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| [Grande Enquête] Ô capitaine... (pv Wellsey) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: [Grande Enquête] Ô capitaine... (pv Wellsey) Mer 22 Mai - 21:29 | |
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Attention, je n'incarne pas la mite ici, mais mademoiselle Rachel Parks pour soutenir l'effort de mademoiselle le Maire (rémunéré, bien entendu)
Cela va faire trois semaines que je suis enfermée dans mon appartement payé et protégé aux frais de la mairie, entourées de compte-rendus et de photographies j'épluche sans relâche des dossiers qui proviennent de tous horizons, compte-rendu de la NSA, enquête du FBI, rapports du GCPD, tout y passe, même les dossiers scolaires. J'étais un temps retourné dans mon pays natal pour y apporter l'expérience que j'avais acquise dans la ville de Metropolis après mes études de criminologie et de psychologie, mais à peine trois mois sous le brume de Londres et me revoici cloîtrée dans l'une des plus grandes villes du monde. En regardant dans le miroir qui se niche sous mon horloge digitale, je me vois, Rachel Parks, trentenaire dans la fleur de l'âge qui regrette amèrement de ne pas s'être coiffée depuis deux jours. Des cheveux en bataille, un simple t-shirt blanc et un jean tout aussi banal pour m'accompagner dans une journée de labeur, mais aujourd'hui la routine prend fin. Dire que j'ai longtemps attendue pour finir à Gotham est peu de le dire, sa criminalité hors du commun et les comportements déviants de cette faune font rêver le moindre profiler de métier, cette ville est une opportunité qui côtoie le défi. Mais la raison de ma venue est toute autre que l'étude des pensionnaires d'Arkham. Avec d'autres de mes collègues, j'ai été conviée par la mairie de Gotham City à participer à une opération intitulée "La Grande Enquête", une sorte de déballage monumental de moyens humains et financiers afin d'"assurer la pleine disposition des ressources humaines de l'édifice publique de la ville [de Gotham] à mener ses opérations visant à garantir la sécurité des citoyens et des institutions américaines"; autrement dit, nous avons été appelés pour analyser chaque homme et femme qui ont prêté de près ou de loin serment de protéger la ville pour finalement voir s'ils avaient choisi le côté obscure de ce monde. Alors que ma douche commence à couler, je me dis que cette ville à de sérieux problèmes. En venir à de telles dispositions dépasse le stade du simple "problème de fond" qui peut parfois enrailler les machines. J'ai l'impression, il faut être honnête, de participer au démontage d'un avion pour sa remise aux normes, les opérations prévues sur deux mois et qui consistent à enlever le moindre rivet pour ne rien laisser au hasard. Lorsqu'on lisait la presse, on ne pouvait pas s'étonner que l'un des pires criminels de cette ville vénère l'aléatoire. L'eau chaude ruisselle le long de mon dos et je me remémore les éléments importants de mon premier rendez-vous. J'ai préféré commencer par les gradés et les responsables pour mes enquêtes, cela me permettra indirectement de toucher les subordonnés de ce dernier et de leur faire comprendre qu'ils ne sont pas les seules cibles de cette Grande Enquête. Certains de mes collègues diraient qu'ils espèrent les toucher, moi je sais intrinsèquement qu'en commençant pas un capitaine, le corps entier du SWAT se sentira le devoir de faire de même. En un sens, l'esprit d'équipe est un levier puissant, sur le terrain elle leur offre force et courage, dans l'adversité elle leur offre fraternité et soutient. Le plus dur pour eux sera d'encaisser si l'un des leurs est un traître. La confiance n'est pas facile à obtenir quand le travail est de la partie, mais la défiance est un instinct primaire de survie qui revient très aisément sous la tension. Cette Grande Enquête, même si elle se veut salvatrice, va mettre sous pression le moindre policier qui va y passer, elle va faire surgir la vaste question inconsciente de la traîtrise en plein jour. Je ne suis plus une débutante, je sais où je vais et je sais pertinemment qu'aussitôt les interrogés de nouveau parmi leurs pairs, ils auront le droit sur leur nuque les regards douteux. J'enfile une chemise simple et abandonne le pantalon pour une tenue moins détendue. Le choix de la tenue n'est pas anodin, trop détendu et l'on vous déconsidère, trop stricte et l'on se refuse à vous parler. J'adapte toujours mon apparence à l'individu. Le dossier de ce dernier était riche, il n'avait pas grand chose à cacher à l'administration il fallait croire. Sa carrière, impressionnante en soi est ponctuée par quelques ombres qui sont autant de points qu'il me faudra tour à tour analyser. Lorsque je sors de ma douche, je tombe sur le dossier ouvert du Capitain James Wellsey, je lui souris. Premier interrogé de mes sessions, il allait m'ouvrir les portes de l'équipe du SWAT, il serait le premier à me dévoiler ses peurs et ses craintes. Ce soir en m'endormant je serais tout de cet homme, dans mon métier, même ce que l'on ignore est un savoir en soi, les non-dits révélateurs, les rumeurs riches en information sur l'état de la sphère sociale. Je