Un hoquet de terreur m'échappe quand j'aperçois le visage du monstre en face de moi. C'est un monstre, il n'y a tout simplement pas d'autre mot. De grandes dents pointues, encore recouverte de morceaux de chair en décomposition, des yeux injectés de sang, et surtout des écailles, une peau recouverte d'écaille. Il n'est pas humain. Il n'y a pas d'autre mot. C'est un monstre.

Ses menaces de me dévorer vivant me feraient presque froid dans le dos. Mais non. Cela fait beaucoup trop longtemps que je m’entraîne pour abandonner ainsi. Cependant, le plus inquiétant est la chose suivante. La machette sale et rouillée présente dans sa main droite. Si je me fais toucher par ça, je suis mort. Putain, comment ais je bien pu finir ici ? Ah oui, je me rappelle maintenant.

Tout a commencé il y a quelques temps, avec l'arrivée en ville d'un nouveau criminel bien mystérieux. Celui ci hanterait les Docks, tuant tout ce qui venait y trafiquer. D'étranges lambeaux de peaux, semblables à des écailles pouvait se retrouver là. Un nom pouvait se faire entendre ici et là. Le nom de Killer Croc.

En faisant une rapide recherche via le Bat Ordinateur, j'ai pu entendre parler d'un certain Killer Croc, monstre de foire vivant en Floride. Suite à un carnage dans le cirque où il vivait, il fut envoyer en prison. Il y passa quelques temps, avant de disparaître dans la nature. Il est présenté comme une force de la nature, grand de près de deux mètres, et refusant obstinément de montrer sa peau.

Un tabassage de voyous en règles m'en appris un peu plus. Ce "Killer Croc", si c'était bien lui, se baladait dans Gotham, tuant ceux qui le cherchait, toujours vêtu d'un trench coat et d'un chapeau. En cherchant un peu plus, certains criminels terrorisé parlaient d'une alliance entre Croc et the Fool, un autre psychopathe de la ville.

Je suis donc allé un soir au Dock, sur son "territoire". Et je l'ai vu. Les rumeurs étaient donc bien vrai. Je pris en chasse ce "Croc", surtout pour voir où il allait. Il était bien trop dangereux pour que je l'attaque de face. Et il finit par me conduire à un appartement miteux près de Crime Alley. Un cri attira à mon attention à l'intérieur, sans que je fasse bien attention. J'aurais mieux fait de surveiller mes arrières pluton que de me précipiter à l'intérieur pour sauver celle appelant à l'aide. Un coup sec sur la nuque, et me voila capturé. Je n'avais plus ma tenue renforcé, et Croc s’apprêtait à me tuer.

J'étais attaché sur une grande table métallique, sans doute une table de boucher. Je ne savais pas comment je pouvais me tirer de là. Mais je devais trouver vite. Très, très vite. La machette s'abat avec violence vers ma jambe. Vu sa taille, si elle me touche, j'y perd ma jambe. C'est la cuisse qu'il veut trancher. Très bien ! Je serre les dents, et me jette de tout mon poids sur le coté. J'ai pu me bouger suffisamment violemment pour renverser la table, même si je me retrouve jeté au sol. Cela me laisse le temps de dégainer un batarang a porté d'une de mes mains, et de trancher la corde. Croc ne va pas s’arrêter là. Il va falloir se dépêcher. Je repousse la table d'un coup d'épaule, avant de me relever.

Croc était violent. Croc était terriblement violent. Croc était atrocement violent. Sa main se plaque avec violence sur ma gorge, avant de se resserrer, et de me soulever. Je me retrouve nez à nez avec son ignoble visage. Je ne devrais pas l'admettre mais ... J'ai terriblement peur. Un visage crocodilien, des parties de peau qui s'arrachent, des grandes dents taillés en pointe. Des cris de colère vu que je me suis dégagé de son piège, des menaces de me dévorer vivant. Il a l'air sévèrement de mauvais poil. Je tente du mieux que je peux de me dégager de son étreinte, mais il est bien trop fort. De rage, il finit par me précipiter contre le mur en face. Un hurlement m'échappe quand je percute violemment le mur. J'ai une foutue douleur dans le dos. Comment est ce que je vais bien me démerder contre lui ?

