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Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !

Clash of the Warriors & La Révolte

"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."

(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)


CREDITS

©PA Batty Epicode
©Les images utilisées appartiennent à leurs auteurs
©Les bannières ont été crées spécialement pour le forum Gotham City Rpg par Deimos Hellhammer
©Le contexte de ce forum est inspiré du Batverse, arrangé et rédigé par le Staff. Merci de respecter notre travail.



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 Speak to the Devil [Hurt]

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Bats
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Bats
MessageSujet: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyVen 23 Mar - 23:28

Les douanes s'étaient étonnamment apaisées depuis les récents évènements et discours.
Deux jours après les terribles attaques de Lemmy Campbell et des Gardes Arkham contre Gotham et Arkham City, trois jours après l'ultime tentative de Quincy Sharp de prendre le pouvoir et son décès encore entouré de mystères et de polémiques, les prisonniers de la ville-prison semblaient attendre avec impatience la mise en application des propositions du Gouverneur Kane Finger et l'élection d'un nouveau maire.

Le bâtiment principal de la plus grande douane contenait des dizaines de pièces et plusieurs bureaux, généralement occupés par les officiels. Maximilien Shreck avait sa propre pièce même s'il y travaillait rarement, le colonel Silberman avait également son petit territoire et l'étonnant et mystère Simon Hurt avait accédé aux quartiers de Hugo Strange une fois que celui-ci était tombé.

Une silhouette sombre se tenait en face du dernier bureau éclairé de la douane, situé en hauteur dans la bâtisse. Il fixait depuis une dizaine de minutes l'immeuble et ses annexes, plus près du sol. Situé du côté Gotham City, il s'était faufilé discrètement entre les ruelles et les bâtisses pour ne pas être repéré.
Si la situation administrative n'avait pas encore été réglée en ville, avec Gordon miraculeusement revenu à la conscience retrouvant sous peu la gestion du G.C.P.D., et la campagne municipale qui battait son plein, il savait qu'il risquait gros. Le Batman était désormais recherché, certainement plus mort que vif vu les personnes au pouvoir actuellement. Mieux valait faire profil bas pendant quelques jours.

Se décidant finalement, il s'élança silencieusement dans les airs et atterrit à la fenêtre voisine de celle du docteur Hurt. Il avait écouté avec intérêt le débriefing de Lucius et d'Alfred lorsqu'ils avaient tenté de troubler le nouveau "dynamique duo" à la tête d'Arkham City lors de leur conférence de presse. Il avait également essayé de trouver des informations sur cet étranger, mais il n'avait que des bribes d'information, le minimum du minimum.

Cet homme existait, il avait laissé des traces dans quelques universités et centres spécifiques, mais trop peu : ce n'était pas normal de n'avoir été qu'une ombre durant toute sa vie. Il devait en savoir plus.
Le Chevalier Noir ouvrit la fenêtre devant lui, et pénétra dans un bureau vide et noir. Directement voisin à celui du docteur Hurt, ce qui était bien son objectif. Refermant calmement la fenêtre, il s'avança dans la pièce et fit volontairement du bruit en brisant une lampe et en faisant chuter la chaise. Il se cacha alors dans un coin, attendant l'arrivée de l'inconnu pour le jauger et avoir l'avantage. Autant débuter au mieux cet interrogatoire.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptySam 24 Mar - 11:00

Le docteur Hurt était dans son bureau, continuant son travail jusqu'à une heure avancée de la nuit. Nul doute que parmi les bureaucrates il devait être le seul à veiller aussi tard, excepté Shreck sans doute. Mais l'on ne redresse pas une administration en perdition comme Arkham City avec des horaires de fonctionnaire.
Les récents évènements, s'enchaînant à une vitesse alarmante, il était capital de dresser un bilan de la situation pour avoir une vue d'ensemble, et continuer ce projet de transparence et dématérialisation du complexe pénitencier, première pierre d'un plan plus large, beaucoup plus large ...

D'abord, il y avait eu la conférence de Presse lors de laquelle il s'était présenté à Gotham ainsi que la nouvelle direction d'Arkham City, puis il y avait eu l'attaque terroriste menée par Quincy Sharp et ses hommes contre les deux parties de la ville et la défense du centre dirigée par ses soins pendant que Shreck s'occupait de Gotham, puis l'annonce de la crétion d'un centre de soins pour les détenus et le lancement d'un partenariat de réinsertion pour les traumatisés d'Arkham, et enfin la mort de Quincy Sharp de la main du Batman, apparemment, suivie par l'annonce du Gouverneur Kane Finger. Tout ceci étant indéniablement lié et avec des répercussions évidentes sur le travail.
Hurt n'avait pas chaumé, en quelques mois à peine, quelques semaines même il avait fait avancé les choses, aidés par Shreck évidemment, mais dont l'impulsion première pouvait lui être attribuée.

Depuis qu'il avait été harcelé de questions par Alfred Pennyworth et Lucius Fox lors de la conférence de presse, le diable savait que le Batman commençait à s'intéresser à lui. Ne leur en déplaise, lors de ce discours public il n'avait en rien montré un semblant de ce que les deux vieillards l'accusait. Une totale transparence et des mots suivis d'actes. Le fin connaisseur de la psychologie humaine qu'il était savait que les deux bras droits de Bruce Wayne avaient reçu l'ordre d'agiter les consciences en faisant des remarques désobligeantes. Et toujours dans le court des évènements, qu'il avait contribué à précipiter, et fort de ces années d'observation du protecteur de Gotham, Simon Hurt était intimement convaincu qu'il aurait prochainement la visite du Chevalier Noir.

Alors qu'il terminait la lecture d'un rapport fastidieux des services économiques de Shreck détaillant les diverses dépenses que nécessitait la création du entre de soin, du bruit se fit entendre dans la pièce d'à côté. Le docteur regarda sa montre, quasiment minuit, à une heure aussi avancé, personne n'était plus dans les bureaux, pas même le service de sécurité. Minuit, dans des tas de cultures cet horaire dispose d'un puissant symbolisme, le crime, le meurtre, les rituels sont souvent évoqués à l'heure de jonction parfaite du passé et du présent. Au seul moment où hier et aujourd'hui fusionnent parfaitement, comme si l'on pouvait cacher son forfait aux yeux du temps lui même. Et connaissant son homme, le diabolique psychiatre ne put retenir un sourire, amusé à l'idée que s'il tournait la tête il découvrirait porbablement une superbe lune, pleine et brillant de sa pâle lueur.

Il quitta son siège, attrapa sa canne et se dirigea vers le bureau adjacent. Un révolver donnait l'impression d'être adepte des armes à feu, prônant la justice expéditive, même si en de pareils temps il était plutôt averti d'en porter un, lorsqu'on s'apprête à faire face à un homme qui défie la ville à mains nues cela enlève un peu de cachet. En revanche, ne pas y aller armé donnait l'impression de s'attendre à de telles visites, ou encore de n'avoir rien à craindre et en un tel lieu cela se sentir en totale sécurité impliquerait forcément quelques secrets et l'on affiche pas une attitude dissimulatrice face à un paranoïaque reconnu. Tout cela n'était que du détail, mais Simon Hurt misait tout sur eux. Batman ne ferait probablement pas le rapprochement de manière consciente, c'était impossible, mais son inconscient le ferait à sa place, captant et enregistrant l'attitude et le comportement de son interlocteur, lui suggérant qu'il était courageux mais conscient du danger comme un homm qui n'avait rien à cacher mais ne se laissait pas marcher sur les pieds, capable d'affronter la menace sans recourir à d'extrêmes méthodes. Suggérer, voilà le mot. La suggestion est le premier pas dans la manipulation, et Simon Hurt était sans doute l plus grand manipulateur sur Terre.

Sans bruit il posa sa main sur la poignée et ouvrit la porte d'un coup sec, allumant au passage la lumière pour surprendre l'intrus.

