faisait luire cette peau d'albâtre. Alors que la brume se mouvait avec sa silencieuse nonchalance, son masque lui rapportait les sanglots et la détresse. Surgissant de nul part, un objet noir filant à grand vitesse vint briser sa seringue. Karl n'eut pas le temps de voir totalement le verre voler en éclat qu'une silhouette colossale bondit dans sa direction.

Le Docteur tenta d'hurler un ordre, mais déjà le coup de point américain venait s'écraser contre son visage. Il y eut une gerbe bleue, il sentit l'électricité glisser sous son masque et picoter ses joues avant de brouiller sa vision. L'un des verres de son masque se fissura et ses pieds quittèrent le sol. Il sentit cette formidable puissance défier les lois de la gravité. Impuissant, il lâcha les restes de sa seringue et ne put rien faire avant de sentir le contact dur du sol. Sa vue lui rapporta une gamme de couleurs amplifiées et floues tandis que ses pensées se remettaient en marche. Un goût de fer commença à emplir sa bouche. Le misérable petit justicier! Ce qui avait été amusant puis lassant venait de passer le cap de l'énervant.

La brume qui noyait les lieux se dissipait doucement. Ludwig, le couteau à la main, cherchait l'origine du petit éclair bleu qui avait illuminé une instant la nébuleuse de coton gris-vert qui les enveloppait. Erwin longeait quant à lui les murs pour rejoindre son supérieur. Il était perdu dans une foule de sentiments contradictoires. Devait-il avancer, reculer? S'il ne faisait rien le Doktor lui en voudrait, mais s'il faisait un pas de travers le Batman mettrait fin à ses vaillances. Comme Wilfried lui avait dit, le Docteur Death était trop sûr de lui et manquait de recul sur la situation de cette ville. Au dehors des forces se tiraillaient et se combattaient, c'était un jeu cruel de crime et de folie avec la police certes, la garde nationale, mais aussi et surtout des justiciers. Leur position étrange et bancale leur offrait toute latitude pour agir à leur guise, ils pouvaient être loyaux et droits tout comme cruels et expéditifs. Ils étaient des électrons libres que Karl n'avait jamais considéré comme sérieux à cause de leur manque d'organisation, mais une armée, aussi grande soit-elle, n'est jamais prête à affronter des actes isolés, grande ironie de la stratégie militaire.

Encore au sol, la joue toujours tiraillée par quelques spasmes, Karl se retourna. La colère faisait bouillir son sang saturé de NKV. Ce qui aurait pu être une simple frustration se déversa tel un flot ardent de rage dans son être. Il porta une main à son crâne qui sifflait. Il ne voyait pas encore distinctement ce qui se passait autour de lui, mais il ne put s'empêcher de vomir sa haine.  

- Tu te crois fort et malin? Tu te crois puissant ? Mais dis-moi, combien de vie sacrifies-tu au nom de celles-là? Combien de vie ne sauves-tu pas en t'attachant à celles-ci? Tu crois qu'elles se valent tous? Tu crois que d'autres ne se chargeront pas de leurs insipides poches de chairs? Vous n'êtes que des enfants! hurla-t-il avant se garder quelques secondes de silence pour calmer le coup de marteau que son Cortex venait d'accuser. Tôt ou tard il te faudra le comprendre! Tes actions à l'échelle du monde sont pathétiques et redondantes! Combien de fois devras-tu t'infiltrer dans un laboratoire ou une usine pour mettre fin à de telles expériences?

Le monde gardait toujours une teinte atroce et il sentit son repas faire des aller-retour dans son œsophage. Il roula sur son flanc afin de garder une tension assez élevée pour ne pas s'évanouir.

- Comme je vous méprise, murmura-t-il pour lui-même. Je pulvériserais votre raison d'être...

Il plongea la main sous son manteau et en extirpa son berreta. Hors de question de laisser des preuves quitter ses lieux et mettre en péril son avenir sur ce champ de bataille que l'on nommait encore une ville. Il entendit des bruits de pas. Ludwig arrivait à sa hauteur.

- Herr Doktor? demanda-t-il.

