Le soleil se couchait doucement sur la baie de Gotham City. Les rayons doux d'un crépuscule venait berçer chaque fenêtre de chaque immeuble de la ville souillée, en autres, par le péché. Les boutiques de Grammercy Row fermaient une à une. Les marchands défirent leurs traiteaux, remballèrent leurs objets et filèrent à bride abattue dans leur camionnette blanchâtre. C'est là, dans l'obscure réalité que sortent les fripouilles de la cité. L'on les craignaient tous, sans exceptions, certains étaient fous, d'autres conscient de leurs actes mais chacun inspiraient la peur dans leurs faits et gestes. Certains ne se préoccupaient que des balafres qu'ils pouvaient infliger à leur corps trapus, d'autres préféraient les farces et attrapes. Tous sortaient, ceux de l'asile prennait un plaisir malicieux à gérer leurs petites magouilles intra muros. La mafia, c'était elle qui était le principal conducteur de cette épidémie criminelle. La guerre des gang faisaient rage et seuls les plus forts résistaient aux assauts continus des différents partis de guerre. Il fallait agir mais comment? Certains flics étaient corrompus jusqu'à l'os, certains passaient du côté des bons à rien. Gotham était-elle définitivement perdue?

  Harvey passait et repassait dans ce quartier connu de la cité. Avait-il de futurs plans pour ce quartier? Seul lui le savait. Son crâne à moitié vitriolé ne le faisait plus tellement souffrir depuis le temps. Seuls quelques picotements agressifs qui ne duraient ici et là que quelques secondes insignifiantes dans une longue vie pourtant si menacée par la mort. Habillé de son traditionnel costume noir et blanc, il agissait dans l'ombre depuis quelques semaines maintenant... L'homme aux deux visages se demandait quand le vent tournerait en sa faveur... Hmm la chance, c'est une question à laquelle seule la pièce peut répondre. D'abord, c'est la goutte qui coule lentement sur le visage aux traits tiré de sa victime puis de son lanceur, la pression qui monte puis redescend, l'issue est toujours macabre... C'est le hasard, arbitraire , stupide, aveugle et sans foi ni loi qui régit notre monde, la peur, c'est un instrument de cette chance...

  Le procureur Dent, faisant les cents pas regardait de loin Gotham Outer, l'entreprise desaffectée semblait à moitié morte, elle allait bientôt servir pour recueillir les alliées potentiels de Two Face. Une fois les machines détruites et quelques modifications effectuées, tout sera prêt pour que le grand retour de l'ex-politicien se passe de façon quasi grandiose.

  Il fumait un cigare, le regard vide, inexpressif. Ses dents blanches reluisaient par le phare de Carmine Falcone. Cette crevure allait bientôt y passer, et Dent ne se sentait pas de joie à cette idée. Mais peut être qu'un coup de pouce n'était pas de refus, non?

  S'orientant vers une ancienne étable reclue de la ville, il attendait quelqu'un mais qui?

  Serait-ce ses amis? Ses ennemis? Ou de vieilles connaissances?

Rachel s'était éclipsé de Gotham pendant plusieurs mois, et aujourd'hui, elle était enfin de retour. Elle avait simplement changé d'air, par besoin. Même si elle était née à Gotham, et qu'elle y avait vécue, cette ville la torturait psychologiquement. Travaillant depuis des années pour les différents procureurs, elle était en première loge pour voir à quel point la ville se dégradait, brisant son innocence et sa soif de paix... et plus le temps passait, plus ça empirait. La criminalité augmentait. Cette ville croulait sous les meurtres, les vols, les organisations, les attentats... Après être partie, Rachel n'avait pas prévue de revenir, mais elle en avait été contrainte. Simplement car elle n'arrivait pas à partir de Gotham tant que son travail n'était pas définitivement fini. Tant que la paix ne règnera pas, elle refusait de partir, ça lui laissait un arrière goût désagréable.

