Je m'écrase brutalement au sol. Je saigne. Une cote cassé. Peut être deux. Une hémorragie interne. J'ai affronté trop de monde à la fois pour moi. Je lève la tête, crache un peu de sang, et remarque où je suis. Le My Aliby Bar. Un repaire de voyous en tout genre. En tant que justicier c'est peut être pas le meilleur endroit où me traîner. Si ma mémoire est bonne, il se trouve sur le territoire de Match Malones. Au moins, je risque pas de mourir. J'essaye de traîner ma carcasse brisée, mais je ne peux pas. L'inconscience me tend les bras. Je ferme les yeux.

Comment j'en suis arrivé là moi ? Ah oui. Une nuit comme les autres. Quatre heures d'entrainement au Dojo Fukanoshi, comme chaque soir. Je tente comme chaque soir de calmer ma rage. Chaque soir de ne pas céder à la colère me dévorant. Je patrouille maintenant dans Park Row. L'ex quartier d'Arkham City. Un des lieux les plus dangereux de la ville.

Je saute de toits en toits. Mes sauts sont rapides, précis, mais ne dissimulent pas mon réel état. Je suis au bord de la rupture. Je le sais. Mais je refuse de l'admettre. Je rate un saut. Ma jambe dérape sur une tuile glissante, je tombe avant de me raccrocher in extremis à un balcon plus bas. Prenant appui sur mes avants-bras, je remonte sur le toit, et reprend ma course.

Un homme en train de se faire agresser par deux autres. Je plonge du haut du toit, déploie ma cape, et frappe l'un des attaquants, celui à la batte de baseball, d'un coup de botte en plein visage. Mon poing s'abat sur le visage de l'autre, le jetant à son tour au sol. Je m'approche de l'homme blessée, qui se trouve au sol. Je lui tend la main pour l'aider à se relever. Mais quelque chose ne va pas. Une douleur froide parcourt mon abdomen. Il m'a planté un couteau à travers mon armure. C'est un piège. Merde. Merde. Merde.

15 autres hommes sortent de l'ombre, et des maisons environnantes. Deux d'entres eux m'attrapent. Je suis foutu. J'ai un couteau dans l'estomac. Je vois une batte de baseball se précipiter vers mon visage. Je plonge soudainement dans l'inconscience.

Je me réveille sur un toit. Je suis toujours tenu par les deux hommes. L'un d'entre eux, le plus imposant, sans doute le chef, s'approche de moi, me frappe au visage, avant de prendre la parole.

T'as envoyé 30 de mes Hell's Angels à l'hopital ! On va te crever !

Je devrais partir. Vite. Très vite. J'allais crever. Un coup de batte de baseball dans mes côtes. Un deuxième. Un troisième. Ils veulent me faire souffrir avant de me laisser crever. Je dois réussir à me dégager. Vite. Je sais. Ils m'ont bloqués les mains dans le dos, à portée de mon gel explosif. Ça allait me faire mal mais je dois m'enfuir. J'utilise toutes mes forces restantes, et appuie sur le bouton déclenchant l'explosion. Le réservoir explose, brulant très sérieusement les mains de mes assaillant. Les miennes sont en grande partie protégés par mes gants. Je cours. Ils n'ont pas le reflexe de me poursuivre après l'explosion. Je plonge. Je les entends crier. Ils doivent me suivre.

Je cours pendant de longues minutes, mais je perds trop de sang. Je glisse. Je tombe. Je ne peux plus me relever. Je m'évanouis, espérant la venue de quelques un.

La dernière fois que Stella avait vu un justicier, c'était sur un paquet de céréales chez Countess, pas plus tard qu'hier. Super Krispie.
Elle ne s'attendait en aucun à cas trouver un véritable défenseur de la ville devant la porte du My Alibi. Le bar était fermé aux clients cette nuit là, et elle descendait tranquillement quelques bières en compagnie d'Otto et la jolie pin-up. Assis au comptoir, ils discutaient de tout et rien dans la bonne humeur. Les heures défilèrent ainsi dans les effluves d'alcool et de cigarettes mentholée, sur un fond musical résolument rock'n roll.
Malgré le volume sonore élevé, un bruit fracassant se fit entendre dehors alors que la femme-fatale proposait une partie de poker.
Elle fronça les sourcils; on aurai dit que quelque chose venait de tomber, quelque chose de lourd. Curieuse, Countess se leva et se dirigea telle une plume vers la source des interrogations du petit groupe: la porte. Elle ouvrit la porte, regarda à gauche, puis à droite, rien. C'est alors qu'elle le vit, inconscient, face contre terre, dans une petite flaque de sang. Tétanisée, elle trembla, pourtant paralysée sur place. La vue du sang lui faisait peur. Le hurlement de la jeune fille transperça la nuit.
L'arrivée d'Otto et sa patronne ne se fit pas attendre. Le colosse resta impassible, contrairement à la sombre étoile qui ne pû s'empêcher de contenir sa surprise dans un flot d'injures. Elle s'agenouilla près du jeune homme et releva son visage. Un justicier ! Sa surprise redoubla. Son regard se posa ensuite sur son corps meurtrit et particulièrement le symbole sur son torse; c'était "Red", encore un taré en costume connu pour avoir arrêté une créature monstrueuse. Il avait l'air salement amoché et elle ne se voyait pas le laisser dans cet état, juste devant son établissement.

" Countess, rentre ! " ordonna l'américano-italienne. " Otto, aide-moi à le ramener à l'intérieur."

Le vigile s'exécuta, et pris doucement le justicier sur son dos avant de rentrer. 70 kilos; une broutille pour l'homme de 128 kilos. La belle hôtesse n'arrivait pas à détacher son regard de la flaque de sang au sol, totalement paniquée, elle était sur le point de s'évanouir. Retenue par Stella, elle retourna d'un pas hésitant entre les murs du "My Alibi" et se réfugia dans un salon privé.
Lorsque la maîtresse des lieux retourna dans la salle principale, Otto venait d'allonger Tim sur le comptoir, et analysait les plaies du blessé, armé d'un importante trousse de secours, de gants en caoutcouch épais et de lunettes. On aurait dit un médecin détraqué, mais il était tout le contraire.

" Alors ?"
" Il a une hémorragie interne au niveau des côtes " déclara le géant d'une voix grave, avec un léger accent allemand tout en enlevant les différents harnais autour du jeune homme. " On cautérise ça et il devrait s'en sortir".

