La culture c'est comme la confiture, faut une bonne étiquette pour la vendre et l'image sublime de Killer Moth sur la couverture satinée de son auto-biographie lui laissait présager d'excellentes ventes. Il gloussait savoureusement devant le carton ouvert de toutes ces beaux livres qui n'attendaient que d'être lus pour dévoiler la parfaite existence du criminel. Il l'ouvrit à une page au hasard et relu. "C'est alors que le grand héros du crime bondit avec la grâce du léopard pour surgir dans le dos de la chauve-souris et la terrasser de son coup de pied le plus puissant." Comme la vérité était plus belle lorsqu'on l'habillait de mensonge. Il vérifia que toutes les autres auto-biographie avaient bien les fausses couvertures qu'il avait faite faire, elles devaient ressembler en tout point aux livres originaux qu'il allait faire remplacer honteusement hin hin hin, que c'était diabolique.

Il reposa l'exemplaire qu'il avait déballé pour le mettre sur une table de sa Moth-Cave et chacun de ses moths avaient fait de même, histoire de pouvoir découvrir les merveilles qu'avait engendrée la plume de leur chef. L'opération "BiblioMite" allait commencer. Les derniers cartons de livres étaient entassés dans la moth mobile et les larges rouleaux qui contenaient toutes les affiches de sa campagne promotionnelle étaient parés, bien calés derrière les sièges. Frottant ses gants comme un génie maléfiques des années 60, Drury se voyait déjà invité dans les grands salons littéraire pour parler de sa vie. Il s'imaginait en costume trois pièce muni de son casque déblatérant des termes techniques sur la profondeur de son introspection avec une jeune femme cultivée et intriguée par sa propre prestance.

- C'est bon chef, tout est paré, on peut décollé, fit un Moth en époussetant ses cuisses.

- Alors mes fidèles, en avant, la gloire nous attend! hurla-t-il comme pour réveiller une foule entière avant de prendre place dans sa moth-mobile.

Le véhicule (puisqu'après vérification aucun terme ne colle mieux à l'engin) prit son envol dans la nuit de Gotham. La nuit allait être longue. Le plan était encore une fois d'une simplicité enfantine. La bibliothèque de Gotham était surveillée par deux pauvres gardiens sous payés et un garde chien. Pour l'occasion, Drury avait acheté un scorpion très rare dont le poison était réputé pour ses vertus anesthésiantes, il vérifia son pistolets à fléchettes. Tout serait parfait oui hin hin hin... Malgré lui il appuya sur la gâchette de son arme et planta une aiguille dans le coup de son conducteur. Le petit "Aïe" fut suivit d'un silence de mort. Les passagers qui regardaient les affiches s'étaient immobilisés et derrière son masque de quiétude, Drury était horrifié.

- Vous êtes dur chef, grommela le conducteur en s'écroulant sur la vitre.

Complètement paniqué, Drury se jeta sur le volant pour rétablir le véhicule qui commençait à tanguer dangereusement et le pied de son acolytes maintenant dans le royaume de Morphée s'enfonça sur l'accélérateur. Pourquoi les endormis devaient toujours s'endormir sur l'accélérateur? Un Moth se saisit du volant maladroitement en passant pardessus la carcasse endormie de son collègue et Drury tenta dans la plus grande panique de retirer le pied de son moth. N'y arrivant pas, il enclencha le recul du fauteuil et éloigna du même coup le moth qui tenait le volant. De l'extérieur, on aurait pu croire qu'une bombe de peinture flashie avait explosé et empêchait les gens de voir quelque chose, c'était un ballet de couleurs abominables qui s'agitaient dans tout les sens en criant.

- Mais tiens le volant....

- Mais enfin chef...

- Y'a le clocher!!!!

Une gargouille fut privée ce soir là de sa mandibule.

- Mais le clocher c'est à l'opposé boss!

- On fait ce que qu'on peut!!!

- Je tourne chef, je tourne!

Comme s'il avait une barre de gouvernail, le moth fit tourner le volant et renversa pratiquement tout le monde dans le véhicule . Le Moth endormit commençait à ronfler et sa joue gauche s'écrasa de plus belle sur la vitre, un léger filet de bave coulait sur sa joue. Drury, toujours sur la pédale d'accélération donnait ses instruction.

- Vous la trouvez cette ruelle?

- Ouais, on la voit, faut qu'on se pose?

- A ton avis ? éructa le chef alors que son casque cognait contre le haut du tableau de bord.

L'atterrissage aurait mérité une photo, au lieu de cela, ce fut un grand moment de n'importe quoi. Le véhicule toucha le sol avec l'arrière puis embrassa des poubelles, s'envola de nouveau un instant avant que les pneus ne touchent le sol et ce fut un mur qui termina la décélération. Heureusement le choc ne fut pas trop fort et le véhicule ne fit pas de bruit plus étrange qu'à son habitude. Comme si rien ne s'était passé, Drury se redressa.

- En avant, Gotham va bientôt savoir ce que nous valons!

Il sortit le premier tandis que la porte arrière de la bibliothèque s'ouvrait pour faire apparaître un garde. Il fut reçu avec toute la délicatesse de Killer Moth, un dard dans la veste brune qui lui servait de seule protection. Le garde eut à peine le temps de sortir son arme qu'il s'écroulait. Les Moths furent pour une fois très efficace et firent glisser le corps inerte à l'intérieure.

- Vite, sortez les cartons et les tubes, nous avons du travail.

Des aboiements survinrent. Pour le chien, il faudrait user de ruse! Il décocha son pistolet à filet, ses hommes de mains se mirent en arrière, la dernière fois l'engin avait été dévastateur dans leur rang. Killer Moth, ses magnifiques ailes orange bien fixées dans le dos, s'avança comme un James Bond dans le bâtiment. Le petit couloir qui donnait sur la ruelle était piteux, miteux même... ça lui convenait comme ça. Il tenta les mouvements les plus fluides qu'il pouvait et vit le faisceau d'une lampe torche approcher. Hin hin hin... La fureur de la mite va s'abattre sur eux! Le garde et son chien apparurent. Il visa (ce qui, avec son arme, était aussi stupide que de mettre une lunette de sniper sur un bazooka). Il tira sans crier gare. Son éclat de rire retentit dans tous le bâtiment lorsque le filet gluant happa le garde et son chien pour les coller au mur le plus proche.

- Je suis le plus fort, je suis le plus beau ha ha ha ha!

Il commença tout seul une danse de la victoire alors que ses moths sortaient les diables et apportaient les caisses.

- Qui sait le plus fort? chantonnait-il. C'est moi, moi, moi.

Il agitait les bras en l'air lorsqu'apparut le dernier garde.

- Plus un geste!

Il l'avait oublié celui-là. Le petit regard que porta le garde à son collègue englué fut suffisant pour que Drury décoche son arme à fléchette et lui tire dans le bras deux de ses charmantes petites épingles. Hin hin hin. Il devenait doué au tir. Comme un cow-boy il rangea son arme en essayant de la faire tourner (et éjecta deux dards sur le plafond). Il ne leur restait plus qu'à terminer leur petite affaire.

- Ligoter les deux gardes, on va ramener les livres dans le hall principal.

Le Hall principal, comme pour la plupart des constructions gothamites était immensément haut. Des tables avaient été installées le long des murs pour que les auteurs puissent déposer leurs livres et faire des dédicace pour les visiteurs. Cela rappelait à Drury comment ce plan génial avait germé dans son crâne de criminel. Il avait lu le journal et avait appris que la Bibliothèque de Gotham allait faire sa bourse aux livres et inviter pour l'occasion de grands auteurs attendus, une première pour eux et donc des ventes magnifiques en perspectives. Il s'était dit que le mieux serait de faire valoir ses propres vues sur cette ville et sa personne puisqu'il semblerait que la publicité par bouche à oreille ne marche pas bien pour lui. Il avait mis un petit mois à rédiger seul dans sa cave sa biographie avec l'aide de ses fidèles, mais le résultat était là, aujourd'hui il avait fait tiré si biographie à des milliers d'exemplaires, milliers d'exemplaires que ces fidèles avaient consciencieusement emballés avec les couverture plastiques des livres qui allaient être vendus dès demain! Il ne restait plus qu'à remplacer les présentoirs, inter-changer les livres installés et le tour serait joué, la biographie de Killer Moth finiraient entre les mains des petits et des grands pour le plus grand bonheur des uns et des autres. Lui, le grand Killer Moth avait conçu un plan génial qui ne pouvait en aucun cas être mis à mal.

Trépignant il donnait ses indications à ces moths.

- Cette caisse là remplace le nouveau Rowling, celle-là va au stand des enfants, c'est la version illustrée de mon autobiographie, Killer Moth contre Batman hin hin hin. Les enfants vont adorer. Bon, va falloir changer l'immense banderole après alors dépêchez-vous!

Rien ne pouvait venir l'empêcher de réussir ce soir. Il avait tout prévu!

"Bonsoir Monsieur Moth."

Je frappe l'un des hommes de main de l'auto proclamé "Plus grand rival, ennemi, adversaire, vainqueur (rayez la mention inutile) du Batman" d'un grand coup de coude en plein dans le casque. Il chancelle, me laissant le temps de faucher ses jambes d'un coup tournant de mon bâton et de le plaquer au sol. Ma botte le frappe en plein visage, le mettant KO pour de bon.

