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| Plongée au coeur [Wendy C. Clark] | |
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Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Ven 20 Juil - 16:02 | |
| La fenêtre se débloqua sans bruit. Il se glissa rapidement à l'intérieur, avec toute la grâce de son expérience de cette pratique. Se réceptionnant parfaitement sur le sol, le Batman observa une nouvelle fois la pièce, vide et silencieuse. Il était vingt-deux heures environ, la nuit était lourde et noire. L'asile d'Arkham était calme, comme souvent depuis la récente débâcle des murs de New Gotham City ; la majorité des criminels et fous qui avaient "suivi" le programme de réinsertion s'étaient enfuis et ourdissaient de sombres complots dans les caves et les entrepôts abandonnés. Le centre médical ne comprenait plus que quelques patients, juste assez pour justifier ses frais exorbitants de fonctionnement.
Cependant, il n'était pas venu pour juger de l'efficacité de l'asile. Il avait laissé la Batmobile derrière les grilles de l'établissement et avait rejoint, à pied et discrètement, le Manoir principal, plus administratif mais pas moins inintéressant. Il délaissait sa mission et ses responsabilités pour enquêter sur une des nouvelles psychiatres de Gotham City, une jeune Anglaise qui semblait faire l'unanimité auprès de ses collègues - et patients. Et vu qu'elle s'occupait de la réinsertion et de la guérison de Dick Grayson, Nightwing, son fils unique, héritier et homme de confiance, il devait en connaître plus sur Wendy C. Clark. Les vieux réflexes avaient la vie dure.
Vêtu de son costume classique, grande silhouette sombre, il évoluait avec prudence et précision au sein du bureau de la jeune femme. Même s'il ne le montrait jamais, le Chevalier Noir n'appréciait guère d'investir la vie privée des autres et de violer l'intimité de leurs recherches et de leurs habitudes ; n'ayant pas supporté qu'on lui impose un tel traitement, il comprenait amplement le rejet que cela suscitait. Il n'avait hélas pas le choix : Dick était trop important pour la ville, pour lui, et il devait absolument en savoir plus sur son état.
Ce que venait de vivre son ancien élève était terrible, éreintant et violent, et s'il semblait se remettre physiquement, son mentor connaissait l'influence de telles défaites et de tels évènements sur la psychologie d'un homme. Lui-même se posait de sérieuses questions sur son mental après ce qu'il avait vécu en une année, notamment à cause de ses "blancs" lors de la nuit de la disparition du Joker. Le monde était persuadé qu'il avait assassiné le Prince du Crime, mais lui-même n'avait aucun souvenir d'avoir passé la limite - à nouveau. Tous les indices trouvés cette fameuse nuit, l'état de son costume - ensanglanté - et les autres éléments en sa possession lui permettaient d'aboutir à la même conclusion que les autres, mais cette absence mémorielle le troublait plus qu'il ne voulait l'avouer. S'il ne s'en était jamais ouvert à personne, il envisageait de se lancer dans une analyse personnelle - car il était hors de question de continuer dans cette voie.
Bruce venait de s'engager avec Rachel, celle-ci était enceinte... il n'avait pas le droit de les mettre en danger. Pas le droit de risquer leurs vies s'il était capable de crises de violence et de meurtre.
Alors qu'il commençait à chercher sur le bureau de Wendy Clark des éléments sur son fils adoptif, sur les méthodes d'analyse de la jeune femme et des éléments dignes d'intérêt, il stoppait ses pensées divergentes et entrait dans une pleine phase de concentration. Dernièrement, il avait délaissé ses qualités de détective et d'observateur, et éprouvait un certain "manque" à leur endroit ; sa mission nécessitait des qualités physiques indéniables, mais c'était son esprit qui lui avait toujours permis de s'en sortir et de survivre. Il ne devait plus jamais l'oublier.
Cependant, alors que l'entreprise avançait, Wayne découvrit avec surprise la porte s'ouvrir lentement - quelqu'un entrait, malgré l'heure tardive et le temps menaçant. Avec un geste précis et expérimenté, il se recula et alla se cacher dans le coin le plus sombre et discret de la pièce, prêt à découvrir l'inopportun et à le ou la surprendre quand il ou elle ne s'y attendrait pas. Ca, par contre, était définitivement un des aspects les plus réjouissants de la partie. |
| | | | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Sam 21 Juil - 14:37 | |
| Wendy était éreintée. Les allers et retours entre le Central Hospital et l'Asile ne lui venaient pas en aide et ce ne sont pas les derniers évènements qui allaient changer la donne. Les voyages entre ces deux lieux devenaient de plus en plus nombreux permettant ainsi à la fatigue de s'incruster. Le rythme n'était pas non plus insoutenable mais cela suffisait à mettre les nerfs de la Miss en vrac. En fin de compte, pouvait-elle s'attendre à autre chose ? Cela rendait son boulot plus intéressant, plus varié. L'anglaise s'était rapidement rendue compte que restée cloitrée jour après jour à Arkham n'allait pas l'aider à mieux faire son travail, au contraire. L'ambiance y était trop angoissante pour s'y sentir à l'aise, trop de doutes planaient sur cet endroit. La psychiatre ne savait pas si la présence d'hommes armés devait la rassurer ou l'inquiéter. Encore un petit quelque chose qui la laissait pantoise, à croire que tout était devenu menaçant à Gotham. Peut-être était-ce le cas après tout...
Gotham était une ville si corrompue que la jeune femme ne savait plus où donner de la tête. Qui manipule qui, tel lien appartient à telle personne, il y avait de quoi devenir fou... sans mauvais jeu de mots. Sincèrement, elle ne comptait même plus le nombre de mafias différentes qui voulaient s'approprier la ville, allant même jusqu'aux sous-terrains. Peut-être qu'avec le temps tout ceci passe inaperçu, comme une bonne vieille habitude. Mauvaise pioche pour Wendy alors... elle qui ne supporte pas lorsque la routine s'installe.
Quelques paperasses, des études de dossiers et surtout des entretiens. Voilà le programme de ce jour. à l'Asile. L'effectif de patients s'était considérablement réduit depuis l'effondrement du mur de New Gotham City, puis l'évasion. Les plus dangereux en avaient profité pour se carapater rapidement et le plus discrètement possible. Un échec de plus pour Gotham... Ces derniers temps, la ville semblait les enchainer avec une certaine dévotion. Un nom revenait presque incessamment, narguant la jeune femme.
The Batman. Tellement de rumeurs, d'histoires rocambolesques, de suspicions et de doutes sur cet hom-... être. Wendy avait été étonné de voir à quel point il était une réelle légende urbaine. Était-ce une ombre, se faufilant sournoisement dans les ténèbres. Une créature démoniaque buveuse de sang ? Une espèce de machine ou un sur-humain ? Tout était là pour se demander s'il s'agissait vraiment d'un homme...
N'étant pas superstitieuse pour un sou, Clark restait persuadée qu'il était aussi humain que n'importe quel individu sur cette planète. Un homme désorienté, probablement malade et d'une extrême dangerosité. La psychiatre n'était pas du genre à acclamer des personnes brisant des os au nom de la Justice, ni même s'habillant comme un jour de carnaval. Alors oui, Wendy gardait bien son opinion sur Batman pour elle, il n'était pas un héros, ni même un quelconque de sauveur de Gotham. Peut-on réellement vanter les actes d'un homme violent, caché derrière un masque ? En quel honneur avait-il le droit d'être au-dessus des lois ? "Il ne tue pas". Un beau principe, très noble malheureusement, les promesses ne sont-elles pas faites pour être brisées ? De même, la confiance n'était-elle pas donnée pour être ensuite bafouée ? Il faut tellement peu de temps pour passer de l'espoir au chaos...