repense à ses résultats, je relis quelques notes en boutonnant une veste mi-saison sur mes épaules. Puis je referme son dossier que l'insère ensuite dans un attaché-case à code fournit par mon employeurs. Je ferme la porte de mon appartement et les deux gardes qui la flanquent me saluent poliment. Dans l'ascenseur je revois les visages qui ont ponctué la vie de cet homme. J'arrive sur le perron de l'hôtel, un vent tiède balaie l'esplanade. Un taxi m'attend, même si franchement j'aurais préféré y aller à pied. Le GCPD est l'image de tous les commissariats de police que j'ai croisé, en moins organisé, je devais le reconnaître. On voyait des traces de déménagement dans ces locaux temporaires, certains cartons étaient encore empilés dans des salles auxiliaires et des agents se beuglaient dessus pour savoir qui avait mis le dossier "Campbell" dans le rayon "K" des archives. Avec mon badge noir frappé "G.E" sur ma poitrine, je navigue aux travers des services. Une secrétaire, enserrée dans un uniforme noir et bleu aux armes de la ville m'accompagne pour la première fois, elle m'ouvre une porte qui donne sur un petite bureau exigu qui ne serait certainement pas mon ami, elle me dit sèchement que ce serait mon nouveau lieu de travail, armoire forte, ordinateur relié à un réseau sécurisé, un jeu de clef USB numérotées et prévues à usages exclusifs, procédure digne de l'armée, songé-je alors. Elle ferme ensuite la porte et me donne les clefs avant de me conduire à la salle d'interrogatoire prévue pour mes entrevues. La salle est petite, elle dispose de sa propre machine à café. Une table métallique se trouve en son centre, une chaise de chaque côté, il n'y a pas de miroir sans teint à l'intérieur. La Mairie a fait déposé un matériel d'enregistrement vidéo et audio ainsi que quelques consignes supplémentaires au cas où je n'aurais pas lu celles transmises avec l'ordre de mission. Je remercie la secrétaire qui disparaît plus qu'elle ne part et installe mon lieu de travail. Ma veste est posée sur le dossier de la chaise, je règle le trépied de la caméra, je vérifie la cassette avec la vie de James Wellsey comme seule compagne. Je vérifie la cafetière. Je suis plutôt adepte du thé, mais une tasse de café ne me ferait pas de mal. J'installe un filtre et n'oublie pas l'heure que ma petite montre discrète me donne. Je met quelques cuillères de poudre marron-noire qui exhale un arôme corsé. Le petit claquement et la lumière qui s'allume m'informent que je n'ai pas provoqué les foudres dieux caféinomanes. C'est bientôt l'heure, je sors de la salle et j'informe la secrétaire qui m'a été dévolue que le capitaine James Wellsey du SWAT devrait arriver et qu'elle était priée de le faire directement rentrer dans la salle. Je me rassois et termine de déployer ma panoplie, stylos et tous les dossiers. Je passe une main dans mes cheveux brun et me regarde une dernière fois dans le miroir de poche. Aujourd'hui et comme toujours, pas de maquillage, je n'aime pas ça et l'on m'a suffisamment répété que mon visage n'en avait pas besoin. Je n'ai plus qu'à croiser les mains et écouter le petit chant de l'eau qui passe dans le filtre. Enfin mon esprit se calme, j'ai fait toutes les analyses que j'avais besoin de faire sur les dossiers de James Wallsey, il convient maintenant de m'intéresser à ce qui va se dire entre nous ici, mais je sens toujours en moi cette petite pointe qui ne m'a jamais quitté, pas de la peur non, juste une petite pointe d'excitation que j'ai toujours au mieux cachée et refrénée avant chaque rencontre. |
| | | | Sujet: Re: [Grande Enquête] Ô capitaine... (pv Wellsey) Sam 25 Mai - 1:59 | |
| Brutalement extirpé de ses rêves, le capitaine n'ouvrit pas encore les yeux, malgré le bruit assourdissant de l'alarme. Il pouvait déjà entendre le vrombissement des moteurs et les échos des klaxons des voitures qui circulaient en contrebas. Sachant que le réveil ne s'éteindrait pas comme par magie, il chercha à l'atteindre à l'aveugle, sa tête enfouie dans son oreiller et dissimulé sous les couvertures. Son bras émergea de sous les couvertures en direction de la table de chevet. Sa main prenait tous les objets qu'elle percutait et les balancer sans le faire exprès au sol. Résultat des courses: une bouteille d'eau par terre, la lampe avait failli y passer et un cadre fissuré ( mauvais présage ? Nous le verrons plus tard). Finalement après ce petit carnage, il émit un soupir, sa précédente méthode ne donnant rien, il décida de relever un peu la tête et entrouvrit les yeux pour essayer de percevoir quelque chose. Sa vision était légèrement floutée, car il venait de se réveiller, mais il pouvait distinguer la table de chevet et ce qui y était posé. Il tenta une deuxième tentative et son poing percuta assez violemment l'interrupteur de l'alarme. Enfin! Un vrai bonheur pour ses pauvres oreilles qui étaient martyrisées depuis tout à l'heure.Il bailla pendant quelques secondes avant de se lever au pas de charge de son lit, il savait que s'il ne faisait pas ça, il allait se rendormir. Il se dirigea d'un pas décidé vers la salle de bain pour se raser, prendre une rapide douche. Il enfila son uniforme et se dirigea vers la cuisine.
