Alors que la bataille faisait toujours rage et que ses alliés rejoignaient leurs position d'assaut, les mandibules du moth-gang s'activaient. L'on avait déployé de grandes nappes colorées et les différents moths-chenilles s'étaient réunis en petits groupes circulaires entre lesquels passaient différent aliments conditionnés. Une tranche de jambon vola tandis que deux soldats de Killer Moth s'échinaient à ouvrir un bocal de cornichon.

- Il est vraiment dur, commenta un moth qui se massait la main après l'effort de torsion qu'il venait de fournir.

- Ma mère elle disait qu'il fallait taper au cul pour faire remontrer l'air, expliqua doctement un autre qui observait la manœuvre en dégustant son sandwich thon-tomate.

L'un d'eux essaya et le "plop" tant attendu se fit entendre. Le petite groupe se félicita de cette franche réussite. Derrière l'écran des tapis et des pique-niques sortis des sacs des moth-chenilles, le noyau dur de l'organisation réfléchissait à la prochaine action. Killer Moth aimait les plans, avec eux pas d'improvisation sur le pouce ni de surprise désagréable, il n'y avait que des petits points à valider au fur et à mesure. Dans une vie antérieure il aurait pu être Maréchal tellement il adorait pousser ses petits soldats sur une grande table de stratégie. Pour l'heure un moth-cocon avait oublié ses petits jetons dans la moth-cave, alors ils avaient improvisé avec des chips et des morceaux de fromage. Ils étaient tous penchés sur une carte des lieux. Leur groupe (une pile de blinis) devait encore atteindre un objectif, Mister Y devait être normalement verrouillé par le Ventriloque. Bon, il n'était pas encore là d'après les dernières observations. Un moth-cocon observa les alentours avec une paire de jumelle histoire de constater des effectifs ennemis sur place.

Dans toute guerre il faut, disait une revue de stratégie que Drury avait lu, une armée pour mener un assaut et au moins une pour la protéger. Le Moth-gang avait accepté la tâche de sécuriser les points de passage pour que les forces de l'autre erreur sylvestre puisse frapper, de préférence avec le soutient du Joker. L'ouverture était réussie, le flanc de Wesker était protégé, ne restait plus qu'à définitivement écraser les restes de l'armée de Mister Y dans la périphérie proche. Le moth-cocon quitta son poste d'observation et fit un relevé des troupes, ils étaient moins nombreux que prévus. Ils purent donc tous s'offrir quelques carrés de gruyère supplémentaires pour agrémenter leurs salades de grillons. Drury poussa quelques blinis sur le champ de l'attaque et s'interrogea sur la capacité combative des morceaux de cheddar qui composaient l'armée du Ventriloque. Boah, il devrait sûrement faire le poids contre un immeuble où s'amoncelaient des morceaux de chips.

Le moth-gang entendit les cris d'assaut des hommes du cracheur de "s" contrarié, l'heure pour eux d'aller rejoindre le théâtre des opérations et s'assurer que la prise du bâtiment ne soit pas une défaite différée. Alors que les gazouillis de conversations et de mâchoires reprenaient, le grand Killer Moth se leva pour faire un discours, il invita son chargé de propagande de faire une photo. Le flash attira tous les regards. Excellent! La mite s'éclaircit la gorge et pointa un doigt au dehors.

- Mes amis, notre allié arrive, il est temps pour nous de repartir en campagne. N'oubliez pas de bien mettre vos déchets dans les sacs poubelles qu'on a ramené, fit-il en soulevant celui qu'il avait déballé. Vous avez 15 minutes.

Les moths se levèrent et s'étirèrent dans un concert de gémissements et de rots rassasiés. Le moth-cocon qui accompagnait son chef rangea les affaire de ce dernier alors qu'il sirotait, le casque à moitié relevé une brique de jus de pomme en observant la place qui serait bientôt ensanglantée. En face, se tenait une cible stratégique: le central de commande des attractions, bien caché, sans doute fortifié puisqu'il donnait accès aux différentes caméras de sécurité. Même si l'ennemi était en sous-effectif, il restait bien retranché là-bas et de temps à autre on voyait s'agiter quelques canons de fusils qui changeaient d'emplacement. Derrière lui, le groupe reprenait des airs de colonnes militaires (les couleurs en moins.) Bien, l'objectif récemment acquis allait être employé à bon escient.

Drury rabaissa son casque, donna sa briquette à son homme de main et s'avança vers une porte.

- Messieurs, savez-vous pourquoi nous avons assailli ce bâtiment? demanda-t-il avec orgueil.

Il n'y eut pas de réponse.

- Parce que comme je l'ai écrit dans le plan de route, continua-t-il sur le ton du reproche, c'est l'entrepôt de stockage des feux d'artifices!

Il ouvrit la porte avec une amplitude digne d'un opéra et se retrouva ensevelit comme dans les comédies de boulevard sous un amoncellement de produits ménagers et de balais. Le chef du Moth-gang se releva comme il le put entre serpillière affectueuse et balais collant d'une substance étrange.

- Beurk, fit-il piteusement en s'enlevant une éponge feld-grau qui devait jadis être verte.

Ses moths-cocons lui firent de discrets signes pour lui indiquer la bonne porte, qu'il ouvrit avec un minimum de précaution. De l'autre côté c'était effectivement un entrepôt de caisse frappée des signes "explosif", "dangereux", "ne pas toucher". Ils allaient se gêner! L'un des moths, artificier amateur, fut nommé coordinateur de l'artillerie. En face ils ne s'attendraient certainement pas à ça. Le Ventriloque continuait un assaut réussi et des froissements de cuir entre les quelques accalmies de rafales indiquaient que Man-bat était dans les parages et protégeait les hauteurs.

Une fois les quelques premiers lanceurs de fusées installés, les moth-chenilles qui formaient la première vague se préparaient. Une moth-cocon leur transmettait quelques ordres. Derrière lui, le photographe s'en donnait à cœur joie, il entreprit même d'immortaliser la scène en sortant une caméra. Le moment était propice.

- Bon alors, vous fixez bien les baïonnettes à vos mitrailleuses, on fait deux préparations d'artillerie, les fusées au potassium d'abord, couleur violette je vous rappelle et ensuite celle au barium, couleur verte. Faites attention, vous ne partez que lorsqu'on vous le dira, il se peut qu'une fusée parte plus tardivement! C'est des charges à plus de 35 kilos, alors pas de précipitations!

Un groupe servirait de couverture depuis les fenêtres brisées des lieux, il y aurait un second groupe pour la deuxième vague en cas d'échec et le dernier groupe manipulait les feux aux côtés de leur chef bien-aimé. L'assaut depuis la place serait sans doute meurtrier mais il était nécessaire, pour gagner Amusement Miles il faudrait Mister Y mais aussi le centre névralgique des installations, Killer Moth sautillait d'excitation en regardant son objectif.

- Vous avez vu chef, ils tendent un drapeau de l'autre côté, il a l'air blanc, commenta le moth-cocon qui regardait aux travers de ses jumelles.

- Hein? Quoi? Ils se rendent? fit le chef comme s'il se réveillait d'un rêve.

- Il faut croire.

- Mais, mais ils ne peuvent pas, c'est notre petit moment de gloire, gémit-il en sortant ses propres jumelles.

Tous les moths en contre-bas s'accordèrent au diapason de la mite en chef, râlant de la lâcheté de leurs adversaires. Il était impensable pour eux d'arrêter l'assaut maintenant. Tout y était, la tension, l'excitation, l'envie et puis la caméra tournait encore.

- Euh chef? fit le moth-artificier.

- Quoi encore? Ils nous tendent des bouquets de fleurs maintenant?

- Ben, en fait j'ai déjà allumé la...

Les feux d'artifices s'envolèrent dans la nuit et s'écrasèrent sur la façade avant du bâtiment qui s'enflamma pendant au moins trois secondes. La seconde salve, moins précise, s'écrasa sur le toit, faucha le plénipotentiaire avec son petit drapeau et les règles de la guerre furent définitivement achevées lorsque les deux groupes d'assaut partirent combattre les soldats éberlués de l'ennemi qui s'attendaient au moins à revoir venir leur camarade. Les premières salves de mitrailleuses bariolées entamèrent et dévorèrent la première ligne de défense ennemie. Quelques moths tombèrent, parfois de maladresse, parfois à cause de balles perdues d'ennemis qui tentaient tant bien que mal de refaire leur ligne.

En face, des officiers hurlaient des ordres à leurs hommes. Malgré l'apparente désorganisation des forces défensives, il y avait dans ce centre de contrôle, une discipline à respecter. Lorsque le premier groupe atteignit les portes et les fenêtres barricadés, les quelques moths-sapeurs qui disposaient de pelles et de haches sur les côtés de leur paquetage entreprirent de défoncer les ouvertures. Les portes étaient solidement blindées et lorsque les premiers coups de haches vinrent à les transpercer, ils se tachèrent du sang des soldats qui les soutenaient de leurs épaules. Les vitres éclatèrent et les sacs de sables se déversèrent sur la place. Le groupe qui les couvrait mitraillait les hauteurs, le second groupe d'assaut se sépara pour tenailler quelques positions.

De son perchoir, Killer Moth gloussait de plaisir. Il ordonna que l'on choisisse des feux d'artifice à ses couleurs pour le grand final. Il ferait voir à Gotham quel sublime criminel il était. Derrière lui, un moth-chenille était chargé de l'écoute radio des fréquences de la police.

- Chef, chef, cria-t-il, la police est en train de se regrouper avec une colonne de la garde nationale. Ils sont pas encore prêts, mais ils ne devraient pas tarder. Une heure au plus!

Le temps commençait à jouer contre eux. Il se mordilla la lèvre et reprit son observation de l'assaut. Les sapeurs avaient fait du bon travail et les baïonnettes transperçaient les défenseurs restés trop près. Les moth-chenilles s'amusaient bien. D'ordinaire, ils n'aimaient pas les petits tracas de la vie, se cogner le coude, se mordre la langue et trouvaient révulsant tout ce qui touchait aux yeux, mais venir ainsi et tuer leurs semblables c'était plutôt fun, surtout aux côtés de camarades. Qu'importe que les corps se retrouvent transformer en passoires, qu'importe que les baïonnettes viennent perforer gorges et ventres comme des couteaux dans du beurre mou, ils étaient ensembles et contents d'eux. Les rafales de balles recommencèrent, les moths jetèrent leurs grenades flash histoire d'illuminer leur vie. Ils purent alors arroser joyeusement l'intérieur de quelques chargeurs. Puis vint cette fois-ci, le vrai corps-à-corps, celui avec des opposants. Couteaux au clair, les hommes de Mister Y allaient tout faire pour protéger les couloirs exigus et les salles de contrôle. Killer Moth ne pouvait pas tout détruire et son ennemi le savait. C'était toujours plus simple de tout faire sauter.