Gotham remettait avec inquiétude son manteau de ténèbres, la nuit étant toujours particulièrement menaçante. Clark était tranquillement assise sur son canapé, feuilletant quelques dossiers, prenant des notes à côté, ré-écoutant certains enregistrements de la journée. C'est avec un soupir de soulagement que la jeune femme se leva, remettant son travail en ordre, prête à se mettre au lit. Alors qu'elle rangeait soigneusement ses papiers par ordre alphabétique, un juron raisonna dans la pièce. Un dossier était manquant et elle devait le remettre demain matin au Central Hospital. Wendy n'était jamais aussi étourdie d'ordinaire, la fatigue devait probablement commencer à laisser des traces. 21 heures 24... en trouvant rapidement un taxi, elle pourrait être à l'Asile en moins de 20 minutes, cela suffisait pour ne pas violer le couvre-feu instauré par Shreck. Il lui fallut une minute pour prendre son sac et ses clefs, dévalant les escaliers de son immeuble à toute vitesse. Par chance, un taxi trainait dans le coin du bâtiment. Bien que sa destination lui valut un regard noir de la part du chauffeur, celui-ci accéda à sa demande. Jamais l'anglaise n'avait mis les pieds à Arkham le soir, elle comprenait pourquoi à présent. Descendant du véhicule en hâte, elle se dirigea vers le Manoir. Certains surveillants la saluèrent d'un léger mouvement de la tête, l'escortant, comme toujours.
Accédant au Manoir, le silence se faisait lourd. Peu importe, d'ici quelques minutes, Clark serait de nouveau dans un taxi, il n'y avait rien de dramatique, n'est-ce pas ? Arrivée devant la porte de son bureau, elle sortit son trousseau, tournant la clef adéquate dans la serrure. Ses réflexes étaient toujours identiques : Ouvrir la porte, allumer la lumière, poser son sac sur l'étage à droite de la porte et filer directement à son bureau. La pièce n'était pas très grande, bien que largement suffisante pour y travailler convenablement. Une grande bibliothèque était accolée contre le mur, derrière le bureau, le dominant. On pouvait y trouver une large collection de livres médicaux, rien d'anormal à cela. Les dossiers des patients y avaient leur place, bien entendu.
Voilà justement le dossier manquant. Un léger coup de vent fit voleter une des pages un peu plus loin dans la pièce, la faisait s'accroupir pour la récuperer... Une seconde... un léger coup de vent ? Étonnée, Wendy tourna rapidement la tête vers l'unique fenêtre, qui était entrouverte. Étrange. Elle prenait toujours bien soin de tout fermer avant de partir, sécurité oblige. La Miss n'avait pas oublié de le faire, elle en était persuadée. Une porte fermée à clef et une fenêtre ouverte, il y avait un problème quelque part. Le dossier dans une main, l'autre prenant une étagère comme support, elle se releva, dos à la pièce. Pourquoi avait-elle cette sale impression qu'elle n'était pas si seule que ça ? Prenant son courage à deux mains, Wen' se retourna doucement... attitude totalement inutile si quelqu'un se tenait derrière elle, vraiment.
Peut-être aurait-dû s'abstenir de revenir à l'Asile. Sans lumière, l'intrus passait inaperçu, la jeune femme ne l'aurait pas remarqué... malheureusement, ce n'était guère le cas à présent. Un cri étouffé franchit ses lèvres, ce n'était pas une preuve de courage mais là, elle n'en avait rien à cirer. La brunette recula brutalement, se cognant contre la bibliothèque massive. Les yeux écarquillés, elle ne pouvait que le fixer. Pourquoi donc était-il là ? Dans son bureau. ? Elle n'avait jamais été aussi terrorisée de sa vie. Que faire ? Prier ? Bah voyons... Clark avait l'impression de trembler de tout son être... ce qui n'était pas qu'une impression d'ailleurs. Elle était toute seule en face d'un homme qui tuait à mains nues.
De l'air. Il lui fallait de l'air. Elle ne savait pas combien de temps s'était passé depuis qu'elle l'avait vu, de toute évidence, trop. Respirer. La psychiatre avait oublié de respirer. Prenant une bouffée d'oxygène, ne le quittant toujours pas des yeux, elle tenta en vain de reculer. A part fusionner avec la bibliothèque, le choix était vite restreint. Elle comprenait à présent d'où venait l'expression : être glacé d'effroi. Totalement tétanisée, elle n'arrivait pas à prononcer un mot, de peur de déclencher une réaction violente. Il était là. The Batman.
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| | | Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Dim 22 Juil - 19:53 | |
| La propriétaire des lieux était entrée dans son bureau - rien d'original, même s'il avait espéré éviter une telle rencontre. Placé dans le coin le plus discret de la pièce, il n'avait pas été repéré quand elle avait pénétré directement chez elle, après avoir allumé la lumière, mais il savait que ça ne durerait pas. Alors même qu'il s'était préparé à dire quelques mots, Wendy s'était retournée et avait découvert sa présence. Hurlant, évidemment, reculant, bien sûr, elle semblait sur le point de s'effondrer sous le poids de la révélation et de la stupeur. Il aimait généralement produire de tels résultats chez ceux qu'il venait visiter, mais n'avait pas prévu une discussion avec la psychiatre dès maintenant ; pour éviter que les services de sécurité de l'asile ne le repèrent et qu'il se lance dans une nouvelle opposition stérile, il devait agir - vite.
En une fraction de seconde, le Batman se précipita vers la jeune femme et la colla encore plus au mur. Sa main gantée sur sa bouche, à quelques millimètres de ses narines, la forçant à reprendre sa respiration par le nez et donc à reprendre le contrôle dessus, il posa son regard blanchâtre dans ses yeux terrifiés.
"Non."
Sa voix était lourde, autoritaire, mais nullement agressive. Mieux valait y aller en douceur avec elle - au moins un peu.
"Pas de cri."
Son armure était collée contre la frêle psychiatre. S'il ne voulait pas paraître menaçant, la puissance du mythe qu'il avait forgé depuis dix ans à Gotham City suffisait certainement à apeurer complètement la propriétaire des lieux, même s'il ne faisait rien d'autre pour intensifier le phénomène.
"Pas d'alarme."
Son autre main tenait l'épaule de Wendy, sans aucune pression mais prête à le faire si besoin.
"Je vais lentement retirer ma main et nous allons parler à voix basse, comme des personnes civilisées. Je ne suis pas là pour vous agresser, vous enlever ou vous assassiner, docteur Clark. Je suis ici car vos travaux m'intéressent et j'espérais mieux les connaître en votre absence. Maintenant que vous êtes dans votre bureau, nous allons discuter comme des personnes civilisées et je repartirai calmement. Est-ce que cela vous convient ?"
Le Chevalier Noir ne voulait pas en venir à la violence et à la brutalité. La psychiatre était connue et reconnue pour ses premiers travaux dans la ville, et il n'avait aucune envie de troubler ou marquer quelqu'un qui pouvait avoir un impact positif sur ses patients ; même si ce n'étaient que de petites victoires, elles restaient agréables et pouvaient faire la différence. Autant ne pas les ruiner. |
| | | | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Lun 23 Juil - 15:14 | |
| Wendy n'arrivait pas y croire. A vrai dire, son cerveau avait dû se mettre en stand-by pendant quelques instants. Qu'avait-elle fait au bon dieu pour que the Goddamn Batman se retrouve dans son bureau ? Sincèrement, qu'est-ce qui n'allait pas chez cet homme ? N'était-il pas censé traquer les criminels et autres énergumènes ? Clark était quelque peu persuadée qu'elle ne figurait dans aucune de ces catégories. Les gens ne devaient-ils pas se sentir rassurés en voyant l'ombre de la chauve-souris ? Quel genre de ville mérite un tel héros ? Une ville sale, effrayante, damnée. Gotham dans toute sa splendeur. Maintenant, la population semblait se réfugier lorsque Batman était de sortie. De crainte, probablement. Après tout, qui voudrait se retrouver en face de cet homme ?
Peut-être que sa présence était un sombre malentendu. Oui, il s'était trompé de bureau, voilà tout... Quelle pensée idiote, vraiment. L'esprit de la jeune femme était encore embrumé par la stupeur et l'effroi. Tout ceci n'était que le début. Elle l'a regardé, il l'a regardée. La suite se passa très rapidement, beaucoup trop. En moins de temps qu'il en fallait pour dire "ouf", le pseudo-justicier s'était rué vers elle, la plaquant encore plus -si cela était possible- contre la bibliothèque. Une vive douleur dans le bas du dos fit grimacer Wendy, remontant le long de sa colonne. Un léger gémissement aurait dû passer à travers ses lèvres, si ces dernières n'avaient pas été recouvertes par la main de l'intrus.
