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| [TOUS]Fusillade universitaire de l'UGC | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: [TOUS]Fusillade universitaire de l'UGC Mer 22 Mai - 21:03 | |
| Si pour lutter contre une maladie on donne une infinité de remèdes, cela signifie que la maladie est incurable. - Tchekov L'âme humaine n'est pas un cuir qui se tanne avec les épreuves. C'est une membrane sensible, vibrante, délicate. En cas de choc, elle reste meurtrie, marquée, hantée - Jean Christophe Grangé Durant toute notre existence nous marchons sur le trottoir d'une grande ville et nous croisons des hommes ou des femmes complètement instables, dérangés. Mais nous ne le savons pas. Nous ne les voyons pas, bien qu'ils existent, parfois très proches de nous. Personne n'est à l'abri, cela peut arriver à n'importe qui, on sort du boulot, et sans même savoir que l'on a croisé la route d'un malade, on plonge dans l'horreur - Maxime Chattam Lisey ferme les yeux. C'est terminé, enfin. La sonnerie enregistrée de l'université sonne enfin, comme une délivrance. Tout autour d'elle, les sacs de cours se soulèvent dans de longs soupirs et les formes plus ou moins élancées de ses collègues se soutirent à leurs chaises, avant de rejoindre la porte tandis que le professeur continue courageusement la fin de son cours dans une dernière loghorée pâteuse. La lumière tamisée de la salle de cours baisse sensiblement, alors que plusieurs élèves tâtonnent le fond de leur sac pour y glisser le cahier vivement refermé. A son tour, la jeune femme se lève et range ses affaires, après avoir jeté un coup d'oeil à l'horloge. Elle a cinq minutes pour rejoindre le second étage et son cours de criminologie. C'est difficile, mais possible. Son sac sur l'épaule, elle se glisse en dehors de la salle, silencieuse et encore dernière du troupeau, perdue dans ses pensées. Elle doit changer de bâtiment, et pour cela passer par la cour intérieure qui sépare les facultés de psychologie et de lettres en deux. En fait, l'enceinte de l'université de Gotham s'étend sur plus d'un kilomètre, et abrite un équipement et des trouvailles architecturales ultra modernes, dues à la récente reconstruction de l'institution après sa destruction lors du tremblement de terre de Gotham. Divisé en deux partie, le bâtiment scolaire abrite plusieurs milliers d'élèves répartis dans plusieurs UFR offrant l'une des universités les plus modernes, mais aussi les plus mal famées du New Jersey et, même si elle reste loin d'être la plus grande, elle reste un défi quotidien pour les pieds des universitaires obligés de transiter de salle en salle sans arrêt, comme tous leurs collègues partout dans le monde. Lisey est arrivée dans le parc. Elle vide ses pensées et se recoiffe sans y penser, mûe par un tic presque plus ancien qu'elle. Une fois arrivée aux premières haies, elle jette un regard rapide aux longs bancs sans âme où des couples se bécotent et des tas d'amis enfin rassemblés se racontent leurs dernières parties de jeux vidéo ou font front commun contre un mauvais prof ou un élément perturbateur de la classe toujours changeants. Lisey n'a aucune envie d'écouter ces discussions redondantes, ni de réfléchir aux plaintes perpétuelles de ses camarades et met ses écouteurs. If I Ever Feel Better, de Phoenix. L'étudiante justicière se laisse emporter par la musique, loin des soucis quotidiens et enfermée volontairement dans le seul endroit qui aura jamais ressemblé pour elle à un domicile : ses rêves. Elle prépare Ghinzu pour continuer le voyage et Gary Jules pour arriver dans son prochain cours avec l'attitude adéquate : une dépression rebelle, prête à s'offusquer de l'éternelle mauvais rôle de l'humanité et reconnaître ses erreurs. Le cours est encore dans cinq minutes, elle se perd dans sa routine quotidienne, se fraie un chemin dans le corps diversement habillé des différents représentants de l'avenir de Gotham, la fierté de la ville et évite les conversations grâce aux deux écouteurs blancs, signalant qu'elle ne voulait pas être dérangée. L'invention la plus pratique du vingt et unième siècle. - Eh, Joe ! Tu es pas venu à la soirée hier soir ? C'était sanglant !- Il y avait Ryan ?- Non- Alors effectivement, c'était sans gland.- Et là, je m'approche de lui par derrière, je lui met mes mains sur les yeux et...