De son côté, Erwin trébucha sur le corps inanimé de Wilfried. Pris de panique il resta tétanisé, son mentor à terre, il ne songeait plus à pouvoir combattre cette chauve-souris. Il était fait pour les batailles et les guerres, mais pas pour ce genre de confrontation. Leur adversaire connaissait mieux le terrain qu'eux alors qu'ils étaient dans leurs propres installations, rien que ça suffisait à le conforter d'avantage dans l'inaction.

Ludwig aperçut les mouvements d'une silhouette, vaste et grande. Il eut un sourire mauvais sous son masque à gaz. Il se courba légèrement, comme pour lancer un duel de lame et positionna son couteau près de son visage, prêt à frapper.

- (Je me nourrirais de ton sang), susurra-t-il.

Il se jeta alors sur son ennemi, lame au claire. Son hurlement fut celui d'une bête en manque de violence. Son corps agissait avec un temps d'avance sur son esprit. Son entrainement et ses habitudes jouaient de lui tel un pantin. Il riait comme un damné en s'imaginant enfin combattre le Batman lui-même! Coup haut, coup bas, jeu de jambe souple, tout cela aurait mérité une petite vidéo sur les réseaux sociaux de ces pauvres américains. Il allait lui apprendre à jouer avec le feu.  

Karl commençait doucement à se relever, arme toujours au poing. Ce volatile nocturne allait payer son audace, même si cela lui prendrait toute une vie!
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyJeu 4 Juil - 22:50

(HJ/ Désolé du retard. Très beau post, encore une fois. N'hésite pas à me dire si j'en fais trop. /HJ)

"Tu es mélodramatique."

J'ai senti l'attaque quelques secondes avant que la lame s'approche de moi. Je me suis détourné au dernier moment, l'arme frôlant mon visage avant que mon adversaire n'enchaîne avec plusieurs coups.

Il est doué - et expérimenté.
C'est un guerrier, qui a déjà mené plusieurs combats. Il a tué, il n'a plus à se prouver qu'il est capable de se battre et il a l'efficacité de son assurance. Peu, à Gotham City, sont capables de lui tenir tête et de s'en sortir sans problème ; heureusement, je fais partie de ces quelques élus.

Je bloque ses attaques du mieux possible, mes avant-bras et mes genoux se chargeant d'empêcher le contact. Derrière mon masque, mes yeux restent fixés sur la silhouette en furie qui veut ma mort, n'oubliant pas son maître à quelques mètres derrière moi. Je viens de le propulser au sol, de le blesser tant dans sa fierté que physiquement, et il ne peut laisser cela impuni.

D'ici une poignée d'instants, je sais qu'il va m'attaquer dans le dos pour reprendre le dessus. Je ne peux pas le permettre.

Alors que mon adversaire est sur le poing de me frapper le visage, je me laisse faire et j'accompagne le coup. Je recule d'un pas, je joue le rôle du combattant surpris et blessé, pour n'être qu'à un mètre du savant fou.
Me massant la mâchoire, fixant avec les yeux blanchâtres de mon masque l'homme de main, je laisse passer quelques secondes avant de me retourner soudainement. A nouveau, mes deux poings américains électrifiés tombent lourdement sur le torse de mon adversaire, lui envoyant une pleine puissance pour le blesser et l'incapaciter.

Bien sûr, une telle manoeuvre a laissé le champ libre à l'homme de main, qui me plante violemment sa lame dans le corps. Malgré la protection du costume, je sens le coup, qui me cause une plaie - elle aurait pu être pire, mais elle fait mal et va m'handicaper pour quelques instants.

La douleur m'arrache un grognement, alors que je roule sur le côté pour m'éloigner de son champ d'action. Presque par réflexe, j'envoie un Batarang vers l'autre homme de main encore debout de l'Allemand fou, avant de reposer définitivement mon regard sur mon agresseur. Je suis énervé.

"Je ne me nourrirais pas de ton sang. Je ne vais pas te tuer. Je ne vais pas te promettre une souffrance éternelle."

Je me relève, et fais craquer ma nuque. La douleur grandit, je n'ai plus autant de temps que je le voudrais.

"Je te promets juste de te donner ce que tu mérites."

Sans rien ajouter, je me projette en avant, balayant brutalement les jambes de l'ennemi. Alors qu'il s'envole dans les airs, je le frappe encore plus violemment dans l'entrejambe. Je ne lui laisse pas le temps de réagir, et même de tomber : j'enchaîne avec un coup de genou sur la colonne vertébrale.

