Chinatown - un quartier où je viens rarement.
La pègre locale est importante, mais est suffisamment intelligente pour ne pas attirer mon attention par des affaires trop importantes ou visibles. Je suis bien conscient que ce type de criminalité est plus dangereuse, sur le fond, que les activités du Joker ou du Pingouin, et je devrais plus m'en occuper ; malheureusement, le Joker et le Pingouin font des actions plus impressionnantes, et je dois sauver plusieurs vies à court-terme plutôt que stopper définitivement les dérives de Chinatown et sauver beaucoup plus de vies.

Chinatown échappe à ma présence grâce aux destructions à court-terme d'autres monstres - mais ça ne veut pas dire que Chinatown a le droit de tout faire.
J'interviens au moins deux fois par mois ici pour rappeler quelle menace rôde autour des criminels, même si je m'occupe essentiellement des monstres. Et je suis précisément ici, ce soir, pour éviter qu'un monstre ne s'implante définitivement ici.

Accroupi sur le toit d'un immeuble, je fixe un entrepôt à l'air minable, abandonné selon toute vraisemblance... c'est le but. Depuis deux mois, un inconnu a pris le contrôle de cette bâtisse et essaye de le remettre à neuf - tout en recrutant d'étonnants hommes de main. Un criminel, et de la pire espèce selon Jiro.
Mes lunettes thermiques m'indiquent la présence d'une dizaine d'hommes armés autour de l'entrepôt et à l'intérieur, ceux à l'extérieur essayant de se cacher tout en désirant surveiller l'endroit ; ils ne sont pas très doués. Le reste des analyses ne donne pas grand-chose, la structure est très pauvrement meublée, comme si le propriétaire des lieux n'avait pas encore eu le temps de l'aménager avec soin. Je suis là pour que ça n'arrive pas.

Lentement, je me relève et déplie mes jambes. Dans mon esprit défilent les informations données par Jiro Osamu, l'ancien apprenti du justicier Mr Unknown à Tokyo, et désormais mon propre élève en Asie. Il a en effet appris que la famille Akumu, une étonnante mais très dangereuse famille criminelle au Japon, avait envoyé un de ses "enfants" à Gotham City, même s'il ne savait pas bien si c'était une mission officielle ou la tentative d'un jeune pour faire ses preuves.

Au vu des quelques éléments donnés par Jiro sur les Akumu, et le ton affolé de sa voix quand il les évoquait, je n'ai pas pu résister. Je dois rencontrer et connaître ce Seikyo Akumu, car s'il est comme ses parents, oncles et tantes, il est hors de question pour lui de rester à Gotham City. J'ai déjà bien assez de la Biosyn, du retour du Joker et de quelques autres pour m'occuper avec des criminels bizarres et incompréhensibles.

Je déplie mon grappin et m'élance dans le vide, silencieusement. En quelques secondes, je parviens sur le toit de l'entrepôt - sale, humide mais pas vide, étonnamment.
Ma cible se trouve ici, assise, face à la Lune, en train de jouer de la flûte. Je ne suis qu'à trois mètres de lui, de cet homme dont je me méfie déjà et qui semble autant dérangé que ses proches. Engoncé dans ma cape, ne laissant en dehors que mon visage masqué, je pose mes yeux blanchâtres sur lui. Après quelques secondes d'un mutisme tendu volontaire, j'entrouvre les lèvres et prononce, avec une lenteur choisie, quelques mots même si mon japonais est un peu rouillé.

"あなたは本当に家においてであることからほど遠いです。"

Je n'aime pas être découvert. Que ce soit dans mes cachettes, dans mes habitudes de traque, ou dans mes façons d'obtenir des informations.
Cet homme en face de moi semble aussi étrange que prévu, mais je n'apprécie guère de découvrir qu'il connaît déjà l'identité secrète de celui qui se fait désormais appeler le Batman japonais. Jiro a simulé sa mort en tant que Mr Unknown avant de prendre mon costume et de subir mon entraînement, mais je n'aime pas que Kagi ait suffisamment d'information sur lui pour connaître son prénom. Il faudra l'évoquer auprès de mon jeune et apparemment inexpérimenté élève.

"Mon apprentissage de la langue remonte à des années, désormais. Et je dois avouer que les occasions de l'exercer ici sont rares. Vos compatriotes se contentent de quelques insultes sur ma mère lorsqu'ils me voient."