Comment se fait il que je sois précisément dans la bibliothèque où se déroule un plan machiavélique ? J'ai vu le "véhicule" de Killer Moth détruire une des gargouilles du clocher de la grande cathédrale de Gotham. Je me suis donc mis à le suivre, voir où il allait. Et étonnament, il n'allais pas à une banque, où à une réserve de bijoux. Non, il allait à la grande bibliothèque de Gotham, la veille de la venue de nombreux grands écrivains. Et c'est en écoutant son discours délirant que j'ai compris son plan. Il veut ... vendre son autobiographie ? Mais qui pourrait bien lire ça ?

"J'aime beaucoup la littérature Moth. Tu permets ?"

Je suis toujours dans un ton de provocation. Je me penche sur la caisse que tenais l'homme de main que j'ai mis KO, et attrape un des livres, avant d'en retirer la couverture plastique. Une ignoble photo pétaradante de couleur de Killer Moth, accompagné du titre "Killer Moth et ses amites, une vie et un destin exceptionnel." Même le titre était ridicule. Je l'ouvre à la première page, et commence à lire rapidement les premières lignes. "Dès son plus jeune age, le jeune Killer Moth se savait déjà voué à un destin exceptionnel de par sa grandeur, sa beauté, sa force, son intelligence, sa sagesse...". En une page, pas moins de cinq qualités qu'il posséderais. On est bien partie.

"Tu pourrais peut être me le dédicacer ?"

Alors même que je dis ces paroles, je projette le livre comme un batarang vers un autre des hommes de main, avant de me jeter en avant à sa suite, et de frapper le Moth en plein abdomen, le pliant en deux sous l'impact. Je saute, tournant sur moi même, et l'envoie valser d'un coup de pied en plein visage. Je ne sais pas combien d'homme de mains se trouvent dans cette salle, mais cela promettait d'être amusant. Je perds mon ton de provocation et regarde l'homme mite droit dans les yeux.

"La fête est finie Moth. Toi, les nazes qui te servent d'assistants, et tes bouquins, foutez le camp."

Quel monstre je suis en empêchant les Gothamites de se tourner vers la culture.

(hrp: comme prévu avec Moth, j'interviens. hrp)

2 semaines après « le passé de retour ? »

La bibliothèque de Gotham comptait recevoir plusieurs auteurs suite à une bourse aux livres, le temps d'un week-end et une jeune fille comptait bien y aller: Stéphanie Brown.

Stéphanie aimait lire des bouquins quand elle avait un peu de temps libre – en dehors de ses activités nocturnes, de ses études, et bien d'autres.... - et après avoir lu les livres d'Harry Potter (oui, parce qu'elle aimait bien Harry Potter et son univers), s'était remise à lire un livre de Stephen King: le livre était « Shining ».
Elle aimait lire ses bouquins de temps en temps et quand c'était pas ça, c'était les livres de l'excellentissime auteur Richard Castle - dont la série était en diffusion en Amérique.
Bref tout ça pour dire que les livres, c'était l'avenir.

Suite à une patrouille, elle voulait prendre une petite pause et s'imaginer comment elle allait prévoir la journée de demain pour voir ses auteurs: qui elle irait voir en premier et la suite. Des files d'attentes seraient prévues et une organisation était nécessaire.

Et puis, elle entend un bruit bizarre en direction de la bibliothèque: ben tiens, il faut qu'elle pense à ce lieu pour qu'il se passe quelque chose: il y a un truc pas net.

Ni une, ni deux, elle y va et 5 minutes plus tard – après avoir passée plusieurs toits – elle y arrive enfin et qu'est-ce quelle voit ? Une ouverture dans le bâtiment ainsi qu'un....véhicule « particulier ».

*Houlà, se passe quoi là-dedans ?*

Elle y entre (sans savoir qu'il y a Robin déjà à l'intérieur) et voit des cartons disséminés ici et là: elle en ouvre un et tombe sur un tas de bouquins pour enfants avec un certain....Killer Moth.
Wouahou, Killer Moth, ça c'est un nom, me direz-vous, tourna quelques pages et tomba sur une image assez....drôle sur le coup: elle y voyait Robin le Killer Moth assis et Robin sur ses genoux, cul nu se prendre des fessés par Moth, tout en criant « ouin ouin ouin..... » et la page qui disait ceci:

Le grand Killer Moth, après avoir battu la méchante Chauve-souris, attrapa chacun de ses acolytes et leur colla des fessées avant de les envoyer en prison des méchants justiciers.

Stéphanie rigolait un peu au fond d'elle car si Tim voyait ceci, il serait dans une colère comme pas permis.
Elle entendit du bruit un peu plus dans le bâtiment et partit en direction des bruits.....

La petite pancarte qui disait "Silence" allait probablement se retrouver au chômage après toute cette histoire. Les Moths sifflotaient en renversant les livres de leurs rayonnages publicitaires en carton mal montés. Le bruit des ouvrages qui touchaient le sol rappelait celui d'une cascade de connaissance et le ricanement de la mite suprême de ce monde englobait l'étrange scène. C'était si beau de voir un plan se dérouler sans accroc. Enfin presque... Une sorte de pseudo-gamin avec un costume franchement laid (soyons honnêtes) déboula dans leur petite fourmilière littéraire. Non mais de quoi il se mêlait celui-là? Il ouvrit une autobiographie, fit quelques remarques, probablement de l'humour, mais Drury n'était pas du genre à séparer le comique du réel, c'était une sorte de tare naturelle chez lui.

La petite peste joua les gros durs et étala deux de ses moths. Ouh! Il avait choisi la mauvaise nuit pour le secouer! Après quelques mois passé dans sa moth-cave à écrire ses pensées les plus profondes sous toutes les formes, il s'était adonné à l'entraînement martial! Il était devenu une bête de compétition, une créature maléfique qui pouvait étaler les ceintures noires les plus noires du monde! Lui, le grand savateur, il allait lui faire goûter de la semelle, mais pas tout de suite. La mite maîtresse du mal avait l'avantage du nombre et surtout, il savait exactement où se trouvaient ses fidèles. Alors que le gringalet se tenait prêt à... ben à... bah, pas grand chose, il était face à lui quoi, la main gantée d'orange de Drury baissa le pouce tel un empereur du crime.

- A mort ! cria-t-il.

Le mot résonna un temps dans l'édifice et rien ne se passa.* La mite du mal observa les hauteurs. Les deux coursives qui menaient respectivement à la botanique et aux romans historiques étaient vides, deux de ses moths auraient dû s'y trouver pourtant. Ils devaient normalement changer l'affiche publicitaire qui était attachée entre les rambardes et qui flottaient au dessus du Hall.

- J'ai dit à MORT! hurla-t-il en mettant ses mains en porte-voix. Eh oh!

Les deux moths surgirent tels des diables de leurs boîtes (Jack-in-the-bx en anglais, fin de l'instant culture), faisant sursauter leur chef. Leurs deux canifs coupèrent les liens de la large composition colorée qui vantait les mérites de la bibliothèque de la ville et elle s'abattit sur la position du jeune monte-en-l'air. Qu'il ravale sa fierté, Niark! Killer Moth sortit son pistolet à fléchettes, qu'il ose venir, il allait rejoindre Morphée avec les gardes et il ne pourrait plus rien pour arrêter son plan diabolique.

Le dernier moth, puisqu'ils sont cinq, souvenez-vous en. Sifflotait joyeusement et était seul dans la salle des rétrospectives où il remplaçait consciencieusement les bacs de diapositives et les bobines de films de projection. Ces petites merveilles avaient d'ailleurs coûté cher. Drury avait voulu être filmé avec son livre en train de lire des passages tout en les commentant. Pour le style, il était dans un fauteuil chic anglais, juste devant une cheminée, ça donnait un petit air cliché qui plaisait aux enfants. Le moth agitait joyeusement la tête tandis qu'il insérait la bande sur les différents rouleaux de guidage. Il avait servi un temps de projectionniste au Monarch Theater, juste avant qu'on ne décide de licencier des gens. Touché de plein fouet, ce pauvre célibataire avait failli sombrer dans l'alcoolisme, mais le moth-gang l'avait sauvé. Il avait été à une petite réunion, c'était il y a quelques mois déjà, Killer Moth avait même prévu un petit cocktail avec des insectes grillés. C'était dans une petite salle obscure de Grammercy Row. Leur chef avait dû se décarcasser seul à l'époque, il avait décoré l'estrade avec ses jolies couleurs et même un pitre avec une mite frappée dessus (enfin, pas une mite frappée, mais bien un logo de mite qu'il avait frappé, enfin apposé si vous préférez) enfin bref, il avait pris grand soin de tout préparer. Ce soir là ils n'avaient été que cinq, le noyau dur de l'organisation. Le charisme de la mite et sa motivation très proche de la leur les avaient séduis. Ah là là, il repensait encore à la chute de son chef dans l'escalier lorsqu'il voulu leur serrer la main comme un politicien.

Le petit clic lui indiqua qu'il venait de terminer l'installation du premier film. Il fit un petit tour d'essai de la machine, tout était impeccable. Il eut un petit gloussement satisfait et il extirpa la seconde bande de son sac avant de se diriger vers la deuxième salle de conférence, une petite pancarte indiquait "Présentation du Livre L'Amour d'une Vie". Demain ils n'auraient pas la rétrospective niaise d'une histoire à l'eau de rose sur deux adolescents perdus en pleine incertitude métaphysique sur le sens profond du SMS "Je te kiffe" envoyé par le rival du héros à l'héroïne mais un film d'une bien meilleure facture. Et dire qu'après ça c'était eux que l'on ne prenait pas au sérieux. Heureusement, tout ceci allait changer. Il claqua la porte de la salle de réunion et se dirigea tranquillement vers le projecteur.

