Baseball raccrocha.
Les choses n'étaient donc jamais simples. Il recopia ses notes plus proprement que sur le post-it où il avait gribouillé pendant toute la conversation puis fit claquer le carnet en le refermant dans sa main.
Il composa un nouveau numéro et patienta.

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-Putaaaaain ! Grogna la jeune femme en courant dans l'appartement. J'arrive ! C'était idiot cette manie que les gens avaient de dire "j'arrive" à leur téléphone quant il sonnait, par principe ça ne servait à rien mais on ne pouvait jamais s'en empêcher ! Elle traversa le salon aux meubles démodés et fit tomber de la table basse les boîtes de pizza vides qui s'y trouvaient. La télévision marchait en sourdine, même si elle émettait un sifflement strident désagréable depuis quelques semaines, on y voyait une femme entre deux âges vanter les mérites d'un appareil à faire son propre soda. Heather pêcha son portable dans le tas de vêtements qu'elle avait balancé sur le canapé la veille. Tout en enfilant un t-shirt, elle répondit. La sonnerie était sans équivoque, "When Johnny Comes Marching Home" voulait dire que c'était pour le boulot.

-Ouais ! Répondit-elle avec un ton un peu triomphant, fière de ne pas avoir laissé le temps à l'appel d'être dirigé vers le répondeur.
-J'ai cru que tu n'allais pas répondre. Dit la voix de Baseball, presque sévère.
-J'étais en train de lire. Mentit Heather. Elle attendit qu'il parle.
-Il me semble que j'entends la chasse d'eau ouais. Baseball enchaîna. Bon, j'ai des nouvelles, de ton côté tu as vu avec les gars ?Heather maudissait intérieurement la plomberie bruyante de ce vieil appartement. Elle feignit l'indifférence et répondit directement à la question.
-Oui, c'est OK pour tout à l'heure, j'allais t'appeler. Faut que je contacte J.P. ?
-J'aimerais mieux, j'ai des trucs à faire de mon côté avant. On se tient au courant, j'ai pas envie que ça devienne n'importe quoi cette histoire.
-D'accord, d'accord, dit-elle, t'en fais pas notre plan est clair, pas la peine de te prendre la tête ! Baseball avait parfois une tendance malheureuse à la plannification.
-Je te fais confiance. Dit-il seulement. Puis il raccrocha aussi subitement que d'habitude.
-Ouais,ouais. Ajouta-t-elle malgré tout. Puis elle posa le portable.
Bon, les choses se mettaient en place, c'était plutôt bien.

Heather farfouilla dans ses vêtements. Elle enfila son sweat-shirt vert sombre à capuche orné d'un logo usé illisible. Elle chaussa des docks et attacha ses cheveux après les avoir brossés en vain.
Elle rassembla ensuite son matériel, le répartit dans les poches de son sweat et dans un sac à dos tout abîmé. Poing américain, cran d'arrêt, antivols, bombe de peinture et cigarettes. Un peu cliché songea-t-elle, mais les clichés forment les légendes, et c'est précisément ce que Baseball et elle tendaient à être, des légendes urbaines.

Elle retrouva le sous-boc où le Français avait gribouillé son numéro, le composa sur son portable et attendit qu'il décroche. Dés qu'elle l'entendit répondre elle annonça le plan pour l'après-midi et la soirée.
-J.P. c'est Robinette, j'espère que tu n'as rien prévu aujourd'hui parce-qu'on a rendez-vous au Knights Dome tout à l'heure. Elle souriait, on pouvait l'entendre dans sa voix à l'accent caractéristique. 16 heures devant l'entrée Sud, je te dirai le reste quand on y sera, les gars arriveront plus tard on aura le temps de discuter t'en fais pas. Et mets pas ta veste de papy !
Elle attendit sa réponse pour raccrocher. Inutile d'y passer une heure, le téléphone n'était pas l'idéal pour ce genre de choses.

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Heather arriva au stade bien avant l'heure prévue. Elle put prévenir Baseball du fait que Az était au courant, il l'informa de certains détails sur lesquels elle devrait veiller. Maintenant elle attendait l'arrivée de Valley, priant pour qu'il ait trouvé quelque chose de correct à se mettre.