Alors qu'il s'écroule au sol, je le fixe lentement, persuadé de ne plus avoir de problèmes avec lui. Sans changer mon regard, je m'empare d'une sphère dans une des cartouches de ma ceinture, et je l'envoie négligemment vers le savant fou - une explosion de faible intensité suit trois secondes après.
Ca devrait le blesser, le calmer... l'immobiliser. Et stopper cette folie, en lui prouvant combien il a tort.
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MessageSujet: Re: Die Fledermaus (Pv Batman)   Die Fledermaus (Pv Batman) EmptyJeu 11 Juil - 20:43

[HRP]Ton post est nickel, comme de coutume Wink[/HRP]

Submergé par ce sentiment redoutable qu'était la rage, Karl dansait au rythme d'une symphonie qu'il ne contrôlait plus. Il entendait derrière lui bribes d'un combat de lames, mais il ne l'écoutait pas, il voyait des masses colorées qui commençaient à percer le brouillard qui lentement se dissipait mais ne regardait rien. Son esprit, pris dans la tourmente d'une cacophonie effroyable de sentiments et de contre-sentiments tentait de se concentrer. Le temps se disloqua et la réplique que le Chevalier Noir avait prononcé quelques secondes plus tôt ne parvint à se frayer un chemin dans cet embrouillamini de signaux électriques chaotiques que lorsqu'il prit une profonde inspiration. Mélodramatique? Lui? Oui, totalement, mais qui ne l'était pas en son for intérieur? Cet homme qui se déguisait en chauve-souris? L'esprit du chercheur était martelé par une puissante céphalée. Il sentait les veines de ses tempes battre la mesure alors que la musique de Wagner continuait de rythmer la danse de Mort du chevalier et de Ludwig.

Le Totenmeister, même s'il commençait à perdre du terrain, s'amusait follement. Son visage était crispé dans une expression de sardonique dégustation. Il aimait sentir l'air se fendre sous sa lame, il aimait admirer l'agilité de son ennemi alors que la brume les enveloppait d'un voile toujours plus évanescent. Il pensa alors prendre le dessus, le temps d'un instant. Le Chevalier Noir se retourna, il fit plonger sa lame. Depuis le masque de Karl qui se retournait pour voir où en était son homme de main, la scène aurait valu d'être immortalisée. La lame se planta dans le corps de leur laconique camarade tandis que Ludwig réceptionnait les deux poings américains directement dans son torse.

Le mercenaire sentit sa cage thoracique s'immobiliser et craqueler par endroit, son souffle se coupa et sa lame lui glissa des mains. Il encaissa le coup en balbutiant. Ses quelques pas maladroits pour tenter de garder son équilibre semblèrent donner au justicier le temps nécessaire pour bondir. Karl tenta de tirer avec son arme mais la balle partie se ficher dans un mur de l'usine. Impuissant, Ludwig sentit le monde glisser, la balayette du chevalier le retourna littéralement et avant qu'il n'ait eut le temps d'enregistrer tous les propos de son adversaire, il sentit sa descendance hurler à la mort avant que son dos ne subisse la rage du Batman. Il s'écroula au sol, maintenant parfaitement évanoui.

Le Herr Doktor ne réagit pas immédiatement en voyant une petite sphère venir en sa direction. Elle explosa en le projetant quelques mètre plus loin. Sa tête se heurta contre le sol bétonné et son esprit choisit lui aussi de se déconnecter de cette douloureuse réalité. Il tenta vainement de soulever son crâne devenu lourd avec sa nuque engourdie, mais trop tard. Ses sens s'effondrèrent, emportant sa vue dans l'infernale abîme des souvenirs.

Alors qu'il rouvrait les yeux, il découvrit le visage d'une pâleur fantomatique de son père au milieu d'un salon qu'il ne connaissait que trop bien. C'était celui du vieil appartement de BerlinStrasse. Les meubles étaient tous noir et seuls quelques couleurs perçaient la vision languissante de ce temps révolu. Karl était assis, c'était en tout cas ce qu'il ressentait. La chaise inconfortable était d'un bois laqué rendu d'un noir luisant par le filtre affreux de sa mémoire. La voix de son paternel était lointaine et vibrante, d'une force implacable qui pouvait transpercer n'importe quel tympan.