Le premier groupe s'enfonça dans le dédale de couloirs, le second groupe d'assaut resta à l'extérieur du bâtiment. Drury entendit des cris désordonnés dans la nuit, une foule qui devait être aux ordres de Mister Y quittait le bâtiment par les portes arrières et les hommes de la première vague insectoïde repartaient en paniquant, hurlant à qui voulait l'entendre des "Planquez-vous!". Le centre de contrôle des attractions et du matériel électronique de Amusement Miles vola en éclat, soufflé par les puissants explosifs installés par leurs fourbes adversaires. La colonne de fuyards fut poursuivit par le second groupe d'assaut et, à la surprise général, fait prisonnier.

Lorsque Killer Moth sortit ce son bâtiment, ce fut pour fièrement se poster devant ses ennemis vaincus, il ne parvenait pas à calmer son euphorie ricanante. Les vaincus avaient tous la mine triste, certains étaient blessés, d'autres avaient des vêtements poussiéreux et l'un d'entre eux, qui avait semble-t-il un uniforme un peu plus classe s'avança, regardant son adversaire droit dans le casque. Drury gloussait comme un bienheureux. Il avait réussi! Pas de fuite désordonnée pour aujourd'hui, aucun faux-pas, que du positif! Et même du positif supérieur à zéro. Il tendit sa main gantée et serra celle de l'honorable officier perdant, dans un geste de magnanimité brut, photographié et filmé. La scène était éclairée par l'incendie encore vif. L'on aurait cru la fin d'une grande bataille.

- Messieurs, commença la mite, vous vous êtes vaillamment battus, vous auriez dû abandonner plutôt que...

- Mais on vous a envoyé un homme pour parlementer, s'offusqua le chef ennemi.

- Ah oui? répliqua innocemment Killer qui se souvenait avoir entendu parler d'un drapeau blanc. Ben, il a dû se perdre en route alors.

Le vent fit passer entre les deux homme qui se tenaient face à face le morceau blanc de tissu calciné et piétiné.

- ça aurait pu être à n'importe qui, lança le criminel pour tenter de se dédouaner.

- Espère d'enfoiré! hurla le chef ennemi qui sauta à la gorge de Drury.

Les quelques prisonniers tentèrent un coup de force, entourés par les moths qui tirèrent sans sommation et transpercèrent les plus proche avec leurs armes. Killer Moth voulut se retourner pour fuir alors que son adversaire cherchait vraisemblablement à le tuer, nul ne saura jamais pourquoi. Il donna ainsi un violent coup d'aile à l'officier qui dû s'écarter. Le chef du moth-gang tenta de se relever maladroitement. Sa jambe gauche fléchit malgré lui et son casque vint percuter la mâchoire de l'enragé qui l'insultait copieusement, l'assommant net. Ses hommes alentours l'applaudirent, il avait fait son épreuve de force devant un public complètement abrutis par sa propre propagande pro-moth.

De la vingtaine de prisonnier faite, ils ne purent finalement en ramener vers le bâtiment principal que 5 plus un chef qui passait son bonjour à Morphée. La nouvelle de la mort de Mister Y avait achevé la résistance ennemie et tandis qu'ils s'approchaient de la zone de la fin du conflit, ils charrièrent avec eux une bonne dizaine d'hommes qui avançaient les bras en l'air. Sur la place de leur récente victoire, Drury avait laissé cinq moths dont l'artificier qui déclencha son chef d'œuvre improvisé. Deux autres étaient partis pour aller récupérer les véhicules pour leur retour.

Lorsque Killer Moth arriva face à ses alliés qui se regroupaient devant le QG de Mister Y. Il vit un jeune homme, en tout cas il le supposa vu sa taille et sa dégaine, il tenait un truc dans... iiiik! Une tête. Drury n'avait jamais vu ce visage de sa vie, c'était une tête somme toute classique après tout, ne lui manquait que des épaules et un torse. On parlait que Mister Y était mort. Eh bien soit.

- Alors où est-ce qu'il est le cadavre de Mister Y? demanda-t-il naïvement, puis il s'adressa à Fool. Gamin, tu devrais lâcher cette tête, c'est pas fait pour jouer normalement.

Puis il regarda autour de lui, on réunissait dans un coin les troupes adverses qui avaient abandonné. Les hommes qui les surveillaient étaient aux ordres du Ventriloque. A celui-là! Ouh le misérable! Où était-il? Le casque de Killer Moth s'agita dans tous les sens histoire de repérer le vieux et son taille crayon stylisé! Ses yeux se rétrécirent sous son masque lorsqu'il l'identifia, non loin d'eux. D'une démarche qui signifiait sa grande colère (grande enjambée et mouvement de bras à l'appui, il rejoignit, suivit de près par ses moths qui ne savaient rien faire d'autre, la position de ce dernier.

- Alors le violeur de barbie! s'écria-t-il soudainement, j'imagine que tu es fier de toi! J'imagine que tu as la mémoire courte, aussi courte que la distance qui sépare ton doigt de ta gâchette mais souviens-toi un peu de cette bataille et de Jimmy! Que tu as honteusement tué pour rien!

- Bobby, corrigea un moth-cocon.

- Non, Maxwell, répliqua un autre.

- Ahhh!

- Peu importe son nom, tu as tué l'un des miens! Et j'exige réparation! Moth-photographe! Le moth arriva en trimbalant sa caméra fixée sur un trépied. Prépare ton matériel et filme!

Il s'exécuta et enclencha sa caméra, il prit ensuite quelques photos de la scène.

- J'exige que tu me demandes pardon pour ta maladresse, ici, devant tout le monde! Sinon je te préviens, tu t'exposes à la vengeance de la Mite! Déjà je ne ferais pas la photo finale avec toi et ensuite je m'assurerais pour que l'on oublie ta participation à cette bataille! Je te supprimerais des vidéos et des photos! Niark! Sauf naturellement, si tu me donnes, devant tout le monde, tes plus sincères excuses.

Drury resta stoïque mais fulminait intérieurement, derrière lui ses hommes regardaient la scène avec de l'admiration, il osait tenir tête à Scarface et avec un tel panache que rien ne leur paraissait impossible. La plupart d'entre eux avaient peur de la marionnette, elle était connue pour être féroce, sacrément féroce. Ils n'ignoraient pas qui était Killer Moth non, mais les rumeurs qui couraient à son sujet étaient moins... terribles que celles qui courraient après le Ventriloque. Il avait pignon sur rue et magouillait comme un Dieu, enfin d'après les rumeurs. On disait aussi que les gens ne vivaient pas longtemps après l'avoir insulté, mais les "on dit" disaient tellement de choses.

[HRP : mdr Killer Moth, l'ouverture du pot de confiture, tout un art ! J'ai appris ça en regardant les Minikeums il y a 15 ans !]


Des explosions retentirent à quelques centaines de mètres, les tirs fusaient aux quatre coins du parc d'attraction. Les ennemis planqués dans les nacelles de la grande roue se faisaient descendre les uns après les autres par Manbat et Catgirl, et Killer Croc avait désormais le champ libre pour sortir de sa planque, derrière une barricade sur le balcon à l'étage du train fantôme. Il passa par dessus pour atterrir deux mètres plus bas, les jambes fléchies. Il fit signe à ses hommes de le suivre et constata avec étonnement qu'il ne lui restait plus que trois hommes de main, dont Dante, le petit préféré du Fool. Les allés au centre du parc d'attraction étaient de plus en plus désertes, les hommes de main de Y s'étaient repliés vers un bâtiment situé au fond d'Amusement Miles, là où se terrait apparemment leur chef au masque de tigre. C'était là que le colosse décida d'aller en compagnie de ses trois hommes, il fallait prêter main forte au Fool ainsi qu'aux hommes de Scarface et de Killer Moth. Il suivit donc la direction des explosions pour se rapprocher, toutefois la lourde mitrailleuse ennemie qui décimait tout sur son passage leur fit changer d'avis. Ils se mirent à couvert dans des tasses géantes de l'une des attractions (qui consistait à faire tourner des tasses pendant plusieurs minutes et qui portait le nom original de : "Les Tasses"). Chacun d'entre eux s'abrita dans une tasse différente pour se tenir à couvert de la lourde mitrailleuse. Killer Croc ne pouvait plus faire grand chose. Il n'avait plus d'armes à feu, et la seule arme qu'il possédait encore, c'était son inséparable couteau de chasse, celui-là même qui lui avait sauvé la vie une paire de fois lorsqu'il avait vécu dans la jungle en se prenant pour Tarzan parce que la société n'avait pas voulu de lui. Il ne pouvait rien faire d'autre que guider ses trois malheureux hommes de main vers la victoire... ou la mort. Dans un certain sens, il se sentait un peu inutile. Ils avaient eu besoin de lui pour qu'il les guide au travers des égouts afin d'attaquer Amusement Miles depuis l'intérieur tel un cheval de Troie, mais maintenant que la guerre avait commencé et qu'il ne s'agissait plus que de mitrailler de tous côtés, il se demanda s'il était vraiment à sa place. Il savait à peine manier une arme à feu, visant assez mal sauf avec un fusil sniper sur une cible immobile à cent mètres de lui, et son seul avantage avec une arme à feu était le fait de ne pas être affecté par leur recul grâce à la puissance de ses bras, ce qui lui permettait de tirer avec un fusil d'assaut automatique en le tenant à une seule main et en gardant plus ou moins la même trajectoire... La rapidité des tirs successifs lui permettait de compenser son manque de précision, mais de toutes façons, il n'avait plus d'armes sur lui.