- Cette saleté de prof de mathématiques ! Elle nous colle une matrice à expliquer pour demain et..- Dis, tu crois que si je met un autocollant Windows 98 sur ma voiture, je pourrais me garer sur les places handicapées ?C'est fini. Le calme revient. Le labyrinthe de couloirs débordant d'affiches et de paperasses se tait, alors que les dernières portes se ferment pour digérer les derniers élèves, retardataires, gloss sur les lèvres, t-shirt d'un groupe de jeunes adolescents jeté sur le corps. Lisey est entrée en salle juste au bon moment, mais accuse quelques secondes de retard et le polycopié de la leçon brille dèja sur sa table, allongé entre le bois rendu imparfait par des années de gribouillage et le soleil gothamite. - Spoiler:
" Le cross-killer, lui, est un migrateur, un dévoreur de cadavres, un grand requin blanc qui remonte le courant à la recherche de ses proies. Il est au sommet de la chaine alimentaire. C' est un être froid qui sélectionne ses cibles et contrôle ses pulsions. Il ne se laisse jamais déborder par elles, il n' entend pas de voix, il n' obéit pas à Dieu. Il n' a pas de comptes à régler, ni de revanche à prendre. Il était le fils unique ou l' aîné d'une famille heureuse. Son papa ne le violait pas, sa maman ne le soumettait pas à cet inceste affectueux qui vous tord le cerveau. Personne ne le battait. Il est né comme ça : avec des sorcières penchées au-dessus de son berceau.
Comme le tueur en série, le spree-killer ou le mass-murderer, le cross-killer est fou. Mais, à la différence des autres, lui sait qu' il est fou. Et c' est cette conscience aigüe de ce qu' il est qui lui permet de compenser cette folie par un comportement remarquablement stable. L' équilibre est dans le déséquilibre." -
Patrick Graham
Lisey pensait trouver la criminologie intéressante. Elle pensait faire pétiller ses yeux sous le suspens de grandes affaires criminelles expliquées par un professeur passionné. C'est ce qu'il se passe, peu ou prou. Mais ses yeux ne pétillent pas. Ses mains tremblent, et son mal à l'aise grandit de jour en jour. L'humanité est allé beaucoup plus loin que ce qu'elle pensait, et que ce qu'elle cherchait lorsqu'elle avait voulu savoir pourquoi elle n'avait pas de famille. Le professeur, un quarantenaire à moitié dégarni, mais souriant et honnête, se dirigea alors vers l'estrade et, afin d'accompagner son explication, frappa une fois dans ses mains. Bam.Toute la salle se figea. Un long frisson naquit au creux de toutes les colonnes vertébrales, monta dans toutes les âmes, rendit ivre les plus sensibles. Le silence fit irruption dans la salle, sans frapper, sans prévenir et les frappa tous par l'étourdissante richesse de sentiments qu'ils sentaient monter en eux. Quelqu'un eut un haut le coeur. Le professeur fut le premier à bouger, il écarta doucement ses mains comme si rien ne s'était passé, comme s'il avait juste frappé un peu plus fort que la normale. Silence. Puis un cri déchira les coeurs, déchira l'Université, déchira les nuits et les prochains rêves de plusieurs milliers d'innocents. Un cri de femme, jeune et vrai, trop vrai pour être supportable. Il fut suivi par une galopade, une dizaine de pas rythmée, une course effrénée pour échapper à la mort. Un autre cri, sorti d'une autre gorge. Bam.Lisey sentit son coeur faire un bond, et se rendit compte que c'était sa première pulsation depuis la dernière détonation. Cette fois, toute l'université cria. La panique gagna rapidement les bâtiments voisins et tous les élèves se précipitèrent vers toutes les portes. Certains professeurs, comme celui de la classe de Lisey, s'interposèrent devant l'ouverture et ordonnèrent à leurs protégés de se cacher dans un coin de la salle et de ne surtout pas rejoindre les couloirs. D'autres essayèrent de s'interposer, mais furent frappés au visage, au ventre, fauchés assez fort pour faire chuter leurs soixante ans de peau frippée à terre. D'autres partirent se cacher sans avertir les élèves et les plus idiots se précipitèrent aussi dans les couloirs, essayant tant bien que mal de diriger leurs troupeaux, bergers galopant vers Satan avec résignation. Bam.Quelque chose explosa, comme un extincteur ou une armoire et un bruit de verre brisé emplit le premier étage du bâtiment de psychologie. Tout un tas de babioles venait de tomber à terre, et les cris en redoublèrent. Bam.Un bruit mat, cette