"Qui est là ?"
demanda-t-il sur un ton à la fois impérieux mais duquel il laissait poindre une pointe de crainte.

La canne légèrement levée en position d'attaque et de défense, mais assez béante pour ne pas suggérer une connaissance du combat ne saillant pas réellement à un intellectuel, il balaya la pièce du regard, passant sur la silhouette du Batman avant d'y retourner feignant la surprise dans son regard. Sa main armée eut un mouvement de défense, naturellement voulu, avant de baisser sa garde mais toujours avec méfiance.

" Dois je appeler la sécurité ou êtes vous venus ici avec des intentions amicales ?"


Rien ne pouvait laisser entendre un comportement feint, avec de l'entraînement on pouvait contrôler parfaitement ses réactions et le diable avait eu des siècles pour s'y exercer.

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Bats
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Bats
MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyDim 25 Mar - 17:02

"Les gardes ne vous apporteraient aucune véritable sécurité."

Sa voix était lourde et autoritaire - habituelle de sa part. Il voulait faire son effet sur le docteur Hurt, même s'il sentait que le psychiatre n'était pas comme les autres officiels de la ville. Les rapports d'Alfred et de Lucius, le peu d'informations découvert sur lui : tout cela le troublait, et l'incitait à la prudence.

"Et je ne veux que parler. Pour l'instant."

Le Batman fit un pas en avant, se révélant un peu plus dans la faible lueur de la pièce, provenant du couloir éclairé.
Il détailla immédiatement son interlocuteur : grand, peu imposant, élégant, bien habillé, propre et respectable, malgré l'heure avancée de la nuit. Il portait une canne, qu'il avait utilisée comme pseudo arme de défense à son entrée ici ; cela indiquait une volonté de se protéger dans toute occasion, mais aussi un certain goût du passé, du charme un peu oublié et nostalgique. Un homme soucieux de son image, de sa présence et de son charisme. Un homme intelligent, donc. Un homme dangereux.

"Votre employeur était un schizophrène psychotique et meurtrier. Votre associé est un manipulateur, un menteur, un voleur et responsable de la destruction de milliers de foyers et de vies. Votre prédécesseur était un monstre sociopathe et meurtrier."

Ses yeux blanchâtres se plissèrent pour fixer le regard de Hurt. Il tentait de lire ses réactions, de comprendre son langage corporel suite à ses déclarations.

"Je suis ici pour savoir si je dois m'occuper de vous ou non."

La menace était claire : le Chevalier Noir n'avait plus envie de perdre du temps dans des échanges inutiles et trop longs. Selon ses suppositions, Hurt était autant dangereux et vicieux que Strange, mais il voulait lui laisser une chance de se défendre et de justifier ses positions. C'était plus que beaucoup avaient eu face à lui.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyMar 27 Mar - 11:37

"Ah. Oui. C'est vrai. Vous défenestrez les gens maintenant."

Le diabolique docteur avait dit cela sur un ton feignant l'ironie. Tous les journaux racontaient cette sinistre histoire, de la mort de Sharp des mains du Batman. Tous les Gothamites, du plus puissant au plus faible s'interrogeaient à présent sur les nouvelles méthodes du chevalier noir : avait il rompu son pacte ? Avait il franchi ses propres barrières ? Cela entraînerait il des conséquences sur le monde secret du combat contre le crime ?
Hurt était intimement persuadé de l'innocence du Batman dans la mort du dément maire. Même s'il ne connaissait pas toute l'histoire du protecteur de la nuit comme il l'avait étudié si précisément, il y avait des choses qui clochaient dans son attitude et qui dévoilaient, du moins, l'hypothèse d'une innocence.

Un tel acte, si froid, si violent était censé révéler un durcissement des méthodes, un acte expéditif pour rompre la stagnation et l'infertilité des anciennes méthodes. Il était tout à fait logique et normal de continuer dans cette voix, après tout il était d'une évidence à vous en brûler les yeux, que le Batman usait d'artifices théâtraux pour instiller la peur dans le coeur des criminels, et quoi de plus effrayant que la promesse d'une fin définitive pour qui le défierait ?
Si le Batman avait réellement tué Quincy Sharp, délibérément, pour mettre fin aux agissements du dément maire, il eut été tout à fait normal qu'il continue de s'enfoncer dans une spirale d'actes expéditifs.
Si le Batman avait tué Quincy Sharp, le diable était persuadé qu'à l'heure actuelle il serait suspendu la tête à l'envers dans le vide.

Mais Simon Hurt était intimement persuadé de l'innocence de Bruce Wayne, et en énonçant ce constat ironique, il invitait le chevalier noir à voir en lui quelqu'un qui ne se laissait pas démonter par des réputations sinistres, et dont le regard aiguisé lui permettait de voir plus loin que l'apparence des choses. Un homme courageux et intelligent.

En voyant le prédateur nocturne sortir de sa pénombre, le docteur raffermit sa prise sur la canne, après tout, il voyait le chevalier noir pour la première fois en vrai et il eut été fort discourtois de priver son invité de son petit plaisir théâtral. Discourtois et parfaitement stupide.

De sa voix grave le protecteur proféra les menaces habituelles et énonça les faits d'armes de ses prédécesseurs.
Hurt plongea son regard dans les yeux blanchâtres, l'air déterminé à faire respecter son honneur.
Il était totalement inenvisageable de songer un seul instant que Wayne comptait réellement sur le fait que Hurt lui confesse d'éventuelles mauvaises intentions, même le plus stupide des criminels comprend que personne ne se vendrait comme cela, et la conclusion de son intervention prouva le petit raisonnement du psychiatre : Batman était là pour se faire un avis sur la nouvelle figure des douanes, probablement tiraillé entre inquiétude de l'inconnu et approbation des nouveaux résultats.

Bien évidemment, l'administrateur prit bien garde à ne laisser entrevoir aucune trace de ces certitudes, aussi minimes fussent elles, affichant toujours cette attitude mêlant appréhension et volonté de l'innocent à ne pas se laisser marcher sur les pieds.

" En effet, comme tout un chacun, je me tiens au courant de l'actualité." répondit il.

Le docteur mit une main dans la poche de son gilet, sous l'oeil attentif de Batman et en tira un étui à cigarette pour en porter une à sa bouche. Il sortit ensuite son briquet à gaz et alluma le tube de tabac.

" Il me semble que ce n'est pas à l'accusé de prononcer son propre verdict. Vous vous présentez à moi comme juge, jury et bourreau à la fois. Alors dîtes moi, mes actions méritent elles une telle sentence ? Je vous avoue être un peu las de tous ces procès d'intentions dont je suis l'objet depuis mon introduction lors de la conférence de presse."
dit il en prenant une bouffée de tabac pour se rassurer.

Des réponses courtes, un renvoi de balle, une discussion de personnalité. Aucun des deux participants ne semblait vouloir céder devant l'autre. Au lieux de s'enfoncer dans des justifications longues et suspectes, Hurt préférait prendre l'ascendant sur la discussion, pour faire comprendre à Batman qu'il n'avait rien à se reprocher et que seul un homme qui ne se laissait pas démonter par de telles mises en scène avait une chance de pouvoir faire avancer les choses vers un mieux.
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Bats
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyJeu 29 Mar - 19:33

Après le monologue de réponse de Simon Hurt, un silence pesant s'installa entre les deux interlocuteurs.

Pendant de longues secondes, l'intrus demeurait muet, fixant avec ses yeux blanchâtres la silhouette du psychiatre. Il avait cherché à analyser ses réactions à son discours et ses menaces, mais avait été surpris de découvrir un grand calme et une grande maîtrise de soi chez son hôte. Raffermissant sa prise sur son pommeau, il voulait prouver qu'il n'était pas décontenancé par sa présence et ses paroles.
Hurt communiquait sur sa confiance, son sérieux et sa détermination. Vu le soin donné à ces éléments, Bruce comprit combien son interlocuteur était intéressant et doué. Un adversaire à craindre, un allié à valoriser.