Stella, bien qu'attentive aux propos de son homme de main, approcha sa main du visage du justicier, et lui enleva sans aucune gêne, ni remord apparent son masque. Après tout, découvrir la véritable identité d'un justicier n'était une occasion offerte à tous; Stella était opportuniste, et ce n'était pas un secret pour Otto.
Elle écarquilla les yeux de surprise lorsqu'elle posa son regard sur le visage nu de Red.Bon sang, c'était qu'un môme ! Taillé comme un mec de 26 ans mais il semblait en avoir bien moins.
La femme-fatale secoua la tête dans un froncement de sourcils, et souleva doucement la paupière du jeune inconscient. Des yeux bleus.Elle entra quelques instants dans le salon privé où était Countess, pour en ressortir avec un Polaroid et un stylo. Le colosse venait de sortir une seringue, et injecta sans problème un puissant anésthésiant au blessé afin de le soigner tranquillement. Il avait l'habitude dirons-nous.
Tout en regardant le vigile faire son travail, la sombre étoile pris en photo le visage de Tim et laissa la photo atterir sur le sol, dans un sourire qui ne présagea rien de bon. Alors que le visage du blessé se distinguai au fil des secondes, derrière le voile noir photographique, elle nota en dessous la couleur de ses yeux, et le nom du justicier.

" Tu me feras des recherches poussées sur ce gosse." trancha la femme d'une voix sèche et implacable à l'attention d'Otto. " Je veux un dossier dans la semaine ".
" Bien patronne".

La brune incendiaire déposa près de lui la photographie. Elle disparu rapidement sous ses larges doigts gantés souillées de sang.

* * *

Une heure passa, puis une autre.
Countess et Stella veillaient sur le jeune justicier dans un salon privé, en mangeant une monstrueuse platrée de pâtes. Allongé dans un lit double moelleux, ses plaies étaient bandées, et son masque parfaitement remis en place. En revanche il était simplement habillé de son boxer et d'une large chemise noire; quant au harnais et la ceinture, ils étaient simplement posé au bout de la gigantesque couche; allait-il se douter de quelque chose ? Peut-être; mais à la moindre incartade, l'américano-italienne pouvait le faire chanter. Si la pin-up mangeait de manière élégante ses tagliatelles décorée de parmesan avec une fourchette, sa patronne était l'exact opposé avec se mains, sa sauce bolognaise, et un manque de féminité certain.
Leur repas terminé, la femme plus si fatale que ça après avoir dévoré ses pâtes se dirigea vers la salle de bains, laissant seule quelques minutes l'hôtesse et Red.
C'est le moment que ce dernier choisi pour se réveiller...
Lorsqu'il ouvrit les yeux, la jeune fille lui adressa son plus beau sourire.

" Soirée difficile ? "

Soirée difficile ?

La voix est douce, jolie, la demoiselle qui me sourit l'est tout autant. Je l'observe soigneusement. Un visage d'ange, des tatouages tout le long des bras, et enfin de belles boucles blondes l'encadrant. Elle reste moins jolie que Violette cependant. J'ai un gout de sang pâteux dans la bouche, et je ne ressens plus la douleur du début de la soirée. Je passe rapidement ma main sur mes côtes, là où j'ai pris le coup de couteau. On a pansé mes blessures, et stoppé l'hémorragie. C'est plutôt positif. Par contre, je suis simplement dans mon boxer, et avec mon masque. Plusieurs questions se posent. Comment as on bien pu enlever mon harnais et ma ceinture sans être touché par le choc électrique ? Et de deux, est ce la jolie demoiselle qui m'a déshabillé ? Et si c'est le cas, ma timidité maladive risque de reprendre le dessus. Je parle difficilement, articulant du mieux que je le peux.

On peut le dire ... Par contre ... C'est vous qui m'avez déshabillé ? ... Où est ma tenue ?

J'observe maintenant plus soigneusement la pièce où je suis. Je suis allongé sur un grand lit double, dans une sorte de salon privé, très joliment décoré. Je ne suis pas la seule personne dans la pièce, car la jolie blonde m'observe avec un sourire. J'entend des bruits d'eaux qui doivent sans nul doute venir d'une salle de bain adjacente. En regardant ailleurs, je peux voir une grande platée de pâtes. J'ai faim. Depuis le début de la soirée, je me suis fait tabasser, puis visiblement soigné, mais je n'ai pas encore mangé. Ma question suivante allait sans nul doute être ridicule, et la réponse négative, mais je peux toujours essayer. Je parle lentement, intimidé par la présence de la jolie demoiselle.

Je ... Je peux avoir des pâtes ? ...

Je me suis effondré devant le My Aliby Bar, donc soit je suis à l'intérieur, soit je suis dans un immeuble adjacent. Pour avoir une aussi jolie déco, il faut forcément avoir de l'argent, et dans Park Row, ce n'est pas courant. Logiquement je suis dans le Bar, impression confirmée par l'odeur de bière qui flotte dans les airs. Je murmure un petit mot de code, pour avoir accès au donnée de la Bat-Cave.

Info : Stella M. Black.

Une longue liste d'informations défilent devant mes yeux, comme son poids, sa taille, ses particularités physiques. Rien d'intéressant à noter, si ce n'est une passion pour les cravaches. Bon, la soirée promettait d'être spéciale.

" On peut le dire ... Par contre ... C'est vous qui m'avez déshabillé ? ... Où est ma tenue ? "

Countess ne put s'empêcher de laisser un léger rire cristallin sortir de sa bouge, et ses yeux pétiller de malice. De nature enjouée, elle remarqua son air intimidé et trouva cela tout à fait charmant. Elle répondit à Red lorsque celui-ci perdit son regard sur la riche décoration des lieux.

" Ta tenue a été mise au lavage, et c'est Otto qui t'a déshabillé. Je t'ai trouvé et je ne supporte pas la vue du sang, je n'aurai pas osé faire quoi que ce soit, et encore moins te... enfin... "

Piètre excuse pourtant plus ou moins réaliste, à croire qu'elle était aussi timide que lui. Elle rougit, légèrement honteuse de s'imaginer en train de dévêtir le jeune justicier, et cacha légèrement ses joues empourprées derrière ses longs doigts fins.

