Un massacre. Un carnage. Une boucherie. Les deux hommes d'escortes de Marc hurlent, pendant que les chiens les déchirent, mettent en pièce, sans leur laisser la moindre chance de se défendre ; ils les frappent désespérement de leurs poids, au milieu du torrent de leur sang. Lui, n'a qu'une seule gueule pleine de crocs qui lui malmène la jambe. On dirait qu'on veut le laisser en vie... ou non, mais qu'est-ce qu'il en sait... toujours est-il qu'il est vivant, et dans un bien meilleur état que ses compagnons. Mais ça va pas durer. Il se défend pas, se laisse juste guider par les réflexes, se défendre il a jamais su le faire. Il sent que son heure est venue

Ses pensées se mélangent toutes, ses souvenirs des plus anciens aux plus récents passent à toute vitesse sans qu'il est le temps de se concentrer sur un seul. C'est ça quand sa dernière minute est venue qu'on vit ça. Ah si, une pensée qu'il arrive à bien percevoir, une seule : quel con il a été d'aller vers l'entrêpôt de nuit. Il voulait voir quel était l'état de Miss Nazo. Cette dernière avait été grièvement blessée durant leur attaque du matin contre Julien Morgan, qui avait permit de libérer Franck Morand avec succès. Il l'avait ensuite fait amener par un de ses hommes à Kagi, afin qu'elle soit sauvée. Vers le soir, il avait tenu à aller lui rendre visite à l'entrepôt de Kagi, sachant que pour l'aide qu'elle lui avait apportée elle le méritait. Et voilà qu'elle avait été son erreur... Maintenant il était victime d'une nouvelle folle sadique de Gotham... il ne l'avait même pas vu, juste entendu sa voix féminine et grave donner un ordre à ses damnés cabots. Ca y est, ses deux hommes devaient être morts

c'était surement son tour

-Une folle envie de jouer...!

Il le comprit dés qu'il l'a vit, cette femme était une vrai tueuse. Elle avait la soif de sang, d'entrailles déchirées, de hurlements de douleur. Alors il su qu'il était foutu. Êlle ne connaissait pas la pitié, l'empathie, rien ne l'arrêterait. Pauvre malade, autant à plaindre que lui dans d'autres crconstances.

Elle le plaqua contre un mur. Il essaya de garder la posture la plus digne possible, de ne pas trembler. Il n'y arrivait pas. Puissant dans ses idées, ridicule sur le terrain. Mais il s'agissait de ne pas perdre les bons mots. Ouie, mon ventre ! Petite salope... Elle lui avait donné un bon coup. Il avait peut être peur, mais il avait encore toute sa tête. Il prit la parole :

-Qu'est-ce que c'est que ce gâchi... Une jolie fille comme toi, à passer sa vie à tuer les gens... tu vaux mieux que ça, tu mérites mieux que ça. Deviens quelqu'un de bien, ta vie en sera bien meilleure crois moi.

**

-Dis moi..Qui es-tu pour venir,si tard dans la nuit, près de cet entrepôt maudit...?

La respiration lourde, il répondit :

-On m'appelle Mister Y. Je suis un homme d'affaire et j'ai des relations dans le crime, à Gotham. Dans ma vie légale je suis actionnaire.

Une dague dans l'épaule ça fait horriblement mal, c'est vraiment inhumain... inutile de vous raconter ce que c'est un dans chaque épaule

et que je t'envoie des coups dans le ventre et la gorge. plus elle continuait, plus il se sentait mort, avec chaque fois cette impression que rien ne pouvait être pire, mais retombant toujours dans pire.

il pensa à sa vie, à ses projets. Non, il ne devait pas mourir maintenant, il y avait ces mafieux à ruiner... et Jessica. Et Jessica...

-Tu les vois,tes potes...? Tu vas finir comme eux,mort. Puis mes gentils compagnons te dévoreront.

Il n'arriverait jamais à l'apitoyer. Pourquoi fallait-il que ça arrive ? Putain, s'il y avait quelqu'un là haut, que le monde était juste... Mais il n'y avait personne.

-Je vais me faire une joie de te torturer jusqu'à ce que tu vomisses tes tripes...

