Le temps du changement [Clos]

Sujet: Le temps du changement [Clos] Mar 1 Jan - 20:20

L'air était froid, glacé pour ainsi dire, rien d'étonnant vu l'heure. La lune était déjà apparue depuis plus d'une heure dans le quartier délabré de Park Row. Blake finissait son cigare, il semblait attendre quelqu'un. Il patientait tranquillement, devant l'entrée d'un café, "My Alibi Bar" : un coin paumé où personne n'aurait pu le déranger dans ses plans. Andrew était en civil, le style un peu rétro qu'on avait l'habitude de voir vingt ans auparavant; manteau en cuir, jeans bleu foncé et bottines de motard. Les minutes passaient et aucun signe de la personne en question. Fatigué, Blake se décida à pousser la porte du bar pour aller siroter un breuvage réchauffant. Le bar avait apparemment été rénové récemment, quelques loubards s'y réunissaient pour se saouler et s'amuser bêtement en se bagarrant, c'était vraiment l'endroit rêvé pour ce qu'il avait prévu. Andrew s'approcha du bar, une belle hôtesse, la poitrine bien en avant, le regarda avec un sourire flatteur puis s'adressa à lui :

"Qu'est-ce qu'un bel homme de ton âge voudrait qu'une jolie fille comme moi te serve ?"
"Un whisky, bien fort, pas de la bibine qu'on a l'habitude de boire dans les cafés normaux" répondit-il, un large sourire au visage, tout en admirant la jolie femme.

Elle revint avec un verre rempli à ras bord, Andrew lui donna son dû et s'empressa de faire cul-sec. Le liquide brûlant coulant dans sa gorge lui rappela l'armée et ses anciennes années. Une fois l'alcool fini, il déposa le verre sur le comptoir et alla s'asseoir à une table, au fond du bar, où personne n'aurait pu entendre ce qu'il disait. C'était son habitude, il n'aimait pas être dérangé. Blake sombrait dans ses pensées quand un homme plutôt âgé, à peu près la soixantaine aussi, s'assit à la table avec deux bières. Ils se regardèrent tous les deux, les yeux parlaient avant la bouche. Aucun doute là-dessus, ces deux-là étaient des amis de longue date et après un court instant, ils se serrèrent la main le sourire aux lèvres. La magie de cette rencontre fut cependant très courte car tous les deux savaient la raison de leur présence ici. Andrew décida de lancer la discussion :

"Georges, content de te voir mon vieux. Ça fait un bail depuis nos missions de routines pour le major hein ?" dit-il d'un ton enjoué.
"Tu l'as dit Blake, vingt ans environs que j'ai plus vu ta face où même celle de tes anciens copains" répondit-il d'une manière rustre.
"T’as fini ta carrière aux services spéciaux ? "
"L’année passée, je profite enfin de ma vie de retraité, pas comme toi. "
"Tu as ce que je t'ai demandé ?" dit-il sérieusement, comme si quelque chose de grave allait se produire.
"Ouais, t'inquiètes pas, mais mon vieux, t'as passé l'âge pour faire tout ça... Y'a plein de justiciers dans les rues prêts à le faire, pourquoi tu irais risquer ta peau ?"
"Cette ville est au bord du gouffre, le crime grandit de jour en jour Georges... Les gens ont perdu espoir, le Batman a été accusé de crimes, le commissariat vient d'exploser, tu te rends compte dans quelle situation nous sommes ? La mafia continue ses actions, des honnêtes gens travaillent chaque jour pour nourrir leur famille sans savoir si demain elle sera morte! Les évadés des asiles et prisons ne sauront bientôt même plus être rattrapés par la police qui croule sous la vague de criminalité récente. Est-ce ça que tu voulais pour la ville ? La voir se noyer dans son propre sang ? Merde, on valait mieux que ça, on a toujours fait en sorte toi et moi de rendre cette ville un peu meilleure à notre façon, je comprends que tu aies arrêté pour préserver ta famille mais moi je n'ai rien à perdre."
"Et ta fille Diana, si il trouve ton identité, t'as pensé deux secondes à elle ?"
"Elle est partie de Gotham, en France apparemment, silence radio depuis deux mois avec elle. Je préfère que ce soit ainsi, j'ai jamais été un bon père."
"Bon, suis moi jusqu'à ma caisse, je vais te montrer ce que j'ai dégoté."

Les deux hommes finirent leur bière puis sortirent du bar, la voiture était garée dans une allée où personne ne fouinerait. La voiture était plutôt vieille, certains l'auraient traité d'antiquité ou de poubelle mais elle avait une valeur pour Georges. Blake rentra dans la voiture, siège passager, puis pris en main le dossier que son coéquipier lui tendait. Il l’ouvra et alluma un cigare comme à son habitude. Au fil des pages, un léger sourire faisait surface sur son visage.

