L'heure de courir [Pv Helena, Gédéon]

Helena écoutait toujours l'inspecteur lorsqu'elle ramassa les assiettes et qu'elle partit chercher les deux verres à la cuisine. Elle attendit donc que Lulla ait terminé de parler pour franchir la porte en bois sculpté du salon des justiciers. L'ancienne flic la suivait, sans doute dans une habitude des gens qui n'avaient pas de personnel pour s'occuper des tâches ménagères. Helena ne refusait pas de les faire, mais elle laisser tout de même son unique employer s'occuper du ménage. Le manoir n'était pas excessivement grand en soit, du moins comparer aux domaines Wayne, Falcone ou Maroni, malgré tout ce n'était pas forcément très pratique. Il fallait traverser le Hall d'entrée pour atteindre la cuisine du manoir Bertinelli. Mais la salle à manger était bien juste à côtés des cuisines. C'était donc exceptionnel les repas entre amies devant le chaleureux feu de cheminé.

Lulla lui parlait durant le trajet de ce qu'elle pensait les Birds of Prey, des justiciers solitaire et de la police et son esprit familiale. Helena ne put s'empêcher de grimacer. Elle a longtemps joué les justicières rebelles, défiant l'autorité suprême que représentait Batman. Le Chevalier Noir ne lui avait donc jamais accordé sa confiance. Elle avait compris son erreur que bien trop tard. Elle essayait aujourd'hui de rattraper ce temps perdu auprès de Dinah, sa vieille amie. Et a fortiori, auprès toute les autres Birds of Prey. Même si pour le moment elle n'en avait pas rencontré beaucoup. Elle connaissait déjà Barbara Gordon bien entendu. Lady Blackhawk, qu'elle avait elle-même invité. Et une ou deux autres peut-être. Pas plus.

En tout cas, le fait qu'elle parle du « le manque de jugement » des justiciers solitaires. Huntress n'est en effet pas réputé pour faire la justice comme il le faudrait. Elle a toujours été violente, saccageuse, parfois à la limite du meurtre. Malgré tout, c'était sa façon d'être, et il est vrai qu'elle avait rejoint les Birds pour éviter ce genre de débordement. Après avoir laver son assiette, alors que Lulla Brogan faisait de même à côté d'elle, Helena entreprit alors de parler de nouveau, après avoir longuement écouté son invitée.

« La reconnaissance joue un rôle important dans tout ça. Pour le moment, il reconnaisse Sharp comme étant leur sauveur. Tant qu'il sera dans cette position, il pourra faire n'importe quoi. Si ce qui c'est passer ce soir ne les fait pas changer d'avis. Même si pour les flics, j'avoue que le système est différent. Surtout que tant que Max Shreck sera à la tête de cette instance, cela ne sera pas vraiment la police.

D'ailleurs, Helena en connaissait un rayon. Lors de la destruction de Gotham par un tremblement de terre, elle avait récupéré le costume de Batgirl, et les criminels l'avait beaucoup plus craint qu'autrefois. Parfois même ils se rendaient, souvent ils s'enfuyaient, rarement ils cherchaient la bagarre. Les choses étaient devenu étrangement beaucoup plus facile. Mais elle avait fait une erreur, une unique erreur face au gang de Two-Face et Batman ne lui avait jamais pardonner cela. Il ne l'aimait pas beaucoup avant, il ne l'avait pas aimé davantage après.

Helena sortit alors deux grand verre d'un placard et les remplit d'eau de San Pellegrino, la fameuse eau gazeuse italienne. Encore du produit italien. L'économie de la botte européenne n'allait peut-être pas au mieux, mais il n'allait sans doute pas se plaindre de l'intérêt de Helena Bertinelli pour les produits nationaux. C'était par ailleurs une des meilleurs eaux gazeuses que la sicilienne avait put être amener à goûter. Encore un petit arrière goût d'Italie dans cette soirée qui en était remplie. En sortant du manoir, Helena imaginait bien Lulla Brogan tout faire pour éviter tout ce qui touche de près ou de loin à ce pays.

« Je n'ai rien contre la police ou quoique ce soit. Mais c'est une instance beaucoup trop fragile. Avant l'arrivé de Batman, et de la lutte anti-corruption de Gordon, c'était rempli de flic pourris dans la poche de la mafia de Falcone et Maroni. Et on voit que aujourd'hui, si l'un et l'autre ne sont pas là, ça recommence. Tout l'esprit familiale de la chose, toute vos valeurs peuvent-être balayer d'une décision de votre hiérarchie. Je trouve ça dommage, exaspérant même. Ce soir encore, quand je vois une honnête flic et son collègue faire leur boulot, faire respecter la justice, se faire traquer comme de vulgaires proies... Je ne peux pas accepter cela. C'est pour ça que je suis devenue ce que je suis. Mes valeurs, mes objectifs ne peuvent pas être ébranlé par un bureaucrate corrompus. Mais j'imagine qu'il faut un équilibre à tout.

Helena but une gorgée de son eau. Elle espérait ne pas y avoir été trop fort avec la police. De toute façon, elle était consciente qu'on ne pouvait fonctionner correctement sans. Malgré tout, ce goût amer d'injustice qu'elle avait eu ce soir en voyant Sharp et Shreck lui restait dans la gorge. Ces deux hommes allaient devoir payer de leurs actes...

Tandis que je m’applique à nettoyer mon assiette dans l’évier de la grande cuisine du manoir, Helena en fait de même à mes côtés. Je trouve ça plutôt drôle d’avoir ce genre discussion dans la situation actuelle – comme si la sicilienne et moi étions en train de refaire le monde. Une fois ma petite vaisselle faite, je me retourne et m’adosse contre le plan de travail en jetant un œil à la brune qui commence à m’énoncer comment elle voit la chose. Bien sûr qu’elle a raison sur le fait que tout ça n’est que question de reconnaissance, ou de crédulité. Les politiciens jouent sur ça – et les habitants sont prêts à croire n’importe quoi ou qui pour que la situation s’améliore. La brune s’éloigne avant de me ramener un verre d’eau gazeuse, italienne à en voir la bouteille, ce qui m’arrache un sourire furtif. Italienne jusqu’au bout des ongles.

La discussion se resserre vite sur la police de Gotham – sujet qui je me doute, doit soulever quelques houleuses opinions. Je ne suis pas très fière de voir ce qu’est devenu le GCPD aujourd’hui. Je pourrais défendre avec fierté l’endroit où je bossais mais ça serait aussi se mentir sur ce qu’il se passe réellement. Le GCPD n’est qu’un instrument de plus pour Sharp. L’intégrité et la justice ne sont plus les valeurs au goût du jour.

Tout l'esprit familiale de la chose, toute vos valeurs peuvent-être balayer d'une décision de votre hiérarchie. Je trouve ça dommage, exaspérant même. Ce soir encore, quand je vois une honnête flic et son collègue faire leur boulot, faire respecter la justice, se faire traquer comme de vulgaires proies... Je ne peux pas accepter cela. C'est pour ça que je suis devenue ce que je suis. Mes valeurs, mes objectifs ne peuvent pas être ébranlé par un bureaucrate corrompus. Mais j'imagine qu'il faut un équilibre à tout.

Je l’écoute, un demi-sourire figé sur mes lèvres. Un tempérament tout feu tout flammes – en d’autres circonstances, je ne sais pas si elle et moi nous serions bien entendues. Je me reconnais un peu dans le sens où elle défend bec et ongles ses valeurs, quitte à outrepasser les règles. L’impulsivité, ce qui m’a toujours porté préjudice. J’essaie d’imaginer sa position au milieu des autres justiciers, mais il est difficile de se mettre dans les basques d’individus tels qu’elle. En fin de compte, ça doit être une sorte de hiérarchie à part entière, mais qui se joue plus par popularité.

« Je vous envie pour ça. Comme vous le dites si bien, la plupart des gens qui gèrent le GCPD ne sont que des bureaucrates, dénués de valeurs pour lesquelles nous nous battons. C’est ce qu’on appelle l’administration, et c’est le mal de notre société. Piston, corruption, tout ça est motivé par l’argent. Ces gens là ne côtoient pas la détresse, ces gens là n’en ont rien à faire de rendre le monde juste. » – Mes lèvres se joignent dans une moue dubitative.

Ça m’attriste d’en être arrivée là. A m’élever contre mes supérieurs, mais je ne peux décidément pas me la fermer et lécher les bottes de gens comme Shreck. Je serre mon verre entre mes doigts, d’une manière assez crispée qui traduit bien mon agacement. Je bois finalement son contenu en une seule fois, reposant délicatement le verre sur le plan de travail avant d’afficher un sourire à l’égard de mon interlocutrice.

