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15 minutes plus tard

Le charnier....le garde manger, comme on aurait pu l'appeler. Sang, os, tripes et cadavres y'étaient entreposés. Décomposés depuis longtemps, ou encore frais, ils s'accumulaient depuis un moment. Qui étaient ils? Que faisaient ils ici? C'était difficile à dire, mais tous avaient péris d'une manière bien malheureuse et inhumaine. L'un avait les deux bras arraché et l'os de son bras droit dépassait en partie de son corps. Un autre avait été éventré sur le coté gauche de son ventre, malgré une solide protection en polymères. On y' voyait tortures, éventrations, démembrations et décapitations, mais tous avaient été les victimes d'une horreur que personne n'aurait souhaitée croiser.
La salle semblait condamnée et le seul moyen d'en sortir était une plate-forme en hauteur, un passage pour les travailleurs du bateau. L'escalier, quant à lui, avait été détruit, condamnant ainsi la fosse à cadavre.
Mais si cela était un simple garde-manger, alors pourquoi condamner l'accès?
C'est la question que se poserait certainement Selina qui commençait à se réveiller, sous les moqueries d'une petite voix qui résonnait dans la gigantesque cale. Au dessus, il n'y avait plus qu'un seul passage, un seul endroit ouvert, et seule une partie d'escalade pourrait permettre à la féline de se sortir de ce mauvais pas.

"Debout.......Debout, Miss Kyle, je sais que vous m'entendez....Debooouutt."

Une voix presque mielleuse, moqueuse dans laquelle on pouvait sentir comme une pointe d’orgueil continuait de s'adresser à la jeune femme qu'on appelait autrefois "The Cat", lui intimant de se sortir la tête du cirage. De toute manière, il valait mieux qu'elle le fasse vite, car une bien mauvaise surprise allait l'attendre.Par chance, son matériel, ainsi que les preuves, ne lui avaient pas été prise. Son arme à feu reposait également à coté d'elle. Soit celui qui l'avait amené ici voulait jouer avec elle, soit il était très sur de lui.....

"Bienvenue sur mon bateau, Miss Kyle"

Spoiler:

Alors que j’emprunte le couloir, un déclic me fait faire volte face pour observer le sas se refermer derrière moi. On dirait que quelqu’un est en train de m’amener là où il veut et ça ne me dit rien de bon. Pas le temps de tergiverser. Je parcours le tunnel à grandes enjambées, ralentissant lorsqu’il débouche sur une grande pièce lumineuse dont les bruits des signaux sonores réguliers m’inquiètent. Où est-ce que je suis maintenant ? Ce blanc éclatant, cette salle aseptisée – un laboratoire. Je m’arrête à peine entrée et j’observe lentement ce qui m’entoure. Je remarque aussitôt les trois rangées face à moi et l’échelle qui donne sur un sas, un accès de secours qui pourrait me libérer des entrailles du navire. Je fais un pas, puis deux, m’apprêtant à rejoindre immédiatement l’échelle pour ne pas m’attarder ici mais les bips sonores singuliers me retiennent. Je fais un pas sur le côté et j’observe dans l’une des rangées, les cryotubes qui sont placés là. Je retiens mon souffle à mesure que je m’avance lentement, main sur mon arme et sens aux aguets. Mon visage se stupéfie d’horreur lorsque je vois ces corps, en suspension dans leurs tubes, flottant au milieu d’un liquide rouge. Mon dieu… Il y a des hommes, des femmes mais surtout des enfants. Mon cœur se serre, et je suis saisie par la torpeur que cette vision distille lentement en moi. Qui sont les monstres qui ont fait ça ? Comment ont-ils pu ? Ma respiration s’accélère et je perds mon sang froid, me dirigeant vers le premier cryotube pour observer et comprendre. Les machines sont toutes très claires – ces gens là n’ont pas de cœur battant. Ils sont donc… Morts. Mais ils bougent pourtant. C’est léger mais je le vois. Et pourtant, la plupart ne sons pas dénués d’humanité. Quelle horreur. Je porte une main tremblante à mon visage masqué. Je le sais, qu’ils ne sont plus ce qu’ils étaient. Des morts vivants ? Des expériences ? Ça me terrifie. Une larme de rage roule sur ma joue et je la balaie d’un revers de main rageur. Je recharge immédiatement mon arme, tentant de ne pas ployer, mais alors que je compte tirer dans le tas pour libérer les victimes de leur souffrance, j’entends un gémissement plaintif provenir d’un peu plus loin.