"Comme tu peux voir, la famille Galente , traînant dans le trafic d'êtres humains, le racket et la drogue, est sûrement la plus faible famille pour le moment. En effet, elle a eu plusieurs débouchés tragiques avec d'autres criminels sans compter qu'ils essayent de se prendre le pouvoir entre eux. Un choix plutôt malin, je te l’accorde Blake. Pour l'instant, j'ai noté quatre cibles : Silvio, le parrain, un homme très bien entouré et protégé. Il y a aussi Pascale, l'ancien parrain à la retraite, il passe son temps dans les restaurants de Little Italy. Alors après, nous avons David, arrivé récemment j'ai pu découvrir qu'il essayait avec une partie de la famille de prendre le pouvoir à Silvio. Le dernier n'est pas un dirigeant mais un de leur tueur : Jimmy Peake. " Il déglutit et essuya la sueur sur son front, il avait l’air perturbé. "Comment comptes-tu agir ?"
"Silvio serait trop dur à attraper pour l'instant" rumina-il dans sa moustache. "Et Pascale traine dans des endroits trop dangereux pour moi. Jimmy n'est pas quelqu'un de qui nous devons nous soucier, une fois la famille à terre, il se retrouvera sans boulot. Mais par contre, David me parait être un beau gibier, si j'arrive à l'attraper et à le tuer, son groupe de dissident pourrait très bien déclarer sans réfléchir une petite guerre interne à Silvio ou sinon créer des dissensions dans la famille."
"Pas bête, comment tu comptes t'y prendre ?"
"Demain à minuit, David reçoit apparemment une cargaison sur les Dixon Docks, il sera avec quelques gardes du corps mais c'est le seul moment où je pourrai me débarrasser de lui sans qu'on sache que je l'ai fait."

Les deux hommes se regardèrent, Georges souffla, exaspéré par l'attitude d'Andrew. Les deux sortirent de la voiture, Georges s'approcha du coffre et l'ouvra puis montra son contenu à Blake.

"C'est un M16 à balles perforantes, visée laser et crosse contre le recul. Si tu ne t’en souviens pas on s'en servait pour les escarmouches au Proche-Orient, l'arme parfaite contre les petits groupes d'ennemis. J'ai deux chargeurs de 22 balles, c'est tout ce qu'il me reste de l'armée... Je t'en fais cadeau, t'en fera sûrement un meilleur usage que moi."
"Merci vieux frère, si je réussis, je te passe un coup de téléphone et on se retrouve au même endroit pour discuter de la prochaine action."

Ils se saluèrent, Blake prit l'arme dans ses mains et la porta jusqu'à sa voiture, garée quelques mètres plus loin. Réfléchissant encore une fois aux préparatifs de son plan, il rumina avant d'activer le contact et de retourner à sa résidence, c'était peut-être sa dernière nuit vivant.

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos] Mer 2 Jan - 21:57

Cette histoire se passe après la fusillade du port, trois jours après le précédent message au bar.
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Il devait être environ dix-neuf heures quand Blake poussa la porte du bar. Celui-ci n'avait pas changé, des loubards en train de cuver leur alcool tout en jouant au poker. Au-dessus, sur une télévision en hauteur, on pouvait admirer les Gotham Knights, équipe de rugby reconnues de la ville, battre une autre équipe. Ce n'était qu'une rediffusion, Andrew avait déjà vu ce match il y a une semaine de toute façon. Il s'alluma un cigare, en plein milieu du café et regarda la même serveuse que la dernière fois, toujours aussi séduisante. Il lui fit un petit sourire du coin de la bouche, la serveuse sourit aussi en retour puis s'adressa à Blake d'un ton plutôt amical :

"Tu sais ce qu'on dit, si on se revoit encore une troisième fois on s'embrasse."
"Prépare tes lèvres alors, tu n'es pas prêt de me voir partir définitivement d'un bar qui possède d'aussi belles hôtesses" répondit-il, un léger rire dans la voix.
"Alors ce sera quoi pour toi beau gosse ?"
"Comme la dernière fois, un whisky bien fort pour me réveiller et deux bières bien fraîche."
"C'est pour ton ami le grand brun l'autre ?"
"Tout bon, un vieux pote à moi, on était à l'armée ensemble."
"Oh vous savez l'armée, pour ce que j'en pense moi..."

La serveuse s'absenta puis revint avec la commande. Andrew déposa l'argent sur le comptoir et alla s'asseoir sur la même table au fond du bar. La même musique était encore en train de tourner, du vieux rock d'il y a des années. Il dégusta son whisky comme à l'accoutumée puis regarda la bande de motards qui était assis un peu plus loin. Des gros malabars remplis de tatouages et utilisant un langage grossier. Malgré leur apparence plutôt rustre, ce genre de groupe peut servir souvent de protection, surtout dans les quartiers comme Park Row. Perdu dans ses pensées, Blake ne remarqua pas l'entrée de Georges dans le bar. Son ami s'approcha et déposa son manteau sur le porte manteau non loin de la table. Il s'assit, regardant Andrew puis après une minute déposa le dossier qu'il avait concocté sur la table. Blake s'en empara et regarda minutieusement ce qui se trouvait à l'intérieur.

"J'ai appris à propos du petit accident au port, on raconte que Pascale n'a jamais été aussi énervé depuis des années. Il cherche désespérément le coupable. Tu es quand même un grand taré, tu aurais dû le descendre proprement, le laisser sur place au lieu de le mettre sur ton bûcher." s'exclama Georges, exaspéré.
"Que veux-tu, j'aime les mises en scène extravagantes, tu aurais dû le voir en train d'implorer ma pitié. J'ai jamais rien vu d'aussi hilarant." répliqua Andrew, le sourire aux lèvres. "Et encore tu sais pas tout, il n'y avait pas qu'eux sur les docks ce soir-là, il y avait aussi un groupe mené par une femme plutôt élégante qui faisait du trafic d'être humain."
"Une femme plutôt élégante ? J'ai l'impression que tu parles d'Elena Falcone. Andrew, j'espère que tu ne l'as pas tuée, ça aurait déclenché une véritable chasse à l'homme dans Gotham."
"Tu l'as dit, j'ai fait mieux ! J'ai orchestré la chose de manières à ce qu'ils croient que les Galente aient manigancés la chose, si ça marche j'aurai champs libre jusqu'à Pascale et Silvio."

Ils sirotèrent leur bière tout en regardant le match de rugby. Les Gotham Knights menaient déjà de vingts points, c'était un beau match en somme pour la ville.

