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Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !

Clash of the Warriors & La Révolte

"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."

(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)


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©Les images utilisées appartiennent à leurs auteurs
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 Prisonnier (Into Darkness acte 1)

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MessageSujet: Prisonnier (Into Darkness acte 1)   Prisonnier (Into Darkness acte 1) EmptyLun 11 Mar - 18:13

Je ne vois rien ni n’entend rien.

Je ne sens rien non plus. Pas de sensations dans mes doigts. Je n’arrive pas à les bouger. Mes bras, mes jambes, sont privés de tout mouvement. Chaque muscle est paralysé par une force inconnue. Pas de chaleur, pas de froid : mon épiderme reste imperméable à mon environnement. Mais quel environnement ? Je n’ai pas la moindre idée d’où je suis. Quand ai-je mangé un repas chaud pour la dernière fois ? J’ai beau essayé de m’en souvenir, impossible de le savoir. Je ne sais même plus ce que c’est de manger ou de boire. M’a-t-on plongé dans le coma ? Me suis-je jamais réveillé de celui duquel j’étais prisonnier, il y a de cela des siècles ? A l’époque, j’enquêtais sous le masque de Nightwing, mon ancien alias héroïque, sur une affaire de pédophilie. Un psychopathe du nom de Saint Samaritain kidnappait des orphelins, puis les égorgeait. Le criminel m’avait tiré dessus alors que je venais de le débusquer, et j’avais sombré dans un long sommeil glacé. Je m’étais réveillé au Central Hospital de Gotham City, avec Bruce Wayne à mon chevet. Ma lente guérison avait alors été motivée par la vengeance. Je voulais retrouver l’assassin, le tueur d’enfants qui avait été responsable de mon état. Et j’avais réussi. J’avais mis la main sur le Saint Samaritain quelques mois après ma sortie de l’hôpital. Je l’avais tabassé, jusqu’à ce que Batman m’arrête. Un combat s’en était suivi avec mon mentor, qui s’était soldé par ma victoire, au prix d’un mensonge et d’une trahison. Mais l’intervention du chevalier noir avait tout de même portée ses fruits. J’étais désormais incapable de tuer le Saint Samaritain, ébranlé par les propos d’un Bruce en colère et apeuré.

C’est alors que le piège s’était refermé sur moi. J’étais sur le point d’abandonnait ma « proie », la laissant à la merci de la police, quand quelqu’un, sûrement tapis dans l’ombre depuis le début de ma traque, m’avait mis au tapis d’un coup puissant à la tête, coup que je n’avais pas vu venir. Lorsque j’étais revenu à moi, des flics m’entouraient, et le Saint Samaritain gisait, mort, quelques mètres plus loin. Coupable idéal, j’avais été embarqué. Mais le fourgon qui m’emmenait au commissariat avait été attaqué et voilà que je me retrouvais de nouveau inconscient. Une mauvaise habitude que j’avais prise. Je me réveillais dans un labyrinthe, en compagnie d’une élève de Batman, Pandora. Dans ce labyrinthe, nous avions été confrontés à la Cour des Hiboux, une organisation mystérieuse œuvrant apparemment à la destruction de Batman et de son mythe. Voyant que nous étions des durs-à-cuirs, elle et moi, la Cour avait décidé de nous épargner, ou tout du moins de tirer le rideau, réservant notre sort à plus tard. J’avais perdu de vue Pandora, et m’étais retrouvé enfermé dans cette cellule. Depuis combien de temps, bon Dieu, suis-je là ?