Soudain, la lourde mitrailleuse cessa de tirer, et une rafale de tirs alliés s'abattit vers le bâtiment de Mr. Y. Croc vit son ami et cofondateur du gang s'introduire dans le bâtiment, suivi par les hommes de Moth et de Scarface. C'était le moment, il fallait s'introduire dans le bâtiment pour y déloger Y. Là-bas et au combat à mains nus, le colosse serait beaucoup plus utile qu'à distance. Il avait promis au Fool de lui laisser Y, mais ça ne l'empêchait pas de pouvoir s'amuser avec sa garde rapprochée. Il sortit de la tasse géante et fit un signe de main à ses trois hommes avant de brandir sa main vers le bâtiment.

"A l'attaaaaaque !!!" s'exclama t-il de son ton guttural.

Ils se ruèrent tous vers le bâtiment déjà pris d'assaut par ses alliés et leurs nombreux hommes de main, lorsque soudain, Croc qui était à la tête de sa petite troupe, entendit deux coups derrière lui suivis par des cris. Il se retourna et fit face à un autre colosse aussi grand que lui, qui venait de mettre à terre deux de ses hommes de main à la seule force de son marteau. La particularité de ce type, outre le fait qu'il était aussi grand et costaud que Killer Croc, c'était le fait qu'il n'avait qu'un seul bras.



Cet homme était l'un des frères Abramovici, également surnommé M. Marteau. Il avait rejoint le Joker durant la période Arkham City, avant que ce dernier ne se fasse passer pour mort. N'ayant nulle part où aller, il s'était mis aux ordres de Mr. Y, surtout parce qu'il aimait Amusement Miles.
Ses deux hommes de main traînaient sur le sol comme des larves, ils venaient de se prendre chacun un puissant coup d'énorme marteau et avaient probablement plusieurs cotes cassées. Le seul homme du gang de Croc et du Fool encore debout était Dante. Ce dernier pointa son revolver en direction de M. Marteau, d'un geste fébrile, tandis que Killer Croc et Abramovici se fixaient droit dans les yeux. Killer Croc le regardait d'un air menaçant, puis dit à Dante :

"Rejoins le Fool. J'm'occupe de lui."

Dante hésita quelques instants en continuant de pointer son arme vers M. Marteau, puis obéit. Il baissa son arme et s'éloigna d'eux pour se diriger vers le bâtiment dans lequel le Fool était en train de chercher Mr Y.

"T'occuper de moi, hein ? Je te trouve bien prétentieux, l'américain !"

Plusieurs longues secondes s'écoulèrent pendant que les deux adversaires, silencieux, se fixèrent mutuellement. Puis soudain, Killer Croc passa à l'attaque. Il courut vers son adversaire, bondit vers lui tout en serrant son poing droit, et replia son coude vers l'arrière, s'apprêtant à lui envoyer un puissant coup de poing à la figure. Mais avant qu'il n'ait pu atteindre Abramovici, ce dernier dessina un quart de cercle horizontal avec son marteau, et son arme frappa violemment Killer Croc à la poitrine. Le colosse à la sévère maladie de peau, qui était en l'air et n'avait donc aucun point d'appui, fut projeté sur le côté, tomba et roula sur quelques mètres. Après ce coup, Abramovici posa son marteau sur son épaule et marcha en direction du monstre.

"Alors, c'est toi qu'ils appellent Killer Croc, hein ? T'es pas si impressionnant qu'on le dit !"

Croc était allongé sur le dos, une main posée sur son torse et grimaçant de douleur, lorsqu'Abramovici s'arrêta juste devant lui. Il abattit alors violemment son marteau en direction de la tête du monstre pour la lui écraser, et le marteau s'arrêta à quelques millimètres du visage de Waylon. Ce dernier était parvenu à interrompre de justesse le mouvement de l'ennemi, en agrippant le manche du marteau avec ses deux mains. Il tira sur le manche pour faire perdre l'équilibre au colosse qui le tenait avec son unique bras, puis leva la jambe puis lui donner un coup de pied au ventre et ainsi le faire reculer et lâcher son marteau. Croc laissa tomber le marteau à côté de lui et se releva pour faire face à nouveau à Abramovici.

"Ok, t'es balèze. Mais tu crois vraiment pouvoir me battre avec un seul bras ? Sans déconner..."

Ce coup-ci, ce fut l'ennemi qui attaqua en premier, envoyant son unique point vers le colosse à l'aspect reptilien. Ce dernier para son poing avec sa main gauche, puis enchaîna trois coups de poing droit dans le côté gauche de son abdomen. Les coups eurent pour effet de plier M. Marteau, qui fut contraint de poser un genou à terre. Killer Croc lâcha alors sa main, puis lui donna un puissant coup de poing gauche au visage, qui le fit tomber à terre.

"T'avais perdu d'avance. Je suis Killer Croc ! Personne peut me battre, et surtout pas un pauvre type à qui il manque un bras ! Arkh... !!!"

Le colosse à la peau abîmée sentit quelque chose de froid transpercer son dos et ressortir par le ventre. Il baissa la tête et constata que quelqu'un venait de l'attaquer dans le dos et de le transpercer avec une lame ! M. Marteau se mit à rire, et répondit :

"Ha ha ha ha ! Tu fais erreur, l'américain... Voilà mon deuxième bras !"

La lame se retira du corps de Croc qui tomba à genoux en crachant du sang.

*Bordel... Une attaque en traitre... *

Il se teint le ventre avec sa main gauche, et tourna la tête et à moitié son corps pour voir qui se trouvait dans son dos. C'était un type qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à son précédent adversaire, à ceci prêt que son unique bras était le gauche et non pas le droit, et qu'il possédait une faucille géante !



Il s'agissait du deuxième frère Abramovici. Autrefois, ils étaient siamois et travaillaient dans un cirque, un peu comme Killer Croc. Jusqu'au jour où ils se disputèrent : l'un voulant rejoindre le Pingouin et l'autre le Joker, durant Arkham City. Ils se battirent si violemment qu'ils tranchèrent la partie du corps qui les reliait, et chacun partit de son côté. Mais après la fin d'Arkham City et la fausse mort du Joker, ils s'étaient retrouvés et réconciliés. M. Marteau n'était pas le seul à avoir rejoint Y.

"Alors frangin, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu fais pas le poids ?"

"Je t'attendais, frangin ! Maintenant qu'on est entier, on va pouvoir s'occuper de lui."

M. Marteau se releva et alla chercher son arme contondante.

"Tu me le laisses ?" demanda fièrement celui avec la faucille.

"Non, il m'a mis à terre, c'est à moi de le finir."

"Allez, je viens de te sauver la mise, laisse-moi m'en charger !"

"C'est hors de question ! Je t'ai dit que c'était à moi de m'en occuper !"

"Ah ouais ?! Pour que tu te fasses défoncer encore une fois ?"

"Toi aussi tu te serais fait défoncer si tu l'avais pas attaqué dans le dos !"

"Tu crois ça ?!"

"Ouais !!!"

"Alors on va régler ça ici et maintenant !"

Killer Croc n'en revenait pas. Alors qu'ils étaient à deux doigts de le tuer, ils se disputèrent pour savoir lequel des deux devaient l'achever ! Il se releva péniblement, toujours en pressant la main gauche sur sa blessure, et sortit son couteau de chasse avec sa main droite avant de se retourner vers les deux frères jumeaux anciennement siamois.

"Hey ! Bande de trous duc' ! Laissez tomber, j'vous prend tous les deux !"

Aussitôt, il se rua sur ses deux adversaires malgré sa blessure et la douleur qui lui prenait aux tripes. Il esquiva de justesse un coup de faucille en s'abaissant, mais se prit un coup de marteau en pleine tête au moment où il se releva, ce qui le fit reculer de quelques pas et le sonna quelques secondes. Il cracha une dent qui venait de s'arracher, au moment où il vit à nouveau la lame de la faucille fendre l'air dans sa direction. Il leva son couteau pour parer la lame, mais la puissance de son adversaire était telle que son bras qui tenait le couteau recula de quelques centimètres en parant l'attaque. Aussitôt, il prit le poignet de l'Abramovici à la lame, avec sa main gauche, et le tira vers son côté gauche pour le mettre dans la trajectoire du marteau du premier Abramovici. M. Marteau frappa donc son frère involontairement, d'un gros coup de marteau en pleine tête, ce qui eut pour effet de le faire tomber à quatre pattes.

"Hey ! Qu'est-ce que tu fous frangin ! Ça fait mal !!!" se plaignit celui qui allait bientôt avoir une bosse au sommet de son crâne.

"Pardon frangin ! C'est l'autre que je visais !"

L'Abramovici à la lame était donc à quatre pattes sur le sol, juste entre Killer Croc et M. Marteau. Croc envoya son couteau filer droit vers le torse de M. Marteau, son bras passant au dessus du deuxième Abramovici, mais son ennemi riposta d'un puissant et rapide coup de marteau frappant de gauche à droite par rapport à Croc et percutant son avant-bras droit ! Son bras fut donc dévié sur sa droite tandis qu'il lâcha le couteau en râlant de douleur. Avec sa main gauche, Croc s'empara de l'avant-bras de M. Marteau pour le bloquer juste après son coup, puis il marcha sur le dos du deuxième Abramovici toujours à quatre pattes, pour prendre appuie sur lui et se projeter vers l'autre, dans le but de lui donner un puissant coup de genoux dans le torse, tout en le faisant chavirer en arrière en le poussant de tout son poids.
Killer Croc se retrouva donc assis sur le ventre de M. Marteau, et l'enchaîna de coups de poing en pleine tête. Derrière lui, l'autre Abramovici se releva et brandit sa faucille en l'air, avant de l'abattre en direction du colosse écailleux. S'attendant à cette riposte en l'ayant entendu se relever, Croc roula sur le côté pour s'éloigner, et la lame de la faucille fonça sur M. Marteau qui se trouvait sous le Croc une demi-seconde plus tôt.

"Frangin, non !!!"

La lame s'arrêta à un millimètre du torse de M. Marteau, son frère était parvenu à interrompre son mouvement à temps malgré tout l'élan qu'il avait mis. Il semblait avoir une très bonne maîtrise de son corps, et de son arme.
Du côté de Croc, ça n'allait pas fort. La blessure qui le traversait au niveau de l'abdomen, en plus de lui faire horriblement mal, l'épuisait rapidement. Son agitation à cause du combat ne faisait qu'accélérer la perte de son sang. Il commençait déjà à être à bout de souffle, alors que le combat venait à peine de commencer. Il aurait voulu que l'Abramovici à la faucille tue involontairement son frère, mais son plan n'avait pas fonctionné. Il avait été trop sûr de lui : s'attaquer aux deux frères avec une blessure si grave était bien trop difficile.