"Mais tu sais quelque chose me dérange Blake... Toutes ces mafias, elles ont l'air d'agir sur l'ordre de quelqu'un. Plusieurs choses me laisse penser qu'il y a une personne au-dessus de tout ça, un tireur de ficelle professionnel." dit Georges, le ton légèrement inquiet.
"Rien ne m'étonne dans cette ville mais même si ce que tu dis est vrai, il me faudra un sacré bout de temps pour arriver jusqu'à lui. Peut-être un jour se présentera-t-il devant moi ?"
"Tu devrais reformer une équipe comme à l'ancien temps Blake... Même si beaucoup ne partageait pas ta façon de traiter les criminels vous faisiez un sacré boulot face aux gangs à une époque."
"Cette ville ne m'inspire plus confiance, il n'y a que toi que je connais bien Georges. Je me prépare pour la suite des opérations et avec ce que tu m'as apporté là, je suis prêt pour la suite des opérations." répliqua Andrew, pointant une des feuilles dans le dossier.
"Je vois... Pei Waganara, un des généraux du Clan du Dragon. Il organise une réunion près du Dragon Impérial. Tu comptes faire quoi ?"
"Tu sais comment les russes font pour dire qu’ils ont tué quelqu'un ?" demanda Blake, d'un air malicieux.
"Ils coupent les testicules et les mettent dans la bouche mais pourquoi tu me demandes ça ? Oh merde Blake je viens de piger, t'es un foutu grand malade ! J'espère que tu sais ce que tu fais..."
"J'ai jamais été aussi confiant de ma vie Georges, je peux te le dire."

Il regarda son collègue d'un air malicieux, déposant les cendres de son cigare dans le cendrier avant de s'en allumer un autre tout en buvant une gorgée de sa bière.

Spoiler:

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos] Jeu 3 Jan - 0:24

Le My Alibi était considéré comme le bar le plus mal famé de tout Gotham City, et Dieu seul sait que Gotham était mal famé. Ce soir, j'avais rendez-vous avez un flic corrompu du GCPD, un dénommé Watson. C'était le genre à accepter des pots de vin pour pouvoir payer des filles en boîte de strip-tease comme le Moulin Rose ou à dépenser en alcool et en donuts. Bref, ce n'était pas le genre de policier à qui on viendrait se plaindre pour une amende de stationnement. Je devais donc le rencontrer au My Alibi pour une recherche toute particulière. J'avais beau être affilé à la mafia je n'avais aucun logiciel pour rechercher une immatriculation. Watson était connu pour fournir des informations sur les voitures recherchés par la pègre : ennemis, flics, témoins etc. La voiture qui m'intéressait ce soir là, c'était celle que j'avais aperçu sur une vidéo aux Dixon Docks.

Le soir dernier, j'avais accompagné Miss Elena Falcone pour une livraison de "marchandises", en réalité des femmes et des enfants immigrés de Chine pour un commerce tout à fait profitable au marché noir. L'attaque des Galente me surprenait beaucoup parce qu'ils avaient envoyé seulement un seul homme et il s'était fait tué pour...rien. Seul un garde du corps s'était fait touché mais aucun dégât sur la marchandise, rien. Pour moi, cela ressemblait à une tentative de coup monté visant à monter les Falcone et les Galente l'un contre l'autre. Pour l'instant, j'avais décidé de ne rien dire à Elena, pas besoin de les inquiéter sur une intuition. J'avais seulement pu accéder à la sécurité du Dock en me faisant passer pour un garde de nuit. Aucune des vidéos ne montrait le visage d'une autre personne sur le Port mais une seule caméra vit une voiture garée à l'extérieur repartir. Je n'ai pas pu voir de visage mais j'ai pu relever son numéro d'immatriculation. Et c'est là que Watson entre en jeu.

J'entrais donc dans le My Alibi et je vis le ripous assis à l'une des tables au fond du bar. La serveuse au bar avait l'air tout à fait charmante et je m'en voudrais de passer dans son bar sans prendre la consommation qui va avec. Je vins à la rencontre du flic une bière à la main et m'assis dos à un homme de grande taille, plein de muscles et au visage balafré. Sûrement un vétéran... Mais ce n'était pas le but de ma venue. Je déposa une photo sur la table, celle de l'immatriculation de la personne que je recherchais.

"Watson je présume...Bonsoir, il parait que vous pouvez me donner des infos sur la voiture, mais je m'intéresse surtout au propriétaire."

Le gros homme s'étouffa avec son hamburger, sa cravate était tachée de sauce barbecue. Il fit passer le tout avec une pintade de bière.

"- Ne dites pas mon nom ! Vous avez l'argent? Où avez-vous eu cette photo?

- Qu'est-ce que ça peut vous foutre? Je l'ai eu au Dixon Docks hier soir..." dis-je tout en lui glissant un paquet de fric de ma propre réserve.

Je garde normalement cet argent pour payer un détective chargé de se renseigner sur mon passé. Voilà trois mois que je suis à Gotham et je ne me souvenais toujours de rien. Ni d'où je viens, ni qui je suis, ni pourquoi je peux me transformer en n'importe qui.

"- Votre info a intérêt à être la bonne. Les Falcone vous récompenserons mieux que moi si l'information que je recherche s'avère utile.

- Okay, okay, laissez moi jeter un coup d'oeil."

