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Ne manquez pas les deux derniers chapitres de Darkwatch, où s'affronteront Le Chevalier Noir et l'Empereur !

Clash of the Warriors & La Révolte

"Lors d'une rafle de la Ligue des Ombres, la Lignée décide d'intervenir et de massacrer les hommes de Ra's Al Ghul. Les habitants, excédés par la situation, décident de se révolter, avec le support de l'Empereur et ses troupes. Le G.C.P.D est dépassé et les justiciers n'ont d'autre choix que s'en mêler, Batman en tête."

(Petit aperçu des évènements en vidéo ici)


CREDITS

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©Les images utilisées appartiennent à leurs auteurs
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 Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]

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MessageSujet: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptySam 15 Déc - 23:38

Un sac en papier kraft dans la main, Jason montait les marches jusqu’à sa chambre miteuse qu’il louait juste un peu plus d’une misère à la semaine. A Gotham, on trouvait toujours le moyen de se faire pigeonner, même pour un taudis, surtout pour un taudis.
L’escalier craquait sous son poids, un bruit sinistre pour témoigner de la vétusté du bâtiment. L’hôtel cinq étoiles, c’était pas vraiment pour maintenant ….
En attendant, il lui restait quelques heures pour se reposer dans son « sanctuaire » avant que la nuit ne tombe complètement. Le jeune homme ne savait pas encore exactement dans quel coin patrouiller ce soir, la ville étant presque calme à première vue. En attendant, il ouvrit la porte d’une main et…. Se figea sur le seuil : quelqu’un était entré, il ne savait pas qui ou quand exactement mais quelqu’un était bel et bien entré. La chambre semblait vide, froide, si présence il y avait réellement eu, celle-ci s’en était allée.
Posant ses courses sur une table branlante, la seule qu’il pouvait se permettre pour une question de prix et d’espace, Jason alluma la lumière.
Le mot était posé sur son oreiller : une simple feuille pliée en deux. A pas lent, le jeune homme alla s’en saisir, il n’y avait presque rien dessus juste…une demande ? Un ordre ?

« Jason, viens… »

L’écriture, il la connaissait. Pas besoin de signature, Batman s’était introduit chez lui pour y laisser son ordre. Il fallu quelques secondes à Red Hood, alors qu’il reprenait ses clés, prêt à partir, pour se rendre compte que plutôt qu’obéir, il pouvait choisir d’ignorer son ancien mentor.

« Jason ».

Qu’il ait utilisé, écrit, son prénom le dérangeait, c’était trop intime, cela rappelait un passé mort et enterré, merci au Joker pour ça. Cependant, ce n’était pas parce que quelqu’un donnait votre prénom, qu’il fallait obéir à ses requêtes…

Quelques secondes d’hésitation, une injure lancée à l’encontre de lui-même : il claqua la porte, remontant jusqu’au col la fermeture de sa veste. Il aurait le temps de se haïr pour sa décision plus tard, en attendant autant aller voir ce que le vieux voulait.

Le trajet jusqu’au manoir fut long, solitaire. Ce n’était pas un chemin de croix mais presque et il ressentait déjà comme une erreur grossière et mortelle, le fait d’être venu ici. A la grille, un vieux souvenir : Alfred.
Le majordome était toujours aussi impeccable. Il avait vieilli, peut-être, mais c’était toujours le même Alfie que dans ses souvenirs : poli et distingué. Jason aurait voulu lui dire quelque chose, mais rien ne venait, alors il resta silencieux. Tant pis…
Suivant la direction indiquée par le vieil homme, celle que Jason connaissait déjà mais dont il ne voulait se souvenir, Red Hood se retrouva dans la Cave, le cœur sec, les yeux tristes. Il avait adoré cet endroit, il avait adoré être Robin…
Dommage qu’il ait été si nul, pas vrai ? Mains dans les poches pour se donner contenance, Jason avança. Alfred avait disparu vers d’autres tâches, il était donc seul face à son destin, alors que peu à peu le jour se couchait au dehors.
Trop de choses, trop de souvenirs, il aurait voulu oublier comme ça, d’un simple haussement d’épaule et là bas, un peu plus loin, piégé dans une vitrine en verre, un masque d’enfant aux yeux vides et un costume chamarré, l’observaient.

Ce qu’il avait un jour été, ce qu’il ne serait jamais plus.

Robin, et autre chose aussi. Un fils…
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Bats
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyDim 16 Déc - 14:40

Dans l'ombre, je le fixe, silencieux. J'attends plusieurs secondes, avant de faire entendre ma voix, légèrement moins agressive que d'habitude. Autant mettre un peu d'eau dans mon vin pour commencer.

"Bonsoir."

Mes chaussures claquent sur le sol de la Cave, et mes pas m'approchent de mon ancien élève - de celui que j'ai longtemps considéré comme un fils.
Des ténèbres, ma silhouette se détache et apparaît définitivement devant lui. Je ne suis pas en costume, je ne suis vêtu que d'un pull blanc et d'un pantalon de toile sombre. J'ai longtemps préparé cet entretien, mais je ne me sens toujours pas à l'aise ; les moments à venir ne seront pas agréables, mais sont indispensables.

"Je n'étais pas sûr que tu viendrais."

Nos relations sont complexes, difficiles. Même avant sa... disparition, mon entente avec Jason n'était pas parfaite, et je lui ai fait payer beaucoup trop de choses - certaines qui n'étaient pas de son fait. J'ai porté sur lui tous mes espoirs, déçus par Richard, et il n'a logiquement pas comblé mes attentes.
Il a souffert de tout ça, et sa mort n'a été que la conclusion d'un triste passage dans ma vie. Jason Todd a souffert à cause de moi, et continue de souffrir depuis son retour parce que nous n'avons jamais réussi à nous dire clairement les choses, clairement ce que nous avions sur le coeur.

Ce moment n'arrivera pas aujourd'hui, malheureusement. Je n'y suis pas prêt, et je doute que Jason le soit également. D'autres objectifs me poussent à le convoquer ici, et cet instant ne sera pas non plus agréable.

"J'ai besoin de toi pour une mission spéciale. J'ai besoin que tu agisses dans la ville, que tu utilises ce que je t'ai appris et ce que tu as appris par toi-mêmes, pour... faire quelque chose. Retrouver quelqu'un. Et l'arrêter."

Les mains dans le dos, je fais face à l'ancien Robin. Autour de nous, tous les souvenirs de ma carrière en tant que Batman nous fixent, et font peser sur nos épaules les moments passés ensemble. En un sens, je regrette ce que je vais faire, mais je n'ai pas le choix.

"Je veux que tu pistes, recherches, retrouves et arrêtes Batman."

Mon regard se fixe, pour la première fois, dans les yeux de Jason. Je laisse passer quelques secondes, autant pour l'aspect théâtral que pour lui permettre de bien comprendre la portée de ce que je dis.

"Ou plutôt l'homme qui se fait passer pour moi."

Je pousse un long soupir. C'est la deuxième fois que je révèle cet élément, et c'est toujours aussi désagréable.