Je reste immobile durant quelques secondes, avant de me diriger vers là, le cœur au bord des lèvres. Je redoute ce que je vais y voir et je déglutis péniblement, le doigt sur la gâchette, prête à tirer. J’écarte le rideau qui me sépare de cette chose et là, je me sens à deux doigts de défaillir. Ma mâchoire se décroche mais je reste là à fixer la créature étendue sur un brancard, reliée à une machine. Un monstre – mais celui-ci possède mon propre visage. J’empoigne le rideau pour m’y accrocher mais mon regard se plante dans les yeux effarés de la créature, sa bouche béante laissant échapper des bruits inarticulés. Un clone. Ils lui avaient volé son sang et en avaient fait des monstres – mais tellement humains à la fois. Il me semble qu’elle m’implore de la tuer – de ne pas la laisser là dans son calvaire. Sa peau est presque grise, et ses membres déformés ne sont pas à la place où ils devraient être. Une autre larme roule jusqu’à mon menton et je renifle avant d’affermir ma prise sur l’arme à feu et la redresser vers la créature qui m’implore du regard. Mon désir de vengeance se fait omniprésent dans la douleur. Sans plus attendre, je vide mon chargeur sur mon clone, le libérant de ses souffrances. Puis, je me retourne et je tire sur chacun des cryotubes pour les exploser un à un, déversant les corps malades sur le sol. Des étincelles jaillissent de toute part, mais ce n’est pas suffisant. Je me dirige vers les placards pharmaceutiques et je les ouvre pour sortir des produits inflammables que je répands partout dans la pièce – sur tous ces corps décharnés qui pourraient se relever d’ici peu. Toutes ces victimes. Lorsque je craque l’allumette, la seule chose à laquelle je pense c’est : Je vous vengerai.

Le liquide s’embrase rapidement et le brasier ne met pas bien longtemps à se répandre dans quelques bruyantes explosions. Je tourne les talons et je grimpe l’échelle pour émerger à l’air libre. Ma respiration est incontrôlable mais je tâche de garder mon sang froid, et surtout, je surveille les alentours. Car, si le responsable a fait en sorte de me mener jusqu’ici, je me doute que ce cauchemar n’est pas encore terminé.

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Je suis fatiguée et j’ai les nerfs à fleur de peau. Ce que je viens de voir, c’est un cauchemar – je n’ai encore jamais vu ça et ça me laisse assez bien entendre à quel point Gotham est en danger. Une fois à l’air libre, je prends une grande inspiration, profitant des embruns marins alors que je viens de passer la moitié de mon temps dans un huit clos aux odeurs de carcasses. Je fais le tour de moi-même pour tenter de discerner où je me trouve à présent – les lumières de Gotham brillaient à l’horizon et c’est cette vision qui me poussa à me rapprocher du bord pour tenter de voir le bateau avec lequel je suis arrivée. C’est là que je baisse les yeux sur des débris flottants, apparemment en proie aux flammes. Et merde, saloperie. – encore une preuve qu’elle n’était pas seule avec tous ces monstres sur ce rafiot. Lequel aurait eu assez de jugeote pour aller foutre le feu à son moyen de s’échapper ?

