La douleur, le sang et elle......c'était tout ce dont il se rappelait. Et cette douleur infernale, ces blessures incendiaires qui l'avaient meurtri, ravagé dans la chair et son âme....Combien de temps, de jours depuis cet enfer qu'il avait vécu à Arkham City? Que s'était il passé?? Pourquoi tout semblait si flou, si fragmenté?
Était il mort? Était ce l'enfer, pour tout ses péchés, ses crimes?
Nora.....Sa vie, son amour....l'unique raison de vivre du savant....Il entendait sa voix, un hurlement terrorisée, un cauchemar sans fin dans lequel elle disparaissait en hurlant, tendant désespérément la main et hurlant à son mari de l'aider.
Mais il était impuissant, et ne pouvait que la voir s'éloigner. Un cauchemar dans lequel il était plongé depuis une éternité, une illusion mémorielle qui se répétait dans son esprit indéfiniment......tout l'histoire de sa vie.

Un cauchemar dont il semblait doucement s'éveiller alors que doucement, ses yeux s'ouvrirent, piquant doucement ses globes oculaires.......ses deux yeux?? Comment était ce possible? Encore une illusion, un rêve? Non, il sentait le picotement du liquide dans lequel il se trouvait, et ses mouvements étaient gênés par le masque à oxygène fixé sur son visage. Un autre mouvement de sa tête, difficile encore, lui permit de constater qu'il trempait dans un étrange liquide, enfermé dans un étrange container, flottant aux yeux de personnes dont il ne voyait que les ombres qui l'observaient à travers le verre du tube. Un mouvement impossible se fit alors sentir, quelque chose qui se devait être impossible et pourtant.....son bras perdu était à nouveau là, sous son regard éberlué.
Bon sang, il devait forcement rêver, une fois de plus. Tout ça n'était qu'un rêve et dans quelques minutes, il ne tarderait pas à se réveiller dans sa cellule de Lounge, dans Arkham City, en priant la mort de l'emporter une fois pour toute. Et une fois de plus, il ne tarderait pas à subir une nouvelle série de torture. Personne ne pouvait retrouver ses yeux et ses bras de telle manière.

Non, c'était réel, bien réel. Il sentait chaque craquement de son os, chaque mouvement et ses muscles qui tentaient de provoquer un mouvement du corps, tout comme il sentait le contact du liquide amniotique du tube sur son propre corps...à sa grande surprise.
Non, c'était réel, il était vivant et il ne comprenait plus ce qui se passait, alors que les ombres s'affairaient autour du tube, sans qu'il ne puisse les entendre, ne leur offrant que pour réponse un visage déformé par la surprise. Ca se concevait pour quelqu'un qui était proche de la mort, il y'a encore quelques jours.

Mais les faits étaient là, et bien véridiques: Victor Fries était de retour dans le monde des vivants.

Une seule question lui taraudait maintenant l'esprit.....Qui étaient ces gens, ces ombres qu'il ne pouvait que difficilement distinguer?

C'était bien la preuve qu'il était en vie, bien qu'il aurait preferé autre chose à l'instant présent. En fait, il avait quitté un enfer, pour un autre, peut-être pire. Sur l'instant, cette Miss Blue ne lui disait absolument rien. Il n'avait ni son visage, ni son nom dans son esprit. En clair, il y'avait un vide incroyable et peut-être que le paralysant affectait les cellules mémorielles du cerveau du savant. C'était une probabilité à prendre en compte, une éventuelle hypothèse qui n'expliquerait pas pourquoi il dérouillait autant.
En fait, cette femme lui donnait l'impression de divaguer, de raconter un charabia incompréhensible dans lequel se mêlaient Batman, et un certain Sonatine. Difficile de faire la part des choses quand on ne se souvient de rien sur l'instant présent.