Après son entretien avec Baseball, Jean Paul était retourné au château et attendait avec impatience l'appel du justicier et de sa side-kick. Les jours passèrent, et Valley les mit à profit pour s'entraîner, ou du moins essayer de s'entraîner. Etant quelqu'un de plutôt cortiqué, il commença par faire un peu de footing, pour acquérir un souffle d'athlète et d'autres exercices de cardio. Il se mit aussi à faire un peu de muscu, conscient qu'il ne développerait pas sa masse musculaire en quelques jours, mais son corps arborait encore les vestiges d'Azrael avant son trauma. De ce point de vue, il ne faisait que s'entretenir, même s'il était incapable d'utiliser toutes les ressources que lui offraient cette musculature.
L'entraînement devint plus cocasse lorsque qu'il s'essaya au combat. Au départ, il voulut apprendre dans un dojo, mais il n'était pas très doué et le maître qui dirigeait un club de sport, respectait l'aspect pédagogique et ludique du sport, en n'écoutant pas les demandes particulières de chacun de ses élèves. C'était un loisir, pas un entraînement en vue d'une utilisation "militaire".
Après quelques leçons, le Français décida d'ajouter à ces leçons qui lui apprenaient la , le visionnage de vidéos thématiques, et son côté geek le poussa naturellement à aller chercher son inspiration dans les productions comme "Kung-Fu" avec David Carradine, ou encore les films de Jean-Claude Van Damme.
Il regardait donc ces vidéos et essayait de faire pareil. C'était pitoyable.

Finalement, un jour alors qu'il remontait de la salle d'entraînement du château, il reçu un appel de Hooligirl. Elle était prête et avait besoin de lui. Sa motivation redoubla d'intensité, car après ces pitreries d'entraînement, il allait enfin passer sur le terrain.
Il acquiesça à toutes les remarques de la jeune fille, mais tenta de répliquer quand elle lui parla de sa veste, mais sa remarque s'étouffa dans sa bouche et il ne lui offrit qu'un grognement de mécontentement.


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Hooligirl attendait dans un endroit discret aux abords du Knight dome. Elle portait sa tenue à elle, son costume, et ses armes. Un homme arriva, revêtu d'un 3/4 style cow-boy qui dissimulait un jogging et un t-shirt de sport, le tout entièrement noir.
Evidemment, l'homme était Valley.
Il s'approcha de la jeune fille, la salua et lui dit :
"Bien, je suis là donc on peut y aller. c'est quoi le plan ?"

Il tira d'une de ses poches un bas, qu'il avait piqué à Lulla, en plus de son revolver qu'il portait sur lui, et commença à l'enfiler sur sa tête.

"C'est pour pas qu'on me reconnaisse. J'voulais acheter une cagoule, mais j'ai pas eu le temps. On y va ?"

(hj, je croyais que tu avais oublié ton flingue dans ma voiture, c'est un autre ?)


Hooligirl éclata de rire. Un rire franc et enjoué dénué de toute forme de méchanceté. Son rire résonna un instant dans cette fin d'après midi automnale. Leurs deux ombres s'étaient allongées et se projetaient sur le sol bétonné des environs du stade.
-Alors tu ranges ça ! Si tu mets ça sur ta tête je ne réponds plus de rien ! Le jogging n'était pas terrible mais ça ferait l'affaire, le manteau pas sûr, mais s'il voulait jouer un peu les cow-boys tant mieux pour lui.
Elle se reprit.
-Bon, t'en fais pas, on ne va pas braquer une banque, je te signale que Baseball et moi on est censés se trouver du bon côté. Elle réajusta l'élastique qui maintenait ses cheveux roux indiciplinés. Je vais t'expliquer ce qu'on fait ici. Il y a ce gars, Melvin, qui est avec les Kildares, c'est lui qu'on va voir tout à l'heure avec un ou deux de ses potes. Il m'a demandé si je pouvais le dépanner et j'ai accepté en lui disant que j'amènerait quelqu'un qui pourrait m'aider. Ca c'est toi. Elle le pointa du doigt. Je crois que tu feras l'affaire, t'es du genre costaud, il suffit que tu ne parles pas trop.
Effectivement, il fallait reconnaître que le frenchie était plutôt impressionnant, sans avoir la carrure de coffre fort de Baseball, il était légèrement plus grand et nettement plus élancé. Il la dépassait largement et elle devait lever un peu la tête pour lui parler, elle qui devait culminer à 1m57 en s'étirant.
-On ne va tabasser personne, j'espère que ça te convient. Melvin va nous demander d'aller voir un certain Arthur, c'est un type qui vend des billets pour les matches, au marché noir quoi. Elle secoua les épaules. Ca plait pas aux Kildares parce-que ce type est un ancien des Black Clovers, que Baseball a dissout à coups de batte. On sait pas pourquoi ce type s'est mis à faire ça mais on veut qu'il arrête. Ce qu'on doit faire c'est lui faire comprendre qu'il doit plus vendre ses billets et que ce serait bien qu'on n'entende plus parler de lui. On va lui prendre les billets qu'il a pour le prochain match. Elle sourit. C'est à peu près tout. Donc là, on attend Melvin, il devrait pas tarder, il va nous dire où on peut trouver Arthur, on y va, on fait ce qu'on a à faire et on revient. Si on est bons on aura peut-être le droit de garder un billet ou deux. C'est pas compliqué, mais si tu veux une confidence c'est juste un genre de test pour nous. Questions ?