Drury, lui était dans l'attente du retour de son adversaire. Les deux moths sur les hauteurs s'armèrent de livres, l'un d'entre eux saisit le premier volume de l'Encyclopedia Botanica et le jeta en direction de la forme du Justicier. L'autre fit de même avec "La rose et la Pourpre" avant de s'employer à balancer une série de roman mettant en scène la première guerre mondiale. Le second tome de botanique jaillit ensuite pour essayer de corriger l'erreur de tir du premier. Dès que leur chef l'ordonnerait, ils sortiraient leurs armes, mais le risque était encore trop grand qu'ils tirent sur leurs allié au sol.

-Goûte un peu au plaisir de la lecture, je dédicacerais mon aotubiographie avec ton sang hin hin hin!

- Belle réplique chef, lança le moth qui jetait "La botanique pour Tous", un petit ouvrage de quelques 456 pages illustrées.

- Merci, la bibliothèque m'inspire hin hin hin! exulta-t-il.

*Pour être plus exact en une pareille circonstance, l'horloge mécanique du hall continua de faire bouger très exactement deux roues dentées, resserra un peu le ressort qui permet de déclencher son percuteur, réduisant son diamètre de 1 mm, le balancier fit un aller, une mouche se posa sur le rayonnage de littérature classique allemande entre deux volumes de l'oeuvre de Kant, deux cent cinquante grains de poussières se déposèrent sur différents ouvrages, la température baissa de 0,1 degré Celsius, une étagère dans le rayonnage scientifique craqua sous le poids d'un livre de physique quantique. Plus loin encore une baisse de tension toucha la petite salle des fêtes de Gotham où se déroulait la partie de Bingo, provoquant la panique chez monsieur Andersen Yaroslav qui renversa sa grille gagnante, laissant le soin à son rival de toujours, monsieur Hermann Fisher de gagner à sa place. Considérez juste que le "rien" est un euphémisme et n'oubliez pas que Gotham ne se résume pas à un post.

Mon entrée en scène avait été fracassante. J'en étais presque ému, presque touché. Comme je l'avais subodoré, l'énervement venait de toucher ce cher Killer Moth. Un ordre de me tuer beuglé dans toute la bibliothèque en premier lieu. Si j'avais reçu dix cents à chaque fois que j'entendais une connerie pareil ? Aucune réaction de la part des hommes de mains. Un second cri, et cette fois, les hommes de mains se mettent en action. Cependant, je ne m'attendais pas à l'action suivante. Ils coupent une grande banderole publicitaire avant de me la jeter sur le coin de la tronche. Merde. J'étais trop eberlué par le coté artisanal de la tentative pour tenter de réagir. Je ne vois plus rien. Je me suis fait avoir comme un amateur, par des amateurs. Je sens soudainement une vive douleur à la tête. On vient de me toucher avec l'intégrale des poèmes d'Aglaé Michenouille (très exactement 6824 poésies diverses et variées). Merde. Je dégaine soudainement mon bâton de l'arrière de ma ceinture, et en déploie le bouclier devant moi. Plusieurs encyclopédies et autres dictionnaires sur des sujets fascinants tels que la botanique ou la biologie s'écrasent dessus.

En parlant de cela, j'aimerais à présent vous entretenir sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Le sort du Pélican dans le monde des oiseaux de mers. Le pélican blanc (Pelecanus onocrotalus) est un des plus grands oiseaux de la classe très restrictive des oiseaux de mers (100 à 188 cm d'envergure). Sa plus grande spécificité est le fait qu'il possède une grande poche bécale, ingrédient essentiel à sa lutte pour la survie. Cependant, cet oiseau, malgré cet outil très pratique, est très souvent raillé à cause de son aspect particulièrement disgracieux. Il y a donc de très nombreux suicides par ans de pélicans à cause des brimades, et je tiens donc à leur offrir tout mon soutien. Mais revenons à la narration.

Bien à l'abri derrière mon bouclier, je dégaine le couteau que Lady Shiva m'a offert, et tranche un large pan de la banderole publicitaire, pour pouvoir m'échapper. Une fois sorties, je replace le couteau dans son étuis, et me prépare au combat. Je me jette soudainement sur le coté, un batarang dans chaque main, et les envoie sans la moindre hésitation, sans la moindre erreur d'estimation vers mes deux adversaires. J'ai suffisamment d'entrainement pour réussir à les toucher du premier coup. Le choc les fait reculer, et la légère explosion qui en résulte en fait même tomber l'un d'entre eux. J'était tellement porté par mon adrénaline que je n'ai même pas réellement fait attention à ce que pouvait dire la mite bariolée à ses alliés mites. Toujours sans cesser de me mouvoir pour éviter les tirs de mes adversaires, je dégaine mon grappin, et vise soigneusement le masque de Killer Moth. Mon premier tir part trop à gauche, et se plante dans la bibliothèque. Merde. Je n'aurais qu'une seule seconde chance. Bingo ! Mon grappin percute précisement l'épaule de Moth, et se plante dans sa chair. Un tir brusque dessus, et l'homme mite bascule des Hauts (de Hurlevent) où il s'était perché, avant de s'écraser lamentablement au sol. Je m'approche rapidement de lui, et plaque ma botte en plein milieu de son dos, avant de crier.

"Les mites, vous posez ces bouquins, et aucun mal ne sera fait à votre boss. Quand à toi Moth, tu as intérèt à te rendre si tu ne veux pas que je m'énerve.

J'ai l'impression de parler à des petits enfants, mais je n'arrive pas à m’empêcher. Les costumes bariolées, l'intense confiance en soit, j'ai l'impression de parler à des gamins rêvant de grande aventure. Cependant, ils ont l'air un peu plus agressif que les dits enfants.

Après avoir traversée quelques couloirs, elle se rapprochait de la source des bruits: cela pouvait s'entendre de toutes manières: on pouvait savoir aux sons que c'était des bruits de combats, certains criaient comme si ils avaient reçus quelque chose.
Des tarés en train de s'entre-tuer ? Des flics qui se battaient contre un criminel ou bien autre chose ?
Dans tous les cas, elle allait devoir faire attention car d'une part, elle était considérée comme une « méchante » aux yeux de la police parce qu'elle avait été une justicière hors-la-loi et qu'elle s'était pas dénoncée par le passé: vilaine, méchante Spoiler, na.

Ais bon, pour en revenir à la situation, elle était juste dans un couloir menant à la salle auquel les origines des bruits se trouvaient. Elle sortit son bâton de combat et s'arma. Au moment de mettre sa tête sur le côté pour voir de quoi il en retournait, elle entendit ceci:

"Les mites, vous posez ces bouquins, et aucun mal ne sera fait à votre boss. Quand à toi Moth, tu as intérèt à te rendre si tu ne veux pas que je m'énerve. 

Des mites ? Moth ? Cette voix ? Attends, elle savait a qui ca appartenait mais avant d'y entrer, elle devait se dire pourquoi il y a des mites ici ? Est-ce que le « Robin » dont elle en était sûre avait consommé du stupéfiant ? Avait-il fumé de la moquette de la pièce ? Nan, c'était pas possible, pas lui: c'était pas son genre.

Mais pourquoi des mites ? Il y avait une invasion de mites dans la bibliothèque maintenant ? Et si c'était quelqu'un qui avait modifié la voix pour se faire passer pour quelqu'un qu'il n'était pas à la base ?

Aaarrggghhhh.......trop de questions qui se posent en ce moment, le cerveau va exploser, PAF.

Bref, assez parlé, maintenant, il fallait passer la tête pour voir la situation et là: Robin sur un ennemi particulier tandis que les autres étaient plus ou moins abasourdis.

Finalement, elle avait eue raison concernant Robin mais pour les autres: fallait se demander le pourquoi du comment, se montra derrière les quelques hommes encore plus ou moins debouts et donc était dans le champ visuel de Robin.

« Tu a besoin d'aide ? J'avais vu de la lumière à l'intérieur et du coup, je suis entrée. »

Un des hommes de Moth tenta de prendre Spoiler par la surprise mais au final, se prit un coup de bâton dans la figure et tomba au sol.

« Si tu veux, je peux te laisser faire le reste. J'en profiterais pour lire ce petit livre et te citer un passage bien particulier qui pourrait te plaire. »

Disait-elle avec un sourire qui pouvait s'entendre: restait plus qu'à voir comment Robin allait lui répondre.

C'était ça, la frustration du criminel! C'était précisément ça! Oui, cette façon dont ils déboulaient comme une fleur de lotus sur l'océan vague de la vie. Ces justiciers ne planifiaient quasiment rien, tout ce qu'ils faisaient c'était s'entraîner et apparaître pour terrasser et vaincre! Les criminels planifiaient, ils peaufinaient leur plan et tout ça pour quoi? Pour qu'un guignol en collant vienne les ratatiner! Et puis il n'était même pas doué, tout ce qu'il faisait c'était balancer des trucs en forme de chauve-souris (un comble pour un gosse qui s'appelait Robin)! Fichu Rossignol! Mais s'il pensait avoir effrité la détermination de son ennemi, il se fourrait le gant dans l'œil jusqu'au nerf sciatique. Drury avait monopolisé trop de temps et d'encre pour y arriver là, ça seule biographie représentait de surcroît une consommation de quelques 12.060.678 pages blanches, sans compter les petites BD, les films et les couvertures de camouflages. Il n'allait pas laisser la situation lui glisser entre les doigts comme de la déconfiture de rhubarbe!

