Il était vingt-et-une trente et la nuit était tombée depuis plusieurs dizaines de minutes en cette soirée de septembre, alors que Randy et Fred, éternels amis pêcheurs, continuaient d'attendre la morsure fatidique qui permettrait de nourrir leurs familles respectives ce soir là. La pêche était de moins en moins bonne dans ce coin, pas étonnant avec la pollution des eaux toujours plus importante. Ils savaient tous les deux qu'il ne faisait pas bon de rester ici après vingt-deux heures, puisque peu après que la nuit soit tombée, les Dixon Docks étaient le repaire de tous les trafics illicites de Gotham. Drogues, armes, organes, animaux exotiques, on y trouvait de tout et n'importe quoi lorsque les malfrats envahissaient les lieux. Mais pour gagner leur vie, Randy et Fred n'avaient d'autres choix que de faire des heures supplémentaires. Chaque soir, ils priaient pour que le marché des malfrats n'ouvre pas trop tôt.
Les hameçons plongés dans l'eau, cela faisait plusieurs heures qu'ils attendaient sans le moindre petit poisson à l'horizon.

"Bon... Quand ça veut pas, ça veut pas... Faut qu'j'aille pisser, surveille ma ligne."

Fred se leva de sa chaise qui était posée juste au dessus d'un ponton en bois, et s'éloigna du lieu de pêche pour disparaître dans les tréfonds des docks et prendre place devant l'une des nombreuses caisses de marchandises.
Quelques minutes seulement après qu'il soit parti, un miracle se produisit du côté de Randy. La ligne de sa canne à pêche se tendit, signe qu'on avait mordu à l'hameçon.

"Fred ! Fred, ça mord !!!"

Aussitôt, Randy commença à rembobiner sa ligne, et constata qu'elle se bloqua. Pire encore, la ligne tirait sur la canne à pêche, et Randy était obligé de la tenir de toutes ses forces pour pas qu'elle finisse dans l'eau.

"Fred !!! C'est du gros poisson, là ! Grouille-toi, j'arrive pas à le faire sortir !"

Il se leva de son siège, tenant sa canne de toutes ses forces, et tenta de reculer pour tirer la canne en arrière. Il n'avait jamais vu un poisson avec une telle force. Il tirait tellement fort qu'il manquait d'emporter Randy dans l'eau. Finalement, le pêcheur glissa, et laissa s'échapper la canne qui fila dans l'eau en moins de deux.

"Et merde ! Je l'ai laissé filé !"

Il se releva et courut vers le bord du ponton. Il s'assit sur les genoux et se pencha en avant pour distinguer quelque chose, et voir s'il pouvait récupérer sa canne à pêche tombée à l'eau. Soudain, une main étrange sortit de l'eau et attrapa le visage du pêcheur, avant de le tirer pour le faire tomber dans l'eau.

De son côté, Fred revenait en marchant tranquillement.

"Tu t'en es sorti, Randy ?" demanda t-il en plaisantant.

Il entendit alors un grand bruit de plongeon qui lui sembla plutôt anormal.

"Randy ?"

Il courut jusqu'au lieu de pêche et pour n'y découvrir que sa propre canne.

"Fais pas le con, Randy... Ou est-ce que tu te caches ?... Me dis pas que tu te baignes là-dedans !"

Un nouveau bruit d'eau se fit entendre. Fred s'approcha du bord à son tour et vit un corps flotter juste à côté du ponton.

"Randy ? Est-ce que ça va ?"

Il se pencha en avant pour attraper le corps et le tirer vers lui, et fut alors pris d'une vision d'horreur. Le visage de son ami était défiguré, totalement ensanglanté comme s'il lui manquait des bouts de chair. Il poussa un cri de terreur tout en se relevant, le rythme cardiaque s'accélérant.

"AAAAAAAH ! Ah !..."

Tremblant et n'en croyant pas ses yeux, il recula de quelques pas, jusqu'à sentir quelque chose de dur derrière son dos. Il osa à peine se retourner, mais une main abîmée et au teint verdâtre s'empara de son col et le souleva du sol. Il vit alors le visage d'un être difforme, dont la peau était craquelée par endroits et morte à d'autres endroits, prête à tomber en lambeaux comme s'il avait la lèpre. Une voix rauque s'adressa alors à lui, lentement.

