"Les ordres sont de retourner chez toi, de ranger ce costume et d'espérer que je sois suffisamment occupé pour ne pas venir te punir."

Je l'avais vu venir celle là. Cependant, le ton de sa voix m'indique deux choses. D'un coté, sa colère indique qu'il est tout simplement en colère de voir que j'ai désobéi à son ordre de rester chez moi et de ne plus effectuer de rondes la nuit, ni d'intervenir pour quoi que ce soit. De l'autre, je sens une peine, comme une tristesse. Il a peur. Peur de me perdre. Peur de me voir mourir à mon tour comme Jason auparavant. Et si je mourrais ... Qui prendrait soin de Violette, de Countess ? Et si je mourrais ... Oserais il utiliser un puits de Lazare pour me faire revenir ? Si il mourrait, je le ferais. Je ne suis pas sur que ce serait réciproque. Je ne dis rien, et me contente d'observer la suite des évènements, histoire de voir comment je pouvais réagir.

Quelque chose ne va pas. La gigantesque araignée recule, frappant de moins en moins violemment, avec de moins en moins de courage, de volonté, de violence. Ses cris stridents écorchent mes oreilles, alors qu'elle se glisse dans un gigantesque trou pour s'enfuir. Mais un autre bruit résonne. Quelque chose qui ne va pas. Un bruit de cavalcade, de galop, mais accompagné de raisonnements métalliques. Qu'est qu'un cheval foutrait ici ? Je tourne la tête pour voir ce qui se passe, provenant d'une ruelle d'un autre coté de la place. Merde. Un gigantesque cheval, entièrement recouverte de plaques métalliques galope vers moi, avant de brutalement m'attraper par la cape et de me traîner au sol. Merde. Le plus bizarre n'était pas les plaques métalliques, mais les deux grandes ailes qui se déployèrent dans le dos de la bête. J'entend juste la voix de Bruce alors que j'suis entraîné à une vitesse folle vers un autre lieu.

"Red Hood, va le sauver. S'il-te-plaît."

Bruce qui demande au lieu d'ordonner. Mon dieu. Il tiendrait donc tant à moi que ça pour demander ainsi l'aide de Jason ? Lui et moi ne nous apprécions pas, ça a le mérite d'être clair. Il m'a laissé pour mort, nous nous sommes tabassé à de nombreuses reprises, bref, c'est loin d'être le grand amour. Je ne sais pas si il va me suivre mais ... honnêtement ? J'ai beau être terriblement fier, et sur de moi, j'accepterais sans doute son aide contre un tel ennemi. Et en premier lieu, il va falloir qu'il me lâche ce foutu pégase. Il me tient par la cape.

Bien que traîné au sol, j'attrape l'une de mes armes secrètes à ma ceinture. Une arme dont je ne me suis encore jamais servi en combat réel. Un cadeau de Lady Shiva, symbole de son enseignement. Un poignard à lame d'ivoire. Cela sera sans doute largement suffisant pour couper ma cape et me permettre de me dégager. Ou alors, je peux le planter dans l'articulation de son aile. Va pour l'articulation. Mon couteau se plante à l'endroit visé, rencontrant une certaine difficulté à la pénétrer. Mon bras est projeté violemment sur le coté à cause de la vitesse. Ça fait mal. Maintenant, il va falloir retirer ma cape, et me préparer à l'affrontement. Mes mains défont rapidement l'attache, et me font perdre ma cape et ma capuche. Je roule violemment sur le sol, avant de m'éclater contre une poubelle.

Je me relève difficilement dans un gémissement, avant d'entendre un hennissement. Il est déjà là l'autre poney monté en graine ? Je n'ai plus ma cape, ni ma capuche. Il me reste juste mon domino sur les yeux pour cacher mon identité. Je ne pense pas que cela ait la moindre influence ou importance aux yeux de l'animal, mais bon, c'était une bonne vieille question d'habitude. Je sors mon bâton de son étui à l'arrière de ma ceinture. Je jette rapidement un coup d'oeil à mon armure. Par chance, avoir été traîné sur le sol sur plusieurs centaines de mètre ne m'avais pas trop abîmé. Il faudrait que je récupère mon couteau. J'y tiens beaucoup.