Le flic sortit un ordinateur portable de sous la table pour la poser à côté de son dîner. Normalement, les logiciels de traçage de la police avaient une licence privée et ne pouvaient donc être utilisés que par des policiers au Commissariat. Mais ce Watson avait trouvé un moyen de contourner la protection et l'avait installé sur son ordinateur personnel après avoir récupéré un disque dur pas trop endommagé de la police dans les débris du Gotham Central (un peu après qu'il se soit fait explosé par je-ne-sais-qui). Le ripoux entra la série alphanumérique et appuya sur le bouton Entrée. La recherche commença.

"- Ca risque de prendre une bonne dizaine de minute...

- J'ai tout mon temps..."

...Dix minutes passèrent...

L'ordinateur émit un petit bip sonore et l'information apparu à l'écran. Watson lut la fiche que l'ordinateur lui donnait.

"-C'est une Cadillac Fleetwood, modèle noire.

- Intéressant...t'as aussi l'année de fabrication et les pays dans lesquels elle est vendu?... JE M'EN FOU !!! Je veux le nom et le prénom du type qui possède cette bagnole !"

Le ripoux sursauta et regarda la photo du permis de conduire. Il vit l'homme qui était juste derrière moi et le pointa de son doigt tremblotant. Combien y avait-il de chance pour que je m'assied juste à côté de l'homme que je recherchais dans tout Gotham City? Aucun nom ne sortit de sa bouche, je n'en n'avais pas besoin. Ma main glissa prudemment vers mon arme de poing et je retira le G17 de son étui pour le coller sur le flanc du type d'à côté. Un petit "clic" fit signe que la sécurité était désengagée et que l'arme était chargée.

- Je crois que vous et moi, nous avons à nous parler. Levez vous doucement, dites au revoir à votre ami et dirigeons-nous vers la sortie. Ne tentez rien sous peine d'avoir deux poumons perforés.

De là où j'étais je ne pouvais pas voir son visage, mais je comptais bien le découvrir une fois à l'extérieur...

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos] Jeu 3 Jan - 3:31

La conversation venait de prendre fin entre Georges et Andrew, un silence régnait entre les deux hommes. Blake savait extrêmement bien que son ami craignait le pire pour lui car étant fraichement revenu au rang de justicier l'Artiste allait à coup sûr commettre des erreurs et peut-être en avait-il déjà commises. Andrew scrutait les environs du bar, plus mal famé que ça tu pouvais en crever... Des gens de prostituées draguaient les rares jeunes hommes foulant les pieds dans le bâtiment tandis que des affaires louches avaient lieu dans les recoins. Après tout, qui aurait cherché quelqu'un comme Blake dans un endroit pareil ? C'était la couverture parfaite pour ses réunions improvisées.

Au fil du temps, un homme rentra dans le bar, ordinateur à la main et l'air plutôt pressé il alla s'asseoir sur la table juste en face des deux compères. Il avait l'air très sérieux et quand la serveuse lui demanda ce qu'il voulait consommer, il répondit d'un ton stressé qu'il ne voulait rien et qu'il ne fallait plus l'importuner car il avait une affaire importante sur les bras "pour quelqu'un d'important". Après quelques instants Blake retourna à sa bière et continua de regarder le match de rugby à la télévision, les Gotham Knights venaient de réussir un magnifique touchdown ! La foule était en délire et le commentateur ne pouvait plus parler à force de crier dans le micro. Une belle soirée en somme... Mais quelque chose dérangea Andrew, un homme entra dans le bar, un homme qu'il avait déjà vu quelque part et récemment. Blake se tortura l'esprit à essayer de se souvenir de lui, n'ayant rien d'autre à faire puis, quand il le vit s'asseoir juste derrière lui, eut un éclair de lucidité.

"Georges, écoute bien et fais ce que je te dis." murmura Blake d'un ton grave. "Le mec derrière moi est le garde du corps de la Falcone, sa présence ici n'annonce rien de bon et je pense que j'ai commis une erreur aux docks... Peut-importe ce qu'il arrive, ne fais absolument rien. Si par bonheur tu arrives à sortir discrètement, retiens son visage et essaye de me trouver tout ce que tu peux sur lui."
"Merde Blake... Je te l'avais dit que tu allais avoir des problèmes mais aussi tôt c'est impensable."
"C'est les risques du métier, il faut attendre qu'ils agissent les premiers pour ne pas faire d’émules."

Blake garda un air détendu jusqu'au moment où il sentit un arme sur ses côtes, l'homme était en train de pointer une arme de poing discrètement et lui chuchota :

"Je crois que vous et moi, nous avons à nous parler. Levez vous doucement, dites au revoir à votre ami et dirigeons-nous vers la sortie. Ne tentez rien sous peine d'avoir deux poumons perforés."

Andrew regarda Georges puis annonça d'un ton normal : "Bon, ce fut super sympa de te revoir mais je dois partir, il commence à se faire tard. On se refait ça au plus vite, tu connais mon numéro." puis se dirigea vers la sortie, toujours suivi de près par l'homme. Une fois sorti du bar, ils allèrent dans une des allées pour que personne ne voit la situation. Blake se retourna et fut sûr d'une chose : c'était bel et bien le garde du corps de Falcone. Il regarda son arme puis lui sourit comme à son habitude.

"Un Glock 17, on le reconnait à l'armature en plastique pas de doute..." dit-il le ton amusé. "Arme autrichienne si je me trompe pas, c'est extrêmement rare d'en voir ici." Il prit ensuite une grande bouffée d'air et continua : "Je sais pas comment tu m'as trouvé, peut-être les caméras du port et ton pote le flic... C'est bizarre que tu n'aies toujours pas appelé tes copains pour me descendre, après tout c'est le genre de la maison non ? T'as l'air différent des autres toi... Écoute on pourrait très bien perdre gros tous les deux ici dans cette allée minable tu sais ?"