"Ce soir, je t'invite à mon souper !... Tu vas en être le principal ingrédient !" s'exclama l'être horrifiant avec ce qui semblait être un sourire sur son visage affreux.

Puis il sentit quelque chose de froid, comme du métal, au niveau de son ventre. Puis une douleur atroce. Il perdit alors connaissance.

L'être qui avait la carrure d'un géant se dirigea alors vers un petit bateau à moteur rangé non loin de là, et dans lequel il jeta le cadavre du pêcheur. Il vint récupérer également le corps du deuxième pêcheur noyé, qu'il allongea sur le ponton. Il n'y avait pas de place pour deux cadavres dans son petit bateau à moteur. Il fit les poches du pêcheur, qui n'avait que quelques dollars sur lui, puis découpa les morceaux de chair qu'il comptait utiliser pour préparer sa soupe. Il remarqua alors un seau, dans lequel les pêcheurs avaient mis les trois malheureux poissons qu'ils avaient pêchés. Croc sourit, se disant que le mélange de poisson avec la viande humaine devrait être bon, et jeta les bouts de chair comestibles dans le seau. Il jeta alors le reste du corps dans l'eau, qui, vidé de son oxygène après le travail de boucher effectué par Croc, s'enfonça dans les profondeurs de la mer. Croc prit le seau et rejoignit son bateau à moteur avant de quitter les lieux. De cette scène de crime morbide, il ne restait que des traces de sang et des bouts de chair, une canne à pêche... ainsi qu'un morceau de peau légèrement écailleuse qui était tombé du corps de Waylon sans qu'il ne s'en rende compte, à cause de sa maladie.

Avec son bateau à moteur, Croc rejoignit une sortie d'égouts, chemin direct et discret vers son domicile. Ce soir là, il n'avait pas envie de viande crue. Il avait envie d'une bonne soupe ! Une soupe aux boulettes de viande et au poisson.

Le jour venait de se lever à Gotham City. Franck Morand était dans son appartement de New Gotham City. Il espérait terminer sa réinsertion le plus vite possible mais plus le temps passait, plus il avait envie de manger de la chair fraîche. La vie éternelle lui échapperait et il ne voulait surtout pas mourir. C'était une obsession pour lui mais il avait trouvé un moyen pour échapper à la mort. Le cannibalisme était la seule chose à faire selon sa théorie, le sang est la vie. Aujourd'hui, le Cannibale devait enquêter sur la disparition de deux individus.  Randy et Fred étaient deux amis pêcheurs qui vont tout les soir pêcher aux Dixon Docks pour nourrir leurs familles. Malheureusement ce matin, les femmes des deux individu ont appelé le GCPD pour dire que leurs maris avaient disparus. Franck Morand pensait que les deux pêcheurs étaient partis de Gotham City où étaient allé voir des prostituées. Il ne s'attendait pas à ce qu'il allait voir ce matin sur les lieux de la disparition.

Le Cannibale prit le Thomas Wayne métro comme à son habitude pour aller sur les lieux de travail. Il arriva au Dixon Docks et rencontra deux policiers qui était chargés de l'enquête. Le sergent Lewis et l'inspecteur Floyd, ils sont tout deux des membres du GCPD incompétent comme le reste de l'équipe du commissaire Gordon selon Franck. Il avança avec sa canne vers les deux représentants de la justice. Il était sur les lieux de la disparition des deux pêcheurs. Franck savait que ce serait une affaire des plus facile à résoudre mais il n'avait pas encore vu les indices sur la scène de crime qui laisse penser à un double meurtre. Il arriva devant l'inspecteur, l'officier était parti un peu plus loin.

- Bonjour sergent Lewis, je suis Franck Morand le consultant du GCPD. J'ai entendu parlé de la disparition des deux pêcheurs mais avez vous plus de détails ?

L'inspecteur regarda le consultant en rigolant. Il avait toujours un cigare dans la bouche. Il était toujours en costard cravate noir avec un chapeau sur sa tête. Cet homme répugnant ne marchait pas que dans des affaires légales. C'était tout simplement un idiot qui se prenait pour le plus fort et le plus malin de tous. L'un des hommes les plus corrompus que Franck connaisse.

- Monsieur Morand, nous sommes tombé sur l'une des affaires les plus complexe que je connaisse. Je vais vous expliquer les fait. Hier soir, les deux pêcheur Randy Blair et Fred O'Neill sont allé pêcher pour nourrir leurs famille. Malheureusement, ils ne sont pas rentré chez eux. Leur femmes on appelés nos services puis nous sommes allés sur les lieux de leurs disparitions ou plutôt la scène de crime.