fois. Chute d'un bout de parpaing ou dislocation d'un corps jeune, en bonne santé, s'amusant avec les beaux garçons les soirs d'été ? Le professeur en criminologie émerga de sous une table pour aller consoler, dans un coin, une jeune fille en proie à une crise d'asthme et dont l'étouffé râle ne faisait qu'accélerer le débit respiratoire et les larmes de peur des autres. Plusieurs hommes dans la salle, cachés derrière un pillier ou sous une table, arboraient un teint plus blanc que celui de Lisey, dont ils s'étaient souvent moqué et l'un des plus fanatiques de First Person Shooter était en train de s'évanouir. Le bruit de l'arme était loin de celui qu'il avait l'habitude d'entendre. Trop vrai. Trop fort. Trop mouillé de vie. Trop rouge. Lisey avait peur. Tout justicier doit s'avouer sa peur avant de passer à l'action. Elle se leva, mais ses jambes tremblotantes la firent retomber et elle dut s'y prendre une troisième fois avant de se tenir près de la porte, et de sortir ses armes de son sac à main, sous l'oeil ébahi d'un autre étudiant. Bam.Le professeur abandonna, sachant qu'il était vain, l'asthme de son élève et se mit à faire le tour de la salle pour ordonner à tout le monde de poster des messages sur Facebook, Twitter et tous les réseaux sociaux qu'ils connaissaient. Mais de ne surtout pas donner d'indication de lieux. De nos jours, les tueurs aussi ont Facebook et Twitter. Avisant Lisey, debout près de la porte, il s'emporta : - Que faites vous, mademoiselle ? Asseyez vous tout de suite et...Bam. Bam. Deux coups. Lisey inspira un long moment avant de répondre : - Faites moi confiance, je peux essayer de nous faire sortir d'ici. Les portes sont toutes fermées, nous sommes probablement bloqués à l'intérieur. Mais il y a sûrement quelqu'un qui va venir nous aider, en plus du GCPD, qui est sûrement dèjà là. Il faut faire sortir le plus de monde monsieur, et vite. Je peux le faire, je suis la seule ici. Je.. Suivez moi.Sa classe provisoire derrière elle, Lisey dévérouilla la porte et passa la tête dans le couloir, après s'être fait une queue de cheval, moins voyante que sa crinière brune. Personne. Des sacs jetés ça et là à terre dans la panique, les traces de quelques activités laissées en suspens, des casiers ouverts sur des secrets quotidiens et sentimentaux qui n'avaient plus aucune importance dans ces moments là. Ou le contraire ? Elle soupira. Les responsabilités n'étaient vraiment pas sa passion. Elle les évitait autant que faire se peut, et, si elle avait par surpise été élué maire sur le forum de RPG dans lequel elle jouait le soir, c'était la seule fois qu'elle avait reçu de la confiance. La seule fois avant cette journée là, où la survie de beaucoup de monde dépendait de ses pas. Elle savait qu'elle ne serait pas la seule à guider des élèves. Plusieurs justiciers, de la dernière génération, étaient encore à l'Université et ils devaient eux aussi tenter des sorties Bam. Ta ta ta ta ta.Deux armes. Tirées en même temps. Dans deux bâtiments différents. Ils étaient au moins deux tireurs. Deux forcenés ou des jeunes ayant tout planifié ? Il n'était pas encore temps de se poser des questions. Lisey se mit en route vers la sortie. Suivie de seize vies. HRPG : Voilà, alors pour les justiciers de l'université : il y a trois tireurs dans l'établissement, chacun dans un UFR, vous pouvez les contourner ou les confronter à votre envie. Pour ceux qui viennent de dehors, il y a un tireur avec un fusil de précision, sur le toit, qui se cache à intervalles réguliers et qui montre, de loin, qu'il est ceinturé d'un détonateur. Voilà ^^' |
| | | Police Date d'Inscription : 07/02/2013 Nombre de Messages : 145 Autres Comptes : Ra's Al Ghul & Carmine Falcone Vous à Gotham : Juste un flic qui fait son boulot. Citations : Les choses ne sont jamais intégralement blanches ou noires. Parfois, tu dois vivre dans le gris. | Sujet: Re: [TOUS]Fusillade universitaire de l'UGC Dim 2 Juin - 21:17 | |
| Dès les premières détonations , Langstrom s'était instinctivement jeté à terre . Les couloirs , vides il y a 5 minutes , s'étaient remplis rapidement d'individus affolés , perdant tout contrôle d'eux même . La panique à l'état pure . Ils creusaient leurs propres tombes . Dans la bousculade , des personnes furent jetées au sol , piétinées sauvagement par des crétins voulant fuir une mort quasi-inéluctable .