"L'homme qui a tué Quincy Sharp."
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyDim 16 Déc - 21:25

Il avait cru que depuis quelques cois d’ombre de la Batcave, Batman l’observait, cela était logique, l’homme avait toujours été ainsi mais… Mais voir sortir des ombres non pas un héros mais u homme ordinaire, Bruce Wayne, le déstabilisa plus qu’il ne le fallait.
Jason sentit un de ses poings se serrer en un geste de réflexe, n’étreignant rien d’autre que l’air des lieux.
Voir Bruce Wayne, c’était voir la figure du père. Il n’avait pas besoin de cela…. Le jeune homme laissa passer quelques battements de cœurs avant de répondre au salut de son aîné par un simple prise de tête. Il ne voulait pas parler, il ne pouvait pas parler. Parce que là devant lui, ce n’était pas Batman, à mi chemin entre le chevalier et le croque-mitaine dans son esprit malade, mais Bruce qui lui avait donné un toit et peut être même de l’affection. Une autre vision du monde.

Brusquement, au-delà de la colère et de la mort, Jason se souvint que la cave comme le manoir, avaient été des lieux où abandonner son manteau de mal être lui fut possible. Que serait-il devenu avec le temps, si la mort ne l’avait pas désigné du bout du doigt ?
Quelqu’un d’autre, peut être pas forcément une personne bien, après tout, enfant des rues, il était avili depuis le début. Une erreur, un échec…
Et à présent, Bruce lui demandait son aide : il avait besoin de lui. Ben voyons, si c’était pas mignon ! La bouche plissée en une moue dédaigneuse, Jason se passa un bras derrière la nuque, mal à l’aise, perdu, prêt à prendre la fuite.
Il n’avait plus à obéir ni à Bruce, ni au Batman, mais lui faire face restait insupportable, alors Jason lui tourna le dos tout simplement.

«T’es sénile, vieil homme ? Je suis plus ton chien je te rappelle, j’aboie pas sur commande comme ton cher Timmy. J’te rappelle un combat dans une rue, un énième ? Celui où tu m’as dit que tu voulais plus me voir. »

Et il essayait d’avoir l’air brave, arrogant. Un masque, un masque qu’il portait par-dessus peurs et traumatismes, le genre qu’on a pas envie d’enlever alors chaque blessure continuait de saigner. Sa voix se fit presque douce alors, tandis qu’il enfonçait ses mains dans ses poches.

« Bruce, t’aider pour la Biosyn je… regrette pas, fallait arrêter ces malades, mais je suis pas dupe. Je te servais de bouclier là bas, prêt à tuer tandis que toi tu pouvais t’en laver les mains, n’ayant plus aucun lien avec un fou furieux comme moi. Je suis pas ton frère d’arme ou n’importe quelle connerie de ce genre, si tu me proposes quelque chose, une mission… je sais que c’est pour m’enfoncer, rien de plus. »

Malgré tout, Jason laissa Wayne parler jusqu’au bout. Un frisson glacé lui parcourut l’échine : quelqu’un usurpait l’identité de Batman ? Cela expliquait les meurtres, oui, et le jeune homme s’en sentit presque soulagé. Dans ses yeux, des vieux restes de jalousie enfantine : s’il n’a pas tué quelqu’un pour moi, alors c’est pas juste qu’il tue pour quelqu’un d’autre.

De nouveau un silence entre eux, pas le dernier, pas le premier. Finalement, Jason fit face à nouveau à l’homme qu’il rejetait encore et encore. Qu’était-il, quelqu’un dont on pouvait user à sa guise et balancer ensuite à l’oubli comme un vieux mouchoir ?

« Va te faire foutre, le vieux… Ok j’vais enquêter, et viens pas te plaindre si je suis plus lent que Grayson ou le putain de remplaçant, capiche ? Je sais même pas pourquoi je vais faire ça, mais pas pour toi, certainement pas pour toi… »

Cela le fatiguait, l’épuisait. Bruce là devant lui, immobile, froid…Bruce quoi.

« Commence donc par me dire ce que tu sais, et arrange toi pour sauter la partie ennuyeuse où tu m’engueules parce que je devrais deviner de moi-même. »
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Bats
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyVen 21 Déc - 22:25

(HJ/ Désolé du retard. /HJ)

"Si je cherchais quelqu'un pour suivre mes méthodes, j'aurais informé Richard de cet élément et je l'aurais missionné."

Je reste immobile, les yeux toujours fixés sur Jason. Je suis resté silencieux durant ses remarques, ses réactions ; je peux bien lui offrir le plaisir de m'offrir sa rébellion alors que je vais lui demander beaucoup. Depuis son retour, ma relation avec lui est terrible, ponctuée de douleurs, de déceptions et d'incompréhensions, mais malgré ma volonté, je ne peux m'empêcher de tenir encore à lui.
Par bien des égards, Jason est le Robin qui me ressemble le plus, car il est le plus faillible, le plus humain. Il a essayé de masquer ses faiblesses et ses échecs par sa volonté d'aller de l'avant et d'agir comme nécessaire, et il a échoué. C'est peut-être pour ça que c'est si compliqué entre nous : quand je le vois, j'observe ce qui pourrait m'arriver, et je ne peux le supporter.

"Si je cherchais quelqu'un pour enquêter, j'aurais informé Timothy de cet élément et je l'aurais missionné."

Ma voix est lente, calme. Je sais que mon ton énerve, insupporte et m'attire souvent l'inimité de mes interlocuteurs ; j'agis ainsi à dessein. Je ne veux pas mettre à l'aise, je ne veux pas installer une relation amicale, même avec mes proches. La vie que j'ai choisi, et qu'ils ont choisi de vivre, ne nous permet pas un tel luxe, et je veux le leur rappeler à chaque instant, quitte à les perdre peu à peu.

"L'homme qui a supprimé Quincy Sharp et qui veut détruire ma réputation est un tueur, Jason. J'ai besoin d'un tueur pour le retrouver."

Je bouge enfin, et m'approche lentement de l'homme qui se fait maintenant appeler Red Hood. Pendant longtemps, j'ai voulu ramener Jason de "mon" côté ; puis, j'ai voulu le rejeter, comme le rejeton impur de ma quête et de ma vision du monde. J'avais tort.
Jason est ce qu'il est, et il a choisi de le devenir. Jason est un tueur, et si je peux comprendre, je ne peux cautionner. Malheureusement, ce qu'il se passe depuis plusieurs mois me pousse à devoir faire des concessions, et me rapprocher un peu de ce fils maudit duquel je me sens, et c'est terrible, le plus proche en ce moment.

"Je ne veux plus te faire la morale ou te repousser. Je n'ai pas été là pour te sauver, et cet évènement nous hantera à jamais. Je n'ai pas tué ton assassin, et je ne le regrette pas, car ce n'est pas ce que je suis. Tu as choisi une voie différente, tu as choisi une vie différente, et je ne veux plus m'aveugler en voulant te ramener à moi. Tu n'es plus Robin, tu es ce que tu veux être, et je ne peux pas cautionner ce que tu fais, mais j'ai besoin de toi."

