"Choisis, Jervis."

Ma voix est un grondement quelques mètres derrière le Chapelier Fou. J'intensifie le poids de mes pas, et mes bottes claquent sur le sol des Docks Dixon alors que je m'approche lentement du petit groupe mené par ce monstre. Mes doigts me démangent déjà pour le passer à tabac - il va me falloir beaucoup de discipline pour ne pas céder.

"Tu peux vous éviter la douleur et l'humiliation."

Je m'arrête à quelques mètres d'eux, mes yeux rougeâtres se fixant lentement sur chacune de ses silhouettes bigarrées et ravagées par Gotham City et leurs existences misérables. Je les connais, depuis trop longtemps, et je sais qu'ils ne peuvent plus être sauvés malgré mes efforts ; ils arpentent cette voie depuis trop longtemps, et s'ils méritent des soins et du calme, je ne peux pas les laisser aller et venir en commettant des crimes et en aidant le Chapelier à détruire des vies.

"Tu peux te soumettre et me donner toutes les informations à ta disposition sur la Religion du Crime."

Quelques rumeurs, de plus en plus insistantes, m'ont amené ici, ce soir. Alors que la ville se remet à peine des terribles attaques de la Cour des Hiboux et de la destruction de la Biosyn, j'ai entendu des bruits inquiétants sur une nouvelle secte qui recruterait des membres en ville, et aurait notamment accueilli le Chapelier et son gang dans ses rangs.
Je ne sais rien, ou presque, de cette nouvelle menace. Quelques interrogatoires musclés m'ont permis de découvrir que Jervis participait à une livraison d'êtres humains pour le compte de sa nouvelle "famille", et je ne peux bien sûr l'accepter.

"Ou tu peux prendre la mauvaise décision, comme d'habitude."

Je lui laisse le choix - à lui de prendre ses responsabilités.
Et bientôt mon poing en plein visage.

(HJ/ Batman a depuis peu un nouveau costume, merci d'en tenir compte. /HJ)

"Stop."

Ma voix gronde comme l'orage. Jervis Tetch n'a pas daigné me répondre, et préfère envoyer au front ses hommes de main, tout en sachant pertinemment comment tout cela va terminer. Je refuse de suivre à nouveau cette voie.

"Je suis las, Jervis. Vous devriez l'être aussi."

Lentement, mes yeux rougeâtres passent sur chacun de mes adversaires, sur ces visages que j'ai appris à connaître et qui ont déjà souvent, trop souvent, rencontré mes poings.

"Vous savez exactement comment tout cela va finir. Vous attaquerez, frapperez et échouerez."

Je ne bouge pas, restant immobile face à ces quelques êtres pathétiques. Malgré son apparence, son aspect, son style, Jervis est un des criminels les plus dangereux de Gotham City, et je n'ai aucun remords à le combattre ; cependant, à force, j'en viens à regretter de me contenter de cette approche violente pour son gang qui, s'il l'aide et participe à ses actes, n'a pas forcément la même conscience de ses agissements.

"Réfléchissez, pour une fois. Réfléchis aussi, Jervis. Tu sais très bien que je vais les vaincre, vous vaincre, et que j'arracherai à tes lèvres ravagées par les coups ce que je souhaite. Parle, Tetch. Dis-moi tout sur ce groupe, et tu pourras manger solide dans les jours qui viennent."

Une deuxième chance - une dernière chance. A lui de prendre ses responsabilités, définitivement.

J'avais senti la venue d'Alice, que j'avais identifiée comme une femme avant même qu'elle ne cite quelques mots de l'auteur préféré de Jervis. Son parfum, sa marche sont des éléments suffisants pour me permettre de me préparer au combat, et j'ai choisi moi-même de la laisser me menacer - de la laisser croire avoir un avantage sur moi.

"Je sais que la Religion du Crime est implantée ici."