Lorsque que j'arrive enfin à me relever, il est presque sur moi. Je dois improviser et très vite. Je n'ai pas la supériorité physique, donc je vais devoir me servir de mon équipement. Je dégaine un de mes batarangs spéciaux de ma ceinture, et le jette sur Croc. Un nuage de fumée suivi d'une légère explosion se déclenche, me laissant le temps d’enchaîner. En appuyant sur un bouton situé dans la paume de mes gantelets, j'en déclenche la fonction taser. Je me jette en avant, et place mes paumes sur les temps de mon immense adversaire. Un choc électrique retentit, qui l'étourdit pendant une fraction de seconde, vu l'épaisseur de sa peau, et me laissant le temps d'abaisser violemment son visage sur mon genou. Je me jette en arrière pour esquiver une contre attaque, et constate une chose terrifiante. Il n'a même pas l'air blessé, ou seulement touché par mon enchaînement. Merde. Je dois m'enfuir.

Mais je ne peux pas m'enfuir. Il tient encore une jeune fille en otage. Si j'essaie seulement de m'en aller, il la dévorera sans la moindre pitié. Je dois le vaincre ou réussir à le mettre hors de combat suffisamment longtemps pour m'enfuir avec son otage. Vu ses tendances anthropophages, je n'ose même pas imaginer avec quoi il a bien pu nourrir la jeune fille qu'il séquestrait. J'avais au moins un avantage pour la suite du combat. Le monstre avait choisi de ne pas s'équiper de sa machette. J'ai une idée. Il va falloir jouer sur la diplomatie.

"Croc, tu t'appelle comme ça ? Ecoute moi ! Tout ce que tu veux, c'est qu'on te foute la paix, pas vrai ?Je te propose un marché. Tu choisis de ne plus faire de vague, je te fournis en viande, voir en chair humaine, et tu nous laisse repartir, la fille et moi !"

A chacun de ses pas, j'en reculais d'un. Je ne sais pas si ce que je lui propose lui plait. En tout cas, pour ce qui est de la viande humaine, j'ai trouvé un brevet spécial de la Bat-Cave. J'ignore à quel projet de Bruce il peut servir, mais il s'agirait d'une chair humaine de synthèse. Peut être pour la recherche médicale ? En tout cas, cela me permettrait d’empêcher Croc de faire trop de vagues. Ensuite, j'pourrais revenir avec un plan un peux mieux ficelé, et finalement l'envoyer à Arkham. Je ne peux pas prendre le risque de le laisser courir dans la nature.

"Me prends pas pour un imbécile, sale cloporte ! J'vais tellement te saigner que tu vas couiner comme un gros porc..."

Le pire est le fait que j'étais parfaitement sérieux. Avec la viande de synthèse inventé par Wayne's Enterprise, j'aurais parfaitement pu nourrir Croc avant de trouver un plan un peu mieux ficelé pour m'en débarrasser et l'envoyer à Arkham. Comme dit précédemment, il est parfaitement trop dangereux pour que je le laisse en liberté longtemps. Cependant, vu ma situation délicate actuelle, je ne suis même pas convaincu de réussir à nous sauver la jeune fille et moi. Mais depuis la mort de mon père, que je n'ai pas réussis à sauver, je refuse d'abandonner le combat avant d'avoir mis tout les innocents hors de danger. Revenons à la narration.

Le premier coup de Croc à l'aide de la chaise est extrêmement violent, vu que celle ci explose en morceaux de bois. Le coup aurait été parfaitement suffisant pour me tuer si il m'avait touché. Je m'étais jeté sur le coté au dernier moment, avant de rouler sur moi même et de me relever. Mes yeux se plongent dans ceux de Croc. Je ne peux plus qu'y lire une intense rage, une envie de me découper en morceaux. Une envie de me dévorer. Le monstre lance sa seconde attaque, armé seulement d'un des pieds de la chaise. Je me jette de nouveau sur le coté, mais j'ai mal calculé mon saut. Je sens mon costume, et une partie de ma chair être lacéré vif par l'épieu de bois improvisé. Un hurlement m'échappe, alors que je me ramasse sur le sol. Un rapide coup d'oeil sur ma plaie, avant de retourner dans l'action. Le coup est plutôt profond, suffisant pour m'handicaper, mais pas assez pour m’arrêter. Cependant, je dois réussir à bander la plaie pour pouvoir continuer l'affrontement suffisamment longtemps. Un nouveau coup de Croc s'abat vers moi, mais je réussis à m'écarter suffisamment rapidement. Un frisson de douleurs parcourt tout mon corps alors que je me déplace avec difficulté. Le combat était déjà difficile, mais cela risque d'être encore plus ardu à négocier.