M. Marteau se releva, et les deux frères firent face une fois de plus à Killer Croc.

"Alors l'américain, on se fatigue ?"

Croc avait noté que depuis le début, aucun des deux frères ne l'avait surnommé 'monstre' ou une autre insulte pour le qualifier. Ils s'adressaient toujours à lui sous le terme de l'américain. C'était probablement dû au fait qu'autrefois, eux aussi étaient des bêtes de foire.
Les Abramovici contournèrent le colosse de façon à se positionner de chaque côté de lui. Cette fois, c'était fini. Ils l'attaquèrent des deux côtés en même temps en se ruant sur lui. Croc les laissa venir, regardant à droite et à gauche en alternance. Il les laissa approcher... Puis, au dernier moment, il fit une roulade en avant pour éviter leurs attaques, et les deux frères faillirent s'attaquer mutuellement ! Mais une fois de plus, ils avaient interrompu leurs mouvements à temps.

"T'arriveras jamais à faire en sorte qu'on s'entretue !"

Croc se redressa et se retourna vers eux lorsqu'il les vit foncer une fois de plus sur lui. Il recula d'un pas tout en se penchant en arrière pour éviter un fauchage, puis attrapa le manche du marteau avant qu'il en l'atteigne avec ses deux mains. La faucille revenait à l'assaut, alors Croc se servit du marteau pour parer l'attaque, puis il chargea vers l'avant pour percuter les deux frères et les faire tomber comme des quilles, tout en tombant avec eux. Tous les trois à terre, c'était désormais au plus rapide qui se lève. Mais Croc était trop épuisé à cause de sa blessure, lorsqu'il se remit à quatre pattes, celui à la faucille était déjà debout, prêt à abattre son arme pour lui trancher la tête. Ce qu'il fit...

Soudain, Killer Croc entendit un cri suraigüe. Il leva la tête, et vit que l'attaque de l'Abramovici à la faucille venait d'être interrompue par Manbat qui s'occupait désormais de lui ! Un sourire au lèvre, Croc se releva en même temps que M. Marteau, qui était tout autant sonné des coups qu'il avait pris du Croc. Malgré tout, il envoya son marteau en ligne droite, qui percuta le ventre de Croc, pile à l'endroit où ce dernier était blessé. Il poussa un cri guttural de douleur tout en crachant du sang et en se pliant en deux, et recula de quelques pas. Le marteau revint à la charge en direction de sa tête cette fois, dans un mouvement rotatif horizontal, au moment où Croc se releva. Il se prit le coup, qui fut si puissant que Waylon tourna sur lui-même avant de s'effondrer. Lorsque M. Marteau arriva près de lui pour l'achever, le colosse mis à terre balaya les jambes d'Abramovici avec les siennes pour le faire tomber, puis roula pour se mettre au dessus de lui. Il encaissa un coup de poing en pleine tête signé M. Marteau qui avait lâché son arme, puis agrippa l'avant-bras et le bras de son ennemi avec ses deux mains. Et, d'un coup sec, brutal et extrêmement violent, en utilisant toutes les forces qui lui restaient, il brisa le bras de M. Marteau en retournant son articulation au niveau du coude.

"AAAAAAARGH !!!!" hurla t-il de douleur.

Croc l'assomma d'un puissant coup de poing en pleine tête pour le faire taire, puis s'évanouit à son tour, allongé sur son adversaire.

Quelques minutes plus tard, Killer Croc revint à lui. Il se releva lentement, alors que son corps entier lui faisait mal et qu'il se sentait extrêmement faible. Le calme était plus ou moins revenu. Il entendit des cris de joie, apparemment M. Y était mort et ils avaient gagné la guerre. Scarface exécutait les dernières forces ennemies sans la moindre pitié. Titubant et boitant, Croc s'approcha de ses alliés en se tenant le ventre avec sa main gauche. Il était toujours torse nu, mais le sang qui coulait abondamment de son ventre et de son dos avait repeint tout le haut de son pantalon. Il vit son ami, le Fool, qui tenait une tête dans sa main, probablement celle de M. Y. Il se dirigea avant tout vers Manbat, l'autre monstre du gang, et celui-là même qui lui avait sauvé la vie face aux frères Abramovici.

"Hey... Manbat, c'est ça ?... J'te r'vaudrai ça..." dit-il simplement en guise de remerciements.

Puis il se dirigea, toujours en marchant très lentement et difficilement, vers Catgirl qui se trouvait non loin du Fool, et s'arrêta juste devant elle.

".... Beau boulot, gamine... Et... Bienvenue dans notre gang..."

Il le pensait sincèrement. Alors qu'il pensait qu'elle se ferait tuer dés les premières secondes de la bataille, elle avait été impressionnante, tuant tous ses adversaires sans la moindre pitié.
Puis il se tourna vers le Fool, et passa son bras droit autour de son cou, à la fois en guise d'amitié que pour se maintenir à lui, ayant du mal à tenir debout.

"Bordel... On l'a fait..."


[HRP : Manbat, si mon poste te pose problème car je fais intervenir ton perso, préviens-moi par MP et j'éditerai !

PS : Je n'ai pas tué M. Marteau, alors si quelqu'un veut l'engager dans son gang (je pense notamment au Joker), il peut !
Comme ce sont des persos emblématiques d'Arkham City je pense qu'il vaut mieux les laisser en vie, au cas où quelqu'un voudrait les incarner ou les jouer en PNJ plus tard.

PS n°2 : J'ai oublié de récupérer mon couteau, si quelqu'un pouvait le reprendre et me le rendre ça serait sympa ]

(HRP: Désolé pour le retard et la qualité de ce post , j'espère que vous ne m'en voudrez pas.)

Man-Bat volait autour du dernier bâtiment , observant les troupes de ses alliés qui investissaient morceaux par morceaux l'immeuble . 8 minutes étaient passées depuis la destruction des nacelles par Catgirl . Le félin avait réussi à trouver des grenades et les avait lancées une par une sur les groupes d'ennemis .

«Du beau boulot , pensa Kirk Langstrom qui avait repris possession de son corps,
cette petite est douée . »

Le chiroptère s'était auparavant amusé à tuer un petit groupe d'hommes d'Y qui croyait avoir une chance de le tuer . Manque de bol , ils s'étaient montrés trop sûrs d'eux . Leur chef avait vidé un chargeur d'AK47 sur lui mais , stress oblige , aucune ne l'avait touché . Man-Bat avait toutefois laissé un survivant , histoire de faire savoir à la pègre qui était Man-Bat .

Il ne lui restait plus qu'a investir l'immeuble de Mister Y pour écraser les derniers hommes qui s'y trouvait et ainsi mettre un terme à cette guerre .

« Facile , avait-il pensé , toute la zone sera nettoyé en une demi-heure. »

Mais il s'était montré trop prétentieux .Lorsqu'il avait vu la situation dans laquelle se trouvait Killer Croc , il s'était senti obligé de lui porter secours . Certes , son intervention avait sauvé la vie du Croc mais à présent il en subissait le prix . Abramovici était un adversaire de taille . Man-Bat dominait peut être légèrement l'affrontement mais sa supériorité face au colosse ne tenait qu'à un fil .

Il avait littéralement sauté sur l'homme à la faucille . Ce dernier , surpris , lâcha son arme qui tomba à terre dans un bruit métallique et essaya d'attraper l'homme chauve-souris .
Man-Bat , juché sur son dos , lui labourait sadiquement le visage et le dos de ses griffes et essayait d'atteindre les vertèbres tout en attrapant la carotide de sa main droite .

Abramovici réussit à l'attraper et le jeta violemment sur le sol . Langstrom embrassa le goudron dans un bruit sourd , releva la tête et vit son adversaire plonger vers sa faucille . Langstrom se jeta à son tour vers l'arme mais il ne put empêcher Abramovici de saisir la faucille .

« Qu'est ce que tu es , saloperie , lança le titan d'un ton empreint de curiosité , un mutant ? Tu fais parti du groupe de l'américain ? »

« Je suis celui qui va te mettre une branlée , rétorqua la chauve souris en plongeant son regard dans celui de son rival , tu veux quoi comme fleurs sur ta tombe ? »

L'homme à la faucille ne tomba pas dans le piège :

« Toi en tout cas , tu creuse la tienne en m'insultant . »

Abramovici avait à peine achevé ces paroles qu'il bondit sur Langstrom . La lame décrivit un large écart puis revint et apposa sa marque sur le torse du scientifique qui avait reculé instinctivement , évitant ainsi à ses tripes de prendre un grand bol d'air frais . Le sang coulait abondamment mais la plaie n'était pas profonde . Soulagé , Kirk respira bruyamment , pendant un instant il s'était cru mort .

La chauve souris s'envola hors de portée du mastodonte qui marcha paisiblement vers Man-Bat , sa faucille pointée vers le sol .
« On a peur ? , hurla le colosse , fier de son avantage , Viens te battre , espèce de lopette ! »

Man-Bat revint sur la terre ferme , déterminé et fou de rage . Une lopette , lui ? Son adversaire allait connaître la fureur du chiroptère .



En hurlant , les deux combattants se jetèrent l'un sur l'autre . Les deux scarabées qui observaient la scène en se grattant mutuellement n'avaient jamais rien vu d'aussi violent . Lorsque la faucille lui entailla profondément le bras gauche , Man-Bat poussa un hurlement bestial et lança son poing dans la tempe d'Abramovici qui ne put parer le coup , le chiroptère lui agrippant le poignet avec son bras blessé . Man-Bat enchaîna avec une série de coups portés au visage qui eurent pour conséquences d'éclater le nez et la pommette gauche de son adversaire . D'un coup sec , l'homme à la faucille réussit pourtant à se dégager de l'emprise de la chauve souris et lui envoya un puissant coup de pied en plein thorax . Man-Bat vola sur plusieurs mètres sans se servir de ses ailes et atterrit une fois de plus sur le sol . Abramovici bondit sur lui , essayant de le décapiter avec son arme mais l'homme chauve souris feinta habilement grâce à ses ailes , roula à terre et en passant derrière lui , lui donna un puissant coup de pied circulaire dans le dos . Le colosse tomba à genoux et ne put éviter le second coup de pied que lui envoya Man-Bat . Atteint au visage , il sentit sa mâchoire se briser .