Une scène de crime, le Cannibale s'attendait à une affaire des plus simples mais il s'était trompé. Les pêcheurs avaient bien disparus mais alors qu'est ce que l'inspecteur avait trouvé. Les deux continuèrent à marcher vers la scène de crime.

- Nous avons trouvé des traces de sang et des bouts de chair puis l'une des canne à pêche. Il manque un bateau à moteur et leur seau de pêche. Nous vous avons appelé pour que vous nous aidiez à comprendre se qui c'est passé hier soir. Franchement mon vieux, vous êtes le meilleurs consultant que je connaisse dans ma carrière.

Franck Morand n'avait rien à faire des compliments venant de cet homme. Le Cannibale se demandait où était l'inspecteur Floyd. Franck commença à regarder la scène de crime dans ses moindres détails.

- Monsieur Morand avant de mettre en pratique vos techniques de déduction, je vous prie de me suivre, il y a une chose que vous devez voir.

Le consultant suivit le sergent Lewis en quittant la scène de crime. Il allait sans doute lui montrer quelque chose qu'il avait trouvé lui même. Il adore avoir tout les mérites sur une enquête. Les deux hommes s'approchèrent d'un bâtiment. Devant ce lieu, il y avait l'inspecteur Floyd qui était à côté d'un espagnol qui n'arrêtait pas de parler.

- Inspecteur Floyd, je vous présente monsieur Morand notre consultant. Il nous aidera dans notre enquête. Alors il continue toujours à dire les mêmes choses inspecteur ?

- Manos del diablo se sumergen en las profundidades del infierno. El enfoque del fin del mundo, el reino del silencio sobre el enfoque de Ciudad de Gotham.

- Ravi de faire votre connaissance monsieur Morand. Cette personne est un témoin, il a vue ce qu'il s'est passé hier soir. J'ai déduis que c'était un espagnol mais je ne parle pas sa langue. Peut-être que monsieur Morand à des connaissances en la matière.

Il termina par un petit ricanement pour se moquer du consultant. Il ne se doutait pas que le Cannibale savait parler plusieurs langue dont l'espagnol. Franck regarda l'espagnol droit dans les yeux.

- Manos del diablo se sumergen en las profundidades del infierno. El enfoque del fin del mundo, el reino del silencio sobre el enfoque de Ciudad de Gotham.

- Je vais essayer de traduire ce qu'il dit. Les mains du diable ont immergés dans les profondeurs de l'enfer. L'approche de la fin du monde, le royaume du silence à l'approche de Gotham.

Les trois individu regardaient le fou espagnol en train de parler encore et toujours les mêmes paroles. Franck ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. Cet homme était un alcoolique, on le sentait à son haleine. Ce témoignage n'avait aucune importance.

- C'est un alcoolique, il ne peut rien nous donner comme info sur ce qui c'est passé hier soir. Je retourne à la scène du crime. Pour l'instant, cherchez des indices de votre côté.

Franck voulait se débarrasser de ces deux crétins pendant quelques temps avant qu'ils aient une autre découverte à lui montrer. Il retourna devant le lieu du crime et réfléchit. Il devait essayer de comprendre se qu'il s'est passé. Il regarda les indices et aperçut un morceau de peau légèrement écailleuse par terre. Quelque minute après, le sergent et l'inspecteur vienne pour avoir les résultats de l’analyse de Franck Morand.

- Alors monsieur Morand avez-vous compris quelque chose à cette affaire ?

Franck regarda le sergent d'un air sérieux puis parla.