" Je ... Je peux avoir des pâtes ? ... " demanda-t-il alors
" Oh oui bien sûr ! " répliqua la belle pin-up dans un sursaut.

La jolie blonde se leva silencieusement, se dirigeant de son pas de danseuse vers la table basse où était posée la casserole de pâtes, des couverts et quelques assiettes. Il y en avait au moins pour six personnes encore, mais sachant que le colosse allait dévorer au moins quatre parts c'était bien assez.

" Tu as de la chance que mes amis n'ai pas tout englouti encore." dit elle dans un petit rire. "Au fait, tu peux m'appeler Countess."

Evidemment, ce n'était que son nom de scène, Countess n'était pas si stupide que cela malgré sa chevelure platine; jamais elle ne divulguerai sa véritable identité auprès d'un inconnu, justicier qui plus est ! Elle n'avait rien à cacher certes, mais son prénom de garçon lui faisait horreur. La jeune femme lui servi une copieuse assiette, et s'assit à ses côtés sur le bord du lit. Elle lui souhaita un bon appétit dans un sourire malicieux. Un bruit métalique se fit entendre, on aurait dit un grelot. Stella apparu dans l'encadrement de la porte de la salle de bain voisine, verre de vodka à la main et cigare cubain fumant à la bouche.

" Elle est réveillée la belle au bois dormant ? " dit-elle entre deux bouffées et regardant dans les yeux Tim.

Aujourd'hui, la femme-fatale arborait un look assez particulier. Sa crinière obscure cachait à peine le décolleté plongeant d'un bustier moulant, et le mini-short en jean légèrement effilé laissait entrevoir en dessous un porte-jarretelle. Aux pieds, des rangers militaires en assez bon état à peine fermées.
Dans le bruit de ses chaussures, elle s'avança vers le jeune homme, ne le lâchant pas des yeux. C'était une habitude chez elle de plonger dans l'âme même des gens; pas timide pour un sou, elle adorait faire preuve d'intimidation, mais envers un justicier, c'était une première. Un fois arrivée près de lui, la sombre étoile lui tendis le verre d'alcool.

" Bois ça. La pâteuse c'est pas le top après une baston. "

" Ta tenue a été mise au lavage, et c'est Otto qui t'a déshabillé. Je t'ai trouvé et je ne supporte pas la vue du sang, je n'aurai pas osé faire quoi que ce soit, et encore moins te... enfin... "


Ma tenue, mise au lavage ?! J'adore l'odeur de la lessive qu'utilise Alfred, mais qu'elle soit lavé par quelqu'un dont j'ignore tout, et qui pourrait en découvrir tout les secrets, non cela ne me plait pas trop. Qui plus es, j'ai été déshabillé par un certain Otto. Tout de suite moins intéressant comme situation. En tout cas, la demoiselle semblait aussi intimidé que moi. C'en était presque amusant.

Etonnament, la réponse à ma demande de repas est positive. La jeune fille me précise également son nom, Countess. Un nom étonnant, mais qui allait à la demoiselle blonde comme un gant. D'une démarche gracieuse, elle se dirigea vers la table. Une minute à peine après, une grande assiette de pâtes m'est apporté. Je devrais garder un petit peu de dignité en présence d'une jeune fille, mais j'ai bien trop faim pour cela. Je dévore rapidement les pâtes, sans la moindre subtilité, sans la moindre grâce. Je me rend compte seulement après avoir mangé du ton malicieux, voir sensuel avec lequel elle m'avait souhaité bon appétit. C'est flatteur.

Une voix rauque et terriblement sexy résonne alors. Une femme fatale, il n'y a pas d'autres mots, me fixe dans les yeux, me qualifiant de belle au bois dormant très ironiquement. Sa tenue est assez impressionnante, mettant parfaitement en valeur ses courbes, et me mettant d'ailleurs terriblement mal à l'aise. Si son but était de m'intimider, elle avait parfaitement réussi son coup. Stella, car c'était elle, me tend à présent un verre. A l'odeur c'est de la vodka. J'hésite. En principe, je ne bois pas en mission. Allez, je fais une exception, et descend mon verre. Autant je trouve Countess, charmante par son coté gracieux, autant le coté sauvage et dominateur de Stella a également son attrait. Ma timidité maladive commence à prendre le controle. Il faut que je m'en aille vite fait. Ma voix est chevrotante ...

Merci ... merci beaucoup.

Stella ne quitta pas des yeux le jeune justicier, et s'assit à son tour sur le bord du lit, aux côtés de Countess. Cette dernière repris le verre de Tim, et se leva doucemlent pour le poser sur la table basse.

" Apporte moi du whisky Countess. " ordonna soudainement la femme-fatale de sa voix rauque et implacable.
" La bouteille je suppose."
" Affirmatif. Et demande à Otto de vérifier le courrier."
" Oui chef ! " rétorqua la jolie pin-up dans un salut militaire moqueur.

Les deux femmes se mirent à rire quelques instants, et laissa à nouveau le silence s'installer. La blonde quitta la pièce après avoir fait un clin d'oeil à sa patronne et jeté un dernier regard à Tim.
Elle savait très bien ce que "vérifier le courrier" signifiait dans le jargon de la sombre étoile, et son buisness sous-terrain... l'enveloppe noire, les documents compromettants... Une fois remontée au bar, elle n'eu pas de mal à trouver une bouteille du précieux brevage. Le colosse n'était pas dans les parages, ce qui laissait supposer qu'il continuait ses recherches sur le justicier.

Pendant ce temps, l'américano-italienne s'était levée dans un roulement de hanches terriblement sexy, et dévorait quelques tagliattelles par poignées sans aucune finesse. Puis, elle se lécha les doigts un à un, sentant le regard de Red posé sur elle. En essuyant ses lèvres du revers de la main, elle pensa que cela semblait bien impoli de ne pas lui en avoir reproposé, mais elle n'en avait rien à faire au bout du compte. Elle repris le cigare posé dans une autre assiette et le porta à sa bouche.
Son employée arriva preque aussitôt, et offrit dans un sourire la bouteille à Stella.