Tout en parlant il avait discrètement sorti un de ses Beretta de sa veste et le pointa brusquement vers l'homme. Ils se regardèrent pendant un long moment mais Blake voyait clairement que l'homme en face n'était pas impressionné ni même effrayé par la situation.

"Réfléchis deux secondes, si on déclenche une guerre des familles, on pourrait très bien profiter tous les deux de la situation. Tu m'as l'air plus intelligent que les fripouilles de base avec qui tu travailles... Le traçage et tout ça, t'as bien fait ton boulot mais pense à ce que tu gagnerais à me laisser faire plutôt qu'aller ramener mon corps à l'autre gamine pourrie gâtée. J'ai pas pour habitude de discuter comme ça avec les gens de ton genre pour être sincère mais là, j'ai l'impression qu'on pourrait très bien arriver sur un terrain d'entente assez vite..."

Une fois son discours fini, il regarda l'homme tout en continuant de le pointer de son arme, attendant sa réponse avec impatience.

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos] Ven 4 Jan - 0:04

L'homme exécuta mes ordres sans broncher. Il salua son ami et se leva doucement pour se diriger calmement vers la sortie. L'homme ne voulait pas faire de vagues, c'était une bonne chose. Je l'accompagnais, mon arme toujours braqué sur son flanc, après avoir déposé un pourboire et salué Watson. Une fois sortis du bar, je poussa le justicier dans une allée sombre et loin des grandes rues. S'il devait y avoir une bagarre, je voulais que personne ne vienne intervenir pour le sauver. De dos, je pouvais facilement deviner qu'il s'agissait d'un homme très vieux et vu son allure et sa façon de marcher, j'aurais dis un vétéran. Guerre de Corée? Vietnam? Golfe? Aucune idée, je ne pouvais rien en dire tant que je ne connaissais pas son âge réel. Je le poussa contre le mur, mon arme toujours pointée vers lui.

"Un Glock 17, on le reconnait à l'armature en plastique pas de doute...Arme autrichienne si je me trompe pas, c'est extrêmement rare d'en voir ici. Je sais pas comment tu m'as trouvé, peut-être les caméras du port et ton pote le flic..."

Je laissa échapper un petit rire. L'homme n'avait pas l'air très au courant de l'actualité. De son époque on devait encore utiliser les vieux colts des westerns.

"On ne se met plus au courant Papy? Le Glock 17 est l'une des armes les plus répandues au monde. Je l'aime pour sa polyvalence et son prix... En tout cas, tu as bien appris tes cours Papy, faudrait juste te mettre à jour..."

Le vioc finit sa phrase sans broncher :

"C'est bizarre que tu n'aies toujours pas appelé tes copains pour me descendre, après tout c'est le genre de la maison non ? T'as l'air différent des autres toi... Écoute on pourrait très bien perdre gros tous les deux ici dans cette allée minable tu sais ?"

Il ne connaissait pas la vérité mais j'avais besoin de personne et sûrement pas des Falcone. Il avait cependant raison sur un point : j'étais différent...mais il ne se doutait pas à quel point. Le vieil homme sortit soudainement son arme de poing pour la pointer vers moi. Il se rendit compte par lui-même que je n'étais pas impressionné et il continua son exposé en essayant de me convaincre de rejoindre sa cause.

"Réfléchis deux secondes, si on déclenche une guerre des familles, on pourrait très bien profiter tous les deux de la situation. Tu m'as l'air plus intelligent que les fripouilles de base avec qui tu travailles... Le traçage et tout ça, t'as bien fait ton boulot mais pense à ce que tu gagnerais à me laisser faire plutôt qu'aller ramener mon corps à l'autre gamine pourrie gâtée. J'ai pas pour habitude de discuter comme ça avec les gens de ton genre pour être sincère mais là, j'ai l'impression qu'on pourrait très bien arriver sur un terrain d'entente assez vite..."

Hmm... déclencher une guerre entre les familles? Ce n'était pas une mauvaise idée. Je me demande, pourquoi personne dans cette foutue ville n'y avait pensé plus tôt? Une guerre inter-gang ferait drastiquement augmenter la vente d'armes et donc rendrait Julien Morgan, mon employeur, bien plus riche qu'il ne l'était déjà. Son idée n'était vraiment pas mauvaise.

Je rangeai mon arme dans mon holster... puis agrippa le col de son manteau en cuir pour le balancer violemment contre le mur opposé. Dans la brutalité du mouvement un tir partit. La balle se logea dans ce qui aurait dû être mon thorax. Le vieil homme pu voir que la balle n'avait pas transpercée ce qui devrait être de la chair et de la peau. Au lieu de ça, la balle ressortit tout doucement de mon corps pour retomber au sol. Le trou qu'elle avait créé se referma. Profitant de son air incrédule, je me rua sur lui pour lui asséner quelque coups de poings. Dans l'état actuel des choses, sous ma forme humaine, je n'avais rien d'autre qu'une force tout à fait normale. Je pouvais la décupler en changeant de forme mais je détestais mon autre forme, elle me répugnait et me rappelait le monstre que j'étais. Ce soir j'avais besoin de me défouler, et peut-être recevoir quelque coups. Avant de m'engager dans le plan du vieillard je devais également savoir ce qu'il valait, s'il n'était qu'un vantard avec un bon plan, ou un vrai soldat.

"Lève toi papy...si tu veux qu'on se batte ensemble, je dois savoir ce que tu vaux avant. Tu ne comptais tout de même pas rester assis dans ton rockin' chair pendant que j'exécute tes plans ? D'ailleurs, en quoi consiste ta prochaine attaque?"

Je leva mes bras prêt à riposter à ses attaques.