Je dois bloquer la vision de Croc pendant quelques secondes. Essayons quelque chose. Alors que je me jette et plonge dans tout les sens pour esquiver les terrifiants coups de mon adversaire, je glisse ma main dans une de mes sacoches à la ceinture. Je met la main sur l'objet que je désire. Un petit batarang, chargé d'une petite dose de gaz lacrymogène suffisante pour handicaper les yeux de Croc assez de temps pour que je puisse foutre le camp avec la jeune fille. Je lance mon batarang d'un geste rapide, pour qu'il se plante juste entre les deux yeux de mon adversaire. Le gaz part dans un sifflement, me laissant le temps de courir vers la jeune fille. Je dégaine un batarang de ma ceinture, et coupe rapidement la corde la bloquant. Cela fait plusieurs jours qu'elle est bloqué, dans cette position, elle ne peut plus marcher. Elle lâche un léger gémissement quand je la soulève, avant de la placer sur mon dos. Un hurlement de rage échappe à Killer Croc au meilleur moment. Il faut que je m'échappe. Très très vite.

Un rapide coup d’œil vers le coté, où je repère une grande fenêtre. Nous sommes au deuxième étage. Je peux plonger. Je respire un bon coup, et je sprinte soudainement vers la baie vitré. Je peux entendre la pas lourd de Croc derrière moi. Il est sur le point de me chopper. Je ferme les yeux quand je percute la vitre, et glisse la jeune femme depuis mon dos dans mes bras. C'est moi qui doit prendre la majorité du choc. Le choc est terriblement violent quand je percute le sol. Je ne sais pas où est Croc. Je ne sais pas ce qui va se passer. Cependant, je me rend compte d'un truc. Je me suis écrasé sur quelque chose qui s'est plié. En théorie, le sol, ça se ne plie pas. Je sens quand même du sang couler le long de mon dos, et je ne ressens plus la moindre sensation dans mon bras gauche. Tout ceci n'est pas normal. Le hurlement de quelqu'un m'informe sur quoi je viens de m'écraser.

"MA CRESTAAAAAAAAA !"

Une voiture. Merde. Au moins, la jeune fille a l'air encore en vie. Toujours ça de gagné. Allez debout Drake, au travail. Tu dois en finir avec Croc. Je laisse la demoiselle blessé à l'homme a la voiture, sans dire le moindre mot, avant d'activer mon grappin pour remonter par la vitre brisée. Croc se trouve juste en face de moi. Il est temps d'en finir. Je place ma main droite sur mon bras gauche en sang, pour tenter de le maintenir en place. Je crains qu'il ne soit cassé. Qui plus est, ma plaie à la cote n'a pas l'air décidé à cesser de couler.

"Il est temps d'en finir Croc. Juste toi et moi."

Alors que le colosse était en train d'enchaîner les coups de bâton envers le jeune Robin qui se défendait plutôt bien, il se prit quelque chose de pointu sur le front et ressentit une douleur de type piquante. Il poussa un râle lorsqu'une fumée enveloppa son visage une fois de plus. Sauf que cette fois-ci, il eut l'impression qu'on lui jeta du jus de citron en plein dans les yeux, ces derniers se mettant à piquer et à brûler, ce qui était très douloureux.

"AAARGH !!!"

Il se surprit même à verser quelques larmes de crocodile. Aussitôt, il lâcha son bâton pour poser les deux mains sur son visage, il arracha le batarang planté dans son front avec sa main droite et le plia comme une boulette de papier avant de le laisser tomber. Il se frotta ensuite les yeux quelques instants, avant d'agiter les mains autour de lui pour essayer de frapper le justicier à l'aveugle, gardant les yeux fermés. Tandis qu'il gigotait dans tous les sens, les yeux toujours brûlants, il trébucha dans la chaise sur laquelle avait été ligotée la fille de Leonardo, et tomba en avant. Sa tête percuta la marmite sur le feu, et cette dernière se renversa, déversant la soupe bouillante sur le visage du colosse.

"GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHARGH !!!!" hurla-t-il de douleur en se relevant subitement et en faisant valser la marmite.

Il avait été si brusque dans ses mouvements, que des rondins de bois en feu qui attisaient la cheminée furent projetés au travers de la pièce. L'eau brûlante continuait à couler sur son crâne chauve et son visage, et il s'arracha un large bout de peau abîmée au dessus de son crâne, d'une surface d'environ 50 centimètres carré, soit l'équivalent de 10 cm sur 5 cm. Lorsqu'enfin il se sentit capable d'ouvrir les yeux, il distingua la silhouette de justicier fuir par la fenêtre, la jeune fille sur son dos. Bien que sa vue était floutée par les larmes de la lacrymo, il courut à sa poursuite désespérément, mais Robin bondit par la fenêtre avant que le colosse ne mette la main dessus.

"Enfoiré ! Si j'ai gavé cette pouffe comme une oie, c'est pas pour la laisser filer !"

