(HJ/ Si tu pouvais indiquer, si possible, que ce sujet se passe après l'attaque de la Cour, pour que tout soit durant la même nuit, ça me semblerait mieux. Comme ça, Arthur informerait Batman en premier, qui ne saurait pas déjà ce qui arrive aux autres et surtout à Knox. Merci ! /HJ)

La fenêtre de la chambre privée d'Arthur Lindenberg s'ouvre sous la simple pression de mes doigts. J'y pénètre en silence, hormis les quelques bruits de cape froissée qui racle contre la fenêtre. Je suis venu aussi vite que j'ai pu, mais je découvre devant moi mon ami et allié blessé - lourdement blessé.

"Procureur Lindenberg."

Ma voix est autoritaire mais basse, je ne veux pas que le personnel de l'hôpital soit informé de ma présence ici. J'ai été ici il y a quelques jours, quand Rachel a accouché et que j'ai pu passer les plus belles quarante-huit heures de ma vie auprès d'elle et d'Helena.
Me rappeler ces moments amène aussi le souvenir de nos au revoirs et de la distance qui nous sépare désormais. Inconsciemment, ma mâchoire se crispe et mon coeur s'accélère ; Arthur a intérêt à avoir un dossier important à me présenter pour me forcer à venir ici. Et vu son message, je n'en suis pas bien sûr.

Il a mentionné la Cour des Hiboux, une société secrète issue et héroïne d'une comptine pour enfants. J'ai un... passif avec cette fable, j'ai longtemps cru qu'elle était vraie pour lui faire porter la responsabilité de la mort de mes parents. Une erreur, regrettable, qui a failli me coûter la vie dans mon enfance. Je n'aime guère évoquer cette époque, et surtout cet échec ; à nouveau, Arthur a intérêt à avoir du solide pour moi.

"Que vous est-il arrivé ?"

Mes sources m'indiquent que quelque chose cloche à Gotham City ce soir, sans savoir quoi. Apparemment, quelque chose rôde et s'en prend à certains, mais je n'ai encore aucune preuve et aucun indice pour corroborer ces éléments. Peut-être qu'Arthur pourra m'en apporter, et que je pourrais enquêter sur les raisons derrière la tentative d'évasion de Man-Bat du Commissariat Central, un des endroits les plus sûrs de la ville.
Quelque chose se passe ce soir, et je dois savoir quoi. Espérons que Lindenberg est encore en suffisamment bon état pour m'aider et me permettre d'agir au mieux.

"C'est une guerre."

Mes mots sont simples et concis. Arthur est dans un sale état, blessé autant physiquement que psychologiquement ; j'en suis surpris. Je pensais qu'après ses échecs et ses expériences, il encaisserait mieux que ça les difficultés liées à la pratique de sa fonction à Gotham City. Apparemment, je me suis trompé - j'espère que c'est le seul élément sur lequel je me suis fourvoyé à son propos.

"Chaque guerre exige des sacrifices. J'ai perdu des amis, des alliés, des proches, des ennemis. J'ai perdu un Robin, et j'ai perdu la foi de certains collaborateurs. Je continue, car personne ne peut le faire à ma place et je refuse d'abandonner la ville. Quelqu'un doit se lever pour défendre les idéaux de vérité, de justice et de liberté - je le fais, et vous aussi."

Ma main se pose lentement sur l'épaule de mon ami d'enfance. Il est atteint, c'est indéniable - c'est sûrement pour cela qu'il croit aussi fermement à l'existence de la Cour des Hiboux.
Elle n'existe pas : je l'ai prouvé, enfant, et je refuse de revenir sur ce dossier. Même si la preuve tendue par Lindenberg est troublante, même si les meurtres, s'ils sont confirmés, sont intrigants, je ne peux pas légitimement croire à la validité de sa thèse. La Cour des Hiboux ne peut pas exister.