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos] Ven 4 Jan - 20:41

La discussion était tendue. Des deux côtés on sentait une légère tension, il était sûr que les deux hommes n'avaient aucune raison de s'aimer. Le jeunot en face de lui se moquait d'Andrew, lui lançant à la figure des "papy". Blake essaya de rester calme, aucune raison de s’inquiéter pour le moment. Après avoir expliqué son plan, l'Artiste resta pistolet braqué sur l'homme qui semblait réfléchir à sa proposition. Après un court laps de temps, l'homme rangea son arme dans son holster. Andrew, pensant l'accord conclu, relâcha son attention quelques instants et le drame se produisit : le gamin agrippa Blake et le jeta brutalement contre le mur ce qui provoqua un tir réflexe de la part du vétéran. La balle s'était logée dans son thorax, il allait bientôt être trop tard pour sauver ce gamin.

Blake regarda l'homme dans les yeux, il avait l'air tout sauf mort. La balle sortit doucement du corps de l'homme et la plaie se referma sans laisser de trace. Andrew ne savait pas quoi en dire, il avait vu beaucoup de choses dans sa vie mais là, c'était paranormal. L'Artiste restait là, à regarder la situation sans faire aucune action mais ce fut de courte durée car l'homme en face de lui commença à lui asséner plusieurs coups de poing dans la figure ce qui le fit tomber à terre. Réalisant ce qui était en train de se passer, Blake se sentit face à un défi d'envergure. Alors qu'il était à peine en train de se relever, crachant les quelques gouttes de sang qui avaient pris place dans sa bouche, l'autre le nargua :

"Lève-toi papy...si tu veux qu'on se batte ensemble, je dois savoir ce que tu vaux avant. Tu ne comptais tout de même pas rester assis dans ton rockin' chair pendant que j'exécute tes plans ? D'ailleurs, en quoi consiste ta prochaine attaque?"

Blake n'en fit ni une ni deux, il se releva et plaqua l'homme contre un mur et le frappa plusieurs fois dans les côtes pour le déstabiliser mais rien ne paraissait marcher face à la chose en face de lui. Il recula donc puis, tout en regardant le garçon avec un léger sourire, commença à discuter avec lui dans l'ardeur du combat :

"Tu sais, j'ai fait pas mal de trucs dans ma vie, la rockin' chair je te la réserve si tu vieillis un jour gamin. Je me battais déjà avant que tu sois né, missions de reconnaissances en Indochine ou encore au Japon, guerre du Golfe, Irak et autre missions dans le Moyen-Orient ça me connait. J'ai vu des jeunes de ton âge se faire déchiqueter sur des mines, des vieux se faire exploser bombe au torse pour une religion ou encore des villages se faire désintégrer en deux secondes par un bombardement mais toi, alors là toi il faut que tu me donnes la marque des médicaments que tu prends parce que le coup de la régénération ça me fout un coup de vieux pas possible."

L'homme en face revint à la charge, se ruant sur Blake et le frappant dans le ventre. Vacillant sur ses jambes, Andrew se rattrapa contre un des murs de la ruelle. Le gamin n'en avait pas fini là, il continua sa ruée folle sur le vieux mais, se ramassant un coup de bottine dans le torse, recula brusquement. L'Artiste en profita pour essayer de reprendre son souffle tout en continuant sa discussion avec l'homme.

"T'as l'air intéressé par l'affaire quand même gamin... Outre le fait que tu veuilles me massacrer et que tu trempes dans la mafia avec les Falcone je ne vois pas de raison pour ne pas te dire la suite des opérations hein ? Tu me prends vraiment pour un retraité sénile ou je ne sais quoi ? Régénération, invincibilité ou je ne sais quoi, je ne me laisserai pas arrêter par une chose de ton espèce."

Les deux hommes reprirent leur joute de manière agressive, les coups des poings volant des deux côtés. Ça paraissait interminable, un combat entre deux titans mais Blake savait particulièrement bien que cette fois il fallait clore l'affaire plutôt rapidement, ce n'était pas un humain en face de lui. Cette chose paraissait encaisser comme si rien ne pouvait le tuer, ce sentiment d'invincibilité serait sûrement un jour sa perte car tout le monde savait que personne ne peut être intouchable. Regardant les alentours, il profita d'un coup de poing mal placé du gamin pour l'attraper par le bras et, usant toute la force qui lui restait, le balancer contre une benne à ordure. L'homme s'écrasa lourdement et Blake en profita pour se mettre au bout de la ruelle.

"Vu que tu m'as donné un bon combat comme j'en ai pas eu depuis longtemps, tu as droit à un cadeau : la prochaine action consiste à monter les russes contre les triades de Gotham. Une fois cela accompli, la guerre des familles sera la plus totale dans la ville. Maintenant, je pense qu'il vaut mieux qu'on en reste là, on a tous les deux du pain sur la planche et pas que sur ma rockin' chair gamin."

Il regarda l'homme qui se relevait dans les yeux, s’allumant un cigare comme à l’habitude et restant sur sa défense en attendant sa réponse.