Un léger soupir est expulsé de mes lèvres. Je me livre rarement, j'espère que mon ancien élève apprécie autant le geste que le contenu.

"L'homme que je veux retrouver porte quasiment le même costume que moi, à ceci près qu'il utilise le symbole noir entouré de jaune, alors que j'ai habitué la ville à reprendre le symbole noir sans fond depuis plusieurs mois. Lorsque j'ai poursuivi Quincy Sharp dans la ville, je l'ai retrouvé à la Tour Wayne et je suis monté dans le bâtiment jusqu'à la plateforme supérieure. Là, je ne suis arrivé que lors de la chute de Sharp, l'assassin ayant disparu et les projecteurs se fixant sur moi."

Je croise lentement les bras sur ma poitrine, ma voix se faisant moins théâtrale et plus factuelle pour décrire le peu que je sais.

"Depuis, cet homme a agressé Nite-Wing et le Joker, et des rumeurs enflent sur des supposées expéditions punitives menées par Batman. J'ai refusé d'en parler à quiconque, hormis Alfred, parce que je n'étais pas sûr de moi - ces derniers mois ont été difficiles, j'ai... craint pour ma santé mentale."

Admettre ma faiblesse, un deuxième pas vers Jason, et vers plus de sociabilité. Ce n'est toujours pas agréable.

"Je veux que tu le trouves, que tu découvres son identité et que tu interviennes avec moi pour le stopper. Et je veux le châtier."

Je me tais alors, laissant enfin Jason réagir. J'espère qu'il appréciera mes gestes, qu'il parviendra à aller aussi de l'avant et de m'aider. J'ai besoin de lui maintenant, j'espère qu'il aura la maturité de le comprendre et de me porter secours.
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptySam 22 Déc - 1:11

Quelque chose de fragile commençait à se tisser, à coup de silence et de non-dits. Lorsque Jason leva la tête, ce fut sans ses yeux d’enfants. Pour la première fois peut-être, il prit réellement conscience de ce que devenait Bruce. L’homme qui portait ainsi la cagoule n’était pas immortel : un jour il vieillirai et l’ombre de l’âge, pour le moment simple souffle, s’ancrerait véritablement en ses traits.
C’aurait été un bon moment pour un élan de tendresse et de piété filiale, non ? Mais Jason Todd avait abandonné ce genre de chose depuis bien longtemps, si le gamin des rues avait su offrir la boule de violence qui lui servait d’affection à quelques uns, aujourd’hui ce qu’il avait dans la poitrine était sec et stérile comme un terrain rocailleux où l’on ne pouvait rien enterrer, pas même les morts.

Les mots de Bruce se suivaient sur un ton lent, égal, celui qu’un homme pourrait utiliser pour apaiser un cheval. Mains dans les poches, Jason secoue la tête encore une fois, il tape un peu du bout du pied, le regard tourné vers un coin anonyme de la cave, il se questionne, il réfléchit.
Cela est dur d’être ainsi, sans masque, le visage à nu, et son esprit galope pour s’écraser aux murs de sa psyché.
Bruce ne voulait pas de Richard, pas de Tim, il le voulait lui. Lui, le tueur… Quelque chose de froid dans son dos, comme un mauvais sentiment, pourtant c’était ce qui le définissait. Dans la vie il y a des hommes, il y a des monstres aussi et Jason entrait dans cette dernière catégorie. C’était ce qu’il avait dit à Talia, incertain d’y voir le résultat des enseignements de la jeune femme, sa propre nature ou bien un subtil mélange des deux.

Ils s’apprivoisaient, le père orphelin d’un fils, le fils orphelin d’un père et d’une enfance. Peu à peu, dans ce lieu clos et utérin qu’était la Cave, ils arrivaient à se regarder les yeux dans les yeux, mais la confiance était fragile. Lorsque Bruce s’approcha, chien fidèle d’une cause perdue, Jason fut aussitôt sur ses garde, prêt à bondir, à attaquer, loup enragé, loup sans lune.

Tu comprends pas vraiment, pas vrai ? Je suis ce que tu m’as laissé être… à Dick l’honneur, à Tim le génie… j’ai pris les miettes que je trouvais. J’ai jamais été Robin, jamais vraiment. De toute manière on s’en fout, ça fait longtemps que tu m’as condamné.

Des paroles bravaches, pourtant le jeune homme reculait, jusqu’à ce que son dos heurte doucement une surface lisse et froide : la vitrine du costume.
Bruce avait besoin de lui ? La belle affaire ! Et cela le rend malade oui, sans qu’il ne puisse comprendre pourquoi ou même comment.

Des projecteurs, une mort grand-guignolesque… Un goût pour le spectacle, quoi. En gros tu cherches Fantomas ?

Un soupir. L’histoire des symboles. Il retient, il enregistre…
Il essaye d’imaginer aussi, tout ce que peut ressentir Bruce, la folie il connaît bien aussi. Alors, comme un pantin qui lentement s’éveille, Jason se redressa finalement, palpant du bout des doigts le malaise que lui confiant son ancien mentor.
Maladroit, le jeune homme esquissa quelques pas en avant, acceptant de se rapprocher de son aîné, acceptant ses confidences, sa mission. Compassion, on pourrait appeler cela comme ça, parce qu’un cœur de pierre ne l’est jamais vraiment, pas lorsque l’obscurité vous mange et vous vomit ainsi, à rythme régulier. De temps en temps, ils avaient assez de place pour des sentiments…

Sa main se leva, vide de toute arme. Il n’était pas à l’aise, il puait l’incertitude, à croire que le gosse en lui serait jamais tout à fait mort, mais l’homme alla malgré tout au bout de son geste posant sa main sur l’avant bras de Bruce.

Tu vieillis, ce sera la seconde fois que tu as besoin de moi. Trois peut-être aussi, si l’on compte le sauvetage de Robin… Faut que j’te sauve toi, maintenant ? Putain de vie… le rapport d’autopsie de Sharp, tu l’as ? Qu’on sache s’il s’est débattu….

Sa voix manquait d’assurance, peur de faire les choses mal, de dire des bêtises. On est jamais vraiment guéri de son enfance…
A nouveau, Jason lui tourne le dos, changeant, versatile. Les faiblesses que Bruce lui dévoile, le terrifient, il va devoir cependant faire avec.

Pourquoi t’as pris la peine d’en parler à Alfred ? Il sait de quoi t’es capable, tu tues pas, t’es le héros parfait… Ton innocence, il devait déjà la savoir.

Des mots idiots, parce qu’un jour Jason avait admiré le Batman et qu’aujourd’hui cela était peut être encore un peu le cas.
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Bats
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Bats
MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptySam 22 Déc - 20:38

"Il ne savait plus."

