C'est dans son vieux Ford brun que Corrigan s'arrêta dans le stationnement du Gotham Mall. Il était accompagné de Moonshade qui était sa coéquipière favorite. Ils avaient des atomes crochus tous les deux, certes peut-être pas au même niveau, mais ils avaient la même passion pour la vengeance. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'ils étaient tous deux dans le stationnement du Quartier général des Galente. Jim misait sur sa connaissance personnelle du milieu mafieux et il savait que Moonshade étudiait tous les documents en liens avec tout. Cette fille devenait une véritable mine de renseignement, une super alliée.

Il descendit de son vieux tacot et enleva ses lunettes de soleil il regarda l'agent Moonshade.

Corrigan: Bon. Hey bien, c'est le temps jetons nous dans la gueule du loup.

Il avança et se dirigea vers la porte du Malls. Il entra et trouva rapidement le poste de sécurité du bâtiment. Il se présenta et sortit son insigne.

Jim corrigan: Lieutenant Corrigan du GCPD (montra la plaque) J'aimerais voir M. Galente.

Agent de sécurité: Vous avez un mandat?

Jim Corrigan: depuis quand ça prend un mandat pour parler à quelqu'un. Je veux juste lui parler s'il veut pas c'est pas plus grave que ça.

L'agent regarde Jim et Lisey. Il décrocha le téléphone et parla. Jim ne le fixait plus il regardait Lisey puis lui sourit. C'était réconfortant de ne plus être seul dans sa croisade. Et puis il avait des arguments convaincants. Il misait sur l'appétit de Sylvio. C'était un nouveau parrain, un jeune, les rumeurs veulent que les jeunes aient plus faim que les vieux qui se contente de ce qu'ils ont déjà gagné. L'avenir c'était Sylvio et Corrigan le savant... Falcone il était vieux et près à tomber. Il fallait juste que Galente ne soit pas un de ses puristes mafiosi au code d'honneur douteux, mais bien un businessman qui rêvait de richesse et de pouvoir... de toute façon il serait rapidement fixé.

Lorsque le véhicule du lieutenant Corrigan s'arrêta en sursaut dans l'allée, Lisey retint sa respiration sur le siège passager. Sans perdre de temps, comme à son habitude, Jim Corrigan écarta sa portière et alla imposer sa présence à cet endroit encore verge de râleries. Tout en sortant, plus lentement, elle tira de la boite à gants une bouteille d'eau froide et en but d'un trait deux gorgées avant de partir, équipée de son arme de fonctions, d'une insigne de police et d'un couteau de défense indispensable. Pour cette opération, la jeune femme n'avait pas revêtu le costume des forces de l'ordre gothamienne, ensemble d'ailleurs rarement porté par les membres de l'anti-corruption, mais une simple chemise à carreaux qui n'avait rien d'une tenue de combat ou d'infiltration, signe de bonne volonté. Un agent de sécurité, visiblement seul, les toisait discrètement de l'entrée du repaire actuel de Galente.

Galente. Son prénom était Silvio, sa lignée était presque aussi prestigieuse que les Falcone. La mafia Galente touchait à toups, comme beaucoup de ses congénères pieuvres de Gotham, et exercait son influence depuis des générations sur East End. Récemment, la dynastie avait été sujette à d'importantes secousses, issues des habituels causes d'ambition et de traitrises fratricides ou parricides chères au sang sicilien. D'après son dossier, Silvio était donc un élément "chaud bouillant". Au contraire de beaucoup des ventripotents héritiers d'organisations criminelles, il était jeune et intelligent. Autrement dit, il était là parce qu'il en avait les moyens et qu'il savait ce qu'il faisait. Si les informatiosn du GCPD relatant sa participation à une rencontre avec le Romain étaient vraies, il avait même le sens des affaires ou celui de l'action, ce qui était tout aussi dangereux.

