HRP :Ce sujet est libre d'accès, mais je demanderai aux membres non-listés de bien vouloir me contacter par mp avant de se lancer dans l'aventure, afin d'élaborer l'ordre de post. Se déroulant, chronologiquement parlant, avant des évènements actuels, tous les criminels participants sont obligés de réussir leur évasion.
L'ordre du tour est le suivant :
- Joker
- ? (Parmi : Catgirl, Man-Bat, Calendar Man, The Fool)
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Vendredi 28 Juin - 23h42Les doigts longs et habiles du criminels parcouraient attentivement les pages froissées du journal quotidien. Assis au fond d'un fauteuil de velours rouge, un verre de whisky posé sur une table, ses mains gantées égrainaient les nouvelles du jour. Ici un criminel arrêté, là un nouveau justicier, une nécrologie, l'interview d'une grand-mère qui venait de remporter le grand prix de pâtisserie du concours organisé de manière saisonnière dans les banlieues riches de Gotham. Avec une certaine élégance, qui relevait de l'incroyable, le Joker se renseignait. Cela faisait bien trop longtemps qu'il était observateur, mais les flux et reflux du chaos ne semblaient le porter ces derniers temps. De l'eau stagnante, voilà ce qu'était devenu la ville. Chaque jour, les uns après les autres, les meurtriers se faisaient coffrer et envoyer à l'asile d'Arkham. Il savait que ce serait bientôt son tour et qu'un autre héros masqué ne tarderait pas à vouloir ramener sa carcasse entre les quatre murs d'une cellule. Et pourtant, cela ne l'inquiétait guère, car un article attirait son attention, comme un joujou brillant capte la curiosité d'un gamin ennuyé de ses jeux habituels. Écrit par une jeune journaliste, elle expliquait en détail, comme pour donner un avertissement à la pègre, le renforcement des systèmes de sécurités de l'asile. Le dossier était orné de photos et le clown riait de voir certains criminels, tout encore habillés de leurs tenues oranges, avec ici des colliers anti-émeutes, là d'épaisses lanières de cuir. La seule chose qui ne semblait pas se trouver dans cette asile était un peu de santé mentale. Ça et des poneys. Une prison, mais pas un lieu de guérison, non. Le Joker aimait à penser que les prisonniers étaient sain d'esprit et que les geôliers... non, que le monde extérieur était formés de malades mentaux. Cependant, après quelques secondes de réflexions, il comprenait vite que cette vision était manichéenne, certes il y avait des fous entre les murs d'Arkham, mais n'y en avait-il pas en dehors ? Des gens assez cinglés pour s'habiller en chauve-souris ? Porter une cape et sauter d'immeuble en immeuble ? Se prendre pour un héros ? Alors que ces gens là, ces justiciers, ne sont que des "fous" que la société n'a pas encore réussi à rattraper ? Soudain, une phrase, gravé par l'encre dans le papier journal attisa la rage démente du Joker. C'était une grosse blague, le genre de blague qu'on se faisait entre amis, le genre de blague que des gosses se lancent en défis, comme manger des escargots vivants ou regarder sous la jupe d'une fille.
Avec ces derniers travaux, dont le coût est partagé entre des associations mécènes et la ville, les Gothamites peuvent se rassurer. "Aucun danger pour la société ne peut sortir d'ici" nous assure un membre du personnel."
Chiche. Ansen, va me chercher mon hélicoptère ! "
La réponse fut évidemment négative, quelque chose qui commençait par "mais, patron..." et qui se terminait par "pas d'hélicoptère". Non pas que l'homme de main ne souhaitait pas rendre service à son patron, pour qui il éprouvait sans doute un mélange de respect, d'admiration et de crainte. Mais même si les finances du prince clown du crime étaient florissantes, il ne possédait pas un tel engin. Dans un costume sombre, d'un violet assez proche du gris, en dessous du quel se trouvait un gilet verdâtre qui recouvrait lui-même une chemise d'un bleu extrêmement pâle, le Joker se leva. Répétant, moqueur, la phrase, à l'identique, que son larbin venait de lui dire, chaque fois en augmentant le ton, se rapprochant de ce premier. Puis, le saisissant brutalement par le col, lui répétant une dernière fois cette phrase, il le balança dans la cheminée qui trônait, ardente, devant le fauteuil d'où s'était déplacé le tueur. Comme tout les criminels, le Joker détestait être contrarié. Mais ce qui faisait sa plus grande différence c'était que sa contrariété était provoquée, même dans l'illogisme le moins subtil. Alors que son employé hurlait de douleur, les braises dévorant sa peau, le Joker rigolait, appelait d'autres de ses hommes de mains et préparait son attirail pour son opération, qui se tiendrait demain dès l'aube. Ca y est, comme un éclair dans la nuit, le chaos allait reprendre. L'eau s'était mise à bouger et il était temps d'improviser un nouveau spectacle.