Ca y est, l'enfer allait commencer... Il créverait en se débattant et hurlerait comme une lopette. Il mourrait plein de l'amertume de ne pas être allé au bout de sa mission. Une image le hantait, par dessus toutes les autres... Jessica. Jessica...

Dans un accès de folie causé par la douleur physique et le désespoir, il lâcha, dans des gémissements :

-Non... tu peux me tuer... mais pas maintenant... pas maintenant... je t'en prie...

Son manque de souffle causé par les coups qu'elle lui avait envoyé dans le ventre l'obligea à faire une pause. Et il reprit encore plus difficilement :

-Je veux pas la quitter... je veux pas la quitter... je t'en supplie... me tue pas... je veux pas la quitter. Tout ce que tu veux... mais je veux pas la perdre.

Il se rendit compte que les larmes coulaient sur son visage.

Elle lui brisa le bras. Putain, quelle douleur !! C'était pire que tout ce qu'il connu, finalement la péritonite c'était mieux... Ses supplications avaient été inutiles, si cette femme était arrivée là elle irait jusqu'au bout. Non, non... pas ça, pas maintenant... il pria intérieurement pour qu'un miracle se reproduise.

Elle arracha les deux dagues. La douleur lui arracha des cris. Et elle s'accroupit devant lui, dans une position plutôt.... langoureuse. Cette femme avait du mordant, pourquoi fallait-il qu'elle ne le consacre qu'aux meurtres ?

-De qui me parles-tu,petite proie stupide...? D'une amie,d'une conquête...?

Pourquoi ne lui répondrait-il pas ? Là où il en était autant dialoguer, histoire de donner une petite saveur à ses dernières minutes d'existence.

-Ma copine... ma petite amie...

Et un coup de pied dans les côtes. Il était plus mort que vif, maintenant. Un tas de chairs contusionnées et inertes.

-Allez,dis moi...Ca m'intéresse...J'ai besoin de cette adresse...Quand tu seras mort et que mon ami t'auras rapiécé et mis dans un cercueil,il aura besoin d'une adresse pour pouvoir envoyer ton corps sans vie

Une ultime fureur le prit. Il dit aussi fort que l'autorisait son état :

-Non, tu ne lui feras pas de mal ! Je n'te dirai pas où elle est ! Et si tu lui fait le moindre mal, The Fool est à mon service, et il te massacrera !

Le délire se mélangeait à la lucidité, mais il ne pouvait rien dire de mieux. Il attendit les derniers mots de la femme en sachant que ce seraient les derniers qu'il entendrait.

Elle était donc alliée à The Fool... ça avait au moins le mérite de lui sauver la vie... enfin ça, il n'en était pas certain. Couvert de blessures, perdant son sang en impressionnante quantité, il ne pensait pas survivre. Il sentait la mort le recouvrir comme un manteau ténébreux. Il était foutu... Au prix de douleurs effroyables il parvint à récupérer le portable dans sa poche. Alors, de son peu de force, il réssit à former quelques mots qui indiquèrent aux secours où il était, et il laissa tomber son bras.

Ils avaient intérêt à vite venir. Il serait bientôt trop tard. Déja, le sommeil l'envahissait : dans les films américains c'est signe qu'on va mourir. Il chercha d'abord à lutter, mais c'était tellement chose inhumaine qu'il renonça. Priant pour qu'il y ai quelque chose après la mort, qu'il y ai Jessica ou quelque chose d'aussi beau, il se laissait sombrer dans la torpeur.

-Dis moi,Y, que faisais-tu ici avant que je ne te massacre...?


Il tenta de répondre, et ne le pu que d'un souffle :

-J'allais voir... si Miss Nazo allait bien...

Il aurait aimé ajouter "chez kagi" mais il n'en eu pas la force.

Pourquoi le prenait-elle dans ses bras ? Elle le portait quelque part. Elle avait sans doute changé d'avis, il ignorait pourquoi. Curieusement, il se sentait bien, la chaleur curieuse du corps de la tueuse réchauffait le sien, glacé. Il commençait à s'endormir, c'était pas désagréable. Vivement la mort finalement, il était impatient que vienne le sommeil éternel...

Le choc de son corps contre le sol le tira de sa torpeur. Elle l'avait lâché quelque part.