La réplique est plus faible que je ne l'espérais. Depuis quelques minutes, un instant plein d'émotions me trouble, et je n'aime pas ça.
Jason m'a touché le bras, et j'ai senti que nos rapports se sont faits moins... brutaux. Sans retrouver la relation père-fils que nous avions, j'ai eu l'impression de revenir dans le passé, durant un temps moins dur, moins horrible, où l'espoir avait un peu plus sa place, et où je n'avais pas autant à craindre pour la survie de mes alliés.

Quelque chose change entre nous.
Peut-être est-ce dû à ma propre action, ma reconnaissance de son statut véritable et de l'inutilité de mon acharnement à vouloir le changer. Peut-être est-ce dû à la propre maturité de Jason, qui semble avoir abandonner au moins un peu ses vêtements de rebelle insupportable. Ou peut-être les deux, ou peut-être autre chose... le fait est qu'il est plus agréable de deviser ainsi, même si le sujet ne l'est pas.

"Ces temps-là étaient... troublés. Je venais de retrouver mes capacités après avoir perdu un bras et un oeil, et avoir recommencé une quête autour du monde. Je n'étais plus sûr de ce que je pouvais faire, de ce que je devais faire, et j'avais passé vingt-quatre heures avec Quincy Sharp, qui se prenait pour Amadeus Arkham et avait essayé de me manipuler. Je n'étais, objectivement, plus moi-même, et découvrir les camps d'extermination, la bombe et les troupes de Sharp auraient pu me faire... sombrer."

Je pousse un léger soupir, et m'approche, faisant un nouveau pas vers mon ancien élève.

"Alfred avait été agressé par les hommes de Sharp et je l'ai longtemps cru mort. Sharp a essayé d'enlever les cercueils de mes parents ici, et il a voulu détruire la Tour Wayne - le tuer m'a traversé l'esprit, et j'ai eu du mal à lutter contre cette idée. J'ai voulu le dire à Alfred pour qu'il n'ait aucun doute, car je n'aurais pas supporté qu'il se pose la question même une minute."

Détournant le regard, je m'avance vers un meuble à quelques mètres, et sors d'un tiroir une pochette en carton que je lui tends.

"Le rapport d'autopsie. Sharp a glissé, et a été frappé avant de tomber."

J'hésite, réfléchis, et me lance à nouveau, avec un ton moins impérial encore qu'avant.

"Tu as été Robin... et j'ai été fier de toi. Je ne cautionne pas tes actes, mais je les comprends, et j'en ai assez de nous voir défendre des positions contraires juste pour le principe. Cette ville a besoin de moi, et en un sens, elle peut avoir besoin de toi. Je n'accepterai jamais ce que tu fais, je voudrais toujours que tu changes, mais je ne veux plus m'aveugler et continuer dans cette voie. J'ai perdu trop de temps et d'énergie à te forcer à changer."
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyDim 23 Déc - 23:49

Le silence de Jason est grave, parce que les paroles de l’homme, elles sont sérieuses, elles font mal. Dedans, il y a la douleur, le sacrifice, les blessures, les mutilations, la folie… Le genre de mots que Batman laisse pas souvent échapper, et peut-être est-ce pour cela que sa voix est si rauque alors qu’il porte la cagoule, parce que ses mots sont trop lourd de souffrances et que ça lui écorche la gorge, écorche l’âme ?
Tous à leur manière, ils étaient malades de solitude, le genre de maladie dont au fond, on ne se relève pas. Que se serait-il passé si Bruce avait véritablement perdu Alfred, quel aurait alors été le chemin sous leurs pas ? Il en restait encore parmi eux qui croyaient au ciel, mais d’autres pas….

Le silence de Jason, les mots de Bruce, et des blessures partout. Son ancien mentor lui tendit alors le rapport d’autopsie et, lorsque Hood s’en saisit, ce fut comme un pont pour les relier à nouveau, l’ancien père, l’ancien fils.

Celui qui fait ça ne manque pas de cynisme : te faire contempler la chute de Sharp, c’était te faire contempler ta propre chute à venir également.

Il feuilleta l’ensemble de documents d’un œil rapide, se concentrant sur les caractères imprimés plutôt que sur ce qu’avouait Bruce. Les lettres dansaient, se déformaient et perdaient jusqu’à leur sens, il ne pouvait plus les lire, assommé par d’autres mots, des mots parlés.
Cela était presque sournois, car derrière les vérités révélés, ces secrets de confiance et de fierté cela arrachait également Jason du casque de Red Hood pour le remplacer un instant encore derrière le masque de Robin. Lorsque la colère était furie, non meurtre…
Le temps d’une respiration, d’un battement de cœur ou deux, le temps de se souvenir que l’enfant était parti, toujours emprisonné dans un entrepôt anonyme et que rien ne viendrait le sauver.
C’était à l’adulte que Batman demandait de l’aide, alors le spectre du gamin, il n’avait rien à foutre ici. Pas la peine de t’exclamer « c’est le plus beau jour de ma vie ! », mon garçon. Ta vie, elle est finie…
Et l’adulte, est-ce qu’il peut le dire ? Il y a déjà eu trop de mots d’échappés, des bons comme des mauvais. Des beaux jours, il y en aura d’autres après peut-être ?

T’es la cible, pas de doutes, mais lequel des deux toi ? Le tueur te copie, copie Batman, et en même temps il supprime l’homme qui s’est montré un danger à la fois pour Bruce Wayne, mais aussi pour Batman. Sharp aurait pu t’avoir à l’usure, l’intervention du meurtrier était tout autant morbide que salutaire…

Il essayait de réfléchir, de trouver un fil conducteur dans cet écheveau de barbelés, mais s’écorcher les doigts à force de vouloir saisir la pelote à mains nues.

Les expéditions punitives, elles visent des cibles particulières, il y a un raisonnement derrière ou tout est complètement aléatoire? Si on arrive à déterminer un schéma, je peux trouver comment servir d’appât, cela reste le plus simple pour tendre un piège.

Une logique vieille comme le monde, vieille comme son monde. Robin, « boy wonder », mais aussi appât parfait pour servir de faux otage et guider Batman jusqu’à un repère de malfaiteurs. Au fond, rien ne change jamais…
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Bats
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyJeu 27 Déc - 21:22

"Les expéditions semblent être aléatoires, mais un schéma peut être détecté."

Je m'empare dans la poche de mon pantalon d'un boîtier, d'une télécommande que je pointe sur l'écran principal de l'ordinateur. Mon doigt clique sur un des boutons, et une image apparaît immédiatement, celle de Quincy Sharp, l'homme qui a hanté mes cauchemars de longs mois durant.

Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] Quincy-Sharp

"Quincy Sharp, l'homme qui a terrorisé la ville, qui a affronté directement Batman, mais qui a essayé de tuer le majordome de Bruce Wayne, de salir sa réputation, de détruire ses héritages et d'enlever les cercueils de ses parents. Bruce Wayne le haïssait plus que Batman."

Malgré une rumeur persistante, je n'aime pas parler de moi à la troisième personne. Si j'ai longtemps été dans l'erreur en imaginant que mon véritable moi était l'homme masqué, j'ai depuis compris qui je suis réellement, et je ne veux plus me fourvoyer. Malheureusement, je dois parfois passer par là pour me faire bien comprendre.

Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] 133057-172733-nite-wing_large

"Tad Ryerstad, alias Nite-Wing. Un orphelin ultra-violent qui veut bien faire mais s'abandonne à des méthodes inacceptables. En un sens, il représente ce dont j'ai le plus peur : la brutalité sans bornes, sans remords, au service d'une fausse justice. C'est le cauchemar de Batman, et tu n'auras pas manqué de voir le lien entre son nom et celui de Richard."

A nouveau, j'appuie sur le bouton pour faire apparaître la dernière image de ce défilé morbide. Je retiens un frissonnement, qui pourrait être de rage ou de peur - je n'ai pas encore décidé.

Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] 250px-Manwholaughs

"Et lui, évidemment. Les pistes visent autant Bruce Wayne que Batman, mais Sharp a été tué sur la Tour Wayne - le symbolisme est fort. C'est comme si quelqu'un voulait détruire tous les traits de ma personnalité, en s'attaquant à des symboles de mon existence. Je ne le supporte pas."

Mes yeux se posent à nouveau sur Jason Todd, qui a fixé comme moi l'écran durant ce défilé terrible. Ma voix reprend une tonalité plus sombre, plus lourde.

"Des idées ?"
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyJeu 27 Déc - 23:00

Difficile de se concentrer à la fois sur les images qui défilaient, mais aussi sur les mots de Bruce. Les images étaient neutres, froides, délivrant des informations, lorsque les mots, eux, se montraient glacials, écorchés, cachant dedans des blessures avec la violence d’un coup de poing, que l’on pourrait trop facilement oublier si l’on n’y prêtait pas attention. Jason essaya d’imaginer ce qu’avait réellement vécu Bruce Wayne ces dernières semaines, l’homme était ce qu’il considérait comme le plus proche d’un dieu et voilà qu’on lui renvoyait toute sa vulnérabilité à la figure.
Bruce Wayne, tout autant que Batman, n’avait PAS le droit d’être vulnérable. Jason repensa également au majordome qui l’avait mené jusqu’ici, à cette figure bienveillante de son enfance, jamais vraiment là, ombre du manoir, mais toujours présent pour les coups durs, les blessures ou bien tout simplement les pâtisseries de temps à autres. On pouvait passer par pas mal de traumatismes dans les rues de Gotham, perdre encore un peu de son innocence en devenant le sidekick d’un homme bipolaire se prenant pour une chauve souris, mais malgré tout avoir une enfance heureuse parce que… Alfred Pennyworth.
Il y avait trop de souffrance en ce lieu, en ces murs, et le Batman se retrouvait ainsi, né de la colère et du mépris, minotaure du labyrinthe-léviathan qu’était Gotham. Il allait devoir s’avancer, aider le minotaure plutôt que le héros, invisible, caché, violent et meurtrier. Celui qu’ils recherchaient…

Nite-Wing, la description lui fit échapper un ricanement bref et moqueur. C’est que ça évoquerait presque quelqu’un d’autre, tout ça ! Un rictus méprisant s’accrocha à ses lèvres le cauchemar de Batman hein ? Le vieux pouvait pas s’empêcher de lui faire la leçon de manière détournée et finalement fort peu subtile, malgré tout. L’attitude de Justicier de la victime pouvait être le lien avec le Batman, et le pseudonyme, avec Wayne ? S’attaquer à Nightwing, ce n’était pas forcément s’attaquer au Batman, bien sûr Bruce allait secourir Dick lorsque cela devenait nécessaire, et inversement, mais Nightwing était assez grand pour foutre des fessées tout seul aux méchants. Par contre, Richard … Dick était l’équivalent d’un fils pour Bruce, un point faible. Devait-on en déduire que l’attaquant connaissait l’identité secrète de Nightwing, ou bien cela était-il allé trop loin ?

Il s’apprêta à poser cette question lorsque l’image changea encore une fois le figeant sur place. Les yeux écarquillés, le souffle court, Jason regarda droit dans les yeux la photo du Joker, incapable de décider comment réagir. C’était…. Ce n’était pas juste. Pourquoi lui montrer ça, à lui, comme ça ?! Bien sûr, Bruce n’était pas un adepte le sa subtilité, il préférait les symboles forts pour marquer les esprits, une prise de position que Jason comprenait, mais là…
De la cruauté. Il ferma les yeux, une boule dans la gorge, une boule dans le cœur, pour vainement oublier le visage grimaçant. C’était pire que le croque-mitaine, c’était pire que la mort, c’était sans nom. Cette blessure là, ça servait à dire de la signaler, de dire « Bruce, j’ai mal », parce qu’elle se soignait pas. Bruce n’était pas là pour ça, il voulait lui confier un travail, rien d’autre ne comptait, le reste n’était que mots écrits au gré de l’eau.

« On commence avec le spectaculaire : un meurtre sur une tour, du vrai grand cinéma d’action, et après un pauvre type dans le coma pour ensuite revenir à…à…. »

Un soupir, il ne termina pas sa phrase. Lorsque Jason rouvrit les yeux, ce fut avec les yeux de Bruce de posés sur lui. Il échouait à l’épreuve, pas vrai ? Le rictus avait disparu de son visage, il se sentait pas bien, pas bien du tout.

« C’est idiot, l’ordre n’est pas correct : il tue pour faire passer un message, pour TE faire passer un message. En ce cas, pourquoi commencer par un meurtre ? ça annihile un peu les attaques suivantes. S’il n’y avait pas eu tout ce côté mélodrame sur le premier meurtre ok, attirer l’attention sur toi, tout ça, j’comprends la technique mais là non, du grand guignol. On se demande ce que vient faire l’attaque sur ce pauvre type, il est dans le coma c’est ça ? J’veux dire… Jack L’Eventreur, son premier meurtre était ignoble mais c’est rien comparé à son dernier, l’apothéose. Si Mary Kelly était morte en premier, ça aurait pas eu le même effet… Ou bien les tours de magie, lorsque tu fais un tour, tu prends toujours le temps de présenter le tour avant, tu vas pas scier une femme en deux direct, ça se fait pas comme ça faut…faut de la logique et… et … »

Il serra les poings, inspira profondément, trop conscient malgré tout de sa voix sans force.

« Et le Joker… Cet homme t’attaque en reprenant tes symboles, agresse des gens en te faisant accuser, les tue aussi et… Merde Bruce ! Le Joker… c’est ton ennemi, c’est….c’est celui que tu veux pas… que tu veux pas tuer. Lui il fait croire qu’il…qu’il…..’le bat à mort… avant qu’on apprenne que non, c’faux… C’est…. Non ça colle pas. Ce geste, c’est comme devenir toi : être incapable de tuer le Joker et…. Et je vais être malade »

Jason se passa une main sur le visage, essayant de reprendre pied. Sa voix était brisée, rauque, trop d’écho d’enfance dedans cela faisait mal, c’était comme recracher des oiseaux de verre qui ne pouvaient plus voler.

