Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !Clash of the Warriors & La Révolte"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)
Sujet: 30 août - Journée des personnes disparues Ven 30 Aoû - 0:11
"Les victimes de disparition forcée, dont on ignore où elles se trouvent et quel est leur sort, ne devraient pas être rappelées à notre souvenir seulement une fois par an. Il est impératif de faire face à cette tragédie et d'aider les familles de disparus à faire la lumière sur ce qu'il est advenu de leurs proches. Ne pas savoir si un être humain est mort ou vivant provoque une angoisse indicible, de la colère et un profond sentiment d'injustice." - Pierre Krähenbühl
30 août, 20h00.
Je me suis levé ce matin, j’étais heureux. Il faisait Dans la pâleur grise de l’aube, devant ma fenêtre, je repensais à cette magnifique soirée du 12 août, Journée de la jeunesse. Cela faisait longtemps que je n’avais plus commis un meurtre aussi réussi. Il n’y a pas eu d’imprévu, il n’y a pas eu un seul obstacle, tout a été parfaitement réalisé. Théodore William Malcom a été tué de ma main en cette soirée proche de la mi-août. Ce pédophile a payé pour ses erreurs passées. Je n’en reviens toujours pas, cette pourriture me suppliait de le laisser vivre. Il ne comprenait pas pourquoi je voulais le tuer lui ôter la vie. Il aura sali son âme jusqu’à sa mort. Je l’ai saigné comme un porc et j’espère qu’aujourd’hui son cadavre plein de trous de couteau traine vulgairement en enfer. Je suis fier d’avoir agi de la sorte. C’était pour le bien de la population et de la jeunesse. Un acte noble, un geste fort, qui restera dans les mémoires lorsque sa symbolique en sera dégagée. Ce n’est qu’une question de temps, j’en suis sûr.
Je me rappelais aussi mon dernier séjour à l'asile. Mon dieu, que je déteste cet enfer endroit. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde veut m'empêcher de faire mon travail. Je ne gagne pas d'argent, je ne coûte pas à la société, elle devrait plutôt être contente se réjouir. Je fais tout ça pour la population et on me remercie en m'enfermant dans une cellule capitonnée et en m'obligeant à prendre de vulgaires pillulespilulles pilules qui me transforment en plante. Enfin, "se transformer en plante", façon de parler, c'est déjà arrivé avec une femme, je dois me méfier de certaines métaphores. Je ne sais pas quoi faire du Batman. Monsieur est bien trop occupé à poursuivre les autres criminels. Pourquoi personne ne s'occupe de moi ? Je ne suis pas assez important ? Tout cela m'exaspère, ils ne comprennent rien. J'aimerais parler à la chauve-souris, lui montrer sur quoi je travaille, je suis sûr qu'il comprendra. D'un autre côté, j'aimerais le tuer. Lui aussi essaie de dégager un symbole. Un symbole qui va totalement à l'encontre de ce que j'essaie de prouver. Que faire... Lui parler, le tuer ? Je pense que je le tuerai, ce sera plus simple. Cela me permettra de me centrer concentrer sur mon travail.
Mon œuvre s’étend prend de l’ampleur de l’importance. Les gens commencent à réaliser que le danger les guette, de jour comme de nuit. C’est ce que je souhaitais, tout se passe comme prévu. Le jour où la population profitera pleinement de sa vie comme il se doit approche. Mon œuvre sera alors terminée. Pour le moment, ils sont effrayés ils ont peur, mais ils ne comprennent pas encore le sens de mes actes. Ils n’en ont pas encore une vision claire globale. Cela viendra.