Ma voix est calme, posée. Mes yeux rougeâtres sont fixés sur la silhouette pathétique à quelques mètres, alors que sa nouvelle maîtresse me menace avec une simple arme. Elle n'est peut-être pas aussi dangereuse que je le pensais si elle croit pouvoir me vaincre aussi aisément.

"Mais tu te trompes en pensant que je ne peux rien y faire."

Je ne bouge toujours pas, restant aussi stoïque et immobile qu'auparavant. Autour de nous, le gang de Tetch se remet en marche, reprenant ses activités comme si je n'étais pas là, comme si je n'étais pas une menace pour eux - cela va se payer, évidemment.

"Je peux toujours lui couper la tête."

Mon coude recule, et frappe très rapidement le ventre de mon ennemie. Mon autre main se fixe sur le poignet d'Alice, pour la propulser en avant. Je la fais glisser sur mon épaule, pour la laisser lourdement tomber sur le sol entre Jervis et moi.
Mes doigts gantés s'emparent alors d'une petite boule à ma ceinture, qui s'écrase sur les docks pour former un épais nuage, qui nous entoure en quelques secondes. Classique, mais efficace.

Mon poing s'abat ensuite sur le visage de Jervis, mais je ne le laisse pas reculer et m'empare de son chapeau pour l'envoyer au loin. Je me tourne ensuite vers Alice, et je laisse ma botte s'écraser sur son nez, en espérant entendre un craquement sec, suivi d'un petit cri de douleur.

Tetch a eu deux fois l'occasion d'y échapper - il a choisi, il va maintenant le regretter.

(HJ/ Jervis, c'est un peu troublant quand tu passes du "il" au "je" dans un post. J'applaudis la Charpentière, qui accepte de se prendre une balle alors que personne ne lui avait demandé un tel geste. Beau geste, merci ! /HJ)

La première balle passe à cinquante centimètres de mon oreille droite. La deuxième s'enfuit dans la nuit, et frappe apparemment la Charpentière. La troisième, enfin, frôle mon flanc de beaucoup trop près - la douleur m'a déconcentré.

Je n'imaginais pas cette "Alice" aussi étonnante et agressive... pas dans le sens que j'apprécie.
Son coup m'a amoché la mâchoire, et Alfred va encore me faire la morale. La tête légèrement sonnée, je perds de précieuses secondes à reculer tandis que les deux cousins s'approchent, accompagnés par une Charpentière blessée mais qui semble ne pas vouloir abandonner.

Très bien.

Très bien, Jervis. Tu m'as énervé.

Mon poing stoppe l'avancée de la Charpentière, que je propulse au sol par un croc-en-jambe, en faisant en sorte qu'elle tombe directement sur sa blessure.
Je relève les yeux pour m'emparer du col d'un des cousins, que j'envoie sur l'autre. On dirait deux énormes boules, deux billes monstrueuses qui hurlent et cherchent à retrouver leur équilibre - sans réussite, pour l'instant.

Restent Jervis et sa belle, qui avait disparu quelques secondes avant de revenir douloureusement. Le nuage de fumée s'est intensifié, et aucune personne normale ne peut désormais voir devant lui ; heureusement, je ne suis pas une personne normale.
Disparaissent dans les ombres, je me rapproche discrètement d'Alice. Avec l'expérience, l'entraînement, j'ai appris les techniques pour ne pas être entendu, et je parviens à poser mes bras sur sa nuque sans qu'elle le remarque. Je parle alors, d'une voix de tonnerre pour attirer l'attention de Tetch, et lui rappeler ce qu'il en coûte de m'énerver.

"Rends-toi ou elle meurt."

Les autres membres du gang continuent de me chercher, mais ils ne me trouveront pas à temps. Je profite de ma mauvaise réputation actuel, des crimes dont on m'accuse, en espérant que Jervis hésitera et que tout ceci pourra finir. J'ai hâte de frapper à nouveau ce pervers.

(HJ/ Vu que plus personne ne répond, je prends la suite. /HJ)

Parfait : Jervis Tetch n'a pas tant changé que cela.

