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Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !

Clash of the Warriors & La Révolte

"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."

(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)


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©Les images utilisées appartiennent à leurs auteurs
©Les bannières ont été crées spécialement pour le forum Gotham City Rpg par Deimos Hellhammer
©Le contexte de ce forum est inspiré du Batverse, arrangé et rédigé par le Staff. Merci de respecter notre travail.



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 En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille

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MessageSujet: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyLun 2 Juil - 18:27

12h45. Sa grand mère était au lit, il était temps pour Humphrey de prendre un peu de bon temps. Il déposa un bref baiser sur le front de sa mamie et se dirigea vers la fenêtre de la cuisine. Il prenait le temps de marcher et de vivre sans le savoir, porté difficilement par ses articulations malmenées par son bon quintal de douceur enveloppée de solide carapace. Le jeune Humpty passa devant le miroir sans se regarder. Tout ça c'était bon pour les autres, les beaux. Lui il existait et c'était tout. Et le monde existait sans lui. C'était sûrement la seule pensée réelle qui traversait son esprit parfois. Il ne pensait pas vraiment. Certes il s'exprimait bien, mais tout ce qui passait dans son cerveau était le fruit se l’entre position de chacune des citations qu'il avait retenues les unes sur les autres. Un froid patchwork de phrases glanées, voilà le contenu de la pensée du gentil Dumpler. Mais qui a besoin de chaleur dans ce monde si bien ordonné. La chaleur c'est bon pour les cheminées ! Lui il était un homme, un homme bien comme il faut. Droit et intègre, soigneux et plein de bonne volonté. Et sa grand mère qui dormait déjà. Il ne devait pas la réveiller, elle avait encore la force de lui décocher une claque. Et les claques il n'aimait pas ça. Mais alors pas du tout. Ça faisait mal, et c'était la preuve qu'il avait fait quelque chose de mal. Et faire le mal il n'aimait pas ça non plus. Ce n'était pas bien.
Voilà, ses pensées s'arrêtèrent comme elles étaient venues. « Faire le mal ce n'était pas bien » revenait souvent, c'était simple et efficace.

En bas de la fenêtre les gens vivaient leur vie. Il y avait cette demoiselle blonde qui marchait d'un pas plutôt rapide. Cependant, pour faire le lien avec le fait qu'elle puisse éventuellement être pressée, quelques coups en moins de par le passé auraient été nécessaires. La brune, elle allait moins vite, mais son veston était mal attaché. Voilà. Ce détail avait attiré son œil et sa main droite se mettait déjà à trembler. Ce n'était qu'un tremblement très léger pour le moment, il n'avait pas encore réalisé que si elle l'avait mal fermé c'était pour la bonne raison qu'il manquait un bouton. S'il réfléchissait mal, il n'en avait pas pour autant perdu la vue. Au contraire. Son besoin de perfection avait accru ses capacités d'observation, des détails surtout. Dès qu'ils étaient remarqués, leur existence triplait. Ils prenaient tout l'espace. Champ de vision et d'esprit compris. Il n'y avait plus qu'un gigantesque problème. Ah, voilà. Il avait vu. Cette fille au rez de chaussée avait troublé un homme au premier étage sans s'en rendre compte. Ah si elle savait que son passage faisait trembler un homme. Si elle savait qu'elle devenait lentement une obsession pour un pauvre dérangé de Gotham, elle aurait accéléré le pas.

Lentement, cette pression montait. Dérangeante. Instable, il dansait presque d'un pied sur l'autre. Ce tremblement de main avait gagné le bras désormais et il ne songeait plus a essayer de se calmer tant ce bouton manquant l'obnubilait. Il devait faire quelque chose. Il ne pouvait pas laisser tout ça comme ça. L'étincelle de douceur dans son regard venait de mourir. Il était passé en mode automatique. Il fit trois pas en arrière avant de se retourner. La pièce était assez sombre, elle ne pouvait pas se reposer avec de la lumière. Sans un nouveau regard pour elle, il se dirigea lentement vers son manteau qu'il prit distraitement. Il l'enfila mécaniquement et se saisit des clés qui étaient TOUJOURS placées au même endroit. La porte s'ouvrit et se referma. Il était dans le corridor. Il tremblait toujours plus. Il touchait machinalement son propre manteau à l'emplacement manquant du bouton du veston de la demoiselle, pour vérifier que les siens étaient bien en place. C'était devenu une obsession chronique. Toutes les 15 secondes très exactement il vérifiait sa boutonnière. Faisant le tour du bouton de son doigt massif il se sentait rassuré. Mais ça ne durait que 5 secondes approximativement. Et de nouveau cette pensée obsédante. Il manquait un bouton. Il devrait aller en acheter un. Il ne pouvait pas en arracher un ailleurs. Et une fois ce bouton en main, il pourrait tout à fait la retrouver pour réparer sa veste. Oui. Réparer sa veste.