Nous sommes le 30 août aujourd’hui, c’est la Journée des personnes disparues. Cette journée me plait beaucoup. Je suis en mesure d’offrir à Gotham un message important aujourd’hui. Perdre un proche serait une catastrophe. Le voir disparaitre, et ne plus le retrouver, serait un cauchemar. Ca, les gens le savent. Mais, qu’en serait-il si un parfait inconnu venait à disparaitre ? Je me pose la question. Quelqu’un se soucierait-il de sa disparation ? Seraient-ils prêts à prendre des risques pour le retrouver, ou le laisseraient-ils pourrir sur place ? Choix Dilemme intéressant. J’ai l’intention d’en faire l’expérience aujourd’hui. J’ai réfléchi longuement toute cette semaine au cobaye idéal pour ce test. Je l’ai trouvé hier. Ce que l’on cherche est souvent au bout de notre nez. Ou plutôt, pour ma part, au bout de la rue. Dans la ruelle abandonnée délabrée en face de mon habitation se réunit toutes les nuits un groupe de clochards. Ces imbéciles détritus ne servent à rien. Aujourd’hui, l’un d’entre eux trouvera un sens à sa vie. Je vais lui en donner un. C’est le cobaye parfait. Un homme, seul, malheureux, laissé pour compte, avec un passé mais pas de futur. Je vais m’occuper de lui. Je le ferai… disparaitre… Nous verrons bien si le peuple sera pressé ou non de retrouver son corps. J’ai hâte de constater. J’offre ici une opportunité à Gotham de montrer qu’elle est juste de prouver sa valeur. Peut-être il y a-t-il plus de bonté que je ne pense chez la population. Ou peut-être pas…
La police ne m’arrêtera pas. Je suis persuadé qu’elle me recherche. Elle, ou une quelconque autre force autoritaire. Je le sens. Je l’espère, c’est amusant de se savoir pourchassé. C’est comme le jeu du chat et la souris. Le chat est féroce mais il fonce sans réfléchir. La souris, elle, est suffisamment intelligente pour lui échapper. Je ne tarderai pas à rencontrer le « chat ». Peu importe son identité, il ne m’enfermera pas à l’asile. Plus question d’y retourner. De toute façon, la police et les justiciers ne pourront plus m’arrêter lorsque je tuerai le commissaire et le maire... et certainement le Batman, quoique j'hésite encore. Cette clique d’imbéciles se retrouvera sans guide, sans chef et sans meneur. Ce sera l’anarchie, la situation qui m’est la plus favorable. Lorsque je trouverai le temps entre deux dates, j'essaierai d'approcher le commissaire. Je commencerai par lui. Le maire est beaucoup trop difficile à atteindre pour le moment.
Les clochards sont déjà dans la ruelle, c’est le moment d’agir.
Le journal de Julian lui était très précieux. Il en possédait des dizaines, rangés soigneusement sur la seule étagère de son petit appartement. C’était une façon pour lui de garder une trace écrite de l’ensemble de son parcours, de ses pensées et de son œuvre. Le travail de toute une vie. De toute sa vie. Ses livres étaient très indigestes et très violents. Tout le mal présent à l’intérieur était le fruit d’un trouble mental sévère. Le Calendar Man ne se rendait pas compte de sa folie. Ses délires psychopathiques le rendaient paranoïaque, cruel et dangereux. Si son surnom prêtait à rire, il ne fallait pas sous-estimer l’importance de la sauvagerie ancrée dans son esprit, prête à exploser à la moindre contrariété. Rien ne pouvait le sortir de sa maladie. Seule la mort pouvait désormais l’empêcher de mettre la population en danger. Il pensait faire le bien à travers son œuvre, mais il ne répandait que la mort et la souffrance. Sa place était à l’asile psychiatrique, l’unique endroit pouvant le contrôler. Les psychiatres le rangeaient parmi les criminels les plus touchés par la folie meurtrière. Son évasion avait provoqué la peur des spécialistes. Lâcher le Calendar Man dans la nature était la dernière chose à faire. Il ne devait et ne pouvait plus vivre avec la population. Le simple fait d’entrer en contact avec Gotham le replongeait dans ses délires criminels.
Ses journées à l’asile n’étaient réduites qu’à prendre des médicaments, lire des livres, écouter de la musique classique dans sa cellule et parler tout seul à l’intérieur de celle-ci. Entre deux rires sadiques, une citation – qu’il se disait à lui-même - revenait toujours :
Il y a trente jours en novembre, en avril, juin et septembre. Les autres mois sont fameux pour leur trente-et-unième jour. De vingt-huit, il en est un : février, mois qui célèbre l’amour, tous les quatre ans compte vingt-neuf jours.