Mais soyons honnête, le nappage sucré qui donnait toute sa saveur à la gente criminelle n'avait pas tout de suite compris ce qui se passait, le quota d'handicapé de la Batcave avait, semble-t-il, un bouclier. Tsaa. Pour qui se prenait-il? Quel individu digne de ce nom utilisait encore un bouclier à une époque aussi moderne que la leur? Qu'importe il allait payer cher son audace! (ou tout du moins son nom allait s'ajouter à la liste des créanciers). De sa position, Killer Moth avait une vue imprenable sur les mouvements maladroits de ses fidèles lorsqu'ils réceptionnèrent malgré eux les projectiles de l'autre guignol, tant est si bien qu'il ne vit que trop tard le grappin lui passer juste devant le casque et s'agripper à un étalage. Lorsque l'engin se libéra pour revenir vers le héros, un imposant tome de littérature vint s'écraser juste à côté du ciron malveillant. Ce petit instant de déconcentration rendit le retour du grappin aussi invisible que le premier. L'engin diabolique s'accrocha à son bras, provoquant une petite déchirure du tissu de son magnifique costume.

Un coup sec suffit à déstabiliser la mite qui prit son gracieux envol par dessus la balustrade. Décidément, il n'aimait pas les Justiciers, ils n'avaient aucune classe. Et tandis que le sol se rapprochait de lui, il réfléchissait à sa prochaine manœuvre...OUI!

- Hin hin....HINK... ricana-t-il avant de pouvoir admirer le grain du dallage particulièrement dur.

Et pour parachever le tableau, une nouvelle intruse s'afficha dans les hauteurs et prit la situation comme une blague, ne manquait que le vendeur de pistaches et de cacahuètes. Elle tenait d'ailleurs, si le criminel reconnaissait bien les couleurs criardes et la dimension de l'ouvrage une petite pépite de la littérature pour jeunesse rédigée et publiée par lui-même. Elle se proposa d'en lire quelques extraits, cela ne ferait que vexer d'avantage ce nain rouge qui avait calé son pied sur son dos. Par la chenille arpenteuse de la Phalène Brumeuse, c'était mal barré.

Killer Moth allait, pour la énième fois, leur montrer de quel bois il se nourrissait! C'était ocelle pour ocelle, mandibule pour mandibule. Pas question de reculer une nouvelle fois face à... ça? Batman, okay, il était grand, balèze, super sérieux et il était efficace, L'Artiste, le Justicier d'État dont les journaux parlaient beaucoup, ça passait aussi, quoi qu'il avait l'air un peu plus sympa que la chauve-souris. Que deux fourgons de police le mettent en déroute soit, la Garde Nationale et le FBI on pouvait comprendre, mais enfin quoi, pas ce sous-produit de héros qui avait rétréci au lavage (aux côtés d'un vêtement rouge qui déteignait)! Non, Drury était du genre sérieux, il n'allait pas se laisser humilier par lui, ni par la naine en cagoule violette. Il voulut porter une main à son cœur, mais parvint juste à se déboîter la clavicule pour prononcer un discours solennel.

- Gamin... gamine, commença-t-il en geignant, vos parents sont probablement les pires qui puissent exister sur cette Terre pour qu'ils vous laissent vagabonder à une heure pareille et sachez que jamais la mite ne s'incline face à deux délinquants juvéniles! Aussi vais-je vous rosser bien sévèrement hin hin hin.

Il tenta de faire un saut depuis son estomac pour faire basculer son adversaire, en vain. Il fallut l'intervention inopiné d'un Moth pour lui donner les quelques secondes nécessaires à sa libération. Ce dernier revenait tout juste des salles de projections, l'arme à la main. Il pointa le justicier de son fusil et hurla.

- On ne bouge plus!

Dans son esprit encroûté dans la propagande de leur chef, les multiples conseils d'obscures livres didactiques, pour la plupart rédigés par la main même de Killer Moth d'après de minutieuses observations de 179 films, autant de livres et d'aventures criminelles historiques se bousculaient. La règle Sept du troisième chapitre revint à son bon souvenir. "Sitôt les sommations faites et les menaces éventuellement lancées, il faut montrer sa détermination". L'homme fit coulisser le loquet de son arme. La peinture rendit l'opération délicate, si bien qu'il passa le petit cran de semi-automatique à automatique. Croyant ainsi pouvoir maitriser le débit de son arme colorée, le criminel appuya sur la détente. Il était temps que l'on prenne le Moth-gang au sérieux.

Dans les hauteurs, les deux moths atteints par les batarangs se relevaient péniblement de leur rencontre avec la littérature des lieux. Il se relevaient maladroitement, faisant glisser quelques ouvrages autour d'eux. La rafale de leur camarade les fit bondir au sol par réflexe mais rien ne vint de leur côté. Les balles fusèrent en contre-bas telles des amantes furieuses de découvrir un secret adultère. Des étagères volèrent en éclat, les livres éclatèrent et répandirent une pluie de feuilles calcinées et déchirées dans le ciel. Profitant de l'opportunité, Killer Moth roula sur le coté pour quitter la pression du pied ennemi.

Le moth, complètement affolé par la puissance de sa propre arme en perdit un temps le contrôle, remontant le long de l'espace, ruinant des pans entiers de littérature classique. Drury dégaina son pistolet à fléchettes, toujours au sol, espérant que son fidèle arrête prochainement son habile manœuvre. Les balles cessèrent un temps de pleuvoir, le doigt ayant finalement quitté sa terrible gâchette. En haut, les deux moths entraperçurent la Justicière fraîchement arrivée et d'un commun accord se ruèrent sur elle, un tome de botanique pour l'un, un livre de gastronomie pour l'autre, hurlant un très approprié "Pour Killer Moth!". Elle allait payer aussi, même si dans le fond ils ne savaient pas pourquoi exactement.

En bas, l'air était emplit de morceaux de papiers, rendant toute identification des cibles difficiles. ça n'était définitivement pas juste. La mite maîtresse du mal, redressée regardait les alentours, prête à faire feu de tout bois. De son côté, son fidèle moth progressait à son tour dans le tourbillon de pages dactylographiées, espérant que derrière les poèmes de Lamartine ne se cachait pas leur ennemi. Le silence troublée par le bruissement des pages rendait la scène insupportable pour le maitre des Mites qui préférait la cacophonie réconfortante des combats qui tournaient sa faveur. Il savait que ses ennemis étaient prompts à profiter de la moindre occasion pour s'enfuir et combattre camouflé. Les lâches...

Tiens, tiens, ça, j'appelle ça une bonne surprise. Mademoiselle Spoiler venait de faire son entrée dans la bibliothèque. Cela faisait longtemps que je n'avais plus vu cette chère demoiselle. Enfin, longtemps ... Une semaine, tout au plus, depuis l'affaire des mangeurs de bras. Elle me propose de me laisser faire le reste, mais ... cela dit, je ne serais pas contre un petit coup de patte. Killer Moth est un adversaire stupide, mais il peut se révéler très dangereux si on le laisse mener à bien ses petits jeux. Je le refrappe d'un coup de botte dans le dos, avant de m'adresser à Stephanie.

"Je ne serais pas contre un petit coup de main."

Au même moment, Killer Moth réussissait une formidable évasion dont il a le secret. En l’occurrence, il a fait appel au dernier de ses complices encore debout. Ah non, il en reste deux autres, mais il les a envoyés à la poursuite de Spoiler. Je suis sur que cette jeune fille se débrouillera parfaitement toute seule. La phrase de Moth vis à vis de mes parents, quand on connait le sort de Janet et Jack Drake, je l'ai assez mal pris. Cela risquait de très très mal se terminer si je mettais la main sur lui. Merde, son assistant n'a pas l'air de rire avec son arme. Je me blottis rapidement derrière mon bouclier, quand j'entend la détonation des tirs. Par contre ... Il ne m'a pas touché une seule fois ? Que se passe il là ? Ne me dites pas que ... Cet ahuri a passé son arme en automatique et n'est pas foutu de s'en servir correctement. Des morceaux de papiers volent partout dans l'espace. Ils ont détruit des centaines de livres. Non content d'être complétèment incompétent, il s'attaque à la culture. Où va le monde ? Où va l'honneur criminel ? Au travail.

Dans le tourbillon de bout de papier, j'peux disparaître sans trop de difficulté. Tiens, quand nous parlions de pélicans, un extrait du poème "L'Albatros" vient de me passer sous les yeux. Intéressant. Serait ce un signe du destin ? Serais je handicapé par mes ailes de géants ? Mais non, voyons, je ne suis pas un poète. Je suis un oiseau, un rouge gorge. Mais aucunement un pélican, ou un albatros. D'où me viennent ces considérations sur les oiseaux ? C'est une bien bonne question. Les oiseaux mangent les insectes. Donc, en théorie, j'ai l'avantage sur la mite. Sur Killer Moth. Reprenons le travail, et ne nous laissons plus distraire par des simples extraits de poèmes voletant tels des petits colibris gazouillant joyeusement. Il faut que j'arrête avec les oiseaux. Réellement.

Ma botte percute avec violence l'arrière du genou de mon adversaire, le forçant a se rabattre vers le sol, avant que mon bâton ne vole vers sa nuque. Une autre des mites se retrouve plaqué au sol, clairement hors de combat. Il est temps de s'occuper du chef de la bande. De Killer Moth. Je ne sais pas où il se trouve parmis ces rayonnages de livres, mais je ne suis pas convaincu de pouvoir jeter les étalages au sol, sans m'attirer les foudres de la bibliothécaire. Et vu comme miss Parker me fait peur, je ne prendrais pas de risques. Il va d'abord falloir retrouver Spoiler, et voir si elle est encore en vie. Je ne me fais pas trop de soucis.