Samedi 29 Juin - 5h17L’hélicoptère, n'avait pas été compliqué à obtenir, même dans une ville comme Gotham. En pleine nuit, s'introduire dans l'aérodrome privé, d'où partait normalement les baptêmes de l'air organisés par une petite société, avait été aussi simple que de retirer sa tétine à un bébé. L'acide, bien que traître et dangereux, avait fait fondre le grillage comme de la neige au soleil. L'équipe de cinq malfrats, dont le Joker avait réussi à obtenir l'appareil bien qu'ils durent passer à tabac un groupe de gardiens qui faisaient leur ronde. Rien de très exceptionnel en soit, mais l'amusement avait commencé quand Jeff avait pris le contrôle de l'hélicoptère. Jeff n'était pas un homme de main, c'était un pilote que le gang avait kidnappé vers 4h du matin, en laissant trois brutes épaisses déguisées en clowns menacer sa femme et sa petite fille, bien sûr elles seraient épargnées si Jeff offrait un petit tour d'hélicoptère matinal au groupe de fous dangereux. Enfin, c'est ce que le pilote croyait. Le maître de l'opération, chef d'orchestre dément, savait très bien que les trois hommes restés sur place n'attendraient pas trop longtemps et auraient vite fait d'abattre les témoins. Les hommes de mains bien élevés étaient de plus en plus rares. Ils n'avaient eu plus qu'à monter l'équipement sur ce qui était un petit hélicoptère de tourisme et la bande s'envolait vers l'asile d'Arkham.
"
Jeff, c'est l'heure. Active les amplis. Il est temps d'offrir à cet asile un réveil digne de ce nom. "
Plus apeuré par l'homme de main, qui, à la place du copilote, pointait une arme contre sa tempe, que par le Joker qui n'avait pas encore causé un seul acte direct de violence, il manipula un bouton qui était raccordé au système électrique bricolé pendant la nuit sur l'hélicoptère. La sono à pleine puissance, même son casque anti-bruit n'empêchait pas le pilote de savourer la célèbre "
Chevauchée des Walkyries" du grand compositeur Wagner. Les fenêtres de l'asile conduirait la musique conduiraient la musique jusqu'au plus profond des cellules. L'hélicoptère tournait autour de l'île d'Arkham, se plaçant aux alentours du pénitencier. Le Joker avait bien choisi son heure, car personne ne devait travailler aux soins intensifs. Il visait avant tout l'endroit ou les prisonniers vivaient. Les plus dangereux.
"
Lou, passe moi la petite cuillère ! "
L'homme de main à côté du Joker lui donna un énorme lance-roquette, sur lequel avait été écrit au marqueur vert "Surprise". Le clown avait un faible, très marqué, pour les explosions. S'il raffolait des grenades, il ne rechignait pas à utiliser une arme lourde de temps à autres. Visant une fortification, qu'il savait, par expérience d'évadé, celle de la salle technique du pénitencier, il pressa la détente. Le missile, fonçant, droit devant, prêt comme tout bonne fervente munition à aller se faire exploser pour le simple plaisir de son propriétaire, poussait un vrombissement qui cacha un instant le doux chant des baffles le matin. Le Joker fut projeté contre l'autre paroi, fermée heureusement, de l'hélicoptère, mais la douleur qu'il avait dans le dos fut vite atténuée par la joie de voir les flammes les plus brûlantes de l'enfer venir couvrir un pan d'Arkham et de sentir la chaleur qui émanait du brasier, tel un vent aride, glisser dans ses cheveux. D'un geste précis, il ordonna au pilote de se rapprocher de la paroi, qui brisée, donnait accès à une pièce de contrôle du bâtiment. Les gardes à l'intérieur avait été blessés par l'explosion et les miliciens dans l'hélicoptère étaient suffisamment aguerris pour les finir lorsque l'appareil s'était assez rapproché de la faille. Svelte, mais agile, le Joker s'élança dans la fente béante de l'immeuble, lâchant dans un hurlement fou un puissant "Geronimo". Une fois au sol, sous le regard ébahis des larbins qui ne savaient par leur leader si agile, dans la pièce vide de tout gardien, il vérifia bien une dernière fois son arsenal.