En l’absence de son principal rival, Holiday, Julian était libre de tout saccager à Gotham. La police et les justiciers n’avaient pas encore de pistes solides pour le retrouver et le ramener à l’établissement psychiatrique. Lâché tel un fauve dans la ville, le Calendar Man était loin de s’arrêter. Le temps était compté pour ses poursuivants. Aujourd’hui encore il était prêt à faire une nouvelle victime. La bande de clochards qu’il avait vue depuis sa fenêtre d’appartement l’avait inspiré. L’un d’entre eux allait bientôt payer la folie du criminel.
Julian referma son journal et se prépara à descendre dans la rue délabrée des SDF en enfilant son célèbre long manteau rouge. Il plaça son pistolet dans la poche intérieure droite et une vingtaine de dollars en billets dans celle de gauche. Tout était prêt, il pouvait sortir… Le criminel descendit les cinq étages de son appartement par les escaliers grinçants. L’ascenseur ne fonctionnait pas, le bâtiment ayant été laissé à l’abandon depuis de nombreuses années. Partout à l’intérieur les murs étaient délabrés. Le sol était recouvert de poussière et l’odeur qui s’en dégageait était très désagréable. Ses seuls voisins étaient les cafards et les termites qui rongeaient constamment ce qui était encore solide et intact. Le Calendar Man y était heureux malgré tout. Aucun gothamite pour le déranger dans son travail, c’était une chance inouïe. Il était libre de faire ses expériences barbares sans que personne ne s’en aperçoive.
Dehors, devant la porte principale tout aussi délabrée, Julian sentait le vent glacial lui piquer le visage, les mains et les oreilles. Encore une soirée glaciale. L’obscurité de la nuit allait bientôt recouvrir la ville. Peu de personnes empruntaient la rue où se trouvait le criminel. Elle était sombre. Macabre. Malfamée. Les clochards qui y rôdaient étaient considérés comme agressifs et vulgaires. Ceux-ci venaient d’arriver à leur point de rendez-vous habituel. Entre deux appartements, ils installaient leurs tonneaux métalliques, y jetaient de vieux journaux et y mettaient le feu pour se réchauffer. Ils buvaient ensuite les quelques bouteilles volées pendant la journée. Un bien triste spectacle. Le criminel pénétra dans le couloir sombre formé par les deux bâtiments et s’approcha de l’un des tonneaux pour se réchauffer à son tour. Il tendit ses mains près du feu et regarda le clochard en face de lui. Il avait l’air contrarié, peut-être était-ce son tonneau personnel. L'odeur qu'il dégageait était insoutenable. Un vieux mélange d'alcool, de cigarette et d'urine. Une odeur qui venait se coller à la peau et qui reflétait sa tenue : une vieille veste verte foncée, crasseuse et délavée. Ses yeux jaunes et son nez rouge laissaient aisément deviner le taux d'alcool qui parcourait son sang.
File-moi ton manteau le crâne d’œuf ! Je le veux ! – ordonna le clochard d’un ton menaçant, avant d'éructer de façon tout à fait infecte.
Le Calendar Man explosa de rire. Il ouvrit son manteau et prit son pistolet dans sa poche intérieure droite. Son sourire s’effaça très vite de son visage, laissant place à une expression plus psychopathe et plus agressive, puis il pointa son arme vers lui.
Et la politesse, tu ne connais pas ?!
Les autres SDF, constatant la scène du conflit entre les deux hommes, déguerpirent au plus vite, laissant leur ami seul avec le criminel.
Tes amis t’ont abandonné. Tu es tout seul.
Pardon… Je suis désolé…
Allons, allons ! Tiens, prends plutôt cela, mais ne me manque plus jamais de respect… - dit Julian, sortant son argent de sa poche intérieure gauche.
Le clochard mit sa peur de côté, voyant la générosité de l’inconnu en face de lui.
Merci mec ! C’est gentil !
Je t’en prie. Tu as l’air d’avoir froid. J’ai un appartement en face d’ici, si tu veux. Viens t’abriter quelques temps chez moi, j’ai à manger et à boire.
Ouais j’veux bien, c’est super gentil !
Viens, suis-moi !
