L'organisation de Julien Morgan était, certes, encore nouvelle à Gotham mais elle jouissait d'un potentiel des plus agressifs. Les transactions de Julien Morgan avaient bousculé l'économie souterraine de Gotham et certains grands pontes de ce monde de l'ombre avait remarqué l'arrivée de ce nouvel arrivant dans la balance. Parmi eux, Carmine Falcone avait envoyé ses hommes pour contacter le trafiquant d'armes français.
La voiture noire de Julien Morgan se gara devant le fameux manoir des Falcone, la plus grande des familles de Gotham. Julien sortit de l'arrière de la voiture suivi de près par Arnold Jones qui avait fait un effort pour retirer tous les scalpels de son costume trois pièces. Des hommes l'accueillirent à l'entrée et le fouillèrent soigneusement mais Julien était réglo. Il n'avait emmené aucune arme et Arnold n'avait aucun couteau de lancer sur lui.
Les hommes le guidèrent dans une pièce dont l'ambiance traditionnelle amusa un peu Julien Morgan. La musique de Vivaldi berçait ses oreilles mais son attention était retenue sur la personne assise derrière le bureau, un verre de bourbon à la main.
Carmine Falcone surnommé Le Romain. L'un des plus grands parrains de la pègre de Gotham pour ne pas dire le plus grand.
Julien se demandait s'il allait devoir baiser la main du Parrain et il ne put s'empêcher de penser aux films célèbres de Coppola qu'il jugeait pourtant indigne d'intérêt.
" Bonsoir monsieur Falcone. "

Julien utilisa cette forme de politesse pour jauger la réaction de son interlocuteur. Pourquoi avait-il finalement décidé de contacter un homme comme Julien Morgan qui donnait pourtant l'impression de ne pas avoir les épaules pour un business comme les armes.

[Je ne savais pas si c'était à Sofia d'abord. Je me permet de répondre et on verra ensuite.]

- "Monsieur Morgan. Soyez le bienvenu sous mon toit. J'espère que je n'aurais pas a regretter de vous avoir fait venir à cette heure si tardive."
" Vous n'aurez pas à le regretter. Je vous le garantis. "

Julien savait comment fonctionnait ce genre de types. Ces familles mafieuses "old school" qui avaient souvent bien du mal à s'adapter au monde moderne dur et impitoyable où le code de l'honneur n'avait pas sa place. Julien avait trahi beaucoup de monde lors de son incursion dans la pègre parisienne mais il avait assuré ses arrières en engageant quelques flics corrompus et en vendant tous ses anciens clients à la Justice. Tout devait se passer selon un plan précis. Personne n'avait gêné le français à Gotham hormis un ancien cannibale et une mercenaire japonaise.

- "Connaissez vous la Faune de Gotham City, monsieur Morgan ? Soyez francs avec moi. Avez vous déjà des contacts avec eux ?"

" Des contacts ? Disons que je n'en ai vraiment que très peu. Quelques-un de mes hommes vendent des armes clandestinement et je n'ai eu qu'une poignée de clients directs comme le Chapelier Fou où le chef des Yakuza, un certain Kagi. J'ai rencontré également beaucoup d'intermédiaires et de contacts mais je sais que ceux-là préféreront garder l'anonymat. "

Julien Morgan avait décidé d'attaquer de front en parlant du trafic d'armes car il se doutait bien que les activités prétendument écologiques de la Green World Corporation l’intéressaient peu.

- "Jadis, je dirigeais cette ville superbe. Mais j'ai fais un mauvais pari et on m'a laissé pour mort. Presque mort, car Double Face avait raté son coup. Mais maintenant, je suis d'avis pour faire table rase du passé."
Julien Morgan écoutait l'homme faire son discours en montrant Gotham à travers une large baie vitrée.
- Le passé a toujours été un couteau sous la gorge pour ceux qui n'arrivaient pas à s'en défaire totalement. J'aurais pu mener une vie tranquille à Paris. Avoir une femme et des enfants mais j'ai décidé d'utiliser mes compétences dans un but précis.