« J’suis content…content que ce soit pas toi qui l’ait tué, j’avais peur, bordel ! Peur que tu l’aies tué comme ça, sans raison apparente … c’était effrayant, parce que tu l’aurais pas fait pour Barbara, pour moi, mais pour quelque chose de vulgaire de trivial, pas d’intime…. C’est pas ça que j’veux, pas comme ça. »

Un aveu, une confession et des larmes de gosses sur ses joues. Parce que son cœur il le portait comme ça, en bandoulière, à fleur de peau et que tout devenait agression. Pitoyable pas vrai ? Et maintenant il se sentait glisser, il tombait, victime d’un malaise qu’il ne pouvait combattre. Tant pis alors, il chuterait, après tout ça il en avait l’habitude….
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyVen 28 Déc - 21:05

Je sais... non, j'imagine ce qu'il endure. J'ai affiché à dessein l'image du Joker, autant pour découvrir sa réaction face au portrait du monstre qui a détruit ce que nous étions l'un pour l'autre que pour l'habituer. Même si cette méthode est inhumaine et cruelle, je crois en l'idée d'un choc pour se remettre d'une catastrophe.

Lorsque Bane m'a brisé le dos, j'ai refusé de m'enfermer, de m'abandonner au désespoir et à l'oubli. J'ai fait face aux images de mon échec, de ma défaite, de ma blessure et je me suis efforcé de désacraliser l'instant. Même si ce fut terrible, même si j'ai mis du temps à y parvenir, j'ai réussi à dépasser ce passage et je n'ai plus peur.
J'espère qu'un jour, Jason y arrivera aussi - j'espère qu'il passera ce cap. Malheureusement, ce jour n'est pas encore venu.

"Cet homme peut vouloir me ressembler, suivre mes règles et devenir comme moi... c'est un point de vue intéressant. J'avais développé une autre hypothèse."

Jason pleure, je le sens plus que je le vois. Alors qu'il a entamé la dernière partie de sa réponse, j'ai détourné les yeux, autant pour ne pas le gêner que pour ne pas faire face à sa détresse. Je ne suis pas à l'aise avec les émotions, et encore moins avec la douleur psychologique. Même si je le regrette, même si j'aimerais pouvoir l'aider, je n'en suis tout simplement pas capable.

"L'ennemi a voulu me frapper directement en laissant mourir Quincy Sharp, et en apparaissant dans mon costume. Il a voulu me provoquer, me troubler et saper les bases de ma confiance : il croyait que je ne supporterai pas d'être accusé de meurtre. J'ai refusé son jeu, j'ai encaissé et assumé son acte et j'ai voulu voir comment il réagirait."

Je repose lentement mon regard sur Jason, et j'avance d'un pas vers lui. Ma main se lève légèrement, mais s'arrête : un geste amical serait déplacé vu notre relation compliquée. Je pousse un petit soupir et reprends ma présentation, la mort dans l'âme mais incapable d'agir différemment.

"Il a agressé Nite-Wing en réaction, pour me pousser à réfuter les accusations, mais je n'ai rien fait. Il a voulu monter d'un cran, pour me faire craquer en agressant le Joker, mais je n'ai rien fait. Sous cet angle, j'imagine que l'ennemi est en train de repousser ses limites : je lui refuse sa victoire, je lui refuse sa gloire. Je prends pour moi, sur moi ses actes, et c'est comme s'il n'existait pas, si ses actions n'étaient pas les siennes. Je veux le pousser à se révéler au grand jour, mais je crains que l'annonce de la survie du Joker ne soit l'élément de trop : j'ai peur qu'il aille encore plus loin, et je refuse l'idée que des innocents soient menacés par un fou - encore plus par un fou vêtu comme moi."

Mes pas claquent sur le sol froid de la Cave, et m'approchent d'un gigantesque tube en métal. Autour de lui, d'autres conteneurs de la même forme sont placés, avec certains anciens costumes à l'intérieur. J'appuie sur un bouton, et l'avant du tube disparaît pour révéler une nouvelle combinaison, qui ne manquera pas de surprendre mon ancien élève.

Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] Batman_flashpoint_by_garnabiuth-d3i3ogw

"Nouveau costume - pour signifier ma différence avec lui, et pour le pousser encore plus à sortir. Si j'ai encaissé, si j'ai assumé, j'en ai assez de ce jeu. Il est temps de retrouver la trace de ce fou, de l'arrêter et de le châtier. Par où vas-tu commencer ?"

Le costume est différent, bien sûr. Gris, même la cape et le masque, il est orné d'un symbole noir sur fond rouge, avec une ceinture bordeaux également, comme les yeux. Le changement est brutal, mais j'espère que cela suffira à pousser l'ennemi à commettre son erreur et à le faire tomber. Comme je l'ai dit, il est temps que cette affaire cesse - que je retrouve ma réputation.
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyVen 28 Déc - 22:54

Ses genoux heurtèrent le sol de la cave en un choc douloureux, celui qu’il avait prévu. Il ‘était pas celui qui se relevait, il ne le serait jamais, et les larmes lui brûlaient les joues, lui qui préférait être seul pour souffrir. Les mots de Bruce lui parvenaient encore comme l’écho d’un monde douloureux, et lorsque Jason releva la tête, ce fut pour voir le geste de son ancien mentor, celui qu’il ne termina pas. C’était ça leur relation, Bruce qui essayait de le sauver, mais qui essayait juste, au final cela revenait à sortir un gamin des rues mais sans lui donner la stabilité dont il avait besoin, à n’étreindre un fils que lorsque celui-ci est déjà roidi par la mort, à tendre la main à un revenant pour la retirer aussitôt. Triste.

I tried to save you, Jason

A cela, jamais rien à répondre. Il laissa son cœur reprendre un rythme normal, malade d’agonie, et se redressa, plus pâle que jamais. Il y avait la mort dans ses yeux, celle qu’il avait, celle qu’au fond il craignait de revoir un jour, après tout en ce monde nul n’est immortel. Et le rire du Joker résonnait encore en chacun de ses os. Son corps brisé avait certes été réparé, et ce de la manière la plus monstrueuse qui soit, mon son esprit éparpillé au vent, son cœur jeté en morceau aux quatre coins du monde, organe sans amour, qu’en était-il ? Tous les bouts n’avaient pu être récupéré, et s’il brûlait à nouveau d’un feu conducteur, celui-ci était mauvais, par trop mauvais.
Il y avait eu les paroles d’un démon, quelques années auparavant : Jason n’était rien d’autre qu’un psychopathe, élevé par un sociopathe et se retournant contre lui. Ces paroles, le jeune homme ne les avait jamais entendu, cela était tant mieux, de tels mots auraient terminé de le briser irrémédiablement.
Il n’était pas ça, et trop de passions se battaient en lui pour qu’il se laisse aller à la sécheresse des sans cœur. Sans pitié, pas sans amour, jamais sans amour.