Un déclic d’acier derrière moi me fait faire volte face. J’ai même cru entendre des bruits de pas précipités s’éloigner avant que le pan de fer ne se referme sèchement. Quelqu’un serait-il en train de me fuir ? Je plisse les yeux, sourcils froncés avec amertume. Je m’avance en direction du bruit, tentant de repérer le sas par lequel s’était enfui l’individu mais je me dois d’arrêter lorsque je bute contre le cadavre d’un garde-côte à mes pieds. Je braque ma lampe torche sur les quelques carcasses qui traînent et je remarque assez rapidement celle d’un homme qui ne fait pas partie du lot. Un militaire. Décidément, j’suis gâtée de me trouver avec autant de types surentrainés qui sont morts en laissant leurs armes apparemment chargées. Je m’abaisse à son niveau pour attraper la mitrailleuse M246 pour en vérifier l’état. Un bruit de succion me fait tourner la tête au-delà de ça et je mets instinctivement la créature qui se découpe dans l’obscurité en joue. Ça n’en finira donc jamais ? La chose était bien là, devant moi, et manifestement, elle ne désirait pas me laisser passer comme elle l’avait fait avec le fuyard. L’amas de chair déformé et les tentacules qui recouvraient son corps, sans oublier ce ventre ou cette poche qui pendait mollement rendaient la créature tout à fait rebutante. Le visage qu’elle portait était autre que celle d’un humain, tout aussi effaré que les victimes qu’elle avait trouvé dans le laboratoire. Tout ça n’était qu’une horreur sans nom – et si je ne désirai que tuer le responsable de tout ça de mes propres mains, je savais aussi que ce n’était qu’en le jugeant qu’il souffrirait sûrement le plus.

A peine ai-je le temps de grimacer de colère et de pitié qu’une substance jaillit de la créature dans ma direction. Je fais un écart juste à temps pour voir le liquide ronger le fer de la paroi derrière moi. De l’acide. Je me mets en mouvement, glissant à genoux pour me dissimuler derrière une cloison d’acier. La créature s’époumone à hurler et je devine qu’elle est en train d’arroser l’endroit d’acide en entendant le crépitement particulier par intermittence. Après quelques secondes, je me redresse, arme en main, et je tire sur la créature à plusieurs reprises. Certaines de ses tentacules explosent à l’impact et je fais une roulade sur le côté lorsqu’une nouvelle gerbe d’acide jaillit dans ma direction. L’amas de cher contraint de ne pas bouger, faisant corps avec le mur, ne peut pas me courir après – grand bien m’en fasse !

Je m’éloigne, manquant de me faire happer par l’un de ses tentacules agités. Même si je sais que cette créature n’est qu’une victime de plus, je ne peux m’empêcher de la traiter comme mon ennemie. Mais bientôt, elle sera vengée. Je glisse vers l’arrière puis je pointe de nouveau le canon de mon arme sur le monstre. La nouvelle rafale que je tire lui fait littéralement exploser la tête et la poche d’acide qui pendait mollement à son corps tuméfié. Je me mets à couvert le temps que le crépitement, témoin de la dangerosité du liquide cesse puis je me redresse pour m’assurer qu’il n’y a plus de danger.

La créature protégeait une porte – celle par laquelle s’était échappé l’individu que j’avais entendu. Le responsable de tout ça, j’imagine. D’un pas sûr et téméraire, je m’y rends – sentant mon désir de vengeance pulser à la cadence de mon cœur.

