Un pont décrépi au dessus d'une eau sombre et sale. Ce serait donc ça sa fin ? Se noyer ? Il n'avait pas le choix, il avait essayé de se tirer une balle dans la tête, mais la terreur l'avait chaque fois obligé à s'arrêter à la dernière seconde. Là, il se débattrait avant la noyade, mais il serait trop tard pour faire marche arrière. Voilà comment se prendre au piège de la mort. Voilà comment se forcer à mourir.

Pourquoi en arriver là ? C'était simple, pour Marc comme pour Mister Y, plus rien n'avait d'intérêt dans la vie. Pire, tout n'était que souffrances. Deux raisons. D'abord, sa rupture avec Jessica Morrand, soeur de Franck Morrand. Rien n'avait jamais été aussi douloureux pour lui, cette épreuve dépassait toutes les autres précedemment connues. Il l'aimait d'un amour si pur, si fort, que lorsqu'ils s'étaient quittés Marc avait su que jamais il ne s'en remettrait. Puis il y avait son dernier espoir, son dernier but brisé. Pour son plan qui servirait à ruiner la pègre, il avait besoin de très importants crédits, et avait tenté de les obtenir de Bruce Wayne. Celui-ci n'avait au lieu des 200 millions de dollars donné que 50 millions. C'était généreux, et Marc avait d'abord pensé qu'il y avait de l'espoir pour son projet vital, immense, prépondérant, sa raison de vivre. Mais il avait été pris d'un desespor soudain : non, cet argent ne serait pas suffisant. Son rêve était brisé. Il n'avait même pas prit la peine de compter. Après quelques semaines de dépression, il avait prit ses béquilles (on lui avait retiré son fauteuil roulant, suite à la progression de son état) était monté dans sa voiture, et seul, sans prévenir un seul de ses hommes. Il s'était dirigé dans les quartiers les plus sombres et dépeuplés de Gotham. Maintenant c'était fini.

Voilà, il était sur le pont, face à l'eau. Il se débarrassa de ses béquilles et monta avec difficulté sur la rambarde. Il s'y assit. Il tremblait à l'idée de sauter. Mais il n'avait pas le choix. Pourquoi continuer à vivre ? Ca ne rimait à rien. A la pensée de vivre pendant des décennies l'horreur le prenait. Allons Marc... vas-y, saute.

La souffrance le brûlait comme un fer rouge dans la poitrine. Il pleura, les larmes coulèrent. Il n'était qu'un con, qui mourrairt seul comme un con. Seul, comme il l'avait toujours été. Vie ratée. Mort ratée. Tout était déplorable en ce qui le concernait, décidemment.

Comme chaque soir, Huntress faisait une ronde pour voir ce qui se passait dans la ville. Dernièrement le crime était monté en flêche, malgré l'apparition de nouveaux justiciers. La demoiselle s'énervait parfois toute seule, et ronchonnait dans son coin en voyant une bêtise pareille. N'avaient-ils - les criminels - toujours pas retenu leur leçon? C'étaient tels des gamins qui cherchaient à tester les limites de leurs parents... Oui, on pouvait les voir comme ça.
Ainsi donc, alors que Huntress courait ici et là, aussi agile qu'un chat, et aussi discrète qu'une souris, s'arrêta net devant une scène qui la mettait folle de rage: une tentative de suicide, dans un soupire bien distinctif de son énervement - eh bien oui, la belle en avait plus que marre de voir les gens baisser les bras - n'avaient-ils donc plus aucun espoir pour en arriver à de telles décisions? Ça fichait la chaire de poule!.
A son tour la chasseuse prit place aux côtés du désespéré et se mit à l'observer - des larmes coulaient sur son visage, la miss ne vouait pas ça pour la première fois. Des gens qui ne trouvaient la paix que dans la mort, c'était pratiquement du pain quotidien dans cette ville - s'en était déprimant, finalement c'était un cercle vicieux: les gothamites voyaient des gens désespérés autour d'eux, alors ils le devenaient aussi jusqu'à ce qu'ils décident d'en finir avec la vie. A cette pensée la brunette hocha la tête de droite à gauche - ils étaient vraiment désespérants, c'était le cas de le dire

"Je peux savoir ce que vous faites?"

La question paraissait stupide, et le jeune homme allait certainement prendre peur face à une question aussi impromptue de la part d'une inconnue, mais Huntress devança la surprise et souffla alors

"Que vous est-il arrivé pour que vous soyez là..."

Ils étaient tous les deux assis, donc pour l'instant pas trop de risque que son nouveau protégé passe par dessus bord. Heureusement la miss avait toujours une sorte de corde - lassaut sur elle, il était clair que la brunette ne le laisserait pas achever ses plans macabres aussi facilement

Une scène incroyable, surréaliste. Une femme qui s'asseyait à côté de lui. Est-ce qu'ele l'accompagnerait dans son saut ? Ca serait bien, il n'avait pas encore le courage de sauter, l'eau devait être glacé... Il jeta un regard de côté, doucement, de peur que le faire avec trop d'énergie le fasse perdre équilibre sans qu'il s'y attende. Seigneur... cette femme, vu son costume, était probablement une justicière de Gotham. Ou peut être une méchante. Ce dernier cas était celui qu'il espérait.