"Je suis las, moi-même, des manipulateurs, menteurs et monstres qui contrôlent les deux villes pour leurs propres bénéfices. Je suis las, moi-même, des fausses promesses et de ceux qui donnent de faux espoirs. Je suis las, moi-même, des crimes en sous-main, des complots et des corruptions. Je suis las, moi-même, de ceux qui veulent profiter de Gotham City au lieu de la servir."

Il fit un pas en avant, apparaissant légèrement dans la lumière. Il ne voulait pas s'offrir complètement au psychiatre : il comprenait bien que ce dernier voulait maîtriser la conversation, et c'était hors de question.

"Cette ville vous dépasse, docteur Hurt. Elle dépasse beaucoup de monde, y compris ceux qui sont persuadés de la comprendre et de la gérer. Votre collègue, Maximilien Shreck, en fait partie. Il est certain de maîtriser Gotham City avec son argent, ses costumes et ses belles paroles, mais ça ne suffira jamais. Gotham City est au-delà des buildings, des grandes places et de la Bourse. Gotham City réside avant tout dans les bas quartiers, les ruelles sombres, les sans-abris... et Shreck ne comprendra jamais cette partie de la ville."

Le Chevalier Noir parlait d'une voix calme, paisible. Lui non plus ne voulait pas montrer une faiblesse ou des indices trop prégnants sur lui-même. Le jeu était rude, âpre et beaucoup plus incisif que leur gentille conversation ne le faisait croire en apparence.

"Je ne sais rien de vous, Hurt : vous arrivez comme un sauveur après la débâcle de Hugo Strange, vos plans sont respectueux des Droits de l'Homme, vos projets sont positifs et vos déclarations sont sympathiques. Vous avez lutté contre l'influence de Quincy Sharp, et contre ses troupes physiquement quand Lemmy Campbell a lâché ses armées sur les deux villes. Par bien des aspects, vous êtes un héros et vous attirez des louanges.
Donnez-moi des raisons de me joindre à ceux qui vous apprécient. Donnez-moi des raisons de vous faire confiance."


A son interlocuteur de rebondir sur ces éléments pour rassurer son invité surprise et en tirer profit.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyDim 1 Avr - 22:47

"Cela fait beaucoup de lassitude pour un seul homme."

Le chevalier noir avait sorti son sempiternel discours de roi spolié, l'ombre vengeresse qu'il fut jadis n'était rien de plus qu'un reflet étiolé depuis quelques temps. Le docteur Hurt ne sous-estimait pas son adversaire, il l'étudiait, l'observait et prenait toutes les notes nécessaire à la préparation des répétitions pour l'opéra final. Et ce soir, l'acteur principal ressemblait à ces vieilles légendes d'hollywood qui tombant dans l'oubli, abandonnaient Melpomène pour le whisky sous l'inspiration duquel ils ressassaient à qui voulait bien l'entendre leur gloire d'antan.


"Et la lassitude mène au cynisme..."

Le diable fit un pas en avant, accompagné de sa canne avançant courageusement vers la menace, tel un mortel dont la bravoure le menait vers les portes d'Hadès.

" ...dont une des conséquences ou plutôt symptôme est un regard faussé en négatif de la réalité."

Hurt passa devant Batman et se dirigea vers la fenêtre et contempla à travers le verre Arkham City, l'enfer sur terre.

"Que voyez vous ? Toutes vos ruelles, vos bas quartiers, et sans abri se trouvent peu ou proue concentrés ici. Tout ce que la ville appelle vermine, racaille ou encore Taré se retrouve parqué dans une zone sur-protégée. Diriez vous que Gotham City s'en porte mieux ? Que la ville est plus sûre ?"


Le psychiatre laissa le soin à son interlocuteur d'apprécier toute la rhétorique de la question. La réponse était bien évidemment non, Gotham City n'était pas plus sûre avec tous les tarés et agitateurs enfermés dans le complexe pénitencier.

" Vous me faîtes penser à ces vieux soldats ayant servit au Vietnam et qui ne vivent que dans la crainte d'une attaque retour des vietcongs comptant sur les vieux fusils pour protéger leurs pays. Ces pauvres vétérans, sont dépassés par les menaces actuelles, pour eux l'ennemi, le seul restera à jamais "le bridé"."

Le regard toujours perdu dans l'horizon de la ville en feu, il marqua une courte pause avant de se retourner pour regarder son adversaire droit dans le masque.

" Que vous le vouliez ou non Batman, le nouveau fleuron criminel de la ville ne porte pas de guenilles mais s'habille de chemises dont le prix pourrait nourrir pendant une semaine une famille miséreuse. La délinquance en col blanc, menace face à laquelle vos méthodes sont aussi désuètes que les fusils de nos vétérans face aux requins de la finance. Regardez, Sharp est mort, mais Arkham City est toujours debout. Vos poings se briseront sur les murs d'enceinte avant que vous n'ayez pu ne serait ce que l'effriter un peu."


Le docteur fit une nouvelle pause et ramena sa canne devant lui. Le chevalier noir put noter le fait que son interlocuteur mentionne la mort de l'ancien maire sans nommer de coupable.

" Maximilien Shreck est de ce genre d'homme. Il est un économiste, un homme d'affaire, se tenant à distance des hommes pour ne traiter qu'avec des chiffres. Il n'est pas fondamentalement mauvais, il ne cherche pas le mal. Mais son domaine d'action répand la misère sur son sillage. Peut on l'en blâmer ? Peut être un peu, rien n'empêche de montrer un peu d'humanisme dans les affaires, mais il fait parti d'un tout beaucoup plus vaste et au regard duquel il n'est qu'un tout petit maillon. Les vrais responsables, Batman, sont hors de porté, ils ne sont même pas tous à Gotham. Il s'agit de vous, de moi, de nos concitoyens et du système en général. Et je ne saurai que trop le répéter : on n'affronte pas un tel adversaire de front, ce sont des méthodes dépassées qui ne mèneront qu'à la défaite et la mort." Mais monsieur Shreck, aussi avide d'argent puisse-t-il être, aussi erronées puissent être ses motivations, agit

Le docteur amorça ensuite un changement de direction dans son discours, terminant avec les critiques de la croisade pour répondre aux questions du chevalier noir à son sujet.

"Vous vous méprenez sur un point. Je ne suis pas un héros. Je ne suis pas là pour sauver Gotham City. Je suis un médecin et aussi "romantique" que cela puisse paraître, j'ai prêté le serment d'Hippocrate et j'y crois. Je suis riche, Batman, suffisamment pour vivre dans le luxe jusqu'à la fin de mes jours et pour que mes enfants puissent faire de même. Ma fortune me vient d'ailleurs, un héritage, mais ma passion de la médecine est bien réelle et cela me révulse de voir bafouée les règles les plus élémentaires de l'éthique. Et ma position sociale et professionnelle me permet d'agir, c'est pour cela que je suis ici. Je n'ai ni les compétences, ni la prétention pour "sauver" Gotham. Je ne suis qu'un psychiatre qui intervient dans son domaine, alors qu'il découvre quelque chose qui ne va pas."


Chaque mot était pesé et mesuré, la mention de sa fortune, véridique du point de vue officiel était bien entendu totalement volontaire.

"Mais vous Batman, pourquoi vous auriez vous besoin de mon aide ?"
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyLun 2 Avr - 21:24

Bruce serrait les dents. Il n'aimait ni le tour de la conversation, ni le contenu des paroles du docteur Hurt. Le trouble qui grandissait en lui ne le rassurait guère.

"Vous êtes un excellent orateur, docteur. Et vous êtes encore meilleur pour manipuler vos interlocuteurs en croyant les connaître. Vous n'êtes malheureusement pas le seul."