Je débouche en courant sur une nouvelle pièce, remplie d’ordinateurs et d’appareils en tout genre dont je ne connais même pas l’utilité. Le bureau du savant fou ? Sûrement. La salle est grande, et son arrangement est plutôt étrange. Méfiante, je surveille tout autour de moi, arme en pogne, et je finis par me diriger vers l’ordinateur qui a quelques similitudes avec celui que Bruce a dans sa Batcave. J’incline légèrement la tête, yeux plissés pour distinguer ce que l’écran affiche - une femme, un robot, ou une nouvelle créature. C’est difficile à dire. Ou était-ce une armure sur ce corps ? Je n’ai au moins plus aucun doute sur le responsable de toute cette expérience délirante. Le logo de la Biosyn est diffusé sur tous les moniteurs en veille qui entoure le principal. Cet endroit a l’air d’être la pièce maîtresse du bateau – c’est sûrement ici que le responsable gère toutes ses opérations et donc sûrement le clé de la fin de cette ignominie. Je m’approche de l’un des ordinateurs et je fais alors face à la difficulté de la manœuvre – évidemment, ça aurait été trop simple sinon. Il faut que je déverrouille chaque poste avant de pouvoir l’utiliser, et pour ça il me faut un fichu mot de passe. Je me mords les lèvres, anxieuse. Je peux toujours tenter d’en taper au pif mais on ne peut pas dire que j’ai trop le temps pour ça, et je ne sais surtout pas quelles seraient les répercutions suite à un mot de passe erroné.
Un petit bip singulier me fait tourner la tête dans la direction d’un des moniteurs sur lequel sur charge un programme. Je m’y précipite, dans l’espoir de pouvoir profiter de l’accès mais ça se verrouille aussitôt. Par contre, j’ai cru remarquer que cet ordinateur là gère à peu près tout le mécanisme. Donc peut-être toute cette pièce ou toutes les machineries du bateau ? Alors que je me mâchouille la lèvre, m’apprêtant à taper un mot de passe dans la fenêtre, un bruit de pas derrière moi et une voix froide me fait faire volte face. Je braque mon arme sur l’individu qui se tient devant moi mais je dois me rendre à l’évidence – lui aussi me tenait en joue, et bien que son arme soit bien plus petite que la mienne, je suis prête à parier qu’elle est plus redoutable que la mienne. L’homme aux cheveux blancs filasse possède une blouse et un regard perçant à travers ses lunettes. Le voilà donc mon ennemi n°1. Un scientifique fou à ne pas en douter. Je fixe mon regard mutin sur lui sans pour autant lâcher mon arme. Le vieil homme, qui semblait pourtant jeune d’après sa voix, m’explique que j’ai été bien plus coriace qu’il ne l’attendait. Je le laisse faire son petit laïus, immobile et silencieuse. Il parlait d’une asiatique, d’un tube de cryostase – bref, rien de bien rassurant sur ce qu’il comptait faire d’elle. Il m’ordonne alors de mettre les mains sur ma tête et de lâcher mon arme sans quoi je serai grillée par son système de sécurité. Bluff ? Je regarde autour de moi et en hauteur avant de remarquer les canons tournés dans ma direction. Et merde… Enfoiré ! Ils étaient trop nombreux et elle ne pourrait éviter les rafales, même en tentant de se dissimuler dans cette pièce. Quant il m’entraîne à lui poser des questions auxquelles peut-être il accepterait de répondre, je devine que ce type est un mégalomane en puissance - qui aime sûrement à ce qu’on lui dise à quel point il est intelligent. Il m’évoque ensuite brièvement ce qui m’attend, et la mort aurait pu paraître séduisante à côté de l’idée de finir entre les mains de ce psychopathe et de devenir l’une de ses créatures. Il me demande alors si c’est Pandora qui m’envoie et je ne peux m’empêcher d’afficher un sourire en coin. Il a envie de parler ? Très bien, ça me permettra de gagner du temps. Mais en attendant, je lâche mon arme et je glisse mes mains contre mon crâne, lorgnant mon ennemi.

« Qui m’envoie ? Sois pas con, on ne peut pas dire que tes petites opérations passent inaperçues en ce moment. Et crois-moi, je ne suis pas la seule à m’intéresser à tes affaires. J’espère que t’as assez de tubes vieux fou, car tu vas avoir pas mal de visites d’ici peu. » – Le provoqué-je sur un ton amer. « Alors dis moi. T’es qui ? Qu’est ce qui t’a mis le goût d’user des humains en tant qu’expériences ? Quel est le but de la manœuvre ? Pourquoi créer des monstres ? Pourquoi briser la vie d’innocents ? J’suis pas assez dingue pour comprendre tes raisons, mais je suis curieuse de les entendre. »

Je reste immobile, ce qui ne m’empêche pas de jeter quelques coups d’œil autour de moi pour chercher un échappatoire.

« Laisse moi te dire comment ça va finir. A force de jouer à Dieu, on finit toujours par payer les conséquences. Je suis même à peu près sûre que c’est pas un humain qui va t’buter mais bien l’une de tes créatures. » – J’affiche un sourire en coin et je surveille mon interlocuteur.