« Ça marche, je descends te rejoindre. »

C'était la réponse de la jeune Spoiler pour le Robin, quand celui-ci ne dit pas non pour un coup de main.
Elle gardait le petit livre sur elle et allait descendre en passant par les escaliers: et pourquoi par les escaliers ? Parce qu'elle en avait tout simplement décidé, voilà.
On ne peut toujours expliquer les raisons qui poussent les personnes à prendre telle ou telle décision dans la vie et puis honnêtement, cela intéresse qui ? Personne ? Et ben, au moins, l'affaire est réglée.

Durant sa descente par les escaliers, deux hommes de Moth montaient pour aller affronter Spoiler: vu la démarche qu'ils avaient pendant leur montée, la jeune femme comprit que c'était purement et simplement des amateurs.
Comme elle ne connaissait pas ce Moth elle ne pouvait se faire de jugement sur les compétences de combat de ce dernier et de ses hommes. Mais au vu de sa remarque concernant les parents de Robin et de Spoiler, il serait bien déçu de savoir que le père de la jeune fille était un criminel et que niveau raté, Moth pourrait lui piquer son grade.
La justicière prit son bâton de combat et frappa sur le premier, qui reçut le coup au visage avec pour effet, la dégringolade avec son collègue.

*Hé bé, je me croirais dans un nanar de super-héros: il manquerait plus que le requin en caoutchouc qui explose.*

Le collègue de celui qui s'est pris le coup de bâton se releva, poussa son compère et fonça de nouveau vers Spoiler.
Un coup au visage.
Un deuxième coup au visage.
Un troisième au ventre et pour finir, un coup de pied au visage pour le faire chuter une seconde fois dans les escaliers.

Boah, jusque là, rien de bien difficile: pas comme le balourd d'il y a peu de temps. C'était un sacré coriace, il fallait l'admettre mais ce soir, ca ressemblait plus à une ballade de santé.

Au rez-de-chaussé, des pages volaient: Robin avait perdu la trace de Moth et de son compagnon, l'endroit était devenu bordélique: de la peinture, des pages arrachées qui volaient comme si on était dans un film de sorcier.
Elle avait envie de lire l'extrait qu'elle avait lue auparavant, elle était persuadée que cela lui ferait plaisir, ouvrit le bouquin et commença à lire à haute voix, avant de rejoindre Robin pour aller chercher Moth. De toutes manière, il n'y avait pas d'autre sortie à part les escaliers dont elle est descendue.

« Page 13: Le délinquant Robin, avec l'aide du criminel Batman, portait une bombe au dessus de sa tête, tout en courant au port, parmi la population Gothamienne et dans le seul but de détruire le port de Moth.
Cependant, les hommes de Moth virent la bombe au loin et avait prévenus leur super-héros: Lorsque Moth se montra face aux deux criminels, Batman le lâche fit demi-tour et prit la fuite, tout en hurlant:
_Au secours, Je ne veux pas être arrêté.

Robin, ne put lâcher la bombe a temps et tomba. C'est à ce moment que le héros Moth le prit par le bras, le mit sur ses genoux, baissa son pantalon et lui colla les fessées devant les habitants qui encourageaient le héros Moth, pour la punition d'un criminel de Bas-étage. »

Elle ferma le livre et le posa sur une table pas loin.

« Il a beaucoup d'imagination, celui-là. J.K Rowling et Stephen King peuvent aller se rhabiller en tout cas.
Maintenant, j'arrive. »

Elle savait quelle serait la réaction en fin de compte de son ancien petit ami, pour avoir eu une relation amoureuse avec: elle connaissait ses réactions suivant les situations.
Elle verrait de la colère chez lui, mais pas contre elle à la base mais plutôt contre son auteur: car quand il s'agit de toucher à l'égo de Robin, autant dire que celui qui le critique fortement allait chier dans le ventilo.
C'était juste pour le taquiner qu'elle lui avait raconté ce passage: de la taquinerie comme dans un couple......séparé ou pas.

La neige de papier se calmait et les volatiles écrits lyriques se balançaient avec douceur dans la quiétude retrouvée de ce lieu de lecture. Drury avait profité de la pagaie pour se faufiler avec finesse hors de la salle principale. Force était de constater que la pièce dans laquelle il avait trouvé refuge n'était pas la meilleure des options: salle de convention. Un enchevêtrement de tables formait un îlot central autour duquel étaient soigneusement rangées des chaises, au dessus, un plafonnier tentait de recouvrir toute la longueur de la tablée. Il projetait une lumière blanchâtre censée reproduire la Lumière naturelle. Les murs étaient recouverts d'un papier peint abominablement gris et quelques cadres tristes de sérieux peinaient à rehausser le côté froid de l'ambiance générale.

Il galopa avec sa grâce personnelle jusqu'à la seconde porte de la pièce, ses moths devaient sans doute sévèrement rosser ces pathétiques justiciers dont l'orgueil n'avait d'égal que leur incompétence hin hin hin. Il ouvrit la porte et s'engouffra dans le large couloir qui se déployait devant lui, un couloir qui, si ses souvenirs étaient bons, le mènerait directement à l'opposé de sa position initiale dans le hall (oui, là il faut suivre). Il était heureux malgré tout, enfin des justiciers le prenaient pour une menace tangible, sinon jamais ils ne seraient intervenus. Il dégaina son arme de poing et s'arma d'une grenade flash, cela serait du plus bel effet, mais il ne se laisserait pas avoir comme la dernière fois, il ne regardera pas la grenade exploser devant lui!

Il arrivait enfin à la position idoine. Malheureusement, la situation n'était pas aussi brillante qu'il l'avait espéré, ses fidèles étaient tous à Terre. Hum, il allait devoir intensifier les séances de savates.... ou mieux, il allait leur apprendre l'escrime pour qu'ils puissent se défendre à coup de leurs dards puissants. Oui hin hin hin. L'heure de la revanche avait sonné pour lui. Il tourna la goupille de sa grenade alors que l'étrange elfe à capuchon violet lisait un magnifique extrait de son sublime livre. L'un de ses passages favoris il devait l'admettre.

- Prépares-toi à la fessée fielleux filou! hurla-t-il en jetant sa grenade.

Il recula le chien de son arme, bondit avec une pause digne des grands films de John Woo et se réceptionna avec, il fallait l'admettre, un talent naissant. L'air devint un grand flou lumineux qui ne l'atteignit pas et lorsqu'il ouvrit les yeux, il se prit le haut d'une balustrade sauvage. Il son casque fit son travail habituel: vibrer. Et il commença à tirer!

- Prend garde rossignol! J'ai ici la clef de ta délivrance! Il tira quelques coups de semonces et sortit son pistolet à fléchettes.

Killer Moth testait là une toute nouvelle méthode de travail: si tu es incapable de tuer d'une seule balle, multiplies-les et les probabilités t'aideront (pour une fois). Il dégaina une nouvelle grenade flash. Il entendait gémir ses quelques hommes de mains qui ne parvenaient pas à recouvrer la conscience des justes. Sur le sol, les douilles de ses balles et les cartouches d'air comprimé rebondissaient mollement sur les cadavres calcinés de grands ouvrages littéraires. Drury n'avait certes fait de tort à personne, il avait travesti tel un symbiote son ouvrage pour le faire passer dans le grand circuit de la vie, quel était leur droit pour ainsi se dresser face à sa toute puissance? Nul ne pouvait le lui dire. Il aurait mis ses mandibules sur le feu qu'ils ne le savaient pas eux-mêmes.

- Vous allez bientôt payer votre audace! Nul ne se dresse face à l'impérieuse mite de la faune criminelle, je suis l'esprit de Gotham, je suis son âme damnée et bientôt vous brûlerez sur l'ampoule de mes victoires!

Il continua à appuyer frénétiquement sur sa gâchette. Heureusement pour lui, son chargeur avait le mérite d'être plein et surtout de bonne capacité. Tout ces bruits de détonations, toute cette panique incontrôlée le rendait lyrique.

- J'entends être l'avenir glorieux! J'entends être le père de votre perdition hin hin hin. Vous n'avez pas voulu de mon livre, eh bien vous serez biffé dans la prochaine édition! Misérables rejetons de la chauve-souris! Misérables copieurs fades et insipides, jaloux de mon originalité! S'il vous voyait, il pleurerait de honte votre menteur de "mentor"! Vous n'êtes ni à sa hauteur ni à celle de cette ville!

Il décrocha une nouvelle grenade.

- Futile me direz-vous, hurla-t-il de plus belle en jetant la canette noire, vous êtes déjà aveuglés par votre propre orgueil! Hin hin hin!

Puis l'objet roula un certains temps, une balle perdue le transperça et explosa en une gerbe de fumée verdâtre. Zut, c'était la bombe de peinture qu'il avait prévue pour refaire une partie de la décoration de la salle. Des éclats recouvrirent le sol, une partie de l'escalier, deux étagères de livres à moitié indemnes et des éclats vinrent se coller sur le casque de la mite.

- Ah, je suis touché!

Un Killer Moth sans visibilité était comme un générateur aléatoire de danger et le destin s'amusa à jeter les dés douze faces de la vie. Ils roulèrent alors que le criminel tournoyait pour essayer d'entrevoir le monde au travers des tâches colorées qu'il avait étalé avec son bras gauche. Le premier des deux dés s'arrêta lorsqu'il commença à distinguer les restes d'une bibliothèque victime de sa tentative malheureuse de pop-art. Et le second s'immobilisa alors qu'il remettait le doigt sur sa gâchette. Double un: échec critique...

