Il les suivait. Trois jeunes filles et un jeune homme. Riant et titubant. Ces stupides universitaires n’étaient bonnes qu’à ça, se saouler et danser. Il était catastrophé de qui héritait de notre monde, cette génération de toxicos stupides et narcissiques, lobotomisés aux émissions télé et à facebook et aussi courageux que des moutons. Leurs bêlements l’insupportaient jusqu’à plusieurs kilomètres. C’était à eux que la politique, l’art et la société allaient être laissés… voilà ce qui entrainerait le chaos, le vrai chaos, qui ne s’était encore jamais abattu sur le monde. Il n’aurait donc aucun remord à envoyer dans l’autre monde une de ces salopes. Au contraire, il en aurait de la jouissance, tant sa haine et sa crainte envers elles le pourrissaient t au plus profond. Non, ce n’étais pas encore le chaos, même à l’heure ou le monde semblait entre les mains du pingouin, la mafia et autres gangs, la terreur et le désordre ne régnaient qu’en apparence, en vérité a ne serait rien en comparaison de l’avenir…ces drôles ne resteraient pas longtemps, bien vite renversés par l’ordre nouveau, par cette multitude plus dangereuse et nuisible que toute puissance au monde. C’est pourquoi Matho se sentait de moins en moins hostile envers ces vieux hommes du crime. Il se battrait à leurs côtés pour mettre hors d’atteinte le pouvoir à la jeunesse, quand le moment viendrait.
Il avait guetté dans l’ombre et attendu trois heures du matin pour se mettre à suivre un groupe de jeunes filles à demi-mortes qui quittaient la boîte de nuit pour rentrer chez elles. C’était donc sur celui là qu’il était tombé, composé de parfaits inconnus, et si détestables qu’il se réjouit de sa chance. Il les suivit. Longtemps. Il du subir à vingt mètres et pendant près d’une demi-heure leurs abjectes éclats de rire et plaisanteries idiotes, alors que sans se faire remarquer, invisible, il patientait. Lui, n’aimait pas l’alcool. Il n’avait jamais pu en finir un verre entier, et n’avais jamais non plus fumé. Sa haine doublait quand il assistait à des jeunes qui se saoulaient ou fumaient ; peut être était-ce au fond de la jalousie, ou une tristesse d’être si différent. Arrivés devant une porte, le seul homme du groupe et une des femmes saluèrent, rirent et entrèrent. Il ne voulait pas penser à ce qu’ils feraient dans cette maison. S’il le pouvait il les massacrerait eux-aussi ; quel dégoût et quel rage de penser que ces personnes s’entre-appréciaient au point de copuler entre elles, et finiraient par donner naissance à des être qui les dépasseraient en horreur. Non, il n’exagérait rien, il n’assombrissait pas les choses, il n’y avait qu’un seul constat possible. Ce monde serait bientôt en flammes, et par la faute de telles personnes. Chacune en moins était une bénédiction. Il réussit à suivre les deux autres femmes sans attirer de soupçons. Elles n’étaient pas en état de remarquer les étrangetés près d’elles. Puis elles se séparèrent à leur tour, il n’y en eu plus qu’une devant lui.
Ca ne fut pas long. Il n’y avait personne. Il attendit que cent mètres aient été franchis. Il s’approcha d’elle, plus près, de plus en plus près. Elle était pleine de jeunesse et de grâce. Pas plus de dix-neuf ou vingt-ans, d’exquis cheveux blonds, une poitrine saillante sous son décolleté noir. Il était maintenant si près qu’il pouvait avaler son souffle. Il la tuerait d’une manière qui le différencierait des petits mafiosos, des criminels malodorants venus s’emparer de billets et bijoux ou des fous de passage. Mais il y avait déjà plusieurs grand tueurs en série à Gotham, il lui faudrait trouver un moyen de se différencier également d’eux, de ne pas faire imputer ses crimes à un autre. Il voulait que la police sache le reconnaitre entre d’autres, qu’elle réagisse fortement à ce qu’il faisait et qu’une équipe ai l’ordre de le rechercher. Il ne pouvait pas dire le contraire, la célébrité et l’influence étaient primordiaux pour lui, et il en tirait une grande source de jouissance. Evidemment, pour le moment il ne désirait pas du tout être pincé.
Elle était timide, seule. Aussi timide qu’elle était gloussante et mentalement laide en groupe, il l’avait remarqué tout à l’heure. Elle n’eut pas le temps de protester, il avait passé sa ceinture devant la gorge de la jeune fille ; dans ses yeux la surprise n’eut pas le temps de céder à l’épouvante. Il tira de toutes ses forces. Son œsophage comprimé ne put émettre le moindre son, elle tenta de s’arracher à son étreinte, vainement ; tordant de son mieux les deux parties étreintes de la ceinture pour maintenir l’étouffement, il enroula une nouvelles fois le cuir autour du cou gras et glacé. Maintenant elle n’avait plus aucune chance de s’en tirer. Il tira, et tira ; elle se tortilla, débattit, tenta de le frapper du coude, des pieds s’éraflèrent sur le sol ; tout cela n’était qu’une inutile danse, un jeu physique superflu. Très rapidement, quelques secondes il lu sembla, et elle était tombé dans l’inconscience. Il ne lui restait plus que le coup de couteau. C’est ce qu’il fit : il sortit son poignard, et trancha la carotide en un instant, se forçant à regarder le détail jusqu’au millimètre près. Il ne pu retenir son dégoût, même quand le sang gicla violement en éclaboussant ses doigts durs. Plus d’émotion voyons, c’était fini. Déjà ? Oui. Presque de quoi être déçu. Il n’avait su saisir le sublime du moment quand il était venu. Il espérait le pouvoir la prochaine fois.
Michael Myers avait frappé cette fois. Etouffer puis égorger était une manière spécifique pour lui de tuer les jeunes filles libidineuses et salaces. Mais seuls les plus perspicaces des enquêteurs pourraient reconnaitre la référence cinématographique de Matho de cette nuit. Avec cette signature qu’il laissait, maintenant, oui, ils pourraient comprendre. Un masque d’Halloween artisanale et grossier, qu’il avait sans talent dessiné puis taillé dans du carton avec des cisailles. L’élastique qu’il avait glissé par deux trous et emmêlé le soutiendrait sur le visage de la femme. Voilà, c’était fait. Le jeune tueur coupa une mèche de cheveux de la femme, qu’il mettrait dans son coffre à trésor. Bien sûr, il prit une photo, mais rapidement. Puis il se retira. Il rentra d’un pas pressé, d’exquises images circulant dans la tête. Il était gonflé de fierté, de joie et d’excitation. Il n’avait pas à s’inquiéter, son histoire aussi sombre que passionnante ne faisait que commencer, il irait jusque dans les confins de l’horreur, ou au moins, il ferait tout pour y arriver.