Mais Man-Bat n'en resta pas là . Il attrapa la faucille que son adversaire avait lâché et l'envoya à une centaine de mètres . Abramovici s'étant relevé entre temps , les deux 'hommes' se jaugèrent du regard pendant quelques minutes , chacun essayant de récupérer .

Puis le combat reprit à nouveau . Abramovici se précipita vers la chauve souris et tenta de lui envoyer un uppercut mais le monstre esquiva sans difficulté . Sans sa faucille , Abramovici était moitié moins dangereux . Man-Bat répliqua avec une série de coups portés dans les côtes et le sternum du colosse mettant toute sa rage dans les coups qu'il lui portait , saisit l'avant bras de son adversaire de ses deux mains puis enchaîna avec un puissant coup de boule . Abramovici s'écroula par terre , le visage ensanglanté , presque inconscient . Histoire de le neutraliser totalement ,
Man-Bat lui brisa les deux chevilles d'un coup sec , empoigna sa tête et la frappa brutalement contre le sol . Abramovici poussa un dernier hurlement puis s'évanouit . Enfin tranquille .

Un Killer Croc couvert de sang s'approcha lentement de lui et le remercia puis rejoignit le Fool .

« Merde , il est bien amoché on dirait , pensa Kirk , pourtant ça ne l'a pas empêché de finir l'autre Abramovici . »

Man-Bat fit quelques pas en direction de ses alliés mais s'arrêta pour contempler une dernière fois les corps des frères Abramovici . Cet affrontement l'avait laissé sur les rotules , Man-Bat ayant rarement eu à affronter des ennemis de ce niveau mais le chiroptère reprenait peu à peu ses forces .
Content de voir que tous avaient survécus , il se dirigea vers eux . L'explosion du pont par le Joker le fit sursauter , ce qui l'énerva . Pourquoi faire sauter le pont ? Décidément le Joker l'étonnerait toujours.

Le bruit d'un hélicoptère vint troubler le calme d'après-guerre . Étais-ce Double-Face qui revenait , assoiffé de vengeance ? Non , ce n'était que des journalistes . La vue de l'hélicoptère sembla galvaniser le Fool car celui-ci planta son grappin dans l'hélico et se hissa à son bord , la tête de Mister Y toujours dans sa main .

« Quelles sont ses intentions ? » se demanda le chiroptère , « Qu'est ce qu'il veut encore faire ? »

Pour plus de sûreté , la chauve souris prit son envol et partit à la poursuite de l'homme masqué .

Le calme d'après une longue bataille était toujours un sentiment doux et agréable pour le Ventriloque. D'une part, il y avait le terrible Scarface ricanait à chaque cadavre jonchant le seul et de l'autre côté le pauvre Arnold qui essayait de ne pas tâcher ses chaussures en cuir du sang des hommes. C'était un véritable enfer, des bras et des jambes recouvraient le béton qui autrefois fut une plaine d'amusement pour enfants, on était au final bien loin du véritable but du quartier. Les confettis et les emballages de bonbons avaient été remplacés par des douilles de balles, des mares de sang et des véhicules calcinés, tout cela pour le plaisir du plus grand mafioso de la ville ! Cette soirée restera dans les annales, aucun doute là-dessus.

La suite des événements allaient être encore plus amusantes que la guerre elle-même. La troupe du Ventriloque se dirigea vers une place où les prisonniers commençaient à être déposés les uns après les autres, comme des vulgaires têtes de bétail. Les rares contingents qui avaient capitulés face à la toute-puissance de l'alliance étaient amassés les uns à côté des autres. Tous attendait de savoir ce qu'ils adviendraient d'eux mais peu pensaient qu'ils s'en sortiraient vivant, ce n'était pas le genre des chefs criminels réunis ici. Arnold s'arrêta avec son acolyte pendant quelques minutes, le temps que ses soldats trouvent tous les fuyards et les ramènent par la peau du cou. On pouvait déjà voir Scarface jubiler rien qu'à l'idée des exécutions, la terrible marionnette étaient d'humeur macabre aujourd'hui.

"Dépêfez-vous bon fang ! À fe rythme-là, nous ferons de retour au clug dans une femaine !" cria le mafioso à ses soldats, il était impatient de pouvoir faire son petit spectacle.
"Ils font ce qu'ils peuvent Monsieur Scarface. Ils sont tout de même épuisés de ce conflit récent vous savez." argumenta Arnold pour essayer de calmer les ardeurs de son compagnon.
"Arnold, tu me prends vraiment pour un dégile ou quoi ? FERME TA GUEULE OU JE TE METS AVEC EUX ! TU AS COMPRIS ?"
"Désolé Monsieur Scarface..."
"ET CE BOUGNOULE DE JOKER, QU'EST-CE QU'IL FICHE ENCORE ?" reprit de plus belle la marionnette, ne voyant pas son allié proche d'elle."
"Il doit être en train de faire encore une action haut en couleur patron, ne vous souciez pas de lui pour l'instant. Regardez, tous ceux qu'on a trouvé sont enfin réunis." répondit Mugsy.
"J'ai des yeux merfi."

Le vieux Wesker commença à s'avancer vers le regroupement de vaincu et fit faire le tour des hommes à son partenaire. Scarface les dévisageait un par un, certains gardaient encore le regard fier et rempli de haine envers celui qui avait massacré leurs frères d'armes tandis que d'autres puaient la peur à cinq kilomètres à la ronde. Peut-être s'étaient-ils même fait dessus ? Une fois le tour fait, Arnold s'empara d'un des petits cigares disposés dans sa poche droite et le bloqua dans la bouche de Scarface, ce dernier faisant semblant de fumer comme un vrai parrain de la mafia d'antan. Après avoir simulé un souffle de fumée, il ricana comme à l'accoutumée et s'approcha du premier homme en face de lui. Une fois à sa hauteur, il le regarda de haut en bas puis rigola de plus belle.

"Quel est ton nom, fac à merde ?" cracha le mafioso à la figure de sa cible.
"Je suis M..." bégaya l'homme rempli de peur.
"J'en ai rien à foutre. Tu me fais pitié à chialer comme une gonzeffe. MAIS ! JE DIS BIEN MAIS ! Je fuis d'humeur généreuse aujourd'hui. Je ne vais te proposer qu'une feule fois fela, veux-tu rentrer dans mon clan ?"

Tout à coup, le même déclic apparut tout autour de Scarface. Arnold regarda dans les yeux Rhino, rempli d'étonnement. Ensuite Rhino regarda Mugsy qui haussa les épaules pour montrer qu'il ne comprenait pas non plus cette sérénade. Puis après s'enchaîna une longue suite de regard étonnés de soldat en soldat mais au final, personne ne comprenait ce qui avait piqué le mafioso pour devenir tout à coup un bon samaritain. Il y avait anguille sous roche, ce n’était pas possible autrement. Lui qui était toujours en colère, remonté à bloc et impitoyable avec ses ennemis...

"Euh... euh.... J'accepte Monsieur... Monsieur Scarface...." répondit le prisonnier de peur.
"F'est bien, très bien..."

Un coup de feu retentit dans le silence total de l'incompréhension. La Thompson de la marionnette tira une balle nette et précise dans la caboche du pauvre gars qui s'écroula, crachant sa cervelle par sa propre bouche. Tous les autres prisonniers tournèrent leur regard vers le cadavre de leur défunt allié puis se braquèrent vers le Ventriloque. Après quelques secondes de silence, l'un des prisonniers se leva de rage et cria à la marionnette.

"ORDURE ! VOUS N'AVEZ AUCUN HONNEUR ! COMMENT AVONS-NOUS PU PERDRE FACE À UNE MERDE DE VOTRE GENRE !"
"Je fuis désolé, vraiment." répliqua Scarface en tirant sur l'homme qui s'écroula à son tour. "Oupf, mon doigt a gliffé ! Tu as vu Arnold ?"
"Oui... Oui Monsieur Scarface... Votre mitraillette doit être glissante, on dirait...." fit timidement le vieux Wesker, de peur lui aussi de se faire abattre.

Une fois son petit tour malsain réalisé, Scarface fit un geste de la main au vieil homme et ordonna de partir de la place pour rejoindre ses alliés. Rhino et Mugsy trottinèrent quelques instants pour retourner auprès de leur chef puis l'un deux arrêta momentanément le mafioso.

"On fait quoi du reste patron ?" demanda Mugsy.
"Tuez-les, je ne vais pas les garder comme animaux de compagnie..." soupira Scarface.

Une fois la réponse tant attendue reçue, l'homme de main se retourna brièvement et fit signe aux soldats de finir le travail. Une symphonie de coup de feu commença à retentir sur la place, des cris agonisant se frayant un chemin parmi le vacarme. Il fallut environ trois minutes aux hommes pour abattre tous les prisonniers ligotés et achever ceux qui étaient encore en vie bien entendu. Un long silence de mort régna après cela. La cruauté de la marionnette était sans limite, abattre des hommes en prenant autant de plaisir la rendait aussi folle que le Joker en personne. Arnold fit mine de rien mais au fond de lui, il venait à peine de se rendre compte de l'horrible scène à laquelle il venait d'assister. Cela le tourmenterait encore pendant des années sûrement, tous ces visages disparus en quelques secondes...

Cependant, à peine éloigné de la scène horrible, Scarface remarqua une espèce d’olibrius habillé comme une tantouze se ruer vers lui d'un pas décidé. Tout d'abord, la marionnette se demanda si elle n'était pas vraiment tombé dans une vraie fête foraine à la vue de l'accoutrement de son opposant puis elle se rappela qu'il avait à peu près le même costume que l'autre timbré qu'il avait abattu sans faire exprès quelques minutes auparavant. Une fois l'hurluberlu en face de lui, il lui cracha des insultes cinglantes aux oreilles puis lui expliqua qu'apparemment il tenait vraiment à ses ploucs et qu'il avait pris des photos de la bataille. S'en suivit une chaîne d'explications insensées et inutiles. Pendant que l'homme s'énervait en face de la marionnette, celle-ci contint sa rage puis murmura à l'oreille de Mugsy.

