Charles venait d'arriver dans le bar. Connu par le gérant, celui-ci fit un signe amical au gamin et l'invita à s'assoir:

" Bonsoir Monsieur Whesley, je viens acheter des bonbons, dit le garçon avec une voix claire et innocente. J'ai de l'argent de poche !

- Ah je me demandais quand est-ce que tu allais venir ! Bouge pas p'tit, répondit Whesley en sortant une vieille boîte contenant des bonbons délicieux fais maison.

- J'en veux deux à l'orange et quatre au citron ! S'exclama Charles

- On oublie pas le merci, ajouta le gérant le sourire aux lèvres. "

Après avoir reçu ses précieux produits, il s'assit sur un tabouret. Quelques secondes plus tard, l'enfant remarqua la présence du comique, le nez dans son whisky, pensif. Charles avait vu une affiche à l'entrée du bar qui présentait brièvement Jack et qui indiquait qu'il était un excellent comique et bientôt célèbre. Surpris, le garçon dit au farceur:

" Bonsoir monsieur Jack, j'aimerais bien un autographe ! Je vous l'échange contre un bonbon !"

Mais le comique ne dit pas un mot, prisonnier de ses pensées. Têtu, Charles tapota le bras du monsieur et posa un bonbon au citron juste à côté du verre de Whisky. Lentement, Jack tourna la tête vers le petit, à l'aide de sa main, il se recoiffa et émergea de nouveau dans le monde réel.

[Attention à ne pas contrôler mon personnage ^^]

Jack releva la tête et ébouriffa ses cheveux. Pas besoin de bonbons quand on déprime, seul l'alcool est là pour vous remonter le moral et noyer votre peine. La vie, ce n'était pas un conte de fée. Le bar était minable, le patron était certes un mec bien avec les gosses, mais il envoyait valser la plupart des clients. Jack n'avait pas d'humeur pour rien, c'était la combientième fois qu'il foirait ses gags ? Il ne faisait rire que les gosses, et encore, comprenaient ils bien les blagues de Jack ? Non ... Pure idiotie ou politesse.
Jack prit le bonbon et le mit dans sa poche en maugréant un petit "merci". Il essaya tant bien que mal de sourire mais c'était vraiment très dur, il y'arriva quand même. Et replongea dans son alcool.

On disait que les Falcone envoyait des recruteurs pour faire quelques coups. Et parfois, ces gars-là trainaient dans les bars. Jack avait quand même contacté quelqu'un, et il devait rencontrer deux hommes à Falcone ce soir, après son show. Le gamin à côté de lui n'arrêtait pas de l'observer. Jack aurait très bien put lui dire de se casser, mais il n'avait pas envie, plus envie de rien. Il pensait fort à sa Jeannie, et au bébé. Que leur arriveraient-ils s'il n'arrivait pas a trouver un bon travail ? Il devait en trouver un, à tout prix. De l'argent pour quitter ce quartier de merde, cette immeuble qui puait la pisse de chat.

- "Désolé petit, mais ce soir ça va pas fort."

Le Barman regarda Jack et lui montra l'ardoise de Jack. Ce dernier comprit et s'arrangea de nouveau pour trouver une bonne excuse et une nouvelle date a honorer. Le Calamar était un bar merdique, avec la clientèle qui va avec, du truand au looser, et Jack en faisait malheureusement parti ...

Charles observait le comédien. Difficile de comprendre ce que ressentait l'inconnu quand on est qu'un petit gamin. A son âge, Charles savait que pour faire plaisir il fallait offrir ou faire rire. Deux choses bien basiques, que les gens oublient souvent lorsqu'ils deviennent adultes. Le petit laissa le bonbon à côté de Jack et dit:

" Ma maman me dit toujours que lorsqu'on on est triste il faut rire pour oublier les problèmes. Alors je vous raconte une blague Monsieur Jack, d'accord ?"

Charles se gratta la tête, mangea un bonbon, puis poursuivit en lisant la blague écrite sur l’emballage : " Un écureuil se gare devant un panneau de stationnement interdit.
Un policier s’approche et le met en garde :
- Dites donc, vous voulez une amende ? Le gamin était déjà entrain de rire avant même d'avoir dit la réponse. Et l’écureuil répond :
-Oh, si ça ne vous fait rien, je préférerais une noisette ! Hahahahahaha !"

Le petit riait tellement qu'il tomba bêtement sur le sol. Pendant deux secondes, il resta muait, le temps de comprendre ce qui lui était arrivé, puis il reprit de plus belle. Son rire était plus fort encore ! Le Barman se mit également à rire et dit:

"Alors Charles ! On tient plus sur sa chaise ?"