« Je suis contente d’être tombée sur vous… Même si je suis certaine que j’aurais très bien pu m’en sortir. » – Oui, par fierté, il fallait vraiment que j’ajoute ceci. Je déteste me placer en position de victime même si c’est le cas, et je préférerais même friser l’inconscience que m’avouer dans les ennuis. « Mais je ne compte pas m’arrêter là. J’ne suis pas du genre à jouer à la recluse histoire de me faire oublier. J’ai quelques pistes à suivre mais je tâcherais d’être prudente. »

J’essaie habilement de faire comprendre à la sicilienne que je ne compte pas rester terrée dans son manoir, et la seule chose que j’espère, c’est qu’elle se montrera compréhensive. Car tout comme elle, j’ai mon petit caractère et ça n’est pas mon genre de rester inactive. Quelques idées se profilent déjà dans mon esprit au sujet de ce que je vais devoir faire.
Mais il y a toujours cet homme dans un coin de ma tête, me plongeant entre curiosité et inquiétude. Le mercenaire.
Il ne veut manifestement pas que je m’intéresse à lui et le problème est bien que ça me donne l’envie contraire.

Lulla, malgré son cuisant échec de ce soir, semblait toujours persuader de pouvoir faire quelque chose sans l'aide de personne. Cette naïveté touchante inquiétait cependant Helena, qui ne voulait pas s'être donner tout ce mal pour voir la flic tout foutre en l'air sur un coup de tête. Lulla avait un autre rôle à jouer dans cette histoire que de perdre son temps à faire une enquête sur Sharp si Batman plongeait déjà dessus. Pensait-elle que le meilleurs détective du monde, et de loin, pouvait louper des indices que l'inspectrice pourrait trouver ? Si c'était le cas, elle était dans l'erreur. Cela rappela à Helena la façon dont Batman avait identifié. Lors de leur première rencontre, ils s'étaient tout deux battus. Il reconnu immédiatement le style de combat sicilien, l'âge et les traits principaux de Helena malgré son masque, et en déduisit avec son âge qu'elle devait être la dernière survivante des Bertinelli, qui était parti en Sicile lorsque ses parents sont morts.

De toute façon Helena c'était donné une mission ce soir. Protégée Lulla Brogan de Sharp, Shreck et de quiconque d'autre. Et elle comptait bien montrer à Dinah qu'elle était capable de faire ça pour les Birds of Prey, qui comptait sur leur alliée flic, l'une des seules qui accepteraient sans doute d'aider le groupe de justicière. Autant dire que cette Lulla était bien plus précieuse à leurs yeux qu'elle ne semblait le croire. Surtout en ces périodes de trouble et d'une nouvelle vague de corruption de la police. Avoir un contact dans la police était important pour un justicier. Même Batman avait eu James Gordon lors de ses heures de gloire. Avoir le soutiens de la justice réglementaire était un plus important. Même si ce soir Lulla n'était plus inspecteur de police, cela s'arrangerait avec la chute de Shreck, qui doit être le prochain sur la liste de Batman.

Heureusement, Dinah était plus maligne qu'elle ne le paraissait. Dans son communicateur, elle avait placé un traceur GPS qui lui permettait de suivre ses Birds en cas de danger. C'était pratique dans le cas de Lulla Brogan qui ne quittait pas le siens. Au pire, Helena avait mis sur ses vêtements quelques autres traceurs de secours. Moins précis que celui du communicateur, mais en cas de problème c'était toujours utile. Elle devrait en revanche pirater le système informatique du Ladies' Paradise. C'était peut-être la chose la moins plaisante de son plan. Si Black Canary s'en apercevrait, elle risquait de lui passer un savon. Mais Huntress n'avait pas l'habitude de faire passer les règles avant ses convictions. Et elle n'allait pas commencer ce soir.

« Vous en sortir seule ? Oui, je suis certaine. Mais avec la folie de cette conférence, il valait mieux opté pour le risque zéro. J'étais là, je n'aurais pas put vous laisser vous faire attraper alors que je n'avais rien d'autre à faire que m'occuper de votre protection. Vous avez bien fait de me faire confiance.

Non pas que Lulla n'avait pas la trempe de Helena, mais plutôt qu'elle n'en avait pas la fonction. Les justiciers avaient loué leur vie à protégé les honnêtes gens comme elle, elle n'allait pas remettre ça en question pour une histoire de fierté. Car de toute façon, la fierté de la Sicilienne était bien plus énorme qu'elle ne pourrait le croire. D'ailleurs, les mots de Lulla la blessèrent quelques peu. Ils lui donnaient l'impression d'avoir effectuer tout ce travail jusqu'ici. Et elle ne pouvait pas accepter avoir mes sa vie et son identité secrète en danger pour une action inutile. De toute façon, l'inspecteur Brogan ne sortira pas de ce manoir sans que Huntress ne la surveille de prêt ou de loin. Qui sait quel mercenaire Shreck ou Sharp pourrait engager pour tuer la gène que représentait Brogan maintenant qu'ils savaient quel était son enquête.

« Batman fera tomber ses salauds qui pourrissent votre « famille », inspecteur, je vous le garantis. Et je l'aiderais. On remettra Bullock à la tête du GCPD. Et vous pourrez de nouveau exercez. Les preuves que vous avez fournis nous seront déjà très utile.

Helena se surprit à caresser l'épaule de l'inspecteur, pour lui montrer sa compassion de sa situation et sa détermination. Pas la peine de lui dire qu'elle sera suivit à distance lorsqu'elle continuera ses petites affaires. L4important c'est qu'elle soit en sécurité pour faire tomber ses types légalement. Car il n'y a que comme ça qu'on pouvait avoir des gens comme ça. Surtout Shreck.

Il m’est difficile de cerner mon interlocutrice quand je lui fais mon annonce. Je ne sais pas moi, je m’attendais au moins à une réaction contradictoire. Un quelque chose qui entache notre relation amicale naissante. Mais non, la jeune femme semble avoir un bon avis sur ma remarque – ou du moins, c’est ce qu’elle fait croire. Je ne peux m’empêcher de la dévisager avec méfiance, comme si quelque chose clochait.

« Vous en sortir seule ? Oui, je suis certaine. Mais avec la folie de cette conférence, il valait mieux opté pour le risque zéro. J'étais là, je n'aurais pas put vous laisser vous faire attraper alors que je n'avais rien d'autre à faire que m'occuper de votre protection. Vous avez bien fait de me faire confiance.

J’esquisse un sourire à l’égard de mon interlocutrice. Celui-ci est moins sincère que les fois précédentes. J’essaie de comprendre où elle veut en venir, et ce que sous entend ses paroles. Elle ne me dit pas non, et ne me dit pas oui en même temps. En gros, ce qu’elle essaie de me faire comprendre, c’est qu’en restant ici, je suis plus efficace – du moins pour elle – que là-dehors à prendre des risques.
Ça semble bête mais je m’en vexe. Je plisse les yeux, peut-être un brin mesquine.

« Batman fera tomber ses salauds qui pourrissent votre « famille », inspecteur, je vous le garantis. Et je l'aiderais. On remettra Bullock à la tête du GCPD. Et vous pourrez de nouveau exercez. Les preuves que vous avez fournis nous seront déjà très utile. – Ou comment me faire comprendre que j’ai bien aidé mais que maintenant, je ne peux rien faire… A part, attendre ?

Helena fait passer son petit discours en posant une main sur mon épaule dans un geste de compassion s’alliant à une certaine tendresse et j’en garde un regard suspect.

« Vous essayez de me ménager n’est-ce pas, Helena ? » – J’arque un sourcil, la questionnant d’un regard un peu courroucé. « J’suis pas une gamine vous savez. D’ailleurs, je suis presque sûre que pas mal d’années nous séparent. »

Je sais pas. J’avais cette vilaine impression qu’Helena me disait tout ça pour que je me tienne tranquille. Il n’y a pas que de l’utopie dans ce que je veux faire. Pas que de l’inconscience non plus. Je déteste généralement que l’on marche sur mes plates bandes, et c’est à coup sûr ce qu’est en train de faire Helena en ce moment même.

« Vous êtes mignonne. En acceptant de vous suivre, je n’ai pas signé pour rester cloitrée ici, on se comprend bien sur ce point là ? »

Je suis décidément la pro pour laisser mes questions en suspend. J’aurais préféré ne pas en arriver là, mais je compte vraiment mettre les choses d’emblée au clair avec mon hôte.

Huntress durcit cette fois son regard envers Lulla Brogan. Que recherchait-elle au juste ? Helena avait l'impression que l'inspecteur avait décidé de tester les limites de la patience de Helena. Elles avaient été exceptionnellement grandes jusque là. Mais la Sicilienne ne pouvait pas tout laisser passer. Elle ne répondit pas tout de suite aux questions et provocations de l'inspecteur de police. Elle n'avait peut-être pas saisit l'importance de protégée les gens comme elle ? Calmement, mais au visage dur et regard froid, elle rangea son assiette dans le placard, bu d'une traite son eau gazeuse et fit un signe de tête à Lulla pour la prier de la suivre. Les actes étaient souvent bien plus efficaces que les mots.