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos] Ven 4 Jan - 22:33

Le vieil homme commença à se jeter vers moi pour me plaquer contre le mur. Je pouvais sentir tout son poids et force dans mes côtes. Je le laissa frapper plusieurs fois, juste pour voir combien de coups il pouvait porter sans se fatiguer. Je pouvais ressentir ses coups de poings, ils me faisaient mal mais c'était psychologique. Mon cerveau n'avait toujours imprimé que je n'avais plus de nerfs. On pouvait associer ça au syndrome de l'amputé dont le bras manquant démangeait toujours. Ses attaques ne faisaient rien à mon corps et il s'en rendit compte avant de se fatiguer. Il recula de deux pas en arrière puis dit:

"Tu sais, j'ai fait pas mal de trucs dans ma vie, la rockin' chair je te la réserve si tu vieillis un jour gamin. Je me battais déjà avant que tu sois né, missions de reconnaissances en Indochine ou encore au Japon, guerre du Golfe, Irak et autre missions dans le Moyen-Orient ça me connait. J'ai vu des jeunes de ton âge se faire déchiqueter sur des mines, des vieux se faire exploser bombe au torse pour une religion ou encore des villages se faire désintégrer en deux secondes par un bombardement mais toi, alors là toi il faut que tu me donnes la marque des médicaments que tu prends parce que le coup de la régénération ça me fout un coup de vieux pas possible."

Je souris à ses remarques. J'aurais aimé me rappeler de mes précédents combats mais mon plus vieux souvenir remontait à cinq mois auparavant. Avant ça, le trou noir complet. Je me souviens seulement de m'être réveillé dans une bouillie chimique avec des talents de polymorphes. Étais-je ainsi avant la cure de produit chimique? Je n'en savais rien, quoiqu'il en soit c'est comme ça que je resterais. Ce combat commençait à me plaire.

Je repartis à la charge frappant plusieurs fois le vieil homme au ventre avec autant de violence que de haine. Il recula un instant mais je ne comptais pas le laisser ainsi et continua mon attaque. Il tenta vainement de m'arrêter avec un coup de pied dans ce qui aurait dû être mon torse. Mais cela ne coupa ni ma respiration, ni mon envie d'en découdre. Le vieux se battait bien, peut-être mieux que moi à mon âge mais son corps était humain et rouillé. Je le laissa reprendre son souffle.

"T'as l'air intéressé par l'affaire quand même gamin... Outre le fait que tu veuilles me massacrer et que tu trempes dans la mafia avec les Falcone je ne vois pas de raison pour ne pas te dire la suite des opérations hein ? Tu me prends vraiment pour un retraité sénile ou je ne sais quoi ? Régénération, invincibilité ou je ne sais quoi, je ne me laisserai pas arrêter par une chose de ton espèce."

C'est bien, il arrivait encore à parler. Ce n'était pas donné à tout le monde après un début de combat comme celui-ci. Je recommençais à l'attaquer, cette fois-ci en utilisant, mes genoux et ma tête. Deux coups dans les côtes à l'aide de mes poings, un dans le genou avec ma jambe valide et pour finir, un coup à la tête. Je crois même avoir entendu quelque chose craquer dans son corps, peut-être était-ce mon imagination ou une canette de soda? Ses coups me faisaient toujours mal, mais je savais que je n'avais pas à m'inquiéter, je me serais peut-être fatigué avant lui si j'avais été humain. En continuant le combat, le justicier saisit son unique chance de pouvoir souffler encore un peu. Il m'attrapa par le bras et m'envoya contre une benne à ordure. Il avait dû utiliser tout ce qui lui restait comme force pour me soulever et m'envoyer dans le décors.

La chute fut lourde et brutale, je me retrouvais à l'envers tandis que lui s'était reculé de plusieurs pas jusqu'au bout de la ruelle. J'éclatais de rire, comme un gamin à qui on venait d'offrir un très beau spectacle.

"Vu que tu m'as donné un bon combat comme j'en ai pas eu depuis longtemps, tu as droit à un cadeau : la prochaine action consiste à monter les russes contre les triades de Gotham. Une fois cela accompli, la guerre des familles sera la plus totale dans la ville. Maintenant, je pense qu'il vaut mieux qu'on en reste là, on a tous les deux du pain sur la planche et pas que sur ma rockin' chair gamin."

Je me relevais, satisfait de sa prouesse. Contrairement à lui, je n'avais aucune égratignure, à part mes vêtements un peu déchirés. Le vieil homme s'alluma un cigare. Je le laissais respirer un peu, il l'avait mérité après tout.

"Déjà fatigué papy? Oui on pourrait s'arrêter là...sauf que je commence tout juste à m'amuser."

Après...je l'emmènerais peut-être à l'hôpital. La mafia russe et les Triades ne vont pas s'envoler, il aura tout le temps pour guérir de ses blessures...et peut-être sortir du coma.

Je couru donc vers lui pour asséner un coup de pied droit qu'il évita sans trop de peine. Au moment où il fut derrière mon dos, mon visage et tout le reste de mon corps changea de côté en utilisant mes talents de polymorphe. Ce mouvement prenait beaucoup moins de temps à réaliser que de se retourner complètement. Mon ennemi était surpris et j'en profitais pour l'agripper et l'envoyer sur le pare-brise d'une voiture et le ruer de coups de poing. L'alarme de la voiture m'arrêta dans mon élan, elle n'allait pas tarder à rameuter du monde. Il était peut-être effectivement temps d'arrêter le combat.

"A mon tour de t'offrir un cadeau papy, j'ai eu le temps de bien observer les bas fonds de cette ville. S'il y a une chose que j'ai retenu, c'est qu'il y a bien plus de criminels à interner à Arkham qu'à Blackgate. Les russes et la triade ne sont que du menus fretins, ils ne sont même pas une cinquantaine chacun. Je te propose de viser plus haut et frapper plus fort : monter le gang de Black Mask contre les Yakuzas. Ce sont ces deux gangs là qui dirigent vraiment Gotham aujourd'hui. Black Mask est un ennemi des Falcone et les Yakuza d'un marchand d'arme pour qui je travail. Là, nous avons vraiment un terrain d'entente."

Je m'arrêta un instant, laissant Andrew reprendre ses esprits et le laisser réfléchir à ce que je venais de lui dire.