-Cloung-
Et voilà la porte qui se referme. Humphrey ne regarde pas le monde qui vit autour de lui. Il sait où se trouve la mercerie. Il y a passé du temps, la vendeuse est gentille. Première à droite et seconde à gauche. Rien de plus simple. Mais la notion même de simple lui est étrangère. C'est tout simplement à droite puis à gauche. Et si on ne tourne pas au bon endroit et au bon moment, on est perdu. Définitivement perdu. Et voilà. La grande place et sa mercerie.

*Bon garçon, Brave Humphrey *


Un bref bonjour à la vendeuse. Il se dirigea lourdement vers le bac où se trouvaient les boutons. Il prit celui qui lui sembla le plus judicieusement choisi, se saisit d'une boite d'aiguilles et paya sans l'esquisse d'un sourire. Il venait toujours dans la même boutique et était assez remarquable. La vendeuse, d'une grande douceur, le voyant si étrange se décida à lui parler.

« Tu vas faire de la couture Humphrey ? »

« Bouton...Bouton...Joli Bouton...Tu manques à ton Patron. »

Elle n'insista pas plus. Il n'était sûrement pas dans un bon jour. Il aurait pu le lui coudre ce bouton. Mais il ne pouvait pas, c'était la dame à qui il achetait le nécessaire de couture. Elle avait un rôle et était donc hors de danger. Il ressortit sans prendre sa monnaie. Elle la lui rendrait lorsqu'il reviendrait.

« Brave petit... Pauvre petit.. »

Et il fut de nouveau sur la place. Il devait retrouver cette femme. Absolument. Et s'il n'y arrivait pas. Ce bouton serait cousu. Coûte que coûte. Quitte à faire un trou dans une boutonnière pour pouvoir la réparer. Mais pas la sienne. La sienne était parfaite. Il fit quelques pas et jugea plus sage d'attendre qu'elle se montre. Elle ne pouvait pas aller bien loin après tout. Elle viendrait. Il le sentait. Il sentait ce trou de boutonnière qui se rapprochait de lui, inexorablement. Mais pas assez rapidement. Il se posa sur un banc. L'horloge indiquait 13H15.
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyLun 2 Juil - 19:19

La matinée avait été longue pour la mercenaire japonaise.
En attendant qu'un patron potentiel la contacte, elle s'était décidée à voir d'autres endroits de la ville de Gotham. Autre chose que Chinatown.
Alors elle s'était baladée au hasard, toute la matinée durant, s'ennuyant quelque peu.

Jade regarda sa montre. Il était 12h45.
Elle qui se demandait pourquoi elle commençait à avoir mal au ventre, elle venait de trouver sa réponse.
Elle avait juste faim.
Elle regarda autour d'elle, la mercenaire se trouvait dans une simple ruelle, tout ce qui avait de plus banal.
Une blonde la dépassa, pressée. Elle ne savait pas pourquoi.
Jade se contenta de la regarder partir tout en marchant doucement. Elle se fichait complètement de la jeune femme devant elle.
Machinalement elle voulut refermer son veston vert, mais ne parvint pas à le faire correctement. Il lui manquait juste un bouton.
Finalement elle abandonna l'idée de fermer correctement son veston pour chercher un endroit où manger.

Plusieurs minutes plus tard, elle avait trouvé dans une épicerie Asiatique de quoi se restaurer.
Elle avait simplement acheté une boîte de sushis à emporter et à manger n'importe où.
Si son pays natal ne lui manquait pas, la nourriture lui manquait.

Il faisait plutôt beau temps, autant déguster ses sushis dehors!
Le problème était que dans le secteur où elle se trouvait, il n'y avait pas beaucoup d'endroits où s'asseoir.
Elle regarda sa montre une nouvelle fois. Il était 13h15.
Elle avait vraiment faim cette fois.
Bon, tant pis, elle ira s'asseoir sur un banc où il n'y a presque personne. Et pourquoi pas ce banc là-bas? Il n'y a qu'un seul homme. Et au pire, s'il lui cherche des ennuis, elle saura se défendre. Après tout, Jade est une mercenaire de haut niveau.
D'ailleurs elle avait toujours ses aiguilles d'acupuncture empoisonnées sur elle, elle pourra toujours s'en servir au cas où.
Doucement elle se rapprocha du banc.


-Bonjour, excusez-moi de vous déranger, puis-je m'asseoir sur ce banc?


[HRP: Désolée si c'est court, mais j'ai un peu de mal à faire de longs RP...en fait j'étais pas vraiment inspirée...]
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyLun 2 Juil - 20:43

Vue de l'esprit ou réelle prescience ? Ne dit-on pas que les pauvres d'esprit sont dotés de capacités insoupçonnées ? Les psychiatres résoudront bien vite la question. C'est de la paranoïa pure et dure. Le jeune Humphrey était tout simplement dérangé. Toujours est-il que quelque chose semblait l'avoir entendu. Quelle probabilité réelle existait-il pour que cette femme passée devant sa rue se retrouve maintenant sur cette même grande place où il était venu s'asseoir ? C'était un très faible pourcentage mais bien assez pour que ça se passe. Il ne pensait à rien. Le regard dans le vide, le cœur battant au rythme des aiguilles de sa montre, il était indifférent au monde qui l'entourait. Les gens vivaient, il était en attente. A un bouton de la vie. A un bouton de l'existence psychique. En mode veille.

