Gotham se réhabituait lentement mais sûrement à son nouveau train de vie. La ville était à la fois devenue vivable et mortelle. Vivable car il n’y avait plus d’Arkham City et ainsi, les innocents comme les criminels qui y vivaient n’habitaient plus dans un environnement de peur total et de jour sans lendemain. A présent, soit ils avaient été transférés dans une prison après un nouveau procès équitable, soit ils avaient retrouvé leur liberté et avaient rejoint leur famille. Chacune des deux situations était largement préférable à la ville prison. Gotham était aussi devenue mortelle car elle était retournée à sa case départ, malgré les nombreux efforts des autorités. La criminalité était revenue, les psychopathes si originaux de la ville ayant, pour certains, réussi à passer entre les mailles du filet et à retrouver leur totale liberté. Ainsi, alors que la sécurité était revenue pour les anciens habitants d’Arkham, l’insécurité s’était installée dans le reste de Gotham.
Depuis plusieurs jours, une série de meurtres étranges s’étaient déroulés sur les Dixon Docks et aux alentours du Port Adams. Apparemment, le psychopathe agissait au milieu de la nuit sur des cibles isolées qui traînaient dans les environs. Certaines des victimes avaient été retrouvées avec une ou plusieurs horribles morsures qui laissaient penser qu’elles avaient été causées par une gueule ayant la même forme que celle d’un petit requin. On avait d’abord pensé que c’était l’œuvre de Killer Croc, mais certains éléments ne correspondaient pas. Tout d’abord, les dents qui avaient causées les dégâts étaient certes pointues et aiguisées, mais bien plus petites que celle du monstre crocodile. De plus, il n’y avait aucun acte de cannibalisme car les morceaux de chairs arrachés avaient été recrachés immédiatement, le psychopathe n’avait donc pas cherché à dévorer sa victime mais plutôt à la blesser par surprise (l’emplacement des morsures et les traces de luttes démontraient que l’assassin avait attaqué sans provocation, en jaillissant de l’ombre).
Cependant, les morsures n’avaient que rarement causé la mort de la victime. Celle-ci avait presque toujours été achevée par plusieurs coups violents d’un poignard ou d’une lame pointue. Le cadavre était généralement affreusement mutilé et parfois même démembré. Autres faits troublants : sur chaque scène de crime, on retrouvait un peu plus loin un tas d’une vingtaine d’arêtes de poissons. On appelait à présent l’assassin « la chose » ou encore « la créature des Docks » car on se doutait qu’un être avec de telles mâchoires et un tel appétit pour les poissons ne pouvait être humain. Evidemment, la police fut très vite chargée de faire des rondes pendant la nuit mais ils ne trouvèrent jamais rien. La Chose, apparemment intelligente, attendait qu’ils se séparent pour en massacrer un ou deux avant que leurs confrères arrivent. Les seuls indices que l’enquête avait dévoilés étaient que la Créature portait des gants étranges (car il n’y avait pas d’empreinte), des chaussures taille enfant dignes des années 50 (d’après les traces de pas qui disparaissaient toujours soudainement, comme si celui qui les avait faites s’était envolé) et enfin, un épais manteau de fourrure (d’après les quelques poils laissés ici et là.)