Une silhouette sur le quai. Elle jeta un dernier regard sur le bateau qui l'avait amené ici, Le Poséidon, un bateau dont la gloire était révolue et le délabrement désormais visible. La silhouette ramassa ses bagages et s'éloigna du bateau. La nuit était déjà tombée depuis longtemps et il commençait à faire froid.
La silhouette se dirigea vers L'Hotel du Port, un hôtel miteux. il s'arrêta devant la porte, vérifia l'adresse et rentra dans l'hôtel. L'intérieur était aussi sale que l'extérieur. Ca et là on voyait courir des cafards, la peinture se décollait des murs. Une faible lumière illuminait la pièce. Sur les murs, de vieilles photos jaunies témoignaient de l'ancienne gloire de l'établissement, quand celui-ci était encore fréquenté par de nombreux marins et touristes. Sur l'une d'elle, on voyait un homme, tout sourire, qui posait devant l'hôtel. Un homme jeune, un peu rond, propre sur lui et qui respirait la joie de vivre.
"Certainement le patron" pensa le nouvel arrivant.
Ce dernier se dirigea vers le comptoir poisseux, appuya sur la sonnette et attendit. au bout de quelques instants, quelqu'un arriva. L'homme était à l'image de son hôtel: minable et sale. Un homme bien différent de celui qui posait sur la photo en somme. Il grogna:
"Qu'est-ce que vous voulez?
-Une chambre
-Ton nom.
-Guillermo Barrera.
-Tiens, vlà les clés. C'est là-haut."
Barrera monta les escaliers et s'installa dans sa chambre. Il prit une longue douche -ça faisait des lustres qu'il ne s'était pas lavé. Il ouvrit ses bagages et mit son armure et quelques chemises dans l'armoire. Une fois sont installation terminée, il s'installa sur son lit et tenta de dormir. Après un long moment passé à remuer dans tout les sens pour trouver la position adéquate, Barrera se rendit à l'évidence: il n'avait pas sommeil. Sans doute l'excitation d'être enfin arrivé à Gotham et l'impatience qu'il éprouvait de mettre son plan en action l'empêchaient de dormir. Il regarda à travers la fenêtre pendant longtemps. Il pensait que le calme de la nuit l’apaiserait et l'aiderait à trouver le sommeil. Il était en train d'observer les bateaux quand un mouvement sur les quais attira son attention. Il observa plus attentivement et aperçut deux silhouettes sur les quais. Il s'éloigna de la fenêtre et recula vers le centre de sa chambre.
"T'as le blé? dit une voix.
-Ouais tout est dans la valise, répondit l'autre.
-Le compte est bon?
-Ouais, les dix briques, comme convenue. T'as les armes qu'on t'a commandé?" demanda le deuxième.
Le premier retourna, prit dans son sac une couverture blanche contenant les armes en question. Il entendit un bruit étranglé derrière lui. Il se retourna aussi sec et vit son compagnon avec un couteau planté dans la gorge. Le sang lui coulait doucement par la bouche. Dans le même temps, il vit quelqu'un s'avancer derrière. Il n'en crut pas ses yeux. Le type qui s'approchait avait une tenue grise et ressemblait à une gargouille. il vit l'inconnu qui venait de tuer son compère lever le bras, entendit un sifflement dans l'air. Il se sentit tomber puis plus rien.
Brutale rentra dans sa chambre et cacha les armes et l'argent sous son lit, en attendant de trouver une meilleure cachette. Ca pourrait lui être utile pour plus tard. Il enleva sa tenue. Il s'allongea sur le lit et s'endormit.