Cet homme était titanesque. Peut-être que la peur la faisait délirer ou exacerbait sa vision des choses, cela ne changeait rien au fait que Batman était juste impressionnant. Un vrai euphémisme. La psychiatre avait la désagréable sensation de n'être qu'une vulgaire fourmi face à la stature de l'ombre. Une insignifiante petite chose. Il aurait été tellement facile de la briser. Wendy était incapable de se défendre, incapable de bouger, de parler. L'homme était collé à elle, beaucoup trop près d'elle à son goût. Un véritable bloc de muscles entouré d'une armure. Rassurant. Un autre frisson parcourut son échine, confirmant une fois de plus son angoisse. Elle se serait bien passée de ce regard froid et sans expression, encore plus de cette voix pesante, à la limite du grondement. Cela avait au moins eu le mérite de la ramener à la réalité.
"Pas de cri." Un fébrile hochement de tête. "Pas d'alarme." Encore un. Elle n'était pas suicidaire à ce point-là, ni stupide. Clark avait conscience que sa situation était précaire (c'était peu dire...), obéir aux ordres lui paraissait être une assez bonne idée. De plus, elle n'en avait pas d'autres en réserve. Il savait son nom... bien entendu qu'il le savait ! Tout simplement super. Il n'était pas là pour la tuer ? Merveilleux ! Que cela était rassurant. Vraiment. Bien entendu, elle allait le croire, cela était évident. Pensait-il réellement que ces mots allaient la mettre en confiance ? Croyait-il qu'elle était stupide ? Wendy fut tentée pendant un bref instant de hausser un sourcil... juste tentée pendant une seconde de le faire. Mauvaise idée. Elle fit donc la seule chose qui lui semblait censée : hocher la tête sans pour autant le quitter des yeux. Il voulait parler ? Bien. La Miss n'était pas certaine de sa voix à cet instant précis, ni même de pouvoir tenir sur ses jambes. Toujours agrippée aux étagères, elle secoua légèrement la tête, tentant de remettre ses idées en place, prenant une bouffée d'oxygène par la même occasion.
" Qu'est-ce... qu'est-ce que vous voulez savoir ? Il y a le... le secret médical qui... qui peut m'empêcher de... répondre. Peut-être. "
Le secret médical ? Sérieusement ? C'est sûr qu'un homme qui rentre par effraction dans un bureau pour chercher des informations avait quelque chose à faire du secret médical... L'instinct de survie de la jeune femme était réellement douteux.
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| | | Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Mar 24 Juil - 14:04 | |
| Son gant avait quitté la bouche de Wendy, mais son autre main était toujours positionnée sur son épaule, prête à intervenir si elle ne fournissait les réponses adéquates. Il avait apprécié ses hochements de tête et le fait de ne pas avoir crié une fois qu'il avait libéré ses lèvres, mais n'était pas dupe : elle était trop intelligente et trop apeurée pour suivre aveuglément ses déclarations. S'ils partaient sur de meilleures bases, le Batman était bien conscient que la jeune femme ne lui laisserait pas la partie facile. Ses yeux blanchâtres se plongèrent encore plus dans les yeux terrifiés de la psychiatre, tandis que son ton était légèrement moins autoritaire qu'auparavant.
"Je suis bien conscient des spécificités et des devoirs du secret médical, docteur Clark. Heureusement, je suis capable de tenir les secrets - beaucoup de secrets. Cela ne posera pas problème."
Sa respiration était calme, et il essayait d'être le moins agressif possible dans sa posture ; autant ne pas intensifier encore le phénomène, et la mettre encore plus mal à l'aise. Il n'avait rien contre elle, bien au contraire.
"En général, je suis respectueux des obligations professionnelles, docteur Clark : il est très noble de faire passer son devoir et son serment avant toute chose, spécialement quand l'on fait face à quelqu'un... comme moi."
Un léger sourire passa sur son visage.
"Cependant, je me vois obligé d'insister, docteur Clark. Richard Grayson est de vos patients, et est récemment sorti d'un coma difficile après avoir été abattu à Blüdhaven par un criminel appelé le Samaritain. Richard Grayson est policier et est normalement transféré à Gotham City le temps de sa guérison, tant physique que psychologique. Je sais que vous le suivez depuis son réveil et depuis sa tentative de se réinsérer au sein de la société... je voudrais connaître son état précis. Selon votre avis."
Le Chevalier Noir laissa passer un temps, pour que la jeune femme puisse bien en saisir toute l'importance. Il avait bien sûr maquillé la vérité et ses véritables intentions, mais si Wendy lui répondait déjà sur ces éléments précis, il n'aurait pas entièrement perdu sa nuit.
"Richard Grayson sera bientôt un membre de la police, et a une relation déjà établie avec un criminel important qui semble avoir disparu depuis. Richard Grayson me semble être un homme bon et courageux, mais je ne veux plus permettre que la ville soit représentée et protégée par des hommes qui ne sont pas dignes de cette tâche. Trop de mauvaises exemples récents m'ont échaudé."
Il se tut alors, la laissant répondre ou au moins essayer de se défendre à nouveau. A voir ce qu'elle allait pouvoir trouver, et comment elle allait réagir face à ce discours. Bruce ne voulait pas être son ennemi, mais il avait trop souffert face à Quincy Sharp et sa clique pour se permettre de prendre des gants - plus maintenant. |
| | | | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Mer 25 Juil - 19:12 | |
| Ne pouvait-il juste pas reculer un peu ? Voir même beaucoup ? Le visage de Wendy ne s'était pratiquement pas décrispé d'un pouce. Presque aucune partie de son corps ne criait pas au scandale et la peur se faisait toujours autant ressentir. Aucun mouvement n'avait été fait, sa tête restait obstinément collée au mur, son regard fixé à celui de son geôlier. Seul son buste s'élevait et s'affaissait à présent doucement, unique preuve de sa légère reprise de contrôle. La présence d'une main gantée sur l'une de ses épaules ne la rassurait guère. Il serait tellement facile de lui faire mal ou même de lui broyer les os... Le but était certainement là... L'intimidation, pire, la peur. Voilà le moteur du Batman. Il voulait des informations ? Il n'hésitait de toute évidence pas à les prendre de force. Apparemment la fin justifie les moyens, pas selon le Docteur Clark. La violence lui donnait la chair de poule, la dégoûtait presque. La voilà bien mal tombée. Wendy n'avait vraiment pas envie de parler à cet homme, alors dévoiler des informations confidentielles... il n'en était même pas question. N'était-il pas mignon, ce petit côté idéaliste qui résistait vaillamment ? Ou stupidement, tout dépend comment voir les choses. L'homme costumé n'avait pas la réputation de lâcher prise et ce n'était certainement pas la jeune femme qui allait modifier cette vérité avérée. L'écouter restait sa seule possibilité, peut-être découvrirait-elle un moyen furtif de contourner les questions. L'espoir fait vivre...
" Respectueux des obligations professionnelles ? " Était-ce une blague ? Devait-elle se mettre à rire ? Une plaisanterie de bien mauvais goût alors. Cet homme ne manquait pas de toupet, elle devait bien admettre cela. L'anglaise se moquait bien du fait qu'il puisse garder des secrets, bien qu'elle en doutait cruellement. Le problème n'était pas là. Rien que le simple fait de les dévoiler allait à l'encontre des principes de la médecine... et des siens. N'avait-il donc pas une once de respect pour cela ? Probablement pas... La miss écarquilla les yeux. Était-ce une ombre de sourire qu'elle venait d'apercevoir ? Voilà, le début de la fin : les hallucinations. Se moquait-il d'elle ? Cela déclencha un léger froncement de sourcils de sa part. Wendy n'était pas d'humeur à se laisser faire tourner en bourrique. Cela ne l'empêcha pas de laisser sa bouche hermétiquement fermée. Sage solution.