"
Désolé, Jeff ! "
Sortant son six coup, il visa directement la tête du pilote qui n'était pas difficile à faire sauter à une aussi proche distance. Sans personne au commande, ou tout du moins avec le pilote écrasant les commandes, l'hélicoptère alla s'enfoncer dans l'eau, rejoindre les profondeurs dangereuses de l'ile d'Arkham, qui rendait la traversée à la nage jusqu'à Gotham impossible. Le Joker n'hésitait pas à sacrifier des membres de sa troupe si cela pouvait lui offrir une bonne rigolade et même si son sourire était figé, au fond de lui l'adrénaline et la dopamine étaient en ébullition. De nombreuses fois il s'était évadé d'Arkham, mais vouloir à ce point y rentrer, c'était de la folie. Une espèce de numéro, maintenant un one-man-show, exclusif au criminel, dont la logique atteignait les abîmes de l'insanité. Afin de toujours rester élégant, le Joker passa un bref coup de gant sur les cendres qui avaient recouvert son costume. Au sol, un garde vivant, mais visiblement plus pour longtemps, s'étouffait dans l'épais liquide bordeaux qui constituait son sang, alors que le clown se rapprochait du tableau de commande. Bon comique, mais piètre ingénieur, il se contenta d'appuyer sur un maximum de bouton, en espérant ouvrir des cellules, couper l'électricité ou faire apparaître les décorations de Noël de l'asile, qu'on lui avait toujours promis. Finalement, il ne pu s'empêcher de saisir le micro qui se trouvait dans la pièce.
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Ding Dong, il est cinq heures et demie ! Radio Joker propose un réveil aux patients tout en douceur avec de l'humour : vous connaissez la blague du personnel soignant qui va se faire passer à tabac par des criminels furieux ? Elle est à mourir... non, pas de rire, non. "
Heureux de sa touche personnel qu'il venait de donner à ce chaos dévorant, grandissant, qui ne cessait de grandir et qui englobait de sa poigne vibrante et destructrice chaque cellule, chaque couloir, chaque âme qui se trouvait entre ces murs, il ne pensa même pas à achever le geôlier qui finirait bien par crever tout seul. Lorsqu'il ouvrit la porte qui débouchait vers un des couloirs qui menait au quartier haute sécurité, les cris de la sécurité d'Arkham, résonnaient déjà dans le béton des cloisons. Il était temps de prouver à cette journaliste à quel point son article était d'une nullité terrifiante. D'ailleurs il voyait tout de suite comment il rédigerait la lettre à la rédaction. Du personnel aussi peu qualifié ne devrait même pas être payé. Sur le chemin vers l’escalier, croisant un médecin, le Docteur Banver, qui aimait faire ses rondes, lors de ses "périodes de réflexion", comme il aimait appeler ses méditations inutiles, entre les cellules des patients du quartier haute-sécurité, il ne pu s'empêcher de lui enfoncer un couteau dans la gorge, sentant la douleur et la vie s'échapper dans son regard terrifié. "Ça, c'était pour le traitement inutile", pensa le clown, qui avait le sentiment d'avoir supprimé un mauvais médecin de la surface du monde. La société devrait vraiment penser à le remercier et à enfermer ce dangereux Batman.
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Le quartier haute-sécurité... drôle de nom pour un théâtre... "
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HRP : Le mot "pénitencier" revient souvent dans mon post. Il ne s'agit évidemment pas du pénitencier de Blackgate, mais bien du pénitencier d'Arkham, c'est à dire l'endroit où se trouvent les cellules des psychopathes, qui ne sont pas enfermés dans les soins intensifs, bien entendus.