Avec lui, le plan de Corrigan risquait de ne pas marcher. L'homme allait faire semblant de mordre à l'hameçon un moment puis profiter de ce dernier pour égorger ses pêcheurs et étayer sa prise sur Gotham. Il fallait peut être tuer la menace dans l'oeuf mais le plan de Corrigan lui même était assez louche, et jouait avec la loi en proposant de fermer les yeux sur des exactions inévitables. Mais d'après sa rapide observation de la ville, Lisey pouvait comprendre qu'il ne s'agissait plus de faire ce qui était bien, il s'agissait de faire ce qui était nécessaire. Nécessaire. C'est sur ce mot que la jeune femme se réveilla, alors que le lieutenant de l'unité anti-corruption lui souriait. Fait rare, voir exceptionnel qui heuresement ne sembla pas provoquer de distorision dans l'espace-temps. Après avoir dévérouillé la porte du repaire de la bête avec un bon coup de franc-parler venu de sa propre réserve, le corrompu chasseur de corrompus attendit alors que l'agent de sécurité passait un appel. Par pur réflexe, Lisey tenta d'écouter la conversation discrètement, tout en cherchant des caméras dans l'univers restreint qui entourait leur voiture.

Silvio fumait une bonne cigarette dans son bureau, au dernier étage du Gotham Malls, le concurrent direct du Killinger's Department Store en tant que centre commercial. Mais le Gotham Malls, plus jeune et situé au sud de L'East End, était idéalement placé en carrefours des trois grands quartiers de Burnley, East End et Otisburg. Et en pleine zone de la mafia Cosa Nostra. Ses investisseurs étaient beaucoup d'italien, parfois même des italiens qui vivaient dans la Botte de l'Europe. Ce qui rendait difficile pour les policiers de flairer les mauvaises affaires. Pour cela, Galente était tranquille. Son commerce tournait bien, le centre commercial, qui comportait magasins, restaurants et quelques petits casinos, qui lui permettait de varié très souvent ses blanchissements d'argents. Il avait désormais d'autre projet bien plus faramineux, et il allait s'employer à varier les méthodes pour devenir véritablement intraçable.

Il reçu un appel d'un agent de sécurité. Apparemment les flics l’attendaient. Silvio pesta. Qu'est ce que ses maudits flics lui voulait ? Le Lieutenant Corrigan était apparemment de la partie. Ce n'était pas spécialement une bonne nouvelle, même si Corrigan était connu dans le milieux pour savoir fermer les yeux en échange de quelques billets verts. Il était apparemment accompagné, donc ce n'était pas l'heure à la corruption. Silvio se leva, écrasa sa cigarette dans son cendrier vérifia sur un miroir accroché au mur près de la porte s'il était encore bien coiffé, prit sa veste et sortit de son bureau. Un des deux agents de sécurité posté devant sa porte le suivit immédiatement. Il avait un garde du corps officiel, Clemenza Brazi, mais celui-ci était sur une affaire de haute importance, et il était inutile de le sortir pour deux flics. Il était dans ses droits et ils n'avaient pas de mandat.

Silvio les accueillit au poste de sécurité avec un large sourire. Il serra la main au lieutenant Corrigan et se contenta d'incliner légèrement la tête pour sa ravissante coéquipière.

« Lieutenant Corrigan ! Quel plaisir de vous accueillir dans mon Gotham Malls ! J'ai entendu beaucoup de bien de vous, vous êtes la flèche montante du GCPD – Silvio détourna rapidement son regard pour fixé sa coéquipière qui était inconnue au bataillon – En revanche, je n'ai pas le plaisir de connaître votre très ravissante amie. Vous êtes nouvelle en ville ? Je suis Silvio Galente, homme d'affaire influent dans cette partie de la ville.

Silvio Galente n'aimait pas être pris au dépourvu, aussi la mystérieuse agent qui accompagnait Corrigan le troublait un peu. Il avait épluché soigneusement chaque fiche des policiers du GCPD, notamment ceux du commissariat de East End et ceux de la brigade anti-mafia. Et également des justiciers, notamment de celle que les médias surnommé le « Fléau de la Mafia », Huntress. En tout cas, il aurait un délicieux plaisir à apprendre à connaître la policière. Une femme qui avait l'air sûre d'elle, au visage assez sombre et pourtant une lueur d'intelligence éclairait ses yeux, et son visage fin.

« Nous allons discuter en privée, suivez moi.

Silvio fit signe à son agent de sécurité qui l'accompagnait de retourner devant son bureau, il les rencontrerait seul à seul. C'était préférable et cela évitait les tensions. Ils s'installèrent ainsi dans le bureau du chef de la sécurité, qui avait reçu l'ordre « d'aller faire un tour ». Galente proposa deux chaises à ses invités et s'assit de l'autre côté du bureau tout naturellement. Il alluma la radio pour éviter qu'on ne les entendent. Silvio ne savait pas encore quelle été la teneur des propos des policiers. C'était une vieille chanson bien rétro, You Can Have Her de Roy Hamilton, à la radio. Idéal pour mettre une ambiance comme Silvio les aimait.