Richard Grayson. L'évocation de ce nom suffit à tendre encore plus la psychiatre. Ce jeune homme n'avait-il pas eu suffisamment de souffrance dans sa vie pour que The Batman lui en rajoute ? La chauve-souris ne se rendait-il pas compte à quel point sa présence était étouffante, dangereuse et annonciatrice de drames en tout genre ? Wendy appréciait énormément le policier, il était la raison dont elle avait besoin pour ne pas considérer Gotham comme une ville de grands malades. Cela faisait plaisir de ne pas avoir un patient possédant une liste de victimes longue comme un bras. Un homme foncièrement bon dont la vie s'est acharnée dessus. La preuve, l'ombre de Gotham voulait en savoir plus... il a choisi la mauvaise personne. La psychiatre aurait été toute de suite moins récalcitrante à laisse échapper quelques commentaires sur des patients d'Arkham... "... je ne veux plus permettre que la ville soit représentée et protégée par des hommes qui ne sont pas dignes de cette tâche. Trop de mauvaises exemples récents m'ont échaudé." Un comble. Clark n'arrivait pas à en croire ses oreilles. Avait-il réellement osé dire une telle chose après deux meurtres ? Autant de mauvaise foi, cela la révoltait. Elle savait pertinemment qu'elle devait garder la voix basse, cela n'empêchait pas de serrer douloureusement les dents.
" Des mauvais exemples ? Des mauvais... Nous sommes bien en train de parler de vous n'est-ce pas ? Pour qui vous prenez-vous pour oser parasiter la vie d'un homme dont vous n'arrivez même pas à la cheville ? La dignité, vous ne la respectez pas... Je ne suis même pas certaine que vous compreniez ce concept. Partez. Maintenant."
Sa voix n'était plus qu'un murmure vers la fin. Toujours trop impulsive, ce trait de caractère lui avait valu quelques petits soucis dans le passé. Wendy avait appris à ne pas se laisser embobiner, à ne pas se laisser faire. Cependant, elle n'avait jamais été dans une pareille situation. L'anglaise ne devait pas se rendre compte des possibles conséquences de ses mots. The Batman avait une réputation, trop sombre ces derniers temps, trop sanglante. Trop de risques venaient d'être pris en l'espace de quelques secondes.
Lui donner un ordre... une pure folie. Après tout... ne se trouvaient-ils pas à Arkham ?
[HJ-Je suis désolée pour le retard >< J'espère que cela convient quand même. Comme d'habitude, un MP et je modifie. -HJ]
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| | | Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Jeu 26 Juil - 12:36 | |
| (HJ/ Aucun souci ! /HJ) Ses yeux se plissèrent alors que la psychiatre terminait son discours de sa voix de plus en plus fluette. Le Batman n'avait guère l'habitude qu'on se refuse à lui, et il respectait celles et ceux qui avaient suffisamment de courage pour garder leurs principes et refuser la pression ; hélas, il préférait quand ils agissaient ainsi avec d'autres que lui. S'il comprenait, et admirait, l'attitude de la jeune femme, il ne pouvait pas accepter son refus et ses accusations. Sa voix se fit soudainement plus autoritaire, plus dure, même si le reste de son corps n'avait aucunement bougé - pour le moment. "En mauvais exemples, docteur Clark, j'évoque des personnes qui ont conduit Gotham City à son état actuel. Trois maires criminels, ayant manipulés l'opinion pour se faire élire et conserver leurs pouvoirs ; trois maires ayant causé d'innombrables destructions dans la ville et causé des centaines de morts ; trois maires ayant divisé la cité en deux et forcé ses citoyens à espérer plus de violence et de brutalité face au crime. Je ne me considère pas responsable de cette situation, docteur Clark."Il poussa un long soupir et resta silencieux de longues secondes, fixant Wendy pour découvrir sa réaction face à ses paroles. Il sentait bien qu'elle ne serait pas convaincue, mais il avait besoin de se justifier devant une inconnue - ce qui ne lui était jamais arrivé avant. Et ce n'était pas agréable. "Richard Grayson est un futur officier de police, et un homme respectable. Il a été victime d'un psychopathe qui rôde dans la ville, et je refuse de le laisser agir alors que je peux avoir des informations sur lui. Grayson a déjà livré certaines informations, mais je dois connaître son état psychologique pour agir au mieux et protéger la population. Le Samaritain est dangereux, Grayson a survécu à une rencontre et peut avoir des difficultés ou des souvenirs cachés qu'il n'arrive pas encore à exprimer, mais que vous pouvez deviner. J'ai besoin de connaître votre bilan sur lui, et j'ai besoin de le connaître maintenant."Le Chevalier Noir resta silencieux encore quelques secondes, pour appuyer chacun de ses mots. Et puis, finalement, soudainement, il fit un puis deux pas en arrière, jusqu'à laisser clairement la jeune femme entièrement libre de ses mouvements et libérée du poids et de la tension de sa présence. "Je peux aider Richard Grayson, docteur Clark. Je peux l'aider à retrouver le Samaritain et à aller de l'avant, mais j'ai besoin de toutes les informations sur lui pour y parvenir. C'est à vous d'intervenir, ici. C'est à vous de l'aider en me donnant ce dont j'ai besoin."Le ton était impérieux, le propos osé, mais il espérait avoir fait un pas vers elle en reculant. A voir comment elle réagirait, et comment elle accepterait ou non sa proposition. |
| | | | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Jeu 26 Juil - 14:51 | |
| Oui, l'homme vêtu de noir n'avait pas tort sur ce point-là. En se renseignait sur l'historique de Gotham, la psychiatre avait été surprise... non, éberluée par le flot d'informations qui lui avait sauté à la figure. Elle ne comprenait pas comment une population avait pu autant manquer de discernement. La déception certes... l'envie de changement. Cependant atteindre ce niveau de désespoir, cela faisait froid dans le dos. Le maire actuel n'était pas non plus le meilleur exemple que Gotham pouvait avoir. Que faire lorsque l'on doit choisir entre la peste et le choléra ? Une triste question qui n'a pas encore eu de réponse adéquate. Batman n'était peut-être pas responsable des situations passées, du moins, pas directement. Maintenant, cela était une autre paire de manche. Le motif de l'évasion de l'Asile d'Arkham organisée par Harleen Quinzel était aussi clair que de l'eau de roche. Cette catastrophe avait été suivie de mesures administratives draconiennes, violentes et meurtrières. Impossible de nier l'implication du justicier dans la conjecture actuelle, lui-même devrait s'en rendre compte. Se voiler la face ne changera rien.
" Vous vous êtes attribué des droits que vous n'avez pas... que vous n'avez jamais eu et que vous n'aurez jamais. Maintenant, des personnes déséquilibrées vont se faire abattre comme du bétail. Une chasse à l'homme va débuter et vous en êtes la cause..."
Prendre des pincettes serait inutile, pas avoir ce genre d'homme. Clark n'avait pas la présomption de lui faire attendre raison, loin de là. Cela semblait presque être une peine perdue. Une personne ne peut être aidée que si elle le désire. Le ton avait beau se faire plus dur, aucun mouvement n'avait été esquissé. Merci bon dieu. Wen' avait toujours du mal à avaler sa salive. Elle devait réellement commencer à apprendre à se taire. Gotham est une ville où savoir garder le silence est à la fois une vertu, mais aussi un moyen de survivre.
La simple idée que l'homme qui avait tiré sur Grayson était à Gotham la fit frissonner. Un réel monstre, Wendy ne faisait aucune concession lorsque la vie d'enfants se trouvait être en jeu. Clark n'avait pas d'information sur le meurtrier, les rencontres avec l'officier n'étaient pas des interrogatoires, bien que cela puisse être l'un des buts. Mais pas avec Richard Grayson. Il y avait trop de barrières entre lui et elle. Des pièces étaient manquantes, certains points clefs étaient dissimulés. Le manque de confiance envers elle peut-être, des secrets trop enfouis... L'anglaise était sûre d'une seule : le Samaritain avait fait de nombreux dégâts. Peut-être qu'après tout...
