En franchissant le seuil des lieux, vous vous tournez pour observer vos arrières et enfin voir le visage de votre guide, mais au lieu de cela vous assistez impuissant à la fermeture de la porte : un bloc de pierre gigantesque la bouchant désormais. Vous êtes seul . Vous ignorez quand, mais l'inconnu vous a faussé compagnie sans que vous ne le remarquiez plus tôt. Vous n'avez alors d'autre choix que d'avancer.

Inquiété, vous avancez dans les couloirs dont les flambeaux s'allument sur votre passage. Après un moment, vous pénétrez dans une immense salle blanche où se trouve une grande table argentée. Le couvert y est mis pour deux personnes, chacune à l'une le plus opposée de l'autre. Chacun à son extrémité de la tablée. Le blanc ici côtoie le rouge des éléments, mais aussi le doré des chandeliers. Ces derniers s'allument et une force invisible vous oblige à prendre place sur l'une des deux chaises argenté. Face à vous, un homme au regard cristallin dont le visage transpire la bonté, est apparu. Ou bien peut-être n'aviez-vous pas remarqué sa présence... Le doute vous envahit. Il ressemble presque à un ange...

L'homme vous observe et vous sourit. Ce n'est qu'après un moment qu'il desserre enfin les dents :

« Je suis le premier. Sais-tu ce que cela signifie ? »

Le silence retombe un instant et le blond se perd dans des pensées tout autres l'espace d'un instant. « Nul ne peut me fuir ou me vaincre. » Puis son regard revient sur vous et le voici reprenant la conversation comme si les dernières paroles n'avaient pas été prononcées :

« Je suis le père, du père, du père, du père […] de ton grand père, . Je suis Adam. Celui a cause de qui les hommes ont perdu leurs pouvoirs, celui grâce à qui ils retrouveront leurs pouvoirs. »

Un homme élégamment vêtu pénètre dans la pièce. Sa tenue ne laisse aucun doute, il doit s'agir d'un serveur. Il s'avance et vous sert à tout deux les plus belles entrées que vous n'ayez jamais vu de votre vie. Un bon verre accompagne d'ailleurs très vite cette dernière. De la pointe de sa fourchette vers vous, Adam vous invita à manger. Lui-même s'accorde un ou deux coup de fourchette dans son assiette ainsi qu'une gorgée de vin avant de reprendre :

« Je suis votre père à tous et je ne peux rester ainsi à regarder mes enfants s'entre-tuer. »

Plus Adam s'exprime et plus le sens de ses paroles vous échappe. Celui-ci ne tarde pas à le comprendre en plongeant son regard dans le vôtre. L'homme face à vous décide alors de reprendre autrement :

« Je suis Adam, le premier être humain à avoir vu le jour. » Se présente-t-il finalement. « J'ai vu le jour de la main de celui que vous nommez Dieu lui-même. Celui-ci me fit à son image. J'héritais donc de ses pouvoirs. »

L'espace d'un instant, Adam devient pensif. Son esprit s'égare comme bien souvent lorsqu'il doit rassembler ses souvenirs. Il prend quelques gorgée de vin sans jamais vous quitter des yeux au point de sans doute vous mettre mal à l'aise. Il vous épie, vous scrute, vous traque... Néanmoins, vous ne tenez pas particulièrement à contrarier vôtre ôte. Aussi, que vous ayez faim ou non, vous terminez votre entrée.

« Je n'ai jamais pu me résoudre à abandonner mes enfants. J'en ai aidé certains... Parfois par erreur... Souvenez-vous des divinités antiques... Déjà à cette époque certains firent mauvais usages de ces dons... Pensez-donc à ce qu'aujourd'hui certains pourraient faire de leurs pouvoirs... » A-t-il reprit avant de marquer un nouvel arrêt.

L'homme de tout à l'heure – le serveur – revient et débarrasse la table. Plongé dans ses pensées, Adam ne remarque pas même sa présence. Ce n'est qu'à son retour les bras chargés des meilleurs plats que vous auriez pu imaginer, qu'il prend conscience de sa présence. Adam le remercie d'un mouvement de tête tout en plongeant son regard acier sur le plat principal. De nouveau, il prend une gorgée de vin et rompt le silence devenu pesant :

« Les sangs, par les générations, ont été brassés. Ce gêne que vous nommez “X” a dû être endormis. Les enfants sont toujours un peu fripons... Songez aux bêtises des miens en étant dotés de pouvoirs... En de rares occasions, ce gêne presque “fantôme” se réanimait. N'oubliez pas les pouvoir de télépathe d'Hitler par exemple ou la force brute des armées romaines guidées par César... »

Adam commence à entamer son assiette alors que le décors change. Les visage de l'homme face à vous se referme. Ses yeux deviennent d'ambre et ses cheveux se nouent d'eux mêmes. Sa tenue passe du clair aux ténèbres. Le décor autour de vous change aussi. L'argenté laisse place au noir tout comme le blanc des murs autour de vous.