Le coup lui fait mal et ses muscles refusent d’obéir. Il se sent incapable de bouger, faible et en plus, en proie à cette insupportable chaleur dans ce laboratoire, une intensité enflammée diffusée par les projecteurs, provoquant sur lui cet effet de sudation excessif, un rejet de son organisme qui ne tolerait plus la chaleur et qui l'affaiblissait autant.....le genre d'endroit qui le mettait en danger sans sa combinaison. Son matériel devait surement avoir été transporté quelque part, dans ce laboratoire...ou ce lieu. C'était obligé: Ces gens l'avaient gueri de ses blessures, et ca ne serait pas pour le tuer immédiatement après. Non, la vérité, c'est qu'ils souhaitaient mettre au pas le savant, toujours aussi affaibli par les derniers événements en date.

Et puis, vient le flash. Tout lui revient. Ca lui prends comme un coup de savate aux burnes et les souvenirs resurgissent, de manière fragmentée mas assez complétée pour qu'il puisse faire le tri: Le kidnapping des hommes de la Biosyn, l'intervention télé de Pandora, l'apparition de Sonatine, et ce dernier qui les balance en direct, révélant sa cachette à ce morpion de Cobblepot. Il y'avait eu cet affrontement violent à l'ancien poste du GCPD, avec les troupes du Pingouin, cet immense zombie géant, Azrael, Batman.......Et puis, il y'eut le jour de l'affrontement, le combat dans l'arene de Cobblepot entre les troupes du Pingouin et Pandora, venue pour tenter de libérer le savant et sa femme.......et puis le noir, un vide qu'il ne pouvait combler. Mais il se rappelle enfin de cette femme au regard empli de noirceur, cette démone déguisé à la longue chevelure brune.....Miss Blue, cette espèce de salope à qui il aurait fait exploser le coeur pour l'avoir livré, elle et sa clique de malade, au Pingouin. Victor commencait à comprendre pourquoi il était ici et les raisons se bousculaient alors qu'il tentait difficilement de se mettre sur le dos, gémissant en se trainant sur le sol métallique et froid du laboratoire.

Ces salauds devaient certainement avoir envie de lui extirper quelques informations ou lui poser des questions sur Pandora......Ouais, Miss Blue, Sonatine, la Biosyn......Pandora avait été évasive sur le sujet lorsque le savant lui posait des questions sur ses nemesis. Tout ce qu'elle répondait, c'est que malgré toute sa puissance, le pouvoir dont elle reconnaissait l'ampleur, elle affirmait que celui de la Biosyn était bien plus à craindre et que tous à Gotham étaient sur leur liste noir. Justiciers, criminels, flics.....peu importe car selon la femme enfant, tout le monde y' passerait avec eux.
Mais il n'en savait pas plus, excepté qu'il se devait de les craindre.

"Nora......................Ou........est elle?? Ou........est ma femme"?

Les paroles sont difficiles a aligner et les mouvements des lèvres et de la langue sont aussi affectés par le paralysant. Le ton de la voix du savant est rempli d'inquiétude. Les premières paroles de Victor étaient pour elle, celle qu régissait sa vie, la seule et unique raison de son existence: Nora.....la femme qu'il aimait, la seule qui compterait jusqu'à la fin de sa vie. Les paroles de Miss Blue n'étaient que balbutiements, voie, bourdonnement de mouches à ses oreilles. Qu'elle balance la merde qu'elle veut, Victor n'écoutait pas. Personne ne lui donnait d'ordres, personne ne le mettait à genoux, et personne ne reparait vivant après lui avoir fait ce que la jeune femme avait osée lui faire.

Une folle......Elle était complétement dingue et pour une des rares fois de sa vie, la peur se dessinait une fois de plus sur le visage du savant. Mais ce n'était pas une peur de l'arme collée sur sa tempe. Ce n'était pas non plus l’exécution sommaire et inutile des deux hommes accompagnant cette frappée de l'occiput. Non, c'était bien pire, c'était de savoir que cette dingue pouvait disposer de la vie de Nora comme bon lui semblait. Qui plus est, sa tête lui tournait, résonnait comme un tambour suite au coup de crosse sur la figure.