Le fameux Melvin serait là dans quelques minutes, la jeune femme évaluait son coéquipier de fortune du regard, essayant de percevoir ce qui se passait dans sa tête à l'expression de son visage.

(désolé, j'avais zappé ce détail. Disons que je l'ai récupéré. ce serait cool, parce que j'ai proposé à Lulla de nous rejoindre plus tard, ça ferait un beau prétexte.)*

"En parlant de Baseball, il va venir ou pas ? "
Une pointe d'anxiété sonnait dans la voix de Valley. C'était une chose d'avoir décidé de se lancer dans l'action, mais tout à coup, Hooligirl lui apparaissait comme étrangement chétive.
Après avoir écouté le plan, il commença à faire les cents pas, et finalement se décida à dire ce qui le tourmentait.

"Mais, le marché noir, ok c'est pas cool. De devoir payer plus cher. Mais franchement, est ce que c'est bien utile qu'on y aille ? Enfin j'veux dire là c'est pas vraiment le trip justicier, ça ressemble étrangement à des pratiques mafieuses. On va régler le problème parce qu'ils empiètent sur les plates-bandes de vos potes les kildarès. Ca me gène un peu quand même. je croyais que Baseball et toi vous vous occupiez de choses plus sérieuses et que vous étiez pas de vulgaire hommes de main."

Il se tenait devant Hooligirl, le regard perplexe qui devait sans doute se faire questionner la jeunette sur la fiabilité du lascar. Mais il reprit,

'Remarque, j'suis pas venu vous voir pour apprendre à être justicier mais un loubard, un gros dur quoi. Finalement c'est peut être pas si mal qu'on soit sur ce genre d'affaire banale, comme ça y'a pas d'enjeu comme des vies humaines, parce que là, j'sais pas si j'en aurai été capable."

Il se mit alors à fouiller dans les poches de son imper, après y avoiur rangé son bas, pour en sortir quelques objets. Un grappin, et quelques batarangs.

"Tiens, en fouillant mon repaire j'ai trouvé ça et j'me suis dit que ça pourrait nous être utile. mais je sais pas m'en servir..."

Il les montra à Hooligirl. le matériel de base des justiciers, mais des objets d'une grande technologie qui différenciait les pros des amateurs.

"Au fait, on se donne des noms ? t'en as un toi, mais moi non. j'veux pas que tu m'appelles par mon vrai nom ou par l'autre."

Sur ce, un discussion se fit entendre au détour de la ruelle dans laquelle ils se trouvaient. Sans doute Melvin...Valley se tendit légèrement serra les poings dans les poches de son imper.

Heather comtempla avec stupeur le matériel que le frenchie avait apporté. Sûr que ce n'était pas leur quotidien. Elle tint cependant à lui préciser le but de leur présence.
-Tu comprends pas, tu as demandé à t'endurcir, alors on fait ce truc pour les Kildares et pas un boulot de justiciers. On intervient là parce-que le marché noir sur les places pour les matches de baseball a sérieusement réduit depuis que les gars s'en occupent. Hooligirl sourit. Le truc c'est pas de virer leurs marchands pour y mettre les notres, le truc c'est qu'il n'y en ait plus, du moins pour le baseball, les Kildares font pas ça.