Alors que Spoiler choisissait de me taquiner en dégainant l'un des monuments de la littérature mothienne, une certaine mite rejaillit brusquement d'une salle adjacente. C'était donc par là bas qu'elle avait disparu ? Cependant, il n'était pas revenu désarmé, vu qu'une grenade nous fut brusquement jeter, tel la pierre lancé par celui qui n'a jamais péché. Je ne savais pas ce que c'était, mais je savais ce que je devais faire. Sauver Stephanie.

D'un mouvement violent et précipité, sans faire attention à mon environnement, ni à ma protection personnelle, je me jetais sur la jeune femme en violet. Je voulais l'écarter de l'assaut. Je ne voulais pas qu'elle soit blessé, même si je devais subir l'attaque à sa place. Je sens le costume violet blotti contre le mien, alors que nous roulions rapidement au sol. Roulade immédiatement suivi d'un grand flash lumineux. C'était juste une grenade flash, pas la peine de s'inquiéter.

Enfin, quoique ... ? Un criminel bariolé se supposant en position de force, et pouvant donc laisser libre cours à son arsenal d'armes toutes plus saugrenue les unes que les autres ? Ce n'était sans doute pas la position la plus confortable qui soit. Une balle siffla au dessus de ma tête. Comme je le supposais, il avait dégainé la quincaillerie. Spoiler était allongé, juste en dessous de moi, l'air légèrement surprise de ma réaction.

Quelque chose m'échappait cependant. Malgré ses envolées lyriques, la Mite semblait ne pas nous viser et tirer de façon complètement aléatoire (et le plus n'était pas d'aller à Toire, mais d'en revenir). Aurait il été lui même aveuglé par sa propre grenade ? Aurait il été incompétent à ce point ? Cela dit, venant de lui, plus rien ne m'étonnais. Brutalement, un sifflement de gaz accompagné de peinture verte jaillit de sa nouvelle grenade. Non content de ne pas nous viser, il se trompait dans son équipement. Je ne peux réprimer un soupir. Allez, Drake, finis le travail.

Un nouveau cri, plus aigu et paniqué que les précédents se fait entendre. Un "Ah, je suis touché" provenant du fond du coeur, du fond de l'ame de Moth. Je me permets de supposer qu'il a trébuché et que le haut de son masque est venu cacher ses yeux. Quelque chose dans ce gout là. Je me redresse légèrement pour voir ce qui peut bien se passer, avant de brusquement me rabattre au sol. Aveuglé par la peinture sur son masque, l'homme mite allait encore augmenter le danger commis par ses tirs à l'aveuglette. Comment Batman pouvait il gérer ça tout seul ? Sérieusement ?

Un rapide coup d'oeil au alentours m'apprit une chose. Je n'avais pas de meilleurs choix que de rester au sol. Les bibliothèques pour la plupart déjà massacrés ne sauraient pas me protéger des balles. Le bouclier de mon bâton ne nous accordera qu'une défense temporaire. Il allait falloir jouer les héros. C'était un tantinet mon rôle après tout. L'examen de ma ceinture me permit de trouver rapidement ce que je cherchais. Mon grappin. A la seconde où j'allais tirer, une balle perdue vint se loger dans le mécanisme de tir. Merde ? Comment avait il pu faire ça ? Et surtout, s'il avait réussi à tirer ici, comment n'a il pas pu me toucher Spoiler et moi depuis le début.

Enfin, j'entendis ce que je voulais entendre. Le cliquetis caractéristique d'un chargeur vide. J'avais bien cru que cela n'en finirais jamais. D'un saut agile, je me releva rapidement, avant de partir à l'assaut. Il serait temps d'en finir une bonne fois pour toi. Mon coup de pied fait voler au loin les deux armes à feux de la mite. Il ne reste en place qu'un adversaire relativement pathétique. Et sans armes. J'étais cependant loin de croire qu'un tel adversaire nous causerait tant de soucis lors d'un affrontement prolongé. Et sans l'intervention de Spoiler, je ne m'en serais sans doute pas tiré.

"A toi d'en finir Spoiler. Moth, ne bouge plus."

Après avoir déposée le bouquin, Spoiler se fit attraper par Robin pour être mise au sol: ce dernier voulant la protéger des tirs au hasard de Moth.
Elle se posa même pas la question du pourquoi n'a t-elle pas réagit plus tôt ? Elle se laissa faire car connaissant Robin, il savait ce qu'il faisait.

Les tirs venaient de la salle de conférence: plusieurs tirs pendants quelques petites minutes: il a une mitraillette ou quoi ? Vu le débit de tir, on pouvait penser cela.
En vérité, je vous le dis, ce n'était pas le cas et heureusement sinon Robin et Spoiler comme les livres: ils ressembleraient à du gruyère et puis bon, pas la peine d'en faire tout un fromage au final.

Robin se releva et partit dans la salle, laissant Spoiler le soin de se relever: quel galanterie, vous me direz, mais bon, c'est pas un soir auquel on fait dans les bonnes manières: il y avait quoi ? Un gang de mites pas très malignes, un chef pas malin non plus, qui savait même pas ce qu'il faisait mis à part déposer une propagande qui n'en valait pas un clou.
Il fallait imaginer la tête des gens demain quand ils verraient les « œuvres » de Moth: certains auraient une crise cardiaque en voyant le carnage et le viol d'une culture à Gotham et d'autres seraient morts de rire.

En fin de compte, il aurait son petit moment de gloire mais pas assez pour qu'on le considère comme quelqu'un de dangereux: si seulement, il tombait sur certains tarés d'Arkham ou bien pire – Croc, Clayface ou Bane – autant dire que la mite serait vite aplatie.

Robin était dans la salle contre Moth:

"A toi d'en finir Spoiler. Moth, ne bouge plus."

Ayé, c'était enfin parti pour désinfecter la bibliothèque de Gotham des mites: Robin l'avait désarmé, Spoiler utilisa son bâton de combat pour enfin le lancer vers Moth, vu que ce dernier avait eu de la peinture sur le « visage »: le rater, ce serait vraiment un signe qu'elle perdait la main et pourtant......

Restait à voir si le bâton allait atteindre sa cible, sinon un mur aurait un joli petit trou.

Et pour ceux qui se posent la question: pourquoi le bâton de combat ? Parce qu'elle avait plus de batarangs depuis bien longtemps et ses boules aux différents effets, elle n'en a plus en stock dans sa ceinture:il faudra qu'elle en refasse à l'avenir, avec l'argent de ses petits boulots dans la journée.

(hrp: pas trop inspiré sur ce coup-là et puis, je dis que c'est la merde pour pas se tromper de couleur dans la sélection des couleurs, crotte. hrp)

C'était au comble du désespoir que Drury vit ses armes s'envoler joyeusement. Les statistiques auraient dû lui être favorables, mais non. Montecarlo et Poisson devaient probablement pleurer en voyant ainsi leurs plus belles théorie complètement ravagées par l'absurdité de l'univers que générait la mite. Des douilles chaudes roulaient encore gaiement au sol alors que le demi-monde teinté par la maladresse devenait chaque minute un peu plus chiche en échappatoires. L'infâme créature qui alliait autant de concision dans ses actes que dans ses paroles invita le Schtroumpf violet à se charger de lui. Non mais pour qui se prenaient-ils tous les deux?

L'héroïsme était la base de l'illusion humaine, chacun admirait et recherchait dans ses justiciers les grandes qualités de l'Humanité alors qu'ils étaient de simples hommes et femmes et sans doute les plus ignares au point de vouloir se "sacrifier" et "combattre" pour les autres. L'altruisme était une belle chose et Drury était altruiste, mais pour les criminels et contre rétribution. Oui, en réalité il n'était pas altruiste, mais l'idée générale était là, eux ils étaient idiots et pas lui, nah. Plongé dans le doute de ses propres pensées, il ne vit pas le bâton fendre l'air. Maudit angle mort!

"Drury la cloche dorée" sonna le glas de cette sinistre cavalcade littéraire. Le coup, non content de faire vibrer son casque comme le bourdon de Notre-Dame le fit reculer. Ses pieds glissèrent sur les pavements de pierre et sa tête enfonça avec force sur un boîtier mural rouge vif. Une sonnerie stridente ébranla le bâtiment et les lucarnes automatiques s'ouvrirent. L'air frais du soir s'engouffra et de charmants tourbillons de reste de papier calciné se soulevèrent. Les moths furent arrachés de leur torpeurs artificielles par l'ignoble alarme et gémirent avec la grâce des pachydermes à l'agonie. Leur chef, qu'il fallait plus qu'une simple barre de fer pour assommer entièrement, tituba comme si le sol cherchait à se dérober sous chacun de ses pas malhabiles.

- Misérables, couina-t-il alors que ses oreilles sifflaient toujours. La mite ne.... ne vous le... pardo.... je m'vengerais!

Ses hommes se relevaient difficilement dans cette cacophonie de signaux agressifs. Killer Moth sortit alors de sa ceinture une petite télécommande et appuya sur un bouton avec un ricanement sans conviction. Cette soirée l'avait fatigué, il était temps pour lui de faire une sortie aussi majestueuse que sublime.

- Vous aviez le choix, lança-t-il aux deux justiciers, vous auriez pu vous plier au silence et mener une vie heureux et tranquille, mais non, vous avez choisi la voie de la souffrance!