Le psychiatre avait vu juste sur beaucoup trop de points. Wayne avait bel et bien comprit qu'il ne pouvait pas gérer seul la lutte contre Arkham City, entité administrative bien trop vaste et complexe pour tomber aussi facilement que l'empire du Pingouin ou de Double-Face. Il savait que ce serait surtout son identité civile qui ferait pencher la balance pour rendre à la ville son unité, et il était frustré de ne pouvoir régler les choses avec la "bonne vieille manière", celle qui lui permettait de se lâcher et de se dépenser.

"Vous avez cependant raison sur certains points : j'ai bel et bien besoin d'aide. Je l'ai apprit par la pire des voies, je l'ai apprit alors que j'aurais préféré me passer de cette leçon. Arkham City ne tombera pas uniquement grâce à moi, Arkham City ne tombera qu'avec l'action de toutes les bonnes volontés de cette ville. Je suis là pour déterminer si vous en faites partie."

Il fit un pas en avant, transformant sa posture pour la rendre moins agressive et plus positive. Le docteur Hurt avait joué sur une corde sensible sans le savoir. Le fantôme de Thomas Wayne apparaissait autour du psychiatre, pour rappeler à son fils combien son père avait dépassé sa condition sociale pour s'arracher à sa position de rentier aisé. Refusant la facilité, il s'était enfoncé dans des études de médecine et de chirurgie, avait mit son talent non pas au profit des plus riches mais des plus nécessiteux et avait toujours voulu aider ceux qui étaient dans la misère.
Thomas Wayne était l'incarnation du bon samaritain. Sans le vouloir et le savoir, le docteur Hurt rappelait à son fils l'homme qu'il idéalisait et lui donnait, instinctivement, confiance en son interlocuteur.

"Docteur, vous pouvez améliorer Arkham City et m'aider à mettre fin à ce cauchemar pénitentiaire et démocratique. Même si vous pouvez adhérer à l'idée de cloisonner les criminels, j'espère partir du principe que vous ne cautionnez pas son fonctionnement, son concept et sa mise en place. Maximilien Shreck veut le pouvoir pour le pouvoir et l'argent : s'il considère que détruire Arkham City lui en rapportera plus que la maintenir, il n'hésitera pas.
Vous êtes de ceux pouvant orienter ses décisions. Vous êtes de ceux pouvant changer la ville, même si vous n'y êtes que depuis peu. Je veux votre aide pour, d'abord, transformer Arkham City : faire d'une ville-prison une ville-réinsertion, comme semble l'espérer le Gouverneur Finger. Puis après anéantir ce concept et rendre à Gotham City son unité et, à terme, sa paix."


Le Batman allait loin dans ses déclarations.
Il s'étonnait lui-même de se livrer autant et de faire autant confiance à cet inconnu. Les souvenirs de son père et l'impact émotionnel que cela constituait n'y étaient pas pour rien, mais il se reprit et serra, discrètement, les poings. Il se tut alors pour attendre la réaction du psychiatre, prévoyant de retrouver son attitude sombre, dure et déterminée pour ne pas totalement se dévoiler devant lui
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyVen 6 Avr - 13:17

" Il est intéressant que vous considériez toute action de parler comme de la manipulation, Batman. Mais je veux bien vous accorder qu'il puisse y en avoir une part dans ma collaboration avec Monsieur Shreck car comme vous le soulignez, mon collaborateur va toujours dans le sens de ses intérêts et j'ai été contraint de lui présenter certains avantages d'une telle entreprise en omettant de montrer certains côtés moins attractifs pour sa société."

Le docteur avait dit cela sur un ton toujours très sérieux mais un peu plus détaché, le genre de clin d'oeil détendu que s'octroyaient les hommes d'affaires lorsqu'ils voulaient détendre un peu l'atmosphère lors d'une discussion d'affaire importante.

" Mais si vous venez quérir mon aide, alors nous ferions mieux de poursuivre dans mon bureau, il se fait tard, je suis un peu fatigué et j'avoue que le confort d'un fauteuil me fait envie."

Dit il en tournant les talons pour se diriger dans la pièce à côté. Une fois à l'intérieur, Hurt alla s'installer derrière son bureau, referma ses dossiers et invita Batman à s'asseoir, par politesse même s'il y avait de très fortes chances que ce dernier préféra rester debout.

"Vous venez quérir mon aide, il semble que nous partagions certaines conception de l'éthique médicale. Mais je préfère que les choses soient claires d'entrée de jeu. Je ne travaillerai pas pour vous, et nous ferons tout cela dans les règles de l'éthique et de la loi. Il est hors de question de libérer de manière précipitée tous les résidents d'Arkham City. Certains sont détenus illégalement et n'ont pas leur place dans une telle structure. Je dois signer demain un document officiel de mise en activité de la cellule de soutient psychologique et de réinsertion pour ces citoyens. Mais il est hors de question que je les rende à Gotham sans être sûr qu'ils aient de quoi vivre derrière. Il ne s'agit pas d'un bilan médical rapide et d'un questionnaire type pour savoir s'ils sont aptes à retourner en liberté. Il s'agit d'un suivi médical poussé, adapté au cas par cas, avec la promesse d'une réinsertion bénéfique. Pas question de les rendre à la rue, où ils glisseront à coup sûr dans une vie de misère et de crime, sans possibilité de retour. Mais cela dépasse mes simples fonctions. Je ne puis garantir un emploi et un toit pour chacun, je ne puis garantir non plus de garder éternellement mes patients au sein de la cellule. Tout cela à un coût et si nous ne voulons pas voir les impôts des contribuables augmentés de manière obscène, il me faut des investisseurs."

Il marqua une courte pause.

" Mais certaines personnes refusent tout investissement sous prétexte que le nom Arkham City figurerait sur les contrats et qu'ils y sont totalement opposés. Je suis peut être enclin à aiguiller monsieur Shreck vers certaines décisions, mais il ne me suivra pas si je lui demande de donner toit et emploi à tous les résidents d'Arkham City en ayant besoin."


La référence aux Entreprises Wayne et au positionnement public de Lucius Fox était évidente. Hurt avait parlé avec une certaine amertume. Il savait que l'homme sous le masque était le grand patron, il savait aussi que s'il se faisait passer pour quelqu'un plein de bonne volonté mais ayant les mains liées, il toucherait le justicier.

" Puis il y a les autres. Les criminels multi-récidivistes et plusieurs cas s'offrent à nous : ceux qui étaient détenus à juste titre à l'asile et qui souffrent de pathologies mentales et les autres. Pour les premiers, ils seront retournés vers un centre de soin, hors de question de tirer un traits sur leur folie et leur dangerosité.
Il ne m'appartient pas de décider du sort des résidents comme monsieur Cobblepot qui d'après le dossier médical ne présente aucun trouble justifiant son entrée dans les services psychiatriques. Bien évidement, de nouveaux diagnostics seront effectués, mais si aucune pychose, névrose ou autre n'est repérées, ces résidents n'auront pas leur place à Arkham. Techniquement je serai obligé de les relâcher, ou de les remettre à la police."


Nouvelle pause, le diable s'alluma une nouvelle cigarette.

" Vous voyez, la fin d'Arkham City ne dépend pas d'un seul homme, c'est un tout très complexe. Il faudra mettre en place tout un système procédurier faisant appel au parquet et aux services de police. Un tribunal exceptionnel par exemple, qui examinera au cas pas cas le sorts de tous les résidents. Je ne tolèrerai pas que l'on soumette les honnêtes citoyens qui ont un besoin urgent de revenir à la vie normale, de longs mois d'attente en cellule pour que leur dossier soit examiné par un juge qui tranchera arbitrairement. Mais pour l'instant, je n'ai eu aucun retour de cela, je reste seul avec ma bonne volonté et mes idées mais croyez moi même si je semble sûr de moi, je ne sais pas vers quoi nous allons. Je ne connais pas assez les huiles de cette ville et il est assez difficile d'obtenir certains rendez vous."

Hurt tira une longue bouffée de tabac et resta silencieux un petit moment, toujours déterminé et sûr de lui.