Alors que sa vue revenait à la normale petit à petit, il put voir Robin atterrir sur le toit d'une voiture et confier la fille à un inconnu, avant de tirer son grappin vers le rebord de la fenêtre et de revenir face à lui. Les rondins enflammés que le monstre avait projeté au travers de sa maison involontairement enflammèrent d'autres objets autour et le feu commença à se propager dans son logement.

"Il est temps d'en finir Croc. Juste toi et moi."

A peine eut-il le temps de finir sa phrase que le poing droit du colosse frappa en plein milieu du torse du jeune garçon, le faisant voltiger une fois de plus au travers de la fenêtre. Killer Croc ne s'était pas fait prier pour l'attaquer, il s'était apprêté à lancer son coup de poing dés qu'il avait vu Robin revenir vers lui, et avait frappé avec une vitesse fulgurante.

"Juste toi !"

Le corps du justicier traversa la route dans les airs avant de plonger dans une benne à ordures de l'autre côté de la rue.
Aussitôt, le colosse sauta à son tour par la fenêtre, et atterrit sur le toit de la voiture qui s'enfonça un peu plus, jambes fléchies. Il bondit hors de la voiture puis se dirigea vers le type qui s'occupait de la jeune fille, tout en sortant son couteau de chasse accroché à sa ceinture. Il planta le couteau dans le dos de l'homme, tout en le soulevant par le simple fait de lever le couteau. Puis il fit un geste brusque du bras qui tenait le couteau, et le corps de l'homme se décrocha avant de tomber et de rouler sur le sol. En voulant sauver la fille, le justicier avait attisé la colère de Croc, et un autre innocent venait d'être tué. Le colosse souleva la fille et la mit sur son épaule, avant de courir en direction de son Range Rover noir, celui que Julian Morgan lui avait cédé. Autrefois, la fille de Léonardo vivait comme une princesse, dans le luxe illégal de son père. Pour Croc, elle était désormais identique à un poulet qui attendait de se faire trancher la tête et déplumé. Hors de question qu'il la laisse filer. Il ouvrit la portière de la voiture et y fourgua la fille comme un vulgaire bagage, avant de monter lui-même à l'intérieur. Il démarra la voiture et accéléra rapidement pour s'éloigner d'ici le plus vite possible. Son objectif était de traverser Park Row afin d'atteindre la mer. Là, il y trouverait son bateau à moteur, celui avec lequel il se rendait aux Dixon Docks les soirs de chasse, et qui était caché non loin d'une ouverture des égouts qui débouchait sur la mer.


[HRP : Si tu trouves le poste abusé (en particulier, le fait que je donne le résultat du coup de poing), dis-le moi et je modifierai à ta convenance. J'ai choisi cette orientation afin que l'on entame une petite course poursuite, et t'invite vivement à me poursuivre !]

[Aucun problème, le sac à main]

Un hurlement m'échappe alors que je suis brutalement précipité à travers la fenêtre déjà brisé. Il m'a touché en pleine poitrine. Tout l'oxygène que pouvait contenir mes poumons quitte brutalement mon corps, me laissant dans une terrifiante sensation d'apnée. Je crois que je vais mourir. Le craquement violent des os, le sang qui coule le long de mes lèvres, les centaines d'éclats des verres acérés qui se plantent dans tout mon corps, et enfin le choc terriblement violent et brutal quand mon corps s'écrase sur le sol. Alors que je peux à nouveau respirer, j'aspire avec bonheur tout l'air qui m'est disponible. La douleur se retrouve dans toutes les parties de mon corps. Mon sang coule par mes multiples plaies. Il faut que je me répare un petit peu avant de partir à la poursuite de Croc. Cela ne va pas être jouable autrement. Je sors mon bâton de ma sacoche arrière de ma ceinture, et le place entre mes dents. Je serre brutalement les dents, et commence à retirer un par un les éclats de verres plantés dans mes chairs. Cela fait atrocement mal, mais je n'ai pas le choix. Après avoir retiré la grande majorité des éclats de verre, il va falloir désinfecter ça, avant de bander les plaies. J'aurais cependant besoin qu'Alfred me les recouse plus tard. Environ 5 minutes plus tard, j'ai réussi à légèrement me rafistoler. Je suis prêt à partir à la poursuite de Croc.

J'arrive enfin à m'échapper de la benne à ordure dans lequel je m'étais écrasé. La vue qui s'offrait désormais à moi est particulièrement inquiétante. Voir même terrifiante. La jeune fille que j'avais eu du mal à sauver il y a une dizaine de minutes avait déjà disparu, tout comme l'homme à qui je l'avais confié. Ah non, lui, il est complètement mort. Une énorme plaie (causé sans doute par un couteau de chasse à vue d'oeil) lui barrait entièrement le dos. Une preuve supplémentaire de la terrifiante force de Croc. Qui plus est, le van Range Rover noir qui se trouvait près de l'appartement avait disparu également. Croc s'était enfui, avec la jeune fille qu'il avait kidnappé. Putain de merde. Comme si j'avais besoin d'une course poursuite en supplément. Il va falloir faire très vite. Je tapote les touches sur mon gantelet, pour ordonner à ma moto de me rejoindre le plus vite possible. Je commence ma course, en suivant les pistes de la voiture de Croc. Vu comme la voiture est énorme, ses pistes ne sont pas spécialement difficiles à suivre.

