Chaque soir, c'était la même activité rébarbative pour ce brave Arnold Wesker. Stylo en main, il regardait minutieusement si les affaires du jour avait été rentables. Chaque lettre, chaque chiffre était vérifié au peigne fin comme à l'habitude. Cette journée avait apparemment était très fructueuse pour l'association criminelle. Les trafics de drogue battaient leur plein, le "concepteur de la fièvre" était vraiment un drogue extraordinaire. Tout en réajustant ses lunettes, Arnold esquissa un léger sourire. En effet, le coup du transport de Tijuana, au Mexique, jusqu'à Gotham City n'était pas des plus bas, surtout avec le contournement des autorités, mais la rentabilité approchait presque les deux cents pour cents. Magnifique était le mot qui venait à l'esprit du Ventriloque, Scarface n'aurait pas à le maudire aujourd'hui car tout se passait admirablement bien. Le reste des activités, allant du racket au blanchiment d'argent ou même à la prostitution, était montée en rentabilité par rapport aux semaines précédentes. Rien ne pouvait arrêter le terrible duo, ils avaient réellement le vent en poupe ces derniers temps.

Scarface était là, en face de lui, assis sur une petit chaise renforcée en velours. On ne lésinait pas sur la qualité pour loger le plus grand mafieux de Gotham City. A chaque ligne que Wesker écrivait, il jetait toujours un léger coup d'œil à son acolyte. Ce geste était tout simplement pour montrer à la marionnette que tout allait parfaitement bien, non seulement dans le but de la calmer mais de la mettre en confiance face à la suite des évènements. Les évènements d'Arkham City avaient réellement énervé Scarface et ce dernier ne jurait plus que par la destruction totale du Pingouin ainsi que des autorités de la ville. Le Batman était une des cibles prioritaires bien entendu mais la rage qui consumait le criminel s'étendait à toute la cité. Quel outrage avait-on osé commettre ? S'attaquer au grand Scarface, le hors-la-loi le plus impitoyable de Gotham City et jeter à la rue son plus vieil "ami" Wesker tout en le kidnappant dans une vitrine de musée, l'arborant tel un trophée. Cobblepot ne perdait rien pour attendre, le feu était déjà haut dans le ciel et l'orage ne faisait que gronder de plus en plus fort chaque jour.

Les comptes étaient fini, Wesker referma minutieusement son carnet et le rangea dans le tiroir de son bureau tout en montrant à Scarface, d'un habile signe de la tête, que tout s'était bien passé. Il commençait à se faire tard, mais cette soirée n'était pas comme les autres. Scarface avait prévu quelque chose haut en couleur, une réunion de recrutement pour redorer le blason de son gang. Il lui fallait plus d'hommes pour arriver à ses fins, Rhino et Mugsy était peut-être dévoué entièrement à sa cause mais à quatre ils ne pouvaient pas réaliser de grandes choses tandis qu'avec plusieurs petites frappes, aussi inutiles soient-elles, il pouvait réaliser ses projets grandioses de terreur et meurtres. La jubilation était le maître mot pour définir l'attitude de Wesker quand il regardait son fidèle allié de toujours. Il se perdait dans ses pensées, se rappelant de tous les moments qu'ils avaient partagés ensemble et le nombre de fois qu'il avait tout mis en œuvre pour retrouver son cher ami. Malgré le fait qu'il était en pleine réflexion, la porte de la pièce s'ouvra, laissant entrevoir la tête de Mugsy.

"Patron, euh enfin je veux dire Mr. Scarface, il est l'heure. Ils ont tous été réuni dans le club et n'attendent que votre discours." dit-il, l'air un peu gêné que Scarface ne soit pas dans les mains du Ventriloque. Parler à une marionnette inanimée n'était jamais une chose aisée pour Mugsy car il avait toujours réalisé que Wesker était réellement schizophrène contrairement à la plupart des autres membres y compris Rhino.

Arnold regarda la situation puis se leva lentement de sa chaise. Il s'approcha de Scarface et le prit délicatement de ses deux mains, il ne fallait surtout pas érafler le grand homme qu'il était. Puis, enfonçant doucement sa main à l'intérieur du corps de la marionnette, il commença à l'animer. Scarface était réveillé, il ne lui fallait plus que finaliser son plan. La marionnette tourna la tête vers son homme de main et le regarda droit dans les yeux, d'un air extrêmement sérieux.

"Il était temps. Je vous rejoins dans la falle dans quelques inftants. Ce foir fera la plus gelle affaire de notre vie Wesker ! Allons-y, gros empoté." commanda la poupée, d'un ton insultant envers son acolyte.

Wesker baissa les yeux tristement, encore une fois Mr. Scarface lui avait fait une remarque désobligeante. Il devenait habitué mais cela lui fendait toujours le cœur. Cependant il était trop timide pour oser répondre au grand homme qu'il avait dans ses mains. Il éprouvait une énorme admiration pour cette marionnette, elle avait toujours été ce qu'il n'a jamais su être. Scarface avait une mentalité impitoyable et une poigne de fer sur ses activités illégales, c'était un homme fort contrairement à Arnold qui n'avait toujours eu que des échecs dans sa pauvre vie. Une fois son sentiment de tristesse passé, il avança et ouvrit la porte, laissant vue sur son club. Le bâtiment était rempli de part en part, les petits criminels de la ville avaient afflué sous l'annonce qu'avait fait passer Scarface dans toute la ville. La barman, une très charmante fille, essayait de servir le plus vite qu'elle le pouvait les demandes des clients tout en étant affligée par les sifflements de ces espèces de bas esprits aguichés par sa beauté. De l'autre côté de la pièce, sur la scène, on pouvait remarquer un petit groupe de musiciens détendant l'atmosphère avec une musique des années trente.