« Du rouge, hein ? Couleur de la violence… Qui te dis qu’au fond, tu rentres pas dans son jeu ? La souris se rend jamais vraiment compte qu’elle est coincée dans un labyrinthe, hein, et les chemins que tu prends là, ils sont juste vachement trop tortueux. J’sais bien que tu vieillis, mais quand même… »

La moquerie avait toujours été un masque, et peu à peu Jason reprenait contenance. Il essayait également de poser un regard objectif sur toute la situation, véritable bourbier. En gros, Batman allait d’impasse en impasse…

« Les yeux rouges aussi... t’es pas un berserker, Bruce, oublie pas. Ce costume, il a de la gueule mais pour moi tu fais rien d’autre qu’une connerie en le mettant. Parce que c’est pas toi. C’est pas toi, c’est pas Batman, t’abandonne Batman pour mettre ça, simplement parce que t’es en colère. Après tu m’engueules que j’me contrôle pas assez…. Arrête de te cacher, c’est pas toi-même que t’affrontes. »

Qu’est-ce qu’on disait des doubles, des doppelgangers ? Que voir le siens pouvait être synonyme de mort imminente. Jason ne voulait pas voir mourir Bruce, c’était idiot mais c’était comme ça, alors le jeune homme aussi les épaules, soudain bien plus enfant qu’adulte, et reparla à nouveau d’une voix traînante, avec l’accent des rues de Gotham, celui qui irritait tant lorsqu’il était gamin.

« j’vais faire jouer mes contacts, mes informateurs, j’vais convoquer ce faux Batman en duel, je lui éclate la tronche, tu le cueilles, fin de l’histoire et je repars sur fond de soleil couchant pendant que toi tu joues les poètes chauve-souris maudits sur un toit. T’as trop traîné là-dessus, j’sais pas si t’attends pas un meurtre avant d’agir, simplement parce que ça te donnera une raison en plus de déprimer. T’as pas voulu Dick, ni Tim sur le coup, alors t’assume. Je fonce, et tes conseils, tu te les carres dans ta poche, avec ton mouchoir par-dessus. »
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptySam 29 Déc - 22:48

Je ne suis pas à l'aise avec les émotions - je ne l'ai jamais été. Parce que j'ai perdu mes parents jeune, parce que je n'ai pas eu d'enfance complète, parce que je n'ai pas pu vivre pleinement mon adolescence, je ne sais pas les exprimer et je ne sais pas dire clairement ce que je pense à mes proches. Jason, entre tous, en a souffert, et en souffre encore.

C'est pour cela que je n'ai rien fait quand mon ancien élève est tombé à genoux, c'est pour cela que je suis incapable de le consoler et de lui dire les mots dont il a besoin.
Cependant, j'esquisse un léger sourire quand il utilise son accent d'enfant des rues et veut me montrer qu'il sait déjà quoi faire, et qu'il réussira mieux que moi. C'est bien pour ça que je lui demande de l'aide.

"Je ne veux pas devenir un berserker. Je ne veux pas m'abandonner à la violence et tourner le dos à mes principes. Je veux simplement lui faire croire que j'en suis arrivé là."

Je m'approche de ce nouveau costume, et pose lentement mes mains dessus. Je touche le tissu, et laisse vagabonder mon regard dessus alors que je continue à lui parler, à lui expliquer.

"L'ennemi me provoque. Il veut que le monde croit que j'ai perdu l'esprit, que je tue et que je détruis mes ennemis les plus intimes. Il veut que ma réputation soit anéantie, et que j'en devienne fou, que je me défende pathétiquement et qu'il l'emporte face à un Bruce Wayne à genoux. Je veux agir à contre-courant."

Mes doigts s'arrêtent sur le symbole, si proche mais si différent de celui que j'ai fait mien depuis tant d'années. Ce chemin est dangereux, mais c'est le seul qui s'offre à moi - le seul acceptable, tout du moins.

"Je veux lui faire croire que j'ai épousé sa violence, sa brutalité - que je suis devenu comme lui. Il est persuadé de me vaincre en détruisant ma réputation, et je veux lui faire croire que je m'en fiche et que je deviens pire que lui. Son plan sera détruit, il ne pourra plus agir car j'agirai comme lui... il devra donc sortir, s'exposer pour me combattre, car il ne lui restera plus rien."

Je me retourne, et pose définitivement mon regard sur Jason. Il est agréable de prévoir quelque chose avec lui, et de forger, lentement, difficilement, un début de relation en sa compagnie.

"Chasse-le. Trouve-le. Et nous le détruirons."

Je sors de ma poche un appareil que je lance à Jason : un wPhone, smartphone nouvelle génération, produit à quelques rares exemplaires.

"Nous resterons en contact ainsi. Je te fais confiance pour user des meilleures méthodes pour ta traque, mais je tiens à m'occuper personnellement de l'ennemi - tu imagines pourquoi."
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptyLun 31 Déc - 16:14

Le sourire de Bruce était petit, presque invisible, il fallait connaître l’homme pour le voir, mais Jason l’avait connu un jour, il y a longtemps. L’impression de perdre dix ans d’un coup, de retrouver un cœur oublié, et une envie de bien faire. D’un coup, d’un seul, Bruce Wayne redevenait le père d’un enfant perdu, l’égal d’un dieu bienfaisant dans les yeux d’un môme.
La voix grave ne portait pas vraiment les émotions les plus riches qui soit, mais cela suffisait : elle rassurait. Il ne deviendrait pas un monstre, que Nietzsche et sa philosophie aillent se faire mettre, et si Bruce disait que ça allait, qu’il suivait un plan, qu’il contrôlait tout, alors c’était vrai. Il fallait le croire, rien de plus.

Le costume le fixait de son regard aveugle, projetant son ombre sur l’autre homme comme une menace. Frontière entre être et paraître, comédie et vérité, virtuel et réalité…. Mettre un costume pouvait équivaloir à jeter son âme au diable, lui-même se demandait parfois ce qu’il restait de lui en enfilant le casque de Red Hood. C’était pour cela le domino, pour cela, rien d’autre. Son identité civile était morte, celle de Justicier avait été volée à un être exécrable, le domino ne symbolisait rien d’autre alors qu’une mince barrière de protection entre le faux et le néant, ce qui se rapprochait le plus de lui, de ce qu’il pourrait être s’il trouvait un jour la force de se construire à nouveau, loin de la peur et des doutes.

Chasser, trouver, détruire.. Et le loup blessé apprenait à redevenir chien et à porter le collier. Il y avait encore des traumatismes cependant, ainsi lorsque Bruce lui lança le Wphone, Jason n’eut certes aucun mal à le rattraper, mais son corps se tendit néanmoins comme pour répondre à une attaque. Parce que leur histoire, c’était les coups, les blessures, la mort et la trahison pour l’un comme pour l’autre, et qu’ils s’étaient mentis souvent trop souvent, pour que cela soit sans conséquence.

Tu me fais vraiment confiance ou bien il y a un bidule machin-chouette là dedans pour m’espionner et surveiller mes méthodes, ni vu ni connu ? Non parce que tu n’as jamais eu la même définition de « confiance », que tout le monde ….