Quoi qu'il en soit, à peine son poste d'assistante du procureur récupéré, elle était déjà au travail sur le terrain. Pour le moment, personne ne le savait, car elle n'avait fait aucune apparition officielle, ce qui lui permettait d'être encore un peu inaperçu. Et le procureur lui avait demandé de faire un rapport complet sur les différents niveaux de criminalités de la ville. Pour ceci, Rachel devait se rendre sur le terrain, bien évidemment. A sa plus grosse déception. Mais elle n'avait pas eu le choix. En plus, cette idiote avait décidée de venir après le travail au bureau, et donc au moment où la nuit commençait à tomber. Avec pour seule protection, le taser qu'elle possédait continuellement sur elle, et sa bombe au poivre. Ah ba oui Rachel, c'est sur que si tu te faisais attaquer, tu réussirais à t'en sortir avec ça.

Quoi qu'il en soit, elle gara sa voiture en dehors de la périphérique de la ville, et elle avait prit le soin de se couvrir le plus possible. Hors de question de se trimbaler en tailleur qui dévoilait ses jambes menues, non, là, elle passait plus inaperçu avec son simple jean sa chemise recouverte par son blouson de cuir et bien évidemment, des bottines.

Elle avait pensé à prendre sur elle, un appareil photo. Le tout était dans un sac minuscule. Hors de question d'exhiber un sac énorme qui laissait penser qu'il avait couté une fortune. Non, Rachel pensait simplement à ne pas se faire trop repérer. Mais quand on est une jeune femme, aussi mignonne qu'elle, seule, dans les quartiers situés à la périphérie de Gotham, il était clair que toute les tentatives pour passer inaperçu tomberait sans doute à l'eau. Tout le monde se connaissait, et rien que de voir son style, il n'était pas compliqué de savoir que la jeune femme n'était pas du coin, mais du centre même de la mégapole.
Une femme aussi pur que Rachel attirait forcément les regard. Même si elle essayait de se donner un mauvais genre pour ne pas qu'on l'agresse, son visage dégageait l'innocence même. Ses regards inquiet trahissait son but premier, et prouvait que la femme ne rêvait que d'une chose, rétablir l'ordre même à Gotham, enfermant derrière les barreaux les personnes qui savouraient leur liberté en faisant du mal aux autres, aux innocents.

Dés que les regards divergeaient ailleurs que sur la silhouette de la jeune femme, elle profitait pour sortir son appareil photo et prendre des clichées. Dans le milieu de la justice, seule les preuves pouvaient démontrer que telle ou telle personne était coupable. Et donc forcément, la jeune femme devait récolter un maximum de preuve. Dés qu'un cas viendrait de ce coin malfamé de Gotham, elle le glisserait dans son dossier.

Apercevant l'usine au loin, elle s'avança, maladroitement, comme soudainement attirée par cet endroit, aussi mystérieux soit-il. Peut-être pourrait-elle rentrer, si personne n'était devant la porte. Quoi qu'il arrive, la curiosité prenait la femme. Dedans, il devait s'en passer des choses. Devait-elle vraiment essayer de rentrer? Après tout, peut-être ne reviendrait-elle pas vivante de cette expédition si elle décidait d'entrer. Comme on le dit souvent, Rachel ne devait pas tenter le Diable.
Mais ceci ne l'empêcha pas de s'approcher doucement de l'usine, d'un pas légers, souple, presque rapidement. Elle se contenta de prendre un cliché. Elle devait être loin encore. Mais quoi qu'il en soit, elle n'avait pas vu ta silhouette. Ce n'est qu'en regardant son appareil photo, et en voyant une simple silhouette se dessiner sur la photo prise qu'elle fit un zoom pour voir que cette silhouette était celle d'un homme. Mais ceci ne l'arrêta pas, continuant sa marche folle jusqu'à cette usine. Dans sa tête, une voix lui disait "Fais demi-tours, prends ta voiture, et part" mais l'autre disait " Ne pars pas sans avoir de preuve de la criminalité grandissante!" Quoi qu'il en soit, la petite brune continuait, se sentant attiré.

Vu cette fascination pour ce lieux, Rachel devait être suicidaire, même si elle ne s'en rendait pas compte. Exagération, bien évidemment.