*Bouton..Bouton...Joli Bouton..Tu manques à ton Patron.*.

A ta patronne aurait été plus juste. Mais ça ne rimait pas. La rime. C'est beau. La rime, c'est un petit plus. La rime c'est ce qui t'élève de la platitude humaine. La rime..C'est la rime, point. 15 secondes. Il était temps de vérifier la présence de son dernier bouton. Check. Très bien. On peut continuer à vivre.

*Boutonière montre toi. J'ai retrouvé ta mère, elle a besoin de toi.*

Qui a dit que les rimes devaient contenir un sens quelconque. Les mots marchent seuls comme la pensée peut fonctionner sans le sens. La citation sans l'intention, le steak sans la vache. Et ce fichu bouton qui n'a pas gardé sa place. Quand Humphrey n'était pas à sa place, sa grand mère le corrigeait. Sous le lit ou fessée. Dans la cuisine vers 11h ou la claque. Et les claques, c'est pas bien, ça fait mal. Alors on est à sa place en temps voulu et tout se passe. Bien ? Non, tout se passe, comme ça doit se passer. La morne platitude de l'existence bien rangée qui provoque la fierté d'être quelqu'un de bien rangé. On se range sous un lit, on se range sur une chaise, on se range sur un banc, et on attend. « Elle est brune ». c'est bien peu mais il la reconnaîtrait. Non pas à son visage, il n'avait vu que de vagues cheveux noirs. Non, elle serait reconnue à ce bouton manquant. A cette forme si singulière de bouton. On aurait dit des traits qui se mélangent sans sens. Pour nommer les kanjis il faut les connaître. Pour Humpty, ça restait un ensemble de traits confus. Inutiles. Brouillons. Mais manquant. Le désordre s'efface sous la présence.

*Bouton, joli bouton montre toi. Sans les fermetures éclair tu restes le roi *

Et elle était là. Enfin. Il était la. Ce trou béant dans la perfection du vêtement. Certains se diront « Mais comment donc avait il remarqué ce trou d'en haut sans avoir remarqué qu'elle était d'une autre ethnie ». Mais tout simplement mes amis pour la simple et bonne raison que l'ethnie n'entre pas dans les considérations des plus simples d'esprit. Deux yeux et une bouche suffisaient à trouver un semblable. Serti d'un nez c'est encore mieux bien entendu. Et peu importe l'homme quand l'obsession se fait maîtresse de l'esprit. Une étincelle animait de nouveau son regard. Ce n'était pas celle de la bienveillance, mais simplement celle très vive de l'intérêt. Elle était là et elle cherchait. Ne savait elle donc pas qu'elle avait trouvé son sauveur ?

*Jolie demoiselle tu as trouvé. Mais avais-tu seulement cherché.*

S'il avait été un peu plus intelligent, peut être aurait il commencé à se dire que le destin jouait en sa faveur. Que les dieux lui étaient cléments et qu'il faisait donc une bonne action. Mais sans intellect, nul besoin de justifications. Il avait quelque chose à faire et il ne serait pas tranquille tant que ça ne serait pas fait. Ca sentait le poisson. Il commença a sortir une aiguille de l'étui et prit du fil qu'il coupa avec ses dents. « je peux m'asseoir ?» Il la regarda. Il regarda la place à côté de lui. Très bonne idée. Il pourra prendre le temps de finir de préparer et il n'aurait pas à lui courir après. Il lui sourit, un sourire amical offert machinalement. Un hochement de tête et il fit passer le fil dans l'embout de l'aiguille, la langue coincée dans la commissure des lèvres, à gauche. Concentration. Du premier coup. Bon garçon.

Une fois l'aiguille prête, il sortit le bouton de sa poche. Satisfait, qu'il était de son choix, il avait désormais de quoi coudre dans une main et un bouton dans l'autre. Une aiguille ça impressionne. Lui aussi il impressionne. Et un homme massif qui se retourne vers soi avec une aiguille dans la main, ça impressionne encore plus. Et pourtant, loin de la regarder avec agressivité, il observait avec envie ce trou au niveau du dernier bouton. Et alors que ses pensées se résumaient très exactement à :

*Bouton..Réparer...Bouton...Réparer...Bouton...Réparer...Cassé...Désordre...réparer..ranger...Bon Garçon..*

Il lui tint exactement ce langage, tout en montrant respectueusement ses outils de travail comme on présenterait une offrande à un dieu :

« Laissez moi vous aider.
Nul ne mérite d'aller ainsi.
Je suppose que ce manque vous inconforte vous aussi.
Un bouton manque cruellement à cette veste qu'on doit vous envier. »


Pari risqué. Tout en courtoisie.
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyMar 3 Juil - 18:51

L'homme s'était tourné pour la regarder, puis il lui avait sourit de façon amicale avant de hocher la tête pour donner son accord.
Lui rendant un même sourire, sans pour autant le penser, elle s'assit. Après tout, la mercenaire ne ressentait pas les émotions, ou alors il fallait vraiment être quelqu'un de très important pour elle.
Son bentô de sushis sur ses genoux, elle ouvrit la boîte contenant plusieurs compartiments où l'attendait différentes parties de son déjeuner. Elle allait se saisir de ses baguettes en bois quand elle aperçut une aiguille, dans les mains de l'homme.
Du coin de l'oeil, discrètement elle le regarda faire.
Un fil et une aiguille...et un bouton.
Mais qu'allait-il faire donc avec tout ce matériel?