" Merci chérie, tu veux un bisou ? "

La pin-up éclata de rire, et se contenta de se pencher en fermant les yeux, et de recevoir un baiser des lèvres pulpeuses de sa supérieure en guise de récompense. Ni trop long, ni trop court, sous le regard du pauvre jeune homme qui ne devait sans doute pas réaliser ce qui se passait. Toutes deux savaient très bien que ce n'était pas sérieux, et que cet acte mettrai certainement encore plus mal à l'aise leur "invité", ce qui amusa beaucoup la maîtresse des lieux. Cette dernière savait très bien que la seule envie du spectateur était la suivante: partir. Dieu qu'il était naïf...
Elles se détachèrent l'une de l'autre, la brune incendiaire ouvrit sa bouteille dans une bouffée, jeta la bouchon au loin et commença à boire à la bouteille, d'une manière très peu féminine. Countess s'assit de l'autre côté de Tim.

" Alors, par qui tu t'es fait éclaté la gueule petit ? " demanda t-elle d'un ton militaire en plongeant à nouveau ses yeux de vipère dans ceux du justicier. " C'était vraiment pas beau à voir."

De l'autre côté, la pin-up frémit et palit à la pensée du sang, et continua d'observer de ses yeux de biche le jeune homme.

Une demande de bouteille de whisky, aussitôt exécuté par la jolie demoiselle. Un dernier sourire complice à sa patronne, un regard malicieux, et peut être même timide, jeté vers moi, et la voici parti. Je vois clairement qu'une vrai complicité, amitié même, existe entre les deux jeunes femmes. Elle semble pourtant si différente, l'une gracieuse, douce, mignonne, l'autre beaucoup plus sauvage, plus sexy. Mais je sais qu'il n'y a pas de règles en amitié comme en amour, par exemple entre Violette et moi.

Auparavant assise sur mon lit, du moins temporairement, Stella venait de se lever en remuant les fesses d'une façon plus que suggestive. Mon dieu, je dois être rouge à un point. Cela en fait un peu trop pour moi en une soirée, même si la vodka me donne un peu de coeur au ventre. A la seconde où Countess revient, la gérante lui jette un regard coquin, suivi immédiatement d'une demande de baiser. Je ne peux qu'observer, totalement médusé, ce qui se déroule devant les yeux. Les lèvres des deux jeunes femmes se rencontrent rapidement avant de se séparer. Mon armure de Red Robin doit être moins rouge que mon visage. Mes yeux sont terriblement exorbités. Mon dieu.

Countess, la jeune demoiselle blonde, venait de se rassoir près de moi. Ma respiration est devenue beaucoup trop rapide, signe de mon état d'esprit assez marqué par ce que je venais de voir. Les questions allaient sans nul doute commencer, et je devais reprendre un état d'esprit à peu près normal pour pouvoir y répondre. Allez, Tim, reprend toi, crétin, crétin, crétin ! La voix rauque se fait à nouveau entendre, au moment où les yeux de sa partenaire rencontrent les miens.

" Alors, par qui tu t'es fait éclaté la gueule petit ? "

Je tourne la tête, gêné, avant de croiser les yeux de biche de Countess. Elle est vraiment jolie ... Tim, pense à Violette, redeviens normal, calme toi. Mon dieu. Quel crétin. Au moment où j'ouvre la bouche, j'ai réussi à reprendre une voix à peu près normal.

Des Hell's Angels. Trop nombreux pour moi. Je leur avais foutu une raclée il y a quelques semaines. Ils l'ont mal pris.

" Des Hell's Angels. Trop nombreux pour moi. Je leur avais foutu une raclée il y a quelques semaines. Ils l'ont mal pris. "

Countess écarquilla de grands yeux étonnés sur le jeune homme, tandis que Stella fronça les sourcils, le visage sérieux. Puis, elle lâcha un rire gras avant de reprendre son air froid habituel.

" Quelle bande d'enfoirés " grogna-t-elle entre deux gorgées. " Ils ont vraiment pas de couilles."

Un jeune justicier latter des gros bikers ? Elle aurait adoré voir ça, même si là en l'occurence, c'était le petit minet qui avait pris une sévère dérouillée. Ca devait être drôle; très drôle.
La femme-fatale connaissait quelques personnalités du gang de motards, et elle était bien curieuse de sous-tirer quelques infos auprès d'eux.

" Ils te voulaient quelque chose en particulier ?" demanda Countess.
" A mon avis, pas faire une partie de Monopoly. " ironisa sa supérieure. " Au fait, le courrier ? "
" Toujours rien. " répondit la jolie pin-up en prenant à son tour la bouteille de whisky.

La femme fatale fronça de plus belle les sourcils. Otto n'avais toujours rien trouver ? Ce n'était pas normal. A croire que ce petit était quelqu'un d'important, ou en lien avec quelqu'un de la police ou de haut placé. Découvrir la véritable identité de cet oiseau n'allait pas être chose facile.
Elle était tellement absorbé dans ses pensées qu'elle n'avait même pas remarqué la blonde lui piquer sa bouteille, et boire à son tour. Cette dernière ne supportait pas trop l'alcool, mais elle savait qu'en ce moment ça n'allait pas fort pour elle, sa liaison avec son petit ami actuel était de plus en plus vouée aux oubliettes.

" Tu devrais pas boire Alexis. Sinon je vais encore te ramasser dans un coin." trancha sèchement la maîtresse des lieux.

La pin-up s'arrêta net, et regarda son amie d'un air mauvais, chose assez inédite chez elle. Si il y avait bien une chose qu'elle avait en horreur, c'était qu'on l'appelle par son vrai prénom. Elle bouillonnait, mais jamais elle n'osait répliquer par la violence, ce n'était pas son genre.
Quand elle était ivre, elle savait très bien que tout ce qu'elle faisait était hors de son contrôle, et pourtant, elle se souvenait de tout.
Vexée, Countess préféra rendre la bouteille à la brune incendiaire dans une moue boudeuse et sorti de la pièce dans une démarche nerveuse, tel un moineau pris en chasse sous le regard de Tim, qui semblait ne pas trop comprendre. Un claquement de porte suivit, et un silence.

" Tu travailles en solo ? " décida de demander Stella pour rompre le silence glacial.

En attendant sa réponse, elle porta sa cigare à ses lèvres, et tendis la bouteille d'alcool à moitié vide au justicier.

Les deux jeunes filles avaient beau avoir l'air d'être ami, elle passait quand même leur temps de s'envoyer des piques. C'en était presque amusant. Au moment où Countess m’adressait la parole, elle fut coupée par sa supérieure. Zut ! L'air vexé après la remarque de Stella sur sa résistance à l'alcool, Countess quitta la pièce en claquant la porte. Alexis ? C'est un très jolie nom, pour une très jolie demoiselle. Je me sentais encore plus intimidé en présence seulement de la maîtresse des lieux.