Brusquement l'air se fit plus léger, moins oppressant, moins menaçant. Wendy ne savait pas quoi penser du Batman. Elle en était effrayée, cela ne faisait aucun doute possible. La jeune femme ne voyait pas en quoi elle devait incliner l'échine en face de lui... à part le fait qu'il puisse être violent bien entendu. Elle ne le respectait pas, encore une chose de sûre. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle le fasse. Certaines personnes le prenaient pour un symbole, peut-être bien. Mais lequel ? Celui de la justice ? Pitié, un peu de sérieux que diable. Depuis quand parader la nuit dans une tenue de chauve-souris à la recherche de punching ball était synonyme de justice ? Peut-être exagérait-elle un peu, mais l'idée restait la même. Wendy effleura rapidement son épaule, vérifiant ainsi l'absence de main gantée. Une distance avait été mise entre les deux protagonistes, certes. Son regard se perdit pendant de nombreuses secondes dans le vide. Richard Grayson méritait toute l'aide du monde mais The Batman pouvait-il en être une ? Il n'apportait pas grand chose de bien ces derniers temps. Tout semblait si fragile... Elle poussa un soupir, fermant les yeux quelques instants, replongeant ses yeux dans ceux de l'homme.
"A l'heure où je vous parle... une... confrontation entre le Samaritain et Richard Grayson serait un désastre... Ce meurtrier n'a pas fait que le blesser physiquement, loin de là. Des blessures mentales ont été ré-ouvertes s'ajoutant aux nouvelles. Il se sent tellement responsable que cela ne relève même plus d'une réaction "normale". Il a besoin de quelque chose que vous ne pouvez pas lui fournir. Richard Grayson a besoin de craquer au moins une fois. Il lui faut un pur et infaillible soutien. Quelqu'un qui le rassure, dont il a confiance. Un environnement sain... la violence lui serait trop préjudiciable."
La jeune femme fit une légère pause, reprenant son souffle, secouant presque la tête de dépit. Cette discussion lui semblait presque ridicule. Elle était presque persuadée que The Batman n'allait pas être réceptif à ses paroles. Comment pouvait-il l'être de toute manière ? Lui-même avait de gros soucis qu'il n'admettait probablement pas...
"Et vous pensez réellement être la personne qu'il lui faut ? Sincèrement ? "
Dernière édition par Wendy C. Clark le Ven 27 Juil - 23:49, édité 1 fois |
| | | Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Jeu 26 Juil - 19:37 | |
| Le visage du Batman se durcit à mesure que la psychiatre répondait, enfin, à ses questions. S'il appréciait qu'elle cède face à ses demandes, il avait bien sûr beaucoup de difficultés à admettre son discours et sa teneur, qui le mettaient clairement en responsabilité face aux évolutions de la ville. Il se doutait que Richard était atteint, et savait qu'il faisait partie des rares personnes en qui son jeune protégé pouvait avoir confiance ; en ce sens, il avait un avantage sur elle, car il connaissait tous les secrets du jeune homme et pouvait donc moduler son action. Cependant, il encaissait les reproches et les accusations, et son armure était un peu plus friable que d'habitude vu l'énervement qui pointait lentement dans son coeur.
"Qui d'autre peut aider Richard Grayson à stopper le Samaritain, docteur Clark ? Vous ?"
L'intonation du dernier mot était plus moqueuse et provocante que prévu ; il avait peu à peu du mal à dissimuler sa tension et sa colère.
"J'ai une responsabilité dans le destin de Gotham City, j'en suis bien conscient. J'ai dû prendre des décisions et faire des choix difficiles, toujours dans l'intérêt du plus grand nombre. On me reproche d'être à l'origine de la nouvelle directive policière, d'avoir poussé des citoyens à s'habiller en monstres et à se comporter comme tels... on m'accuse d'avoir créé le Joker, le Sphinx, Double-Face et tous les autres. Peut-être est-ce vrai, docteur Clark : peut-être ais-je inspiré ces hommes et ces femmes, mais je ne les ai pas poussés à l'acte. Ils auraient agi, tué, enlevé, massacré, détruit des vies sans ma présence, car c'est l'essence même de leur être d'agir ainsi. Je les ai peut-être forcés à adopter des pratiques originales et des masques, mais si c'est le prix pour les combattre, pour les stopper et pour sauver des vies qu'ils auraient prises sans ma présence, j'accepte cette charge."
Le Chevalier Noir poussa un long soupir et fit un pas... sur le côté. Décalant peu à peu sa marche, il s'avança vers le bureau de Wendy, et posa ses deux mains sur le meuble. Ses yeux continuaient de la fixer, blanchâtres et terribles.
"Richard Grayson est un homme troublé, docteur Clark. Orphelin, ayant vu ses parents mourir devant lui, recueilli par un milliardaire excentrique et peu soucieux de son éducation, il s'est élevé quasiment tout seul. Ce n'est pas pour rien s'il a rejoint la police après plusieurs années d'errance : il cherche une structure, une base solide qui lui a toujours manqué. Ses parents étaient artistes de cirque, et il bénéficiait avec la troupe d'un cocon protecteur qui a éclaté quand les Grayson ont disparu. Wayne n'a jamais pu lui offrir une telle protection, et depuis Richard recherche un tel esprit de fraternité, de camaraderie et d'appui. La police doit combler ce manque, mais il vient là d'échouer dans sa protection de l'innocence et de l'enfance - ce qui lui a été lui-même arraché jadis."
Avouer ses torts et ses échecs, même indirectement, n'était pas quelque chose d'aisé pour Bruce. Il savait que l'éducation de Dick n'avait pas été parfaite, mais il comprenait maintenant quelles erreurs il avait pu commettre auparavant. Trop dur, trop sec, trop exigeant, trop égocentrique, il n'avait pas su saisir les besoins de son apprenti et c'était véritablement un miracle que celui-ci n'ait pas définitivement craqué jusque-là.
"Richard Grayson a besoin de craquer, mais de se reconstruire - de se prouver qu'il peut réussir. Je peux l'aider à retrouver le Samaritain, à exorciser cet échec, mais... je ne peux pas le faire seul. Il aura besoin d'un appui psychologique, d'une aide, de quelqu'un qui lui fera comprendre la portée de ses actes et le poids de ses réalisations. Richard Grayson a besoin de nous deux, docteur Clark, et j'ai besoin de lui pour faire tomber un monstre. Votre aide me serait précieuse - et est indispensable à votre patient."
En un sens, Wayne ne lui laissait pas le choix et en était bien conscient. Il voulait forcer Wendy à suivre sa ligne, forcer la jeune femme à accepter son plan car elle ne pouvait décemment pas agir autrement. A voir si elle tomberait dans le piège, ou si elle trouverait une porte de sortie avant. |
| | | | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Sam 28 Juil - 0:26 | |
| Wendy voyait bien qu'elle commençait à grandement énerver la chauve-souris, ce qui n'était de toute évidence pas une bonne chose. A vrai dire, cela semblait légèrement réciproque. Clark n'avait pas l'habitude de sortir de ses gonds, surtout lorsqu'elle se savait en position désavantageuse. Elle n'aimait pas élever la voix trouvant cette attitude trop indisciplinée, trop enfantine. Comme l'avait si bien dit The Batman... "discuter comme des personnes civilisées". Sauf que là, les circonstances ne s'y prêtèrent guère. Wen' n'avait jamais eu la prétention de penser qu'elle était capable de stopper le Samaritain. Ce n'était pas son but. Elle avait l'impression de parler dans le vide, que son interlocuteur ne comprenait pas les paroles de la Miss. Après tout, lorsque chacun avait ses propres objectifs, ses propres motivations, il était difficile d'entendre l'autre. Le caractère têtu de la psychiatre ne devait pas arranger les choses. Clark n'aimait pas le ton qu'avait pris le justicier. Les yeux gris-bleus de la jeune femme se rétrécirent dangereusement, enfin tout était relatif bien entendu. Il ne se prenait pas pour n'importe qui celui-là. Ce n'est pas comme si elle de l'égo' sur-dimensionné que devait avoir The Batman. Il était tellement facile de justifier l'agressivité à cause d'une quelconque responsabilité ou mission.