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Identité: Meta-Necron Taux de dangerosité: MAXIMAL Affiliation: Confrérie d'Hécate/ Lieutenant d'Erebius La forme évoluée du Docteur Necron est similaire à celle d'un colosse dont les bras ont été remplacés par des membres affilés et tranchants. Sa force est maintenant multipliée par 10. Son poids et sa force en font un adversaire impossible à battre en contact direct. Un seul de ces coups tuerait l'adversaire immédiatement. Avantage: Son gigantesque gabarit est un handicap. Bien qu'il puisse encore se mouvoir sans trop de problème, il est en parti ralenti et un adversaire agile pourra user de la célérité pour prendre l'avantage.

Sans surprise, le responsable de toutes ses ignominies joue la carte du ton condescendant, prétextant que je suis trop stupide pour comprendre les raisons de tout ceci. Pour sûr que je suis pas assez cinglée et j’hésite presque à me moquer ouvertement d’un rire cinglant mais j’ai la jugeote de m’abstenir. La provocation gratuite pourrait le convaincre d’appuyer sur la détente, et je tiens encore à ma vie tout de même. En tout cas, j’ai trouvé comment l’énerver, car doucement, l’assurance et la condescendance du personnage laisse place au mépris et à la colère. Cependant, je me doute aussi qu’il est du genre mégalomane et qu’il a bien trop besoin d’asseoir sa domination pour prouver qu’il dit vrai plutôt que de me tuer froidement d’une balle entre les deux yeux. Du moins, c’est ce que je crois, et j’espère tourner ça à mon avantage.
Arquant un sourcil en guise d’expression circonspecte, je ne cesse de le scruter tandis que celui-ci me lance que ces créatures sont ses enfants. Par contre, je tique légèrement en l’entendant mentionner son maître. Parle-t-il d’Erebius ? Quand il affirme que Pandora et Silberman ont essayé mais que c’est peine perdue, je ne peux m’empêcher d’ouvrir la bouche.

« Que tu crois. T’as pas choisi la ville la plus démunie pour t’installer espèce de cinglé. Sont pas que deux à vous courir après, crois-moi. » – Susurré-je.

Le savant s’approche alors d’un des moniteurs et pianote sur la console pour afficher les visages de certains individus – sûrement ceux qui représentaient une certaine menace. Sourcils froncés, méfiante, je le surveille et lorsqu’il me sort que dés l’heureux évènement de Noël, la contamination sera en route pour faire vendre l’anti-virus. Le docteur semble avoir une fin personnelle à tout ça – si la manœuvre tend à la base à s’enrichir en contaminant les gens et en leur vendant l’anti-virus, le cinglé qui me fait face compte bien faire de ses ennemis des créatures de ses expériences. Il y a toujours un type plus cinglé que les autres dans une organisation de cette envergure. Les désirs de grandeur de celui-là sont à gerber. Comment tenter de le raisonner ? Il est clairement mégalomane et assume sa passion immodérée pour ses expériences. Il m’interpelle pour regarder l’écran et je tourne un regard effaré sur le spectacle filmé. Des créatures innombrables, des amas de chair, débordant de tentacules, s’entassant dans un lieu étriqué. Mon dieu… Il faut vraiment que je fasse sauter ce bateau. Le détraqué est en train de jubiler en regardant ce spectacle alors que ça me colle des nausées. Puis, mes prunelles se posent sur les traits de l’individu qui deviennent de plus en plus inhumains. Lui aussi, était manifestement devenu sa propre expérience. Il se change, sous mes yeux, lâchant son arme en poussant des grognements inquiétants. Il devient plus grand et manifestement plus fort, comme si tout son être enflait dans la démesure. Et ses bras deviennent de plus en plus tranchants – ce qui est loin de me donner l’envie d’aller me frotter à lui. Il est un colosse gigantesque qui n’a plus grand-chose à voir avec le frêle scientifique mégalomane qui ne faisait que parler. A voir son gabarit, je me doute qu’aller me frotter directement à lui serait du pur suicide, surtout avec les lames qui lui font office de bras. Rester loin, et tenter de le balader pour qu’il se blesse de lui-même avec sa force dans un endroit pareil me semble être la meilleure idée. Rapidement, pendant qu’il est encore sous le coup de la transformation, je m’abaisse au sol pour saisir mon arme et lui tirer une rafale dessus. A peine se met-il en mouvement dans ma direction que je tente de jauger le moment opportun pour me dégager de sa trajectoire pour que sa réception contre la paroi soit douloureuse. Si je parviens à l’assommer, peut-être que je pourrais le tuer plus facilement.