" Voilà pour ce qui est de mes projets et de ma marche à suivre. Mais vous Batman ? Que pourriez vous m'apporter ? Si 'jen crois le dossier de mon prédécesseur, vous êtes partie intégrante de ce cycle de violence. Pourquoi ferais je appel à vous, surtout après la fin tragique du maire dans laquelle vous êtes impliqué."


Hurt lui tendit alors son propre dossier, établissant le profil dressé par Strange. Le Batman y était décrit comme un prédateur, un combattant extrêmement efficace et malin mais qui d'une certaine manière engrainait certaines personnalités à pousser d'un degré dans la violence.
Cependant, et Hurt n'était pas impliqué là dedans, il n'y avait aucune mention sur la double identité. Le diable n'avait lu nulle part que Strange connaissait l'identité secrète de Bruce Wayne.
Cette fois ci, c'était au Batman de se justifier et de répondre à la question de la dignité de prendre part au combat pour le salut de la ville.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptySam 7 Avr - 18:20

Hurt était définitivement un interlocuteur de talent.
Intelligent, doué, vicieux, il parvenait à manipuler les conversations et à utiliser les paroles d'autrui pour affirmer son pouvoir et sa position. Le Batman comprenait maintenant mieux le tableau dressé par Lucius des capacités du psychiatre et de son discours.

Il l'avait suivi lentement dans son bureau, refusant évidemment son siège et demeurant debout dans l'ombre, dans un des coins de la pièce où la lumière était la moins présente. Il ne la fuyait pas, mais n'aimait pas apparaître clairement à ses interlocuteurs. Il voulait conserver une part de mystère et d'étrange, il refusait de se livrer entièrement à ceux qui le côtoyaient.

"Offrez-vous du crédit au dossier monté par un homme condamné pour des crimes de torture, d'enlèvement, de meurtre et de manipulation mentale, docteur Hurt ?"

Le Chevalier Noir avait pris le dossier tendu par Hurt mais ne l'avait pas lu. Tenant les papiers sans y attacher le moindre intérêt, il fixait l'autre pour savoir ce que Hugo Strange avait inscrit à l'intérieur - et donc ce que son successeur savait. Le précédent psychiatre était suffisamment paranoïaque, égocentrique et secret pour cacher sa grande découverte et la garder pour lui. Il ne l'imaginait pas la laisser "traîner" dans un tel dossier.

"J'espère que non. Comme j'espère que vous puissiez comprendre le poids des mots et des symboles pour l'esprit humain. Arkham City est une expression, un principe issus des pires heures de cette ville. Cette ville-prison représente le mandat de Killer Croc, le mandat de Quincy Sharp et ses dérives. Les enlèvements, les tortures, les meurtres, les annonces de déséquilibré et les dérives de toute une époque.
Les colonies de cette Nation se sont nommées Etats-Unis d'Amérique quand elles ont repoussé le colonisateur anglais. Si vous désirez réellement offrir un cadre plus agréable, humain et acceptable à ce concept, si vous voulez mettre en oeuvre vos paroles, vous ne pouvez conserver cette appellation. Le Gouverneur Finger vous offre la possibilité d'y parvenir, mais le changement doit être total."


Il défendait les prises de position de Fox, qui étaient également les siennes. Il savait combien Hurt avait peu goûté l'intervention de son ami, mais il tenait à lui rappeler des éléments qu'ils considéraient fondamentaux pour la ville. Si le psychiatre voulait autant aider, il devait se rendre compte que le structurel n'était pas le seul important, le conjoncturel devait aussi être traité.

"Quant à ce que je peux offrir... j'espère que vous plaisantez, docteur Hurt. Si je suis régulièrement la cible de critiques et de polémiques, mon action dans la ville n'est plus à prouver. Je connais Gotham City mieux que quiconque, surtout d'un étranger qui vient juste d'arriver et veut imposer ses points de vue. Je connais les criminels locaux mieux que quiconque, car je les ai tous vaincus. Je connais le peuple local mieux que quiconque, car je le protège depuis plus de dix ans.
Si je travaille avec vous, vous bénéficierez de mes connaissances et de mon expérience. Pour lutter contre les barons du crime locaux, le G.C.P.D. ne suffira pas - et n'a jamais suffit. Il faut une force différente, autonome, plus souple et plus libre. Je suis cette force, car personne d'autre n'a pu ou su réussir ce que je fais. Ce n'est ni de l'arrogance, ni de la supériorité, docteur Hurt : c'est un fait."


Debout à quelques mètres de son interlocuteur, Wayne attendait sa réaction, curieux. Il continuait à avoir un à priori étonnamment positif et confiant pour lui alors qu'il le connaissait si peu, et il espérait que le docteur Hurt réagisse comme il le désirait. Il avait besoin d'un véritable allié à l'intérieur de l'administration, et il espérait que celui-ci soit le psychiatre devant lui.
Arkham City devait tomber, mais il n'y parviendrait pas seul. Il commençait donc son recrutement, même si c'était, comme toute marque de confiance, difficile pour un paranoïaque comme lui.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptySam 7 Avr - 19:30

" A l'homme, non. Au psychiatre, oui. Malgré le fait que le docteur Strange soit un abject personnage, il est un brillant psychologue, comprenant la psyché comme peu d'hommes peuvent s'en vanter. Il y a une très nette différence entre science et morale, et beaucoup de grandes découvertes ont été menées par des hommes qui ont enfreint les règles et le fait qu'ils fussent des criminels n'enlèvent rien à leur intelligence et résultats de leurs travaux."

Le diabolique docteur s'attendait à une telle réponse de la part de son interlocuteur, l'argument ad hominen, le dernier recours des gens sans arguments. Il avait répondu sur un ton qui ne laissait pas matière à débat, et au fond de lui Bruce devait le reconnaître.

"Mais je vous rassure, je n'ai pas pour habitude de supplanter mon avis personnel au diagnostic d'un quelconque collègue, aussi renommé fût-il. Après tout il ne s'agit tout au plus que d'une trentaine de pages ce qui est fort peu pour résumer la vie d'une personne."

Il usa d'un ton plus sympathique, pour donner plus d'impact à son discours, montrer qu'il le pensait réellement. Cela faisait parti de la communication langage parlé et corporel, le tout distillé avec une telle maestria que personne ne pouvait soupçonner une falsification et ce pour une simple et bonne raison : ce n'était pas un mensonge.

" Je suis parfaitement au courant de notre histoire, et de la puissance du symbole. Mais changer de nom en l'état actuelle des choses ne servirait à rien. Si ce genre de pratiques marchait, alors il suffirait de grimer le Joker pour nous ressembler et de prétendre là qu'il s'agit d'un tout nouvel homme, les asiles deviendraient des spas et les austères médecin de charmante esthéticiennes. Mais qu'à cela ne tienne il y aura un changement de nom lorsque la machine du changement sera mise en marche."

Puis Batman réaffirma sa position dans la lutte contre la ville et énonça son tableau de chasse pour justifier son rôle de sauveur.

"Vous qui parliez des ruelles, les facteurs de Gotham doivent connaître aussi bien que vous les rues de la ville. Ils n'en sont pas plus aptes à combattre le crime. -courte pause- Mais je ne veux pas vous manquer de respect. Vous êtes un symbole fort, et un homme extrêmement efficace. Je peine à imaginer ce que serait la ville sans vous, mais quand le docteur Strange inscrit que vous êtes parti intégrante du système et que je constate que des criminels vous mettent au défi de venir les sauver, je suis enclin à le croire. Le but de ces criminels n'est pas tant d'obtenir une rançon, mais de vous faire porter la culpabilité de leur mort, et dès lors vous devenez quelque part une menace indirecte pour les citoyens."

Le docteur interrompit une nouvelle fois son discours l'espace de quelques secondes.