Melvin parvint à leur hauteur avant que leur conversation ne puisse se poursuivre. Il salua la jeune fille d'un signe de tête et avisa le grand gaillard d'un air dubitatif. Avant qu'il ne prenne la parole, Heather fit les présentations.


-Melvin voici Gérard, il va nous filer un coup de main aujourd'hui. Elle avait trouvé le nom à l'instant, l'un des seuls prénoms français qu'elle connaissait. Elle espérait que Jean-Paul s'en accomode.
Melvin continua de le fixer. C'était un homme plutôt jeune, aux cheveux courts d'un brun-roux et qui portait un gros blouson à capuche du même vert sombre que la tenue de Hooligirl. Il posa ensuite ses yeux clairs sur la jeune fille.
-Ouais, vu que c'est toi qui me le présente Heather, je te fais confiance, mais j'espère qu'il ne fait pas partie de cette nouvelle french-connection qui a débarqué ici. Sa voix était rude, celle d'un ouvrier en métallurgie démotivé. On t'a expliqué alors ? Dit-il enfin à l'adresse du nouveau venu. On est pas là pour se faire remarquer ni pour se battre, en principe. Y a juste que ce fils de chien d'Arthur vend ses putains de billets encore une fois. Il était avec les putain de Black Clovers, on l'a repéré y a un moment mais là il se fout de nos putain de gueules si tu vois c'que j'veux dire. Il cracha, pour faire bonne mesure. Il se trouve vers l'entrée B, Heather connaît le coin, elle va t'y amener et ce s'ra à toi de convaincre ce putain d'Arthur de t'filer tous ses putain de billets. Tu fais comme tu veux, mais on veut pas qui revienne ici.
Le dénommé Melvin se tut, il alluma une cigarette comme pour signifier qu'il avait fini son briefing de gros dur. Gros dur étant vite dit si on considérait l'allure particulièrement malingre du type. Il était aussi grand que Jean-Paul/Gérard, mais ne devait pas peser bien plus de 60 kilos.
-OK Melvin, ça va le faire. Je garde un oeil sur lui de toutes façons ! Ricana Heather.
Elle écarta le frenchie à part, pour lui donner quelques informations complémentaires alors qu'ils se dirigeaient vers l'entrée B.
-Tu serais surpris de ce que font les Kildares depuis que Baseball bosse avec eux parfois. Ces gars ne sont pas des mafieux comme tu le décris, je suis quasiment sûre que les billets vont aller à un orphelinat ou un truc comme ça. Le Français ne pouvait savoir si elle disait la vérité mais elle espérait que cela lui soulage un peu la conscience. Bon, Arthur est là-bas, pour le moment il y a personne pour acheter ses billets. Je viens avec toi mais c'est toi qui parles. Ca te va ? Elle montra du doigt un écriteau qui indiquait l'entrée en question. Un type plutôt costaud se trouvait effectivement là, vêtu d'un sweat-shirt à capuche, ça devait-être la mode, et d'un jean bleu sombre. Il portait un sac à dos et semblait faire les cent pas devant le stade.

Un type à la démarche louche arriva vers eux. Un mec de la rue, sans pour autant faire clochard. Il avait cette démarche assurée, le genre de gars qui se laisse pas faire, même s'il n'était pas taillé dans le marbre comme Jean-Paul. Aussitôt à leurs niveau, il salua Heather et cette dernière engagea la conversation.
Valley fronça les sourcils, pour prendre un air de "faut-pas-me-chercher-des-noises", il faudrait peut être qu'il l'adopte pour de bon. C'était cool ce genre de regard, même si un peu contraignant.

"La French-connection elle t'emmerde mon pote." dit il, avec un accent redneck texan. Mais Heather calma le jeu.
La conversation ne prit pas de tournure impromptue, pas de menaces, juste des états de fait. Finalement, tout ceci risquait de se passer tout à fait convenablement. Une petite discussion, un regard intimidant, une mise en avant de ses proéminents biceps, le charme mortel de Hooligirl déboutonné et son franc parlé de paysanne, et tout devrait se passer comme sur des roulettes. Le frenchie acquiesça même à sa proposition de parler.