Insouciant, à moitié saoul et ignare, le clochard accepta l'offre de Julian. Les deux individus se rendirent à l’appartement, montèrent les escaliers et entrèrent dans le deux-pièces du criminel. Le clochard, malgré sa sympathie pour celui qui venait de lui offrir l’hospitalité, semblait surpris par l’état du logement. La première pièce n’était occupée que par un rocking-chair, un lit, un bureau et une étagère remplie de livres. Le mobilier était très réduit et la décoration était totalement absente. La deuxième pièce était une petite cuisine très étroite. Là encore, tout était minimisé. C’était loin d’être l’appartement idéal. Le clochard, au milieu de la première pièce, fit part de son étonnement à Julian…
Oui je sais, c’est très petit. Enfin, j’ai encore une pièce mais elle se trouve au sous-sol de l’appartement, je te ferai bientôt visiter… J'habite ici depuis de nombreuses années. Cela me sert surtout d'abri lorsqu'il fait mauvais ou bien quand je suis fatigué. Je ne m'occupe pas tellement de la décoration et des meubles, je m'en fiche. Du moment que je peux y manger et y dormir, c'est le principal. Je n'ai pas trop les moyens d'acheter du mobilier, en plus. Je ne fais pas grand chose de ma vie... Tu veux boire quelque chose ? Sers-toi dans le frigo, il doit me rester quelques boissons…
Le SDF accepta et se rendit à la cuisine pour aller se prendre à boire. Calendar Man, lui, en profita pour sortir discrètement de son bureau un petit bâton métallique très solide. Il s’approcha lentement du clochard, toujours en train de regarder dans le frigo. Tout se passait comme prévu. Il avait réussi à faire venir un sans-abri à son appartement. Il ne restait plus qu’à l’assommer avec le bâton et le tour était joué. Julian n’hésita pas une seconde, il frappa l’arrière du crâne du clochard qui s’effondra violemment à terre, laissant tomber la canette de bière qu’il tenait.
…
L’homme fini par se réveiller. Il était torse-nu, couché sur une table métallique glaciale et attaché aux bras et aux jambes. La pièce n’était éclairée que par la petite lampe au-dessus de lui qui l’aveuglait presque. La lumière était très intense. Il secoua son corps, ses bras et ses jambes pour essayer de se libérer de ses liens, mais rien ne faisait, il était solidement attaché. Il essaya, en vain, d’appeler à l’aide, seul l’écho lui répondait. L’endroit était sinistre et sale. La poussière se laissait observée grâce à la lumière de la lampe, se laissait emportée par l’air macabre et rentrait dans les narines et les yeux du détenu. L’odeur était nauséabonde. Cela sentait le renfermé. La pourriture.
La lumière baissa soudainement d’intensité. La porte au bout de la pièce s’ouvrit et une silhouette masculine fit son apparition. Le clochard, croyant qu’il s’agissait d’une personne bienveillante venue pour le libérer, appela à l’aide mais se rendit vite compte au fur et à mesure des pas du monsieur que celui-ci n’était pas là pour le faire s’échapper. La silhouette apparut dans le cercle lumineux. Le clochard reconnut son visage… Julian… Le criminel sourit.
Ne jamais entrer chez quelqu’un que l’on ne connait pas.
Aide moi à sortir de là, pitié mon ami !
Mais pourquoi t’aiderais-je à sortir d’ici puisque c’est moi qui t’y ai enfermé ? – dit le Calendar Man, rigolant de façon sadique.
Je t’avais promis que je te ferai visiter ma cave bientôt… Cela me semble bizarre que tu te sois réveillé aussi rapidement. J’utiliserai un somnifère plus efficace la prochaine fois. En attendant, mets donc ceci.
Julian plaça du scotch autour de la bouche de sa future victime. Ses méthodes ressemblaient beaucoup à celles employées lors de la Journée de la jeunesse, le 12 août. Cela avait parfaitement fonctionné, autant en faire de même aujourd’hui… Le clochard poussait des cris derrière le bout de plastique, cependant personne ne pouvait l’entendre. Le Calendar Man caressa le visage de son prisonnier pour essayer de le calmer.