"Comment était votre agresseur ? Comment s'est passée l'attaque ?"

Le poste de procureur amène son lot important d'adversaires, et la situation de la ville pousse les ennemis à rivaliser d'ingéniosité pour se protéger ou briller. A mon avis, les responsables de l'agression se sont inspirés de la comptine pour s'en prendre à Arthur, et ainsi faire porter le chapeau à la Cour des Hiboux, ou à d'autres super-vilains - ainsi, les véritables criminels ne seront pas inquiétés et recherchés.
C'est malin - mais je suis plus malin qu'eux. Et vu que je sais que la Cour n'existe pas, je vais pouvoir accélérer mon enquête et rechercher qui est réellement derrière tout ça - et leur faire payer leur petit jeu et l'attaque de mon nouvel allié.

"Les responsables seront localisés, appréhendés, arrêtés."

Arthur Lindenberg est un professionnel : malgré les douleurs, malgré les chocs, malgré la peur, il a pu détailler avec précision son agresseur et m'en faire un portrait que je pense fidèle. Les évènements me sont décrits avec détail, et j'en sais désormais suffisamment pour commencer mon enquête - mais ça ne me plaît pas plus que ça.

"Red Hawk n'était qu'un pseudonyme pour un de mes alliés, procureur Lindenberg. Je suis informé de vos liens avec lui, et avec la justicière Spoiler, que j'ai également entraîné. Mes connaissances sur l'activité réelle de cette ville vous dépassent, Arthur, mais je suis heureux d'avoir découvert vos liens avec eux."

Un léger sourire s'esquisse sur mon visage, mais il n'est pas sincère. Malgré mon discours, je ne connaissais pas les rapports entre Lindenberg et Tim ou Spoiler. Le premier se perd de plus en plus dans un déluge de violence et de non-sens, et je n'ai plus croisé la seconde depuis longtemps - ça ne me dérange pas plus que ça, j'ai encore du mal à lui faire confiance suite à ses erreurs durant la guerre des gangs, quelques années plus tôt.

"Reposez-vous. Retrouvez vos forces. Préparez vos futurs combats contre vos adversaires, et ceux derrière l'agression de ce soir."

Je pose à nouveau main sur mon épaule pour lui donner un peu de chaleur humaine. Mon esprit, mes souvenirs et mon coeur m'empêchent de le croire : la Cour des Hiboux ne peut pas exister, je me le suis prouvé il y a des années et je refuse de remettre ça en question.

"Je vais enquêter et les arrêter. Puis vous les ferez enfermer. C'est comme ça que ça fonctionne."

Un dernier signe de tête lui est adressé, et je recule lentement pour m'approcher de la fenêtre.
Mes mains rouvrent avec soin la vitre, et je monte sur le rebord pour disparaître dans les ténèbres. Je jette cependant un dernier regard vers le procureur allongé, blessé mais toujours combatif au fond de son lit.

"Ils seront châtiés, Arthur. Qui qu'ils soient."

Je me jette dans le vide et disparaît dans la nuit. Je suis troublé par ce que je viens d'apprendre, je suis inquiet par ce que mon ami d'enfance vient de subir, parce que l'agression est grave et disproportionnée. Il me semble clair que ceux derrière l'attaque ont causé l'évasion de Man-Bat pour empêcher la police de sauver Arthur, et cela demande une immense organisation et une préparation terrifiante.
Il va falloir remonter la piste et découvrir qui a réellement lancé ça, pour montrer à toute la ville que ceux qui combattant le crime ne peuvent pas être pris pour cible. Je veille sur eux, je veille sur tout le monde et j'empêche les dérives. Il est temps de s'y mettre.

(HJ/ Si tu veux qu'on rajoute quelque chose, envoie-moi un message privé et je modifierai la fin de mon post. Pour ma part, je ne vois pas ce qu'on peut encore mettre, mais si tu as des idées, n'hésite pas ! /HJ)