L'entrée dans la pièce du grand Scarface créa un silence des plus total. La légende était donc vraie ? "Scarface n'était donc qu'une marionnette animée par un vieil homme qui n'avait rien de menaçant" pensait la plupart des petites frappes présentes. Certains sourires malsains commençaient à se dessiner sur les visages des hommes présents, ce qui ne plaisait absolument pas à Wesker ainsi que son acolyte. D'un claquement de doigt, la musique s'arrêta et les musiciens partirent de la scène en emportant leurs instruments avec hâte. Les habitués du club savaient qu'il ne fallait pas contrarier le grand criminel qu'il était. Arnold, une fois le silence fait, se dirigea vers l'estrade où étaient les musiciens avant lui. De là, il avait vue sur tout le petit monde qui s'était réuni à sa petite réunion. Qui étaient-ils ? Il n'en avait que faire ! Des violeurs, des meurtriers, des psychopathes peut-être mais pour Scarface tout cela n'était que des sous-fifres si ce n'est de la chair à canon pour les prochaines étapes du plan. Car oui, tout ce qui comptait, c'était l'avancement du plan consistant à s'emparer de la ville, de ses trafics et de sa criminalité.

Wesker prit une chaise et la posa en plein milieu de la scène. Une fois celle-ci bien positionnée, il s'assit dessus, Scarface toujours dans sa main. La marionnette scruta de droite à gauche et inversement la foule puis redressa son chapeau, tombant un peu trop devant ses yeux. Il s'empara d'un petit cigare et le cala dans sa bouche sans l'allumer, comme à l'habitude.

"Il y a une raison pour laquelle vous êtes touf réunis ifi, gande de rebus que vous êtes !" commença-t-il sèchement, pour se faire respecter. "Vous êtes ifi dans un gut bien préfis ! Depuis trop longtemps, je me fais marcher sur les pieds et fela doit feffer ! Vous êtes venus pour partifiper à ma grande opérafions, fela ne fait pas de doutes. Fependant, je me dois de vous dire une fose bien précise, F'EST MOI LE FEF IFI ET PERFONNE NE PEUT ME DUPER !" à la fin de la phrase, Wesker reprit une légère inspiration, de manière discrète pour ne pas se faire remarquer. "Nous reprendrons la ville à tous fes gandits gébiles qu'ils font ! Fes Cobblepots, fes Black Mask ne donnent pas à la ville la vraie criminalité qu'elle mérite ! Avec moi, vous aurez de l'argent, de la gloire ! Nous nous emparerons de la ville et nous clamerons notre pouvoir absolu sur Gotham !"

La phrase fut aussitôt finie que la plupart des criminels restèrent bouche-bée face au charisme de la marionnette. Cela se passait toujours ainsi, les bas esprits tombaient sous l'emprise du grand criminel qu'était Scarface. Wesker souriait, regardant le regroupement de bandits s'agiter, discuter entre eux. Autant dire que la réunion était une réussite. Le duo criminel était déjà en train de planifier la suite mais ils furent arrêté par une jeune tête brûlée qui se démarqua du lot, il sortit de la foule et cria face à la scène où se tenaient les deux hommes :

"Et que se passera-t-il si Cobblepot nous paye plus cher que vous ? Ou même si vous échou..."

Le pauvre gamin n'eut pas le temps de finir sa phrase que le bruit retentissant d'une mitraillette résonna dans la pièce. Mr. Scarface s'était rapidement équipé de sa Thompson et avait mitraillé le pauvre homme sans aucun ressentiment. Aucune balle n'avait été perdue, il avait appris il y a bien longtemps à tirer correctement. Le jeune homme s'étala par terre, dans une mare de sang, son corps recouvert de balles. Les autres criminels s'en écartèrent aussitôt, de peur de causer la fureur de leur nouveau patron. L'ambiance était annoncée, aucun traître n'était admis, il ne fallait pas venir ici pour bassiner le plus grand criminel de la ville avec le nom de son pire ennemi, à savoir Cobblepot. Une fois le boucan du fusil fini et la fumée s'échappant du canon disparue, la marionnette déposa l'arme au pied de la chaise et gueula dans la pièce :

"RHINOOOOO, NETTOIE MOI CETTE MERDE AVANT QU'ELLE POURRISSE.' Le ton meurtrier impressionna encore plus les malfrats présents. Rhino arriva prestement comme à son habitude.
"Ok, boss. A vos ordres, boss." dit-il poliment. Il avait un énorme respect pour Mr. Scarface.
"Du calme Mr. Scarface, vous savez bien que trop de pression vous mettent dans un mauvais état." répondit Wesker à Scarface, remettant la chemise de la poupée dans son veston.
"La ferme toi !" hurla la marionnette en donnant une baffe en pleine figure à ce pauvre Arnold. Encore une humiliation publique de plus... "Vous êtes maintenant à mon fervife ! Maintenant allez ! Attendez les ordres et nous prendrons la ville ! NOUS AURONS LA PEAU DE COGGLEPOT AINSI QUE DU GATMAN, JE VOUS LE PROMETS !"

Les criminels commencèrent à sortir du club. Les premières impressions de Scarface les avaient mis dans tous leurs états. Certains étaient terrifiés par la personnalité de la marionnette, d'autres totalement passionnés par elle. Depuis sa chaise, le duo jubilait, le plan était en marche. L'échiquier était enfin posé, il ne restait plus qu'à avancer les pièces correctement.