Une semaine. Un mois. Un an. Un siècle. Une éternité. Je ne sais pas par quel miracle je survis, sans alimentation ni eau. Je ne sais pas quel type d’expérience la Cour des hiboux pratique sur moi. Cette Cour. Mystérieuse. Terrifiante. Je suis à sa merci. Depuis toujours, ai-je l’impression. C’est comme si son ombre menaçante planait au dessus de ma tête depuis que je suis venu au monde. Les références au cirque, le meurtre d’Haley, toutes ces choses qu’avait utilisée cette organisation homicide contre moi, c’était de l’ordre de l’intime. J’ai l’impression que la Cour me connaît sur le bout des doigts. Et c’est une sensation horrible. C’est la seule que je ressens encore : la peur. Dans ma prison immobile, intangible, dans laquelle le temps semble s’être arrêté net, je ne suis plus qu’un gamin terrorisé. Le hibou est partout autour de moi. Je ne le vois pas mais je sais qu’il est là. Qu’il me scrute. Qu’il m’observe. Qu’il me dissèque. Ses yeux perçants sont rivés sur mon corps, et ses serres sont prêtes à se jeter sur lui pour le lacérer. Je suis à la merci d’un rapace impitoyable.





J’ouvre les yeux. Quand me suis-je endormi ?

J’aperçois des lueurs rouge dans l’obscurité. C’est la première fois que je vois quelque chose depuis mon enferment.

Le hibou.

Il est là.

Et il attend.





« Richard ».

La voix est dure, grinçante. Elle heurte mes oreilles. Celles-ci ne sont plus habituées à entendre, tout simplement. Les sens aux aguets, j’attends que la voix revienne. Est-ce le hibou qui me parle ? Une hallucination ? Je ne suis plus sûr de rien, ces derniers temps. Cette prison me rend fou. J’essaye d’ouvrir la bouche et de prononcer un son. Un gargouillis quasi-inaudible sort de ma gorge sèche. Ça fait mal. Atrocement. Mais ça fait trop longtemps que je n’ai pas parler, et j’ai besoin de recommencer, de dire quelque chose, juste pour me prouver que je ne suis pas fou. J’ai recouvrer la parole. Bon. Je peux faire des bruits avec ma bouche, c’est déjà ça. Voyons voir si j’ai récupérer d’autres facultés. Toujours pas de sensation dans les membres. Seule ma gorge semble s’être animée.

« Tout doux… Tout va …venir com… vant. Pat…ce ».

La voix. Je l’entends à nouveau. Que dit-elle ? Tout va revenir comment avant ? Mes oreilles bourdonnent. Un liquide coule le long de mes joues. C’est humide, je le sens. Oui, oui ! Je ressens quelque chose. Ma peau. Je sens le liquide sur ma peau. Des picotements me meurtrissent la nuque et les épaules, puis s’étendent aux bras, aux jambes et aux mains. Ces sensations soudaines me permettent de me faire une idée d’où je suis. Je suis assis sur une chaise. Mes poignets et mes chevilles sont attachés par des menottes aux barres de cette chaise. Le contact avec le métal froid me fait frissonner.

« Tout va bien, Richard. »

La voix. Encore elle. Tout va bien. Faux. Rien ne va. Mon corps me fait atrocement souffrir. Les picotements se sont transformés en coups de poignard qui me lacèrent la chair. Bon Dieu, ce que ça fait mal ! Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu aussi mal depuis… toujours. J’ai envie de crier. Mes dents se serrent, et mes cordes vocales vrombissent. Un hurlement saisissant sort de ma gorge, qui me fait trembler de tout mon long.

« Qui… » murmuré-je, en crachotant du sang.

« Qui nous sommes ? » fait la voix.

Un rire strident, proche du hululement, jaillit de l’obscurité.

« Tu sais qui nous sommes, Richard. Nous sommes la Cour. Nous sommes tes parents décédés. Nous sommes ta famille. Au fond de ton âme, tu sais que nous étions là depuis toujours, présents dans ta vie, te surveillant, te choyant de nos bienfaits, mais restant toujours dans l’ombre. Désormais, c’est toi qui te trouves dans l’ombre, Richard. De notre côté. Tu as traversé le miroir pour venir nous trouver. Nous sommes ta famille. Nous sommes là pour t’aider, te soigner, te sauver. »

Une lumière aveuglante inonde soudain la pièce. Je ferme instinctivement les yeux. Puis les rouvre doucement.

C’est alors que je les vois.