"Les Yakuzas commencent à s'affaiblir, des rumeurs courent comme quoi il y aurait une lutte de pouvoir en ce moment même. Quant à Black Mask, on a tendance à moins le voir en ce moment. Je pense que ce serait dommage de ne pas en profiter. Qu'en dis-tu?"

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos] Sam 5 Jan - 17:55

Blake pensait le combat fini, fumant son cigare en regardant l'homme se relever de la position délicate dans laquelle Andrew l'avait mis. Le jeune homme rigolait comme un enfant à qui on venait de faire un cadeau, c'était réellement malsain. Blake reprenait son souffle, ce genre de combats acharnés puisait énormément d'énergie dans le corps du vétéran. D'habitude cela se finissait assez vite, deux trois coups de poing et l'adversaire tombait en miettes mais là, l'homme en face de lui se relevait avec à peine quelques déchirures sur ses vêtements, ce qui était tout bonnement surnaturel. Le gamin se releva et regarda d'un air amusé Andrew tout en le narguant :

"Déjà fatigué papy? Oui on pourrait s'arrêter là...sauf que je commence tout juste à m'amuser."

L'homme fonça et lança un violent coup de pied dans la direction de Blake. Par chance, Andrew était resté sur ses gardes et l'évita sans trop de soucis, laissant l'adversaire dans son dos. Il se retourna brusquement, espérant prendre la chose par surprise mais tout le contraire se produisit : il assista une fois de plus à un des tours de magie du monstre en face de lui. Son corps commença à bouger comme de la gelée, on aurait dit qu'il se transformait comme dans les vieux films d'horreur. Tout l'arrière de son corps commença à bouger rapidement et échangea sa place avec l'avant et cela en un temps record. Blake ne savait pas quoi penser, il restait sur place surpris de la prouesse que son ennemi venait encore de faire devant ses yeux. Il n'eut pas le temps de réagir que l'homme l'aggripa et l'envoya sans aucun problème voler dans le pare-brise d'une voiture garée dans la ruelle. Le choc sonna Andrew qui tentait de se relever rapidement mais était bloqué dans la carrosserie de la voiture. En effet, lancer 100 kilos dans un pare-brise n'était pas la meilleure solution pour garder la voiture dans un bon état.

Le gamin avançait encore une fois pour reprendre son assaut sur Blake mais l'alarme le stoppa net, cette saloperie allait rameuter le quartier à ce rythme-là. Cela laissa le temps à Andrew pour sortir de sa position douloureuse et se remettre sur pied, il ramassa son cigare tombé sous l'impact, tout en se maintenant sur le mur pour se remettre du choc. Il ressentait une vive douleur dans sur son côté gauche, une de ses côtes s'était sûrement cassée durant la rixe. Ce n'était pas la mer à boire, l'Artiste était fait d'un bon bois et cette blessure, avec deux bandages, ne serait pas très handicapante. Essuyant la sueur sur son front et le sang le long de sa bouche, Blake écouta le discours de son adversaire :

"A mon tour de t'offrir un cadeau papy, j'ai eu le temps de bien observer les bas fonds de cette ville. S'il y a une chose que j'ai retenu, c'est qu'il y a bien plus de criminels à interner à Arkham qu'à Blackgate. Les russes et la triade ne sont que des menus fretins, ils ne sont même pas une cinquantaine chacun. Je te propose de viser plus haut et frapper plus fort : monter le gang de Black Mask contre les Yakuzas. Ce sont ces deux gangs-là qui dirigent vraiment Gotham aujourd'hui. Black Mask est un ennemi des Falcone et les Yakuza d'un marchand d'arme pour qui je travaille. Là, nous avons vraiment un terrain d'entente."

Black Mask ? C'était peut-être celui dont parlait Georges, le grand manipulateur des mafias de Gotham. Les Yakuzas étaient aussi une des plus influentes organisations de la ville. Si ces deux-là pouvaient être affaiblie, la ville ne s'en porterait que mieux.

"Les Yakuzas commencent à s'affaiblir, des rumeurs courent comme quoi il y aurait une lutte de pouvoir en ce moment même. Quant à Black Mask, on a tendance à moins le voir en ce moment. Je pense que ce serait dommage de ne pas en profiter. Qu'en dis-tu?"

Ce qu'il disait était rempli de sens, si les Yakuzas se disputaient le pouvoir à l'intérieur même de leur organisation, il fallait frapper et même rapidement, aussi fort qu'ils en auraient du mal à se relever. Et si le "parrain ultime" de Gotham pense qu'il peut prendre du repos, il était temps de lui montrer tout l'inverse. Blake, fraîchement remis du vacarme du combat, s'approcha de l'homme et lui annonça :

"Ton plan est plutôt pas mal, bien que ça ne m'enchante pas de travailler avec un ripoux de ton espèce, je pense que nous pouvons profiter de cette alliance pendant quelques temps pour réaliser nos objectifs communs. L'ennemi de mon ennemi est mon ami comme le dicton dit. Bref, on fera équipe le temps qu'il faudra. Tu décideras de la première partie de la marche à suivre, je te suis. Tu dois connaître mon numéro avec les informations que ton copain t'a refilé sur moi, tu sais comment m'appeler."

Ils se serrèrent la main, comme deux associés qui viennent de signer un magnifique contrat puis Blake retourna jusqu'à sa voiture pour retourner chez lui et soigner ses blessures. Dans peu de temps, les rues de Gotham allaient s'embraser et être jonchés de cadavres mais cette fois-ci, ce sera ceux des crapules dominant cette ville.

Sujet: Re: Le temps du changement [Clos]

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