Il fallait le dire, James avait tout de même un joli appartement, sa paye de capitaine en y était pour quelque chose sûrement. Une fois arrivé dans la cuisine, il se fit réchauffer du café qui datait de...On ne sait quand. Il espérait qu'il ne tomberait pas de malade, mais il s'était toujours dit qu'il n'y avait jamais de date de péremption. Une fois réchauffé, il prit son bol et le porta à sa bouche en faisant bien attention de ne pas en renverser sur son uniforme. Une fois en bouche, il se rendit compte qu'il n'avait plus beaucoup de saveur, voir presque aucune, mais cela suffisait pour le mettre d'aplomb. Il grignota rapidement une tartine, avant d'aller se laver les dents. Une fois ceci-fait, il prit sa montre pour la mettre à son poignet gaucher quand il constata l'heure... Merde ! Il y avait de grandes chances qu'il loupe son rendez-vous avec la doc' vu l'heure. Il s'assura que son arme de service était bien de son holster, prit les clés de sa caisse et claqua la porte de son appartement après l'avoir verrouillé derrière lui. Il descendit à grands pas les escaliers de l'immeuble pour , une fois arrivé au rez-de-chaussée, prendre la sortie de derrière pour prendre sa voiture qui était garée dans la ruelle accolée à l'immeuble. C'est bien ce qu'il craignait, à cette heure-ci, ça avançait presque pas.
Mais bon, en bon flic et vu qu'il vivait à Gotham depuis toujours, il connaissait la ville comme sa poche. Il savait donc par où passer, quel raccourci prendre, les rues et avenues à éviter. Il arriva en moins d'une vingtaine de minutes au commissariat, il faut dire qu'il n'avait pas respecté les limitations de vitesse, mais il avait été prudent, la dernière chose qu'il avait envie, c'était faucher un piéton qui traversait. Il gara sa voiture dans le parking du GCPD. Après être sorti de la voiture, il pressa le pas pour quitter le parking. Il croisa plusieurs collègues, mais n'eut le temps que de serrer quelques poignées de main et de toucher quelques mots. Il devait montrer l'exemple au reste du SWAT. C'était le premier à passer, s'il montrait l'exemple, les autres suivraient sans ronchonner.
Après avoir traversé des dédales de couloirs, il arriva à une intersection où il croisa une ravissante femme habillé en noir et bleu. Elle se présenta comme la secrétaire du Docteur Rachel Parks. Elle le conduisit jusqu'au lieu de l'entretien. Arrivé devant la pièce, James la reconnut directement, c'était une des salles d'interrogatoire. James n'aimait pas trop ça, c'était loin d'être un lieu idéal pour ce genre d'entretien, à croire qu'il était suspecté de quelque chose ou un truc du genre. La secrétaire lui ouvrit la porte et il pénétra dans la pièce. La jeune femme s'en alla sans demander son reste en fermant la porte derrière elle. Le capitaine enleva son "képi" ( casquette si tu préfères) avant de s'avancer vers la table métallique au centre de la pièce. Il en profita pour analyser rapidement la pièce et la femme. Il y avait des appareils audio et vidéo, sûrement pour que le docteur analyse plus en profondeur leur entretien plus tard et aussi que l'enregistrement soit visionné par les hauts-gradés.