"Bien entendu, l'analyse est juste, mais laisse places à différentes conclusion. Ce genre de menaces des criminels s'apparente à du terrorisme et il ne faut pas céder devant ce genre de pratique je vous l'accorde et vous suit. Il y a cependant un point sur lequel j'aimerai avoir votre explication. Le GCPD. Vous soulignez son inefficacité, vous marquez le point. Mais pourquoi ? Je n'ai jamais vu un seul policier user de vos méthodes, et si j'en crois ce que m'en dit monsieur Shreck en tant qu'intendant, vous semblez ne pas réellement travailler de concert avec le commissariat. Et j'entends par là une collaboration dans les deux sens, et pas seulement leur lancer quelques miettes de temps en temps. Pourquoi n'en avez vous jamais formé quelques uns à vos méthodes ? Pourquoi devrais je collaborer avec quelqu'un qui prendra mes informations en me cachant les siennes ?"


S'opposer à Batman était risqué, mais paraître pour quelqu'un de suffisamment courageux pour lui tenir tête constituait la meilleure chance pour qu'il accorde du crédit à vos propos. Personne n'aime avoir affaire à quelqu'un qui abonde toujours dans votre sens, malgré que vous ayez manifestement tord, et puis il avait déjà son vieux majordome pour ça.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyLun 9 Avr - 15:00

"Hrm."

Le Batman fixait le psychiatre devant lui, en silence. Les paroles, âpres, directes, brutales mais enrobées d'un peu de "douceur" et de sympathie le touchaient directement au coeur. Il avait été de nombreuses fois accusé d'être à l'origine des crimes des "tarés" de la ville et s'était longuement interrogé sur sa responsabilité dans leurs actes. Qu'un inconnu en vienne aux mêmes questions, après ce qu'il venait de se passer, ne lui plaisait guère.

"La criminalité et les forces de la Justice ont toujours eu une relation complexe, docteur Hurt. L'un et l'autre se sont toujours inspirés et ont évolué sur les échelles de puissance conjointement. Quand la police s'est définitivement organisée au niveau fédéral, la mafia s'est forgée pour tisser une toile d'araignée dans les villes qu'elle contrôlait. Quand les agents de base ont eus des armes à feu, les criminels ont pris des mitrailleuses. Quand les voitures de patrouille ont été équipées d'éléments de protection, les criminels ont volé des véhicules de l'armée ou en ont racheté pour en faire des pseudos tanks."

Il croisa les bras, en un signe instinctif de défense. S'il n'appréciait guère les paroles de son interlocuteur, il gardait pour lui une appréciation positive dont il ne connaissait pas encore l'origine. Il ne se rendait pas combien Hurt était doué dans leur petit jeu.

"Je suis pleinement conscient que ma présence a pu pousser Edward Nigma à se vêtir de vert et à enlever des personnes. Je suis pleinement conscient que ma présence a pu justifier les mises en scène de certains criminels régulièrement envoyés à l'asile d'Arkham. Seulement, je ne pense pas avoir une responsabilité réelle dans les comportements de mes pires adversaires. Victor Fries ne peut que survivre dans son armure et n'aurait rien changé de ses activités sans moi. Harvey Dent avait un profond problème schizophrène bien avant son agression et aurait agi de même sans moi. Oswald Cobblepott se voit plus comme un homme d'affaires, et n'épouse le surnom du Pingouin qu'avec rage. Et le Joker aurait, évidemment, attaqué Gotham City sans moi. Ma seule présence a seulement permis d'empêcher des meurtres de masse, avant que notre relation devienne plus personnelle.
Des policiers ont eu le même genre de problème, docteur Hurt. Une relation de haine et de combat trop poussée avec des ennemis réguliers. J'admets ma responsabilité dans certains aspects, mais ma présence n'a pas emporté Gotham City dans un torrent de haine, de violence et de destruction. Il était déjà présent, je n'ai fait que le relever pour le repousser, peu à peu."


Le Chevalier Noir fixa longuement les yeux du psychiatre, essayant d'y découvrir un assentiment, un rejet ou la trace d'une moindre émotion. Il n'y lisait rien, et ne savait pas comment interpréter ça.

"Quant à ma collaboration avec le G.C.P.D., votre ignorance du fonctionnement réel de la ville se fait encore sentir, docteur Hurt. Le G.C.P.D. a été longuement le nid d'une corruption latente et forte, qui empêchait toute action réelle contre la criminalité. Quelques éléments, dont le commissaire Gordon, ont longuement tenté d'y mettre fin, mais il y a eu des échecs, il y a eu des drames. Le G.C.P.D. est un phénix, continuellement en proie aux flammes des crises et des problèmes, mais qui renaît toujours de ses cendres.
Comment fonctionner sereinement avec une telle structure, perdue entre la corruption, la peur et les ordres contraires des autorités locales et régionales ? La police a son utilité, mais j'ai choisi de dépasser son cadre légal pour avoir une vraie efficacité, une vraie influence sur la ville. Il faut parfois violer la lettre de la loi pour servir son esprit."


Il fit un pas en avant, lassé de cette conversation à double sens.

"J'ai besoin d'un allié et d'un allié dans l'administration Shreck, docteur Hurt. Si vous acceptez, je vous donnerais des informations que les facteurs ne peuvent connaître car ils n'ont jamais dépassé les cadres de portes et ne savent rien des horreurs qui s'y trouvent. Je vous donnerais des éléments vous permettant d'aider au mieux vos patients et détenus, et de faire une vraie différence ici. Je vous donnerais ma confiance, que trop peu ont ici. Et je considère cela suffisant."

Bruce appréciait son interlocuteur, mais voulait une réponse rapide et sincère pour passer à la suite. Il avait encore d'autres choses prévues pour la nuit, et celle-ci serait encore bien longue.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyJeu 12 Avr - 19:11

Un proche du Batman tel que le commissaire Gordon eut été étonné de constater à quel point le chevalier noir se montrait loquace ce soir là. Peu de personne à Gotham, y compris parmi les justiciers, pouvait se targuer d'avoir entendu les tentatives de justifications de son protecteur masqué. Tentatives, parce que bien au delà de ce qu'il disait, Bruce Wayne était entré dans le petit jeu du docteur diabolique*: ce dernier lui faisait des reproches et Bruce le corrigeait en mettant en avant le côté plus "brillant" des deux interprétations coexistantes de sa démarche. Il était encore bien trop tôt pour l'affirmer, cela ne faisait même pas dix minutes qu'il discutait et le diable eut été un bien piètre manipulateur s'il commettait l'erreur de précipiter la conclusion, mais Bruce semblait vouloir être bien vu de Hurt, recevoir son aval.

Ainsi, l'administrateur des douanes laissa-t-il échapper un subtil - mais ô combien visible pour celui qui le cherchait- signe d'assentiment après l'exposé de Bruce sur les bienfaits supérieurs du Batman vis à vis des accusations porté à son endroit.
Puis, lorsque son interlocuteur eut fini son speech, il répondit du tac-o-tac comme une gifle sur une joue froide.

" Vous êtes efficace parce que vous détenez des informations, et bien évidemment il ne faut pas les mettre à disposition de tous. Mais, je trouve qu'il n'est pas normal que vous puissiez mettre à terre dix officier de police en combat singulier. Vous avez démontré, vous et vos collègues qu'une condition physique exceptionnelle était une des conditions pour prétendre affronter les criminels de cette ville. Il n'est pas normal que les agents qui sont censés nous protéger ne soient pas capables de vous tenir tête plus de dix secondes. Je trouve tout aussi inadmissible qu'après vous inviter sur une scène de crime, vous repartiez sans mot dire, filant droit vers le coeur du problème, alors que nos inspecteurs en sont encore à griffonner sur leur calepin et à compter à l'aide d'un boulier. J'y vais peut être fort sur le dénigrement, mais voyez Batman il y a un écart technologique et physique titanesque entre vous et les forces du GCPD. Et la confiance n'a rien à voir la dedans. "

Le docteur soupira légèrement.