- L'Echec ne doit pas être pour toi une option!

Il brandit une feuille, issue d'un carnet de note. Dessus, en rouge sang s'alignait une série de notes impressionnantes de régularité, mais une semblait être passée sous la barre de 18/20. C'était il y a des années.

- L'Echec, rappela la voix spectrale, n'en est un que si l'on se refuse à réessayer. Personne n'est fondamentalement doué, certains auront des sensibilités qui leurs permettront de progresser, mais celui qui n'apprend pas l'assiduité reste un moins que rien, un fainéant, il devient similaire à une obstruction vers la grandeur de notre Humanité. Et toi Karl, tu es cette grandeur!

Le mot le fouetta aussi sûrement que l'aurait fait un dompteur devant sa bête et la chaise qui le portait se déroba sous lui. Les murs défilèrent, les fenêtres explosèrent en une gerbe étincelante de lumière. Il fut baigné d'un iridescent halo et se réceptionna sur un meuble, lui aussi rendu ébène, la luminosité était plus sinistre et l'anthracite qui dessinait le sol se démarquait avec l'aspect fongoïde des visage qui l'observaient tel un animal de laboratoire.

- Messieurs, tonnèrent les modulation abominables de son géniteur, voici l'avenir de notre Humanité. Il est le premier pas vers la perfection du genre humain!

DU GENRE HUMAIN... du genre humain... du genre humain...

Tous le félicitèrent et chaque applaudissement perçait ses tympans de leur sourde cruauté. Leurs yeux reflétaient l'avidité d'un genre en décomposition, ils se voyaient en lui mais n'observaient pas l'homme derrière l'intérêt. Karl n'existait pas... Il avait jadis eu envie de crier et de partir en courant, mais il avait été éduqué dans le but de suivre une voie toute tracée. Toute tracée... Les spectres affreux s'évanouirent et le mur qui lui faisait face s'effondra. Une porte s'érigea en son lieu et place. Il se souleva et le froissements de ses vêtements provoquèrent l'extinction de toutes les lumières de la pièce, seule restait cette ouverture close. Il s'approcha. Le sol ondoyait au moindre mouvement de ses jambes, les lattes de plancher blanc se déformaient et disparaissaient et lorsqu'il posa la main sur la poignée ronde, il n'était plus qu'un homme vêtu de noir dans un océan de grisaille.

Le déclic du loquet fit vibrer l'air et apparurent, telles les ornements maudits d'une cité basaltique, les murs et les meubles d'une salle de classe. Tout était démesuré; les tableaux noirs qui se tenaient dans le dos du professeur au visage de cire laiteuse étaient remplis de formules de toxines qu'il avait lui-même découvertes ou mises en exergue; les étudiants étaient figés dans une pose neutre, tels des pantins de bois d'ébène dont les yeux pleuraient un ichor poisseux verdâtre. Il marcha un temps, gravissant quelques marches des deux formidables escaliers qui serpentaient sur les bords de la salle. Puis la voix du professeur stria l'air et fendit la perception de Karl qui posa instinctivement ses mains à ses oreilles.

- Meilleur élève, meilleur chercheur, assidu et compétent, réfléchi et sûr de lui, celui qu'il manquait dans les rangs de cette université.

ASSIDU et compétent.... Sûr...de LUI!

L'auditoire était silencieux et suintait son suc graisseux alors que le temps avait figé l'horloge de la salle, gigantesque structure de rouages et d'engrenages noirs qui s'imbriquaient dans une perfection toute mécanique. Certains étudiants se penchèrent alors les uns vers les autres et un léger bourdonnement commença à naître.  

Pas comme les autres.

- La grandeur t'attend, continua la perçante harmonique du professeur.

Karl parcourut les visage souillés et reconnu les traits de certains de ses anciens camarades de promotion. L'un d'entre eux ouvrit la bouche et une boue noirâtre en dégoulina. Les autres battaient des cils, transformant leurs sordide cascade spongieuse en une averse de sève flétrie. Les bourdonnements devinrent tonnerre. Et le professeur qui bombait le torse ne prenait pas garde au terrible discours qui animait son public.

Pas comme les autres.

Ne sait pas s'amuser.

Lèche-botte.

Faux Cul.

Tricheur...


