Je me trouve devant le tristement célèbre Asile d'Arkham. Je ne devrais pas être là, mais je n'en ai aucunement le choix. Mes problèmes psychologiques récents se révèlent trop important et m’empêche de mener à bien mon travail de justicier. La terrible rage qui se réveille en moi à chacun de mes affrontements trop dangereux doit être contenue. Je dois apprendre à la contenir. J'ai besoin d'un docteur pour ça. Le meilleur d'entre eux. Le docteur Jeremiah Arkham. Il est spécialisé dans le travail sur les supers vilains, mais je pense qu'il pourrait sans nul doute m'aider.

J'ai pris rendez vous auprès de mademoiselle Suzanne, la secrétaire du docteur. Mon rendez vous était fixé pour aujourd'hui, à très précisément 14h30. Depuis que je suis dans la salle d'attente, la blonde qui sert de secrétaire au docteur me lance des regards d'une façon absolument indiscrète. Elle doit sans nul doute me trouver mignon. Mais le problème n'es pas là. Je n'ai aucune envie de jouer à un petit jeu de séduction, pas maintenant en tout cas. La voix du docteur se fait entendre au moment où il ouvre la porte. Je lui jette un rapide coup d'oeil, avant d'entrer dans son cabinet.

- "Monsieur Draper, c'est bien ça ?"
"Lui même. Bonjour docteur Arkham."

J'observe désormais soigneusement mon interlocuteur. Un visage carré, dur, les cheveux coupés à ras, d'énormes lunettes sur le nez, l'archétype même du docteur en psychiatrie. Comment vais je pouvoir lui expliquer tout cela tout en cachant mon identité de justicier ?

- "Bienvenue à l'asile d'Arkham. Que puis-je faire pour vous ? Racontez moi vos problèmes. Installez vous."

Sa voix est enthousiaste. C'est plutôt positif en tout cas. Je m'allonge sur le divan, ferme les yeux un instant, avant de les rouvrir. Je réfléchis soigneusement à mes mots, avant de commencer doucement à parler. Comment pourrais je expliquer ma rage ? JE SAIS ! Je vais me faire passer pour un flic. Je ne vois pas d'autre moyen de justifier des affrontements fréquents avec des criminels. Mon alter égo, Alvin Draper est un policier, c'est pourquoi je l'ai choisi lui pour cet entretien.

"Je ... Trop fréquemment, je cède à une rage folle . Je suis policier, et lorsque que je me bat avec des criminels , je ne peux m’empêcher de les tabasser encore et encore. J'ai besoin que vous m'aidiez à contenir ma colère ...

[HRP : Léger détail, je suis ici sous une fausse identité, celle d'Alvin Draper. Merci de corriger]

- "Avez vous subit la perte d'un être aimé dans votre jeunesse ? Un parent ? Une amie ? Un ami ? Dans des circonstances presque horrible. Tout traumatisme vient d'un souvenir enfoui qui nous empê che d'avancer. Et votre être, vos actions, m'indiquent que vous ne vous pouvez pas contrôler. C'est un cas banal que nous voyions dans notre profession."

Mes ... mes parents ... Cassandra ... J'ai perdu beaucoup trop de monde ... En tout cas, il avait sans doute mis le doigt sur ça, mais il y a autre chose. Ce que Talia a implanté en moi. Mais je ne peux pas lui en parler. Pas à lui. Sa phrase suivante me fit tiquer pour deux raisons. Je ne croyais pas en Dieu, à cause de la mort de mes parents. Je respecte parfaitement ceux qui croient aveuglement en lui, mais pas moi. Je ne peux pas y croire, si il a laissé mourir mes parents. De deux, l'hypnose ne risque de pas être possible. Je risquerais de révéler des informations compromettantes sur moi, comme sur Bruce, sur Dick, sur Barbara, sur toute ma nouvelle famille. Ma voix est plutôt posé quand je lui répond.

Mes ... mes parents ... ont été tué par un criminel ... Une petite amie a été assassiné par le Joker ... Par contre, je refuse toute forme d'hypnose. Et enfin, je ne crois pas en Dieu. Je ne peux pas croire en lui, si il a laissé mes parents et Cassandra mourir.

- "La Colère nait de mauvais sentiments, les mauvais sentiments, de tout ce qui nous entourent. Le Yoga peut vous apporter la paix intérieure, apaiser votre douleur, cependant, elle n'effacera pas la colère, mais vous apprendra a devenir meilleur, et a ne plus céder aux bas instincts. Je peux vous dire que, malgré les évènements, il ne faut jamais renoncer."

J'attrape le manuel de yoga posé sur la table, je l'ouvre, avant de commencer à lire les premières pages. Je pratique bien entendu le yoga et la méditation que m'a appris Bruce, mais bon, cela ne fait jamais de mal de revenir aux sources. Je lis la première page, avant de le reposer :

Pour beaucoup de personnes, la pratique de yoga va de pair avec des idées qui oscillent
entre gymnastique douce pour dames, contorsions impossibles, Gourou en Rolls Royce et
activités de secte. Cependant, ces idées ont peu à voir avec l’esprit du yoga dans son essence
qui est en premier lieu une méthode pour pratiquer sa spiritualité.
Au départ, motivées par la recherche d’un bien-être physique, beaucoup de personnes se
trouvent surprises d’être embarquées dans une aventure qui va vers la découverte de leur
intérieur si mal connu. Le voyage est long, passionnant : son aboutissement, la connaissance
de soi-même, permet en même temps de découvrir les liens profonds avec ce qui nous
entoure.

Cela semble cohérent. Et venait de me donner une très très bonne idée. Lors de mon long voyage à travers le monde avec Bruce, nous avons appris une forme de méditation très particulière lors d'une de nos escales à Nanda Parbat. Le rituel de Thogal, qui permet de comprendre sa propre essence, pour ne plus craindre la mort et ainsi pouvoir contrôler ses émotions. C'est sans doute une très bonne idée. Du moins ... Je l'espère. Ma voix est calme et posée quand je répond au docteur.

Je vais essayer docteur, mais ... Il n'aurait pas un moyen de contrôler mes émotions ? Un moyen psychique pour savoir bloquer ce que je ressens ? Pour bloquer ma rage ?

- "Vous prenez ces médicaments pendant deux semaines. Si votre état ne s'améliore pas, revenez me voir et nous vous hospitaliserons dans l'asile même. Intensifiez les périodes de yoga jour après jour, et ensuite nous expertiserons votre psyché pour trouver la source de ce stress et de cette colère qui vous détruit, monsieur Draper."

Les instructions étaient très simple. Calmer mes rondes, me focaliser sur moi même, me focaliser sur la méditation, et prendre ses médicaments. Cela , par contre, risque d'être très difficile à mettre en oeuvre. J'ai un assez mauvais a priori vis à vis des médicaments. Qui plus es, la simple perspective de finir enfermé dans cet asile me fait frissonner. Au final, je n'aurais sans doute pas du venir voir ce docteur Jeremiah Arkham. J'ai bien peur qu'il soit temps pour moi de m'éclipser.

L'histoire des herbes bouddhistes est effectivement intéressante. Je devrais peut être retourner en pèlerinage jusqu'à Nanda Parbat. Mais sans Bruce cette fois ci. Ni Diana. Cela risque de me faire très bizarre. Mais je n'aurais sans doute pas d'autre choix si mes problèmes ne se résolvent pas. Il faudra que j'en parle à Batman. Quand je trouverais le courage de l'affronter. Très bien. Il est temps de partir.

Merci beaucoup docteur. Autre chose ?