Je m’étais lancée à corps perdu dans ma chasse à la Cour des Hiboux, à défaut de me jeter dans le vide. Mon fils avait perdu son père, j’avais perdu mon homme, l’amour de ma vie, et aussi mon mentor. Les deux hommes qui comptaient le plus pour moi. Maintenant je me retrouvais seule, seule à mener une guerre contre les moulins à vent ou des fantômes, mais c’était la seule chose qui me faisait tenir debout, et mettre un pied devant l’autre le matin. La rage de les anéantir, de leur faire payer tout ce qu’ils m’avaient fait perdre. Bonne et saine vengeance, plutôt que de me tirer une balle.
J’avais encore passé une bonne partie de la journée à retourner et fouiller tous les documents de l’enquête ayant trait à l’assassinat de Knox, l’ancien patron du Globe, celui qui a été mon ami et mon patron. Sauf que rien ne m’a sauté aux yeux, et j’abandonne. J’ai mal au dos, mes yeux me brûlent et je commence à piquer du nez. Encore une journée improductive, et j’enrage de ne pas avancer d’un pouce. Heureusement, mon nouveau boss m’envoie couvrir un sujet près des docks. Grimper sur Killjoy me fait du bien, je roule à fond de train entre les entrepôts maintenant cernés par les cordons de police, et rassemble rapidement toutes les informations nécessaires à mon futur article. Les flics m’aiment bien, je ne suis pas du genre à jouer aux cow-boy ni à les descendre dans mes papiers, et quelques donuts distribués de temps en temps aident à faire monter ma cote en flèche.
J’éteins mon magnétophone et je le glisse dans ma besace alors que je m’éloigne vers ma moto, lorsque je sens une présence derrière moi. Et je reconnais le cliquetis si reconnaissable d’une sécurité de revolver qu’on ôte. Oh non… on dirait que les emmerdes ont décidé de me suivre à la trace. J’inspire profondément, et je joue la carte de l’effet de surprise en balançant un coup de boule au mec derrière moi, avant de m’accroupir pour lui balayer les jambes et le faire tomber au sol. Merci à ce cher Pingu, grâce à qui j’ai appris à me défendre. Sauf qu’au moment où je me redresse, je me rends compte que je n’avais pas qu’un seul assaillant. Et je reconnais dans les types présents certains avec qui je m’étais entraînée quelques mois plus tôt. Avant même qu’ils aient ouvert la bouche, je sais d’avance qui me demande, et où ils vont m’emmener.
Quelques minutes plus tard, je me retrouve au Lounge, dans l’antre de celui qui fut mon ancien patron. Je n’ai absolument aucune idée de ce qu’il me veut, mais une chose est sûre, s’il avait voulu ma mort, je serais déjà sur le bitume, la cervelle ayant aspergé les murs.
Cobblepot… Quelle bonne surprise…Je t’ai manqué ?
HRP : Désolée pour le retard!!