Il n'y avait pas de vitre teintée, cela voulait dire que personne ne les observait. Cela permettait d'être un peu plus à l'aise à la place de se sentier épié. En ce qui concerne la femme, elle avait la trentaine et devait avoir l'âge de James environ. Elle était un peu négligée, mais son travail devait être harassant et on ne pouvait donc pas lui reprocher. Elle était plutôt jolie, mais ce n'était pas sur quoi il devait s'attarder, il verrait ça plus tard. Une fois arrivé à hauteur de la table, il s'arrêta à gauche de la chaise et fit glisser sa caquette en dessous de son bras qui était lui même plaqué contre son flanc gauche. C'était une habitude quand il entrait dans le bureau d'un supérieur d'attendre l'autorisation de s'asseoir et de suivre cette démarche. Bien que la femme n'était pas de la police, il était dans un commissariat et il devait montrer dur respect et être irréprochable. Il se présenta avec un léger sourire sympathique au bord des lèvres:
"- Docteur Parks, Capitaine James Wellsey ! Excusez mon retard, j'espère que je ne me suis pas trop fait attendre !"
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| | | | Sujet: Re: [Grande Enquête] Ô capitaine... (pv Wellsey) Lun 27 Mai - 21:50 | |
| Le plus dur dans un travail de profiler? Le même que dans tout autre métier, ne jamais perdre de vue son objectif. Il faut sans cesse identifier les impressions, classer ses idées, se rappeler des faits et ne jamais bâcler la conclusion au risque de se fourvoyer, ne pas quitter des yeux qu'une analyse repose avant tout sur une manière de penser et pas un formalisme logique, même si tous les instructeurs essaient de vous prouver le contraire. Cet entretient ne sera pas une suite d'hypothèses et d'observations qui reposent sur des axiomes abscons, je vais devoir composer et je suis prête lorsque la porte s'ouvre. Le Capitaine est légèrement en retard, pas assez pour que se soit habituel et pas assez court pour que ce soit dû à une pause café prolongée. Il se fend du protocole, un salut, la posture classique de l'homme entraîné et discipliné.
Les individus se mettent - même inconsciemment - dans une position qu'ils trouvent rassurante, cet homme ne me connaît pas, il ne connaît au mieux que mon nom, aussi va-t-il se mettre dans le monde très codifié des convenances. Je ne peux pas présumer de ses capacités d'analyse, son cursus montre un homme d'action, rien à voir avec la psychologie, il peut présumer des stratégies adverses lorsque l'ennemi a une arme, je considèrerais donc qu'il ne sait de moi que ce que je lui en dirais. Hors de question de le brusquer dans un premier temps.
- Enchanté Capitaine Wellsey, lui fis-je en me levant, un sourire poli aux lèvres.
Je n'ai pas intérêt à mettre cet homme sur une posture défensive. Je dois respecter son titre et le reconnaître, ne pas le déchoir de ce dernier alors qu'il doit pressentir que ce rendez-vous pourrait changer sa carrière. Je préfère cependant m'abstenir de lui tendre la main, une barrière doit rester entre nous même si elle pourra m'empêcher de totalement le découvrir. En me rasseyant j'appuie sur le bouton de l'enregistreur.
- Je vous en prie, prenez place, continué-je en lui indiquant le siège qui me fait face. Comme il est prévu que nous passions l'après-midi ensemble, je vous invite à prendre vos aises. Je me présente, Rachel Parks, je suis une profiler du Scotland Yard qui a été très aimablement invitée par la Mairie de Gotham City pour faire valoir mes compétences pour ce que mademoiselle Head a nommée la "Grande Enquête". Mon introduction pourra vous paraître un peu froide mais dans un soucis de respecter tous vos droits, celle-ci est nécessaire.
" Tout ce qui sera dit entre nous dans cette pièce sera soumis au secret de ma profession et tous les enregistrements que je jugerais utile de faire durant notre séance seront répertoriés et stockés par les archives fédérales. Leur accès sera donc soumis à une autorisation d'un juge ou d'un procureur. Vous avez le droit de refuser de répondre à certaines de mes questions, dans le cas échéant votre refus sera naturellement notifié dans mon rapport.
J'extirpe d'une pochette une série de feuillets.
- Cet entretient, vous devez le comprendre, n'a rien de conventionnel. Étant donné la situation de Gotham City et la posture de ses administrations dans le crime organisé, il est demandé un profiling complet de ses éléments. J'ai ici les autorisation des responsables de la NSA, du FBI et du procureur de l'État du New Jersey qui m'offrent toute latitude quant aux questions que je serais amenée à vous poser. A l'issu de mon travail, je transmettais trois rapports. Un premier pour les autorités de la Mairie qui se résumera aux éléments les plus essentiels, un second, plus complet, pour les archives fédérales et un dernier qui reprendra point à point notre entrevue, pour la NSA. Ces choses étant dites, je pense que nous pouvons commencer. Si vous avez quoi que ce soir à rajouter ou à me faire savoir avant que notre entretient ne commence, je vous invite à me le faire savoir maintenant.