"Que vous est-il arrivé pour que vous soyez là..."

Il répondit immédiatement. Bonne occasion, il se soulagerait l'âme, ça lui ferait du bien. Il mourrait avec un peu moins de desespoir.

-Ce qui m'est arrivé ? J'ai perdu tout. Toute raison de vivre. J'aimai une fille. Je l'aimai comme personne n'a jamais aimé personne dans ce monde. Un amour si fou, si pur, si beau, si parfait... et on s'est quitté. Je veu pas d'une vie sans elle. Elle m'obsède. Je vois son visage partout. Je souffre chaque seconde, c'est trop... je veux arrêter tout ça. De toute façon à Gotham la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Que si on a une change de vaincre la pègre. Mais elle sera jamais vaincu. J'avais un plan pour la vaincre. Mais j'ai été obligé d'y renoncer, parce j'ai pas pu rassembler l'argent suffisant. Ce plan était toute ma vie. Foutu en l'air. Paf ! Allez, la meilleure chose que je puisse faire c'est mourir...

Et geignant, les yeux implorants :

-Aidez-y moi...

Helena balançait ses pieds dans le vide, les paroles de son interlocuteur l'exaspérèrent, encore un qui est obsédé par l'amour et qui veut se fiche en l'air à cause d'une femme, la miss roula alors des yeux et demanda tout en fixant le jeune homme avec un froncement de sourcil

"Et c'est vraiment une raison de se suicider? Elle a eu l'idiotie de rompre avec vous, tant pis pour elle. Mon dieu mais si tous les hommes étaient comme vous, ou toutes les femmes dont les maris partent, eh bien mes aïeux, ils n'y aurait plus personne sur cette foutue planète!"

On connaissait la justicière comme quelqu'un qui disait sans tournures amicales, ce qu'elle pensait. Malheureusement pour notre protagoniste, ce n'était pas forcément toujours la bonne marche à suivre. Mais quant quelqu'un l'exaspérait autant que la personne qui se trouvait à côté d'elle, eh bien la miss oubliait tout son savoir-faire. Bien évidemment, la jeune femme savait pertinemment que ce n'était guère une période facile - les ruptures. Puis les paroles du désespéré l'interloquèrent;

"Quoi?! Vous voulez vaincre votre ex?! C'est quoi cette histoire?"

Pour le coup, Helena était prête à tout pour le déconcentrer de son objectif premier, déjà ça avait l'air de marcher, puisqu'il n'avait pas sauter, et devant sa conclusion, Ely roula à nouveau des yeux puis souffla

"Oui, Gotham est un peu énervante en son genre, mais peut être que vous pourriez y faire quelque chose plutôt que de choisir la mort, et peut être même que vous rencontrerez quelqu'un dont vous tomberez amoureux. Vous allez peut être pas le croire là tout de suite, mais parfois la vie offre de belles choses. Ca serait dommage de les rater vous pensez pas?"

La justicière lui offrit alors un sourire à son voisin en espérant le rassurer et lui redonner un peu de courage. Non pas pour qu'il saute, mais au contraire pour qu'il ait à nouveau l'envie de vivre

"Et c'est vraiment une raison de se suicider? Elle a eu l'idiotie de rompre avec vous, tant pis pour elle. Mon dieu mais si tous les hommes étaient comme vous, ou toutes les femmes dont les maris partent, eh bien mes aïeux, ils n'y aurait plus personne sur cette foutue planète!"


Marc soupira.

-Vous n'avez pas tort. Mais certains ne sont pas faits pour se remettre de ça. Dont moi. Elle était la seule, ma raison de vivre, ma vie. Elle est partie, je ne suis plus qu'un zombie. Je vais me libérer de la malédiction qui m'empêche de reposer en paix. Et plus simplement : que vous ayez raison ou non, la souffrance est telle que je ne peux plus vivre, je dois achever ce tourment.



"Quoi?! Vous voulez vaincre votre ex?! C'est quoi cette histoire?"

Son ex ? Que voulait-elle dire ? Il reprit la parole :

-Je veux vaincre l pègre, toutes ces maudites mafia qui sucent la moelle de Gotham. Ou plutôt j voulais. Je n'ai pas pu rassembler l'argent qu'exige le plan. Je pourrai jamais leur porter le coup que je souhaite, il me manque de 50 à 100 millions de dollars. Quel fou pourrait me les verser ? Seul Wayne le pouvait, mais il a refusé. Le diable emporte son âme...

Il bavardait mais il allait falloir passer à l'action, sinon ça s'éterniserait. S'entretenir avec cette agréable justicière lui avait redonné du courage, et à la fois lui avait retiré une partie de son désir de sauter du pont. Quelqu'un qui vous réchauffe le coeur c'est pas bon pour que vous arriviez à vous suicider. Il avança de quelques centimètres les fesses sur la rambarde.