Ma voix est douce et ne trahit aucune émotion. Si ce criminel est digne de sa famille, je sais que j'ai tout à perdre à accepter sa tasse de thé, mais je sais également quelle insulte je lui ferais en agissant ainsi ; je ne peux pas me le permettre pour un premier contact. J'ai suffisamment de Némésis mortelles, autant éviter d'en rajouter immédiatement une nouvelle.

"Je connais Dark Hawk. Mon apprenti a eu malheureusement la main lourde sur sa personne. Des excuses ont été présentées. Je prendrais avec plaisir ce thé."

Je m'approche en faisant claquer mes pas sur le sol du toit de l'entrepôt, et fait un léger salut rituel au maître des lieux. J'ai l'impression de me retrouver vingt ans en arrière, quand je venais quémander à quelques maîtres japonais de l'aide et de l'apprentissage dans ma mission ; déjà, à l'époque, je risquais ma vie en pénétrant dans des lieux interdits à ma personne et d'où les occidentaux ne sortaient jamais vivants. Je me retiens de sourire en me remémorant cette jeunesse.

"Mr Unknown et Jiro étaient des amis proches. Leur disparition m'a lourdement peiné, et je serais attristé de découvrir votre main, ou celle des vôtres, derrière de tels évènements. Tout comme je ne supporterais pas le transfert des activités de votre clan dans ma ville."

J'ai à peine pris mes gants dans mes menaces, et je sais que la culture japonaise n'apprécie guère de telles pratiques - je ne m'en soucie pas.
Kagi est issu d'une famille beaucoup trop dangereuse pour que je lui permette de s'immiscer vraiment dans la pègre de Gotham City. Je refuse que cette ville, déjà agressée par la Biosyn, soit aussi la victime de tels psychopathes.

"Cela me mettrait, en vérité, de fort mauvaise humeur. Et c'est généralement regrettable pour les responsables."

Mon regard blanchâtre se fixe sur Kagi, attendant sa réaction. Voyons maintenant comment un tel homme réagit à de telles agressions et menaces verbales - voyons maintenant quel nouveau type d'adversaire je vais devoir combattre à Chinatown.

"Thé vert. Et je n'ai pas besoin d'échelle."

Quelques pas et je saute dans la trappe ouverte par Kagi, pour ouvrir ma cape et planer légèrement jusqu'au niveau inférieur. Me relevant, pleinement recouvert par mon vêtement large, j'attends que mon hôte me rejoigne pour commencer à lui répondre. Je suis resté muet, de marbre, durant tout son discours, et tout ne m'a pas plu.

"Qui s'en prend à votre protégée ? Qui peut bien déchaîner une telle fureur ? Vous ne me semblez guère être un homme guidé par ses émotions et sa colère, et je crains que les actes de votre ennemi n'aient été graves pour vous mettre dans une telle situation."

Ma voix est calme, posée. Je sais que les Akumu sont une famille portée sur la politesse, et je suis conscient cependant que je joue ma vie en venant ici. Même s'ils sont un clan en apparence poli, ils restent une portée de psychopathes dont l'homme près de moi n'est que la dernière illustration. Sous la cape qui recouvre tout mon corps, mes mains ne sont jamais loin de mes armes.

"Je n'ai jamais réellement envisagé que vous soyez derrière le trépas de Mr Unknown et de Jiro. Je sais que leurs morts auraient été différentes avec vous, et moins... déshonorantes. Un homme qui supprime les mains de son ennemi pour le faire souffrir n'est pas honorable, et je sais combien l'honneur compte pour vous. Cela est respectable."

Mes bottes claquent sur le sol alors que mes yeux vont et viennent entre Kagi et son entrepôt - encore loin d'être prêt, il faut l'avouer.
Je ne sais pas encore ce que le criminel veut faire ici, mais les travaux vont bon train et je sens, par ma connaissance de l'historique de sa famille, que cela ne me plaira guère. Je ne suis pas ici pour l'agresser, mais je dois enregistrer tout indice me permettant de l'arrêter par la suite. Autant être vigilant et observateur.

"Pourquoi Gotham City, monsieur Akumu ? Pourquoi ici, pourquoi maintenant ? Vous n'êtes pas forcément connu pour votre ouverture au monde, et votre famille n'a pas un historique important dans la délocalisation. Outre mon refus de toute criminalité ici, et donc notre future opposition, c'est la curiosité qui me guide ici. Avant de vous combattre, je voudrais vous comprendre, ou au moins connaître les raisons de votre présence dans ma ville."