*Espece de.........Nora......NORA......*

Intérieurement, le savant s'affolait bien qu'il ne refusait de courver l'échine face à la jeune femme dont il reconnaissait la puissance. Après tout, Victor avait retrouvé son bras, son oeil, et ses blessures avaient disparue, des tortures infligées par ce foutu piaf chapeauté à qui il aurait bien fait bouffer sa canne. Pourtant, Victor venait de tomber de Charybde en Scylla. Il savait que la jeune femme brune ne plaisantait pas et il pouvait voir la terrible vérité dans son regard alors qu'il avait encore du mal à soutenir le regard de la femme, tout comme la chaleur de la salle le mettait totalement à genoux. La pièce n'était aucunement réfrigéré et sans sa combinaison, il ne pouvait pas faire grand chose, à part trembler comme un enfant apeuré.
Pourquoi......Pourquoi le torturer? Pourquoi le harceler? Ce monde ne vivait donc que cela?? Que pour les poursuivre, lui et sa femme? Victor reconnaissait ses crimes et les morts qu'il avait laissé derrière lui depuis sa métamorphose. Il savait qu'il serait puni un jour pour cela, mais elle....elle n'était que pureté, innocence angélique, une femme doté d'un cœur qui faisait passer le bonheur des autres avant le sien, une personne dotée de compassion et capable de comprendre la douleur des gens, de les rassurer et de calmer cette flamme anxieuse qui vivait en chacun des êtres vivants. Combien de fois, le savant avait il été rattrapé par Nora, à chaque fois qu'il était au bord du gouffre? Combien de fois l'avait elle dit à quelle point elle l'aimait et qu'il lui avait répondu de manière réciproque? Combien de fois l'emmenait elle avec lui, dans des lieux où ils pouvaient vivre parfaitement leur amour?

Et puis il y'a cette saloperie, ce virus qui est arrivé, qui l'a dévorée, la rongeant de l'intérieur. Il y'a ce fumier de Boyle, ce monstre sans coeur, chien capitaliste qui ne voyait que le financement de la Gothcorp, et ce, certainement sans passer par l'aval de Bruce Wayne. Boyle était un fou furieux mégalomane qui s'appropriait le matériel d'autrui pour se torcher le matin avec une belle liasse de billets.......Victor avait pensé plus d'une fois à l'époque à la dénoncer à Bruce Wayne. Il avait voulu signaler certains mauvais traitements dont il avait été victime, tout comme Nora.......C'était là toute l'ironie de la chose car au final, le destin s'était acharné sur le couple Fries. Ce monde........ce tas de fumier cynique et hypocrite avait d'autres projets pour le pauvre savant, devenu aujourd'hui ce qu'il était, à cause de ces....."monstres".
On traitait souvent Victor de monstre.....MAIS EUX......QUI ETAIENT ILS POUR CONSPUER DANS SON DOS? Qu'étaient ils pour oser s'interposer, détruire sa vie et pire encore, de le manipuler comme un vulgaire outil......Tous lui mentaient, le manipulaient......et il n'y avait eu qu'elle.......la femme enfant.....la seule qui ne lui avait pas mentie, qui l'avait traité d'égal à égal. Elle lui avait promise de l'aide, de trouver une solution, et plus d'une fois, elle lui avait fournie une aide précieuse avant de disparaitre lors de ce terrible jour.......Il se rappelait encore de la lueur de folie dans les yeux de Sonatine. Il y' avait vu le feu infernal, la terreur, la haine et le mensonge....Voilà ce qu'il voyait maintenant dans les yeux d'Aurora....
Ils paieront tous........mais pour l'instant, il n'avait pas d'autres choix que de se soumettre........pour le moment. A vrai dire, quoi qu'il fasse, cette femme le tuera.....il le savait. Sa haine était bien trop palpable pour ne pas être prise au sérieuse. Personne......Plus personne ne lui volerait sa vie, pas même une saleté comme Miss Blue, qu'il avait reconnu

".....Qu....Qu'est ce que.....vous voulez.....?"


La voix du savant était emplie de fatigue et d'épuisement, et cette chaleur ne l'aidait pas. Il lui fallait son scaphandre...Il en avait besoin, où alors, il ne mettrait que peu de temps avant de mourir. Miss Blue ne le laisserait pas mourir pour le moment. Elle avait besoin de lui pour quelque chose qu'il ignorait. Elle détenait Nora, Sigma et les troupes restantes de Pandora et n'hésiterait pas à disposer d'eux. Mais à l'instant même, seule Nora importait.

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A SUIVRE.