Jade, du coin de l'oeil, observait cet étrange bonhomme qui avait l'air sympathique.
Sympathique, mais elle se méfiait. En fait, elle se méfiait de tout.
Ex-mercenaire yakuza, dans ce milieu injuste de la criminalité et de la mafia, elle avait appris à se méfier de tous et de tout. Même des bonhommes à l'air sympathique.
Dans ce milieu dangereux, elle avait tout vu ou presque.
Comme un de ses collègues, dont le nom de code lui échappait sans cesse, il avait l'air sympathique. Tout en lui inspirait la sympathie et la confiance.
Il avait juste tendance à éliminer ses adversaires en leur faisant boire de l'acide.
La mercenaire a eu à le combattre une fois, c'était pas si simple. Si son embonpoint était voyant, il bougeait pourtant rapidement. Mais le combat s'était soldé par la victoire de la Japonaise. Ses aiguilles empoisonnées avaient eu raison du "sympathique bonhomme".
Et là, elle surveillait un homme qui lui rappelait son collègue, du coin de l'oeil.

Soudain, l'homme massif se retourna vers elle, aiguille, fil et bouton en main.
Jade, pas impressionnée du tout mais plutôt intriguée tourna sa tête vers lui. Dans ses yeux elle ne lut pas une trace d'agressivité. Bon, au moins elle n'aurait pas à sortir ses aiguilles empoisonnées. Mais ne savait-on jamais avec les gens. Aussi préférait-elle toujours se méfier au cas où.
Il lui montra son matériel de façon respectueuse, comme si elle aurait pu prendre la fuite pour aussi peu. Et il lui parla.
Elle nota une façon de parler très courtoise...et en rimes.
Ses paroles sonnèrent comme les haikus qu'elle pouvait entendre dans les rues de Kyoto, étant plus jeune.
Des haikus que disait une vieille dame, assise sur le seuil de sa maison.
Des haikus que son ami médecin inventait et récitait.
Des haikus qu'elle entendait un peu partout.
Un petit sourire gentil se forma sur son visage, d'ordinaire impassible.
Et ce fut à l'écoute de ses paroles qu'elle se rendit compte que, tout ce que voulait cet homme en face d'elle, c'était réparer son veston auquel manquait un bouton.
Elle lui répondit alors, voix douce et agréable qui se voulait gentille et aimable.


"Il est vrai qu'il est incommodant d'avoir un bouton,
En moins sur ce veston.
Cependant il n'y est aucune femme qui me l'envie,
Car moi seule je l'apprécie."


Elle aussi, improvisait des haikus quelques fois.
Ces poèmes japonais qui font souvent très peu de lignes et qui sont avec ou sans rimes, vantant la beauté des choses...ou parlant de choses peu utiles. Ce qui est important, c'était la poésie et les rimes qui s'en dégageait...
D'ailleurs, pour faciliter la tâche de cet homme, elle enleva son veston vert qu'elle déposa entre elle et lui.
Au moins, elle n'aurait pas à passer du temps à recoudre un bouton.
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyMer 4 Juil - 19:10

*Bouton..Réparer...Bouton...Réparer...Bouton...Réparer...Cassé...Désordre...réparer..ranger...Bon Garçon..*

Ces pensées étaient dépourvues de toute mesquinerie. S'il avait gagné quelque chose en n'acquérant pas de nouvelles facultés psychologiques, c'était bien la franchise. Pour pouvoir manipuler et concevoir des plans quelconques, il faut être équipé. Et il ne l'était pas une seule seconde il fallait bien s'y faire. Ainsi donc, il restait en surface, avec un indéfectible premier degré. Cela pouvait le rendre sympathique pour bien des gens et utile pour les autres. Il ne pouvait pas vraiment faire de mal a qui que ce soit. Si ce n'est sur un coup de colère. Mais Humphrey était très calme, presque trop. Ses fureurs seraient destructrices mais il avait pour ainsi dire la bienveillance ainsi que la carrure de Bouddha. Un homme épais et doux. Peut être sans la sagesse.