« Je vous écoute.

Corrigan ne parla pas du tout outre les salutations courtoises, avant d'entré dans le bureau il gardait un visage impassible juchait son adversaire et essayait de le décodé. Chose qui était tout bonnement pour ce vieil irlandais pris de la bouteille. Dans ses jeunes années ils auraient tout remarqué, mais là c'était différent. Il jouerait d'autres cartes... Il tira les deux chaises face au bureau ou Galente avait pris place et s'assoya. Il trouvait drôle que le mafioso ouvre la radio, comme s'il voulait parler sans que les micros l'entendent... il parlait à deux flics on pouvait drôlement pas avoir plus direct que ça.

Corrigan: Donc on va se présenter officiellement, je m'appelle Corrigan et outre le fait d'être lieutenant dans la police, je peux aussi être le type le plus chiant au monde pour votre famille. Voici l'inspecteur Moonshade et elle est probablement la personne à qui vos ne voulez pas avoir à faire. aaaaa son fait du bien vous trouvez pas. J'aime bien me présenter, maintenant on se connaît un peu...

Il se sentait d'humeur cocasse aujourd'hui et la musique n'aidait vraiment pas à améliorer la situation. Jim regardait la situation froidement. Il se trouvait dans une espèce de petit bureau de centre d'achat, avec un des chefs de la mafia de Gotham. Il écoutait une vieille chanson rétro et une espèce d'agent de sécurité suintant attendait de pouvoir reprendre sa place. Il y avait tous les éléments pour un sitcom, même la fille séduisante y était par la présence de Lisey. Puis Corrigan regarda à nouveau Sylvio.

Corrigan: Pas besoin de vous présentez vous, mon cher on vous connaît. Sylvio Galente, présumé nouveau chef du crime organisé de la famille du même nom. Vous succédez à votre père. Vous diriger votre empire depuis le Gotham Malls, un centre d'achat pas trop mal, qui sert en fait a blanchir de l'argent. Le vôtre comme celui de l'étranger de vos amis italien. En fait tout ça n'est que spéculation évidemment. Parce qu’officiellement vous êtes un homme d'affaires respecté.

Il risquait gros en ouvrant le jeu aussi large et en provoquant Galente, mais le but était justement de le déstabilisé afin de mieux frapper. Il se tourna vers Lisey.

Corrigan: quelque chose à ajouter agent Moonshade?

Lisey avait prévu de ne pas être étonnée, mais fut justement étonnée d'avoir eu raison.

Comme prévu, la porte de l'antre de la pieuvr s'était ouverte devant la pression de Corrigan. Un agent - un homme de main à l'ambition peu élevée d'après son aura, ses mouvements et la façon qu'il eut de regarder son patron - les accompagna jusqu'à un point de rendez vous improvisé avec le capo. Il s'agissait en réalité d'un bureau sans particularités préposé à l'administration du bâtiment commercial. Cette disposition était plutôt ingénieuse car les centres commerciaux étaient, autant que peuvent l'être des planques plus conventionelles, truffés de sécurité. Des agents en costard, souvent entraînés, diplomés et pour une fois utilisés légalement, ainsi qu'un panel toujours honorable de caméras, de systèmes de fermeture des portes, de reconaissances d'identités et même de détecteurs de mouvements. Même le GCPD possédait des sécurités tirées à un centre commercial. Elle avait en outre appris dans sa jeunesse étudiante, en cours de profilage, que les criminels ayant un rôle majeur dans une organisation de type mafieuse étaient les plus habilités à devenir paranoiaques et, faisant parti des plus riches et des plus intouchables, s'offraient traditionellement les moyens de vivre en sécurité avec une identité normale tout en continuant leurs affaires Elle conaissait beaucoup d'autres choses sur les mafiosi, mais son appréhension à leur égards en faisait une véritable experte, attachée à eux comme Prométhée fut attaché à son rocher. Lorsqu'elle mit le pied dans le bureau, elle prenait place à la fois dans ce qu'elle considérait comme l'antre du Mal mais aussi - et elle le sentait - dans sa maison. Coincée entre un flic corrompu et un capo mafieux plus influent et puissant encore que ses démons de Washington, elle allait s'acharner à poursuivre un but qu'elle savait impossible. C'était justement pour cette volonté à poursuivre le rêve de la vengeance que Corrigan l'avait amenée avec lui, sans compter qu'elle était la seule autre agent de l'unité anti corruption assez expérimenté.