"F'est qui fe plouc ? Defendez-le moi qu'on en finiffe."
"Je pense que ça créerait des problèmes si on le tuait ici patron, c'est Killer-Moth en personne. On a refroidi un de ses hommes tantôt et à mon avis, il a dû le remarquer. Je pense que déclencher une nouvelle guerre ne serait pas approprié mais faites comme vous voulez."

La marionnette se tourna vers la mite puis la regarda, toujours son cigare dans la bouche. On ne pouvait pas vraiment discerner si c'était de la pitié ou de l'interrogation dans le regard de Scarface mais c'était clair et net qu'il allait répondre d'une façon brutale.

"Gon, gon.... Je fais pas par où commenfer avec un dégile profond de votre genre. Tout d'agord, j'en ai rien à foutre d'avoir defendu votre connard de copain, peu importe fon nom. Deuxièmement, SI VOUS M'INFULTEZ ENCORE UNE FOIS DE LA FORTE OU FE QUE JE VAIS TE FOUTRE DANS LE CUL VA TE LAIFFER UN GOÛT DE MERDE DANS LA BOUFE." La marionnette s'arrêta quelques instants avant de regarder l'abruti avec son appareil photo. "RHINO CHOPE MOI FE PUTAIN D'APPAREIL PHOTO DE MERDE."

L'énorme garde du corps s'empara rapidement de l'appareil en l'arrachant des mains de l'homme qui essaya tant bien que mal de le garder dans ses mains. Une fois l'objet récupéré, il le donna à son patron qui s'empressa de le jeter par terre et de le mitrailler en vidant tout son chargeur dessus. Pile au moment où il était en train de recharger pour tirer sur Killer-Moth, une déflagration au loin l'arrêta net. Le pont venait littéralement d'exploser, encore un coup du Joker ça. Scarface se retourna, laissant tomber son cigare de stupéfaction puis fixa Arnold.

"Quel con... Heureusement j'avais tout prévu. MUGFY ! Appelle les hélicos !" cria la marionnette de rage.

L'homme de main s'exécuta et sortit un petit talkie-walkie de sa poche. Après une brève discussion avec une voix inconnue, on peut voir au loin s'élever dans le ciel deux énormes engins de transport. C'était bel et bien la touche finale du Ventriloque à cette affaire, deux hélicoptères Boeing CH-47 Chinook. Engin de transports réputés dans l’armée américaine, le véhicule était assez grand pour transporter 46 passagers en plus des pilotes. Cependant, avec les pertes, les deux hélicoptères étaient beaucoup trop. Au départ, ils ne devaient servir qu'à ramener Scarface et le Joker chez eux mais une idée germa dans la tête du mafioso pour se venger de Drury.

Spoiler:

"Appelez le Joker et ses fiens, ils monteront dans l'hélicoptère avec nos hommes." Puis la marionnette se retourna vers Drury un sourire sur sa face en bois. "Et vous Killer-Moth vous monterez avec vos hommes dans l'autre en guise de payement pour la mort de votre homme, et fe n'est pas une queftion. ON FE DÉPÊCHE, JE VEUX PAS Y PAFFER TOUTE LA NUIT !"

Les hommes commencèrent à embarquer dans les engins pour partir mais Arnold s'approcha du pilote de l'autre engin, celui qui devait servir à ramener Drury.

"Fecouez-les un peu en route et larguez les dans la mer, le fel leur donnera des meilleures manières fûrement."
"Et on fait quoi pour le Fool et ses acolytes patron ?" demanda rapidement Mugsy.
"F'est leur territoire maintenant, ils font fe qu'ils veulent. Nous en avons fini ifi, on fout le camp."

La fin d'une guerre sonnait, avec son lot de gloire et de souffrances.

[HRP : Fin de ma participation au sujet, merci à tous pour votre agréable participation]

Le jeune homme qui tenait la tête était agressif et il ne faisait pas les trente ans qu'il admit avoir. Il hurla sur Drury avant de s'en prendre à la presse. Ah enfin des journalistes! On ne les attendait plus, ou alors juste après la police qui devrait d'ailleurs arriver à un moment ou un autre. Les traditions se perdaient, avant la cavalerie chargeait, clairon tempêtant, toujours à temps; aujourd'hui, elle arrivait toujours en retard ou pile ou moment où commençaient les heures supplémentaires. Il faut dire qu'il est plus agréable de risquer sa peau lorsque le taux horaire est doublé. C'était sans doute ce que ces hommes et femmes du GCPD pensaient en levant les fesses de leur coussin anti-escarre en engloutissant leur dernier donuts du point de vue du criminel. Oui, Drury était comme, ça, une vision juste et parfaitement clichée de la vie. Lorsque le caméraman fut jeté de l'hélicoptère, il crut avoir raté des épisodes. Ils étaient tous idiots ou quoi? Les médias c'étaient la cinquième colonne du crime, ils diffusaient la peur et la terreur, fallait pas les tuer, l'accord était presque tacite; mais le type en masque blanc, lui expliqua l'un de ses sous-fifres, se nommait le Fool et se faisait son bonhomme de chemin dans la vie aux côtés de Killer Croc. Ah bon? Dans ce cas, mieux valait se garder de tout commentaire, on ne doit pas critiquer l'allié d'un allié.

Toutefois le paysage des alliés de la mite commençait à se rétrécir, il ne se sentait plus à l'aise dans ce milieu fait de folie pure. Il aimait la criminalité un peu débridée mais pas plus. Voir quelques fous préparer un piège sur un piano géant juste avant que les justiciers interviennent, d'accord, balancer d'innocents caméramans qui venaient pour vous faire de la publicité gratuite (au prix des plages horaires du GNN), ça lui plaisait moins. Il nota dans sa tête: "Le Fool, à éviter, pas fiable" la note mentale durerait sans doute une soirée. Mais bon, pour l'heure il était face à cet demi-portion de chêne (autrement dit un gland) en attendant la réponse de cette infâme créature à deux têtes et un cerveau.

Le cauchemar des orthophonistes faisait ce qu'il savait le mieux faire: n'importe quoi. Rouler des mécaniques et massacrer des gens, ce n'était pas une preuve de compétence, c'était une preuve affligeante de facilité. A ce prix là, Killer Moth pourrait devenir une star, mais il n'en était rien, ce qu'il voulait c'était faire reculer cet abominable tueur d'ami. Son petit numéro n'avait pas fait grand effet au joueur de poupée qui avait certainement dans sa jeunesse été privé du plaisir d'une dinette avec des petites fleurs pour en être réduit à 50 ans passés à animer un pantin de bois. Si encore il racontait de belles blagues avec. Mais là...non. C'en était trop, non seulement il avait tué l'un de ses hommes mais il l'insultait copieusement. Drury, pourtant d'un calme... euh... olympien qui a lui seul réévaluait les limites du supportable et de l'acceptable sentait le fard lui monter doucement au visage.

Il écouta avec horreur le discours plein de haine de ce copeau de bois en regardant tour à tour la marionnette et le vieil homme. Mais c'est lui qui allait lui faire ingurgiter son morceau de bois façon suppositoire! La vie allait cependant réserver à Killer Moth l'une de ses tant adorées accélérations. Il vit son appareil photo tomber au sol et être réduit à l'état de passoire, heureusement il leur restait la caméra. Il avait voulu alors hurler, son esprit fonctionnait maintenant à la vitesse de croisière des grandes colères qui pointaient le bout de leur nez comme la tantine détestée qui revenait de vacance avec une demi-douzaine de diapositives ennuyeuses sur les cocotiers des Bahamas.

Ouh, le minable, l'avorton, le vieux débile mental, combien il lui en a fallu de séance chez les spécialistes pour l'articuler celle-la? Il me traite de débile mais moi j'ai pas besoin d'une colloscopie de sexagénaire pour tenir un fusil! Je suis Killer Moth et lui? Hein? Le Ventriloque? Tssaa! Je vais lui montrer de quel bois je me chauffe: le sien hin hin hin.

L'explosion du pont mit fin aux velléités du criminel qui allait répondre au débotté une superbe réplique pleine de bon sens sur la place du criminel dans la vie en deux parties, avec une introduction digne de Virgile, une thèse à valeur d'exemple, une fine anti-thèse et enfin une conclusion qui aurait pu faire rougir de honte Homère, mais il en fut rien, remercions le Joker.

Encore une fois les chose dérapèrent. Hooooon... ces véhicules seraient bloqués de l'autre côté du pont et devraient faire un détour. Même l'autre criminel raté avaient lâché un juron. Dury se contenta d'un "Fichtre" tout bas. Techniquement la guerre et les ennuis qui vont de paire avec s'achèvent lorsque l'ennemi se rend, à Gotham on était plus gêné par les gens qui vous côtoyaient que par son adversaire, c'était quand même pas rien. Mais il semblait que la providence ait daigné se pencher sur le Destin de Killer Moth et de son cher gang puisque son coup de sang précédent finit par payer!

HA HA! Oh il avait beau faire le fier le vieux croulant mais il s'urinait dessus en fait, il tremblait et sa colère n'était rien d'autre que de la fumée pour cacher son amer déconfiture d'être ainsi porté face à la toute puissance du Moth-gang. Hou! Ce soir ce serait champagne! Non c'est trop fort.... Multifruit pour tout le monde! Hin hin hin. Oui, j'ai gagné hin hin hin!

Ravi, même si dans sa générosité Scarface était vexante avec ses ordres à tout bout de champs, mais c'était une belle victoire.

- Radio, prévient les conducteurs de se rapatrier vers les hangars, on les rejoindra en... hélicoptère, déclara-t-il avec emphase.

- Ouais, mais je suis malade en hélico et en avion chef, se plaignit un Moth dans la masse.

- Qu'importe! répliqua le chef. On ne refuse pas le paiement pour la mort de....Maxwell?

- Oui chef, confirma un moth-cocon.

Excellent. Il se frotta les mains de plus belle comme un méchant des années 60. Il se dirigea ensuite vers son allié blessé. Killer Croc avait encore fait montre d'une grande détermination, quoi qu'elle avait tenté de lui faire avaler un truc sans passer par la bouche.