Chuuut. Du calme. Tu devrais plutôt me remercier. Ce soir, j’ai donné un sens à ta vie. Tu es le cobaye de ma tout dernière expérience. Tout cela te dépasse mais tu me seras très utile. Dans quelques minutes ta vie prendra fin, mais le message que nous transmettrons ensemble vivra éternellement. Tu sais quel jour on est ? Nous sommes le 30 août, la Journée des personnes disparues. Tu es tout indiqué pour cette journée spéciale. Vois-tu, je me posais une question, et je pense bien que tu m’apporteras la réponse. Je me demandais si ta disparition et ta mort apporteraient de la tristesse à la population de Gotham. Ils aiment pleurer la perte soudaine d’un proche. Ils en font toute une cérémonie. Mais se soucient-ils seulement de leurs proches, ou de tout le monde ? Je tenais à régler cette question. Nous vivons tous sur la même planète, nous devrions tous pleurer chaque disparition, chaque décès. Pas seulement celui de nos proches, c’est égoïste ! Lorsque je t’aurai tué, je verrai bien si l’humanité en sera touchée.
Le Calendar Man s’éloigna quelques instants dans l’obscurité, laissant sa cible dans la panique la plus totale, et revint avec une scie aux dents tranchantes et bien aiguisées. Le clochard comprit que la mort qui approchait allait être tout sauf courte et indolore. Il agita férocement ses bras pour se libérer et cria à pleins poumons derrière le bout de scotch, espérant que quelqu’un vienne le libérer du psychopathe. Rien à faire, personne ne pouvait le sauver…
Par où je commence ? La tête, ou les membres ?
Le prisonnier secoua sa tête, le suppliant d’arrêter. Julian interpréta ce geste comme une réponse. La tête. Il serra fermement la scie dans sa main et enfonça, d'un coup sec et avec beaucoup de détermination, les dents dans le cou de sa victime qui hurla de douleur. D’un va-et-vient convaincu, l'arme métallique séparait la tête du clochard du reste de son corps. Le sang éclaboussait sur le visage du criminel. La peau du cou se séparait en deux, petit à petit. Le sans-abri avait cessé de hurler. Il était déjà bien trop tard. Etouffé par son propre sang, le métal lui pénétrant la chair, la vie l’avait abandonné. Sa tête fini par se détacher complètement et tomba à l’arrière, au sol. Sans y prêter une réelle attention, Julian continua son travail. Il s'essuya le visage avec son bras et découpa le restant de ses membres. D’abord la jambe gauche, puis la jambe droite, ensuite le bras droit, puis le bras gauche et, finalement, les doigts.
Un carnage. Un bain de sang. Le Calendar Man dépassait les limites de la terreur psychopathe. Il les surpassait. Il ne ressentait plus rien. Plus aucune compassion, plus aucune pitié. Plus rien. Les incidents du 11 et du 30 juillet lui avaient donné un nouvel élan. Un élan plus barbare, plus efficace, plus déterminé que jamais. Cela commençait à faire effet. Il ne tenait plus compte des règles et des valeurs humaines. Seul comptait désormais l’accomplissement de son œuvre, quelqu’en soit le prix, quelqu’en soient les moyens. Sa cave était devenue une boucherie, un lieu de démence, un centre expérimental. La table sur laquelle étaient posés les restes du clochard était recouverte de sang. Les gouttes coulaient le long de son corps encore intact. Les membres découpés s'entassaient à terre au-dessus de la flaque rouge qui prenait de l'importance à chaque seconde. Le Calendar Man, lui, récupérait son souffle, épuisé physiquement par les gestes répétitifs du démembrement. Il posa sa scie sur la table et regarda le résultat final avec un petit peu plus d'attention. Il en était fier, c'était du travail bien fait. Il sourit. Son plan avait une fois de plus fonctionné. Il avait réussi à faire venir un clochard, à l'assommer et le découper en morceaux. Le corps avait disparu, ses membres étaient séparés. Il fallait maintenant s'en débarrasser une fois pour toute et constater la réaction de la population.