Même si son intégration au sein de cette nouvelle secte lui a apporté une nouvelle confiance en lui, une nouvelle structure sur laquelle se reposer, il demeure un lâche, terrifié à l'idée de perdre ce qu'il pense avoir. En un sens, j'ai honte de le manipuler ainsi, de le forcer à s'humilier devant son gang et sa nouvelle maîtresse, mais je me souviens de qui il est vraiment et ce dont il est capable - et tout remords disparaît.

"Je veux connaître tes raisons pour rejoindre son organisation. Je veux connaître ses secrets, son fonctionnement, ses troupes. Je veux la détruire."

Je sais que Alice ne se laissera pas faire : j'intensifie ma prise, je bande encore plus mes muscles pour l'empêcher de bouger et pour lui faire encore plus mal. Je sais qu'elle voudra empêcher Jervis de parler, mais je veux la prendre de vitesse, et jouer encore plus sur les points faibles de mon vieil adversaire.

"Elle mourra si tu ne parles pas. Elle sera simplement handicapée si tu parles. A toi de décider."

Le Chapelier Fou n'aime pas prendre des décisions : il ne supporte pas de faire face à ses responsabilités, de devoir prendre en main son destin et celui des autres. Alors que j'empêche définitivement Alice de bouger, alors que je me prépare à tout, je pose mon regard rouge sur mon adversaire, attendant sa réaction... attendant le moment où je pourrais enfin le mettre hors d'état de nuire.

Quelques courtes minutes après le départ lâche mais habituel du gang de Jervis Tetch, les deux cousins agonisent à mes pieds, vaincus. Leurs corps rongés par les coups, les blessures, les crampes et les humiliations, ils murmurent des mots incompréhensibles en espérant que leur maître viendra les chercher et les tirer de là ; ils se trompent.

Des yeux rouges de mon nouveau masque, je fixe la troupe hétéroclite du Chapelier Fou qui s'échappe, essayant de compenser leurs erreurs et leurs faiblesses par une conduite digne. Ca ne prend pas sur moi.

D'un geste lourd, j'écrase ma botte sur la poitrine d'un des cousins, lui arrachant un cri de douleur sourd. Je craque lentement mes phalanges en poussant un long soupir, conscient d'avoir dû jouer une conduite qui ne me plaît guère, mais qui était indispensable ici. Dans ma ceinture aux mille gadgets et aux dizaines d'armes, je sens mon traceur vibrer, activé depuis quelques secondes alors qu'Alice s'est échappée de mon étreinte.

Quand la nouvelle "maîtresse" de Jervis Tetch s'est échappée, j'ai usé de mon expérience et de ma rapidité pour glisser sur elle au moins trois émetteurs, capables de la localiser dans tout Gotham City. Je suis pleinement conscient que mes adversaires vont se fouiller, et qu'Alice trouvera un, voire deux de mes traceurs. C'est exactement pour cela que j'en ai glissé autant sur elle, pour pouvoir la retrouver malgré tout.

Même si cela me coûte, je me dois de les laisser fuir. Persuadés d'avoir pris le meilleur sur moi, les membres du gang vont s'enhardir et chercheront et à améliorer leurs coups, à viser encore plus haut - et je frapperai.
Alice est plus dangereuse que Jervis, et je n'aime pas l'influence qu'elle a sur lui. Si je les arrête maintenant, je ne saurais jamais quels plans révèlent vraiment l'esprit de cette jeune femme, et il est possible qu'elle les ressuscite de sa prison ; je préfère encore l'appréhender au milieu de son exécution, pour que tout s'arrête définitivement.

Rapidement, je disparais dans les ténèbres, abandonnant les cousins à leur sort funeste aux mains du G.C.P.D. qui a été alerté par une source anonyme à l'instant.
Bientôt, Jervis, je te retrouverai. Bientôt, tout sera terminé. Bientôt, tu seras terminé.

(HJ/ Merci pour ce RP, à bientôt. /HJ)