Réfléchissons. Il doit pouvoir me voir grâce à des capteurs, des caméras, enfin quelque chose dans ce gout là. Logiquement, par pure raison de réalisme, sans doute dans ses yeux, ou au niveau de ses oreilles. Je sors un shuriken explosif de ma ceinture, et le jette vers mon adversaire tout en plongeant sur le coté pour éviter une éventuelle charge. Mon arme se plante dans son oeil, et va exploser dans une ou deux secondes. Attendons de voir ce qu'il va faire maintenant.

[HRP : J'espère que ça convient monsieur Dei (et le reste aussi d'ailleurs ]

Petit bout de tourmente soudain, lorsque pourtant le combat semblait gagné. L’araignée reculait bien moins pugnace que ses créateurs ne l’avaient voulu. Jason avait cessé d’attaquer le monstre, il reculait lui aussi, comme bien incapable de croiser les huit yeux de l’araignée, son regard.
Comparaison à deux balles, ouais peut être, mais lui aussi il en était un, de monstre. Est-ce qu’un jour il ferait ça, cesser d’attaquer ? Sa trop grande colère, les pulsions de griefs qui lui servaient de battement de cœur, comme un cri de mal être trop puissant pour être entendu, tout cela lui disait que non, que la fin du courroux serait sa propre fin à lui. Mourir encore une fois ? Non il ne le voulait pas. Pas consciemment tout du moins, mais les clés pour lire son propre subconscient, il ne les avait pas…
Il recula donc, comme en miroir du monstre leur faisant face, silencieux, perdu, laissant la poussière s’accrocher à lui comme un manteau d’orgueil et de tristesse.
Drake apparut alors, se mêlant à leur combat et déclenchant la colère de Batman. La voix grave, trop grave, du Justicier est dure, cassante. Différente aussi de celle utilisée lorsque Jason, alors Robin, faisait ses propres conneries. Une petite partie de lui essaya de se demander pourquoi, et la vérité lui sauta au visage : Batman avait vieilli.
Il enregistra cette information, la comprenant enfin, l’assimilant adaptant sa version du monde, déformée par la douleur et le traumatisme, à cette donnée en plus, gagnant peut être un peu plus de subtilité par rapport à cela.
Une autre chose fut enregistrée : « rentre chez toi ». Toi. Le remplaçant n’était donc plus au manoir ? Imaginer le Batman solitaire dans la cave, en proie avec ses propres démons… cela n’allait pas. Pour Jason il en résultait une idée de vieillesse, de faiblesse encore plus accrue.
Tout s’accéléra alors, avec ce que Hood prit d’abord pour un battement de cœur avec un écho malsain. Il eut le réflexe de se pousser et vit alors l’absurdité de la chose : une créature vaguement équine, pas le temps de comprendre de quoi il s’agissait exactement, se saisissait de Drake par…la cape.
La cape, un cauchemar de Robin.
Il aurait pu en rire, méchant, cynique, mais un frisson maladif le traversa alors que Batman demandait son aide. Il avait pas le droit de dire « s’il te plait », il avait pas le droit ! Conscient des pavés défoncés sous ses pieds, de l’odeur de poudre dans l’air mélangé aux relents putrides de l’araignée, des fragrances métalliques aussi –fer, sang ?- et tout cela lui rappelle que lui, Jason Todd, est vivant, mais a été mort aussi. Les mots se bloquent dans sa gorge, les plaisanteries, les piques… Hé Batman, vieil homme, pourquoi tu me demandes, t’as peur d’arriver en retard ? Mais ça fait mal, trop mal, alors il court. Il court, il s’échappe loin, loin du regard de son ancien mentor et il se hait pour cela, bordel !
Parce qu’il lui obéit, comme un gentil chien-chien. Il a rien à y gagner, il est un monstre, un moins que rien. Comme l’araignée. Et ses bottes martèlent le sol, lui le maudit, le dégénéré, prêt à sauver un enfant qu’il n’aimait pas, pas vraiment. Ce n’était pas de l’héroïsme, ce n’était pas de la rédemption, c’était juste le réflexe grégaire de l’ordre auquel obéir, et cela lui brûlait le visage, cela lui brûlait les yeux, comme ses larmes cachées par le masque. Tim pouvait refuser son aide, de grandes chances qu’il le fasse d’ailleurs, mais il ne voulait pas le voir gisant au sol dans une marre de sang. Un monde ou de telles choses arrivaient, ça avait pas le droit d’exister, pas lorsqu’on vous fait la leçon sur le bien, le mal …

