« Je veux bien te parler de moi mais je ne sais pas par quoi commencer ni par quel moment de ma vie. Qu'aimerais-tu savoir sur moi ? »

« Je veux connaître ton enfance, ton adolescence… Je veux tout savoir. Tu peux aussi mettre pleins de détails ça ne me dérange pas. »

Je voulais tout savoir sur lui. Sa vie m’intéresse beaucoup même si je la connais peu jusqu’à maintenant. Je serais prête à l’écouter parler pendant des heures… Le son de sa voix me fait sourire et quand il me regarde, je me perds dans ses yeux. Je pris doucement la main de Julien et commença à la caresser de mes bout des doigts.

« Et si on allaient se coucher dans ton lit, je commence à être fatiguer d’être debout. »

Je lui fis un baiser et me dirigea vers sa chambre. Je pouvais sentir sa présence qui me suivait. Quand j’arrivai enfin dans la chambre, je me couchai sur le lit et câlinai Julien. Je l’embrassai, je lui faisais des bisous sur les joues et dans le cou, j’enlaçais mon chéri… Je lui faisais des caresses quoi ! Soudainement, j’arrêtai toutes mes douces caresses et plaçais ma tête sur le haut du torse à Julien. Mes bras entouraient mon chéri, je fermai les yeux et souriais. Après quelques secondes je repris la parole.

« Avant que tu commences à me parler de toute ta vie, j’ai deux questions à te poser. La première est où vivais-tu avant ? Et la deuxième… Quel âge as-tu ? »

Je venais d’ouvrir les yeux et j’avais levé la tête vers le visage de Julien. Je le regardais avec un petit sourire d’enfant. La deuxième question n’était pas très importante à mes yeux, l’âge ne me fait rien… Ce n’était qu’une simple question pas hasard.

Son nom n’est pas Julien Morgan, mais Julyan Yosef. Julien vivait à Paris, il a vécu une vie sans mère, sans vrai père et avec la mort de sa femme. Je me sentis mal pour lui. Tout ce qu’il venait de me dire avait affecté mon moral, mais je continuai de l’écouter.

« Je vivais à Paris et j'ai maintenant 42 ans. »

Il alla s’assoir sur le bord du lit. Je fronce les sourcils et m’approchai doucement. Je me mis à genoux derrière lui et l’entour de mes bras. Un petit instant de silence régnait dans la chambre… Je n’osais pas encore parler, je cherchais les bons mots pour exprimer ce que je ressens. Mon visage avait un air neutre, sans grande expression. Mais au fond de moi, je regrette d’avoir posé cette question d’âge à Morgan. Il semble mal alaise grâce à sa réponse. Je ne voulais pas que ma question crée un petit malaise, j’aurais pu la formuler d’une autre manière, mais je crois que sa réaction aurais été la même. Après quelques minutes qui parurent très longues, je décide enfin de rompre ce silence.

« Julien… Est-ce-que tout va bien ? »

Je me mordis la lèvre inférieure. Ce n’était pas ça que je voulais dire, mais je ne voulais pas aller directement au sujet principal. Je soupirai et pris un ton doux et réconfortant.

« Tu connais mon âge ? J’ai 27 ans. Nous avons environs 15 ans de différence et ça ne me dérange pas. Selon moi tu restes la personne que j’aime même si tu es plus vieux. Et toi, m’aimes-tu même si je suis plus jeune ? »

Je déposai mes deux mains sur les épaules de Julien toujours en attendant sa réponse.

« Je t'aime quoiqu'il puisse arriver. Peu importe l'âge, cela n'a aucune importance. Seul importe l'instant. »

Ces mots que Morgan dit me faisaient chaud au coeur. J'étais si contente de l'entendre dire qu'il m'aimera quoi qu'il arrive... Mais il y a une chose que je ne comprenais toujours pas. Pourquoi m'aime-t-il ? À chaque fois que je repense à notre formidable rencontre, j'essaie de voir comment j'ai pu charmer Julien en une seule soirée. Je n'avais pas fait grand-chose... Je m'étais assis sur ses genoux, je le complimentais quelques fois, mais c'est habituel chez moi. Quoi que ce que je lui disais n'était pas des paroles en l'air, je le pensais vraiment. Ah et je l'avais embrassé... Ce moment me fait bien sourire. Je ne savais pas pourquoi, mais je me demandais comment Laure avait fait pour séduire Julien. L'aimait-il plus que moi ? Je me fis vite sortir de mes pensées puisque Morgan commençait à me dorloter. Il m'enlaça et m'embrassa dans le cou. Je souriais et riais un peu, ses douces caresses me chatouillais. Je m'allongeai tranquillement sur le lit avec Julien. Il déposa sa tête contre mon épaule et me dit.

« Je t'aime. »

Mes yeux plongeaient dans ceux de Julien et quelques larmes de joies se glissaient sur mes deux joues qui devenaient rouge. Bien qu'il me l'ait déjà dit avant, je rougis quand même. Je ne répliquai rien, je ne faisais que le regarder avec des yeux doux et avec un séduisant sourire. Je repense à ce qu'il disait sur sa vie, il est un Français qui est déménagé à Gotham, une ville anglaise. Ça doit être nul à la longue de toujours parler anglais quand notre langue maternelle est le français... Enfin bref, je passai délicatement ma main sur la joue de Morgan toujours en gardant le même sourire.

« Ye t'aime mon... Amour. » Dis-je en français.

Ah oui je venais de parler français. Quand j'étais petite, mon père et ma mère insistaient pour que Santana et moi apprenions d'autre langue. Nous avions appris que le français... Nous savions parfaitement écrire des textes en français, mais quand nous parlions, s'était le délire totale ! Je ne savais pas dire la lettre J alors je tournais cela au Y, d'ailleurs je venais encore de faire cette petite erreur...