Je tire vers moi le dossier qui résume la vie de James Wellsey, je l'ouvre, des photographies sont attachées à l'aide de trombones sur des feuillets recouverts de lettres imprimées, il doit probablement reconnaître le visage de sa mère et celui de son père. Des kilomètres de texte dactylographié, je passe rapidement sur eux, il est trop tôt pour parler de cela; en premier lieu, donner confiance au "Capitaine", James, l'individu, l'homme, le citoyen, ne viendrait me parler que plus tard. La carrière est un point rassurant, ce sont des faits, des réalités entérinées avec de la paperasse administrative, avis de professeurs et notations "raisonnées" à l'appui, pas de psychologie, rien qui puisse inquiéter un homme avec une carrière comme la sienne. Tout comme l'on regarde les évènements avant de s'intéresser aux personnages qui les ont vécu, je vais essayer de découvrir peu à peu l'Histoire cet homme avant de le découvrir lui-même.
Il a dû entrevoir que j'ai beaucoup de choses sur lui, tous les dossiers estampillés de son nom ou de son matricule qui m'entourent en attestent, mais je préfère l'aborder par une approche que j'affectionne, une approche moins froide, mais qui paie bien souvent. Je tire vers moi un journal qui se cache dans la masse de papiers. Je lui montre la première page qui parle de pluie de cadavre et le mot "INSECURITE" en gros titre. Je ne veux pas qu'il le perçoive comme une insulte, mais sa réaction sera révélatrice.
- D'après votre dossier, vous êtes né ici, dans la ville de Gotham.
Je me doute qu'il a dû beaucoup voir et découvrir dans ses rues et dans ses journaux, je ne doute pas non plus que le GNN a également évolué ainsi que son discours et que par conséquent il a un avis, même léger et, je l'espère, mdulé apr son métier, sur ce qui se passe, ce qui se dit et ce que la population en retient. Policier du GCPD, d'après Scotland Yard après de terribles évènements, c'est comme être le fusible de l'opinion, la Mairie l'a toujours sacrifié comme coupable, la population les considère comme un rempart de bois qu'ils peuvent incendier pour atteindre leur dirigeant et les Justiciers viennent tous y percer des trous pour mieux les déstabiliser... Il faut que je quitte les opinions de l'Angleterre, il ne faut pas qu'ils viennent diriger ou parasiter mon entretient.
- J'aimerais avoir une petite discussion avec vous sur les événements qui ont bouleversé ce commissariat. Vous avez connu Jim Gordon, vous avez vu le commissariat sous monsieur Loeb et actuellement vous vivez avec un nouveau commissaire et une nouvelle mairie. Les politiques se sont toutes suivies sans réellement se ressembler, aux dernières élections monsieur Shreck et mademoiselle Head se sont littéralement opposés sur leur position vis-à-vis de l'institution que vous servez; l'un la définissant d'échec et mettant en place des forces parallèles tels que le corps des Justicier d'État, l'autre considérant que vous étiez une épée dont la lame devait être reforgée.
Je pose mon stylo, une sorte de geste de "paix". Je ne veux pas inutilement l'accabler de pression.
- Qu'en pensez-vous? Je ne vous demande pas de critiquer votre Maire ni votre ex-maire, j'aimerais avoir votre avis sur le Commissariat, la place que vous trouvez que la population lui donne, que la mairie lui donne, pensez-vous qu'il va dans la bonne direction? Pensez-vous que tout va bien en son sein? |
| | | | Sujet: Re: [Grande Enquête] Ô capitaine... (pv Wellsey) Dim 2 Juin - 22:10 | |
| James était raide comme un piquet, suivant toujours le protocole, rien que le protocole. Il savait qu'à chaque instant, il était jugé, chacun de ses gestes était méticuleusement décortiqué et analysé. C'est pour ça qu'il essayait de s'enfermer dans un "cocon", il ne montrait que ce qu'il voulait bien faire voir. Et il savait que s'il suivait le protocole, le docteur Parks devrait creuser plus profondément pour le découvrir entièrement et le percer à jour. Il regardait la jeune femme d'un œil observateur, essayant lui aussi de découvrir des choses sur elle, quelque chose qui révélerait son trait de caractère, mais c'était bien difficile. C'est vrai, quand un suspect avait une arme, il pouvait facilement deviner ce qu'il allait faire et arrivait à cerner le caractère du forcené, il arrivait même parfois à le raisonner suite à de beaux discours dont les grosses têtes ont la clé. Mais là, il était difficile de prévoir le comportement du docteur, elle avait l'air si innocente que le capitaine avait dû mal. En plus, l'entretien ne venait que de commencer et il n'avait pas assez d'informations pour cerner le docteur, il fallait laisser faire les choses en espérant qu'il s'en sortirait bien et que ça ne lui poserait pas de problèmes pour le reste de sa carrière.