- Félicitations mon vieil ami, le félicita-t-il. Ton état montre ta vaillance et ton courage est un exemple pour nous tous. Profite de cette victoire, car avouons-le tout de go, c'est la tienne.

Les Moths applaudirent leur chef qui venait de prononcer tel un césar la phrase "B" de la fiche 129 des "situations victorieuses face à celui qui a initié le projet".


-Le Moth infirmier est encore en vie? demanda-t-il.

L'un de ses fidèles s'extirpa de la foule et s'approcha. Drury lui ordonna de soigner son allié s'il le désirait puis lui adressa quelques paroles rituelles.

- Ben....reposes-toi bien, si tu as besoin, la Moth-cave t'es ouverte.

Comme ton ventre, songea-t-il en se ravisant de prononcer cette dernière pensée.

Il lui tapota l'épaule et se dirigea ensuite vers l'hélicoptère. C'était un appareil militaire de grande qualité, quoique très laid dans ses teintes vertes de camouflage (très utile en milieu urbain). Il n'y avait vraisemblablement pas assez d'attache pour tout le monde aussi le chef ordonna qu'au lieu de les utiliser normalement chacun y aille de son adresse pour se tenir d'une main aux étranges lanières de piètre qualité qui pendouillaient contre les parois. Certains s'attachèrent par grappe aux larges filets qui servaient normalement à tenir les caisses et autre matériel qui pouvait être balloté. Le pilote avait un sourire mauvais, nota Killer Moth lorsqu'il l'invita à décoller "Au nom de la Mite". Intérieurement, cependant, le criminel se jetait toujours des fleurs par bouquets de cent. Le bruit des palles était assourdissant, cela n'empêchait pas les groupes de moth attaché comme des mites sur une ampoule d'entreprendre de très profondes discussions sur la vie et tout le reste. Certains se plaignaient de leurs pieds, d'autres du paquetage, allant de leurs petits commentaires sur ce qu'il devrait y avoir et ne pas y avoir dedans.

L'un des moths tenta alors de boire à sa bouteille d'eau. Mais l'engin commença à tanguer, il s'arrosa l'oreille à la place. Ils passaient juste au dessus de la Gotham Rivers, peut-être un trou d'air, mais à cette altitude ça relevait de l'amateurisme de pilotage. Le chef tenta une approcha malhabile du cockpit. Il fut davantage poussé au fur et à mesure par les moths qui le réceptionnaient qu'il ne marcha réellement. Arrivé à la porte de la cabine, un coup sec le fit voler contre la cage de l'extincteur aux rebord particulièrement obtus et embrassa ensuite la porte. Il s'accrocha de toutes ses forces à la poignée de cette dernière, derrière lui il entendait une série de jérémiades sur l'état d'estomacs qui semblaient passer à la lessiveuse. Il ouvrit à la volée la porte et hurla au pilote de faire attention. Le co-pilote se leva de son siège et lança:

- Avec les compliments de monsieur Scarface.

La scène eut mérité d'être mise dans le film 300. Drury, horrifié, se tenant des deux côtés de l'encadrement de porte reçut un magnifique coup de pied dans le plexus solaire. Il lâcha prise et s'écroula au sol d'où il commença à glisser. Le co-pilote referma la porte et son supérieur enclencha l'ouverture des deux larges sas coulissant de l'appareil. Ce qui n'était que vague tangage devint roulis criminel. Du regard extérieur l'hélicoptère se transforma en centrifugeuse pour linge déteignant cependant si vous avez déjà entendu une chaussette, aussi colorée soit-elle, se plaindre et gémir, alors imaginer la scène n'est pas votre principal problème. Les moths se tinrent comme ils le pouvaient tandis que leur chef profitait d'angles de vues divers et variés sur le moindre recoin de l'appareil. Un Moth-cocon le retint par la jambe. Telle une couverture Drury tapait à intervalle régulier sur le sol. L'hélicoptère fit un magnifique cercle, il oscilla de façon ostentatoire et cruelle. La voix noyée d'un moth retentit.

- J'en peux...

Le bruit qui suivit signifiait clairement que le pique-nique venait de retrouver l'air libre. La tâche orange s'étala sur l'assistance et quelques morceaux s'échappèrent par les deux ouvertures béantes de l'appareil. Finalement les crochets d'arrimage des filets et lanières de l'appareil se déverrouillèrent alors que le pilote riait aux éclats. Les Moths tombèrent comme des pommes trop mûres après que l'on ait secoué leur arbre avec vigueur. Un concerto de cri et de chocs retentirent avec un magnifique "ooooOOOOOOooOOOOh" alors que l'appareil se penchait pour se libérer de sa cargaison.

Bientôt l'hélicoptère redevint calme. Une ribambelle hurlante de criminels était partie en chute libre (bien malgré elle) dans l'air du soir. Certains se tenaient entre eux, toujours malade un autre vomissait. Pris dans la panique, trois d'entre eux appelaient leurs mères, Killer Moth n'était toujours pas remis de cette ignoble traîtrise. Il tentait de remettre de l'ordre dans ses sentiments de colère, d'amertume et d'amour propre blessé alors que l'air sifflait à ses oreilles. Il vit ses moth-cocon faire l'étoile, leurs vêtements étaient happés par l'air, ils se gonflaient et se dégonflaient en rythme avec les caprices du vent taquin. Puis chacun vit l'étendu d'eau se rapprocher. Ils se mirent tous comme ils le purent en position de bouteille pour supporter le choc.

Certains bruits laissaient cependant penser que quelques malheureux avaient fait le plat de leur vie. Killer Moth s'enfonça d'un bon cinq mètre dans l'eau silencieuse et pétillante avant d'ouvrir les yeux et de commencer, la rage au cœur et les joues gonflées par l'oxygène qu'il cherchait à se préserver, à remonter. Lorsqu'il surgit, c'était autour de lui un concert de plaintes et d'effroi. Ses hommes ne savaient pas quoi faire, ils étaient seuls au milieu de la Gotham Rivers. Mais rien n'était perdu. Toujours essoufflé, il tenta de hurler un ordre de ralliement en vain. Ses cinq fidèles moths le rejoignirent, il leur donna quelques ordres et chacun se dispersa pour regrouper tout le monde et les calmer. Drury était silencieux, il ne disait rien. Dès qu'un de ses hommes proposait, il hochait de la tête, des larmes de rages coulaient sur son visage d'adulte. Il ouvrit alors son casque pour que l'eau qui s'y était accumulée puisse s'échapper.

Le groupe enleva ses paquetages et les regroupa pour les tirer à la nage. Le moth-photographe annonça que la caméra était sûrement morte. Morte comme les rêves d'une bonne soirée après cette bataille où ils s'étaient distingués. Toujours silencieux le chef du Moth-gang partit à la tête du groupe pour le mener à la nage vers la rive opposée aux colonnes de fumées d'Amusement Miles. Ils arrivèrent sur une petite plage piteuse de sable fin. L'hélicoptère ne s'entendait plus. La nuit était calme, presque rassurante. Les ailes complètement trempées, le costume à l'état de serpillère, Killer Moth referma son casque maintenant hors de danger d'une noyade sur la terre ferme et se tourna vers son groupe.

- Chef? proposa un moth-cocon. On rentre?

Tout le groupe se tourna vers leur bien aimé leader.

- Qu'est-ce qu'on a mal fait? demanda-t-il d'une voix étreinte par la colère et la tristesse. On a bien combattu non?

Il y eut un blanc gêné.

- Comme des lions, hurla un moth pour donner du courage à ses voisins.

- Ouais! firent d'autres avec une piètre conviction. On a... ben, on s'est bien marré!

- Sauf l'hélico, souligna un autre qui avait enlevé son masque plein de vomi.

- Mais franchement, vous vous souvenez, les feux d'artifice! Les assauts sur la casemate! C'était cool! Et on était bien équipé!

- YEAH! poussèrent les précédents avec cette fois-ci plus de conviction.

- Mais alors pourquoi? Pourquoi ils nous respectent pas?! Cette victoire c'est autant la leur que la nôtre! hurla Killer Moth en pointant du doigt la position approximative du quartier. On a risqué notre chitine, on a sué, on a passé des semaines à se préparer pour ça?????

Il était maintenant au centre de ses hommes et tourna sur lui-même pour observer les visages. Ils étaient trempés. L'un d'entre eux grelottait. Le spectacle était navrant.

- Tout ça pour qu'on nous balance à la flotte comme des colis? J'en ai ma claque de tous ces soi-disant criminels, non mais regardez-les!!!! Regardez-les tous, qu'est-ce qu'ils ont et qu'on a pas? Moi je vais vous le dire! Ils n'ont ni honneur, ni respect, ils ne savent pas ce que le mot sacrifice veut dire, ils ne pensent qu'à eux, doux égoïstes dans un monde de cruauté! Ils sont infectes avec les autres parce qu'ils ont des vies d'aouta ennuyeuse! NOUS, j'ai bien dit NOUS, on fait du CRIME, du vrai de vrai, avec des plans, des objectifs qui vont plus loin que "c'est marrant" ou "ZE feux du bognon!" Nous sommes des artistes messieurs, des esthètes dans un monde où tout ce dénature, ils ont industrialisé le crime, ils l'ont perverti pour en faire une machine de destruction massive! Ils sont tous à l'image d'un monde auquel ils croient s'opposer! Mais pas nous! Non, nous avons choisi une voie difficile mais Ô combien sublime, celle du crime intelligent et beau. Nous sommes la béatification de la gente criminelle!

" Alors oui, j'en ai ma claque que l'on ne nous respecte pas! On avait tout, équipement, passion, on était prêt et on a été jusqu'au bout! On méritait cette excuse de la part du vieux Wesker! Alors écoutez-moi bien!!! A présent, maintenant vous entendez, c'est tous sur la Colère de la Mite, on va leur faire payer! Et définitivement! Oui, on va leur faire leur sinistre audace! Cet hélicoptère c'était la goutte de miel qui fait déborder la ruche! Finies les petites alliances avec des scolopendres comme le Ventriloque, nous allons devenir un gang, LE gang de cette ville et même plus encore. Ils ont voulu la guerre, ils l'ont poussé, ils l'ont nourri et ils vont tous la vivre!!

- On va inclure le Ventriloque dans la Colère de la Mite? demanda un Moth-cocon galvanisé.