« Mon français n'est pas le plus parfait à l'oral. » Dis-je timidement.

J'enlaçais encore une fois mon chéri et repensai à cette chère Laure. J'aimerais voir à quoi elle ressemble, savoir pourquoi Julien l'aimait... On dirait que je deviens jalouse grâce à une femme qui est décédée ! Ce n'est pas dans mes habitudes de devenir jalouse. J'espère que je ne vais pas devenir possessive.

« Julien, comment L... »

Je ne terminai même pas ma phrase. Mon regard était soudainement devenu vide, sans émotion. J'allais presque faire une gaffe. Je venais presque de demander comment Laure l'avait séduit. Ce sujet pouvait surement crée un malaise ou un froid. Plusieurs minutes s'écoulèrent et je repris enfin la parole.

« Julien explique moi une chose. Pourquoi tu m'aimes ? »

« Excuse-moi mais tu imagines bien que cette question n'est pas facile. Tu arriverais à me dire pourquoi tu m'aimes ? Je t'aime par ce que tu as été la seule à me parler depuis longtemps et me voir autrement qu'un simple homme d'affaires. Tu as été la seule à me changer et à me faire voir que le monde existait autour de moi. »

Il est vrai que ce que je lui demandais était compliqué à expliquer par la suite. Je ne remarquais pas vraiment la grandeur de mes questions, les prochaines fois, je ferais bien attention... Je ne veux pas l'énerver ou l'ennuyeux avec mes stupides questions. Mais il m'avait expliqué pourquoi il m’aimait. Quand j'écoutais ses paroles, je réalisais que j'avais un peu changé Morgan, enfin beaucoup. Je me collais contre mon bel homme et réfléchissais au pourquoi je l'aime. Je voulais absolument lui dire ce que je ressens pour lui. Jusqu'à maintenant, j'approuvais ce que Julien disait... Il n'est pas facile de dire pourquoi on s'aime.

« Alors j'ai réussi à te changer... Wow, je ne pensais pas avoir fait une telle chose. »

Je souriais et regardais Julien dans les yeux. Je lui fis un bisou dans le cou et sur sa joue. Je pris une grande respiration toujours en continuant de sourire, s'il m'avait dit pourquoi il m'aime, alors je suis capable de faire de même.

« Mon chéri, la première fois que je t'ai vu, je t'ai tout de suite apprécié. Tu avais pris le temps de m'aider et tu n'avais pas appelé la police pour prévenir qu'une criminelle était chez toi. Hier quand je suis arrivé, tu semblais tellement inquiet de me voir avec autant de blessures... Par la suite tu faisais attention pour ne pas aggraver mon cas et c'est ça que j'aime. Tu fais attention à tout tes gestes, tu me dorlotes souvent, tu m'écoutes parler même si ce que je dis peux devenir très ennuyeux... En fait tu prends bien soin de moi. Je suis comme dans un rêve, un rêve éternel... »

J'arrêtais de parler puisque mon téléphone portable vibra dans ma poche arrière de mon pantalon. Je le pris et remarquai que ma sœur avait envoyé un texto. Je le lis rapidement et refermai le cellulaire.

« Changement de plans, je vais être obligé de partir bientôt. Ça ne te dérange pas mon amour ? »

« Non ça ne me dérange pas. On se reverra plus tard. »

« Ouai on se reverra plus tard mon chéri. »

Avant que je puisse me relever, je sentie ses douces lèvres se déposer sur les miennes. Je fermais les yeux et profitais du moment jusqu'à ce que Julien recule, je pouvais remarquer son regard enjoué qui me faisait sourire.

« Reviens vite. Je vais finir par m'ennuyer de toi. »

« Ne t'inquiète pas, je vais revenir plus vite que tu le crois ! »

Je me relevais doucement et pris le temps de m'étirer un peu. Sincèrement, j'aurais aimé rester dans cette chambre en compagnie de Julien, mais je devais aller voir ma jumelle... J'aurai pu refuser d'aller la retrouver à l'hôpital, mais j'ai toujours eu de la misère à dire non à celle qui m'a toujours aidé. Quoi que j'étais un peu frustré qu'elle met envoyer un SMS pendant que je déclarais mon amour pour Julien, cela avait un peu gâché l'instant. Je me penchais vers le visage de Morgan et murmure.

« Bonne journée Julien... »

Je l'embrassai avec passion et tendresse, c'était ma façon de dire "à la prochaine" ! Quand je mis fin au baiser, je quittai la chambre avec une petite mine triste. Pendant que je sortais de la demeure de mon bel homme, je repensai encore à ce qu'il m'avait dit... En quelques heures, j'avais appris pleins de choses que j'ignorais sur Julien. Prochaine fois, ça sera mon tour de parler de moi. Il connait peu de choses sur mon passé.

Au premier pas à l'extérieur, je remarquais qu'il faisait encore plus froid que tout à l'heure. Je frissonnais et remis rapidement mon manteau. Je commençais à marcher en me disant que j'aurais mieux fait de demander si Arnold aurait pu me conduire à l'hôpital. Je finis par embarquer dans un taxi qui se dirigea vers le bâtiment là où on soigne des gens. Dans le taxi je trouvais presque sommeil, mais à chaque fois que ma sœur m'envoyait un texto pour savoir où j'étais, un bruit venait toujours me tenir éveiller. Après quelques minutes je fermais les yeux et restais semi-réveillé... Je m'imaginais, encore une fois, coucher proche de Julien. J'espère au plus profond de moi que notre prochaine rencontre sera encore plus romantique et merveilleuse.