Le masque noir du Docteur sondait les êtres et les âmes qui lui faisaient face, ils était apeurés à l'idée même de ce qu'il représentait, ils étaient jaloux de ses talents, ils préféraient se protéger en le vilipendant plutôt que de croire en leur... imperfection. Il commença à s'agiter.

- Un exemple, continuait le professeur alors que le brouhaha ambiant commençait à recouvrir sa voix. L'avenir....  

L'AVENIR.

Il eut un mouvement de recul alors que les voix devenaient des poignard qui cherchaient à le tuer. Il recula, se prit les pieds dans une marche traîtresse et chut. Lorsqu'il toucha le sol, toute cette imagerie délirante vola en éclat tel un miroir que l'on aurait projeté au sol. Mais les voix continuèrent leur litanie telles des bris de souvenirs et des flagellations de sa conscience.

Incapable

Faux

Pas comme les autres

Trop sérieux pour être normal

Un nouveau bruit assourdissant de basse électrique vint l'écraser littéralement. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il était debout au milieu d'une piste de danse au ralentit. Les lumière des stroboscopes changeaient alternativement tels des feux de signalisation en panne, la musique passait selon une conception du temps toute épuisée et il reconnu dans cette foule une masse d'étudiants riants. Ses anciens camarades... et au milieu d'eux, une place restait vide, comme emplit par une ombre languissante. C'était la place qu'il avait généralement. Il observa l'étrange manège endormi qui tournait. Les adolescents bougeaient, dansaient en vidant leurs verres de bière et leurs bras révélaient des traces d'injections. Avec une rapidité inattendue, le visage d'une de ses anciennes camardes s'anima et le fixa de ses yeux d'un bleu acier.

- Ta place n'est pas ici, siffla-t-elle.

La musique s'arrêta alors et tous tournèrent leur visage vers sa silhouette toute de noir vêtue. Il tourna sur lui-même. Les yeux, drogués, fatigués, lucides, haineux, amusés l'observaient.

- Retourne plutôt dans ton laboratoire! hurla une voix anonyme.

- Qu'est-ce que tu viens faire ici?

- Pourquoi tu es là?

Karl tenta de lever ses mains pour calmer les ardeurs de cette foule étrangement agressive, il les avait connu, chacun lui avait déjà acheté des drogues lorsqu'il était encore à Berlin, certains en étaient morts, d'autres avaient subi des douches froides pour s'en sortir. Il avait brisé leur vie et leur rêve en leur en offrant une pure overdose. Il avait détourner le sens premier de chacun de leurs gestes, il les avait...

- ...trahi! Tu nous a abandonné à tes toxines, tu as délaissé les seuls amis que tu avais et tu as détruit les autres! Tu es infecte et tu nous dégoûtes! hurla la jeune femme.

Elle, elle était morte. Il l'avait tué, indirectement, mais cette seule idée, loin de révulser le coeur de Karl le rendit Nostalgique. Elle s'était noyée dans sa propre conception du bonheur. Oui, il avait touché un monde qu'il avait lentement perverti, il avait purgé une génération de sa propre joie de vivre. Il avait vampirisé ce que la société pouvait lui donner et en était sorti grandi là où d'autres en étaient sorti défaits et à terre, un avenir brisé entre les mains et des larmes seules pour le réparer. Il fit alors la seule chose qu'il savait faire, il tourna les talons et laissa derrière lui ces sublimes visions qui lui rappelaient la réussite de sa propre existence. A son premier pas, la piste de danse s'ouvrit et il glissa lentement vers un fauteuil, face à lui la silhouette vieille et blafarde de son géniteur.

- Tu aurais pu être tellement parfait. Tu aurais pu être aussi bon, meilleur, plus grand et plus fabuleux que ce Batman. Regarde comme il t'a vaincu! Regarde comme il sauve des vies là où tu ne rêves que de leur destruction!