Langstrom s'aplatissait contre le mur du couloir , ne voulant point être incorporé à cette marée humaine dénuée d'intelligence , qui appliquait stupidement la technique du mouton effrayé . A quelques mètres de lui , une jeune femme blonde , un rictus de terreur sur le visage et un homme chauve , possédant une carrure de lutteur et un fort embonpoint furent projetés contre une armoire vitrée . Qui tomba à terre dans un grincement . Puis explosa , répandant des fragments de verre brisé dans toute la largeur du couloir . Les cris s'amplifièrent . Essuyant la sueur qui lui humidifiait le front , Kirk attendit que les moutons soient tous passés pour pouvoir continuer son périple .
Lui qui venait pour trouver des réponses à ses problèmes , il tombait sur une fusillade . Kirk tourna la tête vers la fenêtre Belle journée pour un massacre . Langstrom espérait trouver la personne désirée à son bureau. Mark Gaer , titulaire d'un diplôme en psychiatrie , son ex-meilleur ami . Un grand type au sourire Colgate , qui passait des heures à la salle de muscu et qui pourtant était un vrai trouillard . Lui et Kirk s'était disputé à propos d'une histoire de bières chaudes , histoire qui avait pris des proportions gigantesques et qui avait faillit anéantir leurs couples tout en causant des destructions matérielles massives . Les deux hommes en étaient venus aux mains plusieurs fois .
Mark Gaer , la seule personne à savoir autant de chose sur Kirk Langstrom que sa femme. Mark Gaer , son principal suspect , peut être sa prochaine victime .
Bam.
Les coups de feu se faisaient plus fréquents , les cris et les cavalcades aussi . Néanmoins des personnes plus sensées que celles courant dans les couloirs restèrent ou s'abritèrent dans les salles de classes , les bureaux , les débarras. Kirk lentement s'approcha de l'armoire vitrée tombée à terre , les minuscules bouts de verre craquant sous les semelles de ses chaussures. Les deux personnes qu'il avait vu s'étaient relevées et avaient fui . Comme les autres . Il lui était important de trouver ce fumier de Mark mais il lui était vital de trouver un abri .
Bam Bam.
Kirk passa sa main sous sa veste . Rien . Quel imbécile il avait été de ne pas avoir emporté son automatique .Il n'était pas bon tireur certes , mais il faut toujours être prévoyant . Langstrom choisit de continuer prudemment sa marche dans les couloirs à présent déserts de l'université de Gotham . Il en sortirait dès qu'il aurait obtenu des réponses à ses questions . Pas avant .
Une autre détonation et une rafale d'arme automatique résonnèrent en même temps dans le complexe universitaire , arrachant du même coup une exclamation de surprise au scientifique . Il y avait donc deux tireurs ? Peut être des étudiants suicidaires , mal dans leur peau et voulant le faire savoir au monde entier en exécutants leurs camarades et professeurs . Mais des types comme ça , Langstrom n'en avait cure . L'ancien Kirk aurait sauvé le plus de personnes possibles , le Kirk actuel , lui , aurait traqué les tireurs un à un et les auraient punis pour avoir retardé sa mission.
Néanmoins , il fallait qu'il trouve quelqu'un , n'importe qui , pourvu qu'il soit capable de lui indiquer l'emplacement du bureau de Mark . Encore un challenge à relever . Langstrom en avait plus qu'assez de toutes les conneries qui lui tombaient dessus dès qu'il osait sortir de chez lui
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| | | | Sujet: Re: [TOUS]Fusillade universitaire de l'UGC Ven 7 Juin - 18:01 | |
| "Parfois il me semble rêver. A ma façon, j'ai aussi traversé la vie avec philosophie, et j'ai une fois encore emprunté des sentiers familiers. Je suis peut-être déjà mort, il y a longtemps, dans une suffisance arrogante, et ce jour là j'ai prié pour une seconde chance avec une telle ferveur... que l'instinct d'une lumière nouvelle a transcendé la mort. La vie n'a pas été totalement obscurcie, mais a parsemé ma route de débris qui se sont mués en lointains souvenirs. Comme aujourd'hui, où il me semble une fois de plus, que j'ai à nouveau une chance d'atteindre mon but." - Robert Browning (sic)
Plus jamais.