La créature (et c’était bien un putain de bourrin, même qu’il avait des ailes !) piaffait au sol, blessée. Enfin blessée… Tim avait déjà commencé à l’amocher, mais la chose ne saignait pas. Souplement, Red Hood bondit dessus, décrochant le couteau coincé dans la jointure. Il avait juste oubli la corollaire des ailes, s’en prenant un joli coup dans la figure qui l’envoya valser quelques mètres plus loin alors que la bête se cabrait. Les appendices lui couvraient les flancs de manière radicale, empêchant toute attaque de se côté. Rapidement, Jason se releva, tendant le couteau à Tim sans le moindre mot. Les ailes (son épaule lui faisait un mal de chien suite à sa chute d’ailleurs), les sabots… tout cela donnait pas envie de se jeter dessous. Est-ce que la….chose… était constituée comme un véritable cheval, malgré l’alliage métallique ? Bah il fallait bien faire quelque chose !

Se saisissant de son kriss, pommeau vers l’avant et non lame, Jason profitait que le cheval se cabre encore une fois, pour foncer alors que les pattes antérieures retombaient au sol. Le pommeau frappa durement au niveau du canon de l’animal, cherchant à briser la patte. Un coup de sabot manqua le cueillir en plein ventre, il roula sur le côté, évita le coup meurtrier de l’aile, la bouche pleine d’un goût de sang et de métal qui le tétanisait. Son imagination ne faisait qu’accroître cette sensatio, lui faisant tourner la tête, les jambes soudains flageolantes. Le fer était l’odeur de la mort, souvenir d’un pied de biche sur son corps bruit des sabots de l’animal dans la rue défoncée, respiration dure sous le casque rouge … REPRENDS TOI !

Aider Tim.
Il était là pour ça.

Tu parles, le môme avait pas besoin d’aide. Monsieur Perfection…..

Le « s’il te plait » de Batman sifflait encore dans ses oreilles. Qu’il crève, qu’ils crèvent tous.

Et il le faisait, putain de merde : il aidait…

HJ: Bon, j'ai assez attendu. Je reprends.

Du coté de Batman et Pandora




"MAINTENANT, JE T'AI TOUT PRIS, PANDORA.........NOUS NOUS REVERRONS, SOIS EN SUR ET CETTE FOIS, TU REJOINDRAS MARCUS DANS LA TOMBE, COMME TA CATIN DE MERE."


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Du Coté de Red Hood et Red Robin



HJ: FINISH HIM

HJ: Oups....Erreur de ma part dans l'ordre. C'est "Biosyn" et non "Marcus". Mea Culpa.

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[HRP : Jason m'a dit d'en finir ]

Jason m'a rendu mon couteau, avant de partir à l'attaque d'une façon à la fois violente et terriblement précise. Mon couteau dans une main, mon bâton dans l'autre, je pars immédiatement à sa suite. Red Hood tente de détruire sa patte arrière droite, alors que je choisis de lui briser les ailes. Mon couteau se plante à de nombreuses reprises dans son articulation, alors que je saute, plonge, cours encore et encore pour esquiver la multitude de coups de tête, de coups de sabot et de coups d'ailes qu'il donne.