- Il ne faut pas oublier plusieurs détails des plus important sergent Lewis. Nous n'avons trouvé aucun cadavre mais seulement du sang. Si le tueur aurait été venu pour tuer Randy et Fred, il n'aurait pas déplacé les cadavres. Nous avons alors affaire à un psychopathe qui à pris les corps des deux pêcheur avec lui. Il devait donc prendre un moyen de transport sur comme un bateau à moteur. Ce genre de véhicule ne pouvait contenir qu'un cadavre donc il s'est débarrassé d'un des deux en le lançant dans l'eau. Malheureusement cette théorie est fausse, un indice que vous n'aviez pas trouvé m'a indiqué la bonne piste. Un morceau de peau un peu écailleuse sur la scène du crime. Je pense que quelque chose est sortie de l'eau puis à tué les deux pêcheurs. Après, il voulait partir avec les corps pour les dévorer mais le bateau ne pouvait que prendre deux passager. Alors il prit des bout de chair d'un des cadavre dans le seau qui à disparu puis mit le corps dans les profondeurs de l'eau. La chose en question à perdu un morceau de sa peau qu'il n'a sûrement pas remarqué. C'est la seule explication logique que j'ai trouvé sergent Lewis

- Vous êtes fou mon vieux, vous dites qu'un monstre serait sorti des eaux de Gotham City pour tuer des gens puis les dévorer. Prenez un jour de congé monsieur Morand, c'est un conseil d'ami.

Le Cannibale se tourna et regarda l'eau, puis vit quelque chose bouger. On pourrait penser que c'était un poisson mais Franck n'en était pas certain.

- Mon travail est de donner mon avis sur les affaires criminelles mais vous n'êtes pas obligé de le suivre sergent.

Franck partit vers son lieu d'habitation en laissant les deux policiers. Il se demandait toujours quel genre de créature aurait pu sortir des fonds marins pour tuer et puis dévorer des humains puis ensuite les prendre avec lui pour son dîner. Cela rappela un peu les méthodes à Franck Morand. Il n'avait pas tué et mangé de chair humaine depuis trop longtemps. Il ne pouvait plus attendre que sa réinsertion soit fini. Il devait se débarrasser de son bracelet mouchard car l'équipe du docteur Hurt le surveillait en permanence.

- Inspecteur Floyd notre enquête n'a pas avancé d'un poil. Oubliez ce que vient de dire le consultant, ces explications sont stupides.

Cela faisait déjà quelque temps que les meurtres se cumulaient aux Dixon Docks. Une légende se forma sur un monstre vivant dans les eaux de Gotham qui tuerait et dévorerait des gens en pleine nuit. Une atmosphère de terreur s’installa dans le quartier. Même les trafiquant de la pègre avait peur la nuit pendant leur travail. La légende urbaine du monstre de Gotham City était née.

[HRP : Super poste ! Par contre, juste une petite précision : le bateau à moteur appartient à Croc lol, j'ai oublié de le préciser mais il ne l'a pas volé, c'était à lui dés le début et il est venu avec. C'est vrai que comme j'ai décrit la scène d'un œil extérieur, j'ai oublié de préciser ce détail, désolé... ^^' ]


Le soir de la disparition des deux pêcheurs, un petit bateau à moteur s'arrêta à proximité d'une sortie d'égouts qui se déversaient dans la mer. Une créature se leva, une corde solide à la main, et quitta le bateau d'un bond svelte. La créature était un homme grand, très grand, même. Il était également très musclé. Mais il se distinguait des autres hommes par la texture de sa peau. Abîmée, fissurée, craquelée, elle partait en lambeaux à certains endroits de son corps, et ressemblait un peu à des écailles, d'autant plus qu'elle avait un teint verdâtre. Cela se voyait particulièrement puisque cette créature en question n'était vêtu que d'un simple caleçon.
Cet homme à l'apparence monstrueuse attacha la corde autour d'un piquet planté contre le rebord, juste à côté du gros tuyau des égouts. Cette corde était également accrochée au bateau, de cette manière il ne quittait pas la zone à cause du courant. Personne ne passait jamais là... C'était un endroit assez reculé de Gotham, et une sortie d'égouts était suffisamment peu ragoutante pour n'attirer personne. C'est pourquoi il n'y avait aucun risque que l'on vole son bateau.
Il tira sur la corde pour rapprocher le bateau du rebord. A l'intérieur de ce bateau, il y avait deux éléments intéressants. Un seau remplit d'une matière sanguinolente, et un cadavre se vidant de son sang. Celui qui se faisait appeler Croc déchira une partie des vêtements du cadavre, et s'en servit pour essuyer son corps trempé, depuis qu'il s'était baigné. Il essuya très rapidement le sang qui avait coulé dans son bateau, mais ne le fit pas de façon soigneuse, et quelques traces demeuraient. Il jeta avec négligence les lambeaux de vêtements dans la mer, ils allaient couler et être un peu emportés par le courant provoqué par l'écoulement de l'eau sale des égouts par le gros tuyau qui sortait de la ville. Le bateau "nettoyé", il souleva le cadavre et le porta sur son épaule, puis prit le seau avec son autre main. Avec une force et une agilité impressionnantes, il se glissa d'une main à l'intérieur de l'énorme tuyau qui débouchait sur la mer, et s'avança à l'intérieur du conduit, défiant le courant de l'eau. Après quelques mètres, il entra dans un tunnel plus large qui disposait d'une bordure sur laquelle il pouvait marcher.
Il parcourut plusieurs centaines de mètres à pied, suivant le chemin qu'il avait mémorisé. Pour avoir vécu pendant six mois dans la jungle, seul, cet homme, ce survivant, avait développé un très bon sens de l'orientation. Il arriva finalement devant une échelle. Il la grimpa d'une seule main, tout en tenant le cadavre de l'autre, pour le hisser à travers la bouche d'égouts qui donnait sur une ruelle.