  L'étable était déserte. Quelques bottes de foin ici où là redonnaient un instinct campagnard à Gotham, instinct oublié depuis longtemps. Un tracteur abandonné était recouvert de caisses de différentes tailles. Il n'avait plus de roues. Ainsi cette épave était restée là pas mal de temps. Harvey lançait juvénilement sa pièce de façon solitaire, et singulière. On prenait peu de temps à observer l'aspect désolant de l'étable. Dent partait-il en repérage? Seul lui avait la réponse. Puis après être resté dans l'endroit quelques minutes, il s'orientait vers la porte principale afin d'en sortir prestement. Il avait une arme dans les mains. Visiblement, il allait maintenant vers The Shoes Making pour rentrer prendre du repos.

  La marche fut intensive. La sueur a coulé le long du front accentuant la douleur à chaque pas. Two Face prit un air solennel avant de rejoindre l'usine par la porte de derrière. Elle menait directement à ladite trappe secrète. Cinq minutes passèrent, C'était là qu'il allait établir le lieu de réunion de son gang avant de frapper un grand coup dans la société Gothamite. Trois sorties étaient indiquées dans la fabrique. Celle au Sud, à l'Est et au Sud Est. Prenant une mine dépitée, Harvey se dit plus vite que prévu qu'il fallait rajouter des entrées au Nord Ouest et clôturer celle du Sud Est pour plus de raisons pratiques... Enfin, tout se passait comme prévu, il n'y avait vraisemblablement pas de raisons que tout parte en déconfiture!

  Two Face prit une grande respiration et s'avança vers une machine de fabrication de semelles. Il passait ses doigts rugueux sur celle-ci et esquissait un rictus énigmatique. Puis il relança sa pièce encore et encore patientant le temps qu'une certaine Lullaby revienne... Puis la porte Est grinça en s'ouvrant, était-ce elle qui revenait? Ou un intrus, Harvey allait bientôt le savoir. Dissimulant sa silhouette robuste derrière la fameuse machine à semelles, l'homme aux deux visages attendait que l'intrus approche assez de lui, s'éloignant ainsi de toute sortie...

  Jetant un regard curieux vers la silhouette, il fut consterné, c'était sa chère et tendre, la femme avec laquelle il avait partagé sa vie avant de devenir le monstre qu'il était. Alors, se relevant, il esquissa un sourire avant de lancer ces quelques phrases:

  « Tu n'aurais pas du venir ici »

  C'est là qu'elle se tourna et put voir la silhouette « humaine » de Dent, l'autre étant cachée dans l'ombre...

Bien évidemment, même si Rachel s'était répétée mainte fois "N'entre pas." elle n'avait pas pu résister. Elle poussa la porte doucement, la faisant grincer. Sans doute à cause de la rouille, mais sincèrement, cet endroit semblait être abandonné. Continuant d'avancer, elle prit quelques clichés, son appareil émettant un petit bruit à chaque fois qu'elle appuyait sur le déclencheur. Et en plus de ça, la lumière du flash ne l'a rendait pas discrète.

Cet endroit était fascinant. Disons que l'intérieur semblait bien mieux que l'extérieur, mais ceci n'avait pas le don de rassurer Rachel. Il fallait l'avouer, sans défense comme elle était, c'était toujours facile de la piéger. Elle ne possédait pas la logique, ni l'habilité, ni le combat. Dans un endroit comme celui-ci, elle était aussi puissante qu'une mouche emprisonné dans une toile d'araignée.

Ce n'est qu'en entendant une voix, que la brune sursauta, manquant de trébuché et en plus de faire tomber son appareil. Pourtant, cette voix lui était familière, évidemment. Ce n'est qu'après quelques secondes d'hésitations qu'elle se retourna pour simplement te faire face. Pourtant, elle gardait le regard baissé. De peur de savoir ce qu'elle découvrirait? De peur de mourir? Plus elle se faisait petite, mieux c'était. Mais gardant pourtant son appareil entre ses doigts fins, elle releva doucement la tête jusqu'à voir enfin ton visage. Du moins, la moitié intacte de ton visage.