*Bouton..Réparer...Bouton...Réparer...Bouton...Réparer...Cassé...Désordre...réparer..ranger...Bon Garçon..*

Obsession. Il avait été poli, maintenant plus rien ne pouvait venir troubler le peu qui se trouvait dans son esprit. Rien ne venait troubler ce vide dans lequel flottait un bouton manquant, auréolé d'une lumière douce et agréable. Un bouton qui grossissait, qui prit des bras, une tête et des jambes. Un bouton humain qui lui demandait avec une voix mielleuse et rimée de le remettre à sa place. Il ne bougeait pas mais le Humpty de sa vision lui battait des mains, il avait de nouveau 8 ans et il riait aux éclats. Humphrey ne riait jamais, Humpty faisait pencher la balance de l'autre côté. Humpty était heureux, il était encore le petit garçon qu'il n'aurait jamais du cesser d'être. Chaque chose cassée le transportait dans cette rêverie de laquelle il souhaiterait ne jamais sortir. Un monde doux et sucré. Chaleureux. Ou celle fille l'aime et sa grand mère lui fait des gâteaux. Et le retour à la réalité était toujours brutal. Mais il ne pleurait pas, il sait qu'il retrouvera toujours le chemin de ce pays enchanté. Il n'est pas seul. Jamais. Pauvre petit Humprhey.

*Bouton..Réparer...Bouton...Réparer...Bouton...Réparer...Cassé...Désordre...réparer..ranger...Bon Garçon..*

La demoiselle importait peu au final. Elle n'existait plus, noyée sous ce bouton qui sourit. Bon garçon, tu as mis la politesse avant les merveilles. Tu pourras t'acheter une viennoiserie. Et en ramener une à ta grand mère, la pauvre. Elle est toute seule. Mais..BOUTON. Voila. Elle ne bougeait pas. C'était très bien. De toute façon, ce ne serait même pas douloureux. Même pas une petite piqûre de rien du tout. Que le bruit discontinu de l'aiguille qui glisse sur les mailles d'un gilet. Elle s'était assise, avec sa petite boite étrange. Vague odeur de poisson. Étrange. Une fille qui sent le poisson. Et du bois. Quelle idée de plonger des baguettes dans une boite en bois quand on sent le poisson. Cette fille était étrange. Mais il ne s'en rendrait compte que bientôt. Pour le moment, il fixait encore et toujours l'objet de son obsession. Comme en veille, ses mains tremblaient légèrement, signe du conflit entre son reste de raison et cette pulsion maladive. S'il tremblait, il le recoudrait mal. Ce serait affreux. Terrible. Abominable. Il mériterait une punition. Il devait se calmer rapidement.

*Bouton..Bouton...Joli Bouton..Et voilà, tu vas rentrer à la maison !.*.

Bientôt la fin du périple. Elle aurait pu le prendre mal, prendre ombrage de ce tremblement qu'il ne pouvait contrôler. Mais elle restait calme. Brave fille. Elle méritait également un gâteau. Il tremblait encore un peu. S'ajouta l'excitation du travail bientôt bien accompli. Ce serait plus facle que pour l'oeil, ça serait tellement plus facile. Pas de lutte. Parfait, il avait oublié ses gants. Elle lui répondit en rimes. Une nouvelle étincelle prit place à côté de la seconde. La joie. Vestige d'Humpty. Voilà qui le ramenait un peu dans son monde aux merveilles. Ravi autant par le fond que par la forme, elle avait éclairé sa journée. Il fut très légèrement moins nerveux. Elle était douce. Elle souriait. Tout se passerait bien. C'était rare. Si rare.

Bouton..Bouton...Joli Bouton..on te demande pardon

Et elle enleva sa veste pour la lui prêter. Ô joie. Il se saisit de la pièce de tissus avec respect et respira profondément avant de se mettre à l'ouvrage. Il se mit à osciller légèrement d'avant en arrière sur ce banc de bois. Il chantonna doucement, les paroles n'avaient pas de sens. Mais peu importait. Il venait de tordre le cou à un conflit psychique, a une tension impalpable. Un aller, un retour, un aller, un retour. A chaque aller il reprenait lentement vie. Le zombie qu'il fut redevenait humain, très lentement. Comme on entend un train de campagne arriver depuis la gare.

*Petit garçon a bien travaillé. Petit garçon aura son goûter. Humphrey il est bien gentil, il aura peut être un bisou avant d'aller au lit*

Voilà que c'était presque accompli. Un dernier tour. Il lui montra la veste, fièrement. Le bouton était parfaitement posé, même si ce n'était pas le même il ne jurait pas trop. Il avait l'oeil pour ces choses la le jeune homme !

« Ne craignez plus l'inconfort
Voila que je vous ai secouru.
L'imperfection ne frôlera plus votre corps
Si tôt, qui l'aurait cru ? »


Il posa la veste là ou elle l'avait posé initialement et reprit, jovial et de fort bonne humeur.