Marie se releva, le genou tremblant et douloureux là où elle s'était appuyé, l'esprit légèrement ébranlé, si bien qu'elle en eut un léger vertige, surtout lorsqu'elle releva sa main gauche et avisa le sang qui maculait ses doigts, ses ongles colorés et vernis, et humidifiait sa paume blanche. Du sang, du fluide vital. L'information avait du mal à parvenir entièrement au centre de sa compréhension. Elle en éprouvait un certain dégoût, une répulsion toute humaine mais en même temps, une joie rouge. Une joie rouge et forte, la joie que l'on éprouve lorsque notre plus grande colère est enfin satisfaite. Elle tituba un instant, puis baissa son regard sur le corps qui s'étendait à ses pieds sentant à chaque battement de son cœur toute humanité la déserter alors qu'elle souriait au résultat de vingt et un an de vengeance ruminée. Marie ne connaissait pas le jeune homme qu'elle venait d'assassiner. Ce n'était, comme beaucoup d'autre universitaire, qu'un visage croisé au loin au fil des innombrables promenades entre deux cours, ce n'était qu'une voix, assurée et pleine de soleil, entendue dans la pénombre d'un préau par delà ses écouteurs. Mais il faisait partie de l'université, pour elle, il faisait donc implicitement partie du complot. Il était de mèche avec tous ces gens qui n'avaient jamais voulu d'elle, amoureux de toutes ces filles plus jolies qu'elle et plus arrogantes, plus doué qu'elle dans toutes les matières et moqueur devant ces faibles dont elle faisait partie. Oui, il devait très probablement être un de ceux là. Ils étaient tous impliqués, mouillés jusqu'au cou. Et aujourd'hui, enfin, elle allait se venger.
La première victime était la plus difficile. C'était lors de son premier coup de gâchette qu'elle savait qu'elle allait se sacrifier, se tuer. Lorsqu'elle avait entendu le premier coup de feu, le signal, dans le bâtiment de psychologie, elle avait paniqué, ne s'attendant pas à ce que les élèves se jettent si vite dans les salles de cours. Le temps qu'elle sorte ses armes, en tremblant, de son sac à main, qu'elle extirpe un Glock des cahiers et des classeurs, plus personne ne se trouvait dans le couloir et les cris de toutes ses imbéciles de glousseuses lui avaient donné un mal à la tête embêtant. Elle n'avait pas envie, pour son premier meurtre, d'aller chercher la victime sous une table ou dans un placard, c'était trop dur. Non, pour commencer, elle avait prévu de tirer dans le tas, presque sans regarder, histoire de perdre son humanité en un coup et d'être plus confiante après. « Heuresement », ce jeune homme blanc, un étudiant en deuxième année de la fac d'anglais, se trouvait encore dans le couloir, où il s'était visiblement arrêté au pas d'une porte, perplexe devant l'attitude de Marie, la seule à ne pas se précipiter vers une sortie. Sans doute avait il cru qu'elle était paralysée par le bruit et la terreur, et avait il décidé de l'aider. Sans doute, lorsqu'il avait commencé à se retourner, planifiait il d'aller l'aider, de poser une main derrière son dos et sur son épaule et d'agir en gentleman. Mais c'était trop tard. Personne n'avait jamais traité Marie avec grâce, et ce n'était pas au moment de le payer qu'ils allaient commencer. Elle avait tiré avant qu'il ne se rende compte d'être braqué, et avait beaucoup mieux géré le recul de l'arme que lorsqu'elle s'était entraîné avec son petit copain dans leur jardin, lorsqu'ils avaient décorés les arbres de photos des professeurs et qu'ils avaient réveillé le voisinage en gaspillant beaucoup plus de chargeurs qu'ils ne l'avaient voulu.
La première balle avait été la bonne, mais elle en avait rajouté une deuxième lorsque le blond était tombé, pour être sûre. Il avait commencé un cri, supplié un instant, mais elle ne l'avait pas entendue, son regard et son âme aspirée par le trou rougeoyant qui grandissait dans la chemise de sa victime, et par sa vie qui s'échappait en litres bruyants. Lorsqu'il avait touché le sol, elle s'était soudain sentie vide, puis trop pleine. Ca y est. Elle n'était plus humaine. A partir de ce moment précis, elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle n'était plus Marie, elle n'était plus une femme, elle n'était plus vivante. Quoi qu'il arrive, elle ne ressortirait jamais de cette université sur ses pieds et même si c'était le cas, elle ne serait plus jamais humaine. Désormais, elle était une « spree-killer », la pire des aberrations. Ces tueurs qui basculaient dans l'horreur sans prévenir, sans donner de signe, et sans prendre la moindre précaution, sans s'attaquer à une personne en particulier et éviter des innocents ou des spectateurs non parasites. Les spree killer tuaient le plus de gens possible dans un laps de temps court, et ne s'arrêtait pas jusqu'à ce que les forces de l'ordre remplissent de plomb ce cerveau rendu malade par des dégénérescences qui, parfois, ne s'expliquaient même pas.