Je pensais être enfermé dans une cellule. En vérité, je me trouve dans une pièce immense, une sorte d’antichambre aux murs en velours rouge, avec des banquettes le long des murs. Au centre de la pièce, moi-même. Ai-je voyagé dans le temps ? J’ai l’impression d’être au XIXème siècle.

Non.

Car il y a des gens qui m’observent. Et eux, n’ont rien du XIXème siècle. Ils sont des centaines. Et ils m’observent. Et… ils ont des têtes de hiboux. Tous. Des centaines de hiboux me scrutent.

Prisonnier (Into Darkness acte 1) Courtofowlslive

L’un d’eux se lève.

Il est grand, vêtu d’une sorte de robe, façon Ku Klux Klan. Ses grands yeux écarquillés m’observent. Il s’approche de moi. Et, de nouveau, j’ai peur. Je sens quelque chose couler le long de mes jambes. Je baisse les yeux et découvre que je suis nu comme un vers, couvert de crasse, et que je viens de me pisser dessus. Je relève la tête, pour faire face au hibou. Il porte une clé.

« Richard » murmure-t-il.

Il avance vers moi.

« Bienvenue chez toi ».

Il fait le tour de ma chaise, puis introduit sa clef dans mes menottes. Le déclic salutaire se fait entendre. J’en pleurerai de joie. Je suis libre. Libre ! Voyant mon visage submergé par l’émotion, le hibou tempère mon enthousiasme. D’une voix calme, il dit :

« Ne bouge pas, Richard. Pas encore ».

Que dois-je attendre ?

Soudain, une brèche se crée dans le mur d’en face. Une lumière aveuglante et blanche envahit la pièce, tandis que je sens mes genoux se déplier et mon corps se lever. Les hiboux sont absorbés par la lumière, et disparaissent dans un hululement à la fois fascinant et terrifiant. Peu à peu, la lumière m’absorbe à mon tour.
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MessageSujet: Re: Prisonnier (Into Darkness acte 1)   Prisonnier (Into Darkness acte 1) EmptyMar 12 Mar - 14:08

Le désert brûlant s’ouvre à moi. Je risque un pied nu sur le sable, avant de le retirer vivement… trop chaud. Devant moi, des dunes à perte de vue, un espace gigantesque où personne ne peut survivre sans une bonne gourde et une sérieuse connaissance du terrain. Ici et là se cachent scorpions, serpents à sonnette, et autres cloportes, qui attendent la nuit pour se réveiller et s’attaquer à leurs proies. Le désert est une terre aride peuplée de prédateurs et de survivants. Chaque être qui y a droit de citer doit sa survie à ses formidables capacités d’adaptation. Le serpent prend la couleur du sable pour mieux berner ses ennemis. Le dard du scorpion concentre assez de venin pour tuer un cheval. Ces bêtes là sont programmées pour survivre : tuer ou être tuer. Une métaphore de la vie, dans toute son inhumanité et sa sauvagerie. Ce que je dois apprendre. Ce que je dois dompter.

Je rentre dans la tente. Nous avons établis notre campement au creux d’une vallée, entre deux dunes énormes, qui nous abritent des vents violents qui s’abattent en rafales sur les sables. Notre quatre tentes tiendront le coup, mais bientôt, nous devrons plier bagages et reprendre la route. Depuis que les Hiboux m’ont libéré de ma prison, je dois prouver chaque jours ma force et mon endurance, aux côtés de mes nouveaux compagnons. Nous sommes quinze. Les élus de la Cour. Après des mois, des années peut-être, d’emprisonnement, nous avons été, tous les quinze, soumis à une discipline infernale, sensée nous préparer à rejoindre les rangs des combattants de l’organisation. Nous sommes sensés perdre notre libre arbitre, pour nous sublimer et devenir des oiseaux de proie. Des hiboux. Comme ceux qui m’ont libéré. Je n’arrive pas bien à me souvenir, à ce propos, si ce sont les Hiboux qui m’ont enfermés, torturés, privés de mes droits, ou bien d’autres. Les Hiboux sont-ils mes ravisseurs ou mes sauveurs ? Il y a quelques temps, je les aurais clairement placé dans la catégorie « ravisseurs psychopathes ». Mais aujourd’hui tout est flou. Depuis que je suis au sein des quinze, une solidarité s’est crée entre nous. Nous sommes les élus, nous claironne-t-on chaque jour. Et je finis par y croire. Ma haine, ma colère, ma peur des Hiboux se transforment petit à petit au fur et à mesure que je progresse dans mon programme. Des jours et des jours passés à affronter la montagne, la forêt, puis le désert. Tous ces paysages, tous ces prédateurs que nous avons dû affronter… Tout cela à réveiller quelque chose chez moi. Je ne sais pas encore ce que c’est. C’est comme si l’oiseau de proie en moi se révélait petit à petit. Je sens que je me transforme.