« Cette couleur vous va à ravir.
Les vipères des villes n'y connaissent rien.
Et une telle veste qui prête à médire
Doit en fait en ravir plus d'un »
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyMar 10 Juil - 13:16

Les faits héroïques du docteur Hurt, l'homme de la réhabilitation et de l'éthique, le faisaient jouir d'une renommée naissante dans les rues de Gotham. Bien loin des feux de la gloire qu'éclairaient un Batman ou un Shreck toujours sur le devant de la scène, il n'en était pas moins un visage que l'on commençait à reconnaître pour peu que l'on s'intéressait aux puissances de la ville.
Si cette nouvelle célébrité était somme toute agréable pour l'égo et ouvrait des portes intéressantes aux futurs projets qu'il avait en tête, la contrepartie était qu'il devait bien se garder de se rendre coupable d'un quelconque scandale. Voir un homme d'une telle importance marchander avec de sinistres personnages était le meilleur moyen de s'attirer la méfiances des paranoïaques -ô combien nombreux- de cette chère Gotham.

Ainsi, le docteur s'octroyait de temps à autres une petite virée dans les rues de la ville grimé en un quelconque personnage de son invention. Depuis fort longtemps déjà, Simon Hurt avait fait du déguisement, un art à part entière. Perruques, postiches, un peu de maquillage ci et là, et il pouvait prendre tour à tour n'importe quel genre d'identité. A la réflexion, Simon Hurt n'était lui même qu'un avatar, et cela faisait des lustres que le psychiatre n'avait pas laissé Thomas Wayne s'exprimer. Il était un homme capable d'interpréter n'importe quel rôle, s'ouvrant alors des possibilités infinies et pouvait jouir de tout et n'importe qui, à quoi bon dès lors se cantonner à une ridicule petite identité alors qu'il était bien connu de tous que le Diable revêtait mille et un visage pour mieux tenter les mortels.

Arborant une moustache factice, parfaitement taillée, les cheveux teintés dans un châtain prononcé, vêtu d'un complet chic, Gustav Hauld arpentait les rues de Gotham à la rencontre d'un quelconque talent.
Contrairement aux mégalomanes foisonnant dans la faune locale, le malin savait que le génie pouvait surgir de la fange du petit peuple. Un ouvrier exproprié ? Une paire de bras prêt à tout pour grignoter une miette de pouvoir. Une femme violée dans la rue ? Une exécutrice ravie de pouvoir castrer l'élite de la ville. Pour que l'on sache leur susurrer les bons mots.
Cette fois-ci, le docteur diabolique s'était rendu aux abords du Gotham Plaza, et assis sur un banc, un livre ouvert sur les genoux observait un spectacle tout à fait prenant.
Un homme, un grand gaillard du genre force de la nature mais dont le regard avait quelque chose de vitreux malgré l'étincelle d'intelligence qui tentait désespérément de luire derrière. De ce grand poupon se dégageait une impression de force bête, d'intelligence étouffée, de génie incompris.
Dans les hôpitaux des terres reculées, à une époque où l'on ne comprenait pas très bien la psychologie, il n'était pas rare de voir quelque progéniture colossale de paysan atterrir dans les services psychiatriques pour cause d'un retard mental évident. La corruption du sang par des années de vase-clos distribuait des générations d'attavisme compensé par l'air sain de la montagne qui en faisait de grands gaillards, idiots.
Hurt connaissant ce genre de personnes, des simplets, balourds qui ne réclamaient que de l'amour en contrepartie duquel ils devenaient de parfait petits esclaves, et c'était de ce genre de garçon qu'il voyait en Humphrey malgré qu'il ignorait son nom.

L'étrange personnage discutait avec une chétive petite asiatique qui dégageait elle aussi quelque chose d'hors-sujet quant au cadre dans lequel ils se trouvaient.
Le docteur resta tranquillement assis sur son banc, et reposa son livre, en prenant soin de laisser voir au garçonnet qu'il cornait une page.
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyMar 10 Juil - 16:35

Jade avait toujours son bentô sur ses genoux. Dessus il y avait ses baguettes en bois. Elle n'avait pas encore ouvert sa petite boîte car elle regardait son voisin raccommoder un bouton sur sa verte veste.
Elle observait ses gestes méticuleux.
En fait non, elle n'avait strictement rien à craindre de lui.
Il ne lui ferait pas de mal.
Après tout, ce qu'il voulait, c'était réparer sa veste. Raccommoder un joli bouton qui ressemblait très légèrement aux autres sur sa veste à laquelle il manquait un bouton.
C'était bizarre qu'elle n'ait pas elle-même chercher à le remplacer au plus vite.
La mercenaire était habituée à toutes les situations. Mais dans chacune d'elle, elle savait rester impeccable.
Mais là...
Peut-être était-ce dû au fait qu'elle passait plus de temps à se repérer dans la ville?
Il est vrai qu'elle venait de débarquer il y a peu, donc elle passait le plus clair de son temps à retenir chaque recoin de cette grande ville.
Si grande ville qu'est Gotham...si grande qu'elle s'en perdrait presque.
Oui, presque.
Mais la mercenaire étant ce qu'elle est, son sens de l'orientation l'aidait. Et puis, elle était habituée à ça.
Si elle se perdait dans une ville, comment pouvait-elle survivre en tant que mercenaire de haut niveau.