Notre conversation est affable, sympathique, mais nous savons tous deux qu'il n'en est rien, en réalité. Je le jauge, j'essaye de le percer, et je sais qu'il se défilera - mais ce n'est pas important. Ce qui l'est, ce sera sa façon de le faire, de trouver une parade, et ces éléments me permettront d'en connaître plus sur mon ennemi. A lui de faire de son mieux pour m'empêcher d'y parvenir.

"Je connais l'attachement du coeur pour un enfant, ou un héritier. Même s'il n'est guère de notre sang."

Les liens forgés entre Richard et moi, puis Timothy et moi, sont suffisamment forts pour me permettre de dépasser leurs errements actuels et continuer à les aider, même s'ils ne le veulent plus. Je comprends clairement ce que ressent Kagi, mais je sais aussi que je ne peux cautionner une vendetta dans mes rues, spécialement une vendetta issue de l'esprit violent et psychotique de l'homme en face de moi.

Lentement, je m'assois sur la chaise pliante, après avoir observé autour de moi - je sais qu'il m'a vu, mais j'ai quand même continué. S'il ne m'a pas encore agressé, c'est qu'il est curieux ou intéressé, et tout ce que je peux apprendre sur lui et sur son environnement me sera utile plus tard, quand l'heure de l'affrontement sera venu.
Et pour le moment, nous n'en sommes qu'à l'heure du thé.

"Je saisis clairement votre besoin de revanche envers l'homme responsable de tels abus, mais je pense que vous saisissez également mon besoin de vous empêcher d'agir. Gotham City ne peut souffrir d'une vengeance entre deux factions, spécialement quand l'une d'entre elles a la réputation de votre clan."

Les pieds bien vissés au sol, les mains jointes entre les cuisses, je fixe lentement mon interlocuteur en me penchant légèrement sur ma chaise. Malgré mon apparente détente, mon corps est en alerte maximale, prêt à réagir instinctivement dès qu'une menace fera son apparition.

"Je comprends aussi votre besoin de renouveau, et votre envie de découvrir Gotham City. A nouveau... je ne peux vous permettre d'implanter vos activités illégales ici. Vous connaissez l'historique de cette ville, vous savez qu'elle souffre depuis trop longtemps des fléaux qui ont fait votre fortune, et que je désire anéantir."

Je m'avance encore un peu, plantant définitivement mes yeux blanchâtres sur le visage d'Akumu. Il a confirmé les informations de Jiro, même si je ne peux décemment y croire : cet homme a quarante ans, et dirige depuis des années un clan de psychopathes et criminels qui terrorisent une partie du Japon.
Sa tactique est certainement d'utiliser son accoutrement et son visage si différents de ce qu'on peut imaginer d'un tel chef de gang pour piéger ses adversaires - mais je ne me laisserais pas prendre. Jiro m'a donné suffisamment d'éléments pour comprendre que je suis face à un ennemi d'importance, à ne jamais mésestimer. J'ai trop longtemps cru pouvoir ramener du bon côté certains de mes opposants, mais je ne ferais pas cette erreur avec lui.

Seikyo Akumu ne peut pas être amené. Seikyo Akumu ne peut pas être raisonné.
Et bientôt, Seikyo Akumu recevra mon poing en pleine figure - mais pas aujourd'hui, pas maintenant. Je suis un homme poli, et refuse de violer les convenances asiatiques.

"Donnez-moi l'identité de l'agresseur, et je m'occuperai de son cas pour qu'il regrette ses gestes. Donnez-moi son identité, laissez-moi régler cette affaire, et quittez la ville avec votre proche. Vous aurez lavé son honneur, et vous repartirez d'ici sans honte et sans défaite."

Il va refuser... il va évidemment refuser. Mais je devais quand même essayer.
Une chance, c'est tout ce que je veux donner à mes nouveaux ennemis. Une chance, c'est tout ce qu'ils peuvent encore obtenir de moi avant que les choses ne tournent mal. Même si je suis dans une situation qui me rend plus extrême, je refuse de les abandonner complètement - ils ont encore droit à une chance, même si je sais qu'ils la refuseront tous.

"Je ne suis pas un exécuteur."