Galente se révéla, aussi subitement que galamment. Outre la gomina dans les cheveux, il avait le physique parfait d'un jeune mafieux prometteur, versatile et attirant, dangereux et froid. Si il semblait d'une carrure normale, et d'une taille peut être légérement inférieure à celle de Carmine Falcone, sa jeunesse particulière éclatait dans son regard brûlant et précis, chaleur qui se retrouvait dans ses traits de sicilliens épurés sur une peau à la blancheur américaine plutôt qu'italienne. Les restes soigneusement dessinés de quelques barbes et d'un bouc entourait la bouche dont les premiers mots sortirent. Il leur enjoignaient de le suivre jusqu'au bureau de la sécurité ou allait avoir lieu l'échange et posa sur les prémices de la conversation quelques mots flatteurs à l'encontre de ses deux invités, histoire de les amadouer en soulignant qu'il reconnaissait Corrigan et avait eu vent de sa réputation, deux informations que la jeune femme trouva intéressantes. Sur le trajet, il argumenta sur son absence de conaissances envers Lisey, un fait qui lui faisait peut être peur et sur lequel Corrigan avait sûrement voulu jouer. Pour en savoir plus, il glissa dans sa phrase un compliment discret et bien tourné qui avait quelques chances de réussir sa mission. Et en effet, Corrigan lui répondit rapidement, d'abord aussi courtois que l'avait subtilement été Galente puis plus franchement lorsqu'ils s'installèrent dans le dit bureau.

Soucieux de couvrir ses secrets, Silvio Galente déclencha la radio, envahissant alors la pièce de notes sussurées et de mots taillés dans une génération plus précieuse, formant ainsi une ambiance parfaite. Le lieutenant de l'unité anti-corruption n'avait pas le moindre problème avec ce facteur et n'eleva pas la voix pour parler mais son discours changea radicalement une fois les présentations passées. Sous un flot brouillon mais solide de menaces à peine cachée et de vérités durement énoncées, il prit la conversation à son compte comme il en avait toujours été sa passion et mit fin à toute tentative de dialogue normal ou de sous entendus subtils. Ce n'était pas du tout son genre. Corrigan était un homme franc, verbalement brute mais au moins il pouvait éviter l'hypocrisie. Hélas, si elle ne conaissait pas l'expérience du policier avec la mafia, elle savait que ces derniers haissaient plus que tout les gens non subtils et les fouineurs trop francs. En parlant, Corrigan avait placé une balle dans son chargeur, balle qui pouvait selon les agissements des deux autres occupants de la pièce détoner vers Galente et le réduire comme prévu ou bien servir à neutraliser les deux membres des forces de l'ordre. Les mots sont des dons, les mots sont des armes, il est important de les maîtriser.

En écho à cette pensée, Jim Corrigan se tourna théatralement vers Lisey et lui demanda, sous un couvert officiel et solennel, d'étayer son discours. Elle s'en mordit la lêvre furtivement et sans soutenir le regard du corrompu chef de son équipe, hissa son regard jusqu'aux iris de Galente. Il était en position de force, sur son terrain, entouré d'un système de sécurité que lui seul connaissait et plus proche de ses propres hommes que ne l'était les policiers d'autres membres du GCPD. Attaquer comme le faisait Corrigan lui sembla risqué et trop mal avisé après un premier assaut pour être productif. Son rôle dans l'affaire semblait donc être de calmer le jeu et instaurer le dialogue, qui avait besoin de se trouver sur la bonne voie pour être productif aux deux partis. Avant de parler, Lisey ferma les yeux une seconde et apposa sans efforts sur son visage un sourire aux multiples caractères.

- En effet. Sur le plan humain, je me dois d'ajouter que nous sommes ravis et honorés de faire la connaissance du fils de Pascal Galente. Sur un autre plan, j'aimerais attirer l'attention sur le fait que - vous aurez compris à mon avis que nous essayons d'instaurer une honnêteté dans notre échange - que disais-je ? Zut... Sur le fait que notre visite est motivée par le souhait de l'unité de corruption de dresser avec vous un avenir qui pourrait vous intéresser. En fait, nous espérons pouvoir travailler pour nos intérêts communs, main dans la main.