« A quoi pense-tu, frère ? »

Je me retourne. Dans la tente, Marc me fait face. Brun, large d’épaules, Marc a la carrure d’un footballeur américain et le sourire d’un play-boy. Une amitié est née entre nous après que nous nous soyons sauvés la mise, l’un l’autre, face à un ours, quelque part dans la montagne. C’était un peu après que la Cour nous est lâchés dans la nature, nous ordonnant d’obéir à seulement deux consignes : Survivre et atteindre l’Oasis. Nous avions traversé la Forêt hantée, armés de quelques vivres et de notre seul courage. Deux des nôtres n’avaient pas survécu, dévorés par des loups aux proportions terrifiantes. Puis nous avions commencé à gravir la Montagne, peuplée de lynx et d’ours affamés. Nos rangs s’étaient éclaircis de trois hommes. Marc et moi avions manqué de périr, alors que nous nous reposions dans une grotte. Nous avions en fait surpris un ours dans son sommeil. L’animal, réveillé par notre présence, s’était rué sur nous. Nous saisissant de quelques pierres pointues, terrorisés par la charge de la bête, nous avions attendu que l’ours arrive sur nous. Puis nous nous étions écarté et lui avions asséné, à l’unissons, des coups de pierre à la gorge et au flanc. Mais l’animal était difficile à tuer. Nous avions alors dû livrer une terrible bataille pour nous extirper de ses griffes et survivre. Après la Montagne vint le désert et ses pièges. Quelques uns y avaient succombé : un oasis à l’eau empoisonné avait emporté trois hommes. Les serpents à sonnettes avait piqué un autre dans son sommeil. Désormais, nous n’étions plus que six survivants. Ce que les Hiboux ne nous manquèrent pas d’annoncer. Une vois surgit du néant nous informa de notre situation :

« SIX MORTS-VIVANTS DANS LE DESERT. RESTEREZ-VOUS ETERNELLEMENT DE PETITS OISILLONS CHETIFS, OU TROUVEREZ-VOUS LA FORCE NECESSAIRE POUR VOUS TRANSFORMER EN OISEAUX DE PROIE ? ».

La voix nous avait également appris que nous nous trouvions tout proche de l’Oasis, le but de notre voyage.

« Nous touchons bientôt au but, Marc. J’appréhende. »

« Tu seras digne de la Cour, Richard. Tu survivras aux dernière épreuves ».

Je hoche la tête. Marc est un optimiste.

« Nous devons préparer nos bagages » lui répond-je.