Je reçois brusquement un coup d'aile que je n'avais pas prévu. J'avais beaucoup moins bien anticipé mon coup que Jason, cette fois ci. Nos styles de combats sont très différents, et pourtant, parfaitement complémentaire. La violence de ses coups, la rage qui en émane, combiné à la maîtrise des miens, donne un ensemble terriblement efficace. Je suis jeté au sol par le choc, et un peu de sang m'échappe de la bouche. Je ressens brusquement un terrible choc au niveau de mon dos. Un cri de douleur m'échappe. Les coups de la bête se répète encore et encore, dans le but pur et simple de détruire ma colonne vertébrale. Je ne sais pas ce que fait Jason. Je ne le vois pas. Je ne l'entend pas.

"Je ..."

Mes poings se crispent, avant de se poser au sol sur les phalanges.

"N'échouerais ..."

J'appuie de toute mes forces sur mes bras, serrant les dents pour contenir ma douleur, et ne surtout pas abandonner. Si je ferme les yeux, si je choisis l'inconscience, j'aurais perdu. J'aurais déçue Bruce. Et ça, je ne me le permettrais pas. Sans mes compensateurs de chocs, et mon corset d'armure, mon dos aurait déjà cassé.

"Pas !"

Je me dégage brusquement sur le coté, laissant tout le flanc droit de la bête. Ma botte percute violemment cet endroit, m'infligeant une sacrée douleur dans la jambe. Red Hood se place à mon coté, et pour sa part s'attaque à la jambe qu'il avait déjà fragilisé, et qui finit par casser pour de bon, plaçant la bête dans une terrible position de faiblesse. Les coups de la bête s’appétant à mourir sont violent, encore plus rapide qu'auparavant. Nous sommes tout deux frappés plusieurs fois, la douleur se fait intense, mais nous refusons de reculer. Pas maintenant. Pas un mot. Il est temps d'en finir.

En observant la bête, je constate une plaque de métal légèrement plus fragile que les autres, déjà marqué de plusieurs fissures, juste en dessous de la tête. C'est là qu'il faut frapper. Je saute, attrape la bête au niveau du coup, et tire de toute mes forces en arrière pour lui redresser la tête. Allez Drake, allez ! J'appelle Jason, mais je suis sur qu'il a déjà remarqué !

"Todd ! Frappe !"

Son couteau vole, et s'enfonce brutalement à travers la gorge de la bête, brisant les plaques de métal déjà terriblement fragilisé. Je tire encore et encore pour maintenir bloqué le terrible cyborg, et laisser Jason faire son oeuvre. Ses coups sont toujours plus rapides, toujours plus violent. Il est temps d'en finir. Il va falloir le tuer. Mes mains se placent de chaque coté de sa nuque, avant d'effectuer brusquement une violente rotation. Les plaques de métal fragilisé tout autour de sa tête volent en éclats, laissant les câbles libres d'accès. Je les tranches les uns après les autres, avant de laisser retomber la tête. Elle est morte. Enfin, je crois. Je me relève, laissant le corps d'Alpha 7 échoué au sol. C'en est fini pour lui. Je regarde Jason. Je ne sais pas quoi lui dire. On fait quand même une bonne équipe. Même si on se déteste. Il est temps de m'en aller. Je ne peux accompagner Bruce affronter Erebius. Mais je peux l'attendre dans la Bat-Cave. On a une discussion à avoir.

"Bonne chance Jason. Bonne chance ..."

C'est tout ce que j'avais à dire. Je repars dans la direction opposé, pour aller récupérer ma moto. Il serait temps de partir. Je monte sur ma moto, avant de repartir à toute vitesse vers la Bat-Cave. Bruce doit être en plein combat. Il va s'en tirer. J'en suis sur.

[ HRP : Dei, dis moi si cela te conviens ]