Dans le cas de Marie, c'était clair : tout le monde lui en voulait, ce monde n'était pas le sien, personne ne la comprenait et elle n'avait pas grand chose à faire de la vie ou de la mort de tous ceux qui avaient assistés sans rien dire à ces années d'ignorance et de mépris dont elle avait été la victime. Ivre d'une nouvelle harmonie intérieure, enfin sûre d'elle, elle appuya son doigt ensanglanté sur le mur râpeux et inscrivit un maladroit « Die rache », avant de reprendre en main son arme et d'en faire passer le curseur sur rafale automatique. Puis elle entra dans la plus proche salle de cours, un amphitéatre de moyenne taille dédié à l'histoire. Des gémissements et des hurlements s'élevèrent dans l'antre de savoir alors qu'elle en fermait l'entrée unique derrière elle et les élèves les plus hardis se mirent à tourner sur les ronds concentriques où à tenter de profiter de ses zigzags architecturaux et des longues estrades propices à la cachette pour contourner Marie et la neutraliser. Mais si elle se concentra en premier lieu sur les élèves paralysés ou tira sous elle en rafales sans se demander ce qu'elle allait toucher, elle se rendit bien vite compte de ces manœuvres et profita du bruit fait par les autres élèves participant à la fusillade – son petit copain et un cousin, renvoyé deux années plus tôt – pour changer de position, recharger et continuer son massacre en bougeant dans l'amphitéatre. Elle s'était rendue compte que tirer du haut de son perchoir était très peu lucratif, puisque les balles peinaient à atteindre les cibles mouvantes et souvent n'étaient pas létales à cause de la distance, et elle dut marcher en rond une bonne demi douzaine de minutes pour achever ou tuer à bout portant tous ses ennemis. C'était atroce. Un massacre.
Et elle n'en éprouvait vraiment plus rien, c'était presque dans l'ordre des choses. Elle marchait avec cette nonchalance peu féminine, cette indifférence déterminée que portaient les tueurs de Columbine sur les vidéosurveillances. Le masque de la mort en plein travail, probablement. Très vite, elle passa ses mains rouges dans ses lourdes boucles blondes et alors qu'une jeune femme, lunettes bleues, sac rouge pimpant, expirait à ses pieds, se noua une queue de cheval qu'elle approcha de ses épaules pour éviter qu'on ne la tire. Un spree killer naît en un coup, mais il apprend vite dans la brutale expérience de son court voyage spirituel, au cours dûquel il moissonait des âmes pour rassurer la sienne, jetant les vies de ses anciens camarades dans un trou qu'ils avaient eux même creusés, au fond de son esprit, et que rien ne pourrait jamais combler.
En fait, d'une certaine manière, Marie était descendue aux Enfers, frappant à la porte dès qu'elle avait accepté de participer à cette vendetta horrible. On lui avait ouvert lorsqu'elle avait entendu son petit ami faire rouler les premiers coups de feu et avait fait son premier pas lorsqu'elle avait elle aussi tiré. Désormais, tel la successeuse de Dante, elle marchait, elle courrait même vers le septième cercle, le centre de l'Abime Eternelle. Elle courrait vers Lethé. L'Oubli.
L'amphitéatre nettoyé, et les sirènes du GCPD n'ayant toujours pas sonné, elle sortit de la salle, rouge et rayonnante, les yeux dilatés et les mains tremblantes, mais les chargeurs pleins. Elle aurait donné n'importe quoi pour continuer son massacre au côté de son homme, mais décida de rentrer dans toutes les pièces du couloir et de s'occuper de tous ceux qui n'avaient pas déserté le bâtiment avant de le rejoindre. C'est là qu'elle tomba sur le docteur Langstrom.