En quelques minutes, les six survivants sont prêts à partir. Derrière ces dunes, l’Oasis, notre but. Bientôt, je serai hibou.
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MessageSujet: Re: Prisonnier (Into Darkness acte 1)   Prisonnier (Into Darkness acte 1) EmptySam 23 Mar - 19:21

Le désert épuise nos membres. Nous ne sommes désormais plus que des âmes errantes. Perdues. Assoiffées. Autour de nous, du sable et du sable, et encore du sable. On se croirait dans un putain de sablier. Et ce soleil qui cogne. C’est trop dur de marcher. Enchainer les pas, devoir subir la morsure terrible du sable brûlant sous nos pieds. Trop dur. Les scorpions ont emporté l’un des nôtres ce matin. Quelques secondes après la piqure mortelle, notre compagnon se mettait à gonfler comme une baudruche et son visage, à noircir comme du charbon. Je n’avais jamais vu chose plus horrible. La langue pendante, il a agonisé pendant de longues minutes, sans que nous puissions rien y faire. Marc a été particulièrement chamboulé par ce décès. Le gars n’était pas un bavard, mais c’était l’un des nôtres… Nous ne sommes plus que cinq, maintenant. Et j’ai l’impression que les liens qui nous unissaient sont en train de se défaire. Les oiseaux de proie sont des solitaires, ils n’acceptent pas les amitiés, seulement les alliés… d’un instant. Putain d’aspics. Putain de chaleur. Putain de Cour ! Elle m’a asservie. Elle m’a torturé. Elle a tué mes compagnons… Et pourtant, au fond de moi, même si je hais cette organisation maudite, je sais qu’elle a fait quelque chose pour moi. J’ai mal rien qu’en y songeant mais, la Cour me transforme. Ce désert me transforme. Mes compagnons me transforment. Je deviens un hibou. Je le sais. Je le sens.

Derrière les dunes que j’aperçois à l’horizon se trouve l’Oasis. Encore quelques efforts et nous toucherons au but. Le pourquoi du comment, si je puis dire. La raison de notre voyage. Mais nous ne savons même pas ce que renferme cet oasis. Nouveau mirage ? Peut-être. Mais pourquoi la Cour voudrait tous nous tuer et nous priver de notre récompense ? Elle est sensée former ses nouveaux membres, faire de nous leurs membres, des hiboux comme eux, des oiseaux de proie. Pour l’instant, les seuls oiseaux que je vois sont les vautours qui tournent au dessus de nos têtes, patientant tranquillement jusqu’à ce que l’un d’entre nous flanche. Vivant ou mort, ils le dévoreront sans pitié. Putain, on se croirait dans Djumanji, ou je ne m’y connais pas. Cette pensée m’arrache un sourire, mais mes lèvres gercées me font immédiatement souffrir et transforment mon sourire en rictus douloureux. Un putain de Djumanji implique des putains d’animaux féroces et un putain de jeu. Tout a fait ce que je suis en train de vivre. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour devenir un hibou.

Nous parcourons la distance qui nous sépare des dernières dunes en quelques heures. Mon esprit vagabonde ici et là, je délire par moments. La soif, la fièvre, la douleur, l’épuisement. Ce cocktail détonant me rend fou, et mes compagnons avec. Marc murmure des paroles insensées, parle d’un crique, de trapèze, d’une fille rousse dont il est amoureux. Moi, mon esprit me transporte dans une ville sombre dont j’ignore tout, peuplée de créatures violentes - des bêtes sauvages ? -, dont certaines sauvent les moutons, la majorité de la population de la ville. Suis-je un mouton ? Une bête sauvage ? Je suis un hibou. Bien sûr que je suis une bête sauvage. La plus dangereuse de tous.

Nous franchissons enfin les dunes. Je suis épuisé, au bord de l’évanouissement. Je crois que nous ne sommes désormais plus que trois en vie. Les autres… bah, peu importe les autres. Ils sont trop faibles. Mauvais. Ils méritaient de mourir… Ah, bon Dieu, que m’arrive-t-il ? Ces pensées… Ces pensées qui m’assaillent. Elles ne sont pas les miennes. FAIBLES. Non… Je dois… je dois résister. La Cour. Elle essaye de s’introduire dans ma tête.

« Est-ce que ça va, Richard ? »

La voix de Marc me fait sursauter. Je le contemple bouche bée. Pendant quelques secondes, j’étais ailleurs, loin, très loin. Dans un rêve ? Ou bien était-ce la réalité ? Je n’arrive plus très bien à faire la différence.