La voix de Julien Morgan était devenue légèrement tremblante quand il parla d'avoir une femme. C'était la mort accidentelle de sa femme qui l'avait rendu riche et il faisait maintenant tout ceci en sa mémoire.

- "Montrez moi donc vos marchandises, ce que vous avez en stock, cela m'intéresse."

Julien Morgan sortit une enveloppe de sa veste. Elle contenait des photos d'armes diverses et variées se prises dans un entrepôt racheté par Green World Corporation aux Dixon Docks.

- Je n'ai pas pu emmener ma marchandise ici mais je peux évidemment vous montrer un petit aperçu de ma marchandise.

Les armes allaient de la simple arme de poing au lance-roquettes RPG-7 en passant par les traditionnels fusils d'assaut et des grenades diverses et variées. On pouvait apercevoir quelques M16 de l'armée américaine équipés de lance-grenades et de moniteurs cardiaques. Il y avait de tous.

- Mes sources sont très variées. Elles vont des dictateurs déchus aux gouvernements peu scrupuleux. Ce qui fait que je me procure des équipements vraiment très variés. Qu'en pensez-vous ?

- "Vous avez là du matériel superbe."
Julien regardait l'homme examiner les photos qu'il avait emmené. Il semblait intéressé mais la prudence était de mise dans un tel métier et Julien Morgan était encore un élément nouveau sur l'échiquier de Gotham.

- "Nous prendrons votre stock de M16, quatre lance-roquettes, et vingt kilos de C4. Vous savez comme moi, que j'ai une entreprise de démolition a pourvoir en matériel de déconstruction. On se comprend."
- A la bonne heure, comment un grand artisan peut-il travailler sans ses outils ?

Julien Morgan comprenait bien ce genre de métaphores teintées d'un certain humour. L'homme de main examina les photos et donna une idée de prix au parrain.

- "Je vous offre neuf millions de dollars pour ce merveilleux équipement. Qu'en dites vous ?"

Julien Morgan sourit avant de répondre.
- Ce prix me va parfaitement.

Falcone semblait avoir encore un infime doute sur Julien Morgan.

- "Parlez moi de vous avant toute chose."
- De moi ? Tout ce que je peux vous apprendre, c'est que je suis né orphelin en France et que je me suis lancé très tôt dans les affaires pour survivre. Un beau jour, je me mariais avec une jeune amie qui fut malheureusement tuée dans un misérable accident. Ses parents décidèrent de me léguer la fortune familiale et je replongeais donc dans les affaires. Je suis particulièrement passionné par les armes à feu mais il me fallait une couverture pour cacher mon trafic. Je décidais donc de me servir de Green World Corporation dont je suis récemment devenu le PDG. Je ne demande qu'à gagner votre confiance et devenir votre allié monsieur Falcone.

Julien fixait Carmine Falcone de son regard profond. Il ne clignait presque jamais.
- Vous avez des questions ?

- "Vous conviendrez que notre entretien reste secret. Et que je nierais avoir eu une relation financière avec vous. Nous nous reverrons surement dans mon Casino, je l'inaugure bientôt."

Julien acquiesça en écoutant le parrain de la pègre.
" Le secret est l'une de mes spécialités. "

Falcone glissa quelques mots à son homme de main.
- "Raccompagnez monsieur Morgan à son domicile. Traitez le bien."

Julien se leva et prit son manteau pour le revêtir. Avant de raccompagner Milos, il prit une dernière fois la parole.
" Je vous souhaite une bonne soirée monsieur Falcone et ne soyez pas surpris de recevoir les gages de mon amitié dans les jours à venir. "

Julien fut raccompagné par Milos à la sortie où sa voiture de fonction l'attendait. Il était heureux de se faire un peu plus d'argent grâce à ses cargaisons d'armes mais le but n'était pas de se faire des amis. Il pouvait très bien traiter avec l'ennemi de Falcone demain. Il n'y avait pas de camps auquel il appartenait. Il n'était qu'un marchand et ça allait peut-être déplaire à certains.

[Je fais mon départ mais si tu veux ajouter quelque-chose, je peux changer mon post. A toi de voir ]