Rachel fut traversé par plusieurs émotions. La joie? Peut-être, c'était difficile à savoir. La joie de te voir bien en vie, sans aucun doute! La déception? Également sans aucun doute. Tu l'avais laissé croire que tu étais mort, et elle avait du s'en remettre ... difficilement. Très difficilement. La peur aussi. Après tout, tu trainais ici. Et qu'est ce que quelqu'un de statut faisait ici? Cela ne présageait absolument rien de bon. Et pour simple réponse, la brune commença à balbutier, ne sachant que répondre.

- Heu ... je ... je .. heu...

Se trouvant ridicule elle fit un sourire mal à l'aise, bien que son regard trahissait son doute. Fermant les yeux pour se concentrer, elle souffla avant d'ouvrir les yeux et de te regarder.

- Tu étais ... ici pendant tout ce temps?

Sa voix faisait ressortir les émotions, et on sentait une certaine tristesse et déception. C'était probablement la plus belle trahison jamais faite.

Harvey ne riait plus, croisant le regard déçu et dépité de son ancienne mie, il ne pouvait que tirer une mine défaite. Il sortait sa pièce et la lançait sans cesse, ne regardant même pas Rachel. Regardant par moment quelle était l'issue du lancement, il riait ou pleurait en fonction de pile... ou face. Se satisfaisant du cinquième lancement, il regardait, toujours d'un oeil, son ex petite amie. Qu'allait-il faire maintenant qu'il était un criminel? Fuir? Se justifier? La tuer? Non mais il devait manier avec précaution ses sentiments... Manier avec précaution? Oh non.... Elle pourrait s'avérer utile pour Dent qui maintenant n'était plus que l'ombre du héros qu'il était...

  «  Te souviens-tu de notre première rencontre? Hm? Que nous avais-tu dit lorsque nous nous sommes quittés?  Dit-le...»

  Voyant que l'assistante du procureur balbutiait sous l'émotion, Harvey haussa le ton, alors qu'une première larme coulait...

« DIT-LE!!! »

  Impuissant, le chevalier blanc de Gotham City ne savait plus quoi faire mais l'oubli permet de réfléchir et c'était un nouveau plan qui ne désirait que s'appliquer aujourd'hui. Prenant une grande respiration, il attendait que Dawes réponde afin qu'il puisse comme à son habitude, approfondir son idée, ou ses paroles, tout ça sans un peu de mystère et de suspens...

  La pièce ne cessait de donner ses issues, telle une femme indomptable à laquelle Dent obéissait comme s'elle était sa mère. De toute évidence, il fallait que Double Face se détende et fasse réminiscence de ses bons moments passés avec cette femme...

Face à ta question, elle continua de balbutié comme intimidé. De plus, la pièce qui faisait des aller-retour étaient déstabilisant. Tu n'avais toujours pas changé... Tu confiais ta vie au hasard. Lorsque tu haussas d'un ton en lui donnant littéralement un ordre elle fut presque prise de panique. De plus l'écho était loin d'être rassurant. Elle fit même un pas en arrière. - Comme si ça allait te protéger. Arrête d'être naïve Rachel, t'es venue ici, maintenant t'assumes!-

- Tu ... tu es maitre de ta chance.

Elle baissa le regard, comme pour se soumettre ne voulant aucunement causer de conflit. Dans quel soucis s'était-elle encore fourré? Non, sérieusement, elle devrait penser à se renseigner sur les lieux qu'elle fréquenterait à l'avenir ... Vraiment.

Attendant alors une quelconque réaction de ta part, elle releva doucement le regard vers toi. Et plus les secondes passaient, plus elle se rendait compte qu'elle était en train de vivre un cauchemars éveillé. Ça devenait douloureux. Vraiment douloureux, presque étouffant même.