Wendy n'allait pas se mettre à défendre des criminels, ni trouver une raison pour justifier les actes qu'ils avaient commis. Rien ne pouvait pardonner des meurtres atroces, des violences extrêmes. Certains patients de l'Asile d'Arkham pouvait être soigné, avec du temps et une patience à toute épreuve. Malheureusement, Gotham n'était pas la ville adéquate pour un tel processus. Tout était trop instable : la politique, l'économie, la population, même les médecins ne pouvaient être sources absolues de confiance. A peine un pas en avant était fait qu'un drame survenait pour tout détruire sur son passage. Il n'y avait rien de sain dans cette cité... et The Batman faisait partie du lot selon l'Anglaise. Cet homme avait du sang sur les mains, des meurtres sur le dos... Il voulait sauver Gotham de cette manière ? Dommage, car l'enfer est pavé de bonnes intentions. Alors oui, Wendy fulminait. Ses yeux devaient lancer des éclairs, elle serrait les dents à lui en faire mal. Il ne comprenait pas... comme la plupart des gens d'ailleurs. Clark n'était pas porteuse de vérité, loin de là... elle essayait juste d'éviter de se laisser cacher par la brume des clichés...
La psychiatre écoutait attentivement, se retenant de réagir brusquement, de couper la parole. Même dans la colère, la politesse restait de mise. Il était grondant, comme toujours. Il se permettait de la prendre de haut tout cela à cause de sa force, de sa carrure, parce qu'il pensait avoir le droit d'agir de la sorte. Voilà ce qui se passe lorsque l'on accorde des privilèges à une tel homme. Il en abuse et ne le cache pas. Il se dresse devant les autres parce qu'il pense en avoir l'autorité et la légitimité. Il rentre par effraction dans le bureau d'une inconnue, la menaçant presque pour le bien de tous ? Si tel était le cas... où allait le monde ?
"Comment osez-vous... Vous êtes celui qui se cache derrière un masque. Vous êtes celui qui avait tué un homme avec vos poings. Ces pseudonymes qui vous citez avec tant d'aisance... ce ne sont même pas des personnes, ce sont des symptômes. Parce qu'ils sont malades. Ils ne sont pas nés avec cette violence et cette volonté de tuer pour le plaisir... Malgré les horreurs qu'ils ont pu commettre, malgré ce que l'on puisse penser d'eux, malgré qu'ils semblent être des monstres... Ils restent des humains. "
Est-ce que tout ceci servait réellement à quelque chose ou était-ce simplement une grossière mascarade ? Batman n'était pas si patient que cela, ses réactions le montraient. Ne pas aller dans son sens était dangereux... suicidaire, à la limite du stupide. Mais Wendy n'avait rien à lui prouver... rien à lui cacher. Il n'avait aucune raison valable de s'en prendre à elle. Elle n'avait aucune raison de satisfaire les désirs de la chauve-souris... à part le fait qu'il pouvait la tuer sans problème et qu'il se trouvait à un mètre d'elle. Pourquoi s'intéressait-il autant à Grayson ? Était-ce un bon ou un mauvais présage ? Elle écoutait, elle entendait bien ce que l'homme en noir disait, elle comprenait. Enfin... elle c'est ce qu'elle pensait. Peut-être se trompait-elle sans le savoir.
"Comment voulez-vous l'aider ? En lui apportant le Samaritain sur un plateau d'argent ? Cela serait une énorme erreur... Parce que si Richard le retrouve lui-même trop tôt, je ne sais pas ce qu'il serait capable de lui faire... J'ai proposé mon aide à Richard Grayson et je ne compte pas l'abandonner maintenant. Je ne veux pas être celle qui le poussera dans le vide et vous n'êtes pas celui qui me dira comment agir avec mon patient. Je ne connais pas Wayne mais si vous voulez bousculer quelqu'un, cela serait plutôt lui que moi. Vous voulez traquer un meurtrier ? Ce n'est pas moi qui vais vous en empêcher, n'est-ce pas ? Je veux juste éviter que Richard Grayson en devienne un tout simplement, parce qu'il n'est pas encore prêt à faire face. "
[HJ-Même pas posté le 27 quoi u___u" Je crains vraiment >< Un bat-cookie ? :oops: (en plus, j'ai un peu terminé en catastrophe... *non, pas de paquebot !* )-HJ]
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| | | Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Sam 28 Juil - 15:50 | |
| (HJ/ Ta punition. :lol: /HJ) La mâchoire du Batman se contracta encore alors que Wendy répondait, point par point, à ses arguments. Elle était douée, intéressante et capable de soutenir une conversation, mais elle était surtout influençable, naïve et totalement crédule. Elle croyait encore que ses patients, que ses ennemis à lui, pouvaient encore être sauvés alors que ça faisait plus d'une décennie qu'il les affrontait et avait malheureusement compris qu'ils étaient au-delà de toute rédemption. Pendant de longues secondes, il resta encore silencieux, fixant de ses yeux blanchâtres la frêle silhouette devant lui comme pour analyser ses forces et faiblesses. S'il parla à nouveau, ce fut d'une voix encore plus dure et tranchante qu'auparavant, reflétant amplement son état d'esprit. "Ils sont humains, oui... ils sont monstrueusement humains. Ce n'est pas à vous que je vais apprendre qu'il y a une part de bien et de mal en chacun d'entre nous, Yin et Yang, paix et violence. Chez vos patients, chez ceux que j'affronte et que j'empêche de massacrer à tour de bras, le Yang a vaincu, docteur Clark. Le docteur Quinzell a essayé d'aider le Joker, et il a emporté avec lui son esprit et ses repères. Des dizaines de spécialistes ont essayé de guérir Harvey Dent et sa fixation de la dualité, mais ils ont toujours échoué. Edward Nigma ne peut s'empêcher de poser des énigmes et de punir, de plus en plus violemment, ceux qui répondent mal."Les poings toujours fixés sur le bureau, il essayait de ne pas paraître aussi agressif et violent qu'il le pouvait - qu'il le voulait. Il était bien conscient que la psychiatre n'avait pas forcément tort, mais il avait subi trop de débats dans ce genre au cours de sa carrière pour en être usé. "Libre à vous d'essayer encore et encore, docteur Clark. D'échouer encore et encore. Mais je ne pense pas que leur rappeler qu'ils sont humains, que leurs costumes et pseudonymes sont des symptômes d'un mal profond, vous permettra de survivre si leurs cellules s'ouvrent et s'ils ont tout pouvoir sur vous. Malheureusement, dans ces moments-là, quand la sécurité de cet établissement cédera encore et que vos patients seront lâchés sur la ville et ses habitants, je serai la seule barrière entre ces humains et leurs victimes. Ce n'est pas idéal ; ce n'est pas normal ; ce n'est pas une bonne solution - mais c'est la seule que cette ville a, docteur Clark. Et, à choisir, je préfère une telle solution à la disparition d'innocents. Et vous ?"Le Chevalier Noir poussa un long soupir, avant de relever ses bras et de tourner son regard vers la fenêtre. Son ton se fit plus doux et plus agréable, alors qu'il évoquait à nouveau son fils adoptif. S'il appréciait la fidélité de la jeune femme vis-à-vis de son patient, il se lassait de ses refus successifs. "Je n'ai aucune envie d'appréhender le Samaritain pour le ramener auprès de Richard Grayson pour qu'il l'achève, docteur Clark. Malgré vos à priori et certaines décisions de ma part, je ne suis pas un tueur de sang-froid - et je n'ai aucune envie de forcer autrui dans cette voie. Mon idée, mon projet, est d'amener Grayson à reprendre son enquête, à le forcer à retourner auprès de cette affaire pour qu'il exorcise son échec, son expérience ; et qu'il arrête le Samaritain, seul. Selon une professionnelle, cela peut-il avoir un effet positif sur lui ?"Il se tourna à nouveau vers elle, sachant pertinemment qu'il ne suivrait sûrement pas ses conseils si elle n'appréciait pas son idée, mais espérant que ce pas en avant vers la psychiatre serait compris et bénéficierait d'un écho favorable chez elle. |
| | | | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Lun 6 Aoû - 0:54 | |
| [HJ- J'aime ma punition Je suis désolée pour le retard, encore une fois. C'est la faute à Azrael... c'est toujours de sa faute de toute façon. - HJ] Vous connaissez la désagréable sensation de tourner en rond ? De parler dans le vide, de ne pas se faire comprendre et d'avoir un interlocuteur aussi têtu qu'une mule, voire plus ? Être confrontée à un mur n'avait rien de plaisant, au contraire. L'anglaise n'aimait pas se sentir frustrée, cela était rarement le cas d'ailleurs. Percer l'armure du chevalier semblait à priori impossible à première vue. Pour être totalement sincère, Wendy n'en avait guère envie. Plus le temps s'écoulait, plus la Miss s'enfermait dans ses convictions. Normalement ouverte d'esprit et réprimant les jugements hâtifs, la psychiatre tenait particulièrement à ces principes-là. Cependant, en cet instant même, Clark n'avait aucune envie de faire le moindre effort. Une réaction quelque peu stupide et à la limite de l'enfantillage, nous sommes d'accords... The Batman n'allait pas lâcher le morceau alors qu'il se trouvait en position de force. La brune avait ses convictions, qui pouvaient sembler légères et désuètes pour certains ; parfois idiotes et naïves pour d'autres. Heureusement que Wen' n'avait que faire de l'avis de personnes lambdas.