Figure très mature là ou elle n'avait croisé que de jeunes beaux ou des geeks boutonneux, le docteur chiroptère passa pour un professeur inconnu aux yeux de la jeune blonde. La sentence tomba aussitôt dans la cour spirituelle de l'adolescente : coupable. Coupable d'appartenir à une éducation nationale qui ne l'avait pas aidée, et qui avait fait des yeux doux aux meilleurs en la laissant couler dans les bas chemins de la faculté, sentiers embourbés dont elle serait ressortie caissière ou pire. Et elle était sûre que les dominii prenaient du plaisir à critiquer et décider de l'avenir de tous les élèves, de tous ces gosses qui cherchaient une liberté qu'eux même n'avait finalement pas atteint. Elle leva son arme, un œil fermé, et releva le chien.
Chauve souris géante ou pas, professeur ou pas, homme méritant la vie ou pas, le Docteur Langstrom, sans son sérum, allait mourir anonymement, et son nom serait associé en mémoire commune sur une longue pierre mémorial blanche où quelques parents d'élèves qu'il ne connaissait pas viendraient pleurer pendant vingt à cinquante ans. Tué par une enfant.
….
Lisey avait toujours appris à se débrouiller seule. Toute sa jeunesse, elle l'avait passée seule, après la mort progressive de ses parents, et même avant. Son long voyage, elle l'avait préparé seule et l'avait menée seule. Quant elle était devenue justicière, quelques semaines plus tôt, c'était aussi de façon autonome. Mais en cette journée, elle avait la responsabilité de toute une classe, si ce n'est de son université, entre les mains. Et c'était difficile à tenir. Son groupe devait être rapide mais discret, et Lisey se tenait au premier rang. C'est elle qui dirigeait la classe et les gens qui s'y greffaient au fur et à mesure qu'ils passaient dans les couloirs et que les têtes mouillés de larmes apparaissaient au coin des portes. C'est elle qui s'arrêtait aux angles et jetait le premier œil pour voir si le couloir était sûre. Derrière, les plus endurants et les plus passionnés murmuraient des conseils et calmaient les plus sensibles qui gémissaient ou faisaient des crises d'asthme, ou d'autres bruits qu'ils ne pouvaient contrôler. Certains s'évanouirent quelque fois, et ils furent réveillés au plus vite, de façon certes violente, mais pour leur plus grand bien.
Lisey se sent mal. Son cœur s'est accéléré, elle tremble. C'est cela être un justicier. Elle comprend que Batman n'est pas froid et de pierre, comme le disent certains. Il est passioné. Ils sont tous passionnés. Sinon, ils ne pourraient pas se sacrifier chaque jour, vivre par procuration et pour ultime rempart du cœur des vivants. Ils doivent être profondément sentimentaux. Lisey est aujourd'hui justicière, et elle en souffre. C'est un premier pas. Au fil d'un couloir, elle tombe sur deux personnes au millieu d'un couloir. Une jeune fille vue de dos, qu'elle reconnaît pour l'avoir vue de loin dans les couloirs de l'université.
L'homme, vu de face, ne lui dit rien. Mais il est sous le canon d'une arme, et Lisey ne met pas longtemps à ana-Lisey la situation. Il lui reste un quart de secondes pour sauver le docteur Langstrom. Sans savoir qui il est et ce qu'il fait de sa vie. C'est cela aussi, être une justicière.
Agir et marcher dans une brume incessante.
- Noooooon!
Elle bondit en avant. |
| | | Police Date d'Inscription : 07/02/2013 Nombre de Messages : 145 Autres Comptes : Ra's Al Ghul & Carmine Falcone Vous à Gotham : Juste un flic qui fait son boulot. Citations : Les choses ne sont jamais intégralement blanches ou noires. Parfois, tu dois vivre dans le gris. | Sujet: Re: [TOUS]Fusillade universitaire de l'UGC Jeu 20 Juin - 12:05 | |
| Tout se joua en une poignée de secondes. Le cri poussé par la jeune justicière eut pour effet de surprendre la tueuse novice, ce qui fit dévier son tir de quelques millimètres et de réveiller Langstrom pétrifié face à la gueule noir du canon de l'arme. Kirk se jeta au sol , espérant que ceci lui permettrait d'échapper à un funeste destin. Au même moment , la jeune brune, armée elle aussi, bondit , voulant éviter un énième meurtre . La spree-killer se retourna juste pour apercevoir la justicière lui sauter dessus. Elles roulèrent toutes deux à terre, Lisey avec l'objectif de neutraliser la massacreuse d'étudiants, Marie avec l'objectif de récupérer son pistolet tombé à terre, d'exterminer le groupe devant elle et de faire souffrir celle qui osait l'empêcher d'accomplir son œuvre. Elle tenta d'attraper les cheveux de son adversaire et réussit à placer un direct maladroit qui atteignit Lisey à l'épaule. Cette dernière répliqua en lui faisant faire la connaissance de la crosse de son revolver et cria à sa troupe de reculer. Langstrom, à terre lui aussi, choisit de venir en aide à la jeune femme lui ayant sauvé la vie. Marie reçut son coup de pied dans la mâchoire et resta déboussolé quelques instants. Une autre personne se permettait de lui tenir tête ? C'était intolérable !