"Vous compariez tantôt la course à l'armement entre police et criminels, mais voyez le marathon que vous courrez : " Vous contrecarrez non sans mal les plans du Sphinx, qu'à cela ne tienne il en fait d'encore plus complexes utilisant des pièges que le major du MIT serait bien en peine de pouvoir désamorcer. Votre maitrise du Kung-fu fait de vous un combattant réputé invincible, Bane s'injecte une drogue lui permettant de broyer le crâne d'un homme à main nue. Vous passez outre les systèmes de sécurité nec-plus-ultra des mafieux de cette ville, ils achètent des armes capables de réduire en poussière une ombre, ou alors ils louent les services d'individus encore plus sinistres, ce Deathstroke par exemple."


Il n'y avait pas d'animosité dans sa voix, juste une déception, le regret envers la situation elle même et non pas quelqu'un en particulier.

" Et notre pauvre GCPD se trouve loin, loin, loin derrière. Vous ne faîtes pas confiance en certains membres à juste titre, mais vous l'accordez à quelques uns comme le commissaire Gordon. Mais vous ne l'aidez pas, vous aidez l'homme mais pas le commissaire responsable de la police. Il ne fait que contempler le dos de votre cape, il ne peut pas suivre. Et que fait quelqu'un qui ne peut plus suivre ? Il stagne. Le jour où vous disparaîtrez, face à quoi devront s'opposer nos policiers ? "

Un appel à l'aide, une promesse d'action commune, une volonté de fer clairement affichée, le tout joué avec maestria.
Hurt secoua la tête, comme si même ayant dit ce qu'il avait à dire, le sujet continuait à le tourmenter de l'intérieur.

" Je ne compte que nous fassions comme si nous étions les meilleurs amis du monde dès à présent. Je ne veux pas connaître tous vos petits secrets. La seule chose que je vous demande, c'est d'avoir confiance en moi, de me croire lorsque je vous dis que je vais employer tous les moyens qui sont à ma disposition pour essayer, et je dis bien essayer je n'ai pas la présomption de promettre des choses aussi grosses, de faire de Gotham un endroit où la dignité humaine fait loi. Et cela passe, comme je l'ai dit, par un remanient de ses administrations, quelles soient de santé ou de justice. C'est la seule chose que je puis faire."


La boucle était bouclée, Hurt prit soin de bien réintroduire l'aspect ciblé de son intervention : l'éthique de la zone carcérale pour réaffirmer sa détermination et sa lucidité sur la situation en plus d'éviter la mauvaise publicité d'une auto-contradiction. Il avait répondu au Batman, il ne l'avait pas épargné, maintenant que cela était fait, les deux pourraient commencer à travailler de concert.

"Il me semble que sommes au clair sur nos intentions. J'avoue que je suis soulagé de savoir que nous travaillerons de concert, je suis loin d'avoir toutes vos capacités, et savoir que l'on est dans le camp du Batman est la lueur du phare qu'aperçoit le marin perdu sur la mer déchainée. Par où devons nous commencer ?"


Le camp du Batman, la lueur de l'espoir. Parce qu'il ne fallait pas passer pour quelqu'un qui compte qui préfère agir seul. Ne pas éveiller les soupçons, ou pire encore, la jalousie.
Pour la première fois depuis le début de l'entretien, Hurt fit mine de ployer le genoux devant le maître de la ville.


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* Challenge d'érudition : quelle est la référence ?
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyDim 15 Avr - 16:12

"Hrm."

Bruce fixait son interlocuteur, longuement silencieux. Il avait cru l'avoir conquis avec ses paroles, avec ses arguments sur les bienfaits de son action individuelle, mais la suite du discours du docteur l'avait troublé. Celui-ci finissait bien, en acceptant son autorité et leur alliance, mais il était troublé par ses changements de ton, les mots qu'il choisissait... s'il était plus paranoïaque, il aurait cru que Hurt voulait le manipuler.
Cependant, il avait appris dernièrement que de tels sentiments ne menaient qu'à des erreurs, des problèmes et des souffrances. Sa récente chute face à Killer Croc, ses mauvais choix répétés et son comportement face à Quincy Sharp avant sa mort avaient été directement dictés par une trop grande paranoïa, par un trop grand repli sur soi.

Alors que la ville était divisée, que les hommes luttaient encore les uns contre les autres, que ses "camarades" commençaient à se détourner de lui, il ne pouvait plus se permettre de tels comportements. Il devait apprendre à faire confiance - réellement confiance.
Et le docteur Hurt serait son premier essai.

"J'agis comme je le peux et comme je le veux car mes ennemis, ceux de la ville, dépassent les délais de procédures. Si la police se doit de rédiger des rapports et de tout faire en ordre, pour éviter que les avocats brillants de Gotham City ne fassent libérer les criminels, je n'ai pas cette gêne. Si je m'échappe des scènes de crime et si je suis plus entraîné que les agents classiques, c'est parce que j'en ai la liberté et le choix. Les règles doivent être respectées, mais entravent régulièrement la survie d'innocents. Je ne peux pas accepter ça, je ne peux pas cautionner ça."

A nouveau, Wayne se rendit compte qu'il se justifiait devant son interlocuteur. Il n'appréciait pas.

"Hrm."

Il se détourna légèrement et repris lentement la parole, se raccrochant à la fin du discours de Hurt pour reprendre la main et ne plus paraître comme le critiqué obligé d'argumenter sur ses choix.

"Pour commencer, nous pourrons nous transférer des informations sur les points de crise d'Arkham City et les possibilités pour les apaiser. Le Gouverneur Finger veut créer "New Gotham City", donner une chance de réinsertion aux criminels... mais il faut pour cela que la ville-prison soit une zone sûre, ou au moins moins dangereuse qu'avant. Beaucoup de résidents d'Arkham City sont gérables, avec une dangerosité faible - ou au moins acceptable.
Ils ne sont cependant pas tous ici, et si le Joker et le Pingouin aiment désormais à s'affronter, et si quelques autres ont été mis sur la touche temporairement, il faut les empêcher d'aller trop loin et les brimer. Je vous propose de collaborer ensemble ainsi : vous m'indiquez où frapper, j'interviens, vous récupérez les pires individus d'Arkham City pour les gérer et les soigner au mieux. Cela me semble un début acceptable, et propre à suivre nos projets et ceux du Gouverneur fédéral... n'est-ce pas ?"


Le Batman n'appréciait pas les propositions du Gouverneur, car il n'y croyait pas vraiment. Cependant, il savait que le changement profond qu'il espérait n'interviendrait pas immédiatement, et qu'il devrait passer par une phase de transition. "New Gotham City" pourrait faire l'affaire, s'il s'intégrait plus au processus et en contrôlait réellement les tenants et aboutissements. Pour cela, il aurait besoin de Hurt - à voir si celui-ci accepterait les termes définitifs du contrat.
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyMar 17 Avr - 17:40

Bruce manifesta l'inconfort dans lequel il se trouvait en grognant par deux fois. Mécontentement d'être la cible de critiques, désaccord, nécessité de réflexion, crédit aux propos ? Ce Hrm pouvait tout signifiait à la fois.
Le chevalier noir prit la peine de se justifier une dernière fois, avant de reprendre les rênes de la conversation en proposant -sur un ton qui ne sous-entendait guère un marchandage- la manière de mettre en pratique leur collaboration.

Le docteur Hurt, pour signifier un cessez-le feu dans les hostilités de tempérament, avait adopté une position plus relâchée, les épaules légèrement détendues, glissant sur son fauteuil comme pour se reposer après cet affrontement psychologique avec le terrible Batman.

Hochant discrètement la tête en guise de souscription aux propositions, il répondit sur un ton plus engageant, mettant de temps en temps de l'emphase dans ses dires par des gestes de mains secs et précis.