« T’inquiète grand malade. Tu le rejoindras bien assez tôt ton Enfer. » – Que je gueule avant de plonger sur le côté, effectuant une roulade avant de glisser sur les genoux et de me redresser quelques mètres plus loin. « Chat, c’est mon jeu préféré. Je t’attends mon gros. »

Pari risqué, mais en l’énervant, ce n’est que d’une meilleure manière que je parviendrai à le forcer à donner tout ce qu’il a pour se prendre ses propres dégâts dans la face. Du moins, si j’arrive à esquiver ses coups.

Ma petite provocation a l'air de faire son effet. Et lorsque le colosse s'ébranle de plein fouet contre le mur que j'esquive au dernier moment, je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit rire sec. Il aurait du me tuer froidement lorsqu'il tenait ce flingue – maintenant, même s'il se révèle être plus dangereux physiquement, il n'est plus équipé de la moindre arme à feu. A bien regarder la créature qui me fait face, le plus censé des individus se serait fait dessus. Une peau virant au gris, boursouflée et veinée, comme une seconde peau qui effriterait la précédente – un spectacle dégueulasse entre autre. Je ne veux pas savoir comment le savant fou a réussi à faire de lui une de ses propres expériences – je me demande même ce qu'il gagne à faire ça. Il se rend plus fort mais aussi plus monstrueux – quelque chose qui clairement ne peut être exploité dans notre société actuelle. Il est juste dingue en fait. Lorsqu'il percute de plein fouet les ordinateurs, c'est dans une gerbe d'étincelles et des sinistres craquements qu'il se réceptionne. Je me redresse vivement, prenant mes distances avec la masse énervée, tandis que celle-ci rage bruyamment. Je vais lui faire détruire son propre laboratoire à ce taré ! Manifestement, il venait de prendre le jus sur ses propres machines et ça le rendait encore plus véhément. Ça doit être douloureux – une piste donc, sur la manière de m'en prendre à lui. Alors que je me noie dans mes plans et les analyses de l'environnement, le savant me surprend à me charger à nouveau. Chose que je n'ai pas le temps d'esquiver et le contact est brutal. Je vole à travers la pièce pour m'écraser contre l'une des parois. La douleur dans le bas de mon dos me coupe la respiration mais je tâche de me remettre sur pieds rapidement, malgré le fait que je sois sonnée. C'est là que je vois le monstre, qui même s'il est parvenu à me toucher, ne s'est pas fait une fin de courses tranquille. Lui aussi s'est violemment tamponné contre le mur à proximité. Clairement, il ne parvient pas à maîtriser sa force – une faiblesse que j'aurais vite fait d'exploiter.

Mes articulations sont douloureuses et quand je bouge mon épaule gauche, je ne peux que crisper la mâchoire. Merde, il me l'a disloqué l'enfoiré ! Je regarde tout autour de moi avant qu'il n'ait à son tour repris ses esprits. Si je trouvais quelque chose d'inflammable à lui lancer à la gueule, peut-être que ça le ralentirait. Je me dirige vers l'armoire la plus proche et j'empoigne un flacon transparent. Je m'approche de lui lorsqu'il se retourne vers moi et je lui balance le contenu au visage – ce qui doit sacrément le piquer. Je ne sais pas combien de temps il aura cette apparence, ni la façon dont il l'a déclenché, mais j'ose espérer qu'il se transformera en humain bien assez tôt. Je choppe les allumettes dans ma petite sacoche et j'en prends une que je craque immédiatement. Sûrement que ça ne le tuera pas mais ça le rendra peut-être encore plus en colère. Je lui balance aussitôt la petite flamme dessus et je plonge vers l'arrière pour éviter ses bras immenses qui tentent de m'attraper.