Du pied, elle essaya discrètement de récupérer son arme tout en donnant un second coup de poing à la justicière. Sans elle, elle ne pouvait mettre un terme à cet affront. Dans son esprit malade,un déclic se fit : l'un des deux êtres s'opposant à ses desseins était armé, elle pouvait bien s'approprier son arme et tuer ses persécuteurs. Enfin elle rejoindrai l'être aimé et tout deux finiraient leur grand œuvre main dans la main. Dans un rugissement, elle se propulsa contre sa némésis et enserra la main tenant le revolver de ses deux serres. Elle avait désormais totalement tourné le dos à l'humanité. Les étudiants, leurs professeurs, et le reste du groupe de Lisey contemplaient la scène, horrifiés et tous conscients que de leur avenir dépendait la victoire de la jeune justicière.
Alors ceux qui la connaissait se mirent à scander son prénom en chuchotant et le murmure s'étendit à tout le reste du groupe. Alors Marie devint folle de rage. Son visage s'empourpra et elle voulut lacérer le visage de la justicière, la détruire, détruire entièrement ces lieux maudits ou l'on s'était tant moqué d'elle, pauvre jeune fille seule, si seule. On devait scander son nom à elle, pas celui de cette ordure ! Qui était-elle d'abord ? Sûrement l'incarnation de l'étudiante parfaite, celle qu'elle ne pouvait pas supporter, celle qu'elle aurait tant voulut être. Rien que pour cela, Lisey devait mourir de la façon la plus abominable possible.
Kirk Langstrom sentit, grâce à quelque obscur instinct, que la situation, déjà assez grave comme cela, dégénérait de plus en plus. La jeune brune résistait aux assauts de la blonde mais celle-ci disposait d'un avantage de taille : elle avait déjà tuer. Et elle avait tellement envie de tuer encore et encore. La blonde était complètement folle. Kirk la voyait essayer de garder son sang-froid mais le monstre en elle voulait tellement sortir et se montrer à tous ! Cette volonté de tuer la dévorait de l'intérieur, consumait son âme déjà corrompue. La tueuse n'était plus qu'une coquille vide, ne connaissant plus d'autres sentiments qu'une colère sourde et aveugle envers les autres et elle même. Il donna un coup de pied dans l'arme de la tueuse, l'envoyant glisser une dizaine de mètres plus loin, et se jeta sur Marie, accompagné de la volonté farouche de mettre un terme à cet affrontement.
Son poing l'atteignit à l'omoplate puis le poids du scientifique la plaqua violemment contre le sol. Mais en se tortillant et à force de griffures, de morsures, elle parvint à se dégager et à se redresser. Un coup de pied de Lisey la renvoya à terre mais la spree-killer fraîchement autoproclamé lui balaya les jambes, la faisant s'effondrer par terre. Marie bondit de nouveau sur la justicière et réussit cette fois à attraper le revolver. Elle le pointa vers Lisey, un sourire mauvais sur le visage. Ce fut à ce moment là que Langstrom intervint. Il bondit sur Marie, suivi de Lisey quelques secondes plus tard. Les trois personnes ne formèrent plus qu'une masse grouillante.
Un coup de feu claqua, faisant tressaillir le groupe amassé devant les trois belligérants. Puis un deuxième, suivi d'un troisième. Un cri fit suite à ce dernier. Kirk et Lisey se relevèrent, essoufflés, blessés, mais vivants. Une vilaine griffure était visible sur le visage du scientifique tandis que Lisey arborait un énorme bleu sur la joue gauche. Marie était resté par terre, assise contre le mur du couloir, comprimant avec ses deux mains une méchante blessure par balle au niveau de l'abdomen, la bouche ouverte sur un cri silencieux.
« Franchement, merci du coup de main, commença Langstrom, comment vous appelez vous et que faisons nous d'elle? Pour ma part, je préfère ne pas vous dévoiler mon identité,cependant vous pouvez m'appeler Kirk. » |
| | | | Sujet: Re: [TOUS]Fusillade universitaire de l'UGC Jeu 15 Aoû - 21:01 | |
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