Arrivé au Hall, Helena fit penché une arbalète accrocher au mur, et un mécanisme s'activa. La partie du sol centrale du large Hall se déroba et laissa paraître un escalier secret. Helena s'enfonça dedant et après plusieurs mètres de marches elles arrivèrent face à une porte blindé sécurisé. Helena appuya sur quelques boutons pour activer le code. Un scan lumineux traversa les deux jeunes femmes. Puis Helena dit un mot en italien pour activer la dernière sécurité de sa cave. Une voix-off lui répondit « Bienvenue Huntress ». On aurait put se croire dans un genre de film de science fiction ou quoique ce soit. Cette cave avait autrefois servit à son père et ses ascendants pour cacher tout un trafic d'arme, de drogue ou même de femme et d'esclave noir. Huntress avait dépensé une fortune pour informatisé la cave et augmenté les sécurités.

La salle était cependant moins grande qu'une Batcave. Un grand écran d'ordinateur et plusieurs console était entreposé au fond, avec un grand siège violet et le symbole représentant une sorte de croix doré était représentait sur le dos. Sur les côtés, il y avait les différents costume de Huntress, ses armes, équipements, plusieurs documents d'archives étaient sur un bureau. Enfin, il y avait la moto de Huntress, garée sur la gauche, en face d'une sorte de tunnel, pour le moment fermé par une porte blindé. Helena s'avança vers les consoles et pianota quelques codes. C'était bien entendu sa vieille amie Oracle qui avait installé ses propres logiciels. Tout en cherchant sur son superordinateur ce qu'elle voulait, elle reprit enfin la parole :

« Vous me prenez peut-être pour une gamine qui ne connait rien à la vie, mais contrairement à vous je calcul les risques que j'entreprends. Vous pensez peut-être qu'agir vous permettra d'avancer ? C'est simple. Si vous vous faites arrêter et envoyer à Arkham, ou tuer, vous avez beau avoir enquêter durant des jours, ça n'aura servi à rien.

Helena pressa enfin un dernier bouton qui montra une image de vidéo-surveillance en noir et blanc, dans un immeuble de Oitisburg District, un quartier assez délabré proche d'Arkham City. On y voit un homme rentré tranquillement chez lui, on peut même distinguer un sac de course dans ses mains. Soudain, bien qu'il n'y ait pas de son, on sent un trouble car l'homme se retourne brusquement pour regarder quelques choses hors champ. Il fait tombé son sac, lève les bras en l'air. Puis juste après des hommes de la milice de Shreck a priori arrive autour de lui. L'un d'eux lui tire dans la jambe tandis qu'un autre lui fait un coup de crosse sur la tente. Un dernier lui enchaîne plusieurs coups de pieds dans le bas ventre. Enfin, il l'emmène. Helena stoppa la video ici.

« Il s'agit de Dan Stankovic, accusé par l'intendance de Shreck de trahison. C'est un ancien milicien qui a choisit de quitter les troupes pour dénoncer une violence qui dépassait la limite des méthodes de Shreck. Ironie du sort, c'est avec cette même violence qu'il s'est fait emmener à Arkham en tant que prisonnier politique. On lui refusa le ravitaillement et les soins, il est mort en une semaine d'une infection à la jambe. Il n'aura jamais la chance de témoigner. La police n'ayant pas fait d'enquête, sous les ordres de Maximilien Shreck ou ses conseillés, l'affaire a été abandonné.

Helena appuya de nouveau sur quelques autres boutons. On pouvait voir à présent l'immeuble ou était situé l'appartement de Lulla Brogan. Elle fit un zoom sur plusieurs silhouette. Il ressemblait à s'y méprendre à la troupe qui s'était attaqué à Dan Stankovic. Un autre écran afficha un avis de recherche télévisé, demandant à toute personne, tout restaurant, tout hôtel, toute boutique apercevant cette personne était priée de dénoncé Lulla Brogan à la police sous l'ordre direct de l'intendant Maximilien Shreck, sous peine de grave sanction.

« Voilà ce qui vous attendez ce soir, mademoiselle Brogan. Le fait que ce fut facile d'atteindre le manoir n'est dû uniquement au hasard. Batman est passé en même temps, vous étiez une menace moindre. Ils savent que vous enquêtez sur eux. Shreck sait que si vous vous en êtes prit au maire sans gêne, vous n'allez pas tarder à vous occupez de lui. Vous avez cependant la chance que la chaîne GNN refuse de diffuser ses avis de recherche, pour le moment. C'est la chaîne télévisé la plus populaire de la ville. Cependant, toute la ville a dû assister à la conférence. Tout le monde à partir de ce soir à prit connaissance de ce que vous avez fait, vous et votre collègue. Vous n'avez pas signé pour rester cloîtrer ici, vous avez signer pour avoir une protection. Ne vous croyez pas meilleurs qu'eux, inspecteur. Ils disposent de moyen beaucoup trop important pour être prit à la légère.

Helena ne me répond pas de suite. D’ailleurs, je saisis l’agacement sur son visage quand elle me fait simplement signe de la suivre. On se dirige vers le hall d’entrée et je la suis sans vraiment comprendre ce que la jeune femme compte me montrer. La brune se dirige vers une arbalète accrochée au mur et la saisit pour la faire bouger dans un déclic suspect. Un roulement se fait entendre et je me dois de constater que le milieu du hall pivote comme une plate forme pour faire apparaître des escaliers. Ma mâchoire se décroche quand je vois ça et je ne peux que suivre la jeune femme qui descend les quelques marches pour se poster face à une porte blindée.
Je la suis sans mot dire. C’est donc vrai – c’est une justicière. Jamais je n’aurais cru voir un endroit pareil à vrai dire. Une vague d’excitation me fait frémir et je laisse ma curiosité prendre le pas sur toutes mes valeurs et ma fierté.
Le système de la porte nous scanne et quand la voix électronique me révèle le nom d’Huntress, j’esquisse un sourire. Je ne comprends pas vraiment en quoi je mérite la confiance de la justicière pour qu’elle me révèle avec autant de facilité son repère et son nom.

Je ne dis rien, me contentant de la suivre jusqu’à l’immense écran qui trône au fond de la salle. Quasiment tout est frappé de l’insigne de la justicière et les nombreuses armes sont étalées devant mes yeux, me laissant bouche bée. Bon, d’accord, je suis facilement impressionnable à ce niveau là. Je commence alors à comprendre la manœuvre. Aurais-je vexé la justicière ?

« Vous me prenez peut-être pour une gamine qui ne connait rien à la vie, mais contrairement à vous je calcul les risques que j'entreprends. Vous pensez peut-être qu'agir vous permettra d'avancer ? C'est simple. Si vous vous faites arrêter et envoyer à Arkham, ou tuer, vous avez beau avoir enquêter durant des jours, ça n'aura servi à rien.

Je croise les bras contre ma poitrine, par comportement contradictoire, et je regarde l’écran sur lequel Helena diffuse un morceau de vidéosurveillance. Les justiciers doivent tous adorer ça – donner des leçons. Je trouve ça particulièrement agaçant parce qu’on s’entend presque toujours dire qu’on est incompétent à côté.
Je garde mon regard fixé sur l’enregistrement. Je vois un homme se faire blesser et frapper par la milice de Shreck. Un citoyen, sûrement, qui s’est sans doute montré un peu trop curieux. Helena me détaille la situation sur un ton froid.
En gros, je me dois de saisir l’allusion qu’elle me fait. Voilà ce qui me serait arrivé si j’étais rentrée chez moi. Mais je sais tout ça. Je ne suis pas stupide, et pas aussi inconsciente. Je ne pensais pas m’en tirer indemne en sortant de la conférence. Disparaitre était mon seul choix.
La jeune femme me montre ensuite mon propre appartement, avec la même équipe en attente. Je laisse échapper un petit ricanement incisif.

Par la suite de son discours, Huntress tente de me prouver que je n’aurais eu aucune chance de m’en sortir si les circonstances n’avaient pas été en ma faveur – à savoir le passage de Batman. Mon portrait est d’ores et déjà diffusé sur certaines chaines. Je fronce les sourcils, secouant légèrement la tête d’agacement.

« Ne croyez pas que je serais sortie de la conférence comme une fleur, prenant le temps de flâner dans les rues et de rentrer chez moi. Je ne suis pas inconsciente – je suis flic, je vous rappelle quand même. Ça n’est pas comme si je ne connaissais pas le milieu. J’avais l’intention de disparaitre, bien avant de croiser votre route, Huntress. » – Mon ton n’est pas agressif. J’essaie juste de mettre les choses au clair comme elle le fait avec moi. « Bien sûr que vous avez plus de moyens que moi – mais ne me sous estimez pas. Je sais aussi bien faire profil bas et me déguiser si nécessaire pour que l’on perde ma trace. »

Pourquoi les justiciers avaient tant de mal à croire à ça ? Que les flics puissent être compétents ? Mes moyens sont limités, ce qui ne veut pas dire que mes chances de survie en sont réduites. Je soupire longuement, passant une main sur mon visage.

« Vous venez de me révéler votre identité secrète et ça ne vous inquiète pas ? Vous devez vraiment avoir confiance en moi. Chose assez rare quand on est flic et qu’on côtoie des justiciers de prés ou de loin. »

Je dois lui reconnaitre sa franchise - son inquiétude et son désir de me protéger me touche d’une certaine manière.