" Cela me semble la solution la plus fertile. Il me reste encore à étudier plus en profondeur la situation à la lumière de cette nouvelle collaboration pour en mesurer toute la portée, mais il me semble que reprendre les places fortes dans un premier temps pourrait s'avérer tant symbolique que pratique. L'asile d'Arkham et la prison de Black Gate doivent nous revenir, après tout, nous en aurons probablement besoin pour garder les plus récalcitrants des résidents, le temps d'examiner s'ils peuvent prétendre à New Gotham city, car il est hors de question de voir nos efforts réduits à néant par des personnes momentanément inaptes à la vie en société. Il s'agit là d'exemples, je me doute bien que d'autres places fortes doivent être prises dans un premier temps, pour rendre les autres possibles. Et sur ce point, votre aide, m'est indispensable, car je ne suis pas un stratège militaire."

Le psychiatre se laissa quelques secondes de répit avant de poursuivre.

" Et toujours dans l'idée de faire cela dans les règles, pour que ce soit juste et profitable à Gotham, il me semble que la police ou quelque autre groupe mandaté par voie officielle doit être impliquée dans cette démarche. Par des perquisitions, des saisies d'armes ou tout autre acte légal. Vous pourriez opérer en commando, faire tout le travail pour leur permettre de pénétrer dans les forteresses sans craindre de tomber sur des pièges mortels. Vous êtes l'homme de la situation pour cela."

Le diable marqua une nouvelle pause et son expression se fit plus sérieuse.

" Ce qui m'amène à vous questionner sur la médiatisation de notre collaboration. Autant être direct et ne pas s'embarrasser de faux semblants. La foule est mitigée à votre égard, depuis que vous avez tué Sharp. Je conçois que ce que pense le peuple ne vous empêche pas de faire ce qui est juste. Mais aujourd'hui, même si certains acclament votre geste, aux yeux de la justice vous êtes devenus un meurtrier. Présumé, certes e mais avec Kane Finger qui pointe son attention sur la ville, aucun juge ou procureur ne voudra collaborer avec vous et quid de notre volonté de faire de réinsérer la loi, l'ordre et la justice dans New Gotham City, si ses maîtres d'oeuvre sont recherchés par la police ?"


Le docteur diabolique porta sa main devant sa bouche pour réfléchir quelques secondes.

" Avez vous tué Quincy Sharp ?"

Il laissa quelques instants cette question en suspens.

" Personnellement je crois au subterfuge. Je serai bien en mal de l'expliquer, mais il y a quelque chose de mystérieux dans cette histoire. De toute façon, je n'aurai pas accepté de collaborer avec vous si je vous croyais coupable. Vous êtes intelligent, intègre et déterminé. Mais ... toutes les critiques que j'ai émise à l'encontre de votre comportement, de vos méthodes et l'impact de votre croisade sur la criminalité de cette ville sont aussi valables pour tous les autres prétendus justiciers. -il secoua la tête- Et là je reste tout à fait sceptique face à leur compréhension de la situation. L'Ange Exterminateur a montré plusieurs fois qu'aussi efficace puisse-t-il être, il ne s'embarrasse encre moins que vous, de nuances dans le rapport crime/châtiment. La dénommée Huntress a abattu des criminels à plusieurs reprises. D'après la presse, il y aurait même un groupe composées uniquement de justicières qui agirait comme vous et dont cette dernière ferait parti. Il semblerait que la ville ait différents shériffs aux méthodes, morales et idéaux fondamentalement différents, et il existe un risque tout aussi grand de voir votre camp faire capoter le projet parce que ses membres se livrent à des guerres de pouvoir. J'ai foi en vous Batman, mais puis je placer ma confiance dans vos collègues, êtes vous en mesure de me garantir qu'ils ne risquent à aucun moment de poser problème car vous avez la situation en main ?"
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MessageSujet: Re: Speak to the Devil [Hurt]   Speak to the Devil [Hurt] EmptyVen 20 Avr - 19:55

Les yeux blanchâtres du Batman se rétrécirent sur la frêle silhouette de son interlocuteur. S'il avait eu le sentiment que celui-ci abandonnait les hostilités, il se rendait à nouveau compte qu'il n'avait pas eu entièrement raison ; apparemment, le docteur Hurt maîtrisait aussi bien que lui les signaux corporels et savait en user à bon escient dans une discussion. Il saurait maintenant à quoi s'en tenir.

"Je fus le premier de l'ère moderne."

Sa voix fut plus lourde, plus grave qu'auparavant. Il était lassé des accusations et faux-semblants du psychiatre, même s'il lui conservait une certaine "sympathie", et un minimum d'intérêt.

"Le premier Green Lantern, Wildcat, Reaper et le Grey Ghost me précédèrent, mais une trop longue période me sépara d'eux. Je fus le premier à m'élever réellement contre le crime de Gotham City, à user de mes connaissances et de mes armes pour terrifier ceux qui terrifiaient la ville. Robin, Batgirl, Azrael, Black Canary, Nightwing, Huntress et les autres suivirent, mais... ils suivirent. Ils s'inspirèrent. Ils furent influencés."

Le Chevalier Noir fit un pas en avant, et se rapprocha du maître des lieux. Il posa ses deux mains sur son bureau, avec une attitude plus agressive et menaçante qu'auparavant - bien plus qu'auparavant.

"Ils se sont construits leurs techniques, leurs costumes, leurs styles, leurs identités par rapport à moi. Ils me jalousent, me haïssent, m'aiment, me craignent. Beaucoup d'entre eux ont eu des attitudes qui ne me convenaient guère à certaines étapes de ma carrière, mais tout change... je change. La ville évolue, s'enfonce dans l'horreur et je dois moi-même la suivre pour la sauver. C'est mon choix de vie, mon sacrifice.
Si vous craignez que les autres justiciers soient une menace, vous avez tort. Même s'ils sont persuadés du contraire, je demeure l'unique référence de leur existence et le seul à pouvoir les vaincre et les stopper. Même Huntress. Même Azrael."


C'était faux, évidemment, et même son égo sur-dimensionné et sa paranoïa le savaient ; cependant, il était lassé de devoir se justifier devant le docteur Hurt et voulait imposer une image forte dans son discours. Tout en évitant de répondre à sa question, bien sûr.

"La prison Blackgate est peu occupée : les criminels vivant à Arkham City ont, apparemment, eu peu d'intérêt pour elle. En déloger ceux qui ont tenté malgré tout de devenir les maîtres de la structure ne sera pas compliqué, même le G.C.P.D. y arriverait. Quant à l'asile d'Arkham, certaines personnes précitées ont comme projet de s'occuper personnellement de ses occupants. Elles s'en sortiront bien."

Par ses réseaux, par ses connaissances, par ses techniques, par son expérience, il avait eu vent de quelques rumeurs et préférait les laisser agir d'abord. Autant vérifier leurs styles et leur efficacité avant, éventuellement, de devoir les mettre au pas.

"Pour le mode d'exécution, il est simple : j'interviens après que vos troupes aient balisé la zone, recueilli des informations et évacué le territoire. Je gère seul l'opposition locale, je pacifie la structure et je m'en vais. Libre à vous d'en récolter les restes et la gloire. Libre à vous de passer sous silence notre association.
Tout ceci ne m'a jamais intéressé, docteur Hurt. La survie et la sauvegarde de Gotham City et de ses habitants ont toujours été mes seules préoccupations, mes seuls objectifs. Je pense que cet entretien est terminé : je prendrais contact avec vous pour connaître votre première cible et dialoguer avec vous sur votre choix et vos besoins. Mesurez bien vos futures décisions et prises de position : vous êtes un des rares à bénéficier d'une telle offre de ma part, et vous avez la possibilité de réellement faire la différence ici grâce à ça. Ne gâchez pas tout."


Calmement, Wayne se retourna et entama une marche calme mais puissante vers la sortie, offrant directement son dos au psychiatre. A voir si celui-ci aurait le courage de l'interroger à nouveau et de réagir à son discours - à voir jusqu'où il oserait aller.
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Speak to the Devil [Hurt]

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