- Non, déclara Drury maintenant animé par le feu sacré, il ne l'a mérite pas, mais il va souffrir à sa façon. Il faudra préparer les presses! Hin hin hin.

Tous rirent d'un éclat commun et franc. Oui, si Killer Moth leur demandait d'activer les presses alors le Ventriloque allait avoir de quoi faire pour les mois à venir. Ce discours profond et admirable de leur chef avait remonté le baromètre pourtant déprimé du groupe. Il les invita ensuite à rejoindre le hangar. Là-bas ils se lavèrent joyeusement, préparèrent un copieux festin et trinquèrent à la santé du Moth-gang. Certains des combattants s'interrogèrent sur leur avenir dans cette association qu'il voyait plus comme une grand famille que comme un vrai gang, mais l'excellent repas, arrosé de multifruit de première qualité les décida à rester. L'un d'entre eux imita le ventriloque et sa prononciation lamentable pour faire rire leur bien-aimé chef; le voir en colère et déprimé c'était un peu comme de voir l'incarnation de l'enthousiasme devenir mélancolique, c'était tragique et inquiétant mais l'entendre ricaner rendait tout possible.

Le pire criminel de Gotham City, le savait, il avait ourdi le complot le plus beau que la ville devrait affronter, il avait avec lui l'argent, un groupe motivé qui allait bientôt s'étendre mais aussi et surtout une volonté qui pouvait briser des parpaings par sa seule force invisible. Oui, ce soir il pourrait après la petite fête s'endormir comme un bienheureux, il était entouré d'hommes vaillants et aussi inconscients que lui, il y avait parmi eux joie et bonne humeur, rien ne pouvait les arrêter avant que l'opération ne commence. Et demain, il le savait, il se réveillerait pour poser les yeux sur une Gotham qu'il métamorphoserait telle une chenille qui deviendrait papillon...


[HRP]Et voilà qui clos ma présence ici également. [/HRP]

C'était fini, la victoire était la leur, et le calme était revenu après la tempête qui avait fait rage. A présent, tout ce terrain lui appartenait, à lui, et au Fool. Une fête foraine... Ce n'était pas vraiment ce qu'il préférait. Il avait déjà passé trop de temps dans ces lieux de divertissement, où il n'avait été qu'une attraction à venir regarder, une bête de foire. Il en gardait plutôt de mauvais souvenirs, et ces lieux ne faisaient que lui rappeler ce passé désagréable. Mais c'était toujours mieux que rien. C'était plus grand que son petit appartement misérable à Park Row. Et plus grand aussi que la villa de Leonardo Gennarrini qu'ils avaient pris d'assaut. Ici, ils auraient de quoi faire, et surtout de quoi agrandir leurs rangs.

Le Fool fit une petite remarque en voyant son état, en lui disant qu'il n'avait pas l'air en forme. Croc haussa les épaules tout en restant appuyé contre lui, son corps étant trop lourd pour ses jambes fébriles du fait de son état.

"Boarf... J'ai connu pire."

En disant cela, il pensait peut-être à la fois où un alligator avait failli lui arracher une jambe. A moins que ça ne soit en repensant à la fois où un boa constrictor avait commencé à l'étrangler et avait tenté de le dévorer vivant. Puis, après la remarque qu'il avait faite à Catgirl, cette dernière répliqua de façon amusante en demandant si elle devrait encore faire la cuisine.

"Compte pas sur moi pour la faire, en tout cas."

Puis le Fool se détacha de Croc et utilisa son grappin pour atteindre un hélicoptère. Le colosse s'assit sur le sol et leva la tête pour le suivre du regard. Quelques secondes plus tard, un caméraman tomba de l'hélico et s'écrasa violemment au sol.

*Il est jamais à court d'énergie celui-là...*

Il entendit une explosion et vit le pont au dessus du quartier s'effondrer, apparemment à cause du Joker. Croc se releva brusquement et hurla :

"Hé !!! C'est not' territoire qu'tu détruis, là, abruti !!!"

Mais s'être levé et avoir crié ainsi était un effort de trop, il toussa et cracha du sang avant se rasseoir mollement. Catgirl revint et lui apporta le couteau qu'il avait oublié durant son combat. Ce couteau lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises lorsqu'il vivait en exil dans la jungle, et depuis, il ne s'en séparait jamais.

"Ah. Merci, gamine, j'me d'mandais où j'avais bien pu l'mettre."

Il le reprit et le rangea dans son fourreau accroché à sa ceinture. C'est alors que son plus vieil allié, Killer Moth, vint à sa rencontre pour le féliciter.

"Ouais... Toi aussi, t'as pas été mauvais. J'pensais pas qu'tu tiendrais le coup." répondit-il franchement.

Killer Moth était loin de l'avoir déçu. Croc l'avait toujours considéré comme un incapable, un moins que rien, mais il venait de prouver le contraire : il leur avait prouvé à tous qu'il pouvait s'avérer utile et qu'il savait diriger un groupe armé durant une bataille. Il appela le Moth-Infirmier qui lui vint en aide avec un kit de soin et des bandages.

"Vous ne voulez toujours pas de bandages ?" demanda le Moth-Infirmier en se rappelant ce qu'il s'était passé la première fois qu'ils s'étaient rencontrés.

"J'crois qu'pour cette fois, j'ai pas trop l'choix... Répare-moi vite, j'ai pas qu'ça à foutre."

L'opération durant quelques minutes avant que le sbire de la mite ne rejoigne son chef dans un hélicoptère gracieusement prêté par Scarface. Le Ventriloque et Killer Moth partirent, et bientôt il ne restait plus sur les lieux que l'Insane Gang, devenu propriétaire. Beaucoup de leurs hommes étaient morts. Seuls Dante, Amy, Man-bat et Catgirl avaient survécu, en plus du duo qui les commandait. Mais cette victoire allait faire parler d'eux. Tout le monde saurait à quel point ce gang était puissant et prometteur, et bientôt de nouveaux hommes de main allaient les rejoindre et se battre à leurs côtés. Et après cette bataille, Croc et le Fool savaient qu'ils pourraient compter sur leurs alliés à l'avenir : Killer Moth et Scarface, sans qui rien de tout cela n'aurait pu être fait. Quant au Joker, il avait également eu son utilité, mais n'était pas suffisamment fiable pour qu'ils puissent être un allié à long terme. Et sans jeu de mots avec ce que le clown venait de faire, Croc préférait couper les ponts.

[HRP : Fin pour moi aussi et désolé du retard, je considérais mon précédent poste déjà comme une conclusion, en fait.]

Il y avait de l'agitation dans l'air mais surtout dans l'hélicoptère, c'était le moins qu'on puisse dire.
Le Fool maîtrisa rapidement les occupants de l'appareil, secoués par la mort violente de ce qui avait jadis été un caméraman consciencieux et qui n'était plus qu'un corps désarticulé et éclaté à présent.

Man-Bat put également admirer avec plaisir Fool ligotant Jack Ryder. En effet, Kirk n'avait jamais été un grand fan de ses émissions. L'hélicoptère atterrit sur le sol, et avec lui le kidnappeur et ses otages. Le rotor de l'hélicoptère empêchait la chauve-souris de trop s'approcher de l'appareil et la poussait à faire du « sur-place » dans les airs à un peu moins d'une dizaine de mètres de l'hélico.
Il en résultat qu'une crampe saisit tout d'un coup le chiroptère. Surpris, celui-ci, faisant fi de la douleur, se hâta de regagner la terre ferme et se posa juste après l'hélico. Se poser est un terme quelque peu exagéré dans cette situation puisqu'à environ deux mètres du sol ses ailes le lâchèrent et il s'écrasa derrière l'hélicoptère réquisitionné par le Fool.

Kirk Langstrom sous sa forme humaine rejoignit les autres membres du gang et Jack Ryder en se massant le bras. « Tiens, pensa le scientifique, ou sont passés les autres types de l'hélico ? »
Un coup d'oeil par terre lui apprit qu'ils avaient tout deux perdus la tête.

« -"Dites moi Jack Ryder... Vous voulez un reportage sur les nouveaux gangs qui pullulent Gotham City ? Hé bien vous allez être ravi ! Parce que vous serez notre prisonnier ! Et vous aurez tout votre temps à écrire et réfléchir sur votre captivité ! "

Hein quoi ? Pourquoi un otage ? Pour avoir encore plus les flics sur le dos ?

« Hé ho Fool, commença Kirk, tu ne crois pas que... »

Un sentiment de profonde lassitude l'envahit soudainement, lui faisant comprendre que le Fool ne changerait pas d'avis, galvanisé par cette victoire tant voulue.

« Ok, prenez le, mais ne m'obligez pas à lui tenir la conversation, soupira Langstrom. »

En guise de réponse, l'homme au masque frappa violemment le sol avec le crâne du reporter qui se tortillait sur le sol. Ryder resta étendu par terre sans connaissances.
Une légère brise vint caresser la joue de Kirk, charriant dans le même temps une odeur de poudre, de fumée, de mort. La guerre était enfin terminée. Son regard se posa sur le corps mutilé de
Mister Y. Pitoyable être qui avait cru pouvoir transformer Gotham et y laisser sa trace.

« Euh excusez moi, vous comptez garder le cadavre de ce couillon comme ornement ou on le cramera plus tard ? Personnellement je trouve ça un peu dégueulasse comme déco, sans compter tout le travail de rénovation qu'on aura à se taper plus tard. » demanda Kirk, inquiété par l'état de leur nouveau territoire, à l'équipe.

Le Fool annonça en même temps son intention de retourner à Little Italy histoire de fêter l'évènement dans un restaurant et monta dans l'hélicoptère dont il fit démarrer le moteur et tourner les hélices.

« Mmmh c'est plutôt une bonne idée, dit Langstrom en s'installant dans l'appareil, j'ai l'estomac dans les talons. Comme tout le monde je suppose. »

Killer Croc grimpa après lui, une main sur son abdomen, et tenta de se caler tant bien que mal dans l'hélico, légèrement gêné par sa blessure importante et sa carrure imposante. Bon samaritain, Langstrom lui tendit la main et l'aida à s'installer.

(HJ: Voilà, fini pour moi et merci à tous pour ce rp magnifique. Croc, si tu veux que je modifie, dis le moi)