« Essayez de vous mettre dans mes basques, Helena. Seriez-vous capable de rester à ne rien faire, laissant soin aux autres de faire tout le boulot ? Tout ça parce que vous êtes recherchés ? Dans le fond, si Shreck vous coince, il vous fera la peau. Les justiciers sont les plus recherchés du moment et je suis certaine qu’entre vous et moi, la milice aura vite fait de choisir qui pourchasser. En fin de compte, ça serait peut-être à moi de vous protéger. » – Je ne peux m’empêcher de sourire à ma dernière remarque glissée avec amusement.

Helena avait donc exposé à Lulla Brogan ses idées. Cela avait été fait, et elle le savait, d'une façon assez soudaine, froide et spectaculaire. C'était à la fois voulue, mais également instinctif et surtout improvisé, paradoxalement. Cette démarche surprit d'ailleurs la Chasseresse, qui n'avait pas vraiment pensé à tout ça. La colère, provoqué par les paroles de l'inspecteur qui avait réellement vexé la sicilienne, l'avait fait agir toute seule, comme un robot programmé pour agir de tel façon s'il recevait tel information. Bref, qui connote d'une certaine lassitude, Helena avait beaucoup de travail à fournir sur elle et son caractère si elle voulait réellement se contrôler. Elle ne pouvait pas se permettre de ne pas avoir le contrôle total de ses actes.

Elle écouta ensuite Lulla Brogan , qui évidemment lui parlait de ses propres talents de disparition totale de la circulation. Évidemment, elle connaissait les petits trucs de flics, elle savait comment disparaître efficacement et le plus longtemps à leur yeux. Elle connaissait les types qui pourraient l'aider, des coins où elle pourrait se cacher... Mais et alors ? Ne se sentait-elle pas bien dans le manoir ? D'ailleurs, Huntress se moquait finalement de savoir si elle allait continuer ses recherches, vu qu'elle la surveillerait. Et elle savait que de toute façon la flic ne prendrait sans doute pas des risques inutiles...

Une question survint alors dans l'esprit de Helena. Pourquoi faisait-elle tant pour aider une parfaite inconnue ? Elle ne l'avait jusqu'ici jamais rencontré, elle était certes une alliée des Birds mais personne ne lui avait demander d'assurer sa protection. Helena n'était pourtant pas du genre à aider autrui lorsqu'il y avait mieux à faire, comme aider à l'arrestation de Sharp. Et pourquoi lui avait-elle confier si facilement son identité ? Bien qu'elle n'avait jamais réellement penser que Huntress devait être totalement secrète, elle avait par ailleurs travaillé à Naples avec des journalistes en leur révélant sa double vie, mais à une flic ? Quoique les journalistes n'étaient pas bien mieux... Mais eux n'habitaient pas Gotham.

Lulla Brogan continuait son discours, mais Helena ne l'écoutait plus vraiment. Un peu comme dans ses films où le son se coupait subitement. Et la jeune justicière admirait ainsi la belle femme blonde devant elle, en train de défendre sans aucun doute ardemment sa fierté et son point de vue. Un sentiment étrange gagna alors Helena. Elle n'aurait pas su dire lequel exactement. Elle sentait également une chaleur, une excitation monter en elle. Que se passait-il ? Lulla Brogan était une femme. Cela ne pouvait pas arriver à Helena. Elle qui était une fervente catholique, qui avait aimé un homme. Serait-il possible que...

Non. Helena secoua la tête, comme pour essayer de sortir de son imagination. Mais cela ne fit qu'empirer les choses. En posant de nouveau le regard sur l'inspecteur, elle se surprit à s'imaginer lui foncer dessus et l'embrasser langoureusement, tout en lui arrachant violemment ses vêtements et... non, elle ne pouvait pas continuer à se faire de tel films. Ce n'était pas dans sa nature. Elle voulu tout de même s'empêcher, en vain, de devenir écarlate quand la fin du discours de Lulla la fit revenir à la réalité. Qu'allait-elle faire désormais ?

« Euh... oui, vous devez avoir raison. Répondit Helena, qui n'avait aucune idée de quoi venait de parler la flic.

Helena éteignit la console, ce qui occupa son esprit et lui permis de tourner le dos à la policière. La justicière était désormais complètement paumé, et ne savait pas du tout comment agir et réagir. Ce qui n'arrivait pas souvent. Elle n'avait pas eu conscience qu'à force de se persuader que les hommes étaient des bons à rien, que leur trahison n'était qu'une conséquence de leurs abjectes natures, elle avait finit par s'intéresser... aux femmes. Mais c'était sans doute le coup de l'émotion de la soirée, rien de plus. Non, il ne fallait pas s'inquiéter. Tout aller bientôt revenir dans l'ordre. Elle prit alors conscience du discours de Lulla, qui lui avait échappé, et tenta de se reprendre.

« Mais quitte à... vous protéger, autant le faire efficacement. Vous ne voulez pas me dire qu'elles sont vos intentions et vos pistes pour que je vous aide ? Comme vous l'avez dit, je ne suis pas du genre a rester sans rien faire...

J’ai bien l’impression que tout mon beau discours tombe dans l’oreille d’une sourde. J’ai la sensation bizarre qu’Helena ne m’écoute pas vraiment quand je m’évertue à lui assurer que je suis débrouillarde. Son regard me détaille avant de rester évasif – et pourtant, mes remarques sont quand même sensées évoquer autre chose qu’une légère attention. Elle ne répond en rien à mes questions rhétoriques, et ça ne semble même pas l’agacer un peu.
Je reste circonspecte et je la fixe d’un air méfiant quand cette dernière se mure dans une réflexion qui semble à dix lieues de ce que je lui dis.
D’ailleurs, les joues de la sicilienne s’empourprent subitement sans raison alors qu’elle daigne me répondre un simple :

« Euh... oui, vous devez avoir raison.

Je reste bluffée par cette réponse. Vous devez avoir raison ? Dois-je vraiment me contenter de ça ? D’une, ça me semble bizarre que la sicilienne capitule aussi vite, et de deux, j’ai la vague l’impression qu’elle n’a rien à faire de ce que je viens de lui dire. Le pire, c’est qu’elle me tourne carrément le dos pour faire autre chose du côté de son super ordinateur et je reste un peu interloquée par cette réaction.
Je regarde autour de moi, joignant mes lèvres dans une moue dubitative avant de croiser les bras contre ma poitrine en attendant une réaction de la part d’Helena.

« Mais quitte à... vous protéger, autant le faire efficacement. Vous ne voulez pas me dire qu'elles sont vos intentions et vos pistes pour que je vous aide ? Comme vous l'avez dit, je ne suis pas du genre a rester sans rien faire...

Alors c’est tout ? Je suis sensée comprendre quoi là ? Helena a adopté un comportement bien moins assuré, comme si quelque chose la dérangeait. Quoiqu’il en soit, elle a bien mérité que je lui révèle un peu ce que j’ai en tête même si ça n’est pas entièrement défini.

« Je compte contacter quelqu’un au GCPD. Qui, je ne sais pas encore. Je sais que ça n’est pas sans risque mais je veux pouvoir garder un œil sur ce qu’il se passe à l’intérieur. C’est primordial après ce qu’il s’est passé à la conférence. » – Je viens m’appuyer dos contre la console qu’est en train de nerveusement manipuler Huntress. Je la regarde en réfléchissant avant de penser au mercenaire qui rôde prés de moi. « Dites, vous avez accès aux fichiers du GCPD ? »

Même si ma question peut sembler incongrue, je ne me doute pas que la réponse sera oui. Car je sais très bien que tous les justiciers avec un tel équipement pirate les services des autorités.

« J’aurais besoin de faire quelques recherches. » – Je précise ça sur un ton innocent. Bien entendu, je ne veux pas prendre le risque de préciser qui je cherche en vue de la menace du mercenaire plus tôt dans la soirée.

Chacun sa part de mystère, et cet homme est la mienne. J’ai envie de savoir qui me chasse, et comment il opère. Ce genre d’individus est une mine inépuisable d’informations. Je sens une certaine gêne chez Helena à ma proximité, quelque chose qui n’était pas là au début de la soirée. Ça me laisse un peu dubitative mais je me contente de rester immobile à côté d’elle à guetter ses faits et gestes. Et puis parce que je suis pas une égoïste, et que je vois bien qu’un truc cloche, je lui demande :

« Est-ce que ça va ? »

Helena n'osait plus poser le regard sur l'inspecteur Lulla Brogan. Son esprit était en pleine crise d'obsession et d'obscénité à propos de la belle blonde qui était chez elle. Et elle ne savait pas du tout comment gérer ça. Lulla semblait par ailleurs toutefois remarqué, et semblait agacé par l'inattention soudaine, provoqué par le surplus d'attention paradoxalement, de la justicière en son égard. Les questions fusaient également dans l'esprit de Huntress, et ce choc l'avait grandement perturbé. Mais elle ne pouvait pas regarder Lulla sans s'imaginer des films d'un érotisme déroutant, qui jusque là aurait dépasser l'imagination de la sicilienne.