- Voilà le grand problème, fit enfin Karl qui articulait ses premières paroles depuis une éternité à son esprit. Tu voulais un être grandiose et parfait. As-tu seulement une seule fois formulé ce que tu attendais concrètement de cet être parfait? As-tu seulement essayé de t'imaginer ce que cette insipide notion veut dire? Est-ce être le meilleur? Alors je dépasse de loin l'esprit de bien des être humains, j'excelle même dans mon domaine. Est-ce être prêt à tout pour la survie de l'Humanité? La suppression du faible et l'extermination sans aucune concession des êtres stupides et bornés, inférieurs à la notion de perfection est la plus belle preuve que l'on puisse en faire. Comme pour un jardin qui a besoin de se débarrasser de ses mauvaises herbes, le monde doit être nettoyé pour mieux se relever.

- Tu ne crois pas un seul instant à tes dires.

- Non. A dire vrai j'ai appris durant toute ma jeunesse à vomir ce simple mot, à agonir chacune des étapes qui consistaient à faire de moi un être glorieux et grand, à rejeter chacune des brimades que je recevais pour avoir été différent et si distant!

- Tu ne comprends pas le monde qui t'entoure.

- Je n'ai aimé et vibré qu'une seule fois dans ma vie. Une seule et unique fois. Inhibé par le NKV, j'ai tout tenté, la drogue, l'alcool, les femmes, les jeux, j'ai été jusqu'au bout de l'étude des toxines et même elles ont commencé à m'ennuyer. Mais, cette sublime et percutante symphonie qui m'a... transporté, je ne l'ai entendue, vécue, qu'une seule fois dans ma vie: La Guerre. Elle est...

- ...la quintessence d'un contre-enseignement...

- Oui... plus de notion de respect de la vie humaine, au diable les conceptions étroites sur une morale incompréhensible, adieu les grands héros. Mais personne ne me comprend. Comment le pourraient-ils, ils sont tous formatés pour aimer, adorer leurs semblables, quant bien même ils seraient idiots, absurdes, dangereux pour eux-mêmes. Ils me lassent, je les vois se décomposer autour de moi alors que le NKV me maintient en forme et presque jeune. Ils me dégoûtent, tous et à tellement de niveaux. Ils ne pensent qu'à moitié, ils ont des règles imbéciles, leur Justice elle-même, leur argent. Comment les aimer? Comment font-ils tous?

Ils avaient lentement pris sa tête entre ses mains et une larme roula sous son masque qui se désagrégeait lentement.

- Karl n'a jamais existé, reprit-il en sanglotant, il n'est que le nom apposé sur une étiquette afin d'identifier une éprouvette dans un laboratoire. Il n'a été qu'une pâle figure qui arpentait des couloirs d'université, une tâche d'encre dans de vastes registres, a-t-il seulement existé avant Vlatava? Je n'ai jamais été autre chose que ce que tu vois face à toi.

La main droite de Karl se glissa dans la poche de son imperméable, pleurant toujours. Il saisit son berreta et arma son chien. Le glissement de l'arme sembla durer une éternité.

- Écoute...

Lorsqu'il releva la tête, son père était devenu abominablement plus jeune et atrocement plus consistant. Il l'épinglait de son regard noir. Le canon de l'arme lui rendait sa dureté.

- J'ai vu le monde, fit Karl en reniflant. J'ai vu des vies naître, j'ai vu les larmes de joies des nouvelles mères, les rires des enfants, j'ai vu des nations se frotter les mains du désarrois des autres, j'ai vu des guerres éclater avant qu'elles ne soient suivies sur des fêtes nourries par le sang des ennemis vaincus, alors pourquoi? Pourquoi me refuse-t-on le droit de vivre cette même joie, quitte à sacrifier quelques vies insignifiantes?

- On ne fête pas la Mort des gens, mais la survie des autres.

- C'est ce qu'on dit, trancha la voix étranglée du Herr Doktor alors qu'il appuyait sur la détente.

A ce moment il ouvrit les yeux et la réalité avait reprit son cours, la relève des gardes venaient de déclencher l'alarme en découvrant deux de leurs collègues assommés dans le hangar. C'était une atroce cacophonie qui venait semer les désordre dans l'esprit déjà violenté par cette soirée du Docteur. Il ne retint cependant pas un rire nerveux ignoblement déformé par la douleur. Karl, songeait-il... Karl... repose en paix.

[HRP]Promis j'arrête de prendre des acides pour mes prochaines réponses. Étant donné que la majorité de mon post se passe dans mon état vaporeux, je te laisse le soin de conclure ton sauvetage comme tu l'entends ^^. Je concluerais à ta suite.[/HRP]
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