Elle continuait de regarder l'homme réparer, raccommoder un bouton à sa veste.
Il s'était emparé de son vêtement avec respect et de façon à ne rien froisser.
Qu'il avait l'air gentil.
Qu'il avait attachant.
Elle sourit.
C'était si rare de la voir sourire.
Un sourire franc et amical, gentil, qui montrait que la mercenaire ne ferait pas de mal à la personne.
Non. Elle n'en ferait pas. Elle n'avait pas à s'inquiéter pour sa vie.
Elle n'avait aucune raison de lui en faire du mal.
Lui non plus d'ailleurs.
A quoi cela servirait-il?
Il réparait juste un bouton!

Encore un tour. Elle regardait. Elle l'observait travailler.
Content de lui, il lui montra fièrement son travail.
Le bouton qu'il avait cousu ressemblait presque aux autres, il ne jurait pas trop. Elle le trouvait même encore plus joli que les autres.
Elle continuait de sourire.
Il continuait de parler en vers.
Autant continuer elle aussi.
Elle l'écouta.
Ses paroles sonnaient comme de jolis haikus.
Petits poèmes japonais qu'elle affectionnait. Simples et courts.
Comme les paroles de l'homme.
Comme ses paroles à elle à ce moment-là.


"Vous m'avez aidé
Alors que je ne vous avais rien demandé.
Vous êtes si attachant, si gentil.
Permettez-moi de vous offrir ceci."


Elle n'avait pas grand chose à lui donner.
Elle ouvrit son bentô. Sa petite boîte qui contenait son déjeuner.
Le bentô était réparti en plusieurs parties.
La dernière contenait quelques pâtisseries ou viennoiseries qui n'étaient pas japonaises.
Qu'importe elle n'en voulait pas. Peut-être les accepteraient-il, lui?
Elle lui montra l'intérieur du dernier compartiment. Il n'avait qu'à choisir entre petit pain au chocolat, petit croissant ou petit éclair au café.
Jade se demandait toujours pourquoi le vendeur lui avait mis ça.
Enfin, peu lui importait.

Elle remit sa veste rapidement.
Et toujours elle souriait.
Mais quelque chose clochait.
Pas chez lui bien sûr. Mais chez l'homme d'en face.
Elle sentait comme un pressentiment.
Quoiqu'il arrivait, elle était prête à toutes les éventualités.
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyMar 17 Juil - 21:51

S'il avait été l'heure, il aurait pu dormir du sommeil du juste. Ce brave Humphrey jouissait désormais du prestige de ces hommes qui accomplissent leur tâche. Le bouton était en place et ne jurait même pas avec l'ensemble. Décidément, il avait bien du talent ! Finalement, lentement, les mots et les images cessaient de danser, lui laissant un répit salvateur. Enfin il vivait de nouveau. Il respirait moins vite, ses mains ne tremblaient plus. Calme et presque volupté. Elle l'avait regardé, il ne l'avait même pas remarqué. Alors qu'il s'adonnait à la couture, il n'existait plus que deux éléments. La pensée et ses doigts qui bougeaient indépendamment du reste. Il n'était qu'une machine dont la seule pensée oscillait entre « bouton » et « réparer ». Et voilà. Tout était rentré dans l'ordre. Il fixait de lointain, son regard s'attachant parfois sur certaines zones-arbitrairement- des gens qui s'offraient le luxe de passer sur la place à cette heure.

Il en soupira légèrement d'aise. Il se sentait léger malgré ses millions de calories qui se battaient en duel sous sa peau blanche et bien nourrie. L’embonpoint avait un avantage considérable : le pauvre bougre avait un grain de peau tout à fait remarquable. Jamais il n'avait souffert d'une éventuelle sécheresse de la peau ni de quoi que ce soit qui eût pu avoir pour origine un manque de nutriment quelconque. C'était une bonne bête de concours. Un brave garçon à la santé solide et la peau satinée. Mais qui irait vérifier la texture de la peau d'un grand benêt. Personne. Mais peu importe, il avait été solitaire pour ne pas devenir tactile. Et puis, il avait bien plus d'affinités avec les objets. Les êtres humains, ils sont pas bien réglés, il y en a certains qui se cassent et on peut pas les réparer. Sa grand mère d'ailleurs, elle était un peu cassée. Elle marchait plus pareil. Et ce à tous les niveaux. Elle marchait plus pareil du tout. Elle criait plus, elle ne le battait plus. Étrange. Il faudrait qu'il y regarde.

Et puis, on avait bougé a côté de lui. Son interlocutrice très certainement ; C'est donc avec une bonté infinie qu'il tourna de nouveau son imposant visage de son côté. La demoiselle-jolie au demeurant- semblait ravie de l'attention qu'il avait eu pour elle. Enfin, il n'était pas assez malin pour interprêter, cependant, elle souriait. Il avait donc fait quelque chose de bien. Sinon elle l'aurait battu sans se poser de questions. Elle aurait sûrement eu raison..A moins qu'elle ne soit cassée elle aussi ? Et son regard changea très légèrement. Derrière l'amical sourire se mit à briller la lueur d'un intérêt différent pour ce qu'il était en train d'observer.