Helena ne pouvait continuer à penser cela. Elle était une fervente catholique, toute sa famille l'était. Du moins, l'avait été. Son cousin Sal en serait tout aussi répugné. De toute façon, ça n'était sans aucun doute un problème temporaire, passager. Mais tout de même. Et si ça ne l'était pas ? Et si Helena commençait sérieusement à avoir des vues sur une femme ? Ou sur les femmes en général ? Comment avait-elle pu en arriver là ? C'était impossible, elle ne pouvait vraiment pas croire ce qui lui arrivait. Il n'y avait pas d'autre explication qu'une émotion passagère. Un simple coup de foudre soudain. Ça pouvait arriver à n'importe qui.

Lulla quant à elle accepta d'évoquer ses projets, avec plus ou moins de détail. Mais c'était déjà un bon début. De coin de l'oeil, Helena tenta de regardait l'attitude de Lulla Brogan face à son étrange attitude ses dernières minutes. Elle semblait inquiète, et elle devait trouver ça louche. Une flic comme elle devait avoir de l'instinct, et sentir quand les gens agissaient de cette façon là, furtive, gêné... bref, avec des choses à caché. Lulla lui demanda d'ailleurs si ça allait, comme pour confirmer les récentes pensées de Helena. Elle n'avait pas été discrète. Mais elle sentait que son visage était devenu rouge écarlate, comme si elle avait pris un coup de soleil sur les plages de Sicile.

« Oui, bien... bien sûr que vous pouvez faire vos recherche. Venez, approchez... je vais vous montrer comment ça marche.

Helena, en attirant l'inspecteur Brogan jusqu'à la console, remarqua un peu trop tard qu'elle l'avait fait en lui touchant les fesses. Confuse, elle retira sa main expressivement pour la cacher derrière son dos, en bredouillant quelques excuses, gênée. Elle tapota quelques trucs sur la machine, et l'écran se sépara en deux. D'un côté, les dossiers du GCPD, de l'autre des documents divers comme des archives de journaux, des blogs... que l'on pouvait trier par mots clefs. Evidemment, cela demandait beaucoup de ressources informatiques, mais le superordinateur était capable de gérer tout ça. Il avait été programmer dans ce but.

« Vous pouvez utilisez cette console pour vos recherches sur les fichiers du GCPD, et celle-ci si vous voulez étendre vos recherches, en complément. Et puis... bref, ça fonctionne ensuite comme un système informatique normal. Clavier, pad analogique... Si vous avez quelques soucis, vous pouvez même faire des demandes vocale en appuyant sur ce bouton. Dans tout les cas, tout cela est très intuitif.

Oracle avait bien fait son boulot. L'ordinateur le plus impressionnant restait sans doute celui de la Batcave, mais celui qu'elle avait préparer pour Huntress n'était pas si pire. Son amie était véritablement douée pour l'informatique. Tout le contraire de Helena, qui n'y connaissait strictement rien en programmation, logiciel et électronique. Elle laisser donc grand soin à Barbara de s'occuper de ça, pendant qu'elle profiter une fois le travail finie. Chacun sa place, après tout. D'ailleurs, Helena se demandait où était la sienne parfois... Pas auprès de Batman, pas auprès de la Mafia. Elle n'était pas exactement une justicière comme les autres. Enfin, ils devaient sans doute tous se dire ça.

« Je vais aller nous chercher un café. Si nous devons y passer une partie de la soirée, d'autant plus que toutes ses... émotions m'ont personnellement exténué.

Helena laissa alors Lulla seule dans la salle. Elle savait qu'elle avait sans doute des recherches privée à faire, et qu'elle profiterait de l'absence de la justicière pour faire cela. Une fois passé la porte blindé, Helena se colla à celle-ci et se laissa glisser jusqu'au sol, tête entre les bras. Avec toujours cette même question qui la turlupine. Comment cela avait-il pu arriver ?

Helena ne répond pas à ma question au sujet de son état. Elle se contente de bredouiller une confirmation à l’égard de ma requête et me fait signe d’approcher. Elle m’attire devant la console non sans se montrer plutôt tactile – chose qui me fait pas plus tiquer que ça jusqu’à ce qu’elle s’excuse platement pour le geste. Je reste perplexe, un demi-sourire incertain sur les lèvres avant de lui adresser un geste de tête pour lui indiquer que c’est okay.
D’ailleurs, à en voir le fard que nous pique la sicilienne, je commence sérieusement à avoir des doutes sur ce qui la préoccupe. Elle se détourne avant de voir mon expression mi-figue mi-raisin et elle pianote sur le clavier pour me donner accès aux fichiers du GCPD.
Je reste à fixer la brune pendant quelques secondes avant de reporter mon attention sur le grand écran qui me fait face.

« Vous pouvez utilisez cette console pour vos recherches sur les fichiers du GCPD, et celle-ci si vous voulez étendre vos recherches, en complément. Et puis... bref, ça fonctionne ensuite comme un système informatique normal. Clavier, pad analogique... Si vous avez quelques soucis, vous pouvez même faire des demandes vocale en appuyant sur ce bouton. Dans tout les cas, tout cela est très intuitif.

« Je devrais arriver à m’en sortir… » – Je glisse ça sur un ton amusé en regardant l’interface sous mes yeux.

J’espère seulement avoir un peu de temps pour mener ma petite enquête, même si je ne me fais pas trop d’illusion à ce sujet. Si le mercenaire est resté aussi longtemps en circulation, c’est sûrement parce qu’il se débrouille assez bien pour brouiller les pistes. Je déteste ça, qu’un criminel me pose autant de problèmes. Je m’appuie contre le bord de la console, mon regard perdu sur l’écran quand Helena se redresse et parle à nouveau.

« Je vais aller nous chercher un café. Si nous devons y passer une partie de la soirée, d'autant plus que toutes ses... émotions m'ont personnellement exténué. – La petite hésitation sur la fin de sa phrase me fait sourire – pourquoi ? Peut-être parce que ça accompagne la série de gênes et malaises qui plombent la soirée depuis peu.

« Merci Helena. »

Je lui glisse un regard avant de l’observer s’éloigner et disparaitre par l’encadrement de la porte blindée. Cette histoire me laisse tout de même perplexe. Aurais-je fait quelque chose de déplacé à l’égard de mon hôte ? Pour qu’elle tourne rouge pivoine sans crier gare et qu’elle soit gênée par ma proximité ? Pas mal de questions que je chasse dés que la porte se referme. Je me concentre dés lors sur l’écran face à moi et je commence à pianoter pour ouvrir une recherche dans les fichiers du GCPD.
J’entre donc une tranche d’âge. La trentaine. Sur la description physique, je rentre ce dont je me rappelle à peu près de l’homme à qui j’ai pu voler un baiser lors du kidnapping. C’est pas grand-chose mais ça précise quand même la recherche et j’ose espérer que les informations physiques des criminels soient à jour. Enfin bref, après une dizaine de minutes – d’ailleurs, j’arrive à me demander pourquoi Helena est si longue – je suis toujours au point mort. J’ai pas mal épluché les portraits de petites frappes aux criminels notoires mais pas une seule trace de notre mystérieux mercenaire. Et ça m’agace.

Je me laisse retomber sur le siège – que dire, le trône - de Huntress, laissant reposer ma tête contre le dossier du fauteuil en réfléchissant à quand et comment je pourrais me démerder pour lui mettre la main dessus. Mais chaque chose en son temps et il faut croire que je ne suis pas prête d’en savoir plus sur le brun ténébreux qui me colle aux basques.
La porte derrière moi grince et je m’incline vers la jeune femme qui revient avec deux tasses de café. Je me redresse immédiatement, histoire de libérer le siège et je viens me poser à côté, offrant un regard évasif à la jeune femme.

« Dites, je n’ai pas eu les Birds depuis pas mal de temps. On-t-elle eu quelques informations supplémentaires concernant nos affaires ? Sharp, Shreck, ou même… Gordon ? »

Helena resta quelques minutes au sol à réfléchir ce qu'elle pourrait bien faire. Il était évident qu'il fallait éviter d'approcher de trop près l'inspecteur, ou bien même de la toucher au risque de faire des ''lapsus'' dans ses gestes. Plus les choses avanceraient, plus elle risquait de se sentir gêner à chaque faits et gestes de l'ancien inspecteur de police. Ou à chacun de ses propres faits et gestes envers cette dernière. Comme lorsqu'elle lui avait touché les fesses quelques instants plus tôt. Dans tout les cas, il fallait trouver un moyen efficace de dissimuler ses émotions à Lulla Brogan. Même si Helena n'avait pas l'habitude de cela. Déjà, cela ne lui arrivait pas souvent avec des hommes, alors des femmes... elle n'aurait jamais pensé un jour que cela lui arriverait. Étais-ce pour autant mal ? Elle n'était pas homophobe, mais jusque là elle n'y avait jamais réellement non plus pensé.

Elle finit par se relever et partit dans la cuisine pour allumer la machine à café, sortir deux tasses et attendre que le café soit prêt à être servie. La machine a café également était italienne, mais les marques les plus populaire de ses machines l'étaient. En tout cas, elle avait réussi à sortir de cette salle où la température qui ne cessait de grimper avait faillit l'étouffer. Cette petite excuse pour sortir de la Huntress-Cave lui permettrait de mettre tout ça au clair. Une chose était certaine. Elle ne pouvait, elle ne devait rien tenter avec la belle blonde qui était en train de faire des recherches. Même si elle en avait énormément envie, depuis plusieurs minutes. Il fallait juste laisser passer cette état d'excitation incontrôlée. Elle ne savait pas trop comment d'ailleurs. Elle se passa un peu d'eau fraiche sur le visage.