Une boutade presque agressive, presque désespérée, encore et encore. Cela est fragile, trop fragile, parce qu’il n’est pas Dick, qu’il n’est pas Tim et qu’il ne sait comment être Jason. Dur d’exister, on a pas toujours les armes pour cela.

Ton ennemi, ta punition. Compris, je te l’emballerais juste dans un joli papier cadeau avec des petites chauve-souris mignonnes tout partout. Jaune et noir ou rouge et noir, le papier ? Avec tous ces changements de couleur, on ne s’y retrouve plus.

Il oubliait, il oubliait la photo du Joker, comme une trahison de la part de son ancien mentor, il oubliait ses blessures rouvertes et tout le fiel dans sa gorge, pour se souvenir d’un petit garçon qui s’était senti chez lui, ici.
Bien sûr que c’était dur, qu’en lui quelque chose hurlait, ne s’arrêterait jamais, mais il arrive que des cœurs morts battent encore.
Et puis trop de désespoir dans chacun de ses mots, comme si Jason craignait de disparaître, de ne pouvoir plus exister jusque dans les mots et les yeux de Bruce, dieu déchu de son monde. Il avait peur, il crevait de trouille et chaque seconde était une vie de solitude.

Je vais le faire, je vais y arriver…

Trop de souffrances, toujours trop.
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptySam 5 Jan - 20:37

"Je sais."

Mes yeux fixent toujours la silhouette devant moi, cet enfant devenu homme sans que je puisse le connaître. Je ne sais pas si je fais bien d'agir ainsi, je ne sais pas si j'ai raison de lui donner cette mission alors qu'il se conduit en opposition à moi, mais j'en ai assez de me fourvoyer dans une voie unique, de perdre du temps et de l'énergie alors que je pourrais tout simplement aller de l'avant.

"Ce wPhone ne comporte aucun marqueur, aucun piège, aucun dispositif de localisation."

Je pose mon regard directement sur ses yeux, pour accrocher son attention et bien souligner cet élément. Je ne tire pas ombrage de sa réflexion, je comprends sa méfiance, mais je veux bien qu'il saisisse la confiance que je veux lui accorder ici.
Je fais des pas, nombreux, vers lui ; j'espère juste qu'il saura faire de même.

"Je n'ai pas besoin de t'espionner, je n'ai pas besoin de te pister : je te confie cette mission car je pense que tu es l'homme de la situation."

Je ne rajoute rien : aucune menace, aucune pression - ce n'est pas utile, je pense. Jason me connaît, il sait ce que j'attends de lui, et il sait maintenant ce que je peux accepter ou non. A lui d'agir en conséquence.

"Je suis disponible quand tu le souhaites, et tu peux également joindre Alfred pour obtenir des informations, des appuis logistiques ou quelques gadgets."

Un léger soupir s'échappe de mes lèvres : l'entretien tire à sa fin, et je n'ai jamais su achever mes discussions avec mes proches. Autant je disparais sans remords avec le G.C.P.D., quand nous étions encore en bons termes, et mes autres connaissances ou adversaires, autant je n'ai aucune idée de la manière adéquate de terminer un dialogue avec ceux qui me tiennent à coeur.

"Je dois... améliorer quelques éléments du véhicule. Bonne chasse."

Un signe de tête, quelques secondes d'un regard qui se voulait légèrement paternaliste, et je me détourne pour me réfugier à l'intérieur de ma Cave, là où je maîtrise tout, là où je n'ai aucun adversaire, y compris moi-même, pour me pousser dans mes retranchements.

Je ne sais pas si Jason va réussir, je ne sais pas s'il va me décevoir, mais en un sens, je suis heureux d'avoir pu lui confié cette tâche. Je veux lui montrer que, malgré les continents qui nous séparent désormais, je tiens encore à lui et j'en ai assez de me cacher derrière une posture moralisatrice que je ne peux plus tenir.
Peut-être est-ce le début non pas d'un retour en arrière, mais d'une nouvelle étape - ou peut-être pas. C'est en tout cas nouveau, mais agréable, d'essayer.

(HJ/ Ainsi s'achève ma participation à ce sujet. Merci pour ces très bons moments de jeu et d'échange et à très vite. /HJ)
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MessageSujet: Re: Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce]   Non je n'accoure pas, ce n'est pas vrai ! [Bruce] EmptySam 5 Jan - 23:47

"Je sais."

Jason leva les yeux, perdu : ses piques agressives n’attendaient jamais de réponses, habitué aux silences et aux regards blasés. C’était finalement aussi simple que ça, d’avoir un compliment ? Ironique alors qu’il n’en attendait plus, et voilà que Batman lui balançait sa confiance à la figure en deux mots tout simplement. Il le croyait lorsqu’il disait y arriver, rien de plus.
Un calme étrange le figea, cela en devenait presque tragique. Silencieux, Jason rangea l’appareil dans sa poche, incapable de dire quoi que soit.
L’homme de la situation, ben voyons… Il aimait pas ça, ça faisait un peu trop chaud au cœur d’un coup et Jason ne savait pas comment réagir.
Bruce termina ses instructions : toujours disponible, Alfred aussi à peu de choses près. Chose importante, il avait le droit de demander de l’aide. Etrange de se faire guider comme ça à nouveau, il n’avait même pas envie de se rebeller, de piaffer un peu. Hood comprenait enfin depuis son aveuglement, que Batman le respectait un peu.

Qu’avait-il perdu comme innocence ? Il travaillait à nouveau pour le Batman, récupérant sa confiance, son affection peut-être au moins pour quelques temps. Cela devrait suffire pour le rendre heureux, mais Jason n’était plus assez innocent pour cela, plus assez aimant aussi peut-être ? Il ne savait pas. Les traits de son visage s’étaient durcis, il n’avait plus de place pour la moindre douceur, un choix de vie comme un autre.

Et pourtant, de nouveau cet élan de tendresse face aux mots maladroits de Bruce, à son au revoir implicite. Enfant, cela l’aurait énervé, trop de colère, trop de peur de pas être aimé. Aujourd’hui il pouvait faire des efforts, mimer que ça n’avait pas d’importance, ignorer. Ignorer et se souvenir d’un regard malgré tout, pas pour Tim, pas pour Dick, juste pour lui.
La cave sembla soudain plus triste, plus sombre, plus froide. Ce n’était pas sain de laisser Bruce seul là dedans, mais au fond rien de ce qu’ils faisaient, tous n’était recommandé pour la santé.

Avec un haussement d’épaules, Jason laissa Alfred le reconduire à la grille du manoir. La nuit l’attendait, lui qui n’était pas Justice, ni Revanche. Il était colère, rien de plus, et son ire pisterait la cible qu’on lui avait indiqué jusqu’à ce qu’aucune place, ciel, terre ou enfer, n’accepte de la cacher.
Les ténèbres étaient jeunes encore, et malgré l’absence de sieste, Jason se sentait brûler d’un trop plein d’énergie : toits et rues l’attendaient, la chasse était ouverte.

[HRP]Merci de même pour ce très bon sujet qui fut réellement un plaisir, et à très vite également ![/HRP]
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