Ayant réussi à me calmer, j'observe à présent très soigneusement l'apparence physique de mon interlocutrice. Une casquette avec des cornes sur le devant, une rose dans les cheveux, une cascade de cheveux corbeaux. Un bustier moulant ne dissimulant absolument pas ses formes généreuse et ayant même tendance à les mettre en valeur, un mini short en jeans dévoilant des jambes interminables se terminant par une paire de bottes militaires. Une tenue vraiment atypique, mais très sexy. J'hésite. Elle ne connait pas mon nom, donc je peux sans doute retirer mon masque, et inventer un faux nom en cas de besoin. En tout cas, j'aurais moins chaud, ça c'est clair. J'apprécierais de me lever mais .... je suis en sous vetements. Bon. Sa prochaine question est simple, mais la réponse est plus compliquée. Suis toujours en équipe avec Batman ? Plus vraiment.

J'ai été le partenaire de Batman pendant un bon moment. Mais depuis quelques mois, je me suis retrouvé totalement seul.

J'attrape la bouteille d'alcool qu'elle me tend, et hésite quelques instants. De toute façon, j'ai fini ma tournée pour ce soir ça à le mérite d'être clair. Donc, si je bois un peu, et qu’éventuellement je passe la nuit ici, ce ne serait pas déconnant. Bon. Au stade où j'en suis, je commence à boire directement à la bouteille. Je ressens comme un feu dans ma gorge, mais ça calme un petit peu mon stress. Bon. Je vais essayer de récupérer ma tenue.

Je pourrais récupérer ma tenue ?

Partenaire de Batman hein ? Pas étonnant qu'Otto ne trouvais rien encore...Au moins ça avait le mérite d'être franc, mais Stella ne comprenait pas trop sa "solitude". Quoique, après les derniers évènements la réputation de l'homme chauve-souris en avait pris un coup.

" Je pourrais récupérer ma tenue ? "

Elle attendait cette réplique.Un sourire énigmatique se dessina aux coins des lèvres de la femme-fatale, un sourire dont elle seule avait le secret. Un sourire en coin qui ne présageait rien de bon, entre mépris et jouissance. Il voulait partir c'était évident, mais on n'échappe pas à l'étreinte reptilienne de Mademoiselle Black. La tenue du justicier était en piteux état malgré un lavage intensif, le sang avait bien du mal à partir. Elle planta son regard d'émeraude luisant dans les yeux de Tim, toujours avec la même expression malsaine.

" Tu as déjà assez de ton masque pour le moment non ? Envie d'être un peu plus mis à nu ? " déclara d'une voix sensuelle déconcertante l'américano-italienne entre deux bouffées. "A quoi bon vouloir nous quitter si vite petit ? Tu es faible, et ces petits bâtards attendent que tu pointes le bout de ton nez pour terminer ce qu'ils ont commencé. "

Elle se rapprocha de lui, ses lèvres presques collées à son oreille et caressa de ses doigts fins le menton du jeune homme.

" A moins que tu ne soit maso, mais tu as l'air bien trop jeune pour ces choses-là ..." poursuivit-elle dans un murmure.

Elle se détacha doucement de lui au moment même où on frappa à la porte. Otto fit poliment son entrée. Sa carrure impressionnante ne donnait à personne l'envie de lui chercher des ennuis. Vêtu d'une large blouse noire et d'un treillis de la même couleur, ses bottes militaires parfaitement serrées ne faisaient aucun bruit contrairement à sa patronne. Du haut de ses deux mètres huit, il toisa d'un regard glacial le justicier.Ses mains n'étaient plus gantées de caoutchouc mais, de ses mitaines de cuir habituelles.Sans bouger de l'endroit où elle était assise, la sombre étoile présenta le vigile, comme étant son homme de main, et celui l'ayant soigné.

" J'ai été un excellent médecin dans l'armée ", ajouta le principal concerné d'une voix caverneuse et son accent. " Ton costume est encore humide, tu ferai mieux de te reposer pour la nuit. "
" Oui, Countess prendra soin de lui quand elle aura fini de bouder. "

Le colosse ne prit pas la remarque en compte, et ne laissa rien transparaitre de son inquiétude pour Countess. C'était une fille gentille, et avec Stella, ce n'était pas toujours facile.
C'est alors qu'il vit la gigantesque casserole de pâtes. Prenant place près de la table basse, il prit des couverts et mangea à même le plat, sans quitter Tim des yeux. Avec son regard inexpressif, on pouvait trouver cette situation soit comique, ou presque effrayante. En moins de dix minutes, il dévora tout, sans sourciller, sous le regard amusé de l'américano-italienne.

" Tu as déjà assez de ton masque pour le moment non ? Envie d'être un peu plus mis à nu ? A quoi bon vouloir nous quitter si vite petit ? Tu es faible, et ces petits bâtards attendent que tu pointes le bout de ton nez pour terminer ce qu'ils ont commencé. "

Pour le coup, elle a parfaitement raison. Sa voix me met terriblement mal à l'aise. Je suis prêt à parier qu'elle serait réellement capable d'arracher le reste de mes vêtements. En tout cas, il est vrai que les Hell's Angels doivent encore traîner dans le coin. Si je passe la nuit ici, je serais en bon état demain, et je pourrais rentrer chez moi. Bon. Je vais passer la nuit ici, je pense. Enfin, seulement si on me le propose. Sa main caresse lentement le bas de mon visage, alors que sa voix n'est plus qu'un murmure sensuel à mon oreille.

" A moins que tu ne soit maso, mais tu as l'air bien trop jeune pour ces choses-là ..

Je rougis encore plus qu'avant devant de telles paroles. Je n'ai pas beaucoup d'expérience dans tout ce qui concerne le sexe. Je n'en ai strictement aucune en fait. Je ne me sentais pas prêt pour Stephanie, pas prêt pour le Lynx, mais ... je me sens prêt pour Violette. Reste à voir où elle en est elle aussi.

