Lorsque l'on mène une vie violente, que l'on a connu les affres de la rue, le piège d'un cercueil et autant de névroses que de lieux différents, un chez-soi est une chose importante, un endroit où se ressourcer. Bien sûr, depuis que Jason avait réussi à se retrouver, avec Batman, il pouvait passer au manoir de temps en temps, mais ce ne serait plus ici qu'il vivrait bien qu'Alfred fasse tout pour qu'il s'y sente le mieux possible. Non, son chez-lui, c'était cet appart un peu minable, un peu petit peut-être, mais qui était à lui et à lui seul. Ce n'était même pas comme l'une des nombreuses planques qu'il possédait dans la ville et alentours, non, dans ce genre d'endroit on ne vivait pas, on se cachait.

Ici, il gardait le minimum en matière d'armes, qu'elles soient blanches ou à feu. Il avait surtout pas mal de fringues et des livres. Enormément de livres. Croyez le ou non mais Jason appréciait beaucoup la lecture des classiques victoriens, et le simple fait de lire lui procurait un loisir reposant tout en gardant son cerveau en éveil malgré tout. En dehors de cela, l'endroit était banal, impersonnel mais le jeune homme y avait ses attaches. Un lit où dormir, de quoi cuisiner même si les soirées pizzas c'était bien aussi, de quoi décompresser....
En dehors de lui, personne n'y venait. Pas de filles, pas d'amis.... Batman s'introduisait bien de temps en temps lorsqu'il avait un message à faire passer et se sentait trop peu civilisé pour trouver un autre moyen, mais jamais lorsque Jason y était. Comme si l'endroit n'était fait pour supporter qu'une seule personne àla fois avec des règles bien précises quant à cette bulle de solitude.

Et comme en réponse à cela, lorsque quelqu'un d'autre s'introduisit alors que Jason nettoyait un revolver, calé sur sa chaise, le monde explosa. Le mur, la fenêtre... Et cela était traumatisant pour deux raisons : c'était son chez lui et c'était détruit, le condamnant à l'idée d'errer quelque part et enfin, cette explosion. Il n'y avat pas eu de dynamite, de bombe, simplement la force utilisée par son assaillant, seulement, et parce que l'on ne guérit jamais de sa propre mort, Jason avait une peur panique de cela. Il n'en montrait rien, mais son rythme cardiaque était un bordel pas possible....

Néanmoins, le jeune home possédait de bons réflexes, notamment celui de se mettre à couvert. Ok, alors quelqu'un avait fait le rapprochement entre Red Hood et lui, pas trop étonnant à la limite, Jason était moins consciencieux que Batman mais....

Mais ce connard savait aussi pour Bruce apparemment. Ok, là, c'était pas bon... Jason avait déjà déclenché le mini bat-signal pour faire comprendre à Batman que quelque chose n'allait pas, il remit également d'un geste vif le chargeur plein dans son arme avant de s'élancer. Ce n'était pas parce qu'il n'y avait rien à la télé ce soir que Jason manquait d'animation au point de se faire arrêter.
La pièce état pleine de débris et de poussière de plâtre, lui même avait le visage, les cheveux et les vêtements repeints en gris et blanc, un avantage s'il devait se camoufler même si le terrain ne s'y prêtait pas trop.
Il ne répondit rien, gardant la bouche fermée : tous les mots que l'autre prnonçait, c'était autant de plâtre qu'il avalait.
Rapide, précis, Jason tira. Il n'avait pas de chargeur de rechange et n'espérait pas toucher son ennemi, mais Red Hood avait bien prit garde de rapidement enfiler les bouchons d'oreilles qu'il gardait toujours dans la poche de son jean. Le bruit des détonations ne l'affecterait pas, il espérait pourtant que cela pourrait déstabiliser l'autre à défaut de le blesser. Entre les murs et la fenêtre effondrés plus les balles de pistolet, il allait mettre ses tympans à rude épreuve, à ce connard.

Rapidement le flingue fut inutile de ce point de vue là, qu'à cela ne tienne : le jeune homme bondit avec pour intention de donner un coup de crosse dans l'une des oreilles de l'autre : perturber son équilibre, après sa concentration.
Evidemment, l'autre se défendait, et très vite l'échange de coups commença. Jason constata rapidement que l'homme en face de lui était expérimenté et avait tou à fait le niveau de lui « écraser sa sale gueule », comme il le déclarait si poliment. Plusieurs coups de poings et coups de pieds furent échangés, ce n'était pas la violence brouillonne d'un combat de rue mais bien deux forces prédatrices capables de s'affronter de manière précise et meurtrière. L'autre voulait l'emmener cependant, pas le saigner, et si Jason ne savait pas s'il serait capable d'empêcher l'inévitable, il pouvait au moins essayer de gagner du temp. Un coup plus violent que l'autre l'envoya un peu plus loin cependant, il toussa un peu, cracha du sang et se remit debout, poings en avant... Avant de s'élancer, baisser, pour ramasser un gros débris et s'en servir comme d'une massue pour blesser le plus possible l'autre, et tant pis si c'était dégueulasse.

 « J't'aurai bien demandé des explications mais au final j'm'en branle un peu, contente toi d'avoir mal ! »