Cet entretien déterminerait la façon dont se passerait les autres entretiens des forces du SWAT, si son entretien se passait mal, les policiers se rendront à leur rendez-vous avec beaucoup d'appréhension, seront nerveux et ne se dévoileront pas facilement. Par contre, si tout cela se passerait comme sur des roulettes, tout le monde serait content et personne aura à se plaindre: à part ceux qui seront jugés inaptes au service. Il vit le docteur se lever et lui adresser un sourire poli, apparemment elle respectait sa personne et son grade, ça plaisait à James. C'était mieux ça que de le mettre dans une position pas possible pour voir comment il réagirait. Il sentait qu'une certaine barrière s'était formée entre eux, pas de grandes politesses, pas de poignées de mots. Le docteur devait resté professionnel et être impartial. Elle se rassit en appuyant sur le bouton de l'enregistreur. Elle l'invita ensuite à s'asseoir en indiquant la chaise en face d'elle. James tira la chaise vers lui et prit place en plaçant sa casquette sur ses genoux.
Elle commença à parler et commença à blablater de façon pas possible. Mais bon, il devait être attentif et faire attention à chacun de ses mots. Elle s'appelait Rachel Parks et apparemment l'entretien allait durer toute l'après-midi. Toute l'après-midi ? James ne pensait pas que ça durerait si longtemps, mais si elle prenait chaque point de son dossier pour l'analyser, ça allait surement durer des heures, sans aucun doute. Cette "introduction" était nécessaire dans le respect de ses droits, James trouvait qu'elle avait du courage, si elle devait sortir ce charabia à chacun de ses entretiens, elle allait vite devenir las. Elle indiqua bien que c'était dans le cadre de la Grande Enquête et le capitaine espérait vraiment que celle-ci permettrait de trouver beaucoup de ripoux, cela permettrait à la police de Gotham de redorer son blason et ainsi , retrouver la confiance de la population.
Ce qu'elle dit par la suite était assez contradictoire, elle garderait secret ce qui serait dit dans cette salle, mais les enregistrements pourraient être obtenus sous l'ordre d'un procureur ou d'un juge. Enfin bon, c'était normal, si le juge donnait un mandat pour les écouter, il était dans le devoir du profiler de les lui fournir. Apparemment il avait le droit de ne pas répondre à certaines questions qui pourraient le gêner, bien que cela figurerait dans le rapport, donc il valait mieux répondre à tout pour ne pas qu'on considère qu'on a quelque chose à cacher. Elle prit ensuite quelques feuillets et lui expliqua que c'était les autorisations de la NSA, du FBI et du procureur du New Jersey, lui prouvant ainsi qu'elle avait le droit de faire cet entretien et de poser toutes les questions qu'elle voulait. Elle l'informa qu'elle fournirait trois rapports: Un pour la mairie, sûrement pour que les politiques sachent si c'est un sujet de confiance ou non ; un autre pour les services fédérales pour qu'ils mettent à jour son dossier et pour finir : Un dernier pour l'Agence de Sécurité Nationale, la NSA, pour savoir s'il était une menace pour la sécurité intérieure du pays, probablement.
"- Je n'ai rien à rajouter...pour l'instant."
La doc' tira vers elle un dossier et l'ouvrit. Il put constater qu'elle en avait beaucoup sur lui: des photographies de lui, de ses parents, des rapports de mission, des avis de ses supérieurs et même de vieux bulletins de note avec les avis de ses professeurs ! James ne croyait pas qu'on pouvait en réunir autant sur sa vie, il était impressionné et se demandait le temps qu'il avait fallu au profiler pour réunir tous ces éléments. Finalement, si elle devait analyser tous ces documents, ça allait prendre des heures...super. Il espérait qu'il allait pas devoir rester des heures assis sur cette chaise, il détestait déjà cette perspective.