Julian prit un sac poubelle noir et y jeta les membres découpés de sa victime ainsi qu’une feuille de papier sur laquelle il avait pris soin de noter, toujours avec le sang de sa cible, 22 septembre. Il se lava les mains et le visage dans le petit lavabo rouillé de la cave. Il remonta au rez-de-chaussée de l’appartement avec le sac poubelle pour ensuite sortir dehors, le placer près du trottoir et aller faire une petite balade en ville avant de nettoyer sa cave. Les éboueurs de la ville n’allaient pas tarder et l’usine de recyclage serait la première informée du meurtre. Nul doute qu’ils appelleraient la police. Quelqu'un finirait par agir. C’est tout ce que le Calendar Man souhaitait...
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(HS / Tout d'abord, pardonnez-moi pour ce manque grossier et cruel d'inspiration. J'éprouve beaucoup de difficultés à écrire ces derniers temps et j'ai du mal à me sentir fier de mes posts. Ensuite, comme stipulé au début, à travers le journal du Calendar Man, je compte bientôt m'attaquer à différents personnages incarnés par les membres du forum, sauf si l'on m'enferme à l'asile avant. J'entrerai en contact avec eux prochainement par message privé.)
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Sujet: Re: 30 août - Journée des personnes disparues Dim 15 Sep - 15:20
Durant toute notre existence nous marchons sur le trottoir d'une grande ville et nous croisons des hommes ou des femmes complètement instables, dérangés. Mais nous ne le savons pas. Nous ne les voyons pas, bien qu'ils existent, parfois très proches de nous. Personne n'est à l'abri, cela peut arriver à n'importe qui, on sort du boulot, et sans même savoir que l'on a croisé la route d'un malade, on plonge dans l'horreur - Maxime Chattam
La porte émit en se refermant un petit sifflement, comme si une partie de l'air tentait de s'introduire dans la maison avant qu'elle ne soit tout à fait close. Comme si une partie des problèmes de Kathy avaient essayé de s'accrocher à elle malgré sa retraite dans la demeure isolée. Elle prit à peine le temps de détacher sa coiffure et de jeter aux différentes pièces un rapide coup d'oeil avant d'aller se préparer pour travailler. Une table en bois vermeil avait été disposée au centre de la salle de séjour, et elle y déposa son sac, avant de ranger ses différentes armes sous des coussins et dans les inévitables cachettes préposées que les services de renseignements affectaient dans leurs logements de fonction. Au fil des heures, la headmistress du Spyral éplucha les longues serviettes noires, apposa sa signature à plusieurs ordres de "neutralisation" sans éprouver plus forte émotion qu'elle n'en avait l'habitude et organisa la réponse de l'organisation justicio-mercenaire à la récente évasion de l'asile d'Arkham. Cet établissement existait dèjà alors qu'elle officiait comme Batwoman mais il n'avait pris une telle importance et une telle dangerosité que bien des années plus tard et elle n'avait eu à faire qu'à très peu des malades mentaux internés dans cette maison du Diable, et désormais lâchés dans la nature.
Finalement, Kathy s'arrêta sur un dossier dans lequel elle était intervenue personnellement, celui du tueur en série obsédé par les journées de célébration, Julian Day, alias le Calendar Man. C'était un des éléments les plus connus parmi les évadés de la dernière sortie, mais aussi l'un des plus - terriblement - prévisibles. Il frappait selon les plus importantes dates de l'année, et, si son système de valorisation des dates étaient inconnus, toutes les forces de l'ordre étaient tout de même sur les dents dès qu'une Journée mondiale paraîssait un petit peu plus dangereuse que les autres. Spyral avait un dispositif spécial pour déceler le modus operandi du Calendar Man, qui réagissait de façon ironique et pertinente aux célébrations quotidiennes, en choisissant ses victimes et parfois ses mises en scène avec soin.
C'était un tueur en série terrifiant, persuadé de suivre une logique certes isolée et originale mais tout à fait probante et même utile. Et cela le rendait encore plus dangereux. Elle plaça le dossier en haut d'une pile à proximité, et le relut une seconde fois, en attendant d'être alertée par ses agents s'il décidait de frapper aujourd'hui, journée des...
