Ô toi, gloire infinie, qui pousse le Crime
A être et devenir! Pourquoi t'es-tu penchée,
Sur Drury Walker et sa sordide équipée
Qui de sa sublime force toujours frime?
Élaborant plans sordides et viles attaques,
La mite du mal incarnée se préparait,
Une fois encore à embrasser sa destinée,
Et avec ses Moths à casser la baraque.
L'ignoble véhicule aux couleurs de l'enfer,
Parcourait le ciel en faisant vibrer les airs.
Heureux Ulysse rentrant à sa demeure,
La perfidie du Moth-gang attendait son heure.
Fatals désirs insensés qui viennent troubler,
Ordre, luxe, calme et volupté.
Oui, pleure cité flétrie en observant demain,
Qui sera entachée de la vilénie de l'humain.
Le ciron malveillant de l'obscurité,
Lui qui toujours laisse la victoire vierge,
Rallume sans pitié les cierges,
De l'infâme religion insensée.
Nuages cotonneux et horizon lointain,
Sont le panorama du Moth-conducteur,
Dont l'excitation d'enfant à la chandeleur,
Conduit le groupe vers leurs ignobles desseins.
Le gigantesque Museum de Gotham,
S'endormait paisiblement dans la quiétude
D'un soir de printemps, comme à son habitude,
Sans savoir qu'on viendrait ébranler son âme.
Une rue abrita tantôt l'infâme véhicule,
Dont Dieu même ne supporterait pas la vue.
Uni dans la redéfinition du mot "nul",
L'élite du grand banditisme était fourbue.
Après un copieux repas pris dans la soirée
Où défilèrent divers insectes grillés.
- Je sens venir à nous, d'infinies richesses!
Hurla en liesse le Ciron plein d'ivresse,
Tandis qu'il s'extirpait de la moth-mobile
En observant l'immense musée de la ville.
Le plan incroyable qui eut la bonne idée
D'offrir sa triste germinaison à l'esprit
Du criminel à l'égo surdimensionné,
N'avait pu être engendré que par le génie
Le plus incroyable ainsi que le plus doué
C'était en tout cas ce que la mite "pensait".
Tandis que derrière elle ses plus fidèles moths
Avec bruits et geste malhabiles tiraient
Colle, pinceaux, tourne-vis, eau et biscottes
De leur cher véhicule qui se reposait,
Le déroulement de son fantasque projet
A sa mémoire doucement se rappelait.
Crocheter la porte avec un puissant bélier;
Endormir les gardes bedonnant sous-payés;
Puis casser les caméras de sécurité.
Nul ne pourrait ce soir venir les contrarier.
Un morceau taquin de journal papillonnant
Vint s'aplatir contre le casque verdoyant
Du ciron qui paniqua comme de coutume
En pestant des brimades à haut volume.
- Qui ose m'attaquer à la fin d'un quatrain?
Ce fut son plus habile moth-homme de main
Qui tira le papier recyclé clandestin
Puis enfin le froissa et le jeta au loin.
Sur la première page pourtant
Était inscrit en lettres capitales
Qu'une magnifique exposition royale
Irait de ses bijoux embellir le bâtiment.
Mais qu'importait pour le groupe,
Tant que nul moth ne se loupe
Le plus important était d'entrer,
Et remplacer les descriptifs
Des animaux et des fossiles primitifs,
Pour mieux faire valoir leur vanité!
Se reprenant du mieux qu'il le put,
Killer Moth pointa l'entrée du doigt
Puis avec un ordre qu'il expectora
Lança l'assaut de ce temple bien trop connu.
Un Moth saisit le boîtier électrique,
L'ouvrit avec une clef anglaise
Et entreprit de couper les câbles de l'alarme.
Un petit arc bleu lui tira une larme,
Sa main frappée lui parue devenir braise,
Et la douleur fut trop critique
Pour que d'un cri
Il n'aille pas agrémenter la nuit.
Le bélier vert et orange frappa!
Les portes vibrèrent de terreur
Et agitèrent les gardes intérieurs
Avant qu'elles ce cèdent avec fracas.
Mortel, redoute pour ta culture
Qui finira en sépulture
Après que le chancre infernal du crime
Ait piétiné en rime
Digne d'une épopée ratée
Les œuvres de l'Humanité!
Car oui et pour une fois encore le répéter
Pour le Moth-gang la nuit ne faisait que commencer!