Un clochard qui s'était endormi au milieu de sacs poubelles vit une bouche d'égouts s'ouvrir, puis un homme ivre mort en sortir. Celui qui en sortit n'avait même plus la force de tenir debout, il restait allongé sur le sol. Il regarda la bouteille d'alcool contre laquelle sa joue était collée depuis plusieurs heures, puis regarda à nouveau le type qui s'était hissé tant bien que mal au travers de la bouche d'égouts pour finalement rester allongé à côté.

"J'ai des visions moi !" se dit-il avant de poser la bouteille vide à ses pieds.

Il se releva faiblement, et se dirigea vers la bouche d'égouts située en plein milieu de la ruelle.

"Hé ça va mon vieux ? T'as l'air d'avoir bien picolé, toi..."

Le type ne bougeait pas du tout. Le clochard regarda au travers de la bouche d'égouts restait ouverte. Aussitôt, une main verdâtre en sortit et l'attrapa par le col avec une vitesse fulgurante. La main le tira à l'intérieur des égouts, le faisant tomber en bas de l'échelle. On put entendre quelques cris de terreur durant quelques secondes, puis plus rien. A son tour, le clochard sortit des égouts et resta allongé à côté du premier cadavre. La créature verte fit enfin son apparition, sortant à son tour des égouts en portant le seau de chair. Il referma la bouche d'égouts, puis souleva le cadavre du clochard. Il le renifla à plusieurs reprises.

"C'est d'la viande pourrie, ça. Il pue l'alcool et la merde. Juste bon à balancer à la poubelle !"

Aussitôt, il jeta le cadavre dans les sacs poubelles situés contre l'un des murs de la ruelle. Il souleva le cadavre du pêcheur et reprit son chemin. Il parcourut seulement quelques dizaines de mètres dans des ruelles sombres et désertes avant de rentrer chez lui. Ou plutôt, ce qu'il avait proclamé être "chez lui".

Il s'agissait d'un vieil immeuble abandonné qui datait de l'époque d'Arkham City, vraisemblablement. Il avait été dévasté durant la période où les criminels étaient en liberté et où l'anarchie régnait. Période que Killer Croc n'avait pas connu malheureusement. A prèsent, ce quartier, et ses immeubles, appartenait au côté sain de Gotham, sans avoir été rénové. Plus personne n'y venait. En tout cas, personne de "normal". Il n'y avait ni flics, ni gens honnêtes. Que des criminels, et des clochards. Et c'était pas plus mal. Un lieu comme ça, c'était un paradis à criminels.
Beaucoup de gens, lors des grands déménagements avant la lancée d'Arkham City, avaient laissé de l'ameublement un peu partout. Croc avait récupéré un peu de tout dans les habitations alentours pour pouvoir y aménager son petit chez lui. Et l'électricité fonctionnait encore ! Il ouvrit la porte, entra et alluma la lumière avant de jeter le cadavre dans sa cuisine et de refermer la porte derrière lui. Il prit une serviette pour se sécher, puis enfila un pantalon. Il allongea ensuite le corps sur la table de cuisine, le déshabilla, et y découpa plusieurs morceaux de viande fraîche. En même temps, il fit cuir de l'eau dans une marmite. Il coupa le poisson en morceaux, plongea le poisson et les morceaux de chair dans la marmite et mélangea le tout. Souvent, il dévorait la chair fraîche, mais pour une fois il avait envie de s'essayer à un peu de cuisine. Le liquide de la marmite était devenu rouge. Après quelques minutes à la faire chauffer, ce fut prêt et Waylon put déguster sa soupe.