«  Tu trouves que ta phrase est juste? »

  Harvey sortit de l'ombre sa main gauche qui tenait un verre de Whisky pur Malt. Se désaltérant ici où là dans ses conversations, il prennait un mâlin plaisir à continuer un discours pour embrouiller l'assistante du procureur. Lorsqu'il se fit vitrioler la face gauche par la mafia, ce ne fut pas Rachel qu'il l'aida oh non, loin de là. Il ne l'a d'ailleurs jamais vu dans la chambre d'hôpital. Serait-il devenu comme un criminel ordinaire, à chasser pour prouver qu'il était plus capable qu'un autre à survivre dans cette ville ternie par la criminalité dans laquelle elle se fait berçée depuis quelques dizaines d'années maintenant... Pas de pitié pour les intimes, à ce qu'ils disent tous. C'était dorénavant le cas mais les caresses de chats ramènent des puces! Il avança vers Rachel avant de se stationner près d'une machine de fabrication, toujours la moitié de visage vitriolée, dans l'obscurité.

« C'est ici que  nous vivons depuis maintenant quelques semaines. Isolé de tous dans un contexte social complexe, n'ayant que nous comme interlocuteurs. Tu crois que j'ai mérité cette situation? HEIN?! Jadis nous  ne cherchions qu'à améliorer un climat bien trop pesant dans notre cité. Seulement les chiens des bas-fonds se sont âprement mêlé de nos affaires! Regarde ce que nous sommes devenus. Nous sommes devenus l'un d'eux. Priant pour que les Ténèbres nous épargnent, leur jurant sans la moindre envie que la loi sera appliquée et le sang versé pour survivre! »

  Dent s'orienta vers un pilier avant de regarder l'ensemble de l'usine. Il y avait de quoi stocker quelques dizaines de tonnes d'armes là-dessus. Double Face s'enquit d'une forte respiration avant de continuer sa harangue.

« Maintenant que tu sais ce que nous sommes devenus, crois-tu vraiment que nous sommes maître de notre chance? Hmm... Nous étions un beau couple, DEUX moitiés d'une belle idylle partie en fumée par cause d'une municipalité corrompue! »

  Le chevalier blanc se rendit dorénavant à son point de départ, tournant vraisemblablement dans la pièce comme vautour sur serpent... Puis il continua à lancer sa pièce en attendant une réponse de son ancienne amie...

Tes mots étaient aussi coupant des lames de rasoirs. Rachel était sensible, et tu semblais les maîtriser à merveille, savoir comment la blesser, la déstabiliser. Elle senti même ses yeux se remplir de larmes, c'est toi qu'elle avait choisi, car elle t'aimait tellement. Mais tu lui avais laisser croire que tu étais mort. Pas un coup de fil, rien. Si tu lui avais dis la vérité, elle aurait été là, tout les jours, toute les nuits. Mais elle n'avait eu aucune nouvelle. Et pour faire son deuil, elle avait simplement quitter la ville. Au final, ce qu'elle pensait avoir accompli n'avait plus aucune importance, car cela venait de se faire piétiner. Et ce n'est que lorsque tu finis ta tirade qu'elle osa enfin prendre la parole. Même si elle essayait d'être forte, de montrer une certaine résistance, assurance, sa voix, brisée par la tristesse trahissait le tout. Et ses yeux, légèrement brillant montrait que sa tentative de rester forte échouait, se faisait piétiné par tes mots qui l'avait touché en pleins dans le coeur. A cet instant, elle aurait peut-être même préféré qu'on la poignarde dans le dos, ça aurait été moins douloureux.

- Cette phrase est juste. Je t'ai toujours dis que tu n'avais pas le droit de laisser ta vie au hasard Harvey. Il arrive des choses qui ne sont pas justifier, mais c'est comme ça. C'est le destin, et on ne peux pas faire autrement. On assume, on vit avec.

Elle était bien partie pour se lancer dans un monologue, et c'est justement ce qu'elle comptait faire. Sauf qu'elle allait abordée la partie la plus douloureuse.

- Oui, on était parfait. On était ce que tout le monde voulait être. Et on aurait pu continuer à l'être. Seulement, tu ne m'as pas appelé. Tu ne m'as pas prévenu. J'ai cru que tu étais mort Harvey. Et c'est à ce moment précis que les larmes se mirent à couler. Et personne ne m'a rien dit. Alors je viens à me demander si ce que nous avons vécu représentait quelque chose pour toi. Car si c'est le cas, pourquoi m'as tu laissé croire que tu étais mort? Pourquoi m'a tu laisser quitter la ville pour faire un deuil qui n'en était pas un? Qu'est ce que j'ai fais pour que tu décides de m'abandonner comme ça, du jour au lendemain ... seule? Sans aucun repère, sans aucunes nouvelles. J'ai abandonnée mon boulot, j'ai changé d'appartement, j'ai tout fais. Et toi ... tu étais là. Et tu ne m'as jamais rien dis.