La moth-mobile s'activa dans la nuit d'encre et se souleva en frottant sur les parois des deux bâtiments qui la flanquaient. Les rétroviseurs tombèrent, les poignées se déformèrent et lorsqu'enfin elle atteignit une bonne hauteur, elle prit la direction de l'entrée du bâtiment, saupoudrant le clair de lune d'une traînée poussiéreuse. Son ombre se projeta dans le Hall lorsqu'elle passa au dessus de la gigantesque verrière. Que pleurent les faibles et tremblent les clochards, l'engin diabolique se posa sur le perron majestueux qui avait été foulé des années auparavant par de grands auteurs et de grandes personnalités, il lui faudrait quelques années pour s'en remettre. Les quatre pneus du véhicule s'écrasèrent mollement sur le marbre blanc. Toutes ses portières se déverrouillèrent difficilement et les vérins qui devaient normalement automatiser leur ouverture déversèrent leur huile nauséabonde en forçant vainement sur les verrous défoncés par les frottements. Killer Moth riait cette fois-ci sincèrement.

- Inutile de nous suivre pauvres rejetons de la chauve-souris, vous risquez de vous brûler les ailes! En avant mes moths, retraite stratégique!

La débâcle méritait quelques éloges dans sa course désordonnée et désarticulée. La masse colorée des moths et de leur chef ne déméritait pas dans sa foulée mais leur arrivée auprès des portes closes de l'entrée fut ternie par leur idiotie qui, les bras tendus au devant, avait pensé, ou plus précisément n'avait pas pensé à l'éventuelle verrouillage de ces dernières. Ils s'écrasèrent tous puissamment contre les vitres renforcées alors que l'image salutaire de la moth-mobile se troublait. La main gantée d'orange de la mite du mal serra sa petite télécommande et leur véhicule s'activa de nouveau. Ses phares les aveuglèrent et, passant la première, elle entreprit de se rapprocher de leur groupe.

Les moths reculèrent en masse alors que la mite-bélier mécanisée faisait son œuvre et transperçait l'entrée comme un dard traversait l'épiderme d'un Homme. Se fiant à son habitude, le moth-gang se groupa autour du véhicule comme un groupe d'abeilles autour d'un pistil riche en pollen.

- ça marche pas chef! Les portes elles sont bloquées! cria l'un d'eux dans la plus grande panique.

Ils tiraient tous avec leur petite méthode sur les poignées défoncées, l'un d'entre eux tomba à la renverse en tirant trop fort et un autre entreprit de briser une vitre pour sauter dedans. Drury parvint à ouvrir sa portière et balançant son conducteur à travers pour qu'il puisse rejoindre le volant. Les autres grimpèrent comme il le purent, l'un d'entre eux s'accrocha à une aile métallique soudée au véhicule alors qu'il faisait une marche arrière maladroite.

- Plus vite, ils risquent de nous rattraper! hurla la mite.

- Je fais ce que je peux chef! répliqua le conducteur en écrasant la pédale d'embrayage.

- J'ai mal au crâne, commenta un autre alors qu'il se cognait la tête contre une vitre.

- Mais ouvrez une porte pour le moth-photographe! ordonna Drury qui venait de voir une jambe sauvage se balancer au dehors.

Le véhicule dévala le perron, baladant ses occupants non attachés un peu partout et surtout sur ses recoins exigus. Sur le toit, le fidèle de la mite hurlait à la mort, entrecoupé par les coups de son torse contre le toit. Un moth plus stable que les autres entreprit d'ouvrir une porte à grand renfort de coups de semelles. Le conducteur fit un superbe dérapage contrôlé, ouvrant du même coup la porte. Gotham City la silencieuse était devenue atrocement bruyante. Une bande de guignols en costumes de carnaval hurlaient tous des ordres, des contre-ordres, des pleurs et des plaintes alors que leur hideux véhicule crissaient sur l'asphalte des rues. Le moth qui pleuraient sur le toit du véhicule manqua sa réception sur la banquette arrière et fut rattrapé in extremis par l'un de ses camarades. La soirée touchait à la fin pour eux.

- Allez, décolle, ordonna le chef alors qu'il soupirait de soulagement en voyant son équipe un grand complet.

Drury était clairement mis hors de combat par Spoiler et moi. Le bâton que la jeune femme avait lancée l'avait percuté en plein visage, le faisant reculer de quelques pas, et finissant même par le projeter dans le panneau de l'alarme incendie. Une sirène hurlante se fit brusquement entendre, ce qui permit aux quelques Moths encore moyennement dans les pommes de se réveiller pour de bon. La terrifiante mite tueuse avait même dégainé une télécommande, sans doute une nouvelle arme terrifiante qui pourrait tous nous vaincre. Et pourtant, après avoir pressé sur le bouton de toutes ses forces, rien ne semblait se produire. Mon regard était complètement interloquée. Qu'est ce qu'il peut bien se passer ?

Un crissement de moteur et une ombre passant derrières les verrières (pourtant situé au deuxième étage de la bibliothèque) me fit comprendre ce qui se passait. Notre adversaire du soir avait eu la sublime idée d’appeler un véhicule de secours. Trop surpris pour comprendre ce qui se passait réellement, je ne pus que voir mes adversaires prendre la fuite, partir précisément vers la grande porte d'entrée. J'aurais peut être dû les arrêter, ou quelque chose dans ce gout là ?

Dans un grand craquement de bois, la porte d'entrée céda sous nos yeux. Et la terrifiante mite-mobile se présentait devant nous. Tout le gang de la mite se battait du mieux qu'il le pouvait contre les portes de la voiture. Et semblait avoir beaucoup de mal à l'ouvrir. Après quelques secondes d'efforts intenses, ils réussirent enfin à s'engouffrer dans la voiture, avant que celle ci ne parte en trombe. Merde.

Enfin libéré du choc de la fuite bariolées de nos adversaires, je me sentis forcé de réagir. Je me dirige d'un pas de course rapide vers la sortie, espérant avoir encore une chance d'attraper la voiture. Ma voix est plus un ordre qu'autre chose quand j'exhorte Stephanie à me suivre.

"Stephie, viens !"

Le véhicule, que je n'ose pas plus longtemps appeler voiture, a déjà pris trop de vitesse pour qu'on puisse le rattraper à pieds, et comble de l'étonnement ... a commencé à s’élever au dessus du sol. Ce qui explique pourquoi elle est passé devant la fenêtre du deuxième étage. Je dégaine mon grappin de ma ceinture, et tire une première fois vers l'adversaire. Viser en courant n'est pas un exercice facile, et la pointe de mon grappin ne fit qu'érafler la peinture du véhicule.

Le second tir fut plus heureux, le filin du grappin se plantant dans le coffre, avant de me tracter brusquement jusqu'à nos adversaires. Mais, déséquilibrés par le vol instable de la Mothmobile, je ne pus qu'attraper l'arrière du véhicule du bout des doigts. Merde. Il fallait que je réussisse à me hisser sur le toit si je voulais faire quelque chose. Et vite, si je ne voulais pas tomber. Et surtout, j'avais besoin que Spoiler me rejoigne.

Le bâton, envoyé dans la face de Moth fit l'effet désiré mais en contre-partie: une alarme mise en marche, une aide extérieure avec un « engin » si on peut l'appeler ça comme ça et une très belle mise en scène de l'incompétence de petits criminels amateurs: on se serait cru dans un dessin animé pour enfants, avec les méchants qui ne font pas offices de véritables méchants, mais plutôt de méchants « comiques » dont on s'y attacherait d'un côté ou bien on aurait un peu pitié pour eux de l'autre.

Enfin bref, le résultat était tel qu'ils arrivaient à prendre la fuite et que le Robin était à leur poursuite et avait ordonné à Spoiler de le suivre pour rattraper Moth et toute sa clique: et enfin en finir une bonne fois pour toutes.

Elle vit le robin, foncer à toute vitesse pour rattraper Moth et ce dernier avait réussi à atteindre au bout de son 2e tir, le véhicule de Moth.
Mais pour la suite, il y avait comme un souci: déjà d'une part, Robin, était assez bien avancé ce qui lui permettait de pouvoir rattraper la moth-mobile mais pas Spoiler, la distance qui la séparait de Robin, ne lui permettait pas de pouvoir rattraper Moth et toute sa bande.

Quelques secondes plus tard, le Robin s'était envolé et Spoiler ne put le rejoindre car trop loin.

« Et merde...... »

C'était trop tard pour lancer son grappin et tenter d'avoir la moth-mobile: elle aurait pu atteindre une des jambes de Robin et encore......

La seule solution qui lui restait était de suivre le trajet de Moth et sa bande: de toutes manières, ils avaient bien une planque mais le temps d'y arriver, ce serait pas dans les 5 minutes.

Le mieux était de suivre du mieux qu'elle le pourrait.....

"We are all in a yellow submarine..."

- Tu crois vraiment que c'est le moment de mettre de la musique? s'emporta la mite alors qu'elle observait le rossignol qui s'était accroché à leur véhicule.

- Désolé chef, je me suis assis sur mon lecteur, du coup il s'est mis en route, s'excusa le conducteur en essayant de faire le focus depuis sa vision troublée par l'émotion.

- Lampadaire! hurla un moth.

La moth-mobile fit un virage agrémenté par les hurlements désespérés de tous les occupants du véhicule. L'autre justicier de carnaval continuait sa progression. Il fallait impérativement s'en débarrasser. Il n'était plus question de laisser cet demi-portion se payer la part du Lion, il allait lui montrer!

- Ouvres le coffre et vous trois derrière, vous aller lui balancer le contenu de la moth-glacière!

