Achilles se réveilla à 6h30 du matin. Il dormait peu, trop absorbé par son travail que pour pouvoir se permettre plus de cinq heures de sommeil par jour. Il regarda sa montre, cela faisait environ huit heures qu’il avait répandu l’AM1 au Gotham Fever. Le virus devait s’être intégré dans les cellules de l’hôte, brisant tous les mécanismes de défenses qui s’opposaient à sa domination. Dans peu de temps, il se répandrait à travers la ville. En attendant, il travailla un peu dans son laboratoire.
Habitant dans une petite maison d’un quartier populaire de Gotham, il ne disposait que de peu de place. Il avait donc installé son laboratoire personnel dans sa cave. Il possédait une table d’opération, quelques machines d’analyse, de quoi faire des cultures cellulaires, ainsi que le matériel de base pour faire de la synthèse chimique. Dans une ville comme Gotham, il fallait de quoi se défendre et ce n’était certainement pas sa force qui le lui permettrait. Il décida en conséquence de créer quelques substances pour combler ce manque. Il avait déjà eu le temps de faire une solution qui liquéfiait le béton quelques instants pour redevenir dur après, piégeant en lui tout ce qui s’y trouvait. Il eut l’occasion de la tester avant de disséminer le virus, test qui se révéla fructueux. Il prit quelques notes sur l’expérience qu’il avait faite, puis se concentra sur d’autres composés.
Avant toute chose, il fallait choisir la forme désirée. Achilles appréciait les formes gazeuses, elles sont en effet facile à utilise, il suffit de briser la flasque à terre ou de vaporiser le composé sur la cible. Mais son utilisation était également fort limitée : tous les composés ne sont pas stables sous formes gazeuses, ce qui limitait la gamme des effets possibles. Et il fallait également que la cible soit suffisamment exposée tout en évitant qu’Achilles soit lui-même affecté. Il se remémora alors l’évènement du laboratoire d’insecticides. Ce genre de chose ne devait plus se produire.
Il réfléchit alors à la forme liquide, presque le contraire de la forme gazeuse : on pouvait faire ce qu’on voulait avec les liquides, pratiquement aucune restriction au niveau de la stabilité du composé. Cependant, à moins que ce ne soit un acide qu’on déverse sur la victime, il fallait arriver à faire pénétrer le produit dans le corps. Et il était rare dans Gotham que les gens se laissent injecter n’importe quoi. Il décida de laisser ce problème de côté, se concentrant sur la partie qu’il préférait : la synthèse.
Il commença par extraire les alcaloïdes de plusieurs racines d’ipéca, qu’il purifia puis cristallisa. Il reprit ensuite le produit et sépara ses différents constituants pour ne garder que celui qui l’intéressait : l’émétine. Il laissa ensuite parler ses talents de chimistes en modifiant la structure de la molécule pour la rendre plus agressive. Après plusieurs essais infructueux, il réussit à obtenir quelque chose de stable et de nettement plus efficace que l’original. Il l’appela le « Lux Vomica ». Il devait maintenant le tester sur un humain pour être sûr du résultat. Il remplit donc une seringue et s’en alla dans la rue.
Il trouva rapidement un clochard dans une allée perpendiculaire plus fréquentée par les rats que les humains. Visiblement, le pauvre homme comatait d’un excés d’alcool. Achilles en profita pour lui injecter son Lux Vomica, sans qu’il ne puisse s’y opposer. Rapidement après, il se mit à vomir violement, Achilles pris alors quelques notes puis laissa son cobaye dans sa misère. Le résultat était à la hauteur de ses espérances, il ne restait donc plus qu’un problème à régler : l’injection. Il réfléchit au problème en revenant à sa maison, croisant quelques personnes qui toussaient violemment, peut-être des victimes de l’AM1 ? Il était encore trop tôt pour le conclure. C’est alors qu’il eut l’idée d’une arme utilisant comme munition des seringues. Il fallait qu’il trouve un trafiquant d’arme pour lui procurer cela, et peut-être accepterait-il de lui fournir en produits chimiques.