Elle passa rapidement sa main sur ses joues afin de reprendre ses esprits.

- Nous sommes maître de notre chance. Car nous devons nous donner les moyens de réussir à faire quelque chose qui semblait futile. Quand on veut quelque chose Harvey, on peux l'obtenir. Il suffit de s'en donner les moyens. Pas de tout laisser au hasard. Et c'est pas à cause de la municipalité Harvey. Mais à cause de toi. Si tu avais agis et tu ne m'avais pas laissé croire que tu étais mort, alors nous n'en serions pas là.

  A moitié choqué par le discours de Dawes qui lui rappelait les tendres moments de son existence, Harvey ria. Le mauvais Dent sortait de l'ombre. Patientant le temps que Rachel reprenne ses esprits, il se contenta de lancer une nouvelle fois sa pièce, marquée d'un côté.

  « Hmm.... Un coup de téléphone, hein! Les reseaux téléphoniques de la ville sont surveillés H24 par le GCPD pour repérer un eventuel gangster à intercepter. Nous te rappelons que c'est un flic qui nous a conduit là où nous sommes devenus les fidèles serviteurs de la VRAIE Justice. Et tu oses nous dire que ta municipalité n'est pas corrompue! HEIN?! REPONDS! Assez... Le monde est cruel, Rachel, est la seule chose morale dans un monde cruel, c'est le hasard, arbitraire et juste. Tu auras la même chance que les autres fifty-fifty. Alors...? Pile?! Ou Face?! »

  Armant le chien de son pistolet, il attendait la réponse de Dawes pour lancer sa fameuse pièce. En prouvant par une harangue certes très convaincante dans les tribunaux la phrase de Double Face, elle avait excité son ancien ami. Il était l'heure pour elle de remettre sa vie entre les mains de la pièce. Ce serait elle qui déciderait de son sort...

« Le temps où les gentils flics mettaient les criminels sous les barreaux est révolu! Ils ne font plus qu'un pour garantir l'autodestruction de Gotham City. Il est temps de diviser en DEUX cette meute de loups sanguinaires! Et tu peux nous aider! Rappelle toi de Wertz, c'est lui qui m'a conduit à l'usine sous l'ordre de Rupert Thorne! Si, comme tu le dis, nous sommes maître de notre chance, tu devrais l'être aussi... Pile ou Face?! »

 Harvey patienta cinq longues secondes qui parurent une éternité mais le temps était précisément ce qui lui manquait...

« SUFFIT! FAIS TON CHOIX!!! »

 Il pointa l'arme sur Rachel avant de lui montrer la pièce...

En voyant que tu pointais l'arme sur elle, elle dégluti. Mais quelle idiote avait-elle été! Pourquoi était-elle venue hein? Pourquoi? Pour prouver que la criminalité était à son apogée! Rachel, t'es qu'une idiote! Une folle alliée, probablement légèrement suicidaire sur les bords! Et pour combler le tout, tu remettais sa vie entre les mains de la chance. Mais dans quoi s'était-elle fourrée? Instinctivement, elle leva les mains en l'air, comme pour faire ressortir son innocence.

- Harvey, réfléchis. T'es pas obligé de faire ça.

Face à ton ordre, qui une fois de plus fit peur à la jeune brune -et encore une fois, l'écho retentit!- elle se pinça les lèvres continuant de retenir ses larmes. Là c'était plus des larmes de tristesses mais des larmes de peur. Elle était terrifiée. Plus que ça même. C'était un sentiment encore plus fort que la peur.

- Je ... Pile .. Mais s'il te plait, réfléchis. Est-ce que j'ai signifié quelque chose pour toi? Est-ce que ce que nous avons vécu représentait quelque chose?