Un grand homme, une carrure équivalente entre dans la pièce, et est présenté comme Otto. J'apprend que c'est lui qui m'a soigné, ainsi que les informations sur mon costume. Je crois que je n'ai pas le choix, et que je vais devoir passer la nuit ici. D'ailleurs, on vient de me le proposer. L'allusion sur Countess est même plus qu'intéressante. Bon, il va falloir les mettre en confiance. Callum Simmons, jeune homme de Bludhaven, orphelin, mort l'an dernier. Personne ne viendra se plaindre vu que j'usurpe son identité. Avec l'aide de Bruce, on a fait disparaître le certificat de décès. Et pour mettre en confiance, un justicier ne peut rien de mieux que donner son identité. La présence d'un homme me rassure, et me permet de formuler un mensonge tout à fait convaincant. Je retire mon masque, et me présente alors devant eux.

Je m'appelle Callum Simmons. Merci pour tout.

C'était trop facile. Le jeune justicier venais de décliner son nom en enlevant son masque. Callum Simmons hein ? C'était facile à retenir pour effectuer quelques recherches. Stella n'était pas idiote et n'aimait pas les gens qui ne jouaient pas franc jeu avec elle. Dommage pour lui, car elle savait d'emblée qu'avec ce genre de comportement c'était une fausse identité.Elle fusilla du regard le jeune homme, tout en restant assise proche de lui.

" A quoi bon décliner mon identité si tu ne me donne pas la tienne ? " trancha d'une voix glaciale la brune en écrasant son cigare. " Quoi que tu la connais sans doute déjà. "

Otto fronça les sourcils, et porta discrètement la main à la poche intérieure de sa blouse, remplie de seringues. Pas forcément pour piquer Tim en cas de violence soudaine, mais aussi pour elle, qui commençait à s'emporter, et lui seul dans cet pièce savait comment se terminaient les colères de sa patronne. La femme-fatale tira Red par le col de sa grande chemise, et sortit de son décolleté un zippo, qu'elle alluma juste sous le menton du blessé. Assez proche de lui pour qu'il puisse sentir la chaleur de la flamme.

" Prends-moi encore une fois pour une conne morveux et je fouette le visage à sang. J'aime pas perdre mon temps avec des menteurs. "

Le colosse se leva, et posa sa large main sur l'épaule de la sombre étoile. Il lui jeta un regard étrange, assez inquiet. Comprenant qu'elle commençait à jouer avec les limites de la raison et de la folie, elle relâcha son étreinte sur Tim et se leva pour sortir de la pièce avant de lancer un dernier regard assassin au jeune justicier. Il valait mieux qu'elle le laisse seule jusqu'à demain. Le vigile à l'accent russe se tourna une dernière fois vers lui en lui souhaitant une bonne nuit, et laissa sa supérieure sortir.

" Je veux qu'à huit heures demain il ai bougé son putain de cul ! " grogna Stella à la cantonnade.

Il ne sourcilla pas, et ferma la porte derrière lui. Tout à coup, un petit cliquetis se fit entendre. Enfermé. De toute façon, s'il voulait s'enfuir c'était chose impossible: il était dans un sous-sol, sans fenêtre dans la pièce. Et accessoirement, c'était le salon privé de Countess.En parlant de la jolie pin-up, cette dernière lisait un magazine dans la salle de bain, un petit flacon d'eau de vie posé sur le rebord du lavabo. Elle en avait vidé tout son contenu, et était assez bien éméché. Elle s'était changée, et portait désormais un pyjashort blanc. Elle n'avait pas véritablement fait attention à ce qui se passait dans la pièce voisine après son départ, et avait complètement oublié la provocation de la brune. Néanmoins, le silence qui venait de s'installer attira son attention. Elle se leva en titubant et sortit de la salle de bain.La blonde ne s'attendait pas du tout à voir le justicier dans sa chambre, et éttoufa un cri derrière sa main, les joues empourprées. Son esprit embrumé par l'alcool, elle regarda le jeune homme démasqué avec des yeux interrogateurs, ne se rapellant plus vraiment de la situation initiale.
Countess s'approcha de lui avec quelques sursauts, emmenant avec elle une légère odeur de liqueur.

" Où est le charmant jeune homme de tout à l'heure ? " demanda-t-elle de sa voix chantante. "On a rendez-vous ?"

Un sourire moqueur se dessine sur mon visage au moment où elle s'énerve. Ce n'était pas du tout mon but, mais ça me prouve qu'elle n'es pas si crédule que ça. En tout cas, rien de mieux que l'adrénaline pour me faire oublier mon stress. Je sentais la chaleur de la flamme en bas de mon visage. En temps normal, contre un adversaire normal, mon bras droit serait remonté, aurait fait voler le briquet avant d'attraper le poignet de mon adversaire. Par un mouvement d'aikido, j'exercerais une rotation sur l'articulation pour projeter la femme au sol. Et j'aurais été débarrassé d'elle. Mais pas là. Je me contente simplement de sourire, en ajoutant sans nul doute à sa rage.

Elle quitta la porte d'un air rageur, suivi du médecin Otto à sa suite. J'entend un cliquetis, suivi d'un aboiement de la femme fatale. Je devais avoir disparu le lendemain matin à huit heures. Je connaissais beaucoup de moyen de m'échapper d'une salle fermé. Elle avait fait l'erreur de me laisser ma ceinture et mon harnais. Un simple shuriken explosif ferait sauter la serrure, et me permettrait de sortir. Cependant, je n'avais pas de tenue, et n'était pas dans mon meilleur état. Je ferais mieux d'attendre le lendemain matin.

Soudainement, j'entend une autre porte se fermer, et voit entrer Countess, dans un pyjashort suggestif, dans la pièce. Elle pue l'alcool, et retient un cri en me voyant dans son lit. D'accord, elle ne se rappelle pas de moi.

" Où est le charmant jeune homme de tout à l'heure ? On a rendez-vous ?"


L'adrénaline ne s'étant pas encore dissipé, je suis beaucoup moins timide que tout à l'heure. Je me leve brusquement pour l'empecher de tomber, vu la façon dont elle titube. Que vais je bien pouvoir lui répondre ?

Le jeune homme c'est moi, j'ai juste retiré mon masque. Ca va aller ? Tu as l'air d'avoir beaucoup bu.

[ HJ : Vraiment navrée. ]



Countess manqua de trébucher, mais fut vitre rattrapée par Tim. Instinctivement, elle s'accrocha à son cou. Il c'était levé bien vite pour un blessé, d'autant qu'il n'était en simple calecon, avec en prime une chemise bien trop grande pour lui.