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Croc répéta cette opération plusieurs jours de suite. Une rumeur s'était formée autour de ces mystérieuses disparitions sur les docks. On parlait d'un monstre marin écailleux et mangeur d'hommes. Certains disaient qu'il s'agissait d'un crocodile géant ou d'un anaconda. D'autres parlaient de choses pires... D'une créature des marais, comme il y en avait en Louisiane selon certaines rumeurs*. Et avec la superstition des criminels, les rumeurs allaient bon train.
Ce soir là, un nouveau trafic avait lieu. D'un côté, les vendeurs de drogues, et de l'autre, les acheteurs. Des drogués, dans les deux camps, car même les revendeurs y touchaient. Sur une caisse de marchandises, comme il y en avait des centaines aux docks, le géant Killer Croc se tenait, surveillant ce qui se tramait sur ce qui était désormais son territoire de chasse. Comme d'habitude, il n'allait pas tous les attaquer directement. Ils étaient une dizaine, et même si pour lui, au corps-à-corps, ce n'était pas beaucoup, ils avaient presque tous des armes à feu. Contre ça, ses muscles ne pouvaient pas grand chose. Prudence était de mise, et comme tous les autres soirs il allait s'attaquer aux cas isolés.

Patrick et Karl venaient justement de s'acheter quelques kilogrammes de cocaïne, qu'ils voulurent essayer directement. Ils partirent s'isoler du reste du groupe.

"Faites gaffe à vous, vous savez ce qui se raconte en ce moment !" cria l'un d'entre eux pour les prévenir.

"Ouais ouais, t’inquiète..." fit Karl.

"En parlant de ça... Tu sais ce qu'on dit sur ce qui est arrivé à Jeremy ?" demanda Patrick.

"Non, dis-moi ce qu'on dit sur ce qui est arrivé à Jeremy."

"Hier, il est venu ici pour s'acheter une arme. Il voulait un truc du genre, canon scié, tu vois le genre ?"

"Ouais, ouais, je vois le genre."

"Et ben, il a acheté son arme. Il est reparti. Et il est jamais revenu."

"Comment ça, jamais revenu ? Jamais revenu ici ?"

"Nan. Jamais revenu chez lui. Enfin, plus personne ne l'a revu quoi. Et son arme non plus d'ailleurs."

"Bah, il a dû filer avec pour faire un sale coup. Normal qu'on le revoit pas, en une journée..."

"Nan c'est pas ça... En fait, on l'a retrouvé. Enfin, disons plutôt qu'on a retrouvé des morceaux de lui."

"Des morceaux, hein ? Comment on est sûr que ça vient de lui ?"

"Bah avec les empreintes je crois ou p'tet l'ADN. Je sais pas, c'est les flics qui disent que c'est lui et ils avaient son dossier. Ils ont retrouvé une main et une jambe. Ah, et un pied aussi. Les morceaux avaient été jetés à la mer, et ils ont été emportés par le courant pour s'échouer sur la plage, à quelques centaines de mètres de là."

"C'est cool, mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ?"

"Bah, mec, t'as suivi les infos ces derniers temps ? Depuis cinq jours, chaque soir y a des disparitions ici, sur les docks. T'as vu comme on était pas nombreux aujourd'hui comparé à d'hab ? Les autres ont la trouille mec. Pas une soirée sans mort, et on sait pas d'où ça vient. Ca a commencé avec les deux pêcheurs, là. A l'époque on pensait que c'était l'oeuvre d'un trafiquant qui a pas apprécié un regard indiscret. Mais ça arrive même aux gens comme nous ! Qui pourrait s'en prendre à nous ? J'veux dire, la plupart d'entre nous bosse quand même pour des gros pontes comme Falcone ou Morgan. Faut être inconscient pour s'en prendre à nous ! A moins que ça soit... cette chose, dont on parle... Le monstre..."

"Tu vas arrêter avec tes conneries, un peu ? Y a dix ans, c'était la chauve-souris géante le monstre, et maintenant c'est reparti avec ça. J'vais te dire une bonne chose, mec : à Gotham City, y a jamais eu d'monstres, et y en aura jamais. Y a que des tarés costumés."