Elle tira un vieux document de la pile de papiers, ce qui attira l'attention de James, il se pencha légèrement pour essayer de voir ce que c'était. Cela le rendit encore plus perplexe quand elle lui montra le papier. C'était une première page de journal qui avait été paru récemment. Quand il put voir ce qu'il était marqué en gros titre, il ne fut pas surpris de voir le mot " insécurité " et "pluie de cadavres", c'était une première page qui revenait souvent vu les récents événements, il s'y était presque habitué à la longue et c'était sûrement ça le pire dans l'histoire. Il se remit contre le dossier de sa chaise.
Puis elle lui demanda de donner son avis sur le commissariat, de ce qui s'était passé , de la façon dont ils étaient perçus par la population,etc... Exactement ce que James attendait:
"-Une lame qui doit être reforgée, vous dites ? Pour reforger une lame, il faut déjà qu'elle ait existée, docteur."
C'était des paroles fortes, mais le capitaine allait s'expliquer:
"- La police est censé être le bouclier et l'épée de la justice, une force qui agit selon les lois et pour faire respecter la loi. Mais cette force ne vaut presque plus rien aujourd'hui, il y a beaucoup de flics corrompus dans nos rangs, la plupart travaillant pour la pègre de Gotham. Comment voulez-vous que la police ait une chance d'être réellement efficace si elle comporte quelques fruits pourris en son sein ? Quand on arrête un suspect, on se rend compte parfois que des preuves ont disparus, comme par magie, et on est obligé de laisser partir le suspect. Non, tant qu'il y aura des ripoux, nous ne serons pas la lame de la justice.
Nous ne serons qu'un bouclier qu'on blâme pour son incompétence et son manque de réactivité . Un bouclier sur lequel les politiques s'appuient pour montrer sa fragilité et en faisant plein de promesses dans lesquels ils disent que tout va changer . Shreck a mis en place les justiciers d'état, cela pouvait lui paraître une bonne idée et il faut dire que ça me plaisait plutôt au départ, mais ça n'a rien changé. La population attendait que ce soit la police qui fasse appliquer les lois et pas une bande de crétins cagoulés, vêtus d'une cape et de collants. Je dois reconnaître qu'ils ont fais de jolis coups, mais pour moi, ils n'ont pas redorer le blason de la police, alors que c'était un objectif lors de la campagne du maire. "
Il marqua une courte pause pour reprendre son souffle. Elle lui avait dit de ne pas trop critiquer le maire, mais les programmes étaient politiques étaient bien trop souvent liés à la police pour qu'il passe à côté:
"-Concernant le nouveau maire, trop peu de temps s'est passé depuis son élection pour que je me forge une réelle opinion sur elle. Pourtant, elle a tout de même bien commencé, cette enquête en est la preuve et j'espère que celle-ci pourra permettre de repérer quelques ripoux et détraqués mentaux qui se sont incrustés dans nos rangs. Elle a aussi supprimé le corps des justiciers d'état, ce qui est une bonne chose. Cependant, elle a fait appel à une de ses sociétés militaire privées, bien qu'elle est assurée que celle-ci n'interviendrait que dans des cas de conflits majeures, il y a des questions à se poser. Elle supprime les justiciers d'état pour les remplacer par une bande de mercenaires, je ne sais pas ce qui est le mieux..."
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| | | | Sujet: Re: [Grande Enquête] Ô capitaine... (pv Wellsey) Sam 8 Juin - 14:45 | |
| Fallait-il mieux tomber sur un optimiste, un homme blasé ou un homme qui a troqué ses rêves et ses illusions pour un réalisme proche du pessimisme? L'une des grandes question à laquelle je dois maintenant trouver une réponse. L'homme qui me fait face essaie de me percer à jour, il tente de jouer à un jeu dont il ne connait vraisemblablement pas les règles, un point intéressant. Je griffonne quelques notes sur un carnet qu'il ne peut pas voir. Des mots, simples et assez généraux aux côtés d'autres, plus parlants, celui qui lit cela ne comprendra probablement pas, et c'est justement l'intérêt. Il parle avec des métaphores qui doivent lui avoir été transmises durant ces études mais il les traîne dans la boue, il doit être tombé de haut en arrivant dans ces murs. Il ne prend pas de gant, il ne fait de dégradé, il n'établit pas de contre-point, il ne parle pas des efforts qui pourraient être fait dans le sens d'une amélioration, il reste focalisé dans les ténèbres de cette organisation, puisqu'il y tient tant, je vais l'y plonger un peu plus.