" Le jeune homme c'est moi, j'ai juste retiré mon masque. Ca va aller ? Tu as l'air d'avoir beaucoup bu. "

Elle plissa ses yeux de biche sur le visage de son interlocuteur, jusqu'à ce que la mémoire lui revienne, beaucoup moins floue.

" Aaaaaaaaaaaaah, c'est toi qu'on a trouvé !!! Excuse-moi, la petite bouteille de Daddy est petite mais costaud ! " s'exclama la jolie pin-up dans un rire nerveux, sous l'effet total de l'alcool.

Son père, ce bon vieux Spaulding dont Stella parlait tant était en apparence une grosse brute, sans foi ni loi avec personne, roublard et gras à souhait, et pourtant, un véritable amour sa petite fille chéri. Totalement joyeuse, elle s’avança vers le lit pour s'y laisser tomber, entraînant dans sa chute le justicier, toujours pendue à lui. Prise d'un fou rire, elle se mis à califourchon au dessus de lui. Ses pieds étaient froids sur la peau de Red. Elle le regarda un moment mine de rien, ses corps finement musclé, ses côtes pansées, ses yeux d'un magnifique bleu.

" Comment tu t'appelle alors gentil beau-gosse ? "

Toujours au dessus de lui, elle vit un peu plus loin la bouteille de whisky, et tendis sa fine main pour en terminer le fond.
De là où il était, le jeune justicier pouvait admirer les phrases tatouées sur ses cuisses.

Countess titube, accroché à mon cou, s’effondre sur le lit, m’entraînant à ma suite. Je me retrouve dans une position ... compromettante si j'ose dire. Elle éclate de rire avant de se redresser, avant de se placer sur moi, les cuisses écartés. Par chance, elle s'est assise au niveau de mon abdomen. Quinze centimètres plus bas et la situation aurait été plus que gênante. De là où j'étais, je pouvais lire les tatouages inscrits sur l'intérieur de ses cuisses. D'un coté Daddy's Little Girl, et de l'autre, Mummy's Little Angel. Elle est très belle. Un rouge brillant sur ses lèvres, des cheveux d'un blond platine, un visage d'ange, elle est très belle. Mais elle a un coté artificiel qui me plait moins que Violette. Sa voix est sucrée.

" Aaaaaaaaaaaaah, c'est toi qu'on a trouvé !!! Excuse-moi, la petite bouteille de Daddy est petite mais costaud ! "

D'accord, je ne suis pas très porté sur l'alcool. Mais elle, elle a l'air complètement ivre. J'espère juste qu'elle ne va pas tenter de m'embrasser ou quoi que ce soit d'autre. D'ailleurs, elle attrape d'une main une bouteille de whisky, bouteille que je lui fait immédiatement lâcher. Je vais éviter qu'elle ne se saoule encore plus qu'elle ne l'est déjà.

" Comment tu t'appelle alors gentil beau-gosse ? "

C'était flatteur. Bien entendu, j'allais devoir lui donner un de mes noms de secours. Pas Callum Simmons, étant donné que Stella M. Black n'y avait bien entendu pas du tout cru. Ivre comme elle était, elle avait relativement peu de chance de comprendre que je lui ment.

Je m'appelle Sean Kartright. Et toi, c'est Countess ? Un très jolie nom pour une très jolie demoiselle.

Je devais bien entendu la flatter un peu avant de tacher de la repousser. Cela me rendrait la tache un peu moins difficile. Je tente de la pousser sur le coté, mais elle s'accroche. Merde. Je n'ai pas envie de lui faire mal.

" Je m'appelle Sean Kartright. Et toi, c'est Countess ? Un très jolie nom pour une très jolie demoiselle. "

Countess haussa les épaules en rougissant et terminant la bouteille de whisky suite au compliment qu'on venait de lui faire. Evidemment, elle ne remarqua pas son mensonge, mais elle se rendit compte qu'il tentait plus ou moins de la pousser sur le côté, sans pour autant passer à l'acte. Drôle de type. Puis, elle posa la bouteille vide par terre, toujours au dessus de Tim, et se laissa tomber sur lui, le regard dans le vague. Se mettant à son niveau malgré sa petite taille, son visage avait trouvé refuge dans le creux de son épaule. Elle passa ses mains glacées sur le torse du jeune blessé, et resta un moment sur les bandages, sans pour autant les enlever. Le corps du jeune homme était brûlant contrairement au sien. Elle s'endormirai bien volontiers si l'alcool ne lui avait pas donné un coup de boost, et pourtant, là de suite, elle resta calme.

" C'est toujours mieux que d'avoir un prénom de mec. " répondit la jolie pin-up d'une petite voix. " En vérité, je suis Alexis... Alexis Spaulding. Tu sais, la gamine du vendeur de poulet vers le Trigate Bridge et le Storybook... ? "

Sa voix était empreinte d'une mélancolie indéfinissable, surement un des mauvais effets que la boisson pouvait avoir sur elle. Elle se remémora son rêve d'ado, et ce pourquoi elle était là. Encore quelques mois et elle pouvait enfin acheter le salon qu'elle voulait. Bientôt elle allait atteindre son but, et ne plus vivre dans l'excès, comme elle le faisait depuis qu'elle avait attérit au My Alibi. Ce genre de comportement n'était pas son genre à la base; elle était loin d'être superficielle et stupide, mais suite à son embauche dans ce bar malfamé, c'était un masque qu'elle essayait de porter tant bien que mal pour les besoins de la maison. Un tunnel sombre pour un jardin rayonnant.

" Dis... pourquoi tu fais ça Sean...? Enfin je veux dire... être justicier... " demanda-t-elle soudainement de sa voix douce et brisée.

La blonde releva son visage angélique vers le jeune homme et attendit sa réponse, en plongeant ses yeux de biches dans ses yeux bleus.

La jeune fille blottit son corps glacé contre le mien, ces mains se baladant sur mon corps. Tout mon être est bouillant par rapport à elle ... Sa tête est recueilli au creux de mes épaules, et quand elle me parle, elle me sussure directement à l'oreille. J'ai beau lui avoir pris la bouteille de whisky, elle me l'a arraché des mains, avant de la boire entièrement. Elle rougit légèrement. Est ce la faute du compliment, ou de l'alcool ? Cela lui donne un aspect charmant.