Un bruit caractéristiques de dérapage, un bruit de moteur que je reconnaîtrais entre milles. Je saute, et atterris directement sur ma moto. Cette fonction de reconnaissances dans mon costume est plus qu'utile. Une ruade (pour rester dans le cliché cowboy) et je me lance à toute vitesse pour rattraper l'homme crocodile. Ma moto est spécialement modifié pour rattraper à peu près n'importe qui dans n'importe quel course poursuite. Moins d'une minutes plus tard, j'ai réussi à rattraper Croc. Il se dirige le plus vite possible vers les Dixons Docks. Je suppose qu'il a prévu un moyen de s'enfuir par la mer, vu qu'il se doutait que je partirais à sa poursuite. Je suppose que Croc m'a déjà repéré, mais il va falloir monter directement sur sa voiture. Allez, un peu de courage, tu l'a déjà fait des dizaines de fois. Allez, maintenant ! Je me projette le plus violemment possible depuis ma moto, directement sur le toit de la voiture de Croc. Je tapote rapidement les touches de mon gantelet pour ordonner à ma moto de rester près de moi. Si besoin est, j'aurais besoin de remonter dessus pour échapper à Croc. Allez Drake, accomplis ton plan, et redescend. Je fouille rapidement les sacoches de ma ceinture. Il allait me falloir un peu d'explosif. Je place la petite quantité que je voulais sur le toit. Une legère détonation retentit, ouvrant ainsi une légère faille. Je peux donc laisser tomber un petit émetteur dans la voiture. Maintenant, mon gantelet pourra m'indiquer où se trouve toujours mon adversaire si jamais il m'échappe. En tout cas, si Croc ne m'avait pas encore remarqué, c'est le cas. Allez, Drake, c'est le temps de quitter le navire. D'un bond rapide je saute sur le coté, et atterrit sur ma moto. Voyons voir comment va se passer la suite des événements !

Ma technique d'attaque avait plus que marché. Paniqué par le bruit de l'explosion, par la poursuite, l'homme crocodile n'a pas réussi à garder son calme. Sa conduite est devenu hasardeuse, dangereuse, avant qu'il ne finisse par s'écraser dans un mur à la suite d'une série de cascades digne de "Fast and Furious". Je plonge prestement de ma moto, effectue une roulade au sol, avant de me relever, face à la voiture. Deux options. Soit Croc s'est réellement blessé, encastré dans le mur, et ne causera plus de troubles. Soit il est simplement légèrement sonné, et ne va pas tarder à sortir de la voiture pour me régler son compte. Cependant, je m'inquiète un peu plus pour l'otage. Je ne peux pas faire grand chose pour le moment, mais vu le choc, elle s'est sans nul doute blessé, ou au minimum évanouie. J'espère que j'arriverais à temps pour la sortir de là. Je me redresse, et prend la posture typique du justicier. Debout, face au soleil levant, la main posé sur mon bô de combat, un batarang dans l'autre. J'ai bien entendu programmé ma moto. D'une simple pression sur un bouton de mon gantelet, elle se projettera violemment sur le croco. Il est suffisamment massif pour que ça ne le tue pas, mais ça le mettra forcément hors de combat. Je veux cependant le mettre hors de combat par mes simples moyens physiques. Quand on affronte une grosse brute agressive et violente, on doit lui montrer qui est le plus agressif et violent des deux.

Bingo, dans un grand bruit de métal fracassé, le monstre s'échappe de sa voiture, un énorme couteau à la main. Dans un hurlement de rage, l'homme-crocodile se projette vers moi, me hurlant des insanités. Okay, je l'ai totalement énervé. Je l'ai même rendu fou je crois. Et bien ? Je ne fais que commencer ! Son premier coup de couteau est extrêmement rapide. Merde, il est beaucoup plus vif que je ne le pensais. Je me baisse brusquement pour éviter l'attaque, avant de me plier comme un serpent la seconde d'après pour éviter l'attaque suivante. Alors que j’enchaîne les esquives de plus en plus vite, un sourire insolent se dessinant sur mon visage. Je peux voir la rage encore augmenter sur son visage alors que je souris. Alors que j'esquive brusquement une attaque, je me laisse tomber volontairement au sol, pour remonter d'un uppercut foudroyant en pleine mâchoire de mon adversaire. Merde, je l'ai a peine ébranlé. Et j'ai été imprudent. J'esquive son attaque suivante à peine d'une fraction de seconde. Je me jette vivement en arrière avant de le regarder droit dans les yeux. Je dois le pousser à encore plus s'énerver, pour le pousser à faire une énorme erreur.