Elle cherchait tout les arguments possibles. Et même si elle doutait que c'était impossible, elle essayait de te toucher là où tu l'avais touché. Mais le pire c'est que tu étais devenue tout ce que tu combattais avant. Et c'était justement ça, le problème. C'est qu'elle ne savait pas ton point faible, elle ne savait pas comment te toucher, te faire réfléchir, réagir. C'était même à se demander si tu avais encore un coeur.

- Si tu m'as vraiment aimé Harvey, alors ne fait pas ça. Ça ne servirait à rien. Tu peux remettre ta vie au hasard si toi tu le veux, mais pas celle des autres. Pusi au pire, ça ferait quoi? Ça te soulagerais de ta pulsion meurtrière? Si tu fais ça, tu es sûre que tu ne le regretteras jamais?

« Pile?... »

Harvey lança la pièce et... PILE.

« Tu es une chanceuse, mais devons-nous te rappeler que Pile est la face marquée de la pièce et qu'elle conduit à la mort? Faudrait peut être que les Gothamites soit disant haut placé commencent à étudier leurs dossiers au lieu de jouer au golf avec le maire... Encore une preuve que personne ne se renseigne sur personne et que chacun ne pense qu'à son profit... Ce qui, soit dit en passant, conduit à la corruption... »

Dent ria et montra la face brûlée de son visage à son ex-petit amie qui me manquerait encore pas une nouvelle crise de sanglots. Devant libérer la balle à tout prix, il tira mais la cartouche ne toucha pas du tout l'assistante du procureur.

« Laisse-nous te montrer ce qu'est la VRAIE Justice, laisse nous t'aider! Nous ne demandons que ça! Revenir à Gotham en tant que chevalier blanc, nous serons une nouvelle fois la peur des mafieux! Par pitié Rachel, nous ne sommes pas de ceux qui doivent finir à Arkham! La Justice est la chose inévitable pour tout monde civilisé et nous nous devons de la faire appliquer. Ce n'est pas des flics comme Wertz ou Ramirez, pourris jusqu'à l'os qui sauveront Gotham! Fais NOUS confiance! Fais-MOI confiance... »

Harvey se mit de profil afin que Rachel ne voit que la partie épargnée de son visage. Le regard triste, il avait un regard dépressif et dorénavant, souffrant...

Lorsqu'elle vit ta face brûlée, elle plaqua la main sur sa bouche comme pour retenir un sanglot ou quelque chose comme ça. Ou peut-être simplement car elle était choquée... Disons qu'elle même ne le savait pas. Elle baissa ensuite le regard, fixant ses pieds et t'écoutant attentivement. C'est alors que face à ta remarque sur le renseignement elle déclara d'une petite voix, ne sachant même pas si tu l'entendrais.

- Je viens seulement de récupérer mon poste, j'ai pas eu le temps de surveiller tout les dossiers.

Elle préférait se taire, te donner raison pour que peut-être elle puisse sortir de là. Disons qu'en voyant le résultat de tout ce qui avait pu se passer, elle comprenait le fait que tu ais ... comment dire? Péter un cable? Peut-être bien. Elle continuait d'avoir peur, oh ça oui! Mais étrangement, elle essayait de se montrer forte. Et elle préférait se taire dessus, car elle devait manier ses mots avec attention. Et une simple petite remarque déplacée pourrait être fatale.
Au moment où elle entendit la détonation, elle sursauta à nouveau, poussant même un petit gémissement plaintif qu'elle se dépêcha de taire. Elle se pinça les lèvres et fronça les sourcils face à tes dernières paroles. Soit elle devenait folle, soit tu te contredisais toi même. Et une fois que tu eus finie, elle osa enfin prendre la parole.

- Heu ... Harvey ... y a encore cinq minutes tu me disais que la justice n'était pas quelque chose de bien, que nous étions ... corrompu, manipulé. Et là tu me dis que tu veux continuer de rendre la justice? Est-ce que j'ai bien compris où ...?

Elle laissa sa phrase en suspend, espérant qu'elle avait bien comprit le fond de tes pensées, bien que c'était compliqué à vraiment comprendre. Là, Rachel suivait plus rien du tout.