Le duo arriva vers le type qu'ils devaient aller voir, un petit homme aussi, mais toujours avec cette espèce de truc dans l'attitude qui faisait que même un sportif serait pas allé lui chercher embrouille.
Hooligirl regarda derrière elle pour voir s'ils ne seraient pas dérangés et s'adossa contre le mur, avec la nonchalance des gangsters. Elle reniflait, sifflotait, avec ce genre de démarche des gens qui n'avaient jamais rien vu à ce qui allait se passer.
Jean-Paul s'avança jusqu'à lui, la démarche posée mais sûre. il essaya de paraître le plus impressionnant possible, mais en gardant un genre de sympathie annonçant le contraste entre la possibilité de régler ça paisiblement ou en cognant.
Le gars en face devait avoir l'habitude de ce genre d'intimidation, et il avait dû repérer que le sieur n'était pas vraiment coutumier de ce genre de procédés. Quand il fût assez près, Arthur leva les yeux au ciel et poussa un long soupir exaspéré.

"Et voilà que ça recommence ! La gamine-pouffiasse qui fait des bulles avec son chewing-gum et l'armoire à glace qui essaie de se la jouer relax. Tiens, j'suis sûr que c'est elle la plus vicieuse, c'est elle qui porte la culotte. Toi, tu vas jouer avec moi et puis me péter la gueule quand elle t'en donnera l'ordre." Si au début, il s'adressait directement à Valley, il changea très vite pour interpeler par dessus son épaule, la jeune rouquine. Il parlait vite quand même le con, et Jipé ne savait plus à qui il s'adressait.

"Bon puisque de toute façon, je ne vais pas y couper ..." il ôta son chapeau, dévoilant sa calvitie et inclina son crâne dégarni vers Valley, comme une invitation à y déposer un marron.
"Mais pour l'amour du ciel, quand est-ce que vous comprendrez que je gagne ma vie comme je peux ? Je suis un paria comme vous, un rebut, quelqu'un que personne veut embaucher, pas même vos gangs. Alors j'essaie de joindre les deux bouts comme je peux !"

Jean-Paul avait affiché un regard bovin tout du long, et lorsque Arthur avait entamé son petit laïus sur sa pauvreté et sa nécessité de survivre, le pauvre bougre ne pu s'empêcher de ressentir un profond élan de sympathie envers lui.

"Ecoutez monsieur..." bégaya-t-il ne sachant plus trop où se mettre. Mais à ces mots, Arthur pouffa d'un rire narquois.

"Monsieur ? Vraiment ? C'est bien ce que j'pensais mon grand. T'es une p'tite bite. Un richard qui essaie de se la péter et de dévergonder en jouant les caïds. Putain, mais t'aurais dû voir ta démarche ! Tu marches comme ces putains de mecs sortis des salles de sport et qui essaient de se la jouer gros dur. Tu crois que j'vais trembler devant toi ? Des mec comme toi mon grand, j'en bouffe tous les matins au p'tit dej. C'est un genre que tu veux te donner, sans doute pour baiser ta p'tite pute là. mais c'est faux. Mais ça en revanche ..."

Il cracha par terre et sortit une lame, sans doute très tranchate.

"C'est une promesse bien réelle." Avant que Valley n'ait pu faire quoi que ce soit, il l'attrapa par le bras, le tira vers lui et le plaça de façon à pouvoir le prendre en otage et posant sa lame acérée contre sa gorge.

"Par contre, si toi t'es une petite pédale, ta pute elle c'est une vraie. J'ai pas envie qu'elle me castagne, alors elle va s'en aller bien sagement, pendant que tu te pisses dessus, histoire que je puisse me tirer de là bien sagement. Elle va aussi dire à ces branleurs de Kildarès de plus m'envoyer de fils-à-papa parce que là ça devient insultant."

Valley prit de panique se mit à glisser aussi discrètement que son état le lui permettait, ses mains dans ses poches pour trouver de quoi se défendre, il tomba sur la crosse de son révolver. Impossible de se contrer sur les réactions de sa sidekick, il avait peur et allait peut être faire une connerie.