La moth-glacière était en soit une merveilleuse idée qui avait immédiatement fait l'unanimité, il était toujours de bon aloi de disposer d'un point de ravitaillement. Le problème, qui avait déjà été survolé avec les paquets de chips*, releva rapidement du numéro d'équilibre diplomatique, il avait fallu comprendre ce que les gens voulaient, ce que l'on pouvait faire et enfin choisir ce dont fondamentalement tout le monde avait besoin. Sans le savoir, Drury avait en réalité mis le pied dans la piège à loup de la politique telle qu'elle était rêvée par les Romains. Il avait à sa façon tranché dans le vif tel un consul de l'antiquité et avait fait au mieux pour le bien de la Cité - réduite à 5 gugusses pas très futés, mais une Cité tout de même.

Le coffre de la moth-mobile s'ouvrit avec force. Sitôt le verrou déverrouillé (pratique...), le haillon fit un véritable bond et claqua de nouveau avant de se rouvrir. La pièce du véhicule était tel un drap de lit pendu par temps venteux. Il claquait régulièrement mais ne parvenait jamais à rester tout à fait stable. De leur côté, les moths terminaient d'enlever le couvercle de leur cantine refroidie. A l'intérieur donc, la perfection de l'Art de décider se tenait bien au frais.** L'artillerie commença petitement son office. Partirent en premier les paquets de fromages conditionné, les bombes de cheddar et pour y aller franchement, un fromage fermier américain - triple pasteurisé et aseptisé à l'eau de Javel s'il vous plaît. S'ensuivit la petite mitraille, des boîtes de plastiques qui s'ouvraient au moment de la projection, répandant à l'envie une pluie de petits pois, de carottes à l'huile et vinaigre, des betteraves rouges dans leur assaisonnement, quelques pommes de terre au vinaigre, des oignons soigneusement découpées, autant de garniture pour accompagner la progression du justicier.

Ne négligeant d'outrepasser aucune des règle de la convention de Genève, les moths se saisirent des bocaux de verres. Certains parvinrent à quitter le véhicule, d'autres se brisèrent dans le coffre, étalant leur contenu tantôt visqueux, tantôt poisseux sur le sol immaculé désormais recouvert de verre brisé. Enfin l'arme lourde. Les récipients de verre qui contenait leur repas. Cuisses de poulet, de canard, morceau de gigot, tous ses joyeux mets s'envolèrent, protégés dans leur sublime boîte avec pour objectif d'estourbir à 50 mètres du sol le présomptueux jeune premier. Finalement, l'on en vint à renverser la glacière avant de la jeter. Les bocaux de sauces et les bols plein de vinaigrettes roulèrent, s'entrechoquèrent, glissèrent avant d'entreprendre leur plongeon final et leur jadis contenant enfin se suicida dans un sifflement de fin des temps.

- Il est toujours là? demanda la mite du mal avec une voix pleine d'espoir.

- Aucune idée, lança un moth qui ne voyait plus rien depuis qu'il s'était pris un retour de flamme d'une salade à la vinaigrette - la guerre ne pardonne pas.

-Faudrait vérifier! lança le chef en hurlant alors que le vent continuait de s'engouffrer par l'ouverture du coffre.

- On pourrait faire deux trois virages histoire d'être sûr! répliqua le chauffeur.

- Vas-y, acquiesça Drury en se tenant à son siège.

Ses autres moths se précipitèrent pour regagner leurs places et s'accrochèrent comme ils le purent aux ceintures de sécurité dont la peinture violette avait encrassé les mécanismes de déroulement. Le chauffeur fit un premier virage qui fit défiler les puissants buildings gothiques de la ville devant le pare-brise du véhicule coloré. Il contre-braqua avec force et détermination et les propulseur du véhicule commutèrent. La carcasse volante pivota d'un seul trait, l'on eut dit une auto-tamponneuse frappée par une force invisible. Invisible certes, mais qui ne laissait pas les estomacs des passagers indemnes. Sous son casque, même Killer Moth commençait à blêmir.

-Euh... rallll...., commença le ciron.

Mais trop tard, le coup de volant venait de repartir, avec une conviction telle que le chauffeur se cogna contre la vitre et s'effondra sur le klaxon. A moitié nauséeux, paniqué comme ses moths, Drury assistait à la lente chute de leur véhicule. L'un de ses hommes de mains, plus vif que les autres, se saisit du col de son camarade assommé tandis que Drury reprenait le volant.

- Que quelqu'un prenne le volant, je gère les pédales! cria le chef alors que le vent sifflait de plus belles à travers les vitres défoncées.

Alors que personne n'avait repris le volant -faute d'avoir entendu-, Drury appuya sur la pédale pour regagner de l'altitude et sous l'impulsion de cette énergie nouvelle, la moth-mobile fit un tonneau aérien. Le volant, libre de toute contrainte tournoyait gaiement. Ce fut un autre homme de main qui tomba sur le dos de son bien-aimé ciron du mal qui se saisit de ce dernier. Le véhicule se stabilisa alors que les ailes du criminel des criminels se pliaient sous le poids d'une moth et que les vertèbres de son dos découvraient soudainement la valeur de la pesanteur.

L'on tira comme on le pouvait le chauffeur pour le mettre maladroitement sur la banquette et la mite s'extirpa pour mieux s'installer.

- Bon, il est où le sale gosse? demanda-t-il essoufflé tandis qu'il vérifiait l'emplacement d'un rétroviseur qui n'était plus là.  


* Voir des Nems, des Triades et des Mites.

** Comme une description peut être considérée comme un temps mort dans une scène aussi intense, nous reportons en annexe la méthode de composition de cette dernière.


La présente annexe a pour but de définir avec la méthode la plus remarquable de simplicité pour remplir un objet limité dans le temps et l'espace avec le nécessaire pour survivre et rassasier un groupe composé de N individus qui comportent chacun Y catégories de goût avec chaque leur spécificité Sn telles que Sn = f(Y,n), f étant une fonction bijective non linéaire dont il conviendra de déterminer la forme et la continuité et n le sujet membre de N. Dans notre étude, nous avons donc N=6.

1) Établir le profil de chaque individu n en déterminant les N fonctions Sn.

La méthode la plus à propos est l'utilisation des Expertons et l'emploi de la logique floue dans le but d'établir non pas un profil parfait, mais plutôt une nuance métaphysique par l'application dans le champs de l'"à peu près".

Nous définissons à cette étape nos Y différents catégories notées Yi. Ainsi Yi appartient aux différents l'ensemble Entrées; Plats; Desserts; Boissons; Accompagnements, Sauces, Accessoires.

Nous noterons que ces ensembles ne sont des corps de Galois que selon les envies et goûts de chacun. Ainsi pour un n donné, le sucré prévalant sur le salé, alors dans l'ensemble des Plats (Saumon Fumé < Brochettes de Poulet caramélisées). Cette simple remarque nous interdit l'utilisation de la méthode des moyennes et encore moins le passage par la méthode de Bayes. L'arithmétique floue sera donc notre salut.

Nous avons définis les ensemble comme suit, par soucis de simplification, (nous ne déterminons pas les sous-ensembles Viande, Poisson, Légumes, le contenu des différentes catégories étant déterminés par le contenu initial du frigo avant la composition de la glacière):
Entrées = {Saumon, Thon, Salade, riz froid, pâtes froide, champignon}
Plats = {Rôti, Roast-beef, Dinde, Poulet}
Desserts = {Glace Vanille, Glace Vanille, Glace Vanille}
Boissons = {Vin, Eau, Limonade, Powerade(marque déposée), Jus de Fruit, Café, Thé, Chocolat Chaud}
Accompagnement ) {Frites, Pâtes, Blé, Riz, Semoule}
Sauces = {Béarnaise, Mayonnaise, Ketchup, Moutarde, Sauce Spéciale achetée à Condiment King}
Accessoires = {Fourchette, Cuiller, Serviette Papier, Serviette Tissu, Couteau, Cuiller à Soupe, Cuiller à Café}

Ainsi nous pouvons déterminer dans notre exemple le profil suivant:

S(moth_1) = Somme de i = 0 à k de Yi*exp(h(i))

avec h(i) = 45*log²(i) + R(i)

Avec R(i) la valeur defuzzifiée de la loi de composition "T" au sens de Lukasciewikz des différentes valeurs fournies dans le sous-ensemble Yi. Ex: pour Yi= Entrée
on autre R(i) = Defuz(Saumon T Thon T Salade T Riz Froid T Pâtes Froides T Champignon) = Betteraves Rouges

2) Sitôt cette première étape réussie, il suffit d'établir l'algorithme d'optimisation non linéaire à élément finit pour obtenir la composition idéale. Sachant que la variable d'encombrement et de quantité vont entrer en jeu et pondèrerons chaque élément des sous-ensembles Yi pour lesquels nous allons converger.

Nous fusionnons donc le problème du sac à dos en considérant:

-> l'appétence de l'élément (Sn)  
-> Son poids (P)
-> Sa taille (Te)
-> La taille de la glacière (Tg)

L'algorithme est laissé à la convenance de l'utilisateur, nous avons opté pour une solution très simple que nous nous permettons de ne pas détailler. Le résultat est sans appel:

Satisfaction estimée sur une échelle de "Environ 11"

Entrée: Betteraves rouges (Satisfaction estimée: 7)
Plat : Cuisse de Canard à l'orange (Satisfaction estimée: 8 )
Dessert: Sorbet fruits rouges (Satisfaction estimée: 6)
Boisson: Lait goût fraise (Satisfaction estimée: 10)
Accompagnement: Haricots Verts (Satisfaction estimée: 6)
Sauce: Sauce miel et safran (Satisfaction estimée: 11)
Accessoires: Fourchette (Satisfaction estimée: 9)