« J'ai continué d'aider au fil des âges certains de mes enfants, cela en toute neutralité, ne me souciant ni des notions “humaines” de “bien”, ni de “mal”. » A-t-il poursuivit en vous invitant de nouveau à commencer votre assiette. Afin de ne pas le vexer, vous vous exécutez conscient qu'à aucun prix, vous ne devez vous mettre cet homme à dos. « Il m'arrive encore aujourd'hui de réveiller mes gênes dormants... Ceci étant juxtaposé aux brassage des sang, cette guerre silencieuse que nous connaissons a vu le jour entre “ceux qui savent” et “ceux qui ne savent pas”. »

Sur ces mots Adam termine tant son verre que son assiette. Il attend patiamment que vous en fassiez de même avant de faire signe vers l'arrière. Le serveur arrive aussitôt pour lui verser de nouveau du vin. L'homme qui n'a toujours pas prononcé le moindre mot, enlève les assiettes et rempli le contenu de votre verre en vous murmurant « , cela t'aidera à garder les idées claires. ». Lorsque vous vous emparez de ce dernier, vous comprenez que pour vous, point de vin, mais du jus de raisin. L'homme vous laisse ensuite en compagnie d'Adam qui ne cherche pas à savoir ce qui a été dit. D'ailleurs, il est probable qu'il le sache déjà, connaissant à la perfections ses subalternes.

« Mais je ne suis pas celui qui a créé le monde. Je ne suis que son fils. Mon père porte de nombreux noms... Vous le nommez souvent “Dieu”, mais il préfère être appelé Odin. Si je suis le plus jeune de ses fils, je n'en reste pas moins le plus puissant puisqu'à son image... Vous l'aurez donc comprit, malgré les apparences, Thor est mon aîné. » Sur ces mots, la table est débarrassée une nouvelle fois et les desserts – ceux dont vous aviez toujours rêvé de gouter un jour – sont dressés et servis. Jamais encore vous n'en aviez vu d'aussi somptueux. « Notre père créa le monde, » poursuit Adam, « mais pas seulement. Il donna naissance à plusieurs monde autour de la terre.

Midgard ou Mannheim royaume du milieu, royaume des hommes (la terre donc);
Ásgard ou Godheim ou encore Walhalla, royaume des Ases et Asynes ; situé dans le ciel, entre le Soleil et la Lune, relié au monde des hommes par un pont nommé Bifröst, qui se manifeste sous la forme d'un arc en ciel.
Nibelheim ou Helheim, royaume des morts ;
Niflheim, royaume des glaces ; où résident ceux qui sont morts de maladie ou de vieillesse
Muspellheim, royaume du feu ;
Jötunheim, royaume des géants ;
Álfheim, royaume des elfes ;
Svartalfheim, royaume des elfes dans lequel vivent les dökkalfars (elfes sombres)
Vanaheim, royaume des Vanes.

Il engendra autour de ces mondes, tout un multivers avec ses dimensions différentes, ses réalités parallèle et tout ce que cela implique.... Midgard – ou plutôt la Terre – vit le jour dans l'unique but de protéger l'Asgarine. D'elle dépend ton avenir , notre avenir à tous. L'Asgarine est la source de vie du monde. Des mondes. Elle fait que je vis, que je respire, que je te parle même. Vous la surnommez sur terre “Jouvence” il me semble... Dans vos légendes pourtant, vous êtes bien loin d'imaginer le centième des capacité de cette dernière... » Un soupire quitte les lèvres d'Adam. « Certains la convoitent et s'ils venaient à faire main basse dessus... La terre tout comme notre réalité et les autres mondes, seraient détruits. La réaction enchaine serait immédiate. Les autres mondes disparaîtraient aussitôt et dans les autres réalités, de vastes catastrophes y auraient lieu avant leur destruction définitive... »

De nouveau, un soupire quitte les lèvres d'Adam qui repousse et sembler “bouder” son dessert alors que vous avez déjà bien entamé le vôtre. Vous ne comprenez pas ce qui le dérange, mais vous n'osez pas non plus directement lui poser la question.

« D'ailleurs déjà dans les autres réalité on commence à sentir les choses.... Sur Terra 004 des mutants sont apparus alors qu'ils n'auraient jamais dû venir au monde avec leur gêne d'éveillé. Au cœur de Terra 839, on sait exactement de quoi il retourne et on tente de s'organiser en conséquence. A Terra 236, des dinosaures côtoient le XXIe siècle... À Terra 839, Peter Parker n'est pas Peter Parker... Batman n'existe même pas... Terra 616 nourrit également des problème... Et pour finir les exemples, le moyen-âge semble s'être éprit du XXXIIe Siècle de Terra 921... »

Vous terminez votre dessert alors qu'avec sa cuillère, Adam sembler jouer avec le sien. Sa mine boudeuse ne le quitte pas.

« Mais je ne permettrai jamais que mes enfants se détruisent. Je ne les laisserai pas faire et j'interviendrai aussi souvent que je le juge nécessaire. Dès lors que l'équilibre menace d'être rompu plus encore qu'il ne l'est aujourd'hui, je ferai savoir ma présence. J'agirai. Peu importe les discordes qui vous animent entre vous, peu importe le mal ou le bien que mes enfants feront, je resterai neutre, je veillerai sur le plus grand nombre. »

Le serveur revient et débarrasse les assiettes même si Adam n'en a pas prit une bouchée. Il revient ensuite avec une tasse de café serré pour Adam, et une de ce que vous aimez pour vous. « Je n'hésiterai pas à intervenir en faveur du plus cruel de mes enfants, comme du plus généreux. » Lance Adam en tournant lentement sa cuillère dans son café. Il boit ensuite une gorgée de son verre de vin. Soufflant sur sa tasse bien chaude, il relève le regard sur vous. Ses iris d'ambre vous transpercent presque.

« Mais j'y pense, tu as peut-être envie d'en apprendre plus sur notre monde ? » vous demande Adam. « Suis-moi cher , tu en découvriras plus encore… »