"Alors Tronches d'écailles ? Trop lent pour m'attraper ?"

Je jette brusquement mon batarang, qui éclate devant ses yeux libérant des gaz fumigènes. Vu son état, cela n'allait clairement pas l’arrêter, mais me laissait déjà un peu plus de temps pour contre-attaquer de façon parfaitement efficace. J'appuie sur un bouton de mon bâton ce qui le déploie instantanément dans sa taille maximale. Je frappe brusquement dans le poignet du Croco, le poignet qui tenait l'arme. J’enchaîne brusquement d'un coup de botte dans l'abdomen de mon adversaire, avant d'attraper brusquement un des doigts de la main libre de mon adversaire. Je le redresse brusquement, et un craquement sinistre se fait entendre. J'ai réussi à trouver la faille dans les attaques de Killer Croc. Il frappe comme une brute, mais en me laissant de grands espaces béants, me laissant parfaitement l'opportunité de frapper. L'un de mes coups le fait enfin vaciller. Je frappe de toutes mes forces dans la poitrine de mon adversaire. Je frappe encore et encore au même endroit. J'y met tout mon coeur. Tout mon courage. Toute ma volonté. "Il n'y a pas de faiblesse, il n'y a pas de force. Il n'y a que la volonté". Ainsi parle Shiva. Je dois vaincre Croc. Et je le vaincrais !

Malgré la violence de mes coups, mon adversaire n'eut aucune difficulté à me prouver qu'il était infiniment plus dangereux que je ne le supposais initialement. Le premier coup dans le visage me fait entendre un terrible craquement. Le nez est au minimum déplacé, au pire cassé. Je sens son poing gauche s'écraser au niveau de mon foie. Un hurlement m'échappe alors que les compensateurs de choc de ma tenue craquent en même temps que mes cotes se déplacent. Le prochain coup me fauche en plein visage. S'il ne me tenait pas, j'aurais volé à dix mètres. La douleur est absolument terrifiante. Ne. Plus. Jamais. Combattre. Un. Croco. Humanoïde. Au. Corps-à-corps. Je sens mon corps être rabattu d'un seul coup sur son genou. Mon sang s'échappe par mes lèvres en même temps qu'un cri que je n'arrive qu'a réprimer à moitié. Ne pas céder. Jamais. Ne jamais abandonner. Ma vision se floute. Putain ... C'est pas le moment ! Je le sens plus que je ne le vois se placer dans mon dos, et plaquer mon bras droit retourné contre mon dos. Il veut m’empêcher de bouger, mais ne joue pas sur la douleur. Il veut que je voie ce qui va arriver. Il veut que je voie que la jeune fille va mourir. Que j'ai échoué. Putain ! Non ! Non !

Un calme soudain m'envahit. Il a fait une erreur. Il a laissé ma main gauche libre. Et ça, ça devrait me suffire. Il a oublié la dernière arme secrète contenue dans mon armure. Une décharge électrique à usage unique, extrêmement violente. Environ 350 volts. La décharge est mortelle à partir de 450. Elle sera parfaitement suffisante pour le mettre hors de combat. Qui plus est, les écailles, c'est humide, le choc sera décuplé. Vu sa corpulence, le choc ne le tuera pas. Je ne sais pas si j'aurais le temps de sauver la jeune fille. Je dois essayer. C'est le tout pour le tout.

"Désolé Croc. J'aurais pas dû être comme ça avec toi. Mais t'as fait une grosse erreur."

J'appuie de ma main libre sur un des boutons de ma ceinture. Un crissement strident, et une décharge électrique quitte mon armure, et percute brutalement Croc, rejeté en arrière, et me relâchant par la même occasion. Je ne sais pas si ça l'a mis hors de combat, mais ça m'a permis de me dégager. Je ne contrôle plus mes mouvements. Je ne suis plus que pur instinct. Cours Drake, cours, putain ! Tu dois la sauver ! Malgré la douleur, ma volonté me porte, je dois la sauver ! Putain, Drake, les secondes te sont comptés ! Alors que je ne suis qu'à un pas de la voiture, un sifflement de gaz caractéristique retentit. Trop tard. Je me recroqueville en une fraction de seconde dans ma cape. L'explosion retentit. Le souffle m'emporte, mais ma cape m'a protégé des flammes. Toujours ça de gagné. Je roule sur plusieurs mètres le long du sol, avant de m'immobiliser contre un mur. L'inconscient me tend les bras. Non, Drake ... Non, pas maintenant !