"Oui, Gotham est un peu énervante en son genre, mais peut être que vous pourriez y faire quelque chose plutôt que de choisir la mort, et peut être même que vous rencontrerez quelqu'un dont vous tomberez amoureux. Vous allez peut être pas le croire là tout de suite, mais parfois la vie offre de belles choses. Ca serait dommage de les rater vous pensez pas?"


-Rater quoi ? Je raterai rien... tout est foutu pour moi... je veux pas d'un autre amour, je veux seulement elle... et tant que les mafias seront implantées dans Gotham ça me serra insoutenable. Je... je...

Trêve de paroles. Il se laissait réconforter, par pitié pour lui même. Quel idiot ! Il était temps de s'exécuter. Allez, il prit une profonde inspiration et s'apprêta à sauter.

Le sourire d'Helena apparut un bref instant - au moment, où enfin, le jeune homme avait dit quelque chose de censé, disparut lorsque celui-ci s'avança sur le rebord, près à se lancer dans le vide. La justicière le tira par le col en arrière

"Et vous croyez que c'est en vous tuant que vous réglerez ça?Les justiciers sont là pour vous aider, et ce gratuitement, on est certes pas des tueurs, mais on peut lui faire payer à notre manière. Vous aussi, ovus pourriez vous battre contre ce genre d'individu, qu'est-ce qui vous en empêche?"

Décidément, les hommes étaient parfois vraiment bornés et aveugles. LA miss, en haussant un sourcil souffla alors

"Mais vous ne voyez pas se c'est exactement ce qu'ils cherchent? Si vous vous suicidez, vous les laisser gagner, c'est ça que vous voulez? Partir sans vous battre? C est pas un peu lâche?"

Helena se tut tout en fixant son interlocuteur, elle y était aller peut être un peu trop fort la, mais la demoiselle était prête a tout pour lui faire entendre raison.

Il allait chuter quand elle le saisit par le col.

"Et vous croyez que c'est en vous tuant que vous réglerez ça?Les justiciers sont là pour vous aider, et ce gratuitement, on est certes pas des tueurs, mais on peut lui faire payer à notre manière. Vous aussi, ovus pourriez vous battre contre ce genre d'individu, qu'est-ce qui vous en empêche?"


Elle avait pas tort. Il se sentait un peu con, à l'entendre dire ça. Est-ce que sa mort changerait quelque chose à l'enfer de Gotham ? Est-ce qu'elle la libérerait de l'emprise des mafieux, des maitres de l'économie souterraine et des corrompus ? Certainement pas. A moins que la théorie du "je suis le seul à être en vie dans ce monde" soit véridique, ce dont il doutait fortement. Tout lui semblait plus clair maintenant. Non, il n'abandonnerait pas la lutte. Il essaierait de faire du mal au crime. Il y arriverait. Il serait le plus casse-couille possible, rien que pour le plaisir de faire du mal à ceux qui fon du mal. Et s'il avait de la chance, beaucoup de chance, tout n'était pas perdu pour Gotham, peut être que son plan aboutirait. Rien que pour cet espoir, il devait vivre. Et des personnes comme cette femme, fortes et déterminées, ne manquaient pas pour l'aide de la ville. C'était décidé, il serait un monstre.
Il serait hait.

"Mais vous ne voyez pas se c'est exactement ce qu'ils cherchent? Si vous vous suicidez, vous les laisser gagner, c'est ça que vous voulez? Partir sans vous battre? C est pas un peu lâche?"

Elle le ramena à la réalité. Il allait la surprendre :

-Je crois que vous avez raison, en effet. Avant de mourir il vaut mieux que je les fasse bien chier.

Il l'observa quelques instants, et mit la main dans sa poche. Il en sortit un papier :

-Je me présente : Mister Y, chef de la mafia anti-mafia. Appelez à ce numéro quand vous aurez besoin de moi. On est dans le même camp tous les deux.

Helena etait abasourdie par le changement rapide des pensees de son interlocuteurm apres une courte pause ou tous les deux etaient silencieux, il lui declara qu elle avait sans doute raison. Un sourire se dessina sur les levres de la jeune femme, ce n'etait guere une surprise, mais il etait toujours plaisant d'entendre ce genre de choses:

" J'aime mieux vous entendre dire ca plutot que le contraire, et pensez pas trop a la mort, vraiment, elle regne deja assez en maitre sur la ville!"

Huntress descendit de la rambarde et aida Marc a en faire de meme tandis qu'il se presentait et lui tendait sa carte de visite pour qu'il l appelle en cas de besoin. La miss haussa un sourcil, la situation etait assez comique, la brunette souffla alors

"chef? Et vous vouliez vous suicider? Quel mauvais exemple!"

Un large sourire se dessina une nouvelle fois, ah bah ca, Huntress ne changerait pas de si tot, elle aimait trop taquiner - ainsi Marc se rendrait encore plus compte de la connerie qu il avait failli commettre

" Voila un numero pour me joindre"

Elle lui tendit une carte, c etait un numero prive et huntress l utilisait quand elle etait en mode justiciere uniquement