♦ Une journée d'étude terminée, et le travail commence. Harley Quinzel travaillait à ce moment là dans un bar de Gotham, pas trop fréquenté par les simples civils, il y avait beaucoup de gens étranges et suspects qui passaient par là...

« Salut Harl !
- Salut Tracy. »

... Comme ces deux hommes à moustache et aux chapeaux, en costard cravate, à la table 5. C'était un petit bar où les wanna-be comiques se produisaient pour se faire un nom ou seulement gagner du pognon. Harley était serveuse ici.
Elle enfila ce petit uniforme de travail; une jupe et un t-shirt au nom du bar, saisit un calepin, un stylo, et se mit en route pour prendre des commandes. Elle aperçut alors un homme seul à une table. Toujours la table 5 ? Les deux types à moustache avaient dû l'abandonner quelques secondes plus tôt. Il avait l'air tellement triste...
Elle se dirigea vers lui, calepin en main, puis lui lança, d'une façon chaleureuse et réconfortante :

« Bonjour, et bienvenue au Queen's. Je prends votre commande ? »

Son joli visage illuminé d'un sourire aurait pu éclairer l'enfer. ♦♦

♦ Elle observait involontairement le pauvre homme. Son regard était désespéré, elle aurait voulu l'aider... mais comment ?

« Oh, pardon, j'ai oublié de me présenter, dit-elle toute sourire mais confuse. Je n'ai pas encore l'habitude, c'est que mon troisième jour ici. »

Son regard sur elle la troublait. Il semblait incroyablement nerveux. Elle posa une main réconfortante et chaude sur son épaule.

« Je m'appelle Harley, monsieur. Et s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous aider... »

Le patron de la boîte passa non loin d'eux, Harley retira alors sa main de l'épaule du pauvre homme. ''C'est pas un bordel, ici !'' avait déjà dit plusieurs fois, et seulement en trois jours, le boss. ''Alors je veux pas vous voir toucher les clients !'' ♦♦

♦ En y regardant de plus près, cet homme désespéré n'était pas laid pour autant. Il avait des traits plaisants, mais des yeux tellement pleins de tristesse... Elle n'osait imaginer ce qui lui était arrivé pour qu'il soit déprimé à ce point. Il glissa soudainement des billets dans sa main. Elle afficha un regard surpris, puis fronça légèrement les sourcils. Elle regarda dans sa main le montant de la somme qu'il lui avait donné discrètement. Elle ne pouvait pas accepter. Cet argent était certes le bienvenu mais ce n'était pas le gagner honnêtement. Elle repoussa gentiment son offre, main dans la sienne pour lui rendre les billets, la serrant légèrement, se sentant impliquée dans le malêtre du pauvre Jack.

« C'est très gentil... mais je ne peux pas accepter. Moi, je n'ai pas besoin d'aide... »

Elle se pencha près de son visage, pour aller à auteur de ses yeux, posa une main vers la nuque de Jack, s'autorisant ce comportement si familier envers lui.

« Ne vous en faites pas... ça va s'arranger. »

Ses propres yeux affichaient de la compassion et un désir de remonter le moral du pauvre homme. ♦♦

♦ La main d'Harleen glissa sur l'épaule du pauvre homme, pendant que celui-ci lui racontait sa tragique histoire. Sa femme et son enfant venaient de mourir... Voilà qui expliquait tout. Même avec le manque d'expérience qu'elle avait encore pour l'instant, Harley savait que ces pauvres gens ne pouvaient pas, ou que très difficilement être consolés. Il lui redonna le paquet d'argent, insistant. Elle ne le refuserait pas, cette fois.

- "Si je venais a finir en prison, ou que je meurs, j'aimerais qu'une des dernières choses que j'ai faite soit d'aider un autre que moi. Je partirais l'âme en paix. Et je suis sur, que cela vous ferait énormément plaisir."

Elle le fixait du regard. Un regard qui n'exprimait que tristesse et détresse. Elle ne disait rien, n'avait rien à dire. Que dire ? ''Je vous en prie, non !'' Cela aurait été inutile. Elle le regarda remettre son chapeau, puis se lever, toujours sans rien dire. Son regard maintenant emplit de tristesse, Harley ne savait plus où se mettre. Ces 500 dollars allaient en effet beaucoup l'aider. Elle devait respecter les dernières volontés du pauvre Jack.

- "J'espère que vous réussirez votre vie. La mienne est ratée, mais je serais heureux de voir que la vôtre réussi."

Puis il s'en alla. Harley le regarda franchir la porte du bar. Sans mot dire. Les billets dans la main. Puis elle murmura ces quelques mots, sans même s'en rendre compte :

« Au revoir... Monsieur. »

Et merci pour votre don ? ♦♦