« Nous sommes arrivés, regarde… »

Je me retourne. L’Oasis. Il est là. Devant nous. Luxuriant. Des palmiers, l’eau qui coule… une source. Une rivière. Une cascade peut-être ! Quel délice. Rien que d’y penser, j’en salive. Sans réfléchir, je me précipite et dévale la dune, suivi de près par Marc et l’autre survivant. Enfin. Enfin nous touchons au but !

Mais notre course est coupée nette. Devant le premier bosquet de tamaris se trouvent une dizaine de types. Des humains. Vêtus comme des ninjas. Ils portent tous des sabres et sont en position d’attaque. La dernière épreuve…
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MessageSujet: Re: Prisonnier (Into Darkness acte 1)   Prisonnier (Into Darkness acte 1) EmptyMer 27 Mar - 21:01

L’instinct de mort. Le prédateur qui est en chacun d’entre nous et qui, à un moment précis, doit se réveiller et détruire l’adversaire. Je n’ai quelques secondes pour faire le choix crucial qui implique ma survie et celle de mes camarades. Ils sont dix, armés de sabres, vêtus de vêtements amples et sombres, le visage dissimulé derrière un foulard. L’ennemi. La dernière épreuve, qui nous cueille alors que nous sommes épuisés, ravagés par la chaleur qui nous fait littéralement fondre sur place et par une marche intense. Nous n’avons plus de force. Nous devons faire appel à nos ressources cachées pour pouvoir aller au-delà de nous-mêmes et nous surpasser. Pour vaincre. La seule solution qui s’offre à nous est le combat. De ce combat résultera notre survie ou notre mort. J’ai fais mon choix. Je ne peux mourir maintenant. Pas au moment où une foule de souvenirs m’assaillent, où mes sentiments et ma volonté reviennent avec violence, trop longtemps tue par je ne sais quelle expérience de la Cour sur ma psyché. Je dois combattre. Je dois vaincre. Pour moi-même. Pour que je regagne Gotham, ma maison, et que j’accomplisse ma destinée. Prisonnier de la Cour, dans un désert ou dans une cellule infecte, je suis inutile, mis au ban de ma mission. Celle-ci, au fur et à mesure que mes souvenirs reviennent, ressurgit dans mon esprit : être justicier. Faire le Bien… Comment regagner cet idéal alors que je vais devoir tuer pour survivre ?

C’est là tout l’enjeu de l’entrainement que m’a fait subir la Cour. Un choix cornélien s’offre à moi. Vais-je me livrer à mes plus bas instincts, devenir le Hibou que la Cour rêve que je devienne ? Ou vais-je me laisser tuer pour ne pas renoncer à ma mission ? Je DOIS survivre. C’est impératif. Et je dois sauver Marc. Mais je peux vaincre mes ennemis sans les tuer. Ce n’est pas ce qu’attend la Cour mais je ne suis pas son esclave. Ils m’ont fait gladiateur dans un désert aride et hostile, mais je veux récupérer ma liberté. Et pour cela, j’enfreindrai leur règle. Je deviendrai le prédateur qu’ils souhaitent que je devienne, mais je ne tuerai pas. C’est la promesse que je me fais, alors que je suis à moitié nu, face à une horde d’ennemis qui ont l’air surentraînés et qui n’hésiteront pas à utiliser leurs armes pour nous tuer mes camarades et moi. Mais je ne les laisserai pas faire.