Kathy mit une bonne poignée de minutes avant de trouver un calendrier assez détaillé pour représenter ces informations désuettes pour une grande partie de la population. Elle le trouva dans la cuisine, et écarquilla les yeux en revenant à sa table avec précipitation. La Journée des Personnes Disparues. Un coup de téléphone la rassura : Spyral avait usé des réseaux de sans domiciles fixes et utilisé à bon escient des données récupérées dans les groupes de bénévolats les plus influents de la ville. Parmi les morts habitants de cartons du jour, deux s'étaient entre tués, trois étaient tombés d'un pont ou d'un toit, plusieurs autres avaient succombés d'un coma éthyllique.. Un seul correspondait aux recherches de Kathy. C'est des éboueurs qui avaient retrouvé le corps. Les morceaux plutôt. Aucun signe, d'après l'agent que Kathy avait contacté, qu'il s'agissait bien du Calendar Man, mais il avait réussi à trouver des échantillons récoltés par la police et, surtout, la poubelle dans laquelle les restes avaient été retrouvés. Son numéro. Son adresse. Et puisque, c'est bien connu, les assassins reviennent toujours sur les lieux du crime, ou y habitent, Spyral allait pouvoir tendre son piège. Calendar Man allait avoir besoin de nettoyer, de préparer la suite de ses plans et de trouver un autre logement avant de changer de zone, aussi, elle dut faire vite.
Petit à petit, les habitants de la "zone" qui ne correspondaient pas du tout au profil de Julian Day furent remplacés, comme par magie, par des gents souriants, avenants et très curieux de leur voisinage, qui cachaient armes et papiers d'appartenance au Spyral au fond de leurs poches, des policiers fidèles à l'organisation se mirent à faire des patrouilles répétées dans les rues et aucun habitant, déclaré ou non, ne put plus se mouvoir, administrativement et socialement, sans en avertir la toile en spirale. En fin de semaine, Kathy pensait avoir trouvé la cachette de sa proie, et vint, vintagement banale, frapper à la porte du concierge de l'appartement, qui, bien vite, se sentit obligé de lui donner le passe-partout de toutes les portes.
Si Calendar Man avait filé, peut être avait il oublié quelque chose. Sinon.. Elle le tenait.
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Sujet: Re: 30 août - Journée des personnes disparues Mer 18 Sep - 0:18
A Gotham, c’était l’heure du crépuscule, le soleil commençant à se dissiper vers l’horizon, tout au bout de l’étendue d’eau qui entourait la ville. La journée se terminait doucement, paisiblement. Les longues balades à pied plaisaient beaucoup au Calendar Man. C’était, à tous les coups, l’occasion pour lui de décompresser. Un moyen d’oublier et de mettre de côté ses pensées macabres. Une façon de redevenir un petit peu plus humain. Cette promenade était particulière. A vrai dire, Julian ne pensait pas au meurtre qu’il avait commis en fin de soirée, ni même au fait de devoir retourner chez lui, à sa cave, pour nettoyer les flaques de sang répandues au sol. Il pensait à elle. A Jenna. Leur rencontre était une véritable bénédiction. Assis sur un banc public, admirant le magnifique coucher de soleil, ressentant la petite brise d’air lui caresser le visage, il revivait la scène dans son esprit. Alors qu’il venait juste de tuer quatre personnes au Sinner’s Inn le 11 juillet - lors de la Journée de la population -, la sombre Lignée, écoeurée par cet acte de lâcheté, décidait de mettre un terme à son existence. Pourchassé jusqu’au transport public souterrain, Julian réussit à leur échapper en prenant, de justesse, le premier métro venu. C’est là que le miracle eut lieu. Dans le même wagon, la Charpentière, de son vrai nom Jenna Duffy, apparut devant lui et lui proposa son aide. Était-ce le hasard ? Était-ce le destin ? Aucune idée, mais cette apparition féminine bouleversa la vie du criminel. Parcourant l’ensemble de la ville jusqu’à Little Italy, au repaire de la marionnette, fuyant les membres de la Lignée, les deux individus créèrent un lien fort et ne purent s’empêcher de se proposer de se revoir. Mieux encore, de travailler ensemble et de former un duo. Le Calendar Man et la Charpentière s’associait dès lors pour devenir l’un des binômes mixtes les plus imprévisibles de Gotham City.