Ma voix est toujours calme et douce. Mes yeux continuent de fixer Kagi, notant la cicatrice au cou mais aussi toutes les informations qu'il n'hésite pas à me délivrer. D'abord ses fiançailles avec Dark Hawk, la jeune femme que Timothy a passé à tabac après avoir perdu l'esprit et s'être rapproché d'elle. Les paroles de l'assassin me reviennent alors en mémoire, sur ses "amis" qui en voudraient à mon fils.
L'un d'entre eux ne peut être que l'homme en face de moi. Et malgré ses paroles rassurantes, je n'ose croire à sa sincérité quand il me dit qu'il ne fera pas de mal à Robin. Ma surveillance des activités de cet homme va être intensifiée, je le crains.

Cependant, ce n'est pas ce qui occupe pleinement mon esprit. Celui-ci n'a pas eu de mal à me faire comprendre de qui le Japonais parlait : Julien Morgan.
J'ai pu découvrir récemment l'actionnaire de Green World Corporation, une nouvelle société implantée récemment à Gotham City. La soirée inaugurale fut d'un ennui certain, mais quelques observations et une analyse poussée du fonctionnement de l'entreprise m'ont permis de comprendre que le P.D.G. n'était pas réellement le véritable maître de la structure. L'extrême mystère entourant l'actionnaire Julien Morgan m'intrigue, d'autant plus qu'il colle à la présentation du Yakuza.

"Cette personne sera visitée et châtiée, mais selon mes méthodes. Des preuves vous seront fournies, mais j'exige, en contrepartie, un engagement de votre honneur pour votre futur départ. Je comprends votre besoin de vous organiser avant de quitter Gotham City, mais si je n'obtiens pas votre retrait immédiat, j'ai cependant besoin de votre engagement à nous quitter, et à ne vous lancer dans aucune activité criminelle avant votre départ. Je ne peux vous rendre ce service sans contrepartie adéquate."

Je fus surpris par son accord à ma proposition, et j'attends de voir s'il acceptera ces nouvelles conditions.
Seikyo Akumu est définitivement un homme mystérieux. Cette conversation m'intrigue, et me révèle des informations que je n'espérais pas. Je me demande si je ne suis pas manipulé, si le chef de clan criminel en face de moi n'est pas en train de me donner des éléments faux pour me faire accomplir ses basses oeuvres en contrepartie d'une éventuelle promesse de ne rien détruire à Gotham City - si c'est le cas, le Yakuza sera déçu.

Je ne tuerai pas Julien Morgan. Je ne le torturerai pas non plus.
J'irais visiter le Français, l'interroger, et je découvrirai les raisons de son comportement avec la protégée de Kagi. Alors, seulement, je déciderai quelle carte jouer, et quel adversaire favoriser temporairement selon son degré de dangerosité.

"S'il-vous-plaît, oui."

Cet homme est fou - fou dangereux.

Il ne m'écoute pas. Il n'entend que ce qu'il veut entendre. Il est persuadé que je suis à son service, et n'a aucune idée de ce que je peux faire réellement... ou s'en moque.
Seikyo Akumu sera bientôt une épine très douloureuse dans mon pied, j'en suis maintenant sûr. Si notre échange est actuellement cordial, je sais que le prochain ne le sera pas. Je dois me préparer à la guerre et au combat face à lui, et les informations récupérées ici me seront utiles - même si je n'en ai pas beaucoup à ma disposition.

"J'apprécierais de m'entretenir avec la victime, en effet."

Ma voix est toujours calme et chaleureuse, mais ne reflète en rien ma pensée véritable. Je n'aime ni ses manières, ni son ton, ni son discours. Je me demande comment Jiro et son ancien mentor ont fait pour les supporter, lui et sa famille, pendant tant d'années. La sagesse orientale, certainement... que je n'ai pas toujours réussi à intégrer.

"Je suis un défenseur de la loi. Même si je ne suis pas policier, même si j'agis en dehors des autorisations, je veille à sanctionner les actes illégaux, même commis entre criminels. Je comprends le besoin de préparatifs pour repartir, et je suis satisfait de découvrir votre volonté de vous... contenir jusqu'à votre départ. Cependant, tout acte illégal est châtié par mes soins ici, monsieur Akumu. Même entre criminels."

Mon regard blanchâtre se fixe sur la touffe de cheveux devant moi. Cet homme... cet homme est soit un brillant manipulateur, soit un fou rongé par une certaine innocence et une terrible violence. J'aurais dû venir ici plus tôt - j'aurais dû m'en occuper plus tôt.