La voix de l'homme costumé se faisait de plus en plus menaçante, autoritaire, dangereuse. A force de prendre part à la discussion, l'anglaise avait presque commencé à prendre ses aises et à gagner en assurance. Quelle idée saugrenue. Le rappel à l'ordre fit son effet : un pas sur le côté pour prendre quelques précieux centimètres de distance. Savait-il à quel point il était intimidant ? Bien évidemment, il le savait et en jouait particulièrement. Alors oui, Wendy en avait presque oublié qu'elle se trouvait en face de l'un des hommes les plus dangereux de Gotham. L'anglaise ne s'était toujours pas complètement habituée à ce climat de violence, de méfiance qui régnait dans cette terrible ville. Après tout, cela était-il possible ? Clark en doutait fortement... Vivre dans la crainte, à qui cela pouvait-il convenir ? Si ce n'est l'homme qui l'inspire...
Oui, il était possible que The Batman avait raison, qu'après tout, rien ne pouvait être sauvée sans violence à Gotham. Peut-être que l'immense majorité des patients de l'Asile d'Arkham ne pouvait être aidés, peut-être que les méthodes draconiennes de Batman étaient l'unique et triste solution. Ou peut-être pas. La jeune psychiatre préférait envisager l'autre solution : espérer. Une vaine option, qui parait même trop naïve à ses propres yeux. Il était évident que Wen' ne désirait pas voir d'autres morts s'entasser, cela allait de soit. Elle ne prit même pas la peine de répondre au chevalier noir, le regard noir qu'il reçu de sa part devait être assez explicite. Cet homme n'avait pas le droit de l'accoler ainsi au mur, l'obligeant presque à faire des choix que jamais elle n'aurait fait de son plein gré. Faire des choix peu anodins en si peu de temps... Dans quel pétrin s'était fourrée... De plus, avec les circonstances actuelles, était-elle en train de devenir complice d'un meurtrier sans même le savoir ? D'un coup, tout semblait confus et cela devait se sentir. Elle ne voulait rien de toute cela. Clark désirait une seule chose en cet instant : retourner dans son appartement pour s'emmitoufler dans des couvertures. L'adrénaline retombait doucement, la fatigue commençant à prendre place ainsi que la lassitude de cette conversion inopinée. De toute évidence, elle n'était pas la seule à être dans ce cas là...
La Miss avait remarqué le changement d'intonation à l'évocation de Grayson. Cela aurait peut-être valu le coup de s'y attarder un minimum pour chercher quelques indications sur les motivations du Batman. A vrai dire, techniquement parlant, Richard n'était même pas son patient. Il n'avait pas fait de telles démarches et Wendy n'avait aucun dossier à son nom. Cela n'allait pas changer, à moins qu'il ne le désire, bien entendu. Le fait que le Dark Knight s'intéressait au jeune homme inquiétait particulièrement la demoiselle. Elle avait commencé à s'attacher à Dick, réellement. Elle ne le voyait absolument pas comme un patient quelconque... il était juste plus que cela. L'aider était sa priorité, bien entendu, Clark le désirait sincèrement. Batman n'était juste pas prévu au programme...
Inspirant un grand coup, la psychiatre tenta de parler de façon mesurée, reprenant son calme comme elle le pouvait. Sa voix était basse. Batman avait intérêt à avoir une bonne ouïe car elle ne répéterai pas deux fois la même chose, plus maintenant.
" C'est bien plus compliqué que cela, tellement plus... Sa blessure physique l'a fait sentir particulièrement vulnérable, le faisant passer pour faible, ce qu'il n'est pas... Mais psychologiquement... il y a tellement de pièces manquantes, d'anciens traumatismes qui semblent revenir à la surface brutalement. Il y a trop de zones d'ombres, trop de non-dits pour que son rétablissement soit sain... Comme je vous l'ai dit, Richard n'est pas prêt à faire face au Samaritain. Que cela soit physiquement ou mentalement. Il se sent si responsable de la mort de ces... enfants qu'il veut probablement les venger. Je ne veux pas qu'il fasse quelque chose qu'il puisse regretter, que cela soit avec ou sans votre présence à ses côtés.
Je ne sais pas ce que vous attendez exactement de moi mais Richard m'a accordé un minimum de sa confiance. Je ne compte pas ni en abuser, ni la trahir pour satisfaire votre curiosité. Il ne mérite pas cela. "
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| | | Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Mar 7 Aoû - 13:54 | |
| (HJ/ Je te pardonne. Je suis trop bon. /HJ)
"Et mérite-t-il des années de thérapie inutiles, où il devra constamment faire face à son échec, car c'en est un, en essayant de le dépasser tout en sachant très bien que sa seule façon d'y parvenir serait de pister le Samaritain, mais que celui-ci est déjà sous les verrous par ma faute ?"
La réplique du Batman avait claqué dans l'atmosphère sombre et glaciale de la pièce. Ses yeux sombres demeuraient fixés sur la jeune femme, n'appréciant évidemment pas sa réponse et ce qu'elle impliquait. Il savait bien que Dick avait besoin de temps et d'aide, mais Wendy ne pourrait jamais lui donner l'aide et les conseils adéquats, pour la bonne raison qu'elle ne connaîtrait jamais ses véritables secrets. Son ancien protégé n'irait jamais jusqu'à de telles révélations, et l'action de la psychiatre ne serait jamais suffisante - il devait lui-même se soucier de sa guérison pour qu'elle soit effective.
"Dick Grayson est un homme bien, qui a beaucoup trop souffert. Orphelin, adopté, étudiant un peu paumé, voyageant après dans le pays, devenant ensuite policier et maintenant échouant à sauver l'innocence, alors qu'il l'avait lui-même perdu trop tôt et qu'il la chérit... Dick Grayson est brisé, et je refuse qu'un homme tel que lui s'enfonce dans cette horreur, docteur Clark. J'ai trop vu, ici, de bonnes personnes s'échouer et s'abandonner suite à des drames, et ne devenir que des loques, pour l'accepter."
Pris dans sa colère, il devait cependant faire attention pour ne pas trop en révéler sur son attachement à Nightwing. Même si la jeune femme était nouvelle en ville, elle semblait suffisamment intelligente pour faire le lien entre un Chevalier Noir très concerné vis-à-vis d'un jeune homme fier et mystérieux, physiquement impressionnant, et les anciens assistants du justicier, plus la fortune d'un Bruce Wayne au passé trouble. Mieux valait éviter de se tirer une nouvelle balle dans le pied en lançant sur la piste de leur secret une psychiatre ; il avait suffisamment d'ennuis et d'handicaps en ce moment.
"Continuez à aider Dick Grayson comme vous pensez pouvoir le faire, docteur Clark. Continuez à utiliser vos méthodes classiques et à espérer trouver du bon dans vos patients criminels. Même si je ne suis pas d'accord, même si j'ai depuis longtemps perdu cet espoir, il peut être bon que ceux chargés de la réinsertion et de la guérison de ces personnes aient encore un peu la foi. Au moins durant leur première année ici."