Les yeux fixés vers le soleil qui disparaissait presque totalement, Julian ne savait pas quoi penser. Il était heureux. Sa vie était belle. Il vivait de son œuvre, il vivait pour tenter de changer la population, et avait finalement rencontré une femme. Il avait hâte de la revoir. Partie quelques temps pour se préparer avant de rejoindre son nouvel équipier, Jenna était au centre de ses pensées. Elle était tellement magnifique. Son visage était gravé dans son esprit et il n’y voyait plus qu’elle. Son seul désire était de la retrouver au plus vite, de continuer son œuvre avec elle, et de faire plus ample connaissance.
Le temps était passé si vite. Sans s’en rendre compte, Julian avait marché et, sur son banc, avait pensé à elle, toute la nuit et toute la journée. Il était à présent difficile de penser à autre chose. Le psychopathe du calendrier, connu pour sa cruauté et sa folie meurtrière, laissait ressortir ses émotions, ce qui n’était plus arrivé depuis la mort de ses parents. « Le monstre », selon les gothamites, n’en restait pas moins un être humain, capable de ressentir quelque chose de bon. C’est ce qui se passait. Bien sûr, sa folie ne partirait jamais. Il était et serait toujours aussi déterminé à réaliser son œuvre jusqu’à sa mort, mais Jenna changeait les choses. Il allait, avec elle, tout partager. Il espérait cela.
L’obscurité commençait à montrer le bout de son nez. Il était plus que temps de rentrer. Il y avait encore du travail. Le Calendar Man devait absolument effacer toutes les preuves de son meurtre. Marchant les mains dans son long manteau rouge, baissant la tête pour ne pas éveiller les soupçons de la population sur lui, il se dirigeait vers son appartement de Gotham Depths. Son assassinat de la veille avait été une parfaite réussite. Aucun témoin, aucun imprévu, aucun problème. Tout avait été soigneusement pensé et le résultat était là. Julian pouvait être serein. Le clochard était mort et découpé en morceaux. Les morceaux étaient envoyés au centre de recyclage et venaient certainement d’être découverts. Il avait, également, déjà prévu son prochain coup. La Journée sans voiture du 22 septembre approchait à grands pas. Si tout se passait bien, le duo serait formé pour ce jour spécial. La première œuvre du binôme Julian - Jenna.
La nervosité regagna soudainement le psychopathe à son apparition dans le quartier qui n’était bizarrement plus si malfamé que ça. Au contraire, les gens – qu’il n’avait jamais vus là depuis son enfance – semblaient plus souriants, plus joyeux, plus… banals. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre que son habitation avait été repérée. Un pas de plus et sa position aurait certainement été localisée. Il sentait déjà les portes de l’asile lui ouvrirent les bras. Un frisson d’angoisse parcourut l’ensemble de son corps. Le centre pénitencier et psychiatrique d’Arkham était sa hantise. Retourner dans sa cellule capitonnée était devenue le dernier endroit où le criminel aurait aimé aller. La tête toujours baissée, discret, il marmonnait.
Bien tenté messieurs les policiers ! Ils ont fait plus vite que ce que je pensais. Merde… Je ne me suis pas débarrassé des preuves ! C’est foutu, je ne peux plus retourner ici. Si j’avance encore, même si je suis à cent mètres de chez moi, ils vont me repérer. Qui a bien pu réussir à me trouver ? Cette personne ne perd rien pour attendre. Je la retrouverai et je m’en débarrasserai… En attendant, il faut que j’aille prévenir Jenna. Il faut qu’on change de planque le temps que ces flics dégagent d’ici. Une espèce aussi peu évoluée qu’eux n’a heureusement pas compris que je vivais ici depuis mon plus jeune âge et que je connais tout le monde. Les flics ne sont pas difficiles à reconnaître...
Se retournant sans éveiller les soupçons sur lui, Julian parti de la zone rouge et s’en alla prévenir sa partenaire au plus vite. Le 22 septembre approchait, il ne fallait pas être en retard, le binôme devait être prêt et il ne fallait pas commettre d'erreur.
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Sujet: Re: 30 août - Journée des personnes disparues