"Red Robin ne viendra plus à Chinatown, aucun de mes associés ne le fera d'ailleurs. J'ai décidé de veiller seul sur cette zone de Gotham City, nous sommes donc amenés à nous recroiser régulièrement."

Un léger sourire ironique s'esquisse sur mon visage. Je t'ai à l'oeil, Seikyo Akumu, et je ne compte pas te lâcher. Je sais de quoi ta famille est capable, je sais de quoi tu es capable, et il est hors de question que je laisse ma ville aux bons soins de monstres comme toi.

"Quand pourrais-je rencontrer la victime ?"

Je n'ai même pas relevé ses alertes sur le suspect, Julien Morgan : je refuse d'entrer dans son jeu et de répondre à ses insultes déguisées. Je n'ai guère besoin de leçon sur la façon de gérer les criminels et les interrogatoires, spécialement venues d'un monstre comme lui. Vivement le temps où je pourrais abattre mon poing sur son visage et le renvoyer du trou duquel il n'aurait jamais dû sortir - vivement le temps de votre départ, monsieur Akumu.

Que faire ?

Lui porter secours ?
Les Japonais ont un sens aigu de l'honneur, de la politesse et des bonnes manières. Je sais, par expérience, qu'aider autrui peut être mal vu, alors même que s'en empêcher aurait pu causer le trépas de la victime. Je ne veux pas m'attirer encore plus les foudres de la famille Akumu.

Le laisser s'étouffer seul ?
En un sens, c'est la logique de ma réflexion que de l'abandonner à son sort, mais j'ai juré de protéger toute vie - et Seykio Akumu mérite aussi ma protection, malgré ses dérives et ses dégâts. Je ne peux accepter de voir quelqu'un en danger si je puis faire quelque chose pour l'aider.

L'achever ?
Même si elle est fugace, cette pensée traverse mon esprit et m'interroge. L'homme en face de moi ne m'a encore rien fait, mais je connais grâce à Jiro le passif de sa famille et de ses propres activités. Même si je réprouve l'idée, le principe d'arracher la vie à son corps me permettrait de protéger Gotham City et d'éviter des drames à des innocents.

Les secondes s'écoulent, et m'emportent entre ces trois choix. Alors que mon hôte crache du sang, je laisse mon corps décider et m'approche d'un pas résolu vers mon futur adversaire. Mes mains se fixent sur son crâne, et manipulent quelques points avec une technique apprise en Asie. La médecine orientale devrait pouvoir calmer sa crise après la manipulation de certains éléments de son visage et de sa nuque, mais ça ne peut être que temporaire.

"Vous avez besoin d'un médecin : la crise reprendra d'ici quelques minutes, mais votre corps est occupé avec autre chose en attendant. Profitez-en pour vous soigner, ou appeler à l'aide."

Mes bottes claquent sur le sol de l'entrepôt et je me penche légèrement en avant pour un salut rituel. Ma voix est douce et calme, et mon esprit apaisé : je préfère encore pouvoir le combattre plus tard que d'être responsable de sa mort, malgré tous les risques que je prends.

"Je reviendrai d'ici quelques jours pour rencontrer la victime : j'ose espérer que nos rapports seront encore cordiaux et que je pourrais l'interroger. A bientôt, et bons soins, monsieur Akumu. Votre thé fut agréable, comme votre conversation."

Je m'empare du grappin à ma ceinture, et appuie sur la gâchette. La pince s'en échappe et vient s'accrocher à l'extérieur, le filin nous reliant étant passé dans la trappe par laquelle je suis arrivé quelques minutes auparavant.
Je jette un dernier regard à mon hôte, à cet homme étrange qui me surprend, me charme légèrement et me terrifie surtout. J'ai hâte de régler ce problème, et de le renvoyer dans les ténèbres profondes d'où lui et ses monstres n'auraient jamais dû sortir.

(HJ/ Si tu veux encore jouer un peu, je laisse le champ libre à la fin : il suffira de parler et je dirais que Batman n'est pas encore parti. Si ça te va comme ça, je ne posterai plus et je te demanderai juste d'inclure dans ton post que tu vois Batman filer vers le haut avec son grappin. J'ai beaucoup aimé ce sujet et j'espère reprendre rapidement la suite avec Jade ! Merci et à bientôt peut-être ! /HJ)