Il parle de "ripoux", de corruption, d'affiliations obscures, je prend une note alors qu'il me parle, ce point est à approfondir. Il essaie de me prendre à partie, il veut que j'apporte de l'eau à son moulin, si je le fais, je boucle un pan de la conversation mais il aura plus de considération à mon égard, si je ne répond pas, je serais nécessairement plus froide et je le laisse dans une posture défensive, une posture qui l'obligera à répondre et en analysant le contenu de celle qu'il m'offre, il me faudra l'aborder par ce dernier angle. Il parle ensuite des Justiciers d'État, projet étrange et bancal qui n'avait pas tenu ses promesses à ses yeux. Il fait montre de prudence sur le terrain de la politique vis-à-vis de la nouvelle maire, il assombrit les tableaux mais veut me faire croire qu'il ne perd pas ces capacités d'analyse, elles sont peut-être fondées, mais basées sur des a priori négatifs. Il n'éprouve pas de le besoin d'être positif. Un avis comme le sien, j'aurais pu le trouver dans le journal que je repose négligemment dans un coin du bureau.
Alors que je lui ai demandé un avis sur sa vie au commissariat, il parle de ses collègues les plus pourris, il ne m'a pas touché un mot sur le corps du SWAT ni sur les bonnes ententes qu'il pourrait y avoir, il a soigneusement évité de parler de Gordon et des efforts qu'on lui attribue normalement, il n'a pas daigné parler du nouveau commissaire, il a répondu très (en réalité trop) succinctement mais tout ce qu'il n'a pas dit enrichi ma perception.
- Si je résume votre réponse, le GCPD est une institution rongée par la corruption et écrasée par les mairies qui se succèdent, déclaré-je en mettant volontairement l'aspect basique de sa réponse. Vous me parlez de "ripoux", de preuves qui disparaissent; vous subissez donc directement et indirectement les effets d'un mal qui ronge le GCPD. Je n'ai personnellement pas de suite à donner à votre question sur l'efficacité de la police de Gotham avec son taux de corruption dont, soyons honnêtes, nous n'avons pas de chiffre précis, mais je m'interroge cependant. Vous n'avez pas une seule fois mentionné une chose, une caractéristique de cet établissement ni un seul point qui mérite qu'un homme avec une carrière comme la vôtre y reste.
Je tourne volontaire une feuille de mon carnet, comme si j'allais avoir besoin d'espace pour prendre sa déposition, je joue un jeu vicieux. Cet homme ne le mérite sans doute pas, mais il s'est protégé consciemment et je ne veux pas perdre mon temps à réentendre des morceaux de réponses à mes questions. Je n'aurais pas de scrupule, il parle sans laisser de place à l'incertitude, je vais donc parler sans laisser planer celle-ci, mais agir en le laissant libre d'interpréter. Avec ça il devrait comprendre que je ne suis pas là pour faire un reportage sur l'état du GCPD mais bien l'analyser lui et lui seul.
- Alors je vous le demande, pourquoi êtes-vous encore ici? Pensez-vous apportez encore quelque chose à cet établissement "fragile", "blâmé", remplit de "fruits pourris"? continué-je en reprenant ses propres termes pour mieux les éprouver. Mais avant.
Ma position est maintenant claire, nous ne sortirons pas ami de cette "confrontation", puisque nous allons nous opposer. Je lui ai laissé le choix des armes, il a choisi celle qui n'était clairement pas en sa faveur. Je soulève une large mallette dont le couvercle est frappé du sigle du FBI et je la dépose sur mon bureau. Je l'ouvre. A l'intérieur, un appareil sophistiqué relié à diverses électrodes.
- Voici ce que le gouvernement a fait de plus abouti en matière de détecteur de mensonge, fais-je en me levant. Je vais vous demander de bien vouloir déboutonner votre chemise.
Je saisis les différents fils, deux pour le cœur, un pour l'avant-bras droit, deux pour les tempes.
- Ce procédé est entièrement indolore et ne laisse aucune séquelle. Les résultats de ce dernier seront consignés dans votre dossier accessible par les fédéraux. Vous avez naturellement le droit de refuser.
Je le provoque, je le met face à un stress supplémentaire, mon professeur de deuxième année serait fier de moi, il considérait que tout individu était plus conciliant s'il était soumis à une pression atroce, certains de mes camarades pensait que c'était de l'humour hongrois, mais il était toujours sincère. Cet interrogatoire ne tournerait pas à une séance de tortures au sens propre du terme, mais je savais que dans ses prochaines réponses le capitaine allait devoir me parler de faits réels que je pouvais vérifier tout en parlant d'éléments dont je n'aurais que sa parole, un excellent moyen de pouvoir étalonner cette machine et de faire la distinction entre les réponses d'un homme angoissé et celles d'un menteur. Je lui souris poliment alors que les électrodes attendent d'être appliquées. |
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| | | | [Grande Enquête] Ô capitaine... (pv Wellsey) | |
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