" C'est toujours mieux que d'avoir un prénom de mec. En vérité, je suis Alexis... Alexis Spaulding. Tu sais, la gamine du vendeur de poulet vers le Trigate Bridge et le Storybook... ? "

Elle ne semblait pas apprécier son nom, et vu sa petite voix mélancolique, cela devait être un sacré effort de me le donner. Par contre, le vendeur de poulet ne me disait pas grand chose. Il se trouvait par contre dans un quartier relativement pourri. Je me pose une question cependant. Alexis est elle vraiment une pin-up évaporé, ou est elle une femme intelligente dissimulant une tristesse caché derrière un écran de frivolité ? Je ne peux pas encore le savoir pour l'instant. Mais je n'apprécie pas de voir une jolie demoiselle triste, je vais donc être forcé de la réconforter.

" Dis... pourquoi tu fais ça Sean...? Enfin je veux dire... être justicier... "

Elle m'avait révélé sa faiblesse caché, j'allais lui révéler la mienne. Je sentais que je pouvais lui faire confiance, je ne sais pas pourquoi.

Mes parents ... Ils ont été tués ... J'ai juré de défendre le reste de la ville contre les criminels ... Mais tu sais Alexis ... Tu as un très joli prénom ...

Ses yeux sont plantés dans les miens. Je ne ressens plus la tension sexuelle présente auparavant. Juste un climat de tendresse et de mélancolie. Je la serre doucement dans mes bras, comme pour la réconforter, avant de déposer un rapide baiser sur sa joue. J'espère que ça l'apaisera un petit peu.

Countess écouta sa réponse malheureuse, attentive et stupéfaite. Il lui avait d'une voix monocorde, presque éteinte. Il avait surement fait son deuil. Ou pas. C'était une raison tout à fait louable et pourtant à la naissance si triste.
Elle n'eut pas le temps d'ajouter quoique ce soit lorsque Tim la serra dans ses bras et l'embrassa furtivement sur la joue. La jolie blonde rougit, flattée et gênée que quelqu'un trouve son prénom joli. C'était vraiment très étrange comme ambiance à présent. On aurai dit que les deux jeunes gens essayaient de se réconforter l'un l'autre.

" Je suis désolée... pour tes parents... " fini t-elle par dire pour briser le tendre silence qui venait de s'installer. " Ils seraient surement fiers de toi... "

La pin-up rougit un peu plus, son visage prenant une teinte rosée des plus mignonne et des plus timides. Extrêmement compatissante malgré sa vie de famille épanouie, elle se blottit un peu plus contre lui, et lui rendi sa bise, toute aussi rapidement.

" Daddy voulait que je sois camionneuse " dit-elle tenter de remettre un sourire sur le visage du jeune homme.

La jeune femme laissa un petit rire s'échapper et s'évanouir dans l'épaule du jeune justicier.

" Mais j'ai voulu ouvrir un salon, comme ma mère. C'est pour ça que je travaille ici... "

" Je suis désolée... pour tes parents... Ils seraient surement fiers de toi... "


Je me fiche un peu de ce qu'elle peut dire à ce sujet là. Cela fait longtemps que j'ai fait le deuil de mes parents. La Bat-Family est maintenant ma propre famille. Il me manquait juste un peu d'amour pour compléter le tout,et ça Violette me l'apporte. Je sens ses lèvres toucher rapidement ma joue. Merde. J'ai envie de l'embrasser. De vraiment l'embrasser. Calme toi Tim. Calme toi.

" Daddy voulait que je sois camionneuse "

Je souris, en entendant cette anecdote. Elle camionneuse ? Je l'imagine avec une casquette et un gilet de routier, me retenant d'éclater de rire. Puis, elle me raconte la suite de son histoire, et le pourquoi du comment de son travail ici.

Je lui caresse doucement la joue. Dois je céder à mes pulsions ou non. Dois je l'embrasser ? Dois je la laisser faire le premier pas ? J'hésite. J'hésite. J'hésite. Calme toi Tim, pense à Violette, pense à Elly. Mais d'un autre côté, tu ne reverras jamais Countess, et personne ne sauras jamais. Tim ... Essaie ... Allez ... Je pose mon index sur sa bouche, pour lui indiquer de ne plus rien dire, avant d'avancer doucement mes lèvres entrouvertes vers les siennes, espérant qu'elle réponde positivement à ma tentative. Je ne sais pas ce qui me prend. Je m’arrête soudainement. Tim non, ne fais pas ça, surtout pas.

Countess sentit les doigts du jeune justicier caresser sa joue, elle rougit et le regarde avec interrogation dans le blanc des yeux. Ces yeux d'un bleu tellement beau, comme la mer.Puis, il posa son index sur ses lèvres alors qu'elle allait parler. A ce moment précis, elle oublia ce qu'elle voulait lui dire et frissonna en entre-ouvrant ses lèvres, surprise. Il s'avança vers elle; prêt à l'embrasser, puis s'arrêta, comme pris d'une sensation de remords. La jolie pin-up le regarda, incrédule et les joues en feu. Pourquoi s'était-il stoppé net ? Avait-elle une haleine de chacal avec l'alcool ? Non, il devait sûrement avoir déjà une personne importante dans son coeur, voir même une petite amie. Normal, un type aussi mignon. Ou un petit-ami même qui sait ? Maintenant, plus un mec était canon, plus il avait de chance d'être homosexuel, comme ce plombier au physique olympien avec qui elle avait eu une brève histoire.
Et merde.
La jolie pin-up se donna une gifle mentale pour reprendre ses esprits et chassa ses regrets d'un battement de cils, sans pour autant renoncer à sa moue boudeuse des plus spontanée et charmante. Indécise, elle préféra baisser les yeux et se mordre doucement la lèvre inférieure.

" On est complètement ivres, on ne sais plus ce qu'on fait... " dit-elle dans un soupir en s'écartant de lui. " C'est ridicule... "

Vexée ? Elle refusait de l'admettre et pourtant, elle aurait bien voulu se murer dans le silence. Elle pensa brièvement à son flirt actuel, un vrai fiasco. Toujours allongée à ses côtés, la belle blonde lui tourna le dos, ses mains glacées sous ses bras tentant de trouver une autre chaleur que celle de Tim.

" Dommage, tu as l'air si gentil... " murmura la jeune hôtesse en fermant les yeux. " Quel gâchis..."