Je rouvre les yeux, et me redresse difficilement. Elle est morte ... Je n'ai pas su la sauver. Cela va me hanter. Pendant longtemps. Pendant très très longtemps. Allez. Debout Tim. Tu dois d'abord t'occuper de Croc. Tu ne peux aucunement le laisser s'enfuir. Tu dois l'achever. En finir avec lui une bonne fois pour toute. Je dégaine un petit cadeau de la dernière poche de ma ceinture. Un procédé de menottage Waynetech. Absolument infaillible. Ni Bruce, ni Dick, ni moi n'avions réussi à nous en libérer. Et ce n'est sans doute pas Croc qui y arrivera. Allez, Drake. Un pied après l'autre. Tu dois aller jusqu'à lui. Encore quelque pas. Allez, Drake ... Le monde redevient flou. Non, pas encore ! Je m'effondre au sol, et tout devient noir.

Killer Croc avait commis la même erreur que le justicier : il avait été trop confiant. Alors qu'il aurait pu lui briser la nuque en un quart de seconde maintenant qu'il était à sa merci, il avait voulu s'amuser avec, comme un chat s'amuserait avec une souris. Il l'avait laissé vivre assez longtemps pour qu'il puisse assister au meurtre de la fille et ainsi contempler son échec. Il l'avait laissé vivre assez longtemps pour qu'il puisse lui filer entre les pattes et le neutraliser. C'était la première fois qu'il se confrontait à un justicier, il aurait dû s'attendre à ce genre de subterfuge, mais ce n'était pas le cas. Jamais il n'aurait pu prévoir que Robin parviendrait à se libérer avec juste sa main gauche. Le jeune Robin dit une phrase que Waylon ne comprit pas de suite, haussant un sourcil. Et soudain, il sentit une puissante décharge électrique lui parcourir le corps et le projeter en arrière. Il s'effondra sur le dos quelques mètres derrière Robin, et perdit connaissance, quelques secondes. Juste quelques secondes. En réalité, le corps de Waylon Jones n'était pas réellement recouvert d'écailles. Sa maladie de peau, une version évoluée de l'hyperkératose qui la rendait orpheline, causait une augmentation de la couche cornée de l'épiderme, et donc un épaississement de la peau, ce qui la rendait plus dur et plus rêche, handicapant légèrement son sens du touché et ses sensations physiques. C'était pour cette raison qu'il était incroyablement résistant aux coups, à la douleur, et même aux variations de température. Mais cette maladie était couplée à une autre. En réalité, comme il n'était jamais allé voir un médecin pour le diagnostiquer, on ne savait pas trop s'il s'agissait d'une autre maladie orpheline, ou d'une mutation de l'hyperkératose. Quoiqu'il en soit, en plus d'avoir un épaississement de la peau, celle-ci se renouvelait en permanence, les cellules de l'épiderme n'ayant de cesse de se recréer sous chaque couche. De ce fait, la couche située au dessus finissait par craquer, poussée par la couche inférieure d'épiderme qui se générait, ce qui donnait une apparence craquelée de sa peau à divers endroits et causait des démangeaisons. C'était pour cette raison qu'il perdait sans cesse des morceaux de peau épaisse que l'on pouvait assimiler à des écailles à cause de leur dureté. C'était aussi la raison pour laquelle il cicatrisait très rapidement. Quant à sa couleur de peau étrange, elle provenait du fait que ses parents étaient noirs de peau. Mais, à cause de son épiderme plus épais et qui se générait sans cesse, sa peau paraissait plus claire et virait vers les tons kakis, vert foncés voire grisâtre par certains endroits. Le fait qu'il avait une peau très épaisse, et qu'une deuxième couche de peau poussait en dessous pour la remplacer, tel un serpent qui mue, faisait que la première couche, celle en surface, était très peu hydratée. La déshydratation de sa peau aggravait les démangeaisons et les craquellements. En revanche, comme il ne s'était pas baigné depuis un moment, il n'était pas du tout humide, bien au contraire. La décharge électrique ne fut donc pas amplifiée, mais au contraire, amoindrie à cause de cette déshydratation causée par la maladie.