*Si c'est cassé il faut réparer...réparer..réparer.*

Il avait déjà réparé quelque chose. Le besoin était moins pressant et cette étincelle s'éteignit bien vite. Et puis, elle lui présenta une nouvelle curiosité. Une curiosité qui sentait encore un peu plus le poisson. Il observa la boite. Elle était belle. Etrange aussi. Ca ne ressemblait pas à ce qu'il pouvait voir chez sa grand mère ni dans les magasins. C'était coloré et délicat. Un peu comme la fille qui lui parlait alors. Il sourit un peu plus. Elle ouvrit la boite et dévoila quelques viennoiseries. Ce n'était pas raisonnable pour sa ligne. Mais avait il encore à s'en soucier ? Ses yeux brillèrent de nouveau. L'envie, la faim, la beauté des choses présentées. Il faillit en oublier ses bonnes manières. Il avait laissé sa main droite partir à l’assaut du saint Graal mais la retint au dernier moment.

*Malpoli..Humphrey..malpoli! *

Sa main reprit sa place initiale, près de sa jambe. Et il inclina légèrement la tête.

« Je vous sais gré d'une telle attention.
Et je ferai honneur à votre généreuse offre.
A ma ligne je ne porte point d'attention,
Je prendrai un pain au chocolat de ce précieux coffre. »


Et voilà qu'autorisé a manger- comme sûrement devaient le penser les lionceaux avant de pouvoir goûter aux restes de son père, il se saisit de la viennoiserie qui ne vécut pas bien plus longtemps. Et, alors qu'il était parfaitement heureux. Il sentit le besoin de se justifier.

« Un met fort délicieux mais je voulais cependant
Eclaircir un point qui me semble important.
Je ne faisais pas ça avec une arrière pensée.
Je porte en moi l'amour du travail bien fait. »


Et voilà. Tout redevenait naturel. Elle avait remis la veste, elle lui allait si bien. A l'entendre parler, on pouvait aisément se dire que quelque chose se passait parfois entre ses deux oreilles. Mais ce n'était que des bouts de puzzle recollés ensemble, qu'ils s'accordent ou non. Et puis..Ce bruit. Affreux . Ce bruit qu'on ne reconnaît pas consciemment mais qui nous tétanise d'effroi. Et ce bruit était associé à une vision abominable. Cette page qui se fait froisser sans qu'on lui demande son avis. Le cri du papier froissé, seuls quelques élus peuvent l'entendre. Voilà que ça recommençait. Il posa ses mains sur ses genoux, les serrant avec force. Il se remit à trembler légèrement. Le désordre poussait des cris stridents. Il fixa dans le vide- Ou du moins, ce bout de livre posé sur le banc a côté de l'inconnu. Abominable.

*Livre..Froissé..livre...froissé..Désordre...ranger...*
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MessageSujet: Re: En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille   En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille EmptyLun 20 Aoû - 15:06

Ce étrange garçonnet était réellement captivant. Par dessus ses lunettes, le diable le contemplait dans ses moindres faits et gestes. Il vit la convoitise gourmande traverser son regard quand sa main filait droit en direction des viennoiseries. Il vit aussi son arrêt soudain, l'hésitation, la lueur de compréhension, la culpabilité qui freina le geste et sa rétractation.
Le brave bonhomme devait s'astreindre à une discipline morale très forte. Ce geste si spontané, et ce retournement de situation aussi soudain, et ce regard, cette aura qui se dégageait de lui ... Le diable était prêt à parier qu'il y avait là du lourd traumatisé, bien sévère, bien costaud, du genre à vous faire vous déguiser en femme et à aller tronçonner des prostituées dans des motel sordides. Une matière première d'une grande préciosité, le genre de matière brute qui, façonnée entre des mains diaboliquement expertes pouvait devenir un chef d'oeuvre du mal, l'apothéose du meurtre.

Le docteur reprit son livre, Pinocchio, se leva et se dirigea vers les deux jeunes gens. Il afficha un air contrit, un peu gêné et interpella le garçon.

" Excusez moi, messieurs dames, mais je suis embarrassé avec mon livre. je viens de le corner et je n'ai pu m'empêcher de constater que vous me sembliez être d'une extrême habileté avec vos mains, alors que je suis plutôt gauche. Si cela ne vous dérange pas ..."


Pinocchio, la marionette, la création, le bout de bois devenu forme, la forme devenue enfantine, la marionette devenue petit garçon. l'humanisation, la technique, le bricolage, la morale, la politesse, la punition, le travail bien fait ...
C'était un hasard des plus merveilleux, que Hurt se trouva en ce moment précis avec un tel livre entre les mains. De tels concepts qui collaient si bien à ce colosse de timidité et de rituels.

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HJ : He vous présente mes excuses à plat ventre pour ce retard inacceptable.
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En quête d'une fille. Mais pas de celles qu'on deshabille

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