Quand je vois ce monstre s’enflammer, je ne peux pas m’empêcher de ressentir un grand soulagement. C’est ça, crève ordure ! Et j’espère que tu pourras croiser toutes les pauvres âmes que tu as torturées avec tes satanées expériences. Je m’accroche en hauteur, à l’un des conduits qui surplombe la pièce et je regarde le spectacle d’un visage neutre. Mes lèvres s’étirent finalement dans un sourire en coin cruel. Il tente de s’enfuir mais les flammes le ravagent rapidement – comme quoi, la purification par les flammes ça doit vraiment exister. Cet enfoiré a encaissé bien des balles sous cette forme. Mais le feu, personne ne lui échappe. Les flammes lèchent le corps modifié du scientifique et je le vois esquisser une vaine tentative de me chopper au passage. Mais il meurt. Dans ma tête, le serment est fait – la Biosyn n’a qu’à bien se tenir. Je vais les buter un à un ces enflures.
L’odeur de chair brûlée est infecte, mais pas pire que celle qui m’a chatouillé les narines jusqu’à maintenant. Ce foutu navire est un vrai cauchemar ambulant. Et tandis que je suis en train de réfléchir à comment j’pourrai faire sauter tout ça, une alarme se met à retentir, me faisant descendre de mon perchoir. Lorsque j’entends les paroles prononcées par la voix métallique, j’hausse brièvement les sourcils – une autodestruction, c’est exactement ce qu’il me fallait ! Le souci, c’est que j’ai pas envie de caner ici avec toute cette merde. Je fais le tour de moi-même, mon sang pulsant au rythme de l’alarme retentissante. La zone d’évacuation ? La porte par laquelle je suis entrée est définitivement close mais un accès de secours vient de s’ouvrir dans mon dos. Espérons qu’il mène à la zone de secours – je n’ai nulle envie de regagner la côte à la nage.

Je choppe mon arme qui git au sol et je me mets à courir sans plus attendre pour passer l’issue de secours, une coursive interminable qui possèdent bon nombre de portes ouvertes. J’entends des bruits, des foutus bruits – gémissements annonciateurs de nouveaux problèmes.

« Et merde ! » – Que je râle en tendant mon arme à droite, puis à gauche. Les issues vomissent des cadavres ambulants. Il faut croire que ces corps morts ont la notion de la vengeance. Je vérifie mon chargeur et je constate qu’il ne me reste pas grand-chose. Faut que je cours rapidement jusqu’à la zone d’évacuation ou je vais réellement sauter avec le bateau. J’accélère la cadence et à chaque corps qui se jette sur moi, je lui marche presque dessus, me sentant pousser des ailes pour parvenir à mon but. J’appuie sur la détente, canon de mon arme dans la gueule béante d’un de ces monstres et ça m’explose en pleine face. Pas le moment de vomir. Je pousse le corps frémissant et je bondis. Je me plonge sur le sol pour glisser entre les jambes de deux ou trois damnés qui tentent de me saisir. Je perçois l’accès au bout – ça n’est plus si loin. En attendant, l’alarme est toujours plus intense. Une, deux, trois enjambées et je saute dans la pièce prévue pour l’évacuation. Je cherche rapidement des yeux pour repérer l’un des jet-ski de secours et j’en enfourche un avant de mettre le contact et de me barrer d’ici fissa.

J’aurais bien un « Hasta la vista baby ! » à prononcer avant de me casser d’ici mais je crois que ce serait un peu déplacé. Je soulève une gerbe d’eau sur mon passage et je passe par la fine ouverture qui m’offre enfin le ciel noir d’encre et les lumières gothamites au loin. Je vais vous offrir un petit feu d’artifice Gotham – j’espère que vous en profiterez !

Je me suis éloignée que déjà la première détonation retentit et je sens un souffle chaud dévaster la zone maritime où se trouve le rafiot. L’explosion est sacrément bruyante et il me semble que j’en perds presque mes tympans. Je manque de perdre le contrôle de mon jet-ski sous la puissance de l’explosion mais j’arrive à me stabiliser et je fonce à vive allure vers la côte. J’espère que rien n’y aura survécu…