Ce fut le bruit de l'explosion de sa voiture qui le fit reprendre connaissance soudainement. Il se rendit vite compte que tous ses membres étaient engourdis, à tel point qu'il peinait à les bouger. Il avait comme des fourmis aux bras et aux jambes et mit plusieurs dizaines de seconde avant de parvenir à les bouger. Il se redressa lentement pour se mettre en position assise, mais sa tête lui faisait mal à cause de l'accumulation des chocs et de la perte de connaissance, comme si son cerveau avait disjoncté et subissait un reboot. Sa vision était floue, mais il pu apercevoir la forme rouge et jaune du justicier à quelques mètres de lui, marchant lentement dans sa direction. Malheureusement, Croc n'avait plus la force de se relever, ni même de frapper, à cause de ses muscles engourdis. Il aurait voulu se débattre mais ses membres ne réagissaient pratiquement pas. C'était la fin. Il s'était fait avoir, et bientôt le justicier l'assommerait et l'enverrait en prison. Pourtant, il s'était juré de ne jamais y retourner après y avoir perdu 18 ans de sa vie.

Lorsque soudain, un miracle se produisit. La chance était du côté de Waylon ce jour-là, car Robin s'effondra au sol, à bout de forces, avant d'atteindre Killer Croc. Le visage de ce dernier rayonna : il avait gagné ! Il ne se ferait pas arrêter ! Au bout de quelques minutes, il parvint enfin à se relever. Ce n'était pas encore réglé. Même si le justicier s'était effondré, il fallait l'achever. Waylon tituba en direction de son couteau laissé à terre, ses jambes encore engourdies. Sa tête tournait et il manquait de perdre l'équilibre tous les deux pas. Il se pencha en avant pour ramasser son couteau, puis se dirigea ensuite vers Robin, toujours avec la même difficulté.

"Espèce d'enfoiré... J't'avais bien dit que j'te découperai..."

Il marcha lentement vers lui toujours en manquant de tomber à plusieurs reprises, et s'arrêta juste à côté du corps du justicier. Ses oreilles bourdonnaient depuis le coup de jus, mais il pouvait tout de même entendre les sirènes de police, au loin. A moins qu'elles ne soient plus proches. Ils avaient probablement été alertés par l'explosion de la voiture. Rien de tout cela ne lui importait, de toutes façons. Il allait finir ce qu'il avait commencer : tuer ce justicier, le pendre par les tripes et garder son foie pour le dévorer plus tard, avant de s'enfuir. Il prit son couteau de chasse lame vers le bas, et leva le poing droit, prêt à l'abattre dans le corps du jeune garçon. Lorsque soudain, une voix se fit entendre.

"Plus un geste ! Pose ton arme, Jones !"

Waylon secoua lentement la tête, toujours douloureuse, et la releva tout aussi lentement. Trop obnubilé par sa vengeance, par la volonté de tuer le justicier, il n'avait pas fait attention aux voitures de police qui étaient arrivées sur les lieux, et qui le cernaient de tout côté. De la viande sur pattes était derrière chaque voiture, pointant sur lui leurs joujoux bruyants. Mais ce qui l'interpella d'avantage, ce fut le fait qu'ils connaissaient son nom. Comment était-ce possible ? Jamais il ne s'était fait appeler Waylon Jones, à Gotham City. Jamais il n'avait utilisé son nom civil, tout le monde le connaissait uniquement sous son pseudonyme, Killer Croc. Comment avaient-ils pu accéder à cette information ?... C'était probablement le département de police de Tampa, la ville dont il était originaire, qui leur avait envoyé leur dossier. Killer Croc était le nom de scène de Waylon Jones à l'époque où il travaillait dans la fête foraine. Et il avait disparu le jour même où l'on avait retrouvé les cadavres éventrés et démembrés de ses collègues forains. Il leur avait tout de même fallu des mois avant que la police de Gotham ne fasse le rapprochement avec ces crimes de Floride, la communication entre les différents états laissait à désirer.
Jones. Il détestait ce nom, c'était celui de son paternel. Il n'avait aucune signification pour lui. Il serra les dents, énervé, fatigué, et s'exclama agressivement :

"Je n'suis pas Jones ! Jones est mort depuis longtemps !"

"Pose ton arme, les mains en l'air ! Dernière sommation !"

"JE SUIS KILLER CROC !!!!!" s'écria t-il avec rage.

Aussitôt, il abattit son couteau en direction du torse de Robin, et plusieurs coups de feu retentirent. Le couteau quitta la poigne de sa main et tomba sur le sol, à côté du corps du justicier, tandis que le lourd corps du colosse s'effondra en arrière, avec cinq balles dans le corps. Une flaque de sang se forma en dessous, et ses yeux étaient rivés vers le ciel gris. Tout était de plus en plus flou, sa respiration était de plus en plus faible, il ferma les yeux, puis sombra dans l'inconscience.


[HRP : Sujet clos pour moi, merci beaucoup pour cette confrontation ! ]