"Ah ouais ? Et gueule d'argile alors ? C'est quoi ? Et ce Solomon Grundy dont on dit qu'il est immortel ? Hein ?"

"Grundy c'est des conneries, c'est juste un gars barraq'... Pour Gueule d'Argile, j'dis pas, c'est l'exception..."

"Et si c'était vrai ? Et si y avait vraiment un monstre bouffeur de chair fraiche qui trainait le soir sur les docks ?"

"Et ben, si c'est le cas..."

Karl sortit un révolver de sa veste.

"Il aurait à faire à çAAAH !!!"

Une lourde masse de muscles venait de tomber sur lui, l'écrasant contre le sol. Le choc fut d'une telle violence qu'on avait entendu quelques craquements d'os. Karl ne devait plus être en très bon état. Patrick, quant à lui, était tétanisé. Il se retrouvait seul face à une créature à l'apparence affreuse de plus de deux mètres de haut. Cette fois-ci, la créature était vêtue simplement d'un pantalon et était torse nu.

"Le...le...le m-monstre..." balbutia t-il en fouillant dans sa veste pour trouver une arme.

Trop tard. La créature l'agrippa par la gorge, le souleva et le plaqua violemment contre une caisse de marchandises, d'une telle force qu'il fit un creux dans la face de la caisse.

"Monstre ?!?!" s'exclama la créature d'une voix rocailleuse et très sombre.

"Qu'est-ce que tu trouves de si monstrueux chez moi ?! C'est la main qui t'empoigne la gorge ? C'est mon visage, qui te fait peur ?! Ou la voix, c'est peut-être la voix ! Alors ?! Dis-le moi !!! En quoi j'suis un monstre ?!?!?! "

Mort. Patrick ne put répondre. Celui que l'on appelait monstre mais qui préférait être appelé Croc le lâcha, le laissant retomber mollement sur le sol. Ils avaient crié, il avait fait trop de bruit. Trop d'attention portée sur lui. Il entendit des bruits de pas, les types couraient vers lui, et bien qu'il soit isolé dans l'une des nombreuses allées créées par la disposition aléatoire des caisses de marchandises, ils allaient le trouver s'il ne fuyait pas. Pas le temps de découper un morceau de viande aujourd'hui. Il se contenta de prendre leurs armes, leur argent et leur drogue, et fila. A un angle entre deux allées, il se retrouva face à un type qui, surprit, fut paralysé par la peur. Il le projeta dans l'eau et continua sa course jusqu'à son bateau à moteur rangé non loin de là. Il posa ses affaires à l'intérieur, l'alluma et s'en alla. Alors qu'ils s'étaient enfoncés au plus profond des docks, un labyrinthe de caisses et d'entrepôts, le bruit du moteur allait les attirer près de l'eau. Mais la chasse était finie. Croc avait une dernière chose à faire. Une dernière personne l'avait vu, ce soir là. Il ne fallait pas qu'il témoigne. Son bateau se dirigea vers le type qu'il avait jeté à l'eau et qui nageait désespérément pour rejoindre le bord. Il sortit son couteau de chasse rangé à l'arrière de son pantalon, et regarda sa victime de laquelle il se rapprochait, avec un sourire. Le type se tourna vers le bateau à moteur.

"Non ! NOOON !!!"

Un simple coup de couteau, et le voilà égorgé et se vidant de son sang. Mais Croc ne repartirait pas les mains vides. Il attrapa le cadavre par le col pour le hisser sur son bateau. Une fois de plus, il ne s'endormirait pas l'estomac vide. On put entendre le bateau à moteur s'éloigner des docks petit à petit, puis le silence total. Bilan de la soirée : trois morts de plus, qui venaient s'ajouter aux huit victimes de ces cinq derniers jours. Mais le modus operandi n'était pas toujours le même. Croc en avait eu assez d'attendre que ses proies viennent se promener au bord de l'eau. Il était obligé d'aller les chercher un peu plus loin dans les docks. Le monstre marin quittait peu à peu le milieu maritime. Il était capable de marcher assez loin sur la terre ferme. Il s'adaptait. Et les rumeurs aussi s'adaptent. Et l'enquête qui se base sur certaines de ces rumeurs avance, à petits pas. Son bateau à moteur tâché de sang et situé près d'une sortie d'égouts serait une grande pièce à conviction, s'il était retrouvé.


[hrp : * Il s'agit de The Swamp Thing]