Le café fut bientôt prêt. Un peu trop brûlant peut-être. Mais le temps de faire le voyage et il serait excellent. Elle improvisa les doses de sucre et tout le reste, n'ayant pas eu de précision. Il fallait maintenant prendre son courage à deux mains et oser retourner dans la salle où était cette femme qui n'arrêtait pas d'occuper l'esprit de Helena. Pourtant, Huntress avait affronter les pires pourritures, allant des grands malades de l'asile comme Two-Face et ses hommes, jusqu'au petit mafieux local. Bref, elle avait l'habitude d'affronter les hommes les plus cruels, pourquoi elle n'arriverait pas à gérer une femme, aussi belle, attirante, sexy fut-elle ? Décidément, tout cela était beaucoup trop nouveau et étrange pour la jeune justicière. Il fallait sans aucun doute un temps d'adaptation pour qu'elle s'y habitue.

Elle repassa donc les sécurités, comme à chaque fois, ce qui était peut-être un peu trop long si un jour il y avait une urgence. Il fallait qu'elle regarde à ce problème et qu'elle en parle à Barbara. Elle entra finalement ans la salle dédié à la justicière Huntress avec les deux tasses de café à la main. Lulla était assise sur le siège de Huntress, et sembla se lever précipitamment, comme les enfants qui bravaient l'interdit et qui faisait comme si de rien était quand leurs parents arrivaient. Cela amusa un peu Helena, et la décoinça légèrement également. Elle allait peut-être enfin pouvoir gérer ses émotions. Elle donna la tasse à Lulla, prit place sur le siège qu'elle lui avait gentiment légué.

« C'est vrai que les Birds of Prey ne sont pas très bavardes. Mais je pense qu'au fur et à mesure que vous leur prouverez que vous êtes dignes de confiance, elles n'hésiteront plus à vous communiquez ce qu'elles savent.

Dinah Lance avait été la première a avoir eu foi en la femme flic, lorsqu'elle fonda de nouveau les Birds of Prey. Elle lui avait raconté que ce soir là, elle avait vu Batgirl combattre un groupe de criminel et le hasard fut que d'autres femmes se joignirent au combat, dont l'inspecteur Brogan. Le hasard faisait décidément bien les choses vu que l'idée de fonder le groupe avait germé dans l'esprit de Black Canary quelques semaines plus tôt. Cette rencontre fortuite avait donc été une aubaine pour elle. Et pour Lulla, qui avait dès ce soir là des alliés comme peu dans la police peuvent se clamer d'avoir.

« Tout ce que je peux vous dire, c'est que Batman nous a donné peu, mais quelques info sur Sharp. Il serait atteint d'un certain degré de schizophrénie d'après ce que j'ai compris. D'ailleurs, si vous étudiez attentivement cet extrait...

Helena pianota quelques recherches sur son ordinateur. Une vidéo de Sharp, lors de la conférence, s'afficha. Helena ne put cacher son dégout lors de l'apparition du vieil homme aux cheveux dégarnis. Elle avait en effet écouta cet extrait à la radio pendant qu'elle prenait sa douche, histoire de savoir ce qui s'était passé en son absence. Elle avait dû suivre précipitamment Lulla Brogan.

« ...Est-ce fou ? Oui. Est-ce inutile ? Non. Nous pouvons tous changer, même si Martin "Mad Dog" Hawkins m'a pris ma famille alors que je tentais de le soigner. Lemmy Campbell n'est plus le NKVDemon, il est... le Démon. … »

Helena, les yeux plissés, regarda vers Lulla Brogan. Puis elle fit marche arrière, vers un endroit précis de cette extrait du discours.

« ...même si Martin "Mad Dog" Hawkins m'a pris ma famille... »

Helena pianota une nouvelle fois quelques mots clefs sur son clavier. Une photo de Martin Hawkins apparu, avec son casier judiciaire.

« Martin Hawkins est mort il y a des années, il est notamment connu pour avoir tué la famille Amadeus Arkham, puis être mort dans l'asile électrocute. La police n'a pas donné suite. Il n'allait pas enfermé un des plus grand psychiatre de la ville pour un criminel cinglé. Il n'a jamais cotoyer la famille de Sharp. On peut donc en déduire qu'il se prend pour Amadeus Arkham, et qu'il a fondé Arkham City dans la continuité, croyant qu'il avait fondé Arkham asylum...

Helena prit une pause, le regard concentré. En tout cas, ses explications lui avait occupé l'esprit, et lui avait permis de ne pas trop pensé à Lulla Brogan elle-même.

« Pour ce qui est de Shreck, Arkham City lui permet des rentrés d'argent considérable. On sait aussi qu'il lui arrive de toucher quelques centaines de milliers de dollars ici et là sans que l'on sache trop pourquoi, sans doute pour des entrés et des sorties discrète à Arkham City. Il a également organisé une conférence de presse. Quant à Gordon, il s'est fait enfermé à Arkham City par Sharp, Batman l'a fait sortir des installations de Nigma. Je n'en sais pas plus.

Helena semble bien plus détendue à son retour. Elle me rapporte une tasse de café que je prends entre mes mains pour en humer l’arôme avant de m’appuyer sur le côté de la console, observant la sicilienne prendre place dans son fauteuil. Je suis vraiment curieuse d’en apprendre plus sur la relation qu’elle entretient avec les Birds of Prey – et d’ailleurs, je suis curieuse au sujet de tout ce qui touche de prés ou de loin les justiciers et justicières de Gotham.
Helena me fait part de l’aspect peu causant du groupe et elle me rassure même au sujet des jeunes femmes qui sont, selon elle, dignes de confiance. Cela dit, je n’en doute pas une seconde. C’est juste que comme tout groupe, il a ses limites et ses appartenances. Je me réjouis déjà d’être une de leurs alliées.
Je trempe mes lèvres dans le café chaud pendant que mon hôte me parle de Sharp et des dernières informations en date fournies par Batman. D’ailleurs elle me met un extrait d’une vidéo que je reconnais très bien vu qu’il s’agit de la conférence que je viens de quitter en catimini. Moi qui ne savais pas comment aller finir toute cette histoire, voilà de quoi satisfaire ma curiosité. Je repose ma tasse sur le meuble avant de me pencher pour reporter mon entière attention sur l’écran.
Sharp schizophrène ? Pourquoi cette révélation ne m’étonne pas vraiment ? Il faut vraiment être cinglé pour mettre en place un truc comme Arkham City.
Je reconnais là le politicien véreux, se dépêtrant d’une pénible situation, le visage crispé par une colère non dissimulée. Je m’appuie, les prunelles rivées vers l’abject personnage.

« ...Est-ce fou ? Oui. Est-ce inutile ? Non. Nous pouvons tous changer, même si Martin "Mad Dog" Hawkins m'a pris ma famille alors que je tentais de le soigner. Lemmy Campbell n'est plus le NKVDemon, il est... le Démon. … »

Sur le coup, je fronce les sourcils, pas certaine de tout avoir bien compris mais Helena rembobine pour me repasser le passage. Martin « Mad dog » Hawkins ? Ce nom ne m’est pas inconnu mais je ne parviens pas à me souvenir de ce que ça m’évoque.
Heureusement, la brune prend les devants pour afficher sous mes yeux le dossier dudit criminel. Helena m’explique alors que Hawkins était passé sur la chaise électrique pour avoir tué la famille d’Amadeus Arkham. La suite d’hypothèses par rapport à Sharp était plutôt logique même si ça se révélait être bizarre. Après tout, pourquoi Sharp aurait pris à cœur l’histoire d’Amadeus Arkham pour s’approprier son identité et ses obsessions ? Voilà simplement l’esprit d’un homme malade, persécuté par son désir de se débarrasser de la folie et des criminels. Cette histoire est dingue. Je glisse une main contre mon front, pas tout à fait remise de mes émotions. Tout s’explique pourtant, et Sharp est bien moins effrayant sous cet aspect là – la manipulation aurait-elle fait son temps ?
Ça me fait pas mal d’informations à digérer. Entre le fait que Gordon soit éventuellement tiré d’affaires, que Shreck brasse de l’argent douteux, et que Sharp est un schizophrène notoire, j’ai un peu de mal à m’en remettre.

« Okay… » – C’est la seule réponse que je lui accorde, sur un ton découragé.

Je réfléchis encore au discours de Sharp et à sa mention du NKVDemon. Il fallait que j’en sache plus sur l’après situation. Après tout, Batman avait kidnappé Sharp non ?