Je lance un regard à Marc. Il hoche la tête, m’offrant son accord tacite qui sonne notre charge. Nous nous mettons à courir, dans des directions opposées, pour prendre nos adversaires de flanc. Je saisis une poignée de sable brûlant de ma main droite, et quelques cailloux de la main gauche. Puis je me jette sur deux ninjas, ceux qui se trouvent tout à droite. Un jet de sable dans les yeux aveugle le premier, tandis que l’autre tente de m’asséner un coup de sabre. J’esquive et fait voler mon pied dans son estomac, lui arrachant un hoquet de surprise. Je fonce ensuite, tête baissé, sur un nouvel adversaire et le percute violemment à la poitrine. Il s’écroule et, ni une ni deux, deux autres gaillards de son espèce le remplacent. Je n’ai pas le temps d’éviter la lame du premier qui m’entaille le bras. Mais l’adrénaline m’empêche de sentir la douleur et mes sens, en alerte, ne le laisse pas l’avantage. Je leur lance mes cailloux avec une précision quasi-mortelle. L’un heurte avec violence le front de celui qui m’a blessé, et le second blesse son compagnon à la gorge. Mes poings enchainent immédiatement avec deux crochets qui les envoient au tapis.

De l’autre côté, Marc fait le ménage. Mais hélas, notre autre compagnon est tombé sous les coups de ses adversaires. Au moins les a-t-il tenus occupé, ce qui nous laisse, Marc et moi, le temps de nous débarrasser de nos adversaires immédiats. Mais alors que je m’élance contre trois nouveaux ninjas sortis de nulle part, une douleur violente m’assaille. Mon crâne semble entrer en fusion et du sang coule le long de mes oreilles. Je ferme les yeux sous la douleur. Quand je les rouvre, je me découvre dans une salle obscure, aux murs crasseux, éclairés par une petite lampe à la lumière jaunâtre. A peine ai-je le temps de me familiariser avec les lieux, que je me retrouve de nouveau projeté dans le désert, face à mes assaillants. J’accueille leur assaut du mieux que je peux, mais la douleur à la tête reprend et je m’écroule sur le sol. A quel jeu joue la Cour ? Tente-t-elle de me neutraliser en voyant que je refuse de tuer mes adversaires ? Je suis de nouveau dans la salle aux murs sales, vides de gens. Une cellule, comprend-je soudain. Le désert est une hallucination. La Cour m’a sans doute drogué et n’a pas prévu que je puisse revenir à la réalité…

Je secoue la tête pour chasser le désert et reprendre pied dans le vrai monde. Mais les ninjas sont là quand je ferme les yeux et je dois de nouveau les combattre. Leurs lames me frappent, et je sens le sang couler le long de mes bras. Quand je rouvre les yeux, les ninjas ont disparus et le sang aussi. Il faut que je reste dans la réalité. Il le faut ! J’essaye de me concentrer sur mon environnement. La cellule est assez grande, mais je remarque la porte d’entrée, à quelques mètres de moi. C’est une espèce de lourde porte en fer, qui doit dater d’une époque lointaine. Je tourne sur moi-même, plisse les yeux pour scruter l’ombre qui m’entoure. Malgré la lumière, une grande partie de la pièce est plongée dans l’obscurité. C’est alors que je remarque Marc, allongé par terre. Je me jette sur lui.

« Marc ! »

Ma voix est rocailleuse et me fait mal à la gorge.

« Marc, réveille-toi ! »

Marc ouvre les yeux difficilement, tandis que je le secoue comme un punching-ball. Il met du temps à me reconnaître mais semble revenir peu à peu à la réalité. Je lui administre quelques claques histoire de le réveiller complètement. Une fois revenu, il a l’air ahuri, aussi surpris que moi de l’endroit où nous nous trouvons.

« Qu’est-ce que… » commence-t-il, mais il est aussitôt interrompu par le déclic de la serrure de la porte. Quelqu’un entre dans notre cachot.

Ils sont deux, des balèzes, le visage caché derrière un masque de hibou. Des hiboux. La Cour. Immédiatement, moi et Marc nous ruons sur eux. Il s’agit de ne pas faire de quartier. Ils ont des couteaux mais n’ont pas le temps de s’en servir. Nous les projetons violemment contre le mur, ce qui les assomme. Mais Marc a été blessé dans le combat. Du sang coule d’une plaie à la poitrine.

« Merde… Ça va aller ? »

Marc acquiesce. Puis il désigne la porte du cachot, entrouverte. C’est notre chance… Nous hochons la tête puis nous élançons dehors.

A suivre.
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