C'était ce qui ressemblait le plus à un compliment et à un mot gentil de sa part, mais aucune expression sympathique ne passa sur son visage austère. D'un geste théâtral et ample, il fit bouger sa cape pour se tourner et se déplacer, à longues foulées, vers la fenêtre, par là où il était arrivé quelques minutes plus tôt. La main gantée sur la poignée, il adressa un regard à la psychiatre, avec un ton résolument moins dur qu'avant. Un petit effort, encore.
"Prenez soin de Richard Grayson, docteur Clark. Je fais de son cas une affaire personnelle, car j'en ai assez de voir de bons policiers perdre pied suite aux actions de mes adversaires. J'ai besoin qu'il s'en sorte, j'ai besoin de prouver que quelqu'un peut réussir, encaisser et se relever. J'ai besoin qu'on me prouve que Gotham City ne fait pas que salir et jeter comme des kleenex les hommes bons qui essayent de l'aider. Notre objectif semble donc commun."
Bruce se tut alors, laissant à Wendy l'occasion de répondre. Son attitude indiquait clairement que leur conversation tirait à sa fin, mais la jeune femme avait sûrement, encore, des choses à répliquer. |
| | | | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Mer 8 Aoû - 22:31 | |
| Nom de dieu... Cet homme était tout simplement insupportable ! Pourquoi lui avait-il demandé son avis si c'était pour le dénigrer ainsi ? Elle lui en montrait des choses inutiles... Il fallait dire ce qui en était, la Miss s'était légèrement vexée. Quelles notions avait cet énergumène de la psychiatrie ? Encore une fois, Clark trouvait qu'il venait de dépasser les bornes, aucune délicatesse ou subtilité. En critiquant aussi ouvertement son travail, il s'en prenait directement à elle. Serrant les poings le long de son corps, secouant la tête de dépit, l'anglaise ne fit que chuchoter. " Ne posez pas de questions si vous faites la sourde oreille face aux réponses... " Il lui faisait perdre son temps. Tout sonnait comme des mises en garde, chaque intonation semblait être des menaces à peine camouflées. Décidément, Wendy ne l'aimait vraiment pas. Le Batman était la personne la plus antipathique qu'elle n'ait jamais rencontré de sa vie, c'est peu dire.
Cependant, la Miss n'arrivait pas à comprendre pourquoi il était autant intéressé par Dick. Certes, l'affaire du samaritain pouvait expliquer les recherches qu'il avait dû probablement réaliser envers le jeune homme. Pourquoi une telle dévotion à l'idée de venir en aide à cet officier ? Le pire, c'est que la chauve-souris ne préparait pas un mauvais coup aux yeux de l'anglaise. Il semblait presque sincère. Foutaises. Il était tellement facile de mentir, Wendy ne le savait que trop bien. Un homme vêtu d'un tel accoutrement, rôdant la nuit, capable d'une violence à priori infinie... un tel homme ne pouvait pas être digne de confiance... difficilement du moins. Clark n'était pas prête de lui accorder la sienne, malgré le fait qu'il connaissait la ville, ses habitants et ses secrets bien mieux qu'elle.
La psychiatre avait bien compris que Batman considérait son métier comme futile ou en tout cas, inutile pour les patients de Gotham. Il n'était pas le premier à avoir cette vision là et certainement pas le dernier. Imaginez donc la surprise de la femme lorsque le justicier lui fit presque un encouragement ! Amer et teinté de sarcasme mais encouragement quand même. Sa mâchoire s'en serait presque décrochée. Elle lui aurait jeté un regard incrédule s'il ne l'avait pas pris au dépourvu en se déplaçant. Wen' sursauta légèrement face et son cœur dut rater un battement à cause de cette réaction imprévue. Elle avait beau ne pas l'apprécier, cela ne changeait rien au fait qu'il avait quand même une certaine classe et qu'il savait la manier avec talent. Ou alors Clark était facilement impressionnée... au choix. De toute évidence, il n'allait pas tarder à s'en aller. Elle était indemne, aucune égratignure, plus de peur que de mal. Comme quoi, le dark knight n'était pas si sanguinaire que cela...
Il en faisait une affaire personnelle ? Elle ne savait pas si cela était une bonne chose ou non. Elle devait avouer qu'aucun signe de colère ou de violence n'avait été montré lorsqu'il parlait de Dick... ce qui était plutôt rassurant. Mais bon, ce n'est pas comme si Batman montrait beaucoup d'émotions non plus.
"Apparemment oui, nous avons cela en commun. Je compte bien continuer à voir Richard. N'intervenez juste pas de façon stupide et inconsidérée. Ah et oui... je ne sais pas ce que vous comptiez trouver dans mon bureau mais Richard Grayson n'est pas officiellement mon patient, je ne le considère pas comme tel. Vous n'allez trouver aucun dossier sur lui, aucune note. "
Il n'était pas si bien renseigné que cela tout compte fait. Qu'il la croit ou non, le fait restait le même, tout comme sa véracité... Après quelques secondes de silence, elle rajouta, un sourcil arqué et un léger fantôme de sourire aux lèvres.
"Si vous osez encore revenir ici ou chez moi....... essayez au moins de frapper avant d'entrer."
[HJ-Pas fameux, fameux. >< Désolée. -HJ]
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| | | Membre Non-Joueur Date d'Inscription : 05/03/2011 Nombre de Messages : 3801 Vous à Gotham : Chevalier Noir | Sujet: Re: Plongée au coeur [Wendy C. Clark] Ven 10 Aoû - 18:21 | |
| "J'essayerai de prendre rendez-vous. Prévenez votre secrétaire."
D'un geste ample, il ouvrit la fenêtre et poussa un long soupir. Le Batman avait espéré l'adhésion de la psychiatre, ou au moins qu'elle accepte qu'il veuille simplement aider Richard Grayson. Il sentait bien qu'elle continuait d'avoir une opinion négative de son action et de sa volonté d'agir, et il savait également qu'il ne saurait obtenir de l'aide de sa part pour pousser son ancien élève vers la voie de la guérison.
Cette entrevue avait été paradoxale, finalement. Lui qui n'était venu que pour enquêter sur ses notes et sur elle avait découvert une femme forte en la personne de Wendy Clark, une psychiatre déterminée à ne pas abandonner quelqu'un qui n'était même pas encore officiellement son patient - ce qui était choquant et innovant dans le paysage médical de Gotham City. Cela impliquait soit un très grand professionnalisme, soit un intérêt très poussé pour Richard... et vu la fougue de la jeune femme et l'attrait qu'avait l'ancien Robin auprès de la gente féminine, son ancien mentor se doutait que les deux étaient liés. Il espérait simplement qu'aucun des deux n'en souffrirait, et qu'elle saurait avoir les mots et les actes pour l'aider à remonter la pente. Lui agirait également, mais avec peut-être plus de retenue que prévue - sa discussion avec la psychiatre ne serait pas sans conséquence.
"Au fait..."
Un bras déjà dehors, le Chevalier Noir se tourna vers la jeune femme.
"Je ne cherchai aucun dossier et aucune note sur Richard Grayson ici, docteur Clark. Je cherchai autre chose, et je l'ai trouvé."
Un petit sourire mystérieux et il s'élança par la fenêtre, disparaissant en quelques secondes dans un mouvement fluide et extrêmement rapide. Ouvrant en grand sa cape pour l'ouvrir, planant dans les ombres et les ténèbres du parc entourant l'asile d'Arkham, il avait matière à réfléchir après son entrevue avec celle qui semblait pouvoir jouer un futur grand rôle dans la vie de Nightwing. A voir s'il saurait se faire mieux accepter par elle par la suite, car il sentait bien qu'elle était professionnelle et douée - exactement ce dont il avait besoin vu ses soucis actuels. Wendy C. Clark n'en avait apparemment pas encore fini avec lui. Seul l'avenir dirait quand et comment ils se rencontreraient encore... et avec quel masque pour Bruce.
(HJ/ Et bien merci beaucoup pour cet excellent RP ! Ce fut un véritable plaisir de croiser le fer avec toi et j'espère recommencer l'expérience, avec Bruce lui-même éventuellement ! /HJ) |
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| | | | Plongée au coeur [Wendy C. Clark] | |
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