« Si Sharp a pété un câble en public, on aura peut-être la chance de reprendre le dessus sur la situation. Celui qui m’inquiète maintenant c’est Shreck. Après tout, je suis presque sûr qu’il a plus d’un plan pour se dépêtrer de cette situation. Ça m’étonnerait qu’il cautionne le petit discours de Sharp. Je me demande bien par quel rond de jambe il va s’en sortir cette fois-ci. » – Au fur et à mesure de mon discours, ma voix de fait plus amère. Je suis inquiète, même si certaines choses semblent s’arranger d’elles même. « Et en ce qui concerne le NKVDemon, qu’est ce que c’est que cette histoire ? Des précisions ? »

Je redoute un peu les plans mis en branle par le politicien schizophrène. Le fait qu’il soit fou ne l’a pas empêché jusque là d’aisément manipuler l’audience et il se pourrait qu’on ne soit pas encore sortis d’affaire.

Lulla sembla d'abord déçu des réponses apporter par Helena Bertinelli. Ou alors totalement décourager. Helena la comprenait un peu. Les nouvelles n'étaient pas forcément encourageante. La fin de Sharp ne signifiait pas non plus forcément la fin de cette folie. Tout aller se compliquer les prochains jours. L'état précaire de l'inspecteur n'était pas près de s'arranger tant que Shreck serait confortablement installé sur son fauteuil de cuir, à manger son caviar et a boire son champagne. Mais comment le faire tomber ? C'était sans doute l'une des nombreuses questions que pouvaient se poser Lulla Brogan en ce moment. En tant que bonne flic, elle devait également appréciait Gordon, son ancien patron et maire officiel de Gotham City. C'était un type droit dans ses bottes. Helena avait déjà la chance de connaître sa fille, laquelle avait reçu toute ses valeurs, son sens de la justice et sa droiture.

Plus elle écoutait l'enregistrement, plus elle semblait s'inquiéter. Helena savait que les prochaines nouvelles n'allaient pas être plus rassurante. La soirée avait déjà été mouvementé. Helena était vraiment désolée pour elle. La sicilienne ne savait pas trop quoi faire pour la rassurer. Elle se contenta alors de lui caresser tendrement la cuisse. Elle ne savait pas comment aller réagir la policière, mais ça la faisait se sentir bien. Et elle espérait que ça serait de même pour l'inspecteur, même si elle en doutait un peu. Lulla n'était sans doute pas sur la même longueur d'onde. Malgré tout, c'est tout ce qu'elle pouvait faire, car la suite n'était clairement pas folichonne.

En effet, le NKVDemon était un nouveau problème totalement imprévu jusqu'alors. De quoi était-il capable ? Quel pouvoir Sharp avait sur lui ? Et qu'avait-il prévu de faire avec ? Tout cela était inquiétant. Surtout quand on connaissait de quoi il était capable avant. Helena pianota donc quelque truc pour montrer la partie de la conférence qui parlait du NKVDemon, en montrant notamment les dossiers qu'on avait sur lui en parallèle. C'était assez inquiétant, il avait l'air véritablement dangereux. Helena ne savait pas grand chose sur lui, elle ne s'était pas spécialement intéressé à la question, mais d'ici les prochains jours elle comblerait sans doute son retard.

« Apparemment, Azrael aurait fait parler de sa violence contre lui. Je dois avouer ne pas être véritablement une ange à ce niveau là...

C'était le cas de le dire. Helena était même sans doute une des justicières les plus violentes de Gotham. Souvent à la limite du meurtre. Malgré tout, elle n'affrontait pas des psychopathe comme NKVDemon mais des mafieux, qui était impressionnable et prenait facilement peur, ce qui permettait à Huntress de gagner leur respect assez rapidement et de les tenir à carreau. Sans faire de vilain jeu de mot avec son arbalète. Bref, rien a voir avec ce qu'avait fait Azrael à NKVDemon. Helena se demandait pourquoi il avait bien pu faire ça. Après tout, Azrael n'est pas devenu aussi radical du jour au lendemain sans raison...

« …malgré tout, je pense que ce n'était pas une solution contre un psychopathe comme NKVDemon, ou Demon comme il se fait désormais appeler. Ma longue expérience m'a apprit que la violence n'entrainer le plus souvent que des violences plus intenses encore. Ce qui s'est passer ce soir, avec cette révélation sur Lemmy Campbell, ne fait que confirmer mes dire. Il était dangereux. Il a été modifié par Sonatine et Freeze. C'est vraiment très inquiétant. Il va falloir très rapidement l'arrêter, ou alors nous courrons à la catastrophe. Au massacre. Je ne sais pas en quoi consiste ses modifications, mais je peux vous dire que ça n'augure rien de bon.

Helena se rendait compte que cela n'allait sans doute pas réconforter Lulla Brogan. Elle la regarda d'un air désolé, mais elle ne pouvait faire autrement que de dire la pure vérité. Les choses n'allaient pas aller en s'arrangeant, c'était certain. La guerre allait sans doute bientôt être déclaré, maintenant que la folie de Sharp était publique et qu'il avait avancé ses pions. Batman avait réussi a attraper la tête pensante, mais il n'avait mis que le roi en échec. Et dans cette partie, Sharp était prêt à se sacrifier lui-même pour faire sombrer Gotham dans sa folie.

Je tente de me ressaisir, parce que ça n’est pas vraiment mon genre de me montrer aussi défaitiste face à la situation. Le peu d’informations me décourage bien sur, mais on est bien obligé de faire avec. Et je vais pas me plaindre d’avoir en plus de ça une alliance plutôt positive avec les Birds of Prey. Non, ça pourrait être bien pire que ça. Cela dit, j’apprécie les efforts d’Helena pour ce qui est de me rassurer, même si son geste tendre à mon égard, aurait de quoi faire rougir bien plus d’un individu.

« Apparemment, Azrael aurait fait parler de sa violence contre lui. Je dois avouer ne pas être véritablement une ange à ce niveau là...

Cette histoire avait été reprise et répétée pour nuire au justicier. Je ne suis d’ailleurs pas du tout étonnée, vu ce que je connais du personnage. Impulsif, provocateur. Il cache plus d’un revers de sa personnalité et je serais bien curieuse de connaître l’origine de tout ça. Mais bon, mon avis sur Azrael reste étonnement mitigé – sûrement parce que ce dernier est particulièrement arrogant et insupportable avec moi. De ce que je me rappelle de la justicière qui me fait face, elle n’est pas connue comme étant un enfant de cœur. Les motivations sont bien antérieures à tout ça et pour ce qui est de la jeune femme, c’est inhérent à sa jeunesse. Bref, je me vois mal donner trop de leçons à ce sujet là – même si je me gêne pas trop avec Azrael tellement il est horripilant.

Helena m’improvise alors un petit speech sur la violence n’est pas le meilleur moyen et j’en garde un sourire un coin. Elle n’a pas tort bien sûr, mais la violence est un outil de terreur qui sied à merveille à la manipulation. Suffit de demander à tous nos criminels favoris pour constater ça. Mais le NKVDemon était maintenant le fruit d’expériences d’un esprit malade – et je redoute vraiment de quoi il peut être capable aujourd’hui. La sicilienne m’apprend aussi qu’il a été modifié par Sonatine et Freeze, ce qui bien évidemment, n’est pas bon signe pour Gotham. Je me mure dans une réflexion évasive, ne sachant plus trop par quel bout prendre mes pensées.
Il ne faut surtout pas que je quitte mes priorités. Après tout, Batman détient Sharp – ce NKVDemon pourra être ralenti par les justiciers si toutefois il nous réserve un coup foireux.

« J’ai du mal à croire que Campbell a été transformé en monstre obéissant. Encore aujourd’hui, je me demande comment Sharp a réussi à jouer ce tour de force sans que personne ne puisse l’en empêcher. »

Rien n’est perdu. J’espère simplement que Batman réussira à garder Sharp loin des évènements actuels. Et en même temps, j’aimerais tellement connaitre la manœuvre. Mon regard revient se fixer dans les prunelles azurées de la sicilienne qui me regarde avec inquiétude.

« Ça va aller. Je crois que nous allons avoir pas mal de boulot pour protéger les Gothamites dans les jours qui vont suivre. Mais ma priorité reste ma mère. J’aimerais la rapatrier le plus vite possible si vous estimez que c’est possible. Peu de gens sont au courant de son retour d’Arkham. Je l’ai confié à un médecin en qui j’ai particulièrement confiance qui a accepté de m’aider. Mais je sais que mon accord est fragile. » – Dans une société où la corruption est à son comble. Comment pourrais-je en vouloir à ces gens là ? La promesse d’un avenir meilleur est appâtant. « Avez-vous une idée de comment mener l’opération ? Je ne pense pas que nous aurons grande difficulté à l’extirper de là mais mieux vaut être prudentes. »

Je me redresse, lâchant mon bout de meuble pour faire quelques pas dans la pièce et occuper mes membres et chasser ma nervosité.

Lulla fit de nouveau part de ses propres réflexions à Helena. Elle ne semblait pas avoir mal prit la petite caresse de la sicilienne. C'était déjà ça. Les nouvelles étaient déjà sans doute assez dur à encaisser pour la gardienne de la paix de Gotham City. Une flic comme elle devait beaucoup apprécié de voir sa ville en ordre, que la justice y règne correctement. Alors voir sa ville qui pouvait être plongé dans le chaos le plus total par un homme totalement cinglé et un monstre génétiquement modifié pour obéir et détruire, ça ne devait pas être simple à avaler. Surtout que l'inspecteur, du point de vu de Helena, semblait être intrigué par pas mal de chose qui n'avait pas grand chose à voir avec ça. Le choix entre se préparé au pire ou s'occuper de ses affaires personnels n'allaient peut-être pas être simple pour Lulla Brogan.

Les inquiétudes étaient relativement identique pour Huntress. Elle avait, depuis plusieurs mois déjà, flairer la piste qui pouvait la mener jusque l'impuni Carmine Falcone, grand patron de la mafia italienne, et elle allait sûrement devoir stopper ses investigations et abandonner quelques pistes si elle voulait se préparer correctement à recevoir le NKVDemon. Elle allait sans doute devoir s'entrainer davantage avec les Birds of Prey, revoir les stratégies de groupe, apprendre à parler à Batgirl pour pouvoir communiquer plus efficacement les dialogues durant la bataille... bref, un planning qui changeait du tout au tout. Tout cela n'allait pas être simple, surtout qu'il fallait lié à tout ça la protection de Lulla Brogan. Et d'ailleurs, quand n'était-il de son collègue, Ethan Carter ? Qu'en avait fait Shreck et Marcus Silberman ?

« Je ne sais pas... dit Helena en réponse du scepticisme de Lulla au sujet du Démon. Jervis Tetch est capable de dominer l'esprit des gens pour arriver à un contrôle total de leur esprit. Sharp a peut-être profiter de ses méthodes, ou d'autre encore. Après, personne n'a empêcher l'action de Sharp, parce qu'il avait même été encourager. Personne ne l'a arrêté pour Arkham City. Personne ne l'a arrêté pour avoir prit les pleins pouvoir à l'insu de Gordon. Il a fallu attendre aujourd'hui pour voir le soupçon d'une arrestation, mais il est déjà trop tard. Ses pions sont en places, et ils n'attendent que les ordres de Sharp. Et je suis sûr qu'il leur a donné des instructions au cas où Batman l'emporterait, comme ce soir...

Le tout était donc de savoir quels étaient les plans de Sharp. Savoir ce que voulait un vieux fou comme lui n'allait pas être une tâche simple. Et pourtant, il fallait juste se mettre dans la tête d'un Amadeus Arkham. Mais même là, la chose n'était pas aisée, car Quincy Sharp en faisait sa propre interprétation. Il fallait donc s'attendre au pire. L'idée de la répression venait directement de Shreck. Le Démon allait donc servir à ça ou encore à autre chose ? D'ailleurs, Maximilien Shreck avait-il un pouvoir sur lui ? Helena était en profonde réflexion, réflexion que Lulla coupa en changeant totalement de sujet. Cela n'était peut-être pas plus mal, car sans davantage de recherche et d'étude, passer son temps à réfléchir était une perte de temps.

Lulla Brogan repensait donc à sa triste mère qui était toujours à l'hôpital, et qui pouvait risquer à n'importe quel moment de se faire avoir par les mercenaires de Shreck, pour atteindre directement celle qui s'était mis en travers de la route du millionnaire. Ou milliardaire, Helena ne connaissait pas l'importance de la fortune de Shreck. Quoi qu'il en soit, la jeune justicière avait promis de mettre la mère de l'inspecteur recherché en sécurité, dans le Ladies' Paradise de Dinah. La jeune femme avait raison de tenir à sa mère, surtout si c'était le dernier parent qu'elle avait. Même si elle avait une maladie mentale, elle resterait à jamais sa mère. Helena ferait tout pour retrouver ses parents. Mais c'était trop tard. Ils étaient avec Dieu désormais, sauf Franco Bertinelli qui était avec le Diable. Helena n'espérait que cela, qu'il brûlerait en enfer. Car il était en grande partie responsable de leurs morts. Et même de ce qu'était devenu Helena.

Lulla Brogan demanda alors à Helena comment les opérations allaient se dérouler. Huntress n'y avait pas encore réfléchit. Elle était loin d'être une grande stratège, comme ses deux amis Dinah Lance ou Barbara Gordon. Sa stratégie était des plus souvent bourines, efficaces et improvisatrices, à l'image de son caractère méditerranéen. Malgré tout, elle tenta de réfléchir à ce qu'il pouvait bien se passer. Les hôpitaux n'étaient pas les bâtiments les plus surveillés. Il était aisé d'y pénétré, même en civil. Feindre une visite, se déguisé en médecin ou infirmière...

« Je dois avouer ne pas y avoir grandement réfléchit. Je vais d'ailleurs envoyer immédiatement le message aux Birds pour les prévenir de la mission. Je pense qu'une fois que vous nous direz où elle se trouve, nous n'aurons pas grand mal à la sortir en effet. Si elle est remuante, comme vous me l'avez prévenu, nous utiliserons sans doute un sédatif. Si vous connaissez ses médicaments et des allergies ou autre, vous pouvez nous en faire part, il faudrait éviter une réaction à notre produit... Comment réagira-t-elle quand elle s'apercevra que nous l'avons emmener ? Pour le reste de l'opération, cela dépendra du nombre de Birds qui viendra se joindre à l'opération. Nous ne devons pas attirer l'attention en tout cas. Vous avez vous-même des suggestions ?

Helena tente de trouver une explication plausible à me donner au sujet de Sharp et des ses plans mis en œuvre pour créer un être tel que le NKVDemon dans le dos des Gothamites. Elle mentionne d’ailleurs le Chapelier fou et sa technique de contrôle sur les esprits – chose, que je connais assez bien étant donné que Tetch m’a joué un vilain tour avec une ces satanés cartes de contrôle mental. Elle met aussi le doigt sur une évidence certaine. Celle que Sharp n’a pas été arrêté une seule fois durant sa prise de pouvoir forcée. Je me rappelle encore des mercenaires de Sharp, lorsque le Joker avait fait poser sa fausse bombe et de leurs menaces. Tout comme celles proférées lors des émeutes aux douanes. Que réservait-il encore aux Gothamites ? Que devrons-nous subir de bien pire qu’un Sonatine tueur d’enfants et d’un NKVDemon sous ses ordres ?
Sans oublier que Shreck est toujours là, derrière le politicien fou. Lui, est assez lucide et manipulateur pour profiter de la situation pour arriver à ses fins. La petite conférence où Sharp a perdu les pédales a du lui porter préjudice, mais connaissant l’énergumène, il aura vite fait de se déléguer de toutes accusations.

Quoiqu’il en soit, je ne peux que me concentrer sur ma mère pour aborder quelque chose que je puisse contrôler. Et ça me semble prioritaire pour moi, même si c’est fort possible que je m’inquiète pour rien. Je me doute que Shreck aura d’autres chats à fouetter dans les jours qui vont suivre que de chercher à me mettre la main dessus et persécuter ma mère. Je renoue donc entièrement avec mon alliance avec les Birds en demandant ce service à Helena. Quand je lui pose la question sur le plan, cette dernière réfléchit avant de me composer une réponse. Bien sûr, tout ça est précipité et j’ai conscience de me montrer empressée alors qu’on vient à peine de se mettre d’accord sur le fait d’aller récupérer ma mère. Elle soulève alors le fait que ma mère puisse être troublée et agitée, et donc qu’on doive la mettre sous sédatif. N’importe qui aurait trouvé l’idée déplacée, mais connaissant ma mère et ses sautes d’humeur, je ne peux qu’approuver. Je n’arrive plus à la cerner – parfois, je la reconnais et elle semble lucide. D’autres, elle perd complètement les pédales et me prend pour son ennemie, m’accable même de tous les maux de sa vie. Cette réflexion m’arrache un visage soucieux avant que je ne reporte l’attention sur la sicilienne qui vient de me poser une question.

« Je pense que le sédatif est de rigueur. Connaissant ma mère, elle ferait capoter l’opération en hurlant à pleins poumons. Quant à comment elle va réagir, j’avoue ne jamais trop savoir. Son comportement est inconstant. Elle peut être tout à fait normale et soudain, se sentir traquée et se mettre sur la défensive sans raison. Je préfère que vous en ayez conscience. Elle n’est pas de tout repos. Mais je ferais tout pour qu’elle aille mieux et qu’elle ne dérange pas. C’est déjà gentil à vous de l’accueillir et lui offrir votre protection. »

Quant à la manière de s’y prendre, je n’ai jamais trop su comment pénétrer dans un hôpital avec la ferme intention d’en faire sortir le patient en toute discrétion.

« L’hôpital de Gotham brasse pas mal de monde en journée. Alors qu’en pleine nuit, les visites sont interdites, ce qui rendra la situation forcément plus fâcheuse. Mais faire ça en journée voudrait aussi dire qu’il faudrait être en civil, et j’imagine que vous comptez plutôt intervenir en tant que justicières. Dans ces cas là, il faudrait trouver de quoi faire diversion, sans oublier que quelques caméras sont présentes eu sein de